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dimanche, 11 novembre 2018

A la mémoire des St Juliennois morts pour la France



(discours prononcé lors des cérémonies du centenaire de l'armistice)

Mesdames, Messieurs,

En ce moment même, un peu partout en France, des hommes et des femmes se sont rassemblés devant leur monument au mort, comme nous le sommes ici à St Julien afin de rendre hommage à ceux qui sont mort pour la France. Tout à l’heure, dans toutes les communes de France, à l’unisson, résonneront comme il y a un siècle les cloches qui ont annoncé la paix.

Je remercie chacun d’entre vous de votre présence à cet instant de communion nationale et plus particulièrement le 27ième bataillon de chasseurs alpins qui nous fait l’honneur de sa présence aux côtés de la gendarmerie, des sapeurs-pompiers de Haute-Savoie et des anciens combattants.

Le moment est opportun pour nous recueillir devant ce monument auprès duquel nous passons régulièrement dans nos vies quotidiennes. Un monument au mort bien particulier que nous voyons rénové ce matin pour la première fois à l’occasion d’une commémoration. Selon les spécialistes, le monument aux morts de St Julien est l’un des 500 plus remarquables du pays. Au premier plan un collégien lit l’histoire de France. Il voit surgir un citoyen soldat de la légion des Allobroges qui fut le bras armé de la première unification de la Savoie à la France en 1792. Ce dernier, au moyen d’une palme de laurier, rend hommage à son valeureux descendant, soldat de la grande guerre. Ce monument fut dressé autant en en l’honneur des soldats de la Grande Guerre que de ceux de la révolution - et cela en souvenir du monument qui était au même endroit et qui fut déplacé au bout de la promenade du Crêt. Il en appelle aussi au travail de mémoire pour transmettre les leçons de l’histoire aux générations futures. Il fut inauguré il y a 96 ans, le 12 novembre 1922. Réalisé par les frères Bianchi sur la base d’un travail préparatoire du sculpteur de Collonges-sous-Salève André Fournier.

A l’issue de la guerre, les associations d’anciens combattants demandèrent à ce que soient érigés dans chaque commune des monuments à la mémoire des morts. Le plus souvent, à la demande insistante des autorités publiques, les artistes ont souligné l’héroïsme des morts. Pourtant, la volonté des anciens combattants était surtout de nous adresser un message par-delà les années, les décennies et désormais, depuis aujourd’hui, par-delà les siècles : souvenez-vous de l’horreur de la guerre et souvenez-vous de son absurdité. Les monuments aux morts devaient aider à ce que ce soit la « der des ders ». Plus jamais ça ! La liste vertigineuse des noms est à mettre en rapport à une population St Juliennoise d’environ 1500 âmes. Environ un homme en âge de combattre sur 5 n’est jamais revenu des combats. En plus de tous ces morts, la Grande Guerre a fait d’innombrables invalides, veuves et orphelins. Aucun Français n’a été épargné dans sa famille ou sa chair. Comme chaque année, je vous propose de prononcer dans quelques instants le nom de chacun des St Juliennois mort pour la France lors de la Grande Guerre.

On trouve dans la liste des noms inscrits sur ce monument des noms de famille de personnes présentes parmi nous ce matin. La répétition de certains noms à de multiples reprises glace le sang à l’idée de la souffrance des familles. Si votre nom à vous ne figure pas sur ce monument ci, soyez assurés qu’ils figurent sur l’un des 36000 monuments aux morts du pays. Ces hommes ont été tués dans la force de l’âge. Ils n’ont pas eu le temps de vivre leur vie. Ces hommes dont beaucoup n’ont pas eu le temps d’avoir d’enfants, sont néanmoins nos pères.

Madame Berthier, cet armistice qui a un siècle est aussi l’occasion de célébrer votre centenaire. Il y a un siècle, alors que partout en France les cloches des églises retentissaient partout en France pour célébrer la victoire. C’est une autre Victoire qui voit le jour à St Jeoire en Faucigny. En effet, vos parents vous donnent le nom de l’événement du jour. Votre père était revenu du front la veille de votre naissance. Vous vous marriez pendant la seconde guerre mondiale, peu de temps avant la libération le 24 juin 1944. Vous vous installez à St Julien en 1961. Vous fêtez aujourd’hui votre centenaire entourée de vos 3 filles, de vos 4 petits enfants et de vos 7 arrières petits enfants qui font votre fierté tout autant que celle de la ville pour leur contribution à son développement et à sa convivialité.

Madame Victoire Berthier vous êtes aujourd’hui la mémoire de St Julien et si Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées a tenu à vous adresser un message de félicitation à l’occasion de votre anniversaire c’est parce que vous êtes aussi la mémoire de la France en ce centenaire de l’armistice. Vous avez connu cet après-guerre des gueules cassées. Vous avez connu l’insouciance de la belle époque à l’âge où l’on danse. Vous avez connu la Grande Dépression. Les ravages de la seconde guerre mondiale. Les 30 glorieuses. Cette crise qui n’en finit pas et ce XXIème siècle plein de menaces et de promesses. Quel chemin parcouru en un siècle par l’humanité.

Votre présence ici même, nous rappelle tout ce que nous devons aux générations passées. Elle nous incite à tirer les enseignements de l’histoire et les dangers des nationalismes dans leur version moderne qu’est le populisme. Par votre présence ce matin, aux côtés des enfants des écoles, c’est un peu comme si les trois générations représentées sur notre monument aux morts étaient présentes ce matin pour cette commémoration exceptionnelle.

C’est au nom de ce travail de mémoire, en votre présence Madame Victoire Berthier, Monsieur le Sous Préfet, ainsi que chacun d’entre vous que je vous propose de prendre quelques instants pour nous souvenir de ceux qui sont morts pour la France :

Maurice Allégret Bourdon

Francisque Athenon

Joseph Athenon

Louis Athenon

Fernand Bachet

François Boissier

Jean-Marie Boutheon

Marie Louis Carteron

Léon Daniel

Félix Derobert

Maurice Duchosal

Basil Alfred Duparc

Joanny Effrançais

Maurice Fillion-Robin

Marcel Flotard

Alexandre Fournier

Joseph Gaillard

François Godet

André Henri

Joseph Joulia

Paul De Launay

François Lugaz

Georges Madala

François Encrenaz

Félix Miazza

Charles Moret

Louis Armand Oberson

Jean Odonne

Eugène Ottavy

Paul Ottavy

Hippolyte Pissard

Joseph Rambosson

Marcel Rambosson

Jules Raphoz

Claude Rivet

Emile Robadin

Eloy Robadin

Célestin Sarazin

François Sarazin

Ernest Sauthier

Eugène Thibault

François Thévenet

Henri Alfred Vincent

Pierre Marius Vincent

Louis Henri Vincent

Marc Vincent

Jean Wolfhogel

 

A la mémoire des enfants de Thairy

Gustave Coex

Fernand Coex

Charles Blanc

Emile Blanc

Adolphe Boymond

Jean Baptiste Boymond

Gustave Boymond

André Boymond

Jean Boymond

Emile Boymond

Charles Brun

André Brun

Emile Verdan

Eugène Verdan

Emile Guilland

Marcel Guilland

Alexis Chamay

Léon Charrat

Victor Mouche

Joseph Piotton

Henri Vuagnat

Louis Vuagnat

Albert Dulac

Robert Chypre

Henri Cusin

Antoine Mottaz

 

A la mémoire des enfants du village de Cervonnex

Eugène Bouchet

Juste Bouchet

Cyrille Dubouloz

Etienne Henry

Achille Hennequin

Joseph Hauffman

François Mivel

Jean Mivelle

Jules Mivelle

Emile Perroton

Leon Picot

André Tagand

François Penard

Morts pour la France

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