Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 06 mai 2008

"Attrape couillons"

Pour que cesse en France l’usage généralisé du mensonge en politique, nous devons nous comporter en citoyens adultes et responsables. Cela signifie qu’il est temps de cesser de se laisser berner par la première promesse venue. Il y a un peu plus d’un an je qualifiais « d’attrapes couillons » les programmes proposés dont les coûts excédaient très significativement les capacités budgétaires de la France.

Après avoir dépensé 15 milliards d’euros dans le paquet fiscal, François Fillon reconnaissait à l’automne que la France est en faillite. C’est en janvier que Sarkozy admettait que les caisses sont vides. Bien loin des promesses par millions de la campagne. A peine quelques mois pour reconnaître que le programme proposé était bien un attrape couillons.

Le programme de Ségolène Royal n’était pas plus réaliste.

Cette accumulation de déficit est une épée de Damoclès sur la cohésion du pays. Comment les générations futures pourront-elles supporter le poids du financement des retraites en plus du poids de la dette publique qui s’accumulent ? Cessons d’accuser l’Europe, puisque tous les autres pays de l’Union font mieux que nous. Et commençons à regarder d’un peu plus près les projets politiques qui nous sont proposés par les candidats.

Les députés doivent avoir un rôle de premier plan dans la maitrise des dépenses. Plutôt que de demander sans cesse des subventions pour leur circonscription, ils doivent regarder de plus près chaque dépense publique. Consulter les fonctionnaires qui vivent de l’intérieur la désorganisation de l’Etat qui conduit à des dépenses inefficaces. Pour cela il faut que les députés cessent de cumuler des mandats pour avoir le temps d’assumer leur responsabilité. Les députés doivent s’arroger un peu de liberté de parole, plutôt que de soutenir ou de s’opposer aveuglement selon des consignes partisanes.

La loyauté partisane doit enfin cesser de primer sur la loyauté au pays.

16:18 Publié dans Dette publique | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 18 juin 2007

Un an de perdu ? ou cinq ans de perdu ?

Depuis maintenant un an, nous parlons intensément de l'actualité politique. Tellement intensément que cela a fini par être trop. Tellement intensément que les commerçants ont constaté que nous avions oublié de faire autant d'achats que d'habitude.

Et pourtant ? Avons nous vraiment parlé de politique ? Avons nous vraiment fait les choix pour le pays ? Comment assurer notre niveau de vie ? Comment rétablir les équiblibres budgétaires pour que les jeunes d'aujourd'hui n'aient pas à payer nos dettes ? Comment préserver durablement l'environnement ? Comment préserver notre protection social avec tous nos déséquilibres  ? Comment organiser notre démocratie pour que tous les Français en soient partie prenante et pour qu'il soit encore possible de prendre des décisions sur l'avenir de notre pays ? Comment lutter contre les excès de la mondialisation ? Comment organiser l'économie libérale qui est le seul modèle économique de croissance pour qu'il ne détruise pas nos vies ?

Après un an de débat, on aurait pu penser que nous soyons désormais au clair sur ces questions là. Nous aurions pu penser que les Français savaient dans quel direction conduire le pays. Et pourtant il a fallu de 7 petits jours et d'une polémique électorale sur la TVA sociale pour que les Français changent d'avis. En départ pour quelques jours de repos, je suis aujourd'hui à Paris et je vois sur les murs des affiches du parti socialiste : "Le 17 juin votez contre la TVA à 24,6%". Argument simplistissime. Peut on prendre une décision d'un vote qui engage la France pour 5 ans sur une simple mesure aussi extrême fusse t'elle ? Beaucoup l'on fait. A croire que si les législatives avaient eu lieu deux semaines plus tard nous aurions pu être en cohabitation !

Je crois que nous avons passé beaucoup trop de temps à suivre les sondages ou à parler de Cécilia et Nicolas ou encore de François et Ségolène, plutôt que de traiter les questions de fond qui se posent au pays. Les sondages se sont envolés avec le temps, Cécilia et François aussi... mais les problèmes des Français et de la France eux restent entiers.

Durant la campagne, j'ai entendu des Maires me dire 'je ne fais pas de politique dans ma commune', des gens me dire 'je ne parle pas de politique en famille', des employés me dire 'je ne fais pas de politique au travail', des médecins me dire 'je ne fais pas de politique à l'hôpital'. Je crois au contraire que nous devons parler beaucoup plus de politique : pas de la course de chevaux, pas des histoires de coeur mais bien des choix qui concernent l'avenir de notre pays. Cessons de nous laisser infantiliser : un pays ne se redresse pas grâce à un sauveur miraculeux mais bien par la démarche collective d'un peuple uni qui cherche à résoudre ses problèmes. Nul ne peut détenir à lui seul la vérité d'un pays. Nous avons besoin d'apprendre à discuter beaucoup plus de politique dans l'écoute et le respect des opinions divergentes.

Après avoir parlé pendant un an de renouveau politique, nous nous retrouvons aujourd'hui avec une Assemblée nationale qui 1) est à 78% identique à celle que nous avions avant hier et 2) nous nous retrouvons avec une Assemblée demi-nationale puisqu'elle ne représente que la moitié des courants de pensée français et que les députés n'ont jamais été élu avec si peu de voix. Le débat publique n'aura plus lieu dans ce qui devrait être le temple de la démocratie mais risque d'avoir lieu dans la rue. Les électeurs ont tellement voté sur les étiquettes que les députés devront être aux ordres de leur appareil partisan. Au moindre écart de parole, on leur rappellera que dans la première circonscription de l'Isère les électeurs ont préféré voter pour un repris de justice soutenu par l'UMP que pour un député UMP sortant qui avait fait son travail. Non seulement la moitié de la France n'est pas représentée à l'Assemblée mais en plus celle qui y est représenté sera privée de liberté de parole.

Nous assistons d'ailleurs déjà à la reprise du grand théatre : l'UMP défend la TVA sociale, le PS s'y oppose bien que beaucoup au PS y soient favorable... alors que chacun devrait contribuer à améliorer la proposition faite par le Gouvernement. Les uns et les autres défendent leurs intérêts partisans plutôt que de défendre les intérêts des Français. Les délocalisations et la perte de compétitivité de la France elle peut bien se poursuivre sous l'effet de lois mals ficelées parce que les socialistes n'y auront pas contribué et les UMP auront tout approuvé le doigt sur la couture du pantalon.

Enfin un dernier mot sur la "nouvelle" du jour : Ségolène Royal et François Hollande se séparent. Je suis frappé que cette pseudo "nouvelle" face la une de l'actualité. Pour moi ce n'est pas une information qui concerne les Français et leur avenir. Ca aurait à la rigueur pu en être une le lendemain du meeting électoral durant lequel ils se sont affichés ensemble il y a tout juste quelques semaines. Je suis assez affligé que cela face la une de l'actualité. Mais ce qui m'afflige encore plus c'est que les journalistes qui estiment que c'est une information ne l'ai pas sorti plus tôt. S'ils estiment que c'est une information alors il fallait la vérifier lorsque c'était une rumeur.. et pas attendre pour la diffuser que les intéressés l'annoncent. Et tous ceux qui estimaient que ce n'était pas une information la passe en boucle dans un comportement moutonier dérisoire. Les journalistes en France en 2007 ne sont plus des découvreurs d'information mais de simples relais de communication qui se laissent décidément bien manipulés.

20:40 | Commentaires (6) | |  Facebook | |  Imprimer | |

vendredi, 27 octobre 2006

Les jurys citoyens

La proposition de Ségolène Royal de créer des Jurys Citoyens me semble très pertinente. Regardons en face le fossé béant entre les élus et les citoyens. Ce fossé détruit la confiance dans les institutions et en notre avenir. Nous ne pouvons pas continuer à avoir des comptes rendus de mandat seulement lors des élections. Le lien doit être beaucoup plus régulier. La différence de réaction entre les électeurs qui sont favorables à ce type de proposition et les concurrents de Royal qui y sont opposés apporte d'ailleurs une nouvelle preuve de ce décallage.

Le mot Jury qui fait tout de suite penser à tribunal n'est pas approprié - il ne doit pas y avoir de jugement mais un simple avis. Mais dans les faits celà s'approche des comptes rendus de mandat organisés par Delanoë à Paris et par de nombreux Maires : ces comptes rendus ne sont pas seulement appréciés, ils sont extrêmement utiles à la démocratie. Les citoyens ne sont pas des experts techniques mais ce sont les meilleurs experts pour comprendre leurs problèmes et juger de la réalité des résultats des politiques publiques. De nombreux maires le font déjà. Malheureusement très peu de députés rendent comptent régulièrement de leur activité ou encore consultent les citoyens de manière ouverte sur les projets de loi avant de voter.

N'oublions pas le principe de la République : le gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Le seul souverain dans une démocratie c'est le peuple, rien de plus naturel à ce que le souverain demande au serviteur qu'est le politique de rendre plus régulièrement compte de ses activités. 

07:40 Publié dans Institutions | Commentaires (3) | |  Facebook | |  Imprimer | |