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dimanche, 17 octobre 2010

Le Mouvement des Citoyens Genevois et la jugeotte

Le Mouvement des Citoyens Genevois a réuni ses plus grands intellectuels pour sortir un nouveau torchon dans toutes les boites aux lettres genevoises avec le soutien d'un financeur aussi anonyme que mystérieux.

Le contenu est connu : les frontaliers sont responsables de tous les maux de Genève.

Il suffit d'avoir des tripes pour faire du frontalier un bouc émissaire. Il faudrait de la cervelle pour proposer une nouvelle politique économique qui crée des emplois pour les chômeurs genevois plutôt que d'importer des cadres internationaux et des traders. Il faudrait un brin d'imagination pour proposer que les entreprises genevoises puissent bénéficier de conditions fiscales équivalentes à leurs concurrentes multinationales fraichement arrivées.

Il suffit d'avoir des tripes pour accuser le frontalier d'être responsable de l'incessant trafic de voitures 01 et 74. Il faudrait de la cervelle pour comprendre que plus de la moitié de ces voitures supplémentaires sont occupées par des Genevois que Genève n'a pas su loger. C'est au dessus des capacités intellectuelles du MCG que d'imaginer des lois nouvelles qui permettent enfin à Genève de construire assez de logements pour les Genevois.

Comme par le passé, le MCG, dénonce, vaucifère et beugle sans faire le début d'une ébauche de proposition constructive, réaliste et crédible au service des Genevois.

Pour autant, il est tout aussi vain de passer par pertes et profit les S.O.S. qu'envoient les Genevois au travers du vote MCG comme le font les partis de la coalition gouvernementale genevoise.

La xénophobie insupportable du MCG a le mérite d'être assumée. On peut y répondre et la circonscrire contrairement à la xénophobie ordinaire d'employeurs qui publient encore sans vergogne des offres d'emplois qui excluent les frontaliers ou qui utilisent leurs effectifs de frontaliers comme variable d'ajustement lors de la crise. Car la seule vraie discrimination prouvée à pleine page d'annonces dans les journaux, confirmée par les statistiques, constatées par les pneus crevés, les commentaires sur tdg.ch et connue de tous, est une discrimination contre les frontaliers et pas en faveur des frontaliers comme le MCG voudrait le faire croire. C'est un peu facile aussi pour les partis de gouvernement de dénoncer la xénophobie médiatique du MCG et de trouver acceptable et normale les xénophobies ordinaires dont les frontaliers sont victimes.

Je n'ai pas connaissance d'élus aussi irresponsables dans le Genevois français : si nous sommes nombreux à dénoncer l'exode de la jeunesse genevoise faute de logements et ses conséquences dramatiques sur la qualité de vie de tous et en particulier sur celle des salariés en euros, je ne connais pas un élu du Genevois français qui s'en prennent aux jeunes Genevois contraints à l'exil dans le Genevois français et qui malgré eux en chassent les habitants.

La xénophobie du MCG a le mérite d'être assumée. On peut y répondre contrairement à la xénophobie implicite et de fait des politiques publiques genevoises qui au mieux considèrent le Genevois français comme un exutoire des incohérences entre la politique économique et celle du logement ou au pire comme une terre à faire coloniser par la jeunesse genevoise qu'on ne veut pas loger.

Les partis gouvernementaux jouent un jeu dangereux à ne pas savoir comprendre le message de la population genevoise au travers du vote xénophobe en faveur du MCG. Ce ne sont pas les chômeurs qui votent MCG mais les habitants de la campagne genevoise. A Bardonnex, Perly, Satigny, les habitants commencent à comprendre qu'on leur a menti : Genève ne peut pas être à la fois New York ET le Gros de Vaud.  Sans jamais consulter le souverain, les partis genevois ont choisi une politique économique exogène qui fait le choix de la Genève internationale au détriment de la campagne genevoise. Ces Genevois constatent désormais chaque jour que la campagne genevoise coincée entre la ville centre et la périphérie du Genevois français devient aussi rurale qu'une aire d'autoroute.

Oui la xénophobie du MCG est insupportable. Oui les beuglements du MCG n'ont rien de convainquant. Oui le MCG n'apporte pas le début d'une proposition. Mais pas un seul autre parti genevois ne comprend aussi bien la détresse des habitants dont la qualité de vie se détruit à mesure que les multinationales arrivent, que leurs traders expatriés occupent les rares logements vacants, expulsent de fait la jeunesse genevoise contrainte à l'usage de l'automobile sur des routes déjà encombrées.

Le MCG disparaitra le jour où il deviendra inutile. Plus vite les partis gouvernementaux sauront apporter des réponses à la détresse des Genevois, plus vite Genève pourra se débarrasser de la honte de ces campagnes électorales xénophobes. Pour cela il faut que Genève prennent des décisions sur son avenir : quel modèle économique, exogène ou endogène ? quel aménagement urbain pour préserver des espaces naturels dans une ville qui devient internationale ? quelle coopération avec le Genevois français ? Il serait temps que Genève réponde à ces questions plutôt que de reporter ses incohérences, ses frustrations et ses contradictions sur le Genevois français et ses habitants.

lundi, 09 novembre 2009

Ingérence dans les affaires du Genevois franco suisse !

Depuis 30 ans, les élus du Genevois franco suisse, se cachent derrière ce curieux concept de non ingérence pour ne pas intervenir dans le débat politique du Genevois franco suisse. Le résultat se traduit par des incohérences entre ce qui est décide de part et d’autre de la frontière et conduit à détériorer notre qualité de vie à tous. Les habitants du Genevois franco suisse ignorent cette frontière plusieurs fois par jour... mais politiquement elle reste aussi infranchissable qu’un mur de Berlin.

Je pense au contraire que le débat public doit être transfrontalier. Que tant que les habitants du Genevois français travailleront majoritairement à Genève, les élus du canton de Genève seront fondés à intervenir dans notre débat politique. A l’opposé, tant que le canton de Genève nous contraint à loger ses enfants, nous devons intervenir dans le débat politique Genevois.

Les Genevois votent en ce moment pour renouveler l’exécutif cantonal ce dimanche 15 novembre.

Je souhaite une majorité Radical + PDC + Verts avec François Longchamp + Pierre- François Unger + Michèle Kunzler + David Hiller. Une coalition électorale qui n’est sur aucun bulletin de vote mais qui de fait est décisive dans la constitution de majorité au Conseil d’Etat. Une coalition électorale qui prend en compte la réalité que le Genevois franco suisse est désormais une agglomération binationale.

Il est nécessaire de faire échec au tribun inconsistant Eric Stauffer, plus rapide à inventer des chiffres qu’à proposer des solutions. Son échec doit être aussi cinglant que ses incohérences. Il a le mérite de poser parfois des questions pertinentes sur l’évolution de notre agglomération du Genevois franco suisse. Sa présence au Parlement cantonale sera utile tant que les partis de gouvernement n’apporteront pas de réponses crédibles à ces questions : incohérences entre la politique économique (+ de 4000 nouveaux cadres par an) et la politique du logement (seulement 2000 nouveaux logements par an), incohérences entre la volonté affichée de construire des logements et les arrières pensées conservatrices, politique au service des multinationales plutôt qu’au service des habitants, trafic de transit croissant des Genevois exilés dans les communes périphériques. Mais ses raccourcis, ses incohérences, ses mensonges, ses provocations, son parcours personnel maillé d’échecs prouvent qu’il n’est pas à la hauteur des questions qu’il pose. Il peut être temporairement utile au Parlement cantonal, il serait dangereux pour tous à l’exécutif.

Pour faire échec à Stauffer, j’espère que de nombreux Genevois voteront pour 7 candidats choisis entre l’Entente et l’Alliance. Il reste donc à en choisir 3 parmi les 4 restants : Mark Muller et Isabel Rochat côté Libéral, Véronique Pürro et Charles Beer côté socialiste. Les sortants n’ont pas un bilan extraordinaire, mais pas catastrophique non plus. L’avantage de l’expérience devrait leur permettre de faire mieux lors du prochain mandat. Il faut donc choisir encore une candidate entre Isabel Rochat et Veronique Pürro. Je choisirai Véronique Pürro qui a été plus convaincante en fin de campagne notamment sur les questions sociales qu’elle maitrise mieux que les sujets précédents sur lesquels elle était intervenue.

Au delà des poncifs Libéraux je n’ai pas entendu d’idée personnelle claire sur l’avenir du canton de la part d’Isabel Rochat. Mais surtout, elle a freiné la construction de logements aux communaux d’Ambilly au détriment des jeunes Genevois. Cela a conduit à l’exil de 4000 Genevois par an loin des réseaux de transport en commun. Cela a augmenté les prix de l’immobilier, les engorgements de transport et réduit la qualité de vie de tout le monde. Les personnalités politiques qui ralentissent des constructions de logements comme Isabel Rochat, doivent être sanctionnées dans les urnes. Les incohérences des Libéraux sur le CEVA, sur le projet d’agglo ou au sujet des dérives de l’UDC est aussi une nouvelle source de méfiance envers un parti Libéral incohérent.

Parce que l’élection de ce dimanche au Conseil d’Etat aura des conséquences aussi sur le Genevois français, je souhaite donc l’élection au Conseil d’Etat d’une majorité qui favorise la qualité de vie dans tous le Genevois franco suisse :
François Longchamp,
Pierre-François Unger,
Michèle Kunzler,
David Hiller,
Charles Beer,
Véronique Pürro,
Mark Muller.

mardi, 08 septembre 2009

+0,6% de logements à Genève = 4500 frontaliers de plus par an

Le Genevois Haut Savoyard est largement dépendant économiquement du canton de Genève.  La commune de Saint Julien par exemple compte 4412 emplois et 5223 actifs résidents. Cela revient à un taux de concentration d’emploi de 83% qui est assez similaire aux taux qu’on observe dans toute commune proche d’une agglomération.

 

Genève aura toujours besoin de frontaliers pour faire vivre ses entreprises et ses administrations aussi sûrement que Berne a besoin de Ostermundigen ou Lyon de Caluire et Cuire.

 

Pour autant le Genevois Haut Savoyard aimerait pouvoir créer plus d’emploi pour être un moins dépendant économiquement. C’est l’un des enjeux du projet d’agglomération auquel M. Stauffer ne contribue pas.

 

Il y a deux propositions que le MCG pourrait faire pour réduire le nombre de frontalier si le MCG faisait des propositions plutôt que de lancer des invectives. Le MCG pourrait proposer que le canton se fixe pour objectif de construire suffisamment de logement pour accueillir sa propre population. Le MCG pourrait proposer des incitations et des pénalités pour encourager les communes à participer à l’effort de construction de logements pour les habitants du canton. A ce jour le canton de Genève met sur le marché seulement 0,6% de logements nouveaux par an.. alors que la population du Genevois Franco suisse croit de 1,5% par an, et qu’il faudrait en plus 1% de logements nouveaux pour accueillir les célibataires, veufs et divorcés supplémentaires du canton. Au total c’est un déficit de construction de logement de 1,9% de logements par an qui « crée » entre 4 et 5 000 frontaliers supplémentaires chaque année. Des habitants de Genève, Suisses, obligés de quitter le canton, des voitures immatriculées VD, 74 ou 01.

 

Si le canton rattrapait les 20 années de retard accumulées dans la construction de logements cela permettrait aussi au Genevois Français de créer des emplois. A ce jour, les entreprises du Genevois Français passent leur temps à recruter des salariés  qualifiés dans le reste de la France. Ceux-ci déménagent attirés par des emplois correctement rémunérés. Ils s’aperçoivent rapidement que leur salaire ne leur permette pas de vivre décemment en raison des prix des loyers du Genevois. Ils cherchent alors un emploi mieux payé coté Suisse et quitte leur entreprise française. Les chefs d’entreprise du Genevois Français passent donc leur temps à recruter, loger puis recruter et loger… temps qu’ils ne peuvent pas consacrer à leurs clients.

 

Le jour où le canton de Genève construira suffisamment de logements pour les Genevois, ceux-ci pourront continuer de vivre à Genève. Les prix de l’immobilier se relâcheront. Cela permettra alors aux employés des entreprises françaises de vivre décemment avec leur rémunération française. Ce qui permettra à leurs chefs d’entreprises de développer leurs affaires plutôt que de recruter et loger sans cesse.

 

Pour cela il faudrait que le parti socialiste cesse de défendre les nantis du logement, ces papys boomers qui ont des loyers modérés depuis 30 ans. Il faudrait que les verts contribuent à déclasser suffisamment de terrain pour construire les 2,5% de logements nouveaux dont Genève a besoin pour sa propre croissance démographique. Il faudrait que les Libéraux accompagne leurs intentions d’actes et accélérant les projets en cours à la Praille ou à Thônex (communaux d'Ambilly). Il faudrait que l’extrême gauche, l’UDC et le MCG commencent à proposer des idées constructives pour les Genevois plutôt que de lancer des initiatives et des invectives plus ridicules les uns que les autres.

 

Pour conserver sa qualité de vie, le Genevois franco suisse a besoin que 5 fois plus de logements soit construit chaque année dans le canton de Genève pour accueillir sa propre population ! Oui 5 fois plus ! Nous avons aussi besoin de créer plus d’emplois coté français. Cela permettra de freiner l’augmentation des distances domicile travail. Il faudra par ailleurs mettre en place l’infrastructure de transports en commun nécessaire pour que tous puissent se déplacer librement.