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lundi, 24 juin 2013

Des Assises transfrontalières adultes pour le Grand Genève !

Vendredi avait lieu à Nyon les 3ièmes Assises transfrontalières. Les Assises transfrontalières ont été crées il y a 3 ans par Guy Mettan (PDC/GE) alors qu'il présidait le Grand Conseil Genevois. Il avait fait le diagnostic pertinent que les exécutifs travaillaient ensemble à la résolution des problèmes transfrontaliers, mais les législatifs et délibératifs ne se connaissaient pas bien. Or c'est à eux que revenait au final le vote des décisions.

Son successeur avait repris l'idée, mais en la vidant de sa substance. Il avait refusé d'aborder la question du logement et avait imposé qu'on débatte de culture, pour être sûr de ne rien se dire d'urgent. Ces assises là avaient été un désastre auquel peu de personnes avait participé jusqu'au bout. A force de ne pas oser aborder les problèmes qui fâchent.. on finit par les laisser pourrir !

L'an dernier c'était au tour des partenaires français de les organiser. Cela devait être en pleine élections législatives et il ne s'est rien passé.

Vendredi venait donc le tour du canton de Vaud. Le thème choisi était le financement de l'agglomération. Nous étions une petite centaine : Maires, Syndic, Conseillers Généraux et Régionaux et Député de Genève, de l'Ain, de Vaud et de Haute-Savoie.

On a fait le constat des disparités institutionnelles : le canton qui est la base de la souveraineté côté Suisse alors que côté français la souveraineté est d'abord nationale puis déléguée aux collectivités sur la base de compétences. Parfois, notre language commun peut être un obstacle à la compréhension estimait le premier intervenant : des mots identiques tels que Maire, Commune, Canton recouvrent des réalités très différentes.

Pour ma part, j'ai souligné la disparité des moyens de part et d'autre de la frontière qui crée de profonds malentendus.

Pour la première fois depuis des années, il y a eu une réunion transfrontalière large au cours de laquelle nous avons osé parler d'un véritable enjeu de manière adulte et responsable !

Philippe Martinet, Président du Grand Conseil Vaudois, a fait une conclusion remarquable. Faisant le parallèle avec la révolte en cours au Brésil, il a alerté tous les décideurs présents sur le fait que la population de notre agglomération pourraient bien un jour estimer qu'elle n'en a pas pour son argent. Les habitants pourraient estimer que la résolution des problèmes transfrontaliers de logement, de mobilité et de préservation des espaces prend trop de temps !

Nous avons les moyens de financer l'agglomération. D'abord parce que notre agglomération est prospère, mais aussi parce que nous pouvons compter sur la générosité de l'Etat Français qui assume ses compétences tout en renonçant à la perception de l'impôt sur le revenu. Avec le prélèvement à la source de l'impôt des frontaliers, nous disposons ainsi de près de 800 millions de francs annuels supplémentaire par rapport à d'autres aggglomération pour nous financer. (250 millions qui vont à la Haute-Savoie et 600 millions de francs qui restent dans les comptes du canton de Genève).

Nous devrons simplement de part et d'autre de la frontière réorienter ces financements vers les priorités des habitants que sont le logement, la mobilité et la préservation des espaces. Ce sera des choix douloureux à faire. Mais des choix absolument urgents et décisifs au service des habitants. Il faut les faire avant que la colère qui monte ne se transforme en révolte !

samedi, 20 octobre 2012

Le Conseil d'Etat renonce à la moitié des grands projets de logements pour les Genevois

Chaque semaine plus de la moitié des électeurs supplémentaires du canton de Genève....sont des Genevois de l'étranger !?! et encore, ne sont comptabilisés ici que ceux qui sont officiellement déclarés. Les Genevois résidant en France représente déjà environ 15% du corps électoral cantonal (à moitié déclaré officiellement, à moitié officieusement). Leur nombre s'accroit chaque mois faute de logements à Genève. La gravissime pénurie de logements est en train de bouleverser les équilibres politiques dans le corps électoral genevois.

Elle se traduit aussi par une dégradation continue des conditions de circulation en éloignant les actifs des réseaux de transports. Elle a pour conséquence de créer des ségrégations sociales, de dégrader la qualité de l'air et de détériorer le pouvoir d'achat des habitants à des niveaux les plus faibles de Suisse.

Dans ce contexte, le Conseil d'Etat a annoncé hier qu'il renoncait à la moitié des grands projets de logements. De 18 grands projets l'an dernier on passe à seulement 10 cette année.

L'argumentation officielle consiste à affirmer qu'il vaut mieux se concentrer sur quelques projets pour qu'ils avancent rapidement plutôt que de s'éparpiller. Argumentation plaisante mais erronée puisque sur les 10 projets en question, la plupart ne verront pas le jour à temps pour les Genevois : pas plus la Praille-Acacias-Vernet que les Grands Esserts (revus à la baisse, planifiés pour 2026 et contre lequel la commune de Veyrier n'a pas renoncé à recourir). Il n'y aura pas plus de réalisation rapide à Chêne-Bougeries qu'à Chêne-Bourg dont les communes s'opposent aux projets et les retardent à chaque étape de la procédure. Aux communaux d'Ambilly, non content d'avoir retardé les livraisons de logements pour les habitants de Thônex, la commune a réussi à en réduire le nombre de moitié.

La législation sur le logement genevoise, contraire à la nouvelle constitution qui exige une procédure simple qui permette des constructions rapides, a pour effet de multiplier par 3 la durée nécessaire à la construction d'un logement. Cela ne serait pas un problème si 3 fois plus de projets étaient menés de front. Le rythme des livraisons serait ainsi adaptés aux besoins des Genevois. Loin de répondre à cette exigence, le Conseil d'Etat réduit de moitié le nombre de Grands Projets de logement. Il réduit de moitié les équipes d'urbanistes chargé de les mettre en oeuvre. Il réduit de moitié les moyens publics nécessaires. Y-a-t'il une seule autre priorité que le logement dans notre région : oui, peut-être, tout au plus les problèmes qu'engendre précisément cette pénurie de logement sur la mobilité, la cohésion sociale, la sécurité et sur le pouvoir d'achat.

Plusieurs décideurs politiques genevois affirmaient au printemps dernier : "La question qui se pose à nous est de savoir si nos enfants pourront vivre ici, oui ou non ?". La réponse qui est apportée ce jour est clairement "non", Genève refuse de loger ses propres enfants.

Cette réduction des moyens mis en oeuvre va à l'encontre des engagements pris par Genève dans le cadre du projet d'agglomération. Lorsque le Conseil Général de Haute-Savoie a décidé de signer le projet d'agglomération en juin dernier il a clairement affirmé, je cite la délibération : 

Le Président souligne l’importance pour le territoire que le canton de Genève tienne ses engagements en matière de production de logements (2500/an, plus une réserve,  affichés dans le projet de plan directeur cantonal). Si tel n’était pas le cas, le Conseil Général serait amené à revoir les conditions de son engagement au Projet d’agglomération."

Les engagements sur le logement sont à la base du partenariat transfrontalier. Sans avancées importantes sur le front du logement confirmés et mesurés dans le cadre du plan directeur cantonal. L'ensemble des partenariats bilatéraux avec Genève devront être remis en question tant sur la mobilité transfrontalière que sur le projet d'agglomération. Le cas échéant, ce changement de donne devra être signalé aux autorités fédérales pour les aider à mieux évaluer la réalité et les avancées dans la mise en oeuvre du projet d'agglomération.

 

Pièce jointes :

dimanche, 15 avril 2012

L'agglomération genevoises sur France 3

Hier, Bernard Gaud, Président de l'ARC, Michel Charrat, Président du Groupement des Frontaliers et moi-même avons participé à l'émission La Voix est Libre sur France 3 consacré à l'agglomération genevoise. Cette émission a permis d'expliquer les difficultés spécifiques de cette agglomération pour améliorer la qualité de vie des habitants, les enjeux, les craintes et les espoirs.

Vous pouvez visionner cette émission en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous :

La Voix est Libre sur l'agglomération genevoise (partie 1)

La Voix est Libre sur l'agglomération genevoise (partie 2)

mardi, 13 mars 2012

C'est la faute aux Genevois !

L'excellente note du jour de Guy Mettan, député au Grand Conseil Genevois, ne peut rester sans réponse.

Oui bien sûr la région se porterait mieux si Genève construisait assez de logements pour les Genevois. Je ne suis certainement pas le dernier à affirmer comme le fait Guy Mettan que c'est la faute des décisions prises (ou plutôt pas prises) par les décideurs genevois qui conduit aux déséquilibres actuels. Si la question du logement à Genève est au coeur de toutes les autres (mobilité, sécurité, pouvoir d'achat), nous devons nous aussi reconnaitre et corriger nos propres erreurs.

Mais est-ce la faute des Genevois si nous sommes incapables de penser l'aménagement du Genevois français de manière cohérente au delà des limites des paroisses du XVIIième siècle qui sont devenues nos communes d'aujourd'hui ? Est-ce la faute de Genève si notre territoire se mite ? Est-ce la faute des Genevois si nous construisons les logements de manière si éparpillées un peu partout dans chaque commune que nous sommes ensuite incapables de développer les transports en commun pour ces nouveaux habitants ? Est-ce la faute de Genève si nos communes ont largement de quoi financer les projets qui leur tiennent à coeur mais qui ne sont sans doute pas aussi urgents que le développement des transports en commun et qu'à l'opposé nos communautés de communes n'ont pas les moyens de mener à bien les projets qui comptent ? Est-ce la faute de Genève si nous n'avons pas su utiliser les fonds cantonalisés sur les projets les plus importants pour les habitants ? Est-ce la faute de Genève si nos mairies sont refaites à neuf, mais nos bus inexistants ? Est-ce la faute de Genève si nos communes, intercommunalités, départements et régions négocient jusqu'à la dernière minute pour payer le moins possible des projets comme le CEVA que chacun juge essentiel ? Est-ce la faute de Genève si nos élus se bercent encore d'illusion sur la volonté des multinationales de s'implanter dans le Genevois français plutôt que d'accompagner le développement fulgurant des entreprises locales et de cibler des entreprises pour lesquels notre territoires à tous les atouts ? Est-ce la faute de Genève si la Haute-Savoie est le département de France l moins équipé en transports en commun et où le nombre de voiture par habitant est le plus élevé ? Est-ce la faute de Genève si les promoteurs immobiliers font des marges outrageuses de 40% parce que les collectivités n'imposent pas de contraintes assez fortes ? Est-ce la faute de Genève si nous n'avons pas fait assez de réserves foncières quand il en était encore temps ? Est-ce la faute de Genève si Bernard Accoyer intervient systématiquement pour sappé tout le travail des élus français concernant l'agglomération ? Est-ce la faute de Genève si nous sommes incapables d'harmoniser les positions françaises ? Est-ce la faute de Genève si nous sommes incapables de coordonner nos positions avec les Vaudois ? Est-ce la faute de Genève si la France faute d'exporter a l'un des taux de chômage les plus fort d'Europe et que l'on vient de tout le pays pour travailler tout simplement ? Est-ce la faute de Genève si nos documents d'urbanismes ne cadre pas les typologies d'appartements et que nous ne produisons pas assez de logements accessibles pour les salariés en euros ? Est-ce la faute de Genève si nous nous sommes révélés incapables de développer suffisament tôt et suffisament fort le co-voiturage ? Est-ce la faute de Genève dans les rencontres transfrontalières comme dans les médias genevois peu d'élus mettent franchement les problèmes sur la table ? Est-ce la faute de Genève si trop d'élus Français méconnaissent les institutions et les élus genevois, et trop peu d'élus français expliquent le fonctionnement des institutions françaises à leurs homologues ?

Comme Guy Mettan, je pourrai continuer, mais par charité je limite provisoirement ma liste à ces quelques questions. Chères lectrices, Chers Lecteurs, je sais qu’il existe de nombreuses personnes parmi vous pour répondre honnêtement à ces questions et reconnaître que les Genevois français, aussi géniaux soient-ils, ne sont peut-être pas vierges de tous défauts dans la gestion de la région. Mais en attendant, je ne me fais pas d’illusion et je sais que ces propos, dès qu’ils seront sur internet, seront accueillis par des tombereaux d’injures. Certains m’accuseront même de trahir la patrie. C’est sans importance car si nous voulons résoudre nos problèmes il faudra bien, un jour, accepter de les poser sur la table tels qu’il sont et non tels qu’on aimerait qu’ils soient.

vendredi, 23 décembre 2011

La moitié des 36000 Genevois résidant dans le Genevois français ne sont pas déclarés

Lors des dernières élections fédérales le PDC et les Verts ont présenté des listes "frontalières". Des listes qui s'adressaient plus particulièrement aux Genevois résidant en France. Elles y sont très bien arrivées puisqu'elles ont fait des scores particulièrement élevés auprès des 8% de Genevois de l'étranger. Des scores qui ont permis aux Verts et au PDC d'augmenter de moitié leur résultat auprès des Genevois de France. Les candidats de ces listes ont pu recueillir des votes nominatifs dans le canton de Genève en fonction des affinités personnelles. En revanche, et à quelques exceptions prêts, le vote compact pour ces listes transfrontalières plutôt que pour la liste PDC ou Vert officielle n'a d'intérêt que pour les Genevois résidant en France. Or la moitié de leurs votes compacts ont été obtenus dans les communes du canton de Genève. Ces chiffres permettent d'affirmer que la moitié des Genevois installés en France ne déclarent pas officiellement leur lieu de résidence.

Cela permet par ricochet d'avoir une estimation assez précise du nombre de Genevois installés en France :

  • Sur les 19314 électeurs genevois de l'étranger il y a environ 11000 électeurs installés officiellement dans le Genevois français
  • soit environ 18 000 habitants de Genève installés officiellement dans le Genevois français (le ratio électeur / habitant étant de 60% à Genève) et autant installés officieusement.
  • soit environ 36 000 habitants de Genève installés officiellement et officieusement dans le Genevois français... faute de logements !

En regardant le détail des votes des listes transfrontalières par commune, on peut même avoir une estimation du nombre d'électeurs de la commune résidant en réalité dans le Genevois français : ils représentent 6% des électeurs de Vernier, 4,5% des électeurs de Veyrier, 5,1% des électeurs de la ville de Genève !!!

Pendant que 5% des électeurs de leur commune sont obligés de vivre en France comme sans papiers faute de logements, les communes genevoises s'opposent aux logements prévus par le Plan Directeur Cantonal et les Verts Genevois veulent créer plusieurs dizaines de milliers de pendulaires supplémentaires en s'opposant eux aussi aux logements au coeur de l'agglomération et à proximité des réseaux de transports.

jeudi, 22 décembre 2011

L'agglomération genevoise est FANTASTIQUE !

Notre agglomération genevoise est fantastique ! Si, si, je vous assure ! A première vue un visiteur pourrait croire qu’il y a plus excentrique que Genève : il aurait tort.

Nous sommes de grands farceurs. On propose au monde entier de venir s’installer dans notre région alors qu’il n’y a pas de logements. C’est drôle ! Ils viennent dans notre bel aéroport international. Ils croient qu’ils vont profiter d’impôts réduits…mais on les a bien eu : on en fait venir 15 000 par an et on construit que 1200 logements à Genève ! La bonne blague. Ils doivent rentrer chez eux. Et nous on a bien rigolé. Un peu comme quand on retire une chaise à quelqu’un qui s’assoit.

On est drôle : on joue à faire semblant d’ADORER les transports en commun. Alors on investit des millions dans des nouvelles lignes de tram. On interdit aux voitures de se garer ou d’accéder au centre ville. On essaie même de temps en temps de fermer des routes frontalières. Il y a plein de gens qui y croient… mais en fait on fait exprès de créer 10 000 pendulaires supplémentaires par an en obligeant les habitants à aller se loger loin des réseaux de transport. On adore respirer les 300’000 tonnes de Co2 émises par les 130’000 pendulaires qu’on refuse de loger au cœur d’agglo. On espère même bientôt décrocher l’AOC du cardon au gazoil.

On a un tel sens de l’accueil dans notre région que les rares construction de logements qu’on autorise ce sont des appartements et des villas de luxe avec de grands parcs et jardins autour pour que les contribuables des autres pays viennent chez nous.. pendant que nous on est obligé de quitter le pays. Chez nous les contribuables sont beaucoup plus importants que les citoyens.

Dans la région genevoise on a inventé la gérontocratie…. Et on fait croire que c’est de la démocratie directe. Il y a plein de gens qui y croient. En fait on a bloqué les constructions de logements depuis tellement longtemps que les jeunes ne peuvent plus vivre dans le canton de Genève. Comme de toute façon ils ne croient plus en la démocratie, ils ne votent plus. Et le tour est joué. Les retraités sont majoritaires et s’assurent qu’ils n’y a pas de logements construits pour leurs enfants. Le mois dernier à Chêne-Bougeries plus de la moitié des votants avaient plus de 60 ans. Ici on comprends franchement pas pourquoi dans tous les autres pays du monde les parents s’attachent à ce que leurs enfants aient un toit pour se loger… ici c’est le contraire.

Quand il s’agit de construire des logements… on est carrément très sérieux. On demande à tout le monde ce qu’il en pense. Les uns veulent plus haut alors on refait des plans plus haut. Les autres moins denses alors on refait tout. Les troisièmes veulent qu’il y ait des parkings alors on met des parkings. Les autres veulent qu’il n’y ait surtout pas de parking alors on les enlève. On écoute TOUT le monde… Sauf ceux qui n’ont pas de logements.. de toute façon ceux là ce sont des jeunes et ils habitent déjà plus là.. et ils n’ont pas assez d’argent pour qu’on les prenne au sérieux. On adore concevoir des projets de logements et les refaire sans cesse un peu comme Pénélope. On est moins bon pour décider et construire. En fait, TOUT le monde est d’accord, on a impérativement besoin de plus de logements très rapidement : mais pas ici, pas comme ça, pas maintenant et pas autant.

Nos partis politiques sont super drôles : les Libéraux veulent de la croissance économique.. mais pas la croissance urbaine qui va avec, les Socialistes prétendent défendre les locataires.. mais s’opposent aux constructions de logements, les Verts prétendent défendre la nature mais en s’opposant aux construction de logements étendent l’agglomération genevoise à des centaines de kilomètre de nature alentours ! On est complètement excentriques, on s’embarrasse pas d’avoir des idées cohérentes. Il suffit juste de faire des oppositions pour exister politiquement et médiatiquement.

Notre agglomération serait très drôle si elle n’était qu’un sketch d’un humoriste sur la scène d’un théâtre. Malheureusement elle est bien réelle. Elle est désespérante d’égoïsme dans son incapacité à loger ses jeunes ménages, ses infirmières, ses enseignants, ses policiers, ses maçons.

mardi, 20 décembre 2011

Une motion absurde du Grand Conseil visant à fermer toutes les routes frontalières sans douane

(Vous trouverez ci-dessous ma réaction au projet de motion co-signé par des députés UDC, PLR et PDC pour la fermeture des routes frontalières sans douane pour lutter contre "la criminalité" (sic). Une motion qui ne devrait pas faire très plaisir aux 8% d'électeurs Genevois installés officiellement dans le Genevois français et aux 7% qui y sont installés de manière officieuse. Le texte est paru dans la Tribune de Genève du mardi 6 décembre).

Oyez, Oyez braves gens. A vos hallebardes, tous aux octrois et sus aux impies. Nous avons bouté la jeunesse genevoise hors du canton, bâtissons maintenant des remparts, baissons les herses et contrôlons les carrosses. Les députés signataires nous font la bonne blague d’un désuet poisson d’avril en plein automne !

Depuis le moyen-âge, toutes les autres agglomérations du monde ont compris qu’il est beaucoup plus efficace que les agents de sécurité soient concentrés sur les lieux touchés par l’insécurité que dispersés tout autour de la ville. Il suffirait de quelques policiers supplémentaires pour interpeller les 400 dealers qui narguent les Genevois à chaque coin de rue. Il est en revanche totalement absurde de prétendre contrôler 400 000 véhicules par jour, dont 99,99% d’innocents actifs, même en doublant les quelque dizaines de gardes frontières actuels. Pour réduire le nombre de cambriolages à Genève, il faut que le canton cesse de devenir une enclave de millionnaires étrangers. Il suffit pour cela que les politiques publiques genevoises cessent de privilégier les riches contribuables étrangers au détriment des citoyens ordinaires.

Mais voilà, Genève n’arrive pas à recruter les 300 policiers supplémentaires dont elle a besoin ! Les candidats qui se présentent ne sont pas assez qualifiés et ceux qui sont qualifiés refusent de venir dans cette ville dont les deux tiers des policiers sont obligés de résider dans le Genevois français. Il faut plutôt que les députés signataires cessent de s’opposer aux constructions de logements à Genève pour que les policiers aient à nouveau les moyens de s’y loger.

Les signataires prétendent que ces routes frontalières sont peu fréquentées ! Ces députés du cœur d’agglo connaissent-ils les files interminables qui se forment matin et soir à la moindre douane du canton – dont un quart des usagers sont des citoyens genevois chassés de la ville faute de logements ? Savent-ils qu’à force de faire venir autant d’expats que Singapour et de construire aussi peu de logements que St Etienne, Genève crée 10 000 pendulaires supplémentaires par an ? Savent-ils que les agglomérations efficaces, même Bâle la frontalière, répartissent ce trafic entrant sur le plus grand nombre de points de passages plutôt que de réaliser d’illusoires entonnoirs ?

Les signataires se moquent des Genevois lorsqu’ils prétendent qu’une telle proposition diminuerait la criminalité ! Manifestement, le Grand Conseil aura une connaissance plus pertinente de ce qu’est Genève lorsque les 8% d’électeurs genevois résidant en France seront représentés par 8 députés. Le Grand Conseil comprendra un peu mieux ce qu’est la réalité de la frontière genevois avant d’écrire des motions aussi absurdes.

lundi, 28 novembre 2011

2011 : bilan environnemental déplorable de l'agglo genevoise

Les électeurs de Chêne-Bougeries ont fait le choix égoiste et irresponsable de s'opposer à 200 logements. Ils veulent rester entre eux, entre Chênois bien logés. Ils ignorent sans doute le bilan environnemental 2011 de notre agglomération.

Pour la seule part qui concerne la Haute-Savoie (sans prendre en compte la part de l'agglo qui se développe dans le canton de Vaud et l'Ain) :

1) 7015 pendulaires supplémentaires en un an seulement (dont 745 pendulaire supplémentaires de nationalité Suisse selon les chiffres officiels). Mis bout à bout, ces 7015 voitures occupent 28 km de voie publique... une bonne partie traversera Chêne-Bougeries chaque jour. Plusieurs milliers l'an prochain... et les années suivantes. 13% des frontaliers de Haute-Savoie sont de nationalité suisse... probablement le double si on comptait ceux qui ne sont pas déclarés.

2) En moyenne la croissance du nombre de pendulaire est plus forte dans les cantons les plus éloignés de la frontière. +38% à Chamonix, +33% à Rumilly et +46% à Alby sur Chéran. L'an dernier les pendulaires frontaliers (suisses et français) habitaient en moyenne à 21km du centre ville de Genève. Les nouveaux pendulaires habitent eux en moyenne à 24km ! Faute de se densifier l'agglo s'étend de 3km par an !!!!!... à ce rythme l'agglomération genevoise s'étendra à 200km à la ronde en 2030 et aucun transport en commun ne sera possible !

3) Au total durant toute l'année les seuls pendulaires de Haute-Savoie ont effectué 824 millions de kilomètres pour se rendre au travail... soit 80 millions de kilomètres supplémentaires par rapport à l'an dernier. Ils ont émis 165 000 tonnes de CO2 soit 16 000 tonnes de CO2 supplémentaires par rapport à l'an dernier. Les électeurs de Chêne-Bougeries respirent-ils le même air que nous lorsqu'ils refusent que les nouveaux habitants puissent s'installer à proximité des réseaux de transport en commun ?

Mais les Verts de Chêne-Bougeries ont voté contre les logements de Chalendin (sans que les Verts Genevois ne s'engagent puissament pour les démentir). Les Verts Genevois ont voté contre le projet des Cherpines. Les Libéraux s'opposent aux logements à Troinex, à Veyrier et à Thônex. La gauche de la ville de Genève refuse de densifier l'agglo et défend l'idée absurde que chaque commune doit construire proportionnellement à sa surface dans une course à la Losangelesisation de l'agglo genevoise. On pourrait être désemparé face à tant d'irresponsabilité. Mais au contraire tous ceux qui constate l'impact environnemental désastreux, tous ceux qui constate l'effet paralysant sur la mobilité, tous ceux qui savent que Genève manque de policier parce qu'elle manque de logements pour ses futurs policiers doivent redoubler de détermination.

jeudi, 17 novembre 2011

De Chêne-Bougeries à Rumilly, les Verts Genevois saccagent l'environnement

Je viens de recevoir la répartition des frontaliers et suisses par commune de Haute Savoie. Ces chiffres soulignent l'urgence de la mise en oeuvre réelle du projet d'agglomération : déjà 25% des frontaliers et suisses de Haute-Savoie résident au delà du périmètre de l'agglo. C'est au delà du Genevois français que les augmentation de frontaliers sont les plus fortes : la hausse du nombre de Suisses et frontaliers en un an atteint 33% dans le canton de Rumilly et 46% dans le canton d'Alby sur Chéran, deux cantons les plus éloignés de la frontière - ces hausses sont sur des bases faibles mais sont révélatrice de l'éloigement toujours plus grand des salariés de leur lieu de travail. Ne nous faisons pas d'illusions : jamais nous n'aurons les moyens d'amener le CEVA jusque là pour que ces frontaliers cessent d'utiliser leur voiture ! Si on prend le seul cas des frontaliers suisses installés en Haute-Savoie, 17% habitent déjà au delà des frontières de l'agglo. Je ne parle ici que des statistiques de Haute Savoie. Je n'ai pas encore les chiffres pour l'Isère, la Savoie et le Rhône : mais l'an dernier déjà 5% des frontaliers et suisses "pendulaient" chaque jour en venant de communes au delà des départements de l'Ain et de la Haute-Savoie.

Pendant ce temps là, les Verts Genevois continuent leur travail de destruction massive de l'environnement de notre agglo. Vous trouverez en lien ici le site des opposants à tous les projets de logements à Chêne-Bougeries et ici celui des personnes favorables au projet. Faut-il rappeller que Chêne Bougeries est déjà la commune la plus âgée du canton par sa moyenne d'âge en raison de son incapacité à construire des logements pour les familles. Les Verts de Chêne-Bougeries veulent manifestement que la destruction d'espaces naturelles accélérée se poursuivent au delà des limites communales : car chaque immeuble qui ne se construit pas à Chêne Bougeries obligera toutes les communes jusqu'à Rumilly et Alby-sur Chéran à construire des hectares de maisons. Si les logements ne se construisent pas à proximité du tram de Chêne Bougeries alors les futurs habitants seront des pendulaires supplémentaires qui traverseront Chêne-Bougeries. La position dogmatique et absurde des Verts de Chêne-Bougeries se traduit dans les fait par une destruction massive des espaces naturels dans notre région.. au nom de quelques arbres Chenois, par une augmenation continue du trafic de voitures et de l'engorgement à Chêne Bougeries comme dans toute l'agglo, par une augmentation exponentielle de la pollution. Je ne parle même pas du "nettoyage" générationnelle et social de Chêne Bougeries, argument qui manifestement n'intéressent pas ces "individus". Ces sectaires bien logés désignent par le terme de balafre des logement

Pour celà les pétitionnaires font preuve d'une mauvaise foi crasse. Ils prétendent que sous prétexte qu'il y a des parkings les résidents se déplaceront en voiture... faisant semblant d'ignorer que l'écrasante majorité des utilisateurs des transports en commun ont une voiture pour d'autres déplacements et ont donc besoin d'une place de parking. Ils 'opposent à l'abattage de quelques arbres au chemin de la montagne. J'ai grandi pendant 17 ans avec certains des arbres montrés sur le site. Malgré tout je ne peux pas m'empêcher de penser que le logement des Genevois avec lesquels j'ai grandi, notre mobilité à tous, notre qualité de l'air et l'équilibre de notre agglomération sont plus important que ces arbres qui sont déjà mourrants. Nous pourrons et nous devrons en planter d'autres. La surrélévation des immeubles du chemin de la montagne permettent au contraire de préserver des centaines d'arbres de Chêne Bougeries à Rumilly ! Les opposants prétendent qu'ils seraient favorable à des constructions de logements à Chalendin.. mais ne mentionne pas le nombre de logements du projet et s'opposent à tous les projets de logements dans la commune.

En revanche, je partage les interrogations des opposants sur le modèle de croissance. Manifestement, la population genevois n'est pas prête à assumer les conséquences urbaines du développement à marche forcée que les autorités cantonales leur impose. Il faut en tirer les conséquences sur le modèle économique. Mais tant que cette adaptation n'est pas faite, il faut assumer et cesser de prendre en otage la jeunesse genevoise, la mobilité, le Genevois français, le canton de Vaud et les salariés en euros.

Ce qui me frappe ce n'est pas les conceptions étriquées des Verts de Chêne Bougeries en particulier - leurs positions sont à l'image de celles des Verts Genevois sur les Cherpines. Ce qui me frappe c'est la passivité du PLR cantonal sur cette question : ne sont ils pas le premier parti de Chêne Bougeries ? C'est l'incapacité de Christian Lûscher, Isabel Rochat et Mark Muller à intervenir dans ces débats publics municipaux pour expliquer aux habitants ce qu'ils ont à gagner : moins de trafic de voitures, des logements plus proches et moins chers pour leurs enfants, moins de polution, des espaces agricoles et naturels préservés dans notre région plutôt qu'une Los Angelesisation rampante de l'agglomération genevoise. Quand je vois la passivité des leaders cantonaux du PLR sur toutes ces oppositions locales, je me dit que nous devons être d'autant plus fermes sur les belles déclarations d'intention du projet d'agglo.

mercredi, 20 juillet 2011

Agglo genevoise : les députés Vaudois veulent une présidence tournante

La Confédération Helvétique exige une structure unique de gouvernance de l'agglomération genevoise pour recueillir les fonds d'agglomération. Cette structure sera de droit suisse et prendra la forme d'un Groupement Local de Coopération Transfrontalière : une structure qui permet à des collectivités locales de s'organiser par delà les frontières. Dans notre région il y a déjà un GLCT qui régit les questions de transport en commun transfrontalier.

La mise en place de ce GLCT pour l'agglo genevoise a fait l'objet d'âpres négociations sur de nombreux points. Dans la version finale soumise aux instances délibératives la répartition des sièges s'est faite de la manière suivante :

  • Canton de Genève : 7 sièges
  • Canton de Vaud : 1 siège
  • District de Nyon : 3 sièges
  • Ville de Genève : 1 siège
  • Région Rhône-Alpes : 3 sièges
  • Conseil Général de l'Ain : 2 sièges
  • Conseil Général de Haute-Savoie : 2 sièges
  • ARC Syndicat Mixte : 5 sièges

A ce jour la France et la Suisse ne sont pas parties prenantes de ce GLCT car comme son nom l'indique il s'agit de groupement local desquels les Etats ne peuvent pas être membres. Il existera bientôt la possibilité de créer un Groupement Eurorégional de Coopération qui permettra aux Etats de s'associer.

L'une des clauses prévoit que le canton de Genève assure la présidence de ce GLCT. C'est avec cette clause que les statuts ont été adoptés par le Conseil Général de la Haute-Savoie en juin dernier, par l'ARC Syndicat Mixte et sauf erreur de ma part, également par la Région Rhône Alpes et par le département de l'Ain. Dans toute agglomération normale, il semble légitime qu'un coeur d'agglomération qui se comporte de manière responsable vis-à-vis de sa périphérie puisse assurer la Présidence de l'agglomération.

Les Députés vaudois sont en train de refuser de voter les statuts en l'état en raison de la présidence genevoise. Suite à une réunion des assises transfrontalières, ils ont pu constater avec quel mépris et quel dédain les députés genevois au travers de leur Président en particulier, Renaud Gauthier, ont traité le reste des partenaires. Alors que tous les participants voulaient traiter le problème central du logement, le Président du Grand Conseil Genevois a imposé qu'on ne traite que de la question de la culture, menaçant d'annuler tout s'il n'obtenait pas gain de cause - acceptant tout juste qu'on parle de logement dans des réunions à huis clos. Les députés vaudois se sont alors rendu compte qu'une Présidence genevoise de l'agglomération n'était pas forcément pertinente dans une agglomération comme la nôtre où le coeur de l'agglomération exporte les nuisances de son modèle de développement à ses voisins. Ils veulent une Présidence tournante comme c'est habituellement le cas dans les institutions suisses, ou sinon des pouvoirs de contrôle accrus des Vice Présidents sur le Président Genevois.

Les statuts ont déjà été votés par tous les partenaires français... mais la modification souhaitée par le Canton de Vaud seraient bien entendu très facilement acceptée par les parties françaises. Membre de l'ARC et du Conseil Général, j'encourage nos partenaires Vaudois dans leur initiative : seul l'équilibre des pouvoirs garantie l'équilibre des politiques et de l'aménagement de notre agglomération.

La question n'est pas anodine. Lors du dernier comité de pilotage du projet d'agglo du mois de juin, il a été opposé une fin de non recevoir aux présentations des bureaux d'études qui imposaient comme condition de départ que Genève ne construise pas plus de 50 000 logements, passaient par pertes et profits les retards dans les constructions de logements depuis 2007.. et expliquait aux partenaires français et vaudois les politiques d'urbanisme qu'ils devaient conduire pour compenser les insuffisances genevoises. Lors d'une récente réunion technique les cabinets d'études ont représenté aux fonctionnaires la même présentation estimant qu'ils avaient été mal compris par les élus. Manifestement, ces bureaux d'études comblent le vide politique laissé par le Conseil d'Etat en général et Mark Muller en particulier. En France et dans le canton de Vaud ce sont les élus qui dirigent et les bureaux d'études qui exécutent ! L'agglomération n'est pas qu'une question technique pour urbanistes : il y a aussi des enjeux sociaux et politiques que seuls les élus peuvent apporter.. et qu'ils n'apportent pas à Genève.

Ce refus des députés Vaudois de ratifier les statuts du GLCT montre que les problèmes de l'agglomération genevoise n'oppose pas les Français contre les Suisses comme beaucoup aiment à le caricaturer, mais bien le coeur d'agglomération qui refuse d'assumer les conséquences urbaines de son modèle de développement contre sa périphérie qui en subit les nuisances.