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lundi, 28 février 2011

Pour une politique économique plus durable, plus humaine et plus juste

Alors que la pénurie de logement a déjà atteint un tel niveau de gravité que la moitié d'une classe d'âge de Genevois est expulsée du canton et chasse à son tour la jeunesse du genevois français, notre politique économique régionale continue quand même d'attirer plus de 15 000 habitants supplémentaires chaque année par des exonérations fiscales.

Alors que la paralysie généralisée des transports se rapproche chaque jour un peu plus, notre agglomération chasse ses habitants de son coeur et les contraint à aller se loger loin des réseaux de bus.

Une telle politique économique, qui consiste à exonérer 95% du chiffre d'affaire des multinationales de toute imposition aurait un sens si seulement elle permettait de réduire le chômage ou de financer les budgets publics. Mais non, le nombre de chômeurs croit proportionnellement aux nombres d'emplois importés car les emplois importés ne correspondent pas aux qualifications des chômeurs de notre région. Quand aux budgets publics ils seront bientôt noyés par la charge des milliards de francs de coût des infrastructures rendues nécessaires par cette croissance démographique hors de contrôle.

Une autre politique économique est possible. Une politique économique qui soit plus durable, plus équitable et plus humaine. Une politique économique plus humaine qui s'appuie sur le savoir faire local des entreprises locales pour créer des emplois locaux pour les chômeurs locaux : tout simplement pour cesser d'aggraver les problèmes de transport et de logement. Une politique économique plus juste qui impose de manière équitable toutes les entreprises présentes afin qu'elles contribuent chacune à la hauteur de leurs moyens au financement des infrastructures. Une politique plus durable car elle éviterait de chasser les entreprises présentes par une dégradation constante de la qualité de vie dans notre région.

Vous pouvez retrouver une interview sur ce sujet dans l'édition du jour de la Tribune de Genève en page économie.

lundi, 19 octobre 2009

20'000 Suisses installés en France : tout n'est pas positif

Dans une inteview à la presse ce week end, David Hiller, président Vert du Conseil d'Etat, se réjouissait du brassage de population entre le Genevois Suisse et le Genevois français. Il estimait que d'ici 10 ans la proportion de Suisses installés en France doublerait allant même jusqu'à dire que c'était le sens du projet d'agglomération.

Il y a sans doute dans ces propos une simplification dû à la synthèse de faire tenir une interview en quelques lignes. Certains aspects du brassage des populations du Genevois franco suisse sont positifs. Ce brassage a effectivement lieu depuis plusieurs siècles maintenant -même Soli Pardo le comprendra un jour lorsqu'il aura vécu suffisament longtemps dans le Genevois franco suisse. Une majorité de vieux Genevois français et suisse ont un ancêtre ou un neveu de l'autre nationalité. 15% d'entre eux sont binationaux, même des candidats MCG, un chiffre qui ne peut qu'augmenter exponentiellement à chaque génération. On oublie aussi souvent qu'il y a 40 000 français résidant à Genève - des binationaux en majorité. Dans notre agglomération binationale, où nous nous influençons les uns et les autres, la nationalité a de moins en moins de pertinence.

Mais il y a aussi des aspects négatifs terribles qu'il ne faut pas négliger.

Les Genevois qui s'installent dans le Genevois français ne le choisissent pas. Ils y sont contraint face à la pénurie de logements à Genève. Une pénurie organisée par un immobilisme auxquels trop peu de responsables politiques s'attaquent. Cet exode des jeunes genevois est la conséquence de leur situation désespérée dans le canton. Ils vivent dans des appartements à la fois trop petits et trop chers. Le jour où la génération des papy boomers se décidera à construire des logements pour leurs enfants, ceux ci s'installeront près de leurs parents. Aujourd'hui ils s'exilent sous la contrainte de la pénurie de logements à Genève.

Il y a des aspects dramatiques pour les habitants du Genevois français. Tous ceux qui ont des revenus en euros n'ont plus les moyens de vivre. Les prix exhorbitants de l'immobilier détruisent leur pouvoir d'achat. Seuls ceux dont le mari ou la femme travaillent en Suisse peuvent encore se permettre de rester dans la région. Pour les autres, la vie devient insupportable. Ils se voient refuser des crédits immobiliers parce qu'ils ne travaillent pas en Suisse et doivent quitter leur commune de naissance. Des infirmières célibataires qui travaillent doivent compter sur la soupe populaire pour nourrir leur enfant. Les fonctionnaires demandent leur mutation dès que possible. Ils finissent toujours par l'obtenir. Les administrations locales, l'hôpital, la gendarmerie, les collèges et toutes les entreprises privées peinent à recruter et à fidéliser faute de pouvoir offrir un pouvoir d'achat décent. Une activité économique et publique du Genevois français ne peut pas se développer de manière autonome avec une telle contrainte foncière.

Il y a encore des aspects dramatiques pour l'ensemble des habitants du Genevois franco suisse. En exilant sa population au delà des réseaux de transports en commun, le canton de Genève condamne tout le Genevois à l'engorgement des voies publiques, à la polution, et à la paralysie. Le coût de ces engorgements est astronomique pour la santé publique, pour la qualité de vie de tous et en terme économiques ils se chiffrent en centaine de millions de francs suisses par an.

Genève est la seule agglomération au monde à mettre sa campagne entre son centre ville et sa banlieue. C'est peut être joli... mais ça devient invivable pour tous les habitants du Genevois franco suisse.

Contrairement à ce qu'affirme M. Hiller, le sens du projet d'agglo c'est de créer des emplois en France où il y a des logements, de construire des logements à Genève où il y a des emplois et de rattraper le retard en construisant des transports en commun. Les élus français aimeraient que les engagement de construction de logements à Genève du premier projet soient tenus.. avant de signer le second projet d'agglo. Les très faibles statistiques de livraison de logements conduisent de plus en plus d'élus français à penser que Genève fait semblant de participer au projet d'agglo. Il faut maintenant des résultats concrets : c'est à dire des livraisons de logements pour la jeunesse Genevoise.

Dans les campagnes électorales, les slogans de presque tous les partis sont favorable à la construction de plus de logements à Genève... mais les discours deviennent ensuite beaucoup plus ambigüs, comme David Hiller dans cette interview, comme Mark Muller qui affirme qu'il faut se donner le temps de construire des logements alors que Genève a déjà 30 ans de retard, ou encore Sandrine Salerno, Conseillère administrative en ville de Genèe qui affirmait un jour que Genève devait financer des logements en France.

Il est effectivement positif que le brassage de population se poursuive mais il serait indispensable que ce soit de manière libre et pas sous la contrainte, tant pour les jeunes Genevois actuellement contraint à l'exil par la génération au pouvoir que pour les Français payés en euros contraint de céder leur logement faute de pouvoir le payer.