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Compte rendu du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 21 mars 2013

Le Conseil Municipal d'hier soir a commencé par une présentation du pacte financier avec la communauté de communes. Le développement des transports en commun dans le canton est une exigence des habitants qui perdent chaque jour un peu de leur mobilité. Ces transports en commun couteront cher. On estime à environ 1 million d'euros annuel le déficit engendré par les transports en commun dans le canton avant même l'arrivée du tram à St Julien. Nous devons donc trouver les moyens de financer ces services de transport.

On pourrait le faire au travers de l'impôt. Cela aurait un inconvénient majeur d'inéquité sur le territoire. Les impôts locaux sont calculés en fonction de bases qui sont fonction de la qualité des logements mais qui datent des années 70 et n'ont jamais été réactualisées. Il y a maintenant des différences importantes sur les bases entre les différentes communes. Il y a surtout à mon avis un second inconvénient : dans un pays où les prélévements obligatoires atteignent des sommets, le développement des services publics de transport doit se faire à ressources publiques constantes. C'est à dire que l'effort doit porter sur des économies d'échelles ou des économies tout court.

Le travail commun depuis bientôt un an, vise au contraire à établir un pacte fiscal entre les communes. Ce pacte fiscal a trois composantes : 1) l'établissement d'un versement transport auprès des entreprises de plus de 10 salariés à hauteur de 0,2% de la masse salariale, 2) l'établissement d'une fiscalité professionnelle unique : c'est à dire le transfert à la communauté de toutes les nouvelles ressources sur la fiscalité des entreprises, et 3) le transfert de 2% des fonds frontaliers communaux.

Nous sommes favorables au développement des transports en commun. Nous sommes donc favorables à ce nouveau pacte fiscal intercommunal. Nous emettons des réserves sur l'établissement d'un versement transport auprès d'entreprises qui ont déjà suffisament de difficulté à maintenir leur activité avec la pression foncière dans le Genevois français. A l'opposé le transfert de fonds frontaliers et insuffisant à nos yeux : c'est la moitié de la hausse de l'an dernier seulement, c'est moitié moins que ce que nous avons accepté de transferer au Conseil Général l'an dernier pour les projets structurants. C'est un paradoxe de constater que nous sommes prêt à nous donner deux fois moins à nous même que ce que nous avons donné au Conseil Général. Le doublement du transfert de fonds frontaliers permettrait de ne pas instaurer de versement transport.

La municipalité suggère que nous faisions mieux connaitre les charges de centralité. C'est à dire toutes les dépenses que fait St Julien au service de tous : soutien aux associations sportives et culturelles, services administratifs, soutien au commerce...

Mais surtout, le pacte fiscal doit être proportionnel à la gouvernance. Il s'agit d'un soutien à l'intégration de la communauté. Cela n'est possible que si la gouvernance évolue et que chaque commune est prise en compte proportionnellement à son nombre d'habitants. L'effort financier et l'influence dans la décision doivent nécessairement être proportionnés. St Julien acceptera de contribuer à hauteur du tiers des ressources de la communauté (et même un peu au delà si nécessaire), mais il faudra que St Julien ait près du tiers de droits de vote (et même un peu moins si nécessaire).

Nous avons ensuite abordé les travaux d'aménagement du carrefour du quartier de Chabloux et de la route de Thairy. Des travaux importants et nécessaires qui vont durer 14 mois pour aménager un carrefour qui va être un carrefour important de la ville.

Coté délibération, nous avons renouvellé l'autorisation d'exploitation du Casino. Nous avons adopté une délibération pour réaliser un diagnostic de l'éclairage public. Une dépense de 53000 euros pour la commune qui sera amortie en 5/6 ans environ. Ce diagnostic permettra de mieux programmer en fonction des besoins : de limiter les rayonnements vers le ciel, d'améliorer là où il est déficient, de le réduire là où il est excessif, de mieux penser les horaires d'éclairage.

Nous adoptons une convention avec l'association Trait d'Union pour des chantiers d'insertion. Notre région a la particularité de voir cohabiter des habitants qui ont parmi les plus haut revenus de France et d'autre qui ont parmi les revenus les plus faibles. Beaucoup ignorent que la proportion de personnes pauvres est plus élevée dans nos communes que dans le reste de la France. Nous avons besoin de ce type de programme d'insertion. Nous recommandons à la municipalité de développer les partenariat avec les associations d'insertion.

Suivent deux délibérations pour des créations de postes. L'une pour la cantine de Cervonnex et l'autre pour le suivi de la commande publique. Pour nous chaque création de poste doit être dûement argumentée. Elles engagent la collectivité pour longtemps. Nous devons donc avoir des chiffres précis sur les besoins nouveaux et leur caractère durable. Aucun chiffre dans ces deux délibérations. Le Maire nous demande de leur faire confiance. Le Conseil Municipal n'est pas là pour donner des chèques en blanc à l'exécutif mais bien pour contrôler son travail. Nous ne voterons ces créations de postes que lorsqu'ils seront dûment argumentés par la municipalité. La municipalité fait voter la première création de poste pour la cantine car il y a urgence... mais remet au prochain conseil la seconde délibération pour préciser les besoins.

Nous adoptons une participation financière de la collectivité aux mutuelles complémentaires de santé des agents.

Nous devons ensuite désigner un nouveau délégué à la communauté de communes pour remplacer Geneviève Nicoud qui a souhaité mettre fin à son engagement après 12 années au Conseil Communautaire. Nous présentons la candidature de Cédric Marx qui assite déjà depuis plusieurs mois aux séances du conseil mais dans les bancs réservés au public. La majorité présente M. De Foucauld, nouveau conseiller municipal depuis quelques mois qui se dit intéressé par le Conseil Communautaire : mais qui a ce jour n'a pas été suffisament intéressé pour souhaiter y assister alors que les séances sont publiques. Il n'avait d'ailleurs jusqu'à ce jour pas non plus assisté au Conseil Municipal qui lui aussi est ouvert au public. Le paradoxe c'est que depuis un an, la majorité n'a jamais utilisé les 9 sièges dont elle dispose.. et que les membres de la minorité ont toujours été plus nombreux à assister au conseil que les voix dont nous disposons. L'autre paradoxe c'est que le gouvernement socialiste soutenu par la majorité municipal a présenté ces derniers jours un projet de loi qui prévoit une représentation proportionnelle des minorités dans les conseils communautaires. En toute cohérence, il serait donc logique que la majorité accepte de désigner Cédric Marx comme titulaire, M. De Foucauld comme suppléant pourrait participer aux séances et voter puisque la majorité n'est jamais au complet. Mais c'est là trop demander à la majorité. La candidature de Cédric convainc 2 membres de la majorité seulement. Il en aurait fallu 8 pour que Cédric soit désigné.

En début de mandat déjà, la municipalité avait refusé à Cédric Marx un siège au Conseil d'Administration de l'un des collèges. La majorité s'était arrogé les deux sièges. Il se trouve que j'y ai été désigné d'abord comme représentant de la communauté de communes puis comme représentant du Conseil Général... je n'y ai jamais vu deux membres de la majorité. Cédric Marx aurait mieux représenté la commune que ces politiques de la chaise vide de la majorité.

Nous adoptons finalement deux délibérations d'avences sur subvention, l'une pour le basket et l'autre pour le comité des festivités.

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vendredi, 22 février 2013 | Lien permanent

Stationnement à Saint-Julien-en-Genevois : pour que chacun trouve sa place

Il y a un peu plus d'un an a été instauré une nouvelle tarification du stationnement au P+R de Perly. Cette tarification a permis de responsabiliser les automobilistes sur l'utilisation de la voiture individuelle en les incitant à assumer une partie des charges d'entretien et de déneigement de la voirie. La tarification y est tout à fait modérée comparé à ce qui est pratiqué dans les villes voisines.

Ce changement a eu plusieurs avantages :

  1. Il est plus juste de faire supporter la charge de la voirie aux automobilistes qui l'utilisent plutôt qu'aux contribuables,
  2. Cette tarification a incité des automobilistes à étudier et parfois utiliser des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle : vélo, marche, transports en commun, deux roues, ou covoiturage.
  3. Elle a incité plus d'usagers à stationner plus en amont (gare, marché, Vitam, Collonges) et donc à désengorger la traversée de Saint Julien qui est saturée.
  4. Elle a réparti les arrivées sur le parking de Perly sur une plage horaire plus étendue ce qui réduit la saturation du trafic à Saint-Julien à l'heure de pointe.

C'est globalement un succès puisque le parking est utilisé aux deux tiers.

Il y a eu cependant un effet néfaste : le report du stationnement sur les zones blanches et en particulier sur les zones blanches de la place du marché proche du centre ville. Cela a eu pour effet d'engorger les places de stationnement disponibles pour les actifs de la ville. Par ricochet, on a vu se développer ces derniers mois un détournement de la zone bleue utilisée par les actifs qui en infraction avec la loi, tournaient leurs disques bleus.

Pour résoudre ces problèmes nous avons décidé de clarifier les fonctions des différents stationnement :

  • Pour les usagers et clients de la ville : la zone bleue gratuite pour 1h30 leur est dédiée
  • Pour les actifs de la ville : la place du marché et les zones blanches leur sont dédiées
  • Pour les résidents : l'urbanisme prévoit le stationnement au sein des propriétés, avec par ailleurs, la possibilité d'utiliser le stationnement sur voirie résiduel la nuit et le week end.
  • Pour les pendulaires frontaliers : le P+R de Perly et celui de la Gare

Au total, ce sont plus de 2000 places de stationnement qui sont proposées.

Pour permettre cette affectation, il est nécessaire de passer au stationnement payant sur la place du marché et partiellement au parking de la gare à compter du 1er novembre, comme annoncé dans le bulletin municipal de juin. C'est ce qui a été décidé par le Conseil Municipal la semaine dernière.

Concrètement :

  • Au P+R de Perly la tarification actuelle est complétée par des formules d'abonnement au mois (48 euros/mois) et à l'année pour les pendulaires frontaliers. Un tarif à la demi journée (2 euros par demi journée) est ajouté pour les patients du Galien ou les visiteurs de la trésorerie. Des formules d'abonnement pour les actifs de Saint-Julien qui travaillent au Galien sont créé.
  • Place du marché, la tarification adoptée est de 2 euros par demi journée ou 4 euros par jour. Il sera créé par ailleurs des formules d'abonnement à 20 euros par mois ou 220 euros par an pour les actifs dont l'employeur est une entreprise contribuable de Saint Julien.
  • P+R de la Gare : la tarification est également à 4 euros par jour, mais avec la gratuité pour le premier jour. Ainsi, le stationnement restera gratuit pour les pendulaires quotidiens, il deviendra payant pour les voyageurs SNCF à un tarif 60% moins cher qu'à Bellegarde et avec un premier jour offert.

Les résultats attendus de cette décision :

  • Que les pendulaires frontaliers s'orientent soit vers le P+R de la Gare soit sur celui de Perly, libérant ainsi environ une centaine de places pour les actifs de la ville, ses usagers et ses clients sur la place du marché.
  • Qu'entre 20 et 50 automobilistes pendulaires revoient leur mode de transport et se reportent sur la marche, le vélo ou les transports en commun, libérant ainsi autant de places de stationnement;
  • Que les actifs qui détournaient la zone bleue souscrivent dorénavant à un abonnement et stationnent sur la place du marché afin de libérer des places pour les clients et usagers de la ville. La police municipale veillera avec la vigilance et la rigueur qu'on lui connait à ce que les usagers qui tournent leurs disques soient sanctionnés conformément à la loi. (pour information, la loi prévoit une augmentation des amendes de stationnement à 35 euros à compter du 1er janvier 2018)
  • Par ailleurs, cela permettra à la ville d'être beaucoup plus efficace dans sa lutte contre les voitures ventouses stationnées sur le parking de la gare, libérant entre 10 et 15 places de stationnement supplémentaires.

Nous avons conscience que cette tarification n'est pas agréable, ni pour les frontaliers, ni pour les actifs qui ont des revenus en euros. Cependant, à 220 euros par an, le tarif reste inférieur à un abonnement annuel aux transports en commun dans la communauté de communes du Genevois : par équité, il est juste que les automobilistes comme les usagers des transports en commun participent aux frais de voirie. Elle est inférieure à la tarification qui existait sur l'ensemble de la ville à Saint Julien il y a 10 ans. Elle est près de deux fois inférieure à ce qui est actuellement pratiqué à Annemasse. Vous trouverez le détail de la tarification dans la 3ème délibération du Conseil Municipal de la semaine dernière en lien ici.

Cette nouvelle tarification contribuera à ce que chacun trouve sa place à Saint-Julien.

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mercredi, 21 septembre 2016 | Lien permanent | Commentaires (4)

Une convention juste et équitable avec la Présentation de Marie

Interrogé la semaine dernière par un journaliste du Messager au sujet de la baisse de 100 000 euros de la subvention à la Présentation de Marie votée lors du conseil municipal du mois de juin, je lui ai adressé la réponse suivante :

La subvention à la présentation de Marie est le fruit d’un calcul issu d’une convention tripartite entre la commune, l’état et l’établissement. C’est le nombre d’élèves multiplié par le coût unitaire d’un élève dans le public. Cependant ce coût est très différent entre l’élémentaire et la maternelle puisqu’il y a des ATSEM en maternelle financée par la commune. Le coût par élève est d’environ 480 euros par élève en élémentaires et de plus de 1400 euros par élève en maternelle.

La subvention à la présentation de Marie était restée stable depuis plus de 10 ans. Evoluant entre 120 000 euros et 150 000 euros par an. Elle a soudainement augmenté à l’approche des élections municipales passant à 200 000 euros en 2013 puis 250 000 euros en 2014 !?! A ce jour, rien ne prouve que la précédente municipalité était guidée dans cette augmentation soudaine par des préoccupations clientélistes. Les modalités de calcul du coût unitaire par élève ont été soudainement révisées.

Dans le contexte budgétaire de la commune qui a de lourdes dettes, n’avait pas suffisamment de liquidités en caisse pour payer les agents à la fin mai 2014 et doit financer la construction des salles de classes qui n’ont pas été construites depuis 2000, nous devions identifier 3 millions d’euros d’économies annuelles. Nous avons baissé toutes les dépenses communales, y compris la subvention à la Présentation de Marie.

La loi oblige les communes qui accueillent un établissement scolaire privé conventionné à prendre en charge la scolarité des enfants qui résident dans la commune (dans le cas de la Présentation de Marie, les contribuables de Saint Julien sont donc les seuls contribuables du canton à avoir l’obligation d’assumer ce financement). En revanche, cette obligation ne couvre que les enfants scolarisés en élémentaire et pas ceux scolarisés en maternelle. Nous avons donc revu la convention tripartite pour la concentrer sur nos seules obligations légales de financement des élémentaires. Par ailleurs, nous avons aussi concentré ce financement aux seuls résidents principaux à l’exclusion des résidents secondaires.

L’absence de tout financement des maternelles ce serait traduit par une baisse de subvention de -150 000 euros pour l’établissement, en dessous des niveaux historiques. Une telle baisse nous a semblé excessive. Par ailleurs, l’établissement complète utilement l’offre scolaire de la commune tout particulièrement dans un contexte où la commune a 9 classes de retard sur ses propres besoins d’accueil des élèves du public. Dans un esprit constructif, nous avons donc souhaité travailler à une autre convention de partenariat, plus souple et fondée sur des objectifs communs. Nous avons en particulier identifié un objectif commun entre l’établissement et la commune : la diversité sociale. S’agissant du montant, nous avons fixé le montant de subvention au coût d’un élève en élémentaire (environ 480 euros) plutôt que le coût d’un élève en maternelle trois fois plus élevé comme c’était le cas jusqu’alors.

Pour l’établissement la diversité sociale est un objectif fixé par l’éducation nationale et qui conditionne l’attribution de postes d’enseignants. Pour la commune, nous avons une préoccupation importante de diversité sociale sur certaines des écoles communales qui nous a d’ailleurs conduit à revoir la carte scolaire. C’est pour nous une exigence républicaine que les enfants de Saint Julien grandissent les uns avec les autres dans tous les établissements de la commune. Nous avons identifié d’ailleurs un taux de « fuite » vers le privé plus important dans les secteurs des écoles les moins diverses, ce qui aggrave le phénomène. Nous avons donc ensemble fixé des objectifs de mise en place de grilles tarifaires qui incitent à une plus grande diversité sociale (frais de scolarité et frais périscolaires). Ce sont des objectifs fixés ensemble, l’établissement décide seul des modalités par lesquels il compte remplir ces objectifs.

Il a été particulièrement cocasse de constater le 25 novembre 2015 que la minorité de gauche n’a pas voté la subvention pour les élèves de maternelle (Jean-Claude Guillon a voté Contre, Michel de Smedt et Sylvie Camilleri se sont abstenus) (1) car ils trouvaient insuffisant l’effort demandé à l’établissement alors que ce sont les prédécesseurs de cette équipe qui avaient augmenté la subvention de +100 000 euros à l’approche des élections municipales. En résumé, ils nous reprochaient de ne pas faire suffisamment le contraire de ce qu’ils avaient fait ! Ou de ne pas corriger assez vite leurs erreurs. Pourtant, les votes et délibérations étant publiques, toute la ville peut être témoin de leurs propres contradictions. Une minorité est plus utile aux habitants lorsqu'elle évite les postures partisanes d'opposition pour adopter des positions de fond cohérentes sur le long terme car fondée sur des valeurs.

Les effectifs de la Présentation de Marie sont en hausse comme ils sont en hausse dans le public également. Il est certain que l’absence de construction de salles de classes dans le public et la construction d’une nouvelle école primaire à la Présentation de Marie a contribué à l’attractivité du privé par rapport au public à Saint-Julien depuis le début des années 2000.

Les économies réalisées, ainsi que toutes les autres, permettront à la commune d’être en situation de rembourser ses 15 millions d'euros de dettes et d’en contracter de nouvelles pour investir : en particulier dans les deux nouvelles écoles communales qui permettront de rattraper les 9 classes de retard accumulées. Pour rappel, l’investissement dans les deux écoles et le parc, est estimé aujourd’hui à 15 millions d’euros. 100 000 euros d’économies annuelles permettent de financer environ 1 million d’euros d’emprunt.

 

(1) Interrogé par le même journaliste la minorité de gauche indique qu'elle a voté la convention. Il semble qu'elle ait oublié le sens de son vote pourtant disponible en ligne ici sur le site de la mairie (délibération n°4 du 25 novembre 2015). Pour notre part, nous attachons une grande importance aux votes des minorités et à leurs contribution au débat communal. Si ce sont des postures partisanes et opportunistes, nous y prêtons peu attention, si ce sont des vrais convictions, des idées utiles à l'intérêt général, alors nous travaillons avec les minorités pour identifier des solutions nouvelles.

 

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jeudi, 11 août 2016 | Lien permanent

Le pont sur l'Aire sera déconstruit

Voilà maintenant 9 ans que la commune de Saint-Julien-en-Genevois travaille à la réouverture d'une seconde entrée de ville. Un accès qui a été fermé dans les années 90 afin de supprimer les passages à niveau les plus dangereux. Voilà donc près de 10 ans que le diagnostic est posé : la croissance démographique impose d'améliorer les entrées et les sorties de la ville dans sa partie ouest pour accéder à l'hôpital, à la mairie, aux supermarchés ou aux établissements scolaires. Ces destinations représentant ensemble 70% des destinations des personnes qui se rendent à Saint Julien et qui aujourd'hui doivent passer par l'entrée sud saturée. Par ailleurs, le développement du quartier de Chabloux conduit à accroitre l'importance des quartiers ouest de la ville qui représentent aujourd'hui plus de 40% des habitants qui ont besoin de pouvoir plus facilement entrer et sortir de la ville.

L'accès ouest a pour objet d'améliorer les accès à Saint Julien tant pour ses usagers que pour ses habitants.

Depuis 9 ans, 9 tracés ont été étudiés. 8 ont dû être exclus : trop éloignés des quartiers ouest, certains obligeaient à de trop grands détours, d'autres ont du être exclus pour des raisons environnementales en raison de leur proximité à l'Aire, d'autres ont du être exclus pour des raisons topographiques. C'est un grand hommage à l'architecte Manera qu'après des années d'études avec nos moyens modernes, le tracé de l'époque soit confirmé comme le meilleur tracé.

Lorsque le tracé a été identifié, nous avons poursuivi les études pour identifier s'il était possible d'ouvrir la nouvelle voie juste à côté du pont actuel. Cependant, le pont étant au niveau de la voie ferrée et la nouvelle voie devant être 7 mètres plus bas, la réalisation de la voie à côté du pont aurait conduit à la juxtaposition d'une voie et d'un pont 7 mètre plus haut. Certains ont suggéré que ce pont puisse être utilisé pour les mobilités douces : peu de cyclistes aurait eu le courage d'escalader 7 mètre de dénivelés sur quelques mètres de longueur pour se trouver nez à nez avec une voie de chemin de fer nécessairement infranchissable. Une voie de mobilité douce en impasse et inaccessible ce n'est pas une proposition sérieuse. Par ailleurs, cette proposition aurait conduit à ce que le pont sous la voie ferrée soit inséré en biais de cette même voie ce qui aurait nécessité pour le glisser, un créneau de coupure du trafic ferroviaire plus important que ce qui est possible en raison du trafic quotidien des eaux d'Evian vers le monde entier. Enfin, réaliser la voie à côté du pont aurait conduit à ce que le dénivelé en entrée de ville soit supérieur à ce qui est admissible pour des raisons de sécurité.

Nous avons consulté les services archéologiques du département de la Haute-Savoie. Ils ont souligné que l'architecture de ce pont ressemblait à tous les autres ponts réalisés à cette époque. Elle n'a rien de particulier. C'est le travail d'art qui est surtout remarquable. Appeler ce pont "Pont Manera" c'est faire beaucoup d'honneur à l'architecte et pas assez aux artisans et ouvriers qui en ont été les véritables artistes. Le pont est d'ailleurs cachés depuis plusieurs décennies par des parapets ajoutés pour élargir la voie. La véritable valeur du pont réside surtout dans sa fonction. Il avait été réalisé à l'époque pour bénéficier à l'essor de Carouge, cité sardes concurrente de Genève. C'est cette fonction d'ouverture qui est consacrée aujourd'hui par l'accès ouest au bénéfice de Saint Julien, nouvelle cité frontalière du canton de Genève.

En concertation avec les services archéologiques du département, la commune a procédé au nettoyage du pont qui a rendu possible les nombreuses visites organisées ces derniers mois. La commune a commandité une radiographie en trois dimensions qui permet de mieux comprendre comment le pont a été réalisé. Ces documents ont d'ors et déjà permis l'archivage historique du pont à la grande satisfaction des professionnels et des experts. Par ailleurs, le conseil municipal a décidé que le pont ne serait pas détruit mais soigneusement déconstruit afin que ses pierres puissent être réutilisés pour les nouveaux ponts sur l'Aire et sous la voie ferrée. Enfin, le projet propose de reconstituer une arche de mémoire et de valoriser l'histoire du pont sur l'Aire dans les écoles de la commune.

Le projet a fait l'objet d'une concertation conduit par la précédente municipalité, de réunions publiques et d'une enquête publique. Le commissaire enquêteur a donné ses conclusions : Avis favorable avec des réserves uniquement sur les mesures de mobilité en particulier la réalisation de l'allée de la feuillée. S'agissant du pont, il partage l'avis de la commune et souligne que l'intérêt public est prépondérant. Il acte qu'il n'y a pas d'alternative à la déconstruction du pont.

Ce mercredi, le conseil municipal a pris acte de l'avis du commissaire enquêteur et confirmé à l'unanimité l'engagement de la commune dans la réalisation de ce projet.

Nous aurions aimé avoir ces échanges avec les associations qui se préoccupent de patrimoine, mais malheureusement, la discussion ne conduit à pas grand chose lorsqu'il n'y a pas de réponses aux arguments avancés, mais une simple répétition de revendications. Nous espérons pouvoir avoir à l'avenir un dialogue constructif avec ces mêmes associations.

Nous partageons la préoccupation de préserver le patrimoine de notre commune. Cette politique patrimoniale pourra voir le jour plus précisément au travers du nouveau plan local d'urbanisme qui favorisera la préservation du patrimoine bâti à partir du premier semestre 2017. L'état des finances communales ne nous permettra pas de consacrer beaucoup de moyens à la préservation du patrimoine au delà des 300 000 euros consacrés à la réalisation de l'arche de mémoire du pont Manera. Par ailleurs, notre volonté de vendre le patrimoine bâti communal doit nous aider à cesser de laisser de vieux bâtiments mourir tous seuls. C'est ainsi que le conseil municipal a décidé de vendre la boulangerie Lavorel et que nous attendons le dépôt d'un permis de construire permettant sa rénovation. Enfin, avec l'aide de nos architectes conseils et la fermeté de notre adjoint à l'urbanisme dans les limites fixé par le PLU actuel, nous veillons à ce que les futurs constructions soient de meilleure qualité architecturale afin que les constructions d'aujourd'hui participent au patrimoine de demain.

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samedi, 11 juillet 2015 | Lien permanent | Commentaires (2)

Mieux vaut travailler qu'être frontalier au chômage

La vie locale nous montre des exemples de personnes qui ont travaillé à Genève, puis ont perdu leur emploi. Bénéficiaires d'allocations chômages calculées sur la base de leur revenu suisse, ils s'installent dans le chômage. Le plus souvent, dans la région frontalière il pourrait y avoir des emplois qui correspondent à leurs qualifications mais payés à un niveau nettement inférieur à leurs indemnités chômages. Lorsqu'ils travaillaient en Suisse, ils avaient adapté leur train de vie à leur niveau élevé de revenus, pris des crédits, ils ont acheté parfois une belle voiture et se sont habitués à choisir de belles destinations de voyage. Pour maintenir ce train de vie et continuer de rembourser leurs crédits, ils continuent de rechercher un emploi en Suisse. Parfois, à l'issue de la période d'indemnisation, ils n'ont toujours pas trouvé d'emploi. Ils se retrouvent alors au RSA. Ils touchent alors 514 euros par mois ! Et là, la vie devient plus compliquée. Au delà du problème de leurs revenus, ils ont aussi des crédits en cours... et le sérieux handicap d'avoir un trou dans leur CV.

Dans les prochaines années, "La Suisse" va beaucoup changer. En particulier, l'économie suisse. Cela a déjà commencé. Pour la première fois depuis bien longtemps, en 2015, la croissance économique a été supérieure en France qu'en Suisse. L'inversion de la courbe du chômage a bien eu lieu... en Suisse ! Les chiffres du mois de décembre sont inquiétants. Même si la proportion de chômeurs est trois fois inférieure en Suisse qu'en France, le nombre de chômeurs en Suisse a augmenté de 10% en un mois seulement.

Mais surtout quatre menaces importantes pèsent sur l'économie suisse :

1) L'augmentation de la valeur du franc a fait perdre 10% à 15% de compétitivité à l'économie suisse. Les entreprises qui vendent des biens et des services ou encore le commerce de détail, sont soumis à cette perte de compétitivité. Les premiers mois, les entreprises ont pu vivre sur leur carnet de commande. Mais celui s'y ne s'est pas regarni. Maintenant, l'activité baisse fortement. Cela se traduit déjà par des pertes d'emplois. D'autres suivront.

2) La disparition du secret bancaire : les banques suisses se sont trop longtemps contentées du seul argument de paradis de la fraude fiscale pour développer leurs affaires. Jusqu'à présent, beaucoup se contentaient de prélever des frais à des clients qui ne voulaient surtout pas entendre parler de leur banquier. Le secret bancaire disparaissant en 2018, il faudra désormais que les banques suisses offrent un service de qualité à des prix compétitifs. Elles auront à supporter de nouvelles charges pour se mettre en conformité avec les lois internationales tout en développant une nouvelle qualité de service. De nombreux emplois ont déjà été supprimés, d'autres suivront.

3) La normalisation de la taxation des multinationales : pour maintenir sa capacité à commercer avec le reste du monde, la Suisse va devoir se plier à quelques règles de concurrence loyale vis-à-vis du reste du monde en matière de fiscalité. Le principe est clair : la concurrence fiscale est saine, la concurrence déloyale ne l'est pas. D'ici à 2018, la Suisse doit supprimer ses lois et règlements qui lui permettent encore aujourd'hui d'offrir des niveaux d'imposition inférieurs aux entreprises multinationales que les taux appliqués aux entreprises suisses. A Genève, certaines multinationales vont voir passer leur taux d'imposition de 1% à 13% et les entreprises locales en revanche vont passer de 24% à 13%. Personnellement, j'estime que ce taux de 13% fera partir très peu d'entreprises, car il restera parmi les plus faibles d'Europe. A terme, il permettra le développement d'une activité économique locale plus pérenne. En revanche, on observe déjà un arrêt des implantations de nouvelles multinationales et une baisse des recrutements des multinationales déjà implantées. L'emploi dans les multinationales et dans les activités économiques induites s'en ressentira.

4) La fin des accords bilatéraux : La mise en œuvre des votations du 9 février 2014 sur la limitation de l'immigration conduira vraisemblablement à la fin des accords bilatéraux entre la Suisse et l'Union Européenne. On voit mal quel compromis le Conseil Fédéral peut trouver entre le principe de libre circulation et le principe de refus des étrangers, tous deux validés par le peuple souverain !?! La fin des accords bilatéraux, si elle se confirme dans les douze prochains mois, plongera inévitablement l'économie suisse dans une période de récession profonde et durable. L'économie suisse a un besoin vital d'intégration européenne alors que les deux tiers de ses exportations vont vers l'Union Européenne. Cela se traduira par une période longue de recul économique et d'incertitudes et donc des pertes massives d'emplois.

On pourrait également ajouter comme menace fondamentale, l'endettement national et en particulier l'endettement hypothécaire. L'endettement national en France est monstrueux, immoral et insoutenable. Relativement au PIB, l'endettement national suisse est à un niveau équivalent à l'endettement national français. C'est un endettement hypothécaire plutôt qu'un endettement public. Il est garantit par les prix de l'immobilier élevés en Suisse. Qui eux mêmes se maintiennent grâce à l'afflux constant de population étrangère. La mise en œuvre de l'initiative du 9 février ne peut qu'avoir des effets néfastes majeurs sur le marché de l'immobilier et donc sur la solvabilité de la dette hypothécaire suisse.

Tout cela est connut depuis longtemps. Rien de neuf dans cette note. En revanche, je suis surpris qu'à ce jour, peu d'institutions, d'entreprises et de collectivités se préparent activement à ce reflux économique majeur et prévisible. Chacun vit dans l'illusion que la Suisse est une sorte de pays en dehors du monde, un peu magique, qui pourrait être épargné des difficultés économiques mondiales. Une sorte de Shangri-La européen.

A Saint Julien, nous informons les promoteurs afin de réduire leurs ardeurs dans un contexte incertain pour éviter d'avoir des bâtiments fantômes invendus dans quelques années - avec peu de succès jusqu'à présent. Nous adaptons nos dépenses pour être en capacité de faire face aux difficultés futures. Nous investissons et incitons les investissements pour pouvoir compenser ce reflux économique suisse par une croissance économique dans le Genevois français.

Mais surtout, nous faisons passer le message aux frontaliers au chômage, que sur le long terme il est largement préférable d'avoir un emploi en France plutôt que pas d'emploi du tout. Les frontaliers seront en première ligne, tout particulièrement alors que les autorités cantonales ont fait leurs les politiques préconisées par le MCG, derrière l'euphémisme de "préférence cantonale".

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jeudi, 21 janvier 2016 | Lien permanent | Commentaires (4)

Le centre mérite qu'on se batte à le défendre

Dans notre petit bout de territoire frontalier on est frappé par le parallélisme des évolutions idéologiques de part et d'autre de la frontière.

De part et d'autre de la frontière on observe la lente dérive de la droite vers l'extrême droite, le conservatisme idéologique d'une gauche archaïque et au milieu un centre à l'abandon paralysé à l'idée de défendre ses valeurs et qui se mure dans un mutisme qui le condamne. Ce mutisme du centre est d'autant plus incompréhensible que les postures des idéologues sectaires font de la politique un simple jeu de rôles duquel plus aucun compromis n'émerge au service des habitants : la question du logement à Genève en est une caricature. Paradoxalement, au fur et à mesure que le centre renonce à se faire entendre, il devient chaque jour plus nécessaire au débat public.

En Haute-Savoie, il fut un temps où le centre contrôlait tout, décidait de tout. Dans les cartes électorales françaises, la Haute-Savoie était au centrisme ce qu'un phare est au marin : un rocher insubmersible qu'aucune tempête ne pouvait menacer. Mais d'alliances en compromis(sions), le Centre a cédé des villes, des cantons et des circonscriptions les unes après les autres, jusqu'à devenir marginal. Le Centre a perdu la guerre électorale à force de ne pas oser livrer de batailles. Si l'on met de côté les transmissions de fiefs et les "successions" organisées, le résultat des élections cantonales à St Julien est la première conquête électorale d'un centriste en Haute-Savoie depuis plusieurs décennies. Cette conquête doit en inspirer d'autres pour que ce ne soit que le début d'un vaste renouveau du centre si nécessaire à notre département et notre pays.

Il a fallu 5 défaites. Pas totalement des défaites : on a perdu des élections mais nous n'avons jamais perdu de campagnes. Elections après élections nous avons défendu nos valeurs, convaincu des électeurs supplémentaires. Nous avons réinstaller un centre qui ne s'affirmait plus de manière autonome depuis les législatives de 1978.

Après 30 ans d'alliances avec la droite, plus personne ne comprenait vraiment ce qui différenciait le centre de la droite. Petit à petit, le centre avait perdu son identité pour devenir une simple "droite light". Une droite light incapable de fédérer des pragmatiques de gauche et pas franchement passionante pour des pragmatiques de droite. Seuls les vrais centristes votaient encore pour cette droite light, mais nous étions incapables de fédérer au délà de nos propres rangs pour construire une majorité.

Il a fallu le courage de perdre pour affirmer nos valeurs. Le courage d'affirmer nos valeurs aux côtés de candidats de droite et de candidats de gauche d'abord aux élections cantonales de 2004, puis aux législatives de 2007. Les choses ont commencé à changé à ce moment là : un centriste qui se présente face à un sortant de droite devenait alors une option sérieuse pour des pragmatiques de centre gauche.

Mais le véritable déclencheur a été les élections municipales. Nous avons présenté une liste ouverte aux côtés de candidats UMP et de candidats PS. Là encore nous affirmions que le centre était aussi au centre qu'une tête sur les épaules ! Les masques sont tombés au second tour lorsque le PS et l'UMP ont conclut un accord par lequel le candidat UMP apportait son soutien au maire sortant PS par toutes sortes de moyens dont les plus déloyaux.

Cette alliance du PS et de l'UMP au second tour étonne les personnes qui croient encore au clivage droite/gauche. Il n'étonne pas ceux qui ont compris que le véritable clivage de la vie politique est celui des pragmatiques contre les idéologues. Une ligne de fracture qui tôt ou tard divisera en deux la droite aussi bien que la gauche. En s'alliant au second tour des élections municipales, l'UMP et le PS ont réussi à préserver leur duopôles pour quelques années mais ont révélé que le clivage gauche/droite n'est plus qu'un mythe.

Aux élections cantonales, l'UMP et le PS se sont effondrés : l'UMP arrivait 5ième avec 12,25% des voix et le PS 6ième avec 10,46%. Il avait fallu 5 défaites pour affirmer les valeurs du centre, du pragmatisme. Il avait fallu 5 défaites pour reconstruire l'identité d'un centre indépendant capable de fédérer au delà du centre. N'étant pas à droite nous devenions à nouveau un choix pour des pragmatiques de gauche, n'étant pas à gauche nous étions également un choix pour des pragmatiques de droite.

Tout celà n'a été possible que par un travail de terrain acharné et persévérant sur la durée : 360 000 documents distribués dans les boites aux lettres à quelques uns sur les 7 dernières années, des milliers de kilomètres parcourus à pied, à vélo et en voiture, des milliers de portes auxquelles nous avons frappé, près d'un millier de notes rédigées sur ce blog, des milliers de courriers, des milliers d'heures de travail, de débat, de réflection d'affichage et de tractage. Un travail tellement titanesque que j'ai du mal à comprendre comment nous en avons été capables... un peu comme quand on a gravit une montagne et qu'on se retourne : il suffit de mettre un pied devant l'autre et de recommencer.

Je crois que les valeurs du centre méritent qu'on ait le courage de se battre à les défendre. De cette expérience, je retiens que le centre doit être capable de travailler avec tous les pragmatiques en veillant à le faire de manière équitable pour ne pas y perdre son identité propre.

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jeudi, 21 avril 2011 | Lien permanent | Commentaires (9)

Genevois dans les écoles françaises : combien ça va coûter et à qui ?

Puy St Martin.jpgA force d'avoir trop baissé ses impôts pour les multinationales et sociétés de trading, le pauvre canton de Genève n'a plus les moyens de financer l'éducation des 10% de ses enfants qui résident en France. Genève demande désormais humblement à la France de bien vouloir éduquer ses enfants. A votre bon cœur, M'sieur dames, cela coûtera 225 millions d'euros aux collectivités et à l'état sur la seule période 2019-2029.

On parle d'ores et déjà de 1500 enfants concernés à terme par la mesure à la rentrée 2017, mais qui passent déjà à 1900 enfants pour la rentrée 2018 sous l'effet des vagues de régularisation en cours. Des effectifs appelés à augmenter au rythme frénétique de +6% par an si l'on en croit la croissance ahurissante mesurée depuis de nombreuses années sur les listes électorales du canton de Genève des citoyens hors canton. D'ici 2029, ce seront donc plus 3600 enfants à accueillir dans les écoles françaises qui connaissent déjà un rythme de croissance des effectifs deux fois plus rapide que les écoles genevoises dont certaines ferment leurs classes comme à Carouge.

J'ai calculé dans le document en pièce jointe que vous trouverez en bas de cette note les coûts publics pour les collectivités françaises de l'accueil de ces 3600 enfants.

Pour les collectivités il faudra investir 83 millions d'euros pour construire 139 classes supplémentaires et leurs annexes en plus des centaines de classes que nous devrons déjà construire pour assumer la croissance démographique que nous impose le dumping fiscal genevois.

Ces 83 millions d'euros seront à répartir à hauteur de 44 millions pour les communes en charge du primaire, 22 millions pour les départements en charge des collèges, et près de 17 millions d'euros pour la région en charge des lycées.

Au delà de ces coûts d'investissements, il faudra entretenir ces classes, les chauffer, les nettoyer, il faudra accueillir les enfants à la restauration scolaire et aux activités périscolaires. Cela coûtera environ 21 millions d'euros de coûts de fonctionnement sur la période 2019-2029 : 11 millions pour les communes, près de 6 millions pour le département et 4 millions pour la région.

Il faudra également payer des enseignants (si l'éducation nationale parvient à en trouver vu les prix des logements que nous impose la pénurie de logements à Genève et constatant les difficultés actuelles à recruter des enseignants dans la zone frontalière). Cela coûtera à la France 120 millions d'euros sur la période 2019-2029.

Au hit parade des communes les plus impactées, il y a celles où résident le plus de frontaliers suisses : Veigy-Foncenex qui devra accueillir 255 élèves d'ici à 2029 cela coûtera à la seule commune près de 4 millions d'euros sur cette période, soit près de 2300 euros par contribuable de Veigy-Foncenex. St Julien arrive juste après : nous devrons accueillir environ 210 élèves supplémentaires d'ici à 2029 ce qui nous coûtera près de 3.2 millions d'euros. Comme nous sommes plus nombreux, cela ne reviendra "qu'à" 491 euros par contribuables, y compris ceux qui sont au smic... parce que Genève n'a plus les moyens d'assurer l'éducation de ses enfants : il faut bien qu'ils financent la baisse des impôts de 24% à 13% pour les entreprises.

Cependant, ce sont de petites communes qui seront le plus frappées. Pour les 10 premières communes le coût par contribuable dépasse les 1000 euros sur la seule période 2019-2029. Une facture qui s'adresse également aux contribuables qui gagnent le SMIC.

 # d'élèves à accueillir d'ici à 2029Total Par contribuable 
  K euros euros 
Veigy-Foncenex255  3 952  2 318  
Savigny38  595  1 477  
Dingy-en-Vuache30  467  1 452  
Bossey32  498  1 092  
Viry146  2 270  995  
Beaumont71  1 103  861  
Neydens48  743  856  
Vers22  336  854  
Jonzier-Épagny20  306  822  
Valleiry106  1 645  821  
Archamps68  1 059  810  
Autres communes voir la pièce jointe en bas de la note

En réalité, cela ne pourra pas se passer ainsi. Pour une raison simple et pratique : il faut 4 ans pour construire une école. Quand bien même la France accepterait de payer la facture totale de 225 millions d'euros pour accueillir 3600 élèves genevois d'ici à 2029 parce que nous comprenons les difficultés financières d'un canton qui fait du dumping fiscal au détriment des recettes fiscales de la France et des pays de l'Union, quand bien même nous nous exécuterions immédiatement, il faudrait de toute façon 4 ans pour élaborer un projet et construire de nouvelles écoles. D'ici 2022, Genève nous impose d'accueillir déjà 1259 enfants. Sachant que notre croissance scolaire déjà deux fois plus rapide que celle du canton ne nous permets pas d'accueillir correctement les enfants qui sont déjà là, il sera matériellement impossible de construire des classes à temps et de recruter des enseignants à temps. Il faudra une mobilisation large pour mettre fin à ces décisions ubuesques.

Vous trouverez les chiffres complets dans le document en pièce jointe.

Estimation des coûts publics scolarisation des élèves genevois.xlsx

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mercredi, 21 février 2018 | Lien permanent | Commentaires (3)

14 juillet : le sens des responsabilités collectives

96B0A600-AACA-4A8C-8BB4-822DCEB254A0.jpegMesdames, Messieurs,

Les habitués de cette cérémonie le savent déjà. Il est cependant utile et nécessaire de préciser que ce « mesdames, messieurs », s’adresse aux plus hautes autorités de cette république qu’en sont ses citoyens. Permettez-moi toute fois de concéder aux usages protocolaires en saluant plus particulièrement la présence ce soir de M. le Consul Général de France à Genève.

Dans cette agglomération binationale, dans cette commune de St Julien en Genevois dont le nom porte en lui-même le nom d’un canton et d’une ville helvétique, nous n’en sommes pas à un paradoxe près en matière d’identité. Il m’arrive souvent de constater que ce qui définit un habitant du Grand Genève, quelle que soit sa nationalité, c’est qu’il est pris pour un Français même quand il est Suisse lorsqu’il est à Lausanne ou Berne, et qu’il est pris pour un Suisse même quand il est Français lorsqu’il est à Annecy, Lyon ou Paris. Nos identités se sont mélangées au cours des siècles. Nos sangs se sont mêlés parce que les frontières n’arrêtent pas plus l’amour que le nuage de Tchernobyl. Les nouveaux habitants, de part et d’autres de la frontière, le découvrent au fil des décennies.

Cette frontière nous permet cependant de constater les différences entre nos pays et nos cultures respectives. L’une des différences qui me frappe le plus et que j’admire le plus chez nos voisins, est le sens de la responsabilité collective.

Peut-être que ce sont les montagnes ou encore l’isolement géographique au cœur d’une Europe qui a été unie par ses guerres pendant des millénaires et maintenant par la paix depuis près d’un siècle. Peut-être que tout cela a conduit nos voisins à prendre mieux et plus conscience de leur responsabilité collective. Pour ma part, je pense que ce sont les institutions démocratiques qui ont conduit à infantiliser les Français dans l’illusion qu’un pays se gouverne par le haut, là où la démocratie directe a conduit le peuple Suisse à se conduire en souverain responsable de ses choix.

Qu’il est frappant de voir nos voisins helvétiques défendre avec cœur et patriotisme les atouts de leur pays dont les institutions représentent toutes les sensibilités, pendant que nous ne cessons de nous dévaloriser aux yeux de l’étranger en multipliant les critiques contre nous-mêmes.

Quelles que soient ces différences culturelles, une chose est sûre, une communauté humaine n’est riche que de la contribution de chacun de ses membres. Ce que chacun apporte à la communauté est indispensable à l’ensemble de la communauté.

Oui, bien sûr il faudra des lois plus efficaces pour que tous les Français retrouvent enfin un emploi, mais il faudra aussi une volonté collective de se former, de travailler, d’innover, de gagner en compétitivité et de créer des emplois nouveaux.

Oui bien sûr, la France regagnera son indépendance vis-à-vis des marchés financiers en rééquilibrant ses comptes publics, mais il faudra aussi et surtout que nous cessions de nous retourner vers la puissance publique pour répondre à toutes nos préoccupations.

Oui bien sûr on doit pouvoir compter sur des agents des services publics pour nettoyer les rues, les espaces publics, mais il faudra aussi que chacun contribue à être plus propre, ou encore à suivre l’exemple de ces St Juliennois, chaque jour plus nombreux, qui ont décidé de ramasser des déchets quotidiennement en montrant l’exemple plutôt que de se plaindre du comportement des autres.

Oui bien sûr, il faut des règles de stationnement et des agents de police pour que les places de stationnement en ville soient équitablement partagées entre tous les usagers à raison d’une heure et demi chacun, mais il faut aussi la volonté de vivre ensemble.

Oui bien sûr il doit y avoir des juges et des médiateurs pour régler des conflits de voisinage, mais il doit y avoir aussi la volonté collective partagée de renouer avec les règles élémentaires de civilité et de dialogue.

Oui bien sûr, il faudra des règles communes pour mieux préserver notre environnement, cependant ces règles seront utiles lorsque le plus grand nombre aura à cœur de contribuer à la préservation de notre planète commune.

Oui bien sûr, l’ensemble de l’équipe municipale travaille avec force et passion à transformer l’ancien bourg en ville, mais cela ne serait rien sans la contribution déterminante des habitants, des associations, des bénévoles et des entreprises.

En tant qu’élus il nous revient la lourde tâche de trancher parfois entre les intérêts individuels pour déterminer le cap de l’intérêt général. Cependant, nous avons à cœur, à chaque fois que nous en avons le temps et la possibilité, d’associer les habitants aux décisions qui les concernent dans un esprit de responsabilisation. A chaque fois l’exemple des institutions suisses nous inspire.

Si j’ai décidé de consacrer mon intervention à cet admirable sens des responsabilités collectives de nos voisins helvétiques c’est pour mieux rendre hommage à l’engagement de tous ceux, ici présents qui le vivent au quotidien. Les pompiers, professionnels et volontaires et leurs familles, qui consentent des sacrifices personnels, familiaux et professionnels pour leur engagement au service de tous. Les gendarmes, les policiers municipaux et les douaniers qui au péril de leur vie s’engagent au quotidien pour assurer le respect de l’ordre et des lois commune de notre République.

Votre engagement au service de tous est pour nous tous un exemple. Sachez et faites savoir dans vos casernes la profonde reconnaissance de tous les habitants à votre engagement qui nous protège et nous sauve. Que votre engagement au quotidien au service de tous soit pour nous tous un exemple à suivre au quotidien dans nos contributions aux communautés humaines auxquelles nous appartenons.

Je vous souhaite une excellente fête nationale qui commence ici un jour plus tôt et se poursuivra, nous l’espérons, un jour plus tard partout en France.

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dimanche, 15 juillet 2018 | Lien permanent

Deux ou trois choses que je ne vous avais pas encore dites

Voilà maintenant 4 mois que nous travaillons sur le terrain à écouter humblement et à convaincre avec détermination. Mais le temps est venu de clôturer la campagne et laisser place à la tranquille réflexion des citoyens souverains. Le temps est venu du dernier argument.

Je pense que ce serait manquer de respect à votre égard, cher lecteur, que de faire un copier-coller du dernier argumentaire reçu du parti comme le font tant de militants. Je crois au contraire que l'intelligence collective c'est quand chacun écoute avec assez d'ouverture et d'esprit critique pour faire le tri dans les argumentaires tout fait, mais surtout pour y ajouter son expérience et sa sensibilité personnelle.

Je crois que ce serait aussi manquer de respect à votre égard que de sombrer dans les caricatures partisanes.

Commençons par Le Pen. Le Pen a toujours dressé un constat alarmiste sur la société française. Les aléas de la vie ont fait que forcément un jour où l'autre le constat dramatique qu'il fait de la société finirait par devenir réel. Je crois que ce jour est venu. Le diagnostic qu'il fait sur les déficits publics, sur une classe politique usée, sur les méthodes de la République est bien réel. Mais Jean Marie Le Pen n'est pas crédible. D'une part parce qu'il disait la même chose lorsque ce n'était pas encore vrai et d'autre part parce que son programme est un illusoire collier de propositions complètement incohérentes : du genre supprimer l'impôt sur le revenu mais à l'opposé instaurer des allocations gardes d'enfants, doubler le budget de la justice et de la police tout en réduisant les déficits. Jean Marie Le Pen se moque de ses électeurs... mais comme ceux-ci ne lisent pas son programme pour l'instant cela lui a plutôt réussi. Je ne parle ici même pas des élus du FN qui brillent par leur absentéisme dans les conseils municipaux.

Poursuivons par Nicolas Sarkozy. Je ne crois pas à la caricature du facho qu'on nous en donne. Nicolas Sarkozy est aussi l'homme de la suppression de la double peine, c'est lui qui a instauré, mal mais il l'a fait, le Conseil Français du Culte Musulman. Non je ne pense pas que Sarkozy soit un facho mais simplement un opportuniste sans conviction qui est prêt à toutes les dérives tant qu'elles servent ses ambitions. J'ai longtemps admiré sa volonté d'agir et sa capacité à mettre un coup de pied dans la fourmilière. Notre pays en a tant besoin. Mais j'ai observé que ce qui ressemblait à une volonté d'action était surtout médiatique : rien n'est fait sans photographes ou journalistes. Contrairement aux méthodes de Sarkozy ou de quelques élus de notre département, l'action politique consiste uniquement à améliorer la vie des gens pas à être dans le champ de vision des caméras et photographes. Or les résultats de Sarkozy ne sont pas au RDV en matière d'insécurité. Quant au coup de pied dans la fourmilière il est devenu petit à petit une capacité à mettre le feu à la maison commune France. Ce n'est pas dans ces conditions que notre pays avancera. Quant au programme ce n'est même pas la peine d'en parler car il n'est pas crédible car infinançable et irréalisable. Je suis REVOLTE par l'immoralité des élus qui défendent sans vergogne d'augmenter de 2000 euros supplémentaires par famille la monstrueuse dette publique que nous léguons. Notre génération est déjà condamnée à l'esclavage du chômage de masse, de retraites non financées et des dettes publiques massives. Nous n'avons certainement pas besoin d'en rajouter avec des programmes démagogiques pour servir des intérêts électoraux partisans. Je crois qu'au fond Sarkozy n'est qu'une version actualisée des dérives du chiraquisme : la même énergie à la conquête du pouvoir, la même république des clans, les mêmes sombres histoires financières et judiciaires qui conduisent l'ensemble de la société à la dérive, les mêmes méthodes politiques qui ne tolèrent pas la diversité des opinions.

Finissons par Ségolène Royal. Je crois que Ségolène Royal a beaucoup apporté au débat avec la démocratie participative. Je me suis moi même beaucoup inspiré de ces méthodes dans mon engagement politique. Je pense qu'elle ne va pas au bout de sa logique : la démocratie participative doit s'adresser à tout le monde et pas seulement à l'électorat de gauche. La manière dont ces RDV ont été organisés a contribué à isoler un peu plus le PS dans une fraction de la population qui n'est pas représentative de la France. J'accorde à Ségolène Royal le mérite de s'être imposée indépendamment des carcans du PS. Mais pourtant, comment peut on encore s'affirmer antilibéral aujourd'hui ? Le libéralisme doit être maîtrisé dans ses excès c'est certain, mais tous les autres modèles économiques ont échoué. Le Parti Socialiste Français doit cesser d'être le plus archaïque d'Europe. On ne peut pas changer un monde qu'on refuse de comprendre. Le Parti Socialiste devra faire l'effort de comprendre le réel avant de pouvoir le transformer. Mais surtout je suis très inquiet par les errances d'une candidate qui sait si peu ce qu'elle pense, qu'il lui a fallu tant de temps pour avoir une opinion sur un sujet aussi dérisoire que l'amnistie présidentielle (elle qui pourtant avait mécaniquement voté contre en 2002 suivant les consignes partisanes). Je suis aussi REVOLTE par l'immoralité d'un programme infinançable comme celui de Nicolas Sarkozy.

Je ne parle pas des autres candidats. Je respecte profondément leurs valeurs et leur diagnostic de la société Française. Chacun énonce des parts de la vérité de la France. Mais je considère que dans une démocratie évoluée le débat démocratique doit se faire au sein d'un Parlement représentatif pas lors d'une élection présidentielle.

A l'opposé j'ai longtemps eu quelques doutes sur François Bayrou : en interne il a concentré toutes les ressources de l'UDF sur la seule élection présidentielle et nous n'avons eu aucun soutien et aucune aide pour nos campagnes législatives. J'ai longtemps douté de sa capacité à travailler avec de larges équipes. Mais j'ai vu l'homme mûrir et changer. Dès le mois de septembre il avait pris une toute autre dimension : une assurance saine avec les pieds sur terre. Il a continué à défendre avec toujours plus de conviction ses idées dont il n'a jamais varié. Dans cette campagne il n'a pas adapté son discours à des catégories d'électeurs. Il a proposé un projet de société à tous. Il n'a pas proposé de fédérer un clan pour qu'il impose sa loi au reste des Français, il a proposé de fédérer tous les Français eux mêmes. Il a refusé avec courage d'entrer dans la surenchère de promesses électoralistes qui a coûté si cher à la France. Il a dressé des priorités claires sur l'emploi et l'éducation. Il a fait de la démocratisation des institutions un pilier de son programme dans notre pays où les gens se sentent si exclus par les décisions politiques.

François Bayrou est le candidat le plus à même de battre une bonne fois pour toutes et dès le premier tour l'aveuglement antilibéral du Parti Socialiste Français pour le plonger enfin dans une crise salutaire. François Bayrou est le candidat le plus à même au second tour de battre les dérives populistes de Sarkozy et les méthodes dictatoriales de l'UMP. François Bayrou est le plus à même de faire émerger une nouvelle génération politique avec de nouvelles idées et de nouvelles méthodes qui trancheront des séances de cirque du mercredi après midi - l'UMP et le PS présentent de leur côté plus de 450 députés sortants qui ont déjà en moyenne 3 mandats à leur actif. François Bayrou est le plus à même de rénover la vie politique Française, de fédérer une majorité dans le pays au delà d'une simple majorité parlementaire artificielle. François Bayrou est le plus à même de refonder une République qui soit exemplaire pour tous les citoyens ce qui tranchera avec les affaires jamais condamnées de la République des clans de Mitterrand et de Chirac.

François Bayrou est l'espoir de notre pays.

Lors de toutes les grandes consultations nationales : la dissolution manquée de 1997, les présidentielles de 2002, les régionales de 2004 et le référendum constitutionnel de 2005, les citoyens ont rappelé avec toujours plus de violence qu'ils sont les seuls souverains dans ce pays. Malheureusement cela n'a rien changé dans les pratiques politiques. Je crois que nous allons vers toujours plus de violence dans ces rappels à l'ordre adressés par le corps électoral aux mouvements politiques tant que ces appels n'auront pas été entendus.

Pour une fois un candidat a entendu le peuple souverain. Le peuple souverain dispose maintenant d'un peu plus de 24 heures pour l'entendre et rendre sa décision.

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vendredi, 20 avril 2007 | Lien permanent | Commentaires (9)

La Haute-Savoie adopte le 2nd projet d'agglomération à l'unanimité avec quelques réserves

Ce matin la Commission Permanente du Conseil Général de Haute-Savoie a adopté à l'unanimité le second projet d'agglomération avec quelques réserves concernant le financement des infrastructures et la construction de logements à Genève. Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention.

 

Monsieur le Président, Chers Collègues,

C’est dans l’ancienne capitale politique du Comté du Genevois que nous devons aujourd’hui décider de l’adoption de cette délibération importante pour tout le département. Voilà des siècles que notre région est unie dans son quotidien et ses échanges malgré les guerres, les frontières et les traités venus d’ailleurs.

Pendant longtemps nous avons bien su tirer parti des opportunités qu’offrent la frontière et sa double législation. Pour nous Haut-Savoyards, elle nous offrait des débouchés commerciaux et des emplois. Nos voisins genevois et nous-mêmes avons longtemps bénéficié d’un taux de change déconnecté des parités de pouvoir d’achat mais qui a augmenté le nôtre. Les collectivités, y compris le Conseil Général, a bénéficié de la rétrocession croissante de la compensation financière genevoise. Nous tirions parti des avantages… et faute d’outils de décision politique nous ne faisions pas grand-chose pour gérer les inconvénients. Pendant longtemps, avec les Genevois, nous n’avons été que des voisins qui se disaient poliment « bonjour-bonsoir » dans l’ascenseur qu’étaient les réunions convenues du CRFG. Nous ne parlions surtout pas des sujets qui fâchent de peur de nous fâcher.

Avec le temps, l’imbrication de la Haute-Savoie et de Genève s’est accrue : aujourd’hui ce sont 20% des actifs de notre département qui passent la frontière chaque jour, soit le double du nombre d’actifs du décolletage. Avec 500 000 passages aux frontières suisses de l’Ain et de la Haute-Savoie, les douaniers genevois s’ils étaient encore là, verraient plus de voitures défiler chaque jour sur quelques dizaines de postes de douane qu’il n’y a de voitures en Haute-Savoie. 40% de ces frontaliers sont des Suisses, réfugiés de la crise du logement. 15% sont des doubles nationaux. Le phénomène touche maintenant de plein fouet le bassin annécien et le haut de la vallée de l’Arve avec toutes ses nuisances.

Les nuisances, parlons-en ! Vu de cette assemblée départementale, les fonds frontaliers attirent beaucoup d’attention et vous découvrez petit à petit la plupart des nuisances qui vont vous arriver dans les prochaines années. Savez vous par exemple que la pyramide des revenus par habitant dans le Genevois ressemble plus à un sablier qu’à une pyramide : beaucoup de très hauts revenus, beaucoup de revenus très faibles ? Savez-vous qu’aucun enseignant des collèges n’a plus les moyens de se loger dans le canton et qu’à chaque rentrée il n’est pas rare de voir des enseignants passer les premières semaines à dormir dans leurs classes faute de logement ? Savez-vous que la proportion d’allocataires du RSA est supérieure de 50% à la moyenne départementale ? Imaginez-vous l’impact sur la cohésion sociale dans nos communes lorsque la moitié des habitants vient de Suisse et que l’autre moitié vient de l’autre bout de la France, que personne ne se connait, et que les parents de ses frontaliers vivent à des centaines de kilomètres ? A St Julien, la moitié des habitants n’habitaient pas la commune il y a seulement 6 ans. Imaginez l’impact sur le cadre de vie et l’identité des communes de voir les espaces naturels et agricoles consommés à une vitesse ahurissante chaque année ? Imaginez ces communes qui se croyaient rurales et qui se trouve petit à petit transformées en banlieue de ce que certains n’hésitent plus à qualifier d’une agglomération en cours de « Los Angelesisation ». Comment pourrons-nous payer les dizaines de millions d’euros annuels de déficits de transports d’une agglomération d’un million d’habitants alors que le mécanisme du versement transport est inopérant dans la zone frontalière ? Comment les entreprises de Haute-Savoie pourront-elles se développer alors que leurs salariés ont besoin de revenus suisses pour payer des loyers qui tendent vers des loyers suisses ?

Nos espaces sont désormais si imbriqués que nous ne sommes plus des voisins qui nous disons bonjour bonsoir… nous sommes désormais des colocataires d’une région commune et nous devons apprendre à nous dire « range tes chaussettes sales ». Range ta chaussette de la pénurie de logement, range ta chaussette de la gestion des fonds frontaliers, rangeons ensemble nos chaussettes des transports en commun qui ont 30 ans de retard pour une agglomération de cette taille.

Oui, il est nécessaire de travailler avec Genève. La géographie nous l’impose… mais cela n’est pas suffisant. La géographie a beau nous l’imposer il faut encore avoir un interlocuteur genevois près à collaborer avec nous et à cesser de nous prendre pour quantité négligeable. Pendant longtemps cela n’a pas été le cas. Longtemps nous avons été traités, et nous nous sommes comportés comme des vassaux qui acceptaient une infime rétrocession de l’impôt à la source en échange de notre silence. Certains sont encore dans ce registre. « Signons ce projet, ils nous aideront à payer des trams et des bus» disent-ils. Oubliant que ces trams et ces bus seront surtout payés par les contribuables de nos collectivités pour transporter les réfugiés du logement qui paient leurs impôts au canton de Genève. Ces infrastructures de transport, loin d’améliorer la mobilité offriraient alors aux communes genevoises un nouveau prétexte à ne pas construire.

Pour autant ce projet d’agglomération va dans la bonne direction. Il permettra le financement des trams, des réseaux ferrés et des rabattements. Cela aura deux impacts pour la Haute-Savoie, concentrer les nuisances dans la zone frontalière immédiate et donc préserver les activités économiques de la vallée de l’Arve, du bassin annécien, du Chablais et des stations de montagne. En favorisant les transports en commun pour les déplacements d’agglomération cela permettra aussi de fluidifier les transits de longue distance.

Ce projet d’agglomération va dans la bonne direction car il instaure ce Groupement Local de Coopération Transfrontalière que nous avons voté il y a un an et qui permettra de prendre des décisions communes sur la gestion de cette agglomération.

Pour autant tout ce projet serait inutile si nous continuions à accepter que les promesses sur la construction de logements continuent de rester lettre morte comme elles l’ont été depuis 30 ans et particulièrement ces dernières années. Le bilan est inacceptable. Il n’est pas accepté. Faute de logements à Genève 80% d’une classe d’âge de Genevois quitte le canton chaque année. Ils s’installent dans le Genevois français et repoussent les salariés en euros dans des logements toujours plus chers, toujours plus loin, toujours plus petits. Lorsque j’ai constaté que l’année 2011 a été la pire année depuis l’après guerre pour la construction de logements je voulais vous recommander de ne pas signer ce projet d’agglomération.

Mais les choses ont évolué favorablement ces derniers mois. D’abord si les livraisons de logements ont atteint un plus bas historique, les chantiers en cours ont au contraire atteint un plus haut historique. Malgré les contraintes d’un budget déficitaire, le parlement cantonal a voté des crédits de 12 millions de Francs Suisses pour mener à bien des projets d’urbanismes… ils ont d’ailleurs pour cela recruté certains de nos meilleurs techniciens. La volonté politique et budgétaire est manifeste. Il restait à ce qu’elle soit assumée devant les électeurs genevois qui seront toujours les décideurs finaux. Cela commence. Pour la première fois un Conseiller d’Etat, François Longchamp, affirme en Une d’un grand quotidien « Nous ne logeons plus nos propres enfants ». Mieux, en pleine campagne électorale pour le Conseil d’Etat le 17 juin prochain, le centriste Pierre Maudet, Maire de Genève, sans doute le plus expérimenté, le plus compétent et le plus crédible des candidats affirme à pleine page de journaux « La question qui se pose à nous est de savoir si nos enfants pourront vivre ici, oui ou non ? ». Même les populistes d'une part et les socialistes d'autre part ne peuvent plus esquiver la question centrale du logement des Genevois. La pénurie de logement est ENFIN la question politique centrale. Cela nous permet de nourrir des espoirs raisonnables.

Autre signe l’association des communes genevoise a finalement accepté de signer le projet d’agglomération. Ils savent que nous les prendrons au mot de leur signature : cela leur impose de construire des logements pour leurs propres enfants.

Alors, il semble que OUI. Genève ENFIN, accepte de dialoguer avec nous de notre avenir commun, en nous traitant comme partenaire plutôt que comme vassal. Genève accepte de nous respecter en tenant parole sur ses engagements. Bien sûr nous devrons rester vigilants. Nous devrons nous assurer que les logements prévus par le plan directeur cantonal soient confirmés d’ici la fin de l’année, en quantité et en délais. Nous devrons nous assurer que les financements des infrastructures communes au service des frontaliers suisses et français soient payés avec les 500 millions d’euros d’impôts à la source conservés par Genève, et pas par les impôts des contribuables salariés en euros. C’est l’objet des réserves qui nous sont proposées dans cette délibération.

Oui, chers collègues, je vous recommande de signer ce nouveau projet d’agglomération. Non pas parce que la géographie nous l’impose mais parce que dans le cadre d’un vrai partenariat équitable nous y avons un intérêt commun. Un projet d’agglomération choisi plutôt que subit par la géographie.

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lundi, 04 juin 2012 | Lien permanent

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