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mardi, 27 mars 2007

Lettre à mes amis qui sont tentés par Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal

Est-ce que la France peut avancer tant que la moitié des Français se battra pour imposer sa façon de voir à l’autre moitié ?

Faut-il être crédule pour croire la moindre proposition d’un candidat ou d’une candidate dont le programme est chiffré par les experts indépendants à 50 milliards d’euros alors que le budget actuel est déjà plombé par les déficits et la dette ?

Que répondrez-vous à vos enfants lorsqu’ils vous demanderont ce que vous avez fait pour éviter ces dettes de 80 000 euros par famille qu’ils devront rembourser toute leur vie ? Pourrez vous alors leur répondre, en 2007 j'ai voté pour un(e) candidat(e) qui faisait des promesses à tout vent ?

Lorsqu’un(e) candidat(e) rassemble moins de 30% des Français au premier tour, et exprime clairement son refus de fédérer au delà de son parti, peut-il obtenir une majorité pour gouverner ?

Quand bien même il ou elle arriverait à obtenir une majorité en se soumettant à l’extrême gauche ou l’extrême droite, comment pourrait-il (elle) gouverner alors qu’il (elle) suscite la haine de l'autre moitié de la France ? Lorsque le désespoir et le découragement incitent les uns à quitter la France et les autres à y mettre le feu, pensez-vous que nous puissions encore longtemps nous offrir le luxe de continuer à ne pas nous écouter les uns les autres sans risques sérieux de guerre civile ou de déclin ?

La France peut elle avancer tant qu’un parti tel que le PS ou l’UMP qui ne représente que 25% des voix c'est-à-dire environ 15% des Français cherchera à imposer sa loi aux 85% restants ?

A quoi bon changer de génération politique, si le prochain gouvernement doit être composés par les mêmes qu’hier Fabius ou Fillon, Lang ou Devedjian, Mélenchon ou Copé ?

Etes-vous absolument certains que votre candidat(e) remportera le second tour sachant que les intentions de vote peuvent varier de +/-3 ou 4% dans les deux semaines entre le premier et le second tour ? La France selon vous, peut-elle se jouer à quitte ou double pour le second tour ?

Si quels que soient les programmes et les candidats qu’on vous présente vous votez toujours pour le même parti, quelle est l’incitation pour ces partis à toujours améliorer leurs programmes et leurs candidats ? Jusqu'où doivent-ils tomber pour que vous remettiez en cause votre louable loyauté ?

Alors que notre pays a besoin d’un profond renouvellement politique des idées, des méthodes et des élu(e)s, comment confier le pouvoir au PS ou à l’UMP qui présentent à eux deux plus de 400 députés sortants aux prochaines législatives ? Peut-on indéfiniment prendre ceux qui ont échoué et recommencer ?

Comment croire un candidat dont la ligne politique passe de Jaurès à Le Pen, de la rupture à la continuité, ou une candidate dont la ligne politique passe de l’antinationalisme à « des drapeaux à toutes les fenêtres » de « libre » à « vive les éléphants » d'une semaine sur l'autre en fonction des études d’opinion ? Que deviendrait leur ligne politique une fois que vous leur aurez accordé votre voix et votre confiance ?

Comment croire la sincérité du soutien de Villepin ou Fabius, Raffarin ou Strauss Kahn, Lang ou Borloo, Jospin ou Chirac, eux qui pendant 3 ans et jusqu'à il y a 3 mois dénonçaient les lacunes du candidat qu’ils soutiennent aujourd’hui ? Doit-on se soumettre à leurs petits arrangements entre notables ?

12:05 Publié dans Politique nationale | Commentaires (7) | |  Facebook | |  Imprimer | |

Commentaires

Cher Antoine
Je ne vote pas pour un parti, je vote, pour la premiere fois de ma vie, pour un homme, qui parle franc, qui prend des positions realistes, qui a le courage et la carrure pour la tache, qui a le charisme necessaire a rassembler et qui au contraire de ce que tu lui reproches, ouvrira son Gouvernement a tous les hommes de bonne volonte. C est ce que le bon pourcentage de Francois Bayrou lui enseignera au premier tour.
Marie-Isabelle

Écrit par : Marie-Isabelle | mardi, 27 mars 2007

100% d'accord avec toi Antoine, je fais circuler ta lettre. Le plus incroyable est que Sarko réussisse à se présenter sans rire comme le candidat de la rupture et du changement. Malheureusement, sa parole n'est pas performative ! Il ne suffit pas de marteler "je suis la rupture", "mon bilan est excellent" (ce qui est un peu contradictoire avec la première proposition...) et "je vais gagner" pour que toutes ces affirmations soient vraies, ou même crédibles.

Écrit par : Anne-Sophie | jeudi, 29 mars 2007

Bonjour
Comme j'avais trouvé le même texte sur le site http://www.lapresidentielle.info/candidats/?candidat=frederic-nihous, mais déposé par un anonyme signé "Furacks" et sur le site de Loïc Hervé, j'ai mis en ligne un petit commentaire devant cette "curiosité"...
La quatrième hypothèse,votre texte étant en ligne sur votre site depuis le 27/03, est qu'une personne a donc déposé le même texte à trois mots près mais en modifiant le nom de l'auteur. Ce n'est pas très correct...

Écrit par : André Pellet | lundi, 09 avril 2007

Bonjour,

Je vous remercie pour votre vigilance. Et vous félicite pour le travail que vous faites de recherche d'information. Je pense que c'est essentiel de ne pas prendre les paroles des candidats (ou de leurs représentants) pour argent comptant mais de comparer et se faire un point de vue par soi même.

De mon côté je suis plutôt content que d'autres ait repris ce texte.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | lundi, 09 avril 2007

Bonjour,
Suite à votre message, je me permets de vous adresser les commentaires suivants:
"Est-ce que la France peut avancer tant que la moitié des Français se battra pour imposer sa façon de voir à l’autre moitié ?"
La France n'est pas paralysée. Durant la dernière législature nombre de lois ont été votées et le gouvernement a travaillé. Il avait pour cela les outils nécessaires plus de 360 députés UMP auxquels se sont bien souvent joints, jusqu'en septembre 2006, nombre de députés UDF dont François Bayrou…et un ministre UDF emblématique, Gilles De Robien, mais, il est vrai, adversaire déclaré de François Bayrou au sein de sa propre formation…Pour l'avenir, rien n'est encore joué plus d'un français sur deux déclare n'avoir pas encore fait un choix définitif…
"Quand bien même il ou elle arriverait à obtenir une majorité en se soumettant à l’extrême gauche ou l’extrême droite, comment pourrait-il (elle) gouverner alors qu’il (elle) suscite la haine de l'autre moitié de la France ? Lorsque le désespoir et le découragement incitent les uns à quitter la France et les autres à y mettre le feu, pensez-vous que nous puissions encore longtemps nous offrir le luxe de continuer à ne pas nous écouter les uns les autres sans risques sérieux de guerre civile ou de déclin ?"
Décrire la société française partagée par moitié ne correspond pas à une analyse réaliste et fine de la situation, et dire que ses deux camps se vouent une haine respective participe à une exagération malsaine…Certes en période électorale il y a confrontation d'idées et de programme et le débat est quelquefois vif mais c'est normal et sain pour la démocratie… l'inverse serait même inquiétant…
"Lorsqu’un(e) candidat(e) rassemble moins de 30% des Français au premier tour, et exprime clairement son refus de fédérer au delà de son parti, peut-il obtenir une majorité pour gouverner ?"
Faut-il rappeler qu'en 2002 Jacques Chirac qui n'avait même pas recueilli 20% des voix au premier tour (abstention : 28%) a été élu avec plus de 80% des votants tour (abstention : 20%) et que pratiquement sans fédérer au-delà de son parti il a obtenu une majorité pour gouverner…
"La France peut elle avancer tant qu’un parti tel que le PS ou l’UMP qui ne représente que 25% des voix c'est-à-dire environ 15% des Français cherchera à imposer sa loi aux 85% restants ?"
En l'état actuel de nos institutions La France sera gouvernée …de plus en cas de crise majeure le retour devant les urnes est un recours toujours possible. Bien malin qui peut dire aujourd'hui combien pèsera tel ou tel parti. Par ailleurs la question posée conserve sa pertinence pour l'UDF elle-même…
"A quoi bon changer de génération politique, si le prochain gouvernement doit être composés par les mêmes qu’hier Fabius ou Fillon, Lang ou Devedjian, Mélenchon ou Copé ?"
Du choix des électeurs dépendra effectivement le renouvellement des personnalités politiques. D'un autre coté on ne peut guère affirmer que François Bayrou soit un nouveau venu dans le sérail…
"Etes-vous absolument certains que votre candidat(e) remportera le second tour sachant que les intentions de vote peuvent varier de +/-3 ou 4% dans les deux semaines entre le premier et le second tour ? La France selon vous, peut-elle se jouer à quitte ou double pour le second tour ?
Si quels que soient les programmes et les candidats qu’on vous présente vous votez toujours pour le même parti, quelle est l’incitation pour ces partis à toujours améliorer leurs programmes et leurs candidats ? Jusqu'où doivent-ils tomber pour que vous remettiez en cause votre louable loyauté ?"
Estimer les variations à +/-3 ou 4% dans les deux semaines entre le premier et le second tour …C'est vraiment entrer dans la cuisine électorale et les petits calculs, c'est dommage de la part d'un jeune candidat à la députation… les électeurs méritent plus de considération. Les électeurs ne sont sûrs de rien et bon nombre après réflexion votent, comme on a l'habitude de dire, selon leur intime conviction…un certain nombre modifient leur vote d'une élection à l'autre. Ainsi François Bayrou qui avait recueilli près de 7% des voix en 2002 est crédité, actuellement, de plus de 20% d'intention de vote…
"Alors que notre pays a besoin d’un profond renouvellement politique des idées, des méthodes et des élu(e)s, comment confier le pouvoir au PS ou à l’UMP qui présentent à eux deux plus de 400 députés sortants aux prochaines législatives ? Peut-on indéfiniment prendre ceux qui ont échoué et recommencer ?"
Que vous considériez que Le PS ait échoué parait dans l'ordre des choses…mais affirmer que l'UMP a échoué alors que jusqu'en septembre 2006 l'UDF lui a apporté son soutien participe d'un "grand écart politique". D'autant qu'au vu des "positions UDF" l'échec n'est pas patent.
"Comment croire un candidat dont la ligne politique passe de Jaurès à Le Pen, de la rupture à la continuité, ou une candidate dont la ligne politique passe de l’antinationalisme à « des drapeaux à toutes les fenêtres » de « libre » à « vive les éléphants » d'une semaine sur l'autre en fonction des études d’opinion ? Que deviendrait leur ligne politique une fois que vous leur aurez accordé votre voix et votre confiance ?"
Quelque soit le candidat élu, fusse-t-il François Bayrou, rien ne garantit la ligne politique suivie une fois la confiance accordée hormis la pression exercée par les expressions des citoyens…
"Comment croire la sincérité du soutien de Villepin ou Fabius, Raffarin ou Strauss Kahn, Lang ou Borloo, Jospin ou Chirac, eux qui pendant 3 ans et jusqu'à il y a 3 mois dénonçaient les lacunes du candidat qu’ils soutiennent aujourd’hui ? Doit-on se soumettre à leurs petits arrangements entre notables ?"
Certes ces ralliements ne sont peut-être pas empreints d'un amour désintéressé, mais, mais ils n'en sont pas moins réels.
Quand aux "petits arrangements entre notables" au niveau national nous en reparlerons dans deux semaines, et au niveau de la 4ième circonscription de la haute-savoie, nous en reparleront peut-être entre les deux tours de l'élection législative entre un ex-Udf devenu Ump et un autre Udf de la jeune génération …
"Faut-il être crédule pour croire la moindre proposition d’un candidat ou d’une candidate dont le programme est chiffré par les experts indépendants à 50 milliards d’euros alors que le budget actuel est déjà plombé par les déficits et la dette ?"
Ces mêmes experts chiffrent le programme de François Bayrou à 27 milliards…Mais l'Institut de l'Entreprise peut-il, vraiment, être qualifié d'indépendant quand on sait que son président est Michel Pébereau le dirigeant de BNP Paribas et que les autres membres du conseil d'orientation sont soient dirigeants de grands groupes soient représentants de syndicats patronaux… § http://www.institut-entreprise.fr/index.php?id=14
"Que répondrez-vous à vos enfants lorsqu’ils vous demanderont ce que vous avez fait pour éviter ces dettes de 80 000 euros par famille qu’ils devront rembourser toute leur vie ? Pourrez vous alors leur répondre, en 2007 j'ai voté pour un(e) candidat(e) qui faisait des promesses à tout vent ?"
La question de la dette est déterminante dans la façon de gérer le pays. François Bayrou en s'inspirant directement du rapport de Michel Pébereau de décembre 2005 et conseillé par Jean Peyrelevade, ancien dirigeant du Crédit Lyonnais, fait de la réduction de la dette son principal objectif. Il place ainsi son programme sous le signe de l'austérité budgétaire …Au passage chacun a pu noté que ceux qui, dans le rapport cité, affirmaient que la France vivait au-dessus de ses moyens et entachait le futur de ses enfants étaient bien intégrés dans l'oligarchie financière et bénéficiaient sans gène de salaire pouvant atteindre les 2 millions d'euros, ce qui probablement les rendaient tout à fait qualifiés pour nous délivrer leurs analyses… La dette de la France est certes importante elle représente 66% du P.I.B, mais il convient de relativiser elle est de 72% dans la zone euro, 65 % aux Etats-Unis et de 169 % au japon…Comparer le budget de l'Etat à celui d'un ménage ou d'une entreprise procèderait d'une malhonnêteté intellectuelle, d'une part parce que l'Etat n'est pas mortel, ce qui lui permet de s'endetter sur de très longues périodes et d'autre part qu'il dispose d'un moyen de financement qui lui est propre, l'impôt. De même on ne peut évoquer la dette par habitant de 20 000 euros soit 80000 par famille sans évoquer celui du patrimoine, or celui-ci est estimé à environ 170 000 euros ce qui relativise également le niveau de la dette. Lorsqu'il est affirmé que chaque français doit supporter une dette publique de 20 000 euros, on oublie généralement de dire que cette dette est déjà compensée et qu'une bonne partie de cette dette est détenue par les ménages français…il s'agit donc d'un simple transfert. Et c'est bien là que doit apparaître tout le rôle social d'une fiscalité redistributive …
Aussi, je crains fortement que par ses choix François Bayrou ne crée un effet dépressif sur l'activité économique.
Et pour répondre plus personnellement à cette dernière question posée, père de trois enfants, je voudrai pouvoir leur répondre: " j'ai cru en l'avenir j'ai investi"

Écrit par : André Pellet | jeudi, 12 avril 2007

Cher Antoine
C est la premiere et la derniere fois que je fais ca, mais cet article m a tellement emballee, et je pense que sa lecture sera benefique a tes visiteurs.
A dimanche soir 20h
Marie-Milite

Dans un entretien au «Figaro», le candidat UMP revendique son combat «pour la maîtrise du débat d’idées».
LE FIGARO. – Cette campagne se distingue des autres par le nombre très élevé des indécis. Est-ce pour vous une inquiétude ?
Nicolas SARKOZY. – Pourquoi donc ? Dans toutes les campagnes, les indécis ont toujours voté comme ceux qui ont fait leur choix. Regardez les nouveaux inscrits, chez eux aussi je suis en tête ! Loin de moi l’idée de dire que la bataille est gagnée. Je crois au contraire que rien n’est joué. Mais je cons¬tate simplement que ma cam¬pagne rencontre un écho profond dans le pays.


Quels en ont été pour vous les moments les plus forts ?
Le rassemblement du 14 janvier, porte de Versailles. Puis le moment où j’ai lancé le débat sur l’identité. Enfin, les incidents de la gare du Nord, lors desquels la gauche a cherché des excuses aux voyous.


Et les moments que vous regrettez ?
Le fait que certains membres de mon équipe, pendant que j’étais à la Réunion, aient semblé contester le chiffrage de mon projet. Puis, cette parenthèse de trois semaines où j’ai donné le sentiment que je ne disais plus rien. On me conseillait de rassurer ; du coup, toutes les aspérités étaient gommées ; je devenais un candidat classique. Ce n’est pas ce qu’attendent les Français.
Tout le monde se dispute la palme de l’« antisystème »…
Quand je pense à ce que j’ai entendu quand j’ai parlé de rupture !
Aujourd’hui, on se l’arrache, mais mon antériorité devrait jouer en ma faveur. Depuis 2002, je me suis construit en marge d’un système qui ne voulait pas de moi comme président de l’UMP, qui récusait mes idées comme ministre de l’Intérieur et qui contestait mes propositions.


À quatre jours du premier tour, on a le sentiment qu’aucun thème n’a structuré la campagne…
Je ne suis pas d’accord. Le vrai sujet de cette présidentielle, ce sont les valeurs. Par le passé, il est arrivé, c’est vrai, qu’un thème unique s’impose à tous les autres. En 1997, les 35 heures et les emplois-jeunes. En 2002, la sécurité. Cette année, derrière les apparences d’un certain zapping, tout – le travail, l’éducation, l’immigration, la sécurité – s’ordonne autour de la crise d’identité que traverse la France. D’où ma campagne sur le sens et sur les valeurs, qui désoriente certains commentateurs mais dont les Français ont bien compris la nouveauté : je ne mène pas un combat politique mais un combat idéologique.
C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à faire une synthèse de mes convictions dans mon dernier livre, Ensemble. Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là.



Quand avez-vous fait ce choix ?
En 2002, quinze jours après mon arrivée au ministère de l’Intérieur, une certaine presse a commencé à m’attaquer sur le thème : « Sarkozy fait la guerre aux pauvres. » Je me suis dit : soit je cède et je ne pourrai plus rien faire, soit j’engage la bataille idéologique, en démontrant que la sécurité est avant tout au service des plus pauvres. Depuis 2002, j’ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d’idées. Tous les soirs, je ¬parle de l’école, en dénonçant l’héritage de 1968. Je dénonce le relativisme intellectuel, culturel, moral… Et la violence de la gauche à mon endroit vient du fait qu’elle a compris de quoi il s’agissait.



La France glisse-t-elle à droite ?
Je conteste cette idée de la droitisation de l’électorat, qui est une idée du microcosme, produite par la pensée unique. Beaucoup d’ouvriers, de gens de gauche, veulent qu’on leur parle de la nation. Je parle d’identité nationale parce que je pense que les gens ont besoin de repères. Si c’est être de droite, suis-je de gauche quand je défends le pouvoir d’achat et les salaires ? La nation, le pouvoir d’achat, le travail sont des valeurs qui vont bien au-delà du clivage droite-gauche.
La France qui a voté « non » au référendum européen est toujours là.
Tout ce que j’ai voulu faire, c’est lui dire que j’avais entendu sa souffrance, son exaspération, que je comprenais la crise d’identité qu’elle traverse.



Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de courir après Jean-Marie Le Pen ?
J’ai le sentiment que c’est plutôt Le Pen qui court après moi, si j’en juge par ses dernières déclarations. Moi, je ne parle pas à Le Pen, qui me conteste le droit d’être candidat parce que je suis fils d’immigré.
Le Pen n’est pas propriétaire de ses voix, pas plus que moi d’ailleurs.
Je parle à ses électeurs, comme à tous les électeurs.


Vous situez le débat sur le terrain des valeurs. Comment vous distinguez-vous de Ségolène Royal ?
C’est très simple. Je suis pour la promotion, elle est pour le nivellement. Les 35 heures doivent constituer pour moi un plancher, elle les voit comme un plafond. Je suis contre les régularisations globales en matière d’immigration, elle annonce la régularisation des parents et des grands-parents de tous les en-fants d’immigrés scolarisés en France.
Ça fait quand même beaucoup ! Je suis pour ouvrir des choix partout, elle veut tout figer avec des statuts. Ce sont de vraies différences.



Et de François Bayrou ?
Il se dit plus à gauche que Ségolène Royal. C’est une évolution fulgurante ! Heureusement que ça ne l’a pas pris quand il était adolescent. Ça se serait terminé où ? Voilà un homme qui prétend rompre avec le système et qui prépare avec Michel Ro-card des combinaisons d’appareils dans le dos des Français ! Imaginons ce qu’il en serait s’il arrivait au pouvoir. L’immobilisme d’abord, l’instabilité ensuite. On l’a vu en Italie. On commence à le voir en Allemagne.



Pourquoi, dans votre bouche, cette récente référence à Jean-Paul II ?
Parce que c’est l’homme qui par la force de ses convictions a fait tomber le mur de Berlin. C’est l’homme qui a dit qu’il ne fallait pas avoir peur. C’est l’homme qui a su incarner l’ouverture et la fermeté.
Quel plus bel exemple ?


Sur les « racines chrétiennes » de l’Europe, quelle est votre position ?
Comment peut-on contester que l’Europe ait des racines chrétiennes ?
Derrière la morale laïque et républicaine française, il y a deux mille ans de chrétienté. Ce n’est pas militer pour une Église que de dire cela, c’est regarder l’histoire de France telle qu’elle est, et ce « long manteau d’églises » qui recouvre notre pays. La question de savoir si Dieu doit être dans la Constitution européenne ne se pose plus puisqu’il n’y a pas de Constitution. Donc, on ne va pas se battre là-dessus. Mais on ne peut pas ignorer les racines chrétiennes de l’Europe, ni celles de la France.

Écrit par : Marie-Isabelle | jeudi, 19 avril 2007

Pour tous les indécis

Je rentre à l'instant du meeting de Jean-Luc Mélenchon à Mézidon, venu soutenir la candidature de Clotilde Valter dans la circonscription de Lisieux. Jean-Luc a été très efficace, comme il l'avait été à Touques au mois d'octobre lorsqu'il était venu pour le lancement de la campagne de Damien Cesselin. Dans une salle comble, il a lancé un appel envers les indécis qu'il nous a chargé de relayer. Je vous en livre ici quelques extraits.

Voter c'est résister !

Nous ne devons pas nous laisser impressionner par les apparences et ne surtout pas accepter la folklorisation du débat qui nous est servi par les médias. Peu importe la marque du tailleur de Ségolène ou la couleur de ses chaussures. On veut nous voler toutes les occasions qui nous sont données, de présenter nos idées, de défendre le pacte présidentiel de notre candidate Ségolène Royal.

Objectif de l'adversaire : instiller le doute !

A les entendre, les socialistes ne seraient capable de rien sinon du pire. Qu'ont-ils fait ? Vous avez tous entendu cela, nous l'entendons tous les jours. Comme l'a dit Jean-Luc, depuis dix ans on nous critique François Mitterand, piétinant sa mémoire, peut-être de peur qu'il ne revienne. Mais nous nous savons tout ce que nous lui devons.

* L'abolition de la peine de mort, c'est François Mitterand

* La retraite à 60 ans, c'est François Mitterand

* l'augmentation du SMIC de 25%, c'est François Mitterand

* La nationalisation des banques, c'est François Mitterand... et la liste est longue.

Aujourd'hui, nos adversaires sèment le doute, pour nous, pour vous faire oublier les évolutions prodigieuses qu'il a conduites.

Le bon Monsieur Bayrou

Lui, il a fait toute sa vie à droite et maintenant il dit : "assez de discussoions droite - gauche !" Mais c'est tyrannique !

Il veut nous empêcher de débattre, car le vrai sujet, la grande question c'est bien de savoir dimanche, quoi choisir entre deux modèles qui nous sont proposés.

D'un côté, la loi de l'argent, du profit, des plus forts, le libéralisme que nous servent tous les candidats de droite sans exception. Et le libéralisme, depuis cinq ans, nous en avons un avant-goût - déjà amer - et demain ce sera bien pire car ils n'auront plus de limites si nous les laissons faire.

De l'autre côté, une société basée sur la justice et la solidarité - plus juste, la France sera plus forte - tel est le slogan de Ségolène.

Alors, ce bon monsieur Bayrou, eh oui c'est vrai qu'il a une bonne mine, on lui donnerait le bon dieu sans confession, il propose d'étouffer le débat, il prétend avoir la solution, plus de droite ni de gauche. Il vient flatter chacun de nous comme le fait Sarkozy, il répond aux interrogations de chacun. Mais on oublie une chose essentielle, nous votons pour celui qui propose ce qui est bon pour le pays, pas pour celui qui propose ce qui est bon pour nous. L'enjeu de la présidentielle, c'est le choix de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Les bonnes idées du bon monsieur Bayrou

Bayrou a repris l'idée du Medef : le contrat de travail à rupture par consentement mutuel. "C'est comme la famille" dit-il Sauf que je n'ai jamais épousé mon patron ! Et vous ? Il n'y a pas de consentement mutuel entre le plus fort et le plus faible. C'est toujours le plus fort qui gagne, en l'occurence le patron. Bayrou, c'est encore celui qui, lorsqu'il était ministre de l'Education voulait faire passer la démolition de la loi Falloux. Sa loi a été cassée par le Conseil Constitutionnel car elle remettait en cause la laïcité. La laïcité, c'est la devise qui nous vient juste après, liberté, Egalité, Fraternité. Nous, socialistes, nous y tenons. Ce bon monsieur Bayrou propose encore l'exonération des charges sociales pour aider à lutter contre le chomage. Mais c'est tout simplement revenir à faire payer le citoyen, car les exonérations de charges, il faut le savoir, sont directement prélevées sur le budget de l'Etat.

Vous qui êtes indécis, vous avez encore 4 jours pour vous décider, mais sachez que les gens de gauche votent à gauche. La solution du vote Bayrou n'est qu'un hold-Up sur votre pensée. Ne vous laissez pas abuser par ce bonimenteur, qui sous son air patelin ne vous apportera rien. Bayrou ou Sarkozy, c'est le triomphe de la droite libérale, à l'opposé des idéaux de justice et de partage des socialistes.

Écrit par : phil | vendredi, 20 avril 2007

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