Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Singapour-Genève : les mêmes effets néfastes d’une croissance externe | Page d'accueil | L’agglomération genevoise : la seule agglomération en Saturne d’Europe ! »

vendredi, 30 juillet 2010

Boucler le financement du CEVA… quand Genève construira assez de logements

(Texte à lire dans l'édition du 30 juillet 2010 du Faucigny)

La facture pour la part française de la première tranche du CEVA a pratiquement doublé avant même que les négociations sur la répartition du financement soient bouclées entre les intercommunalités, le département, la région et l’état. Ce symptôme de la complexité administrative française pourrait être une opportunité d’inciter Genève à remplir sa part du contrat du projet d’agglomération : construire assez de logements.

Le CEVA est nécessaire à notre agglomération genevoise qui se trouve chaque jour un peu plus paralysée dans les transports. Il est nécessaire alors que notre département est le plus équipé en voitures individuelles et le moins équipé en transports collectifs. Il est impératif à mesure que l’engorgement des routes amenuise la liberté de circulation des habitants. Le CEVA contribuera aussi à densifier l’urbanisation et donc à protéger nos espaces naturels et agricoles. Oui le CEVA est absolument nécessaire à tout le nord de notre département !

Mais le CEVA est inutile et dangereux tant que Genève ne tiendra pas ses engagements sur la construction de logements. Inutile car Genève attire chaque année près de 10 000 nouveaux habitants à coup d’exonération d’impôts sur les sociétés pour les multinationales européennes mais ne construit que près d’un millier de logements pour ces 10 000 nouveaux habitants. Ces incohérences genevoises créent près de 5000 automobilistes supplémentaires sur les routes du Genevois français chaque année. Le CEVA n’est qu’un sparadrap inutile sur cette hémorragie d’habitants tant que ces incohérences persisteront. Ni le CEVA ni les trois projets de tram ne suffiront à absorber un tel afflux de nouveaux automobilistes : le CEVA est les trams ne réduiront donc ni la circulation ni ses nuisances. Genève avait pris des engagements sur la construction de logements en 2007. Nous autres élus du Genevois français avons fait confiance à nos interlocuteurs genevois et avions soutenu le projet CEVA. Mais Genève a violé ses engagements en 2008 puis en 2009 et 2010 s’annonce pire encore.

Le CEVA est dangereux tant que Genève ne construira pas assez de logements puisqu’il permettra la poursuite de la colonisation rampante du Genevois français par de jeunes ménages genevois expulsés contre leur gré par la pression foncière. Ce faisant, malgré eux, ces nouveaux habitants expulseront à leur tour les salariés en euros. Infirmières, salariés, professions libérales, professeurs, caissières, maçons et fonctionnaires territoriaux sont pénalisés chaque jour un peu plus dans leur pouvoir d’achat et leurs conditions de vie. Ils doivent à leur tour s’exiler un peu plus loin. Vivre dans des logements toujours plus petits. Le Genevois français ne pourra pas fonctionner sans un niveau de vie correct pour les salariés en euros. Le Genevois français ne pourra pas vivre de frontaliers seulement. A Saint Julien la part de frontaliers est passée d’un tiers des actifs en 2001 à deux tiers aujourd’hui. Les citoyens suisses comptent pour un quart des acheteurs de maison dans notre canton. Une construction du CEVA sans constructions de logements à Genève est une menace pour nos entreprises, nos emplois, nos services publics, nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraites et nos mairies.

Puisque notre agglomération ne peut manifestement pas fonctionner sur des relations de confiance, il faut engager un rapport de force avec Genève : le développement des transports en commun transfrontaliers doit se faire en même temps que la densification urbaine au cœur de l’agglomération genevoise. Le financement du CEVA doit être bouclé selon la clef de répartition existante, mais les travaux ne doivent commencer que lorsque Genève tiendra ses propres engagements sur la construction de logements : il en faut 5000 par an pour résorber la pénurie d’ici quelques années – Genève s’est engagé à en réaliser 2500 et n’en a livré que 1230 en 2009.

Commentaires

Bonjour,
je ne suis pas d'accord avec votre analyse. Il est clair que les savoyards font très peu d'effort vis à vis de leur voisin, trop occupés à se protéger et à s'auto-satisfaire, et à critiquer, à se nombriliser d'une manière permanente.
Il est temps de s'ouvrir sur le monde... Savoie comprise, ce qui je le rappelle n'était pas le cas il y a cent cinquante ans.
Le monde est ainsi fait de métropole et de banlieue. Mieux vaut pour nous habiter près de la métropole qu'au milieu de nul part.
Si vous souhaitez le calme, le repos, visiter le Larzac, le Lozèez, la Creuse. Vous y trouverez certainement un emploi à la hauteur de vos souhaits et de vos qualifications. L'opposition doit devenir intelligente et constructive.

Écrit par : Pierre BIETRIX | vendredi, 30 juillet 2010

Bonjour,
je ne suis pas d'accord avec votre analyse. Il est clair que les savoyards font très peu d'effort vis à vis de leur voisin, trop occupés à se protéger et à s'auto-satisfaire, et à critiquer, à se nombriliser d'une manière permanente.
Il est temps de s'ouvrir sur le monde... Savoie comprise, ce qui je le rappelle n'était pas le cas il y a cent cinquante ans.
Le monde est ainsi fait de métropole et de banlieue. Mieux vaut pour nous habiter près de la métropole qu'au milieu de nul part.
Si vous souhaitez le calme, le repos, visiter le Larzac, le Lozère, la Creuse. Vous y trouverez certainement un emploi à la hauteur de vos souhaits et de vos qualifications. L'opposition doit devenir intelligente et constructive.

Écrit par : Pierre BIETRIX | vendredi, 30 juillet 2010

Tout à fait d'accord avec votre analyse. La réaction de Pierre BIETRIX en montre a contrario toute la pertinence…
Notre région sera-t-elle peuplée de friqués qui pensent valoir ce qu'ils gagnent et qui ont trouvé un emploi surpayé à la hauteur de leur ambition financière et de leurs prétendues qualifications?
L'accroissement démographique insensé que nous subissons est destructeur. Ëtre constructif, c'est conserver le patrimoine naturel de notre région en évitant d'y augmenter démesurément l'entropie…

Écrit par : Jean-Claude PRUVOST | samedi, 31 juillet 2010

@Pierre Bietrix :

Bonjour, De toute évidence notre région bénéficie de la proximité avec Genève. Cela ne signifie pas pour autant que nous devons poursuivre un accord tacite selon lequel Genève s'occupe des emplois et le Genevois français des logements. La poursuite d'une telle politique nous conduit tous dans le mur : elle aggrave les problèmes de circulation ce que chacun peu observer chaque jour. Aucun investissement dans des transports en commun ne pourra absorber un tel flux de population supplémentaires. Au rythme actuel il faudrait un CEVA supplémentaire tous les 7 ans pour stabiliser l'aggravation du traffic, ce que même le canton de Genève ne pourrait payer.

Ensuite, si nous acceptons la poursuite des politiques actuelles cela signifie que nous acceptons que seuls des frontaliers ou des Genevois aient les moyens de se loger à Saint Julien. Il faut alors commencer à imaginer une commune sans hôpital, sans médecins, sans maçons, sans caissières, sans professeurs et sans gendarmes. Je vous laisse l'imaginer. Mais il me semble qu'une telle vision n'est dans l'intérêt de personne... pas plus des Genevois que des habitants du Genevois français.

Nous devons au contraire commencer à discuter en adulte avec Genève. Nous devons expliquer les conséquences dramatiques pour le Genevois français des politiques actuelles. Nous devons expliquer les conséquences dramatiques pour tout le Genevois en terme de circulation et de qualité de vie.

Amicalement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | lundi, 02 août 2010

Les commentaires sont fermés.