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mercredi, 06 octobre 2010

L'intelligence collective... la politique française et le Conseil Municipal de Saint-Julien-en-Genevois

Dans mon activité professionnelle j'ai été amené à travailler sur le thème de l'intelligence collective : qu'est ce qui fait qu'un groupe est souvent plus intelligent que la somme des individus qui le compose ? Comment améliorer l'intelligence collective d'un groupe donné ? Pourquoi à l'opposé des individus brillants forment parfois des groupes pitoyables ?

Il y a de nombreux ouvrages sur la question. Plusieurs principes émergent. La diversité est une composante primordiale. Plus un groupe est diverse plus il est intelligent. Chacun apportant un morceau de connaissance ou de compétence différent au groupe. J'ai essayé de former une équipe municipale diverse, qui ne soit pas composée d'une bande de copain mais d'individus, très différents ET capables de travailler ensemble. La politique française est marquée par son absence de diversité. (Relire la note sur le facteur "Michel" de la faible diversité des élus en France). Les institutions prétenduement représentatives de la République sont composées essentiellement de mâles, blancs de 50 à 65 ans... dont une proportion importante s'appelle Michel ou Jean-Pierre, signe de leur origine et de leur génération. Les Conseils régionaux sont une notoire exception. La faible intelligence collective du débat politique provient en grande partie de ce manque de diversité.

Un second critère c'est la capacité à travailler en groupe. Cela impose de comprendre les autres. D'être à leur écoute. Des qualités fémines avant tout. Un article scientifique publié ce mois-ci dans le journal ScienceDaily montre que l'intelligence collective d'un groupe est fortement corrélée à la proportion de femmes qui le compose. La parité en politique n'est pas qu'une contrainte légale de proportionalité mais est aussi une exigence d'efficacité du groupe. Nous en sommes encore très loin en France avec une proportion d'élues dérisoire et qui sera en très forte baisse puisque les Conseillers Régionaux ne seront plus élus sur des listes paritaires mais par un mode de scrutin qui assure 85% de sièges aux hommes.

Enfin, un dernier critère est la distribution de la parole. Plus elle est partagée plus le groupe est intelligent. Cela semble logique.. plus la parole est distribuée plus le groupe peut tirer parti de l'intelligence diverse et variée de chacun de ses membres. Un peu le contraire de ce qui se passe en politique ou quelques uns monopolisent la parole (à commencer par moi et quelques autres, au Conseil Municipal). Lorsque j'anime une réunion j'essaie quand je peux, de donner la parole à ceux qui ne la prennent pas. Au Conseil Municipal il faut prendre la parole et il est difficile de la faire circuler pour animer le débat. Mais de toute évidence la politique perd beaucoup d'intelligence collective à trop concentrer la parole à quelques uns.

Commentaires

Pour commencer une critique sur la forme. Quelques fautes d'orthographes - ou de grammaire - viennent ponctuer votre article et cela peut nuire à sa bonne compréhension.
Exemples : "une proportion d'élues dérisoires". J'entends bien que ce ne sont pas les élues qui sont dérisoires mais bel et bien leur proportion.
"j'ai essayé de former une équipe municipale diverse, qui ne soit pas que composé". L'équipe étant féminine, elle devrait être composée. "les institutions prétenduement représentative", Heureusement la France dispose de plusieurs institutions et non d'une seule... elles sont donc représentatives...
Maintenant sur le fond, vous avez sans aucun doute raison sur plusieurs points. Mais à propos de la composition des conseils municipaux francais, vous semblez vouloir vous battre contre des évidences démographiques (et historiques également). Vous critiquez le fait que la proportion de mâles blancs âgés de 50 à 65 ans soit si importante dans les conseils municipaux... Il y a bon nombre de raisons à cela, et vous citez la raison de la généation. Autrement dit, sans aucun doute, vous faîtes allusion au "baby-boom". Il suffit de regarder la pyramide des âges de la France pour bien se rendre compte qu'aujourd'hui en France, c'est bel et bien cette catégorie d'âge qui est la plus présente. Il me semble donc logique qu'elle soit donc la plus répresentée. Sans compter que l'administration d'une ville n'est pas spécialement la compétence des plus jeunes ou la priorité des plus anciens et qu'historiquement la politique a été ouverte aux femmes que rècemment (savez-vous de quand date la première femme dans un conseil municipal ?). En conclusion, et je vous rejoins sur ce point, il me semble que, pour faire progresser la diversité (ou la mixité, appelez cela comme vous voulez), il nous faudrait effectivement donner la parole à des minorités que je qualifierai de "représentatives". Question d'"ouverture"... ;)

Écrit par : mrkik | mercredi, 06 octobre 2010

Bonjour,

Merci pour les fautes d'orthographes signalées que je viens de corriger dans le texte.

Sur le fond maintenant, la proportion de papyboomers a augmenté dans la population mais pas au point d'être majoritaire comme elle l'est dans les institutions représentatives - bien loin de là. Leur surreprésentation dans les institutions représentatives est CONSIDERABLE. A l'opposé, les moins de 40 ans (dont je ne ferai bientôt plus parti) représentent la majorité de la population française mais en moyenne moins de 10% des élus municipaux. Cette caractéristique est bien spécifique à la France (je vous invite à regarder la composition de l'exécutif municipal de la Ville de Genève par exemple). On ne l'observe pas seulement en politique mais aussi dans les médias (on se tape encore Patrick Sabatier ou Michel Drucker !), en économie (Bébéar...) elle révèle l'incapacité de notre pays à avoir confiance en son avenir, à faire confiance à sa jeunesse.

Enfin, la diversité n'est pas qu'une question d'âge. C'est aussi une question de sexe, de métier, de parcours, de lieu de naissance, de foi sans doute aussi.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard | jeudi, 07 octobre 2010

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