Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Assises transfrontalières : le choix du pince-fesse plutôt que du futur parlement | Page d'accueil | Ordre du jour du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 12 mai 2011 »

lundi, 09 mai 2011

Le projet d'agglo, le CEVA et les trams suspendus aux résultats des Cherpines

Ce week-end, nos voisins et cousins genevois voteront sur le projet de déclassement des Cherpines. Un projet qui permettra la construction de 3000 logements à Plan-les-Ouates à proximité des réseaux de transport. Dans le contexte de gravissime pénurie de logements qui contraint chaque année les 4/5ième d'une classe d'âge de Genevois à quitter le canton, on imagine que ce projet a fait l'unanimité de la classe politique genevoise. Quand on constate qu'il s'agit de terres maraîchères coincées entre une zone urbaine et une autoroute, ce projet devient une évidence.

Le projet des Cherpines est un enjeu écologique majeur :

1) OUI aux Cherpines contre les embouteillages, la polution et le CO2 : 3000 logements aux Cherpines permettraient à 3000 familles Genevoises de ne plus avoir à quitter le canton et s'installer loin des réseaux de transports en commun. 3000 logements aux Cherpines ce sont environ 4500 voitures de moins sur les routes de l'agglomération genevoise. Mises bout à bout, on parle d'une file de voiture d'environ 18km qui traverserait le canton de Genève d'est en ouest. Dire OUI aux Cherpines est un enjeu écologique majeur pour limiter la polution, cesser d'aggraver les embouteillages et d'augmenter les émissions de CO2.

2) OUI aux Cherpines pour préserver des terres agricoles : si les Cherpines ne se font pas, cela n'aura aucun effet sur l'arrivée massive d'habitants attirés par les conditions fiscales dérogatoires réservées aux entreprises et particuliers étrangers. Ceux-ci auront toujours les moyens de s'installer à Genève et chasseront des Genevois contraints de s'installer dans le Genevois français. Les communes du Genevois français seront contraintes de construire trois fois plus de logements pour pouvoir loger les jeunes de leurs communes. La densité de logements à 15km du coeur de l'agglo est forcément plus faible qu'au centre. Le résultat est clair, en préservant un hectare de terre maraîchère aux Cherpines on en sacrifie trois fois plus dans le Genevois français. Pour préserver les terres agricoles il faut voter OUI aux Cherpines.

Pourtant les Verts Genevois appellent à voter contre.. et ils sont habituellement plus crédibles que moi sur les questions d'environnements. Franchement j'ai eu longtemps du mal à comprendre la position des Verts Genevois. Bien sûr il y a aussi des "décroissants" idéologues chez les Verts Genevois, mais ils sont habituellement minoritaires. C'est en discutant avec qq députés Verts Genevois que j'ai pu comprendre les motivations cachées de leur position : "on s'est fait avoir par Mark Muller". Les Verts auraient aimé pouvoir contrôler eux même le projet de construction. Ils auraient aimé jouer le rôle de l'exécutif. Cette querelle d'égo est hors sujet : il ne s'agit pas d'apprécier ou non Mark Muller, mais bien de construire des logements pour les Genevois.

Pour justifier leur position absurde les Verts ont eu recours à des arguments falacieux facilement démontables :

1) Le projet des Cherpines est aussi dense que la ville de Genève contrôlée par un exécutif auquel appartient les Verts. Les Verts prétendent que le projet n'est pas suffisament dense. Il est pourtant aussi dense que la Ville de Genève. Il faut rappeler que le Conseil Administratif de la Ville de Genève s'oppose à la moitié des projets de surrélévations en ville de Genève - un conseil administratif auquel participent les Verts Genevois. Ou encore, les Verts viennent de conquérir un siège au conseil administratif de Chêne-Bougeries en flattant les oppositions aux projets de densification à Chêne-Bougeries (oui !!! à Chêne-Bougeries !!!). Bref, les Verts prétendent souhaiter une densification qu'ils combattent dans des communes plus denses... et des communes moins denses. La meilleure preuve que le projet des Cherpines est d'une densité parfaite c'est qu'au sein des opposants, la moitié ne voudraient aucun logements et l'autre plus de logements : il n'y a donc pas de majorité alternative pour une autre densité de logements.

2) Quand les procédures genevoises durent 4 fois plus longtemps qu'ailleurs.. il faut déclasser 4 fois plus de terrains qu'ailleurs en même temps et conduire 4 fois plus de projets. Selon les Verts Genevois il y aurait assez de terrains constructibles à Genève. Et pourtant.. il n'y a toujours pas de constructions. Il est vrai qu'on peut s'interroger sur la capacité de travail, le leadership, la vision politique ou le sens du management du Conseiller d'Etat en charge de la construction. Mais il faut bien admettre que les procédures de construction aussi bien que les conservatismes rallongent les délais de construction et obligent à entreprendre beaucoup plus de projets en parallèle pour construire assez de logements.

Je ne mentionne même pas l'argument de l'autosuffisance alimentaire.. un argument intéressant lorsqu'il est à l'échelle d'une région.. mais totalement absurde à l'échelle d'une ville. Si les Verts étaient sincèrement de si grands partisans du principe de l'autosuffisance alors ils lutteraient contre la politique d'attraction fiscale au profit d'activités exportatrices.

Vu du Genevois français, le débat sur les Cherpines est tout simplement surréaliste. Il faut que les députés du Grand Conseil soient sacrément bien logés dans des appartements de la ville de Genève, qu'ils soient propriétaires ou qu'ils disposent de bails anciens à des prix dérisoires pour être autant déconnecté de la crise du logements. Il faut qu'ils habitent à proximité du centre ville et se déplacent à vélo pour ne pas prendre la mesure des conséquences visiblement croissantes de la pénurie de logements sur la mobilité.

Mais surtout, l'opposition du second parti genevois à un tel projet qui s'ajoute aux oppositions du premier parti genevois à des projets de logements à Veyrier, Troinex et Thônex conduit les élus du Genevois français à s'interroger sur la réalité de la volonté genevoise à adopter une démarche d'agglomération ! Le silence du Vert Robert Cramer dans ce premier vote sur l'agglomération est inquiétant : le projet d'agglo n'est-il qu'une mascarade ? Robert Cramer a encore trois jours pour prouver sa détermination sur la démarche d'agglomération : il est temps qu'il mouille la chemise à le défendre, car on parle là de seulement 3000 logements sur les 50 000 à construire d'ici 2030 !

Il est évident qu'un refus sur les Cherpines conduirait les partenaires français à revoir toutes leurs positions sur tous les sujets de l'agglomération : s'il faut tenir nos engagements financiers sur le CEVA et les trams, faut il en revanche démarrer les travaux pour des transports en commun devenus caduques si Genève produits plus d'usagers supplémentaires que ces infrastructures ne pourront en transporter ? Faut-il contribuer à des infrastructures de transports qui permettront à des élus genevois aussi irresponsables que les Verts de continuer de s'affranchir de la responsabilité de construire des logements pour leurs enfants ? Faut-il contribuer maintenant à une infrastructure qui tant qu'il n'y aura pas assez de logements à Genève contribuera à chasser les habitants qui font vivre nos communes ? Ces infrastructures de transports sont nécessaires.. mais prématurées tant que la question de la pénurie de logement n'est pas durablement réglée !

Aucun tribunal ni aucune armée ne pourra jamais faire appliquer le projet d'agglomération contre la volonté des uns et des autres. Nous ne pourrons travailler que sur la base de la confiance mutuelle. Une confiance à construire... mais la position des Verts Genevois ne contribue pas à cette confiance.

Un non aux Cherpines conduirait le Genevois français à suspendre la démarche d'agglomération afin de laisser le temps à Genève de régler son problème de logements.

Je suis convaincu que les Genevois, contrairement aux Verts et à l'UDC, ont compris qu'il est aussi de leur intérêt de construire des logements pour leurs enfants à proximité des réseaux de transports en commun. J'espère que nous pourront dès lundi prochain continuer à travailler ensemble à une agglomération qui maitrise son avenir.

Commentaires

La construction de logement n'est pas le véritable enjeux de ce vote, mais bien la localisation, l'affectation, la densité et la déserte en transports publics ...

Si le projet devenait de qualité, d'une vraie qualité durable et cohérente, ce qui n'est absolument pas démontré à ce jour (hormis en terme de marketing politique), il pourrait être pertinent de déclasser ...

A quand une étude de mobilité (prérequis indispensable à un aménagement cohérent du territoire), pour toute la région allant de Carouge à Saint-Julien en passant pas Lancy et Plan-les-Ouates ?

Qu'on réfléchisse à deux fois avant de voter, il n'est pas là une campagne contre le "genevois" français, mais bien une réflexion qui doit permettre d'optimiser nos infrastructures communes de Transports publics.

Écrit par : Calame Boris | lundi, 09 mai 2011

@Boris Calame :

depuis 30 ans que Genève ne construit pas assez de logements toutes les études ont été faites et leur contraire aussi.. Vous êtes comme l'orchestre du titanique : la jeunesse genevoise est contrainte de fuire le canton depuis 10 ans et vous continuez vous à jouer votre jeu de rôle avec des oppositions absurdes aux projets les plus sensés ! Aucun projet n'est jamais parfait.. mais celui ci est sacrément bon ! Cessez vos querelles d'enfants gâtés et tenez les promesses du projet d'agglomération... ou sinon soyez prêt assumer les conséquences d'un arrêt du projet d'agglo.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | lundi, 09 mai 2011

Boris

Si dans 15 ans vous ne souhaitez pas avoir deux Tanguy à la maison, c'est maintenant qu'il faut accepter les projets immobiliers en espérant que dans 15 ans les batiments auront été construits. Sinon prévoyez pour vos momes une formation de trader pour qu'ils puissent se payer un logement. A moins que d'ici la MM ait mis le couteau sur la gorge aux propriétaires immobilier comme promis ce matin dans la TDG

Écrit par : Georges | mardi, 10 mai 2011

Les commentaires sont fermés.