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jeudi, 19 janvier 2012

Le logement abordable : un enjeu social, de génération ET de compétitivité

La crise du logement touche toute la France. Le Genevois français n'en est que la gravissime caricature en raison de l'incapacité de la classe politique genevoise à réaliser l'exigence souveraine des Genevois à mettre un terme à la crise du logement. La crise est plus aigüe chez nous parce que notre croissance démographique est plus forte que dans le reste du pays. Mais les causes en sont les mêmes.

La crise du logement est un enjeu social car elle exclue les ménages qui ont des revenus ordinaires de leurs lieux de travail. C'est un enjeu social parce que par ricochet, la crise du logement met à la rue des centaines de milliers d'habitants. C'est un enjeu social parce que la pénurie de logement se traduit en perte de pouvoir d'achat. Genève, cette agglomération considérée comme l'une des plus riche du monde.. et celle où le pouvoir d'achat des habitants est le plus faible de Suisse en raison des coûts ahurissants des logements.

La crise du logement est un enjeu de solidarité entre génération. Les moins de 40 ans doivent déjà rembourser les dettes publiques (en France) et les dettes privées (dettes hypothéquaires en Suisse) accumulées par les génération précédentes. Ils devront en plus payer des systèmes de retraites totalement déséquilibrés dans tous les pays européens et un peu plus fortement en France. Ils ont du mal à trouver et conserver un emploi. Il faut au minimum qu'il puisse se projeter dans l'avenir en ayant les moyens de se loger. Cela suppose qu'il y ait suffisament de logements construit. Que l'abondance de l'offre de logement permettent de faire péter cette immonde bulle spéculative du logement. Nous devons impérativement mettre fin à la pénurie de logement de toute urgence pour renouer une nouvelle solidarité entre générations en Europe.

Mais la crise du logement, nuit aussi à notre compétitivité. Le logement, c'est le tiers du budget des ménages actifs -pour les retraités c'est beaucoup moins, soit parce qu'ils sont propriétaires et ne paient plus rien, ou qu'ils sont locataires avec des loyers faibles et anciens-. Le coût des logements a pratiquement doublé en 10 ans. Quand un poste qui représente le tiers du budget des ménages double... il devient impératif pour les entreprises d'augmenter les salaires pour compenser ne serait-ce qu'en partie ces charges.

Supposons un instant que la bulle spéculative sur le logement explose et que les prix reviennent en quelques années à ce qu'ils étaient il y a 10 ans. Cela induirait une économie de 15% sur le budget des ménages. Cela augmenterait le pouvoir d'achat sans hausse de salaires. Ce serait un gain de 15% sur le coût de la main d'oeuvre en France. Un gain de compétitivité de 5%... de quoi permettre aux entreprises de redevenir soudainement plus compétitives que nombre de leurs concurrentes.

Il se trouve que pendant que les prix des logements doublaient en France et en Suisse... ils ont été stables en Allemagne. Il y a de multiples raisons à cela : une moindre croissance démographique, un meilleur aménagement du territoire, des lois qui ne transforment pas les propriétaires terriens en joueur du loto, à mon avis une meilleure concurrence dans le secteur du BTP..etc..etc.. Nous devons nous inspirer de ces mécanismes et de ces politiques pour permettre à chacun de se loger, régler cette question au coeur de toutes les questions sociales, et améliorer la compétitivité de la France.

C'est l'un des enjeux de la victoire de François Bayrou à l'élection présidentielle.

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