Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 4598 électeurs ont choisi un des candidats, 35913 ont choisi un parti | Page d'accueil | Ordre du jour du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 14 juin »

mercredi, 13 juin 2012

Assurance maladie des frontaliers : mensonges et trahisons

Durant cette élection, les candidats aux législatives ont du faire face au lobbying intense du groupement des frontaliers en faveur du maintien du libre choix qui permet aux frontaliers d'être assurés par des assureurs privés. Une option qui permet aux frontaliers de payer leur assurance maladie 3 fois moins cher que les résidents suisses et les salariés en euros. En effet, les assureurs privés assurant principalement des actifs frontaliers plus souvent en bonne santé et jeune, peuvent proposer des primes 3 fois moins chères que la LAMAL ou que la sécu.

Le groupement des frontaliers a fait une grande pression sur chaque candidat sur ce sujet. Claude Birraux, député sortant et suppléant de la candidate UMP, me dit durant la campagne ce qu'il pense de ces pressions. En l'occurrence il souligne que les adhésions au groupement et ses cotisations dépendent principalement du reversement par les assureurs privés partenaires des cotisations de leurs propres assurés. Au final, une part importante du financement du groupement des frontaliers vient des assureurs privés. Sans les assurances privés le groupement des frontaliers perd une bonne partie de ses adhérents et de ses financements. On comprend mieux pourquoi le groupement défend aussi bien les intérêts des assureurs privés... et ne se préoccupe pas de préparer en faveur des frontaliers une échéance qui devient inévitable.

En totale contradiction avec les propos ci-dessus, Virginie Duby-Muller prend l'engagement illusoire de travailler à la prolongation du droit d'option et Claude Birraux sort un communiqué de presse pour faire savoir qu'il a envoyé la lettre totalement inutile de demande de prolongation au ministre de la santé qui en aura fait ce qu'il doit faire avec les demandes clientélistes : la mettre à la poubelle et faire une réponse polie pour donner le change.

Caroline Duret-Nasr, suppléante de Claude Deffaugt, me dit aussi son point de vue : "Tu as parfaitement raison de dénoncer cela, mais tu n'as aucune chance d'être élu en le disant". Claude Deffaugt a lui aussi défendu la prolongation du droit d'option. Une position sans lendemain dont la seule conséquence est qu'en 2014 les frontaliers non seulement devront payer 3 fois plus chers, comme tout le monde, mais seront les seuls à ne pas pouvoir être soignés sur leur lieu de travail.. ou à ne pas pouvoir être soignés dans les hôpitaux français car ils ne seront pas préparés.

Ces positions clientélistes sont dangereuses pour les frontaliers, pour les habitants et pour le pays. Que feront-ils une fois élus face à tous les groupes de pression auxquels les élus doivent faire face s'ils cèdent aussi facilement devant celui-ci ? Mais le plus révoltant c'est la position du candidat socialiste. Un socialiste ne peut pas défendre que les frontaliers soient les seuls à être exonéré de la solidarité avec les malades et paient trois fois moins cher que tous les autres habitants ! Et bien si ! Il l'a fait ! Lui aussi a sombré dans le clientélisme. Lui aussi a renoncé à ses valeurs, à la franchise et à l'honnêteté. Peut-être a-t-il eu le courage d'expliquer sa position aux salariés en euros lorsqu'il faisait du porte-à-porte dans les logements sociaux ?

Le front national, arrivé en troisième position, n'en a pas parlé puisqu'il n'a abordé aucun sujet local.

Tout cela n'est qu'un jeu de dupe au détriment des frontaliers eux-mêmes. Vu de Berne autant que de Paris, alors que les billatérales sont entrées en vigueur définitivement et qu'il n'y a plus de clause de sauvegarde, il n'y a plus aucune raison de maintenir une exception dont l'échéance est annoncée  depuis plus de 10 ans.

Tout cela n'est qu'un jeu de dupe au détriment des salariés en euro : ils s'intéressent peut à ce sujet et 97% d'entre eux ignorent que le candidat pour lequel ils ont voté défend l'idée que les frontaliers continuent de payer 3 fois moins cher qu'eux leur assurance maladie.

En 2014, les frontaliers seront les premières victimes de ces jeux d'intérêts dans lesquels ils se font manipuler. En 2014, faute de préparation pertinente, ils risquent fortement de ne pas avoir accès aux filières de soin sur leur lieu de travail : ils devront revenir à St Julien ou Annemasse pour un rdv de dentiste. En 2014, les hôpitaux et les médecins français ne seront pas prêts à assumer 70 000 habitants supplémentaires. En 2014, les élus n'auront pas préparé de solutions alternatives comme une réouverture temporaire du choix du pays. En 2014, ou six mois plus tard peut être, les frontaliers comprendront qu'ils ont été trahis autant par le groupement des frontaliers que par ces élus irresponsables. Ces positions du groupement des frontaliers défendant ce qui est un privilège contribue à exacerber les tensions entre frontaliers et salariés en euros.

Le plus frappant c'est que cela n'a pas pesé le moins du monde sur le vote. Les électeurs n'ont répondu qu'à une seule question : pour ou contre le gouvernement. Alors pourquoi avoir sacrifié l'intérêt général, l'égalité entre les habitants, la préparation de ces échéances pour les frontaliers, l'honnêteté ?

Pour notre part, nous sommes fiers d'avoir su rester honnêtes, francs, sincères et d'avoir défendu autant l'équité entre les habitants que l'intérêt des frontaliers de préparer cette échéance de 2014. Et nous continuerons de défendre cela, parce que dans les temps mouvementés qui s'annoncent pour le pays après ces élections législatives, il y aura besoin de leaders qui savent tenir un cap et des valeurs.

Commentaires

Bonjour,

C'est toujours agréable de refaire le match après le match. c'est sans doute la période "Euro" qui fait ça. Je vous invite quand même à lire la proposition de Guillaume Mathelier sur le sujet reprise de ses 15 propositions pour le transfrontalier :

"Nous proposons :
7. De faire voter à l’Assemblée Nationale, l’avenant sur le libre choix après 2014 pour l’assurance maladie. La prolongation de cet avenant protègera principalement les travailleurs frontaliers à faible revenus d’un passage qui deviendrait obligatoire en cas de non-signature de l’avenant, vers le régime de CMU bien plus onéreux pour l’instant.
Parallèlement, nous appuierons la démarche du Parti Socialiste Suisse de création d’une caisse maladie publique, à laquelle les travailleurs frontaliers pourraient être rattachés."

Le problème est complexe et tous les frontaliers ne touchent pas un salaire mirobolant. Tous ne travaillent pas dans des grandes entreprises et des multinationales. Beaucoup sont vendeurs, cuisiniers, bref, les professions qui touchent les plus bas salaires horaires.

J'insiste aussi sur le fait que l'on peut dénoncer, s'indigner. On peut aussi faire croire au courage politique en disant que les frontaliers vont devoir payer sans distinction... Mais au delà de la posture que reste-t-il si aucun pas n'est fait vers les suisses pour trouver des solutions ? Nous, nous travaillons sur le sujet avec les socialistes suisses. Vous allez sans doute nous taxer de sectaires, mais au moins nous avons des interlocuteurs.

Bien cordialement.

Écrit par : Julien Beauchot | mercredi, 13 juin 2012

Que la défaite est amère !
Cher Antoine,
Je me permets de te répondre à titre personnel sur ton blog car son contenu m’a personnellement choqué et blessé comme je pense bon nombre d’élus et d’adhérents de notre association.
Je regrette très amèrement d’avoir pris connaissance de ton article par le biais de frontaliers plutôt énervés de son contenu. Il me semble que lorsque l’on attaque frontalement une association la moindre des politesses serait d’en informer simultanément ses dirigeants. Association dont d’ailleurs tu as fait partie.
Au-delà du fond de ton article celui-ci comporte un certains nombres de mensonges dont j’espère qu’ils sont simplement issus d’une mauvaise connaissance du sujet .
Tout d’abord, le Groupement des transfrontaliers ne joue pas sa survie économique avec la suppression ou pas de l’assurance maladie. Mais avant de juger peut-être faut-il rappeler certaines vérités. En 1963, lorsque le Groupement a été créé par des frontaliers il l’a été pour que ses travailleurs puissent bénéficier d’une couverture maladie. Ni la France et la Sécurité sociale, ni la Suisse ne voulaient les prendre en charge. A l’époque seule une assurance privée, la Strasbourgeoise a accepté de couvrir ce risque. Le Groupement a donc conclu un contrat groupe d’assurance avec cette compagnie. Sans cette action les frontaliers auraient dû attendre le milieu des années 70 pour être reconnus par la Sécurité sociale, action d’ailleurs menée par le Groupement. Contrat que nous avons fait évoluer au fil des années en l’adaptant aux besoins des frontaliers. Ce contrat a permis à des milliers de travailleurs frontaliers d’être couverts et remboursés correctement et nous sommes sincèrement fiers de ce partenariat. Mais dès cette première année il n’y a jamais d’obligation pour les frontaliers d’être assuré auprès de ce contrat pour faire partie du Groupement. Pour ton information sache que plus de la moitié de nos adhérents sont assurés par d’autres compagnies. Je peux donc te rassurer sur ce point, 2014 ne sera pas la fin du Groupement ! Et d’ailleurs, nous sommes convaincus que la grande majorité de nos adhérents assurés auprès de MMA continuera à nous rejoindre.
Je te signale également que nos adhérents, et je crois la grande majorité des frontaliers sont très attachés à leur assurance et je ne suis pas du tout convaincu que ce soit uniquement une question d’argent, même si évidemment cela risque de peser lourd. J’en veux pour preuve la forte mobilisation que nous avons ressentie avec notre pétition 31 000 exemplaires reçus ce jour.
Tu parles également de pression à l’encontre des élus, là je dois dire que c’est quand même un peu fort. Je trouve tout d’abord assez cavalier de laisser s’exprimer d’autre à sa place, en l’occurrence Claude Birraux. La pression que tu évoques a consisté à envoyer aux candidats aux élections un courrier leur demandant leur position sur les sujets principaux qui préoccupent les travailleurs frontaliers, l’assurance maladie, mais aussi le deuxième pilier, les cotisations chômage non versées par la Suisse à la France… Si l’envoi d’une lettre aux candidats constitue désormais une pression extrême je doute de plus en plus de la capacité de nos élus à écouter la base !
Enfin 3ème contre vérité et je suis vraiment surpris qu’en fin connaisseur de la Suisse tu puisses ignorer ce point. Certes les accords bilatéraux sont réputés acquis mais il suffirait d’une votation chez nos voisins remettant en cause, par exemple la libre circulation des personnes et des travailleurs, ou le refus d’étendre les accords aux pays de l’Union qui ne sont pas encore intégrés pour que leur remise en cause soit effective. Et au vue des poussées nationalistes que nous vivons malheureusement en Suisse comme en Europe ce scénario est loin d’être une utopie.
Je préfère ne pas m’étendre ici sur le fond du sujet de l’assurance maladie où, effectivement, il y a matière à discuter et à débattre et je puis t’assurer que ce débat se déroule aussi au sein de notre association. Nous aurions pu le mener dans un dialogue courtois et responsable !
Ce que je regrette très sincèrement dans ton blog, c’est sa tournure politique. Je peux comprendre que la défaite soit amère mais elle ne doit pas se transformer en un règlement de compte pour le moins surprenant et dont je ne vois ni la raison, ni la finalité. Je te rappelle que le Groupement est une association, que ces dirigeants sont élus tout à fait démocratiquement. Je te rappelle aussi que certes, nous faisons du corporatisme et nous sommes fiers de défendre les intérêts de nos adhérents mais que nous avons aussi toujours œuvré pour que ces intérêts ne soient pas en contradiction avec ceux du reste de la population. Dire que le Groupement trahi les frontaliers et que les élus sont des irresponsables est du domaine de l’injure. Franchement ce n’est pas comme cela que j’imaginais ton action. Je pensais, naïvement peut être que tu pourrais être un rassembleur, nous avons bien assez de diviseurs dans cette région.

Jean-François Besson
Secrétaire général

Écrit par : Besson Jean-François | mercredi, 13 juin 2012

@Julien Beauchot : Bravo pour la tentative un peu vaine d'expliquer comment un candidat du Parti Socialiste peut défendre les assureurs privés au détriment de la nécessaire solidarité avec les malades. Il se trouve que dans le calcul de la contribution CMU il y a un abattement prévu pour que la contribution soit différenciée selon les niveaux de revenus.

@Jean-François : La seule chose qui soit amère c'est l'irresponsabilité et la mauvaise foi d'élus et de candidats qui devraient être au contraire des phares dans la tempête. La seule amertume c'est le double langage qu'on observe.

1) il ne s'agit pas de survie du groupement mais simplement de sa dépendance financière. Je te remercie de préciser les chiffres : c'est donc près de la moitié des ressources du groupement qui dépend du maintien du droit d'option. Cela explique effectivement l'ardeur avec laquelle le groupement défend une position sans lendemain plutôt que de défendre l'intérêt des frontaliers qui est de pouvoir être soigné au delà de 2014.
2) Pour ce qui est des 31000 signatures, je suis étonné que vous n'en ayez pas eu plus derrière un intitulé "Etes vous opposé à payer votre assurance maladie 3 fois plus cher !" Nul doute que vous aurez 100% de signature si vous vous contenter d'expliquer les enjeux comme cela plutôt que d'expliquer la réalité de la situation : les frontaliers tôt ou tard devront payer comme tout le monde et ce jour là, le seul enjeu qui compte c'est qu'il puisse être soignés comme tout le monde.

Jean-François, il y a plein de domaines dans lesquels l'action du groupement est remarquable et je le souligne à chaque fois que je le peux. Mais sur ce sujet là, je pense que ce n'est pas digne. Pour ce qui est de l'élection démocratique, je pense qu'au groupement comme dans la vie politique, il faudra aussi procéder à un renouvellement des générations. Les dirigeants du groupement seront certainement plus représentatifs lorsqu'il seront eux même des frontaliers en activité, mais il semble que là aussi le renouvellement ait du mal à s'opérer. En tant qu'élus nous devons effectivement rassembler les frontaliers et ceux qui ne le sont pas, en particulier en matière d'équité face à l'assurance maladie. La position du groupement tend au contraire à attiser ces divisions.

Bien amicalement,

Antoine Vielliard

PS : je n'ai pas pour habitude de faire valider mes interventions avant de les publier.

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | mercredi, 13 juin 2012

Un socialiste qui ne fait pas dans le sectarisme, ce n'est pas ce que vous appelez de vos souhaits ? Si, sur le papier. Mais lorsque c'est le cas, votre fond de commerce "anti-partis" disparaît...
Allons-donc, les savoyards doivent-être trop bêtes pour vous mériter... Sacré démocratie !

Écrit par : Julien Beauchot | mercredi, 13 juin 2012

Bonjour Julien,

Je vous répondrai très volontiers si je comprenais votre commentaire, mais je ne comprend pas bien de quoi vous parlez.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | mercredi, 13 juin 2012

Bonjour Antoine,

Le commentaire laissé par le secrétaire général du GTE en dit long sur la préservation d'avantages indus qui n'ont plus lieu d'être.

Maintenant tout le monde sait très bien que le peuple Suisse peut changer les lois très rapidement par le biais de référundum ou initiatives.
Mais on ne parle pas du même sujet....

Je suis frontalier mais ai fait le choix iconoclaste de payer cher depuis bien longtemps pour la Lamal, on m'a dit que j'étais fou ....
parmis les frontalier , mais me suis attiré beaucoup de respect par les habitants genevois car ne passant pas pour un profiteur!!!

Mais je savais il y a plus de 10 ans déjà que un jour celà finirait,
Et que ce jour là ce serait problématique de ce faire soigner dans la région.
Les plus grand gagnant en cas de justement CMU serait justement les petits salaires qui ne paieraient justement pas forcément plus si on regarde sur une carrière.

Il est clair qu'ils veulent défendre une position qui ne peut plus l'être et mieux vaut préparer cette échéance.

Il ne faut pas oublier que ces assurances refusaient systématiquement toute personnes présentant des problêmes de santé.

La seule chose que l'on devrait prévoir c'est la possibilité de choisir entre la Lamal ( très chère j'en conviens mais remboursant quand même largement ) en la CMU

Ils oublient de préciser que certains s'amusent à Monsieur qui travaille en Suisse et est affilié à une de ces caisses, et Madame qui travaille à temps très partiel et est de ce fait assuré avec tous les enfants automatiquement à la Sécu .
C'est ce que l'on appelle vouloir le pain le beurre et l'argent du beurre et pourquoi pas la crémière.

Ce combat ne va pas vous rendre populaire mais les échéances sont actées alors autant prévoir
Et dire la vérité est souvent une sanction pour un politique mais l'avenir .........


Meilleures salutations.

Écrit par : bruno | mercredi, 13 juin 2012

Bonsoir,

Pour ma part je pense que le problème est pris à rebours.

L'égalitarisme français que vous soutenez n'a d'égal que le nivellement par le bas qu'il engendre. Je m'explique:

Les 13% retenus sur les salaires de nos amis frontaliers partiront directement à l'état centralisateur français pour combler le trou d'une sécurité sociale à bout de souffle. Du point de vu national cette manne ne servira qu'à repousser l'échéance d'une réforme indispensable de notre sécurité sociale. Comme d'hab en France, on augmente les impôts au lieu de diminuer les dépenses. Intérêt de la solution: Néant

Ces mêmes 13% ne seront plus disponible sur notre territoire. Par leur consommation les frontaliers entretiennent la richesse de la région, les créations d'emplois, etc (même s'il y a des effets pervers, c'est sûr). D'ailleurs n'oublions pas que Paris récupère la TVA sur tous les biens consommés, ceux des frontaliers y compris.

Bref, cotiser auprès de la sécu n'améliorera pas la situation de l'état et dégradera certainement les performances économique de notre bassin de vie.

D'ailleurs, en parlant d'équité, pourquoi ne pas orienter les fonds frontaliers vers Paris ? Qu'en pensez-vous ? Finalement le problème est identique, non ? C'est une exception aussi....tout comme le droit local d'Alsace et de Moselle....

Prélever une région riche n'a jamais donner moins de régions pauvres ni des gens mieux soignés, tout au plus une région pauvre de plus....

Cordialement

Écrit par : Guillaume D. | mercredi, 13 juin 2012

Bonjour Guillaume,

Un jour vous aussi vous serez gravement malade. Nous le serons tous. Ce jour là, les assurances privées ne voudront plus de vous. Vous coûterez trop cher. Vos primes augmenteront - elles augmentent avec l'âge. Vous perdrez votre emploi. Vous ne serez plus frontalier... et votre discours changera au sujet de la solidarité national envers les malades. Mais voilà, cette solidarité que vous réclamerez demain, il faut la financer dès aujourd'hui.

Pour le reste vous avez raison. La sécu doit être équilibrée par ailleurs indépendament de la question frontalière. Nous devrons tôt ou tard nous poser la question de ce qui relève de la solidarité santé et ce qui n'en relève pas (thermalisme par exemple).

Ce que j'énonce c'est simplement que la position défendue par le groupement des frontaliers et reprise simplement sur la façade par les candidats, n'a pas la moindre chance d'aboutir. 6 mois de rab tout au plus... et ensuite.. et ensuite et bien ce sont les frontaliers qui en feront les frais car non seulement ils paieront comme tout le monde, mais eux ne pourront pas être soignés comme tout le monde. Simplement parce qu'au lieu de préparer l'échéance, le groupement et ces élus de façade auront vainement consacré leur énergie à repousser l'échéance.

Je me permets également de souligner l'effet que peu avoir cette position sur les tensions sociales en cours et dont pâtissent les frontaliers. La position du groupement est de nature à exaxerber ces tensions sociales en demandant qu'une exception soit prolongée. Les habitants de part et d'autre de la frontière qui paient plein pot la solidarité santé ne peuvent pas comprendre une telle position.
Bien cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | jeudi, 14 juin 2012

Bonsoir,

Je vous remercie de me prédire un si funeste destin.

La solidarité est un pilier de la république, certes.

Cependant cette solidarité pourrait être financée par des solutions innovantes ne péjorant pas la qualité de vie et la richesse de toute une région. Le fameux égalitarisme...

Bref, je pense que les frontaliers n'auraient rien contre participer à l'effort national au travers d'une cotisation raisonnable. Reste à définir ce raisonnable....et convaincre les citoyens helvètes qui auraient encore moins envie de se déclarer en mairie.

Laisser le droit d'option et prélever quelques pour-cents n'aurait rien d'aberrant. La sécu et l'état seraient contents, et la région frontalière nous en remercierait.

Mais bon, l'état cherche des sous et les problématiques locales ne le concerne pas. Quant à notre nouvelle marionnette qui nous sert de députée, ne comptons pas sur elle pour défendre quoique ce soit. Vu le peu de considérations que Birraux et consorts accordent à la Suisse voisine....

Pour conclure, je suis d'accord avec vous, le GTE n'a rien préparé à part des arguments pour espérer repousser l'échéance. (Des propositions Mr Charrat?)

Cordialement

Écrit par : Guillaume D. | lundi, 18 juin 2012

monsieur,
j'aimerais vous poser une question,étes vous du méme bord que monsieur blocher,qui lui aussi mais le l'autre coté de la frontiére aime jeter de l'huile sur le feux,et ce fait une joie d'entretenir la haine envers les frontaliers,quel intérét trouvez vous à monter les français les un contre les autre,peut étre simplement de la jalousie,il est vraie que nous autre frontaliers sommes des nantis par rapport au salarié français,4 semaines de vacances contre 5,nous pouvons étre licencier du jour au lendemain et ce sans indemnité de licenciement,42h de travail contre 35h,la haine aussi bien de la part de nos "amis suisse",que de la part de nos concitoyens,avec en prime des gens comme vous,qui ne font en fait que de la démagogie.
veuillez agréer mes salutations.

Écrit par : desvignes frédéric | lundi, 18 juin 2012

Ce n'est pas avec de tels écrits que ma conception des hommes politiques va s'améliorer (en référence au texte initial). Je crois que le mot "lamentable" s'applique parfaitement à vos invectives. Aucune réserve, aucune information de fond.

Quid des différences de traitements entre les assurances frontalières existantes et la CMU? Quid des différences de traitements entre la CMU et la sécurité sociale "standard"? Si payer plus pour avoir moins vous trouver cela être juste votre notion de l'égalité doit également être déséquilibrée. Je me demande même si solidarité ne serait pas synonyme de spolier dans votre vocabulaire ... Je suis même effaré de lire "centriste" dans votre présentation. Etant centriste j'ai du mal à me reconnaitre dans votre billet.

Cordialement,
S. Gestin

Écrit par : Stevens Gestin | lundi, 18 juin 2012

bonjour,

d"accord pour que les frontaliers soient assurés a la securite sociale.

Écrit par : vuetaz | mercredi, 20 juin 2012

Bonjour,
En tant que travailleur suisse et résidant français, je me retrouve catégorisé bien malgré moi comme « frontalier » (terme péjoratif du côté helvète) car ayant fait le choix à mon arrivée dans la région de résider en France, à l’inverse de presque tous mes collègues, heureux genevois. Lorsque mon médecin (que je ne vois jamais) m’a annoncé que nous allions être assujettis à la CMU je dois avouer que je suis tombé des nues ; et lorsque j’ai calculé ce que nous devrions payer, j’ai eu peur (et encore maintenant). Je me suis alors demandé comment allaient être traités un belge travaillant et résidant en Suisse, une écossaise ou une américaine travaillant en Suisse et résidant en France… Autant de situations différentes qui créent cette diversité que l’ancien maire de Tulles veut faire accepter tout en la supprimant (?) sous un principe d’égalité...
Même si je suis d’accord sur le principe de solidarité qui pourra nous être fort confortable le moment venu, cette indexation aux revenus me parait démesurée, car selon mes calculs, à niveau d’assurance équivalent, cela ne coûterait pas 3 fois mais entre 4 et 5 fois plus cher (en comptant la mutuelle complémentaire). Je trouvais déjà mon assurance privée hors de prix au regard de son utilisation, mais là… Pour tout dire, je ne pense pas pouvoir assumer cette charge supplémentaire.
Maintenant, si on veut plus d’égalité, il faudrait regarder la situation dans son ensemble et peut-être aussi se pencher sur le cas des retraites, car si la retraite par répartition française garantie des revenus corrects pour nos vieux jours, quelque soit le temps de vie restant, ce n’est pas le cas du travailleur suisse qui doit cotiser, sur son salaire, auprès de caisses de retraites complémentaires pour aspirer à une retraite décente. Que compter vous faire pour palier à cette injustice ? Car certes de premier abord le frontalier gagne plus qu’un travailleur français de la région, mais qu’en est-il comparativement à un travailleur parisien ? Tout comptes fait, c’est équivalent (comparatif fait avec mon collègue de Paris effectuant le même métier). La seule grosse différence qui n’est pas visible de prime abord, ce sont les risques qui pèsent sur le frontalier : risque politique et risque de change / inflation. Le risque politique a déjà été évoqué, la Suisse pouvant fermer ces frontières sous la pression montante des mouvements politiques populistes galvanisés par la crise européenne. Le risque de change qui, s’il a l’air plutôt favorable en ce moment (gros bémol détaillé plus loin) ne l’est pas tout le temps. Si aujourd’hui les frontaliers sont jalousés dû au taux de change favorable de 1.20, personne ne les a plaint lorsque ce dernier passait de 1.40 à 1.65 (18% de revenus en moins). Le gros bémol vient du fait que lorsque un frontalier, rémunéré en CHF veut emprunter auprès d’une banque, celle-ci, pour ne pas prendre le risque de change mentionné juste avant, prêtera en CHF. Ce qui fait qu’aujourd’hui, le taux de change ayant bien bougé, certaines personnes ayant emprunté pour l’acquisition de leur résidence principale (dont je fais partie) se retrouvent, même après plusieurs années de remboursement de leur emprunt et un apport de 20%, avec un capital restant dû supérieur à la valeur de leur bien immobilier !!! Je vous laisse le soin d’imaginer les conséquences en cas de perte d’emploi…
Bref, le salarié frontalier ne peut pas être assimilé à un salarié français ni à un salarié suisse, et il y a une multitude de cas différents encore. Tenter d’égaliser les différences que l’on constate en regardant le monde à travers un trou de serrure ne fait qu’augmenter les inégalités. Et si on veut vraiment corriger les inégalités, il faut toutes les corriger. Ce qui reviendrait au final à ce que les français travaillent en France et les suisses habitent en Suisse.

Écrit par : Minouche | mercredi, 20 juin 2012

heureusement que les frontaliers paient moins cher cela mets en évidence la mauvaise gestion de la sécu .
les assurances privées ne paient pas pour toutes les personnes venant se faire soigner ou operer en france sans avoir cotisé
voir le beaupere de ma voisine malgache pas un centimes cotisés la sécu de l'armée est excédentaire depuis toujours bizzare non.
jamais travaillé en france et opéré au frais de las sécu d'un quadruple pontage coronarien combien sont 'ils dans ce cas. les frontaliers ont le plus bas taux d'absentéisme comparé aux salariés français et on doit avoir le choix de son assurance le non choix c'est pour la corée di nord ou la chine
quand au cinseiller générale il faudrait supprimer leur indemnités comme aux sénateurs et députés
usa 100 sénateurs- 435 représentants (députés) 310 millions habitants
france 348 sénateurs- 577 députés- 65 millions habitants chercher l'erreur.
sans compter le palace de la région à lyon et le tout a nos frais quand a veillard il représente un parti fini.quans a moisi la france m'emmerde a tous niveaux je peus aller vivre en suisse ce que je ferais a partir du 1er septembre. le nivellement par le bas cela suffit

Écrit par : peller | mercredi, 20 juin 2012

Trahison ?

Les travailleurs frontaliers font gagner beaucoup d'argent à la France. Pensez donc, ils font rentrer des devises, ils sont l'antithèse de l'évasion fiscale.
En plus, 1400000 frontaliers = 1400000 travailleurs de moins en France, et sans doute autant de chômeurs en moins.

Et en remerciement on propose la CMU ? Ce n'est pas la solidarité qui pose problème mais c'est, malgré tous ces efforts, d'être au minimum social. Drôle de gratitude à ceux qui enrichissent la France.

Écrit par : Hilaire | mercredi, 20 juin 2012

Tout au long de ma carrière, j'ai pu parfois apprécier le rôle du Groupement des frontaliers, mais un bémol d'importance sur son indépendance, ex :
Son dernier No , article sur la sortie du capital qui ne peut être que celui d'un représentant des rentes genevoises et qui incite bien entendu à placer son argent chez eux sans expliquer les avantages de la rente 2ème pilier !
D'accord pour un tel article mais en l'encadrant comme article publicitaire, se serait la moindre des choses.

Écrit par : Michel | jeudi, 21 juin 2012

Dites moi monsieur vielliard : pensez vous que c'est plus normal des frontaliers qui paient la cmu que les autres assurés parce qu'ils travaillent en suisse? Ils ne profitent pas des cotisations des autres assurés cmu puisqu'ils paient une assurance pour leurs soins. Sans oublier que certains se font soigner en suisse parce qu'ancien résident suisse (et c mon cas). Est-ce aux frontaliers qui ont une assurance privée de trinquer parce que les assurances ne leur font pas payer plus cher ? Réfléchissez un peu svp !!!

Écrit par : sclerc | jeudi, 21 juin 2012

Petit rappel pour Mr Vieillard: la cotisation à la sécurité sociale est bien de 13.55%du salaire, la part supporter par le salarie sur son salaire brut n'est que de 0.75%. Donc pour quelqu'un gagnant 3000 € brut par mois, l'assurance maladie ne lui coute que 22.5 par mois.
Connaissez vous beaucoup de frontalier qui paye moins que ca ?
Donc declarer que les frontaliers payent 3 fois moins que les salaries francais peut s apparenter a 2 choses:
- soit de l ignorance (mais au vue du parcours de Mr Vieillard, cela me parait peut probable)
- soit à de la demagogie de la part d'un elu qui essaye de recuperer les voix des "mecontents des frontaliers". Autrement dit qui adopte la meme politique que l'extreme droite a monter les francais les uns contre les autres.
Mais dans les 2 cas cela est dangereux et de mauvais gout.

Au final, un frontalier va donc payer 10 fois ce qu un salarie francais paye pour avoir droit a la CMU. Comment peut on justifie un tel ecart ?

Écrit par : guillaume | vendredi, 22 juin 2012

Bonjour Guillaume,

Merci de rappeler qu'effectivement les salariés en euros paient 13,55% soit de manière directe soit via la cotisation employeur.. ce qui dans les deux cas revient à une perte sur la rémunération brute. Car l'employeur raisonne en coût salarial total.

Je pense tout à fait comme vous qu'il est urgent de maintenir une cohésion sociale dans notre région. Cela suppose de rétablir une certaine équité. La position du groupement des frontaliers tend au contraire à attiser les tensions que vous dénoncez à juste titre.

D'où vient cette très grande disparité de cotisation ? Tout simplement du fait que les assureurs privés ont peu de malades graves et de longue durée à charge. Cela se fait notamment au travers des questionnaires de santé et tout simplement parce que les frontaliers étant des actifs.. il y a peu de retraités.. et peu de malades graves de longues durées.

Un jour, comme tout le monde, vous serez frappé par une maladie grave. Ce jour là, vous aurez besoin d'un sécurité sociale qui fonctionne. Il faut y contribuer comme tous les autres habitants.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (St Julien en Genevois) | lundi, 25 juin 2012

Mais ce jour la, l'assurance privée de Monsieur lui suggèrera gentiment de basculer à la sécu. Il coutera alors un bras à la solidarité nationale sans jamais avoir cotisé.

En effet, de nombreux assureurs privés peu scrupuleux n'hésite pas à renvoyer à la sécu cancéreux et autres sidatiques après s'être enrichis sur leurs cotisations alors qu'ils étaient bien portants.

Quelle est la solution alors? Le libre choix? Imposer la sécu à tous les frontaliers?

Soyons réalistes, l'obligation d'affiliation à la sécu est irréalisable. Par contre le choix de passer au privé doit être assumé autant par l'assuré que par l'assureur.

1.Un frontalier qui choisit de ne pas s'acquitter de la solidarité nationale doit renoncer à cette solidarité de manière définitive.

Sinon, c'est trop facile.

2. Un assureur qui prend les cotisations d'un frontalier devrait avoir L'OBLIGATION de garder son assuré même quand celui-ci déclenche une maladie grave.

Sinon, c'est trop facile.

Un dernier mot. Je suis quand même étonné des réactions des socialistes savoyards. Leur défense des privilèges est troublante et difficile à comprendre. Peut-être parce qu'ils sont en majorité salariés chez nos voisins suisses et bénéficient par la du système? Ce n'est qu'une hypothèse...

Écrit par : Jérémie | mercredi, 11 juillet 2012

Les commentaires sont fermés.