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jeudi, 23 janvier 2014
Le Grand Genève de la santé commence enfin !
L'appellation Grand Genève a suscité beaucoup de réactions. Souvent négatives. Pourtant, quelques mois plus tard, je suis impressionné à quel point il a marqué les esprits bien au delà des frontières de l'agglomération. Depuis que nous avons eu collectivement le courage de nommer notre agglomération, celle-ci est devenue visible de Berne, d'Annecy, de Lyon et de Paris. Les avancées se multiplient.
Dernière en date : l'ouverture de l'accès aux soins en Suisse pour les assurés sociaux français. Voilà 40 ans que des parlementaires tentaient vainement d'obtenir de maigres avancées. Des milliers d'heures de réunionite pour obtenir des avancées millimétriques.
Du jour au lendemain, le Gouvernement français a pris conscience que nous vivons dans une agglomération et que cette dernière doit fonctionner comme toutes les agglomérations malgré la frontière qui la traverse. C'est une sorte de chute du mur de Berlin de la santé dans notre agglomération. Certes la décision du Gouvernement est une simple application des traités existants, certes depuis deux ans, la décision d'ouverture de l'accès au soin en Suisse me semble tout aussi inévitable que la fin du système particulier de l'assurance privée des frontaliers. Mais tout de même, aussi inévitable qu'elle soit cette avancée est magistrale !
Tous les assurés sociaux français de la zone frontalière pourront choisir leur médecin traitant n'importe où dans l'agglomération. Même pour les soins programmés, les assurés sociaux pourront être soignés en Suisse lorsqu'il n'y a pas d'offre équivalente sur sol français. Pendant 40 ans, il n'y a pratiquement eu aucune avancée sur l'idée d'une organisation des soins à l'échelle de notre agglomération binationale... et en 24 heures nous avons pratiquement rattrapé 40 ans de retard !
Il reste encore beaucoup à faire dans les prochains mois :
- définir les modalités pratiques pour désigner un médecin traitant en suisse,
- définir les modalités pratiques de remboursement,
- faire fonctionner les systèmes d'informations de manière fluide,
- définir les bases de remboursement,
- mettre en place des systèmes de tiers payants et tiers garant par delà la frontière.
Il ne reste que 4 mois pour régler tous ces problèmes opérationnels. C'est insuffisant. Il y aura de nombreuses difficultés pratiques dans les premiers mois. Des patients en seront pénalisés dès le mois de juin. La responsabilité de ces retards est partagée entre les parlementaires irresponsables qui ont défendu des positions intenables contre des lois qu'ils avaient eux même votées, les associations "jusque-boutistes" et leS gouvernementS français qui auraient pu prendre ces décisions inévitables depuis 7 ans !
La question du tarif appliqué au frontalier se posera tôt ou tard. Actuellement les frontaliers paient un tarif très nettement plus élevé que celui que paient les contribuables résidents - les frontaliers sont pourtant aussi des contribuables du canton auquel ils paient 800 millions de CHF d'impôts à la source. Cela s'explique par le fait que le canton ne finance les HUG que sur la base de sa population résidente et pas sur la base des contribuables du canton. Soit ces tarifs sont maintenus et le reste à charge sera trop élevé pour les frontaliers : ces derniers choisiraient alors d'être soignés en France et les HUG perdraient cette activité. A l'opposé, si les HUG décident à l'avenir d'appliquer le même tarif à tous les contribuables du canton, ils resteraient compétitifs et auraient une chance de conserver cette activité transfrontalière. Il me semble que l'intérêt de tous est dans l'uniformisation des tarifs pour tous les contribuables du canton.
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mardi, 21 janvier 2014
Contre l'augmentation des impôts sur les mutations en Haute-Savoie
La loi de finance pour 2014 a instauré la possibilité pour les départements d'augmenter les droits de mutation de 3,8% à 4,5% pour une période de 2 ans à compter du 1er mars 2014. Les droits de mutation ce sont les impôts que paient, via leur notaire, les personnes qui acquièrent un logement.
Par ailleurs, la même loi de finance instaure une péréquation supplémentaire sur les droits de mutation. Une péréquation est un système par lequel les départements les plus aisés redonne une partie de leurs recettes à ceux qui le sont moins. Les droits de mutation sont une ressource importante des départements. Dans certains départements, comme le nôtre, il y a beaucoup d'activité immobilière et donc beaucoup de recettes sur les droits de mutations. Dans d'autres départements, il y a moins d'activité immobilière. Pourtant ces derniers n'ont pas moins de charges et en particulier dans le domaine sociale qui représente la moitié des missions des Conseils Généraux. Il y a donc du sens à renforcer la péréquation sur les droits de mutation. La Haute-Savoie doit contribuer à cette péréquation à hauteur de 10 millions d'euros.
Certains Conseillers Généraux estiment qu'il est donc légitime que ces 10 millions d'euros soient compensés par une augmentation des taux des droits de mutation au détriment des habitants, ce qui représentent une augmentation de +0,35% environ du coût de la transaction. D'autres estiment que le département doit aller au maximum du taux autorisé c'est à dire +0,75%. En particulier les Conseillers Généraux des stations de montagne où une proportion très importante des acquéreurs sont des résidents secondaires. Une situation qu'on ne peut cependant pas généraliser à l'ensemble du département.
Tous les Conseils Généraux doivent se prononcer dans les prochains jours : une majorité augmentera les taux au niveau maximal autorisé par la loi. Le département de la Haute-Savoie décidera cela lors de sa prochaine séance publique lundi prochain. Les groupes politiques sont très partagés entre les trois possibilités : aucune augmentation, une augmentation de +9% (de 3,8% à 4,15%) ou une augmentation de +18% (de 3,8% à 4,5%).
Je suis fermement opposé à toute augmentation d'impôts :
1) Le niveau des prélèvements obligatoires en France a atteint un sommet qui est désormais infranchissable. Il pénalise déjà l'activité économique, l'emploi et la compétitivité. L'Etat a fait beaucoup d'effort sur son propre budget ces dernières années - il devra en faire beaucoup encore. Il est temps que les collectivités locales (et les budgets sociaux) fassent aussi leur part du chemin. Il me semble insupportable de prendre dans la poche des citoyens avec autant de facilité. Les droits de mutation sont certes moins visibles pour les habitants car chacun y passe les uns après les autres : mais c'est bien un impôts, son montant est déjà colossal, le département a déjà augmenté le coût des transactions sur le neuf avec la nouvelle taxe d'aménagement qu'il a fixé à son taux maximal et tôt ou tard, tout le monde y passera une, deux, trois ou quatre fois dans sa vie.
2) Le marché de l'immobilier en Haute-Savoie n'a franchement pas besoin de cela. Les agents immobiliers n'ont pas vu de clients depuis 3 mois. Les acheteurs sont déjà étranglés par le niveau des prix. La proportion de primo-accédant parmi les acheteurs a déjà baissé de 40%/50% il y a quelques années à moins de 30% actuellement. Lorsqu'on atteint de tels montants sur l'immobilier chaque euro compte. Surtout sur des droits qui ne sont pas financés par les banques. Augmenter encore les droits de mutation c'est prendre un risque de chute de l'immobilier. Autant il est nécessaire que les prix refluent, autant il est important qu'ils le fassent dans la durée pour éviter ces chantiers qui ne se termine jamais, ces entreprises qui font faillite, ces ouvriers au chômage. Augmenter les droits de mutation c'est prendre le risque d'un effondrement brutal de tout un pan de l'activité économique haut-savoyarde. Instaurer cette augmentation de taxe pour seulement deux ans, c'est prendre le risque que nombreuses transactions soient gelées pendant deux ans. Les professionnels de l'immobilier (agents immobiliers, notaires, promoteurs, banquiers) n'ont à ce jour pas été consultés sur les conséquences d'une telle décision. Ils sont pourtant au contact direct des acheteurs et des vendeurs.
3) Cette taxe doit être la même pour toutes les générations. Comment comprendre que ceux qui sont acheté il y a quelques années paieraient 3,8%, ceux qui achèteront dans les prochains mois 4,5% et ceux qui achèteront dans plus de 2 ans paieront à nouveau 3,8%. Pourquoi pénaliser aussi fortement les jeunes ménages d'aujourd'hui par rapport à ceux d'hier et ceux de demain ? Pour être acceptable, un impôt doit être juste. Pour qu'un impôt tel que celui là soit juste, il doit être stable dans le temps. Pour le vote de décisions telles que celle là, on peut regretter qu'il n'y ait parmi nous au conseil général aucun représentant de la moitié des Haut-Savoyards qui ont moins de 40 ans !
4) Le département doit tout de même financer les 10 millions d'euros de péréquation. Il y a pour cela de très nombreuses pistes. Nous sommes en Haute-Savoie ! Première suggestion, que le département prennent des initiatives pour informer et communiquer auprès des 20 000 résidents non déclarés qui représentent un manque à gagner de 40 millions d'euros pour les collectivités françaises dont près de 20 millions pour le département de la Haute-Savoie. En particulier la réalisation d'un dépliant sous plastique que les communes pourraient déposer sur les voitures immatriculées en Suisse et stationnant de nuit qui informe des risques d'une non déclaration et des modalités pratiques de régularisation. J'ai fait cette proposition à de multiples reprises au Conseil Général et à l'ARC. Les élus de gauche m'ont répondu "on est pas là pour stigmatiser" (bien sûr, mais quel est le rapport ?) les élus de droite m'ont répondu "on est pas là pour faire du flicage" (bien sûr, mais quel est le rapport ?). Comment accepter que ceux qui paient déjà des impôts en paient plus tant que les collectivités ne s'assurent pas que chacun contribue équitablement aux budgets publics ?
5) Cette seule proposition suffirait à combler le manque à gagner de la péréquation pour le département. Pourtant, de multiples autres propositions pourraient être faites, sur les priorités politiques du département, sur la manière de décider des investissements, sur leur phasage. En ayant le courage d'affirmer une vision sur l'aménagement du territoire en Haute-Savoie, le département pourrait s'assurer d'éviter une explosion des coûts publics de réseaux (électricité, télécommunications, eau, assainissement, mais aussi voirie, transports publics, distribution...).
Nous autres élus locaux, devons aussi montrer l'exemple de la réduction de la dépense publique sur ce qui est strictement nécessaire. Ce que font les ménages depuis maintenant de nombreuses années.
08:49 | Commentaires (1) | |
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