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jeudi, 30 avril 2015

Pour un débat public entre adultes responsables

Le débat public en France est à un niveau affligeant. Trop d'élus, de syndicalistes ou de responsables associatifs se complaisent dans une totale infantilisation irresponsable plutôt que d'avoir le courage de la responsabilité. Pour les décideurs cette infantilisation est bien pratique. Elle permet de s'affranchir du travail d'écoute : il devient inutile de perdre du temps à écouter des irresponsables. Malheureusement, c'est tout le pays qui perd avec cette attitude généralisée de déresponsabilisation infantilisante : ensemble nous pourrions construire des solutions plus pertinentes et plus efficaces.

On l'observe à l'échelle nationale lorsque des parlementaires UMP reprochent au gouvernement socialiste de faire des économies de dépenses. Pourtant, chacun connait la situation budgétaire et l'endettement de la France. Le retour aux équilibres publics devrait faire l'objet d'un consensus généralisé de tous ceux qui estiment que la stabilité de la France exige le retour aux équilibres budgétaires. Loin de cela, les députés UMP dénoncent partout les économies socialistes.... et dans les minorités municipales socialistes, certains dénoncent des mesures d'économies rendues nécessaires par les baisses de dotation décidées par le gouvernement socialiste. Soyez adultes, vous n'en serez que plus crédibles.

On peut aussi s'étonner lorsqu'une association de parents d'élèves crie au scandale et tente sans succès une mobilisation générale de la ville contre la contribution des familles qui gagnent plus de 2000 euros par mois aux coûts de l'accueil périscolaire. Une contribution très partielle puisqu'elle ne couvre que le tiers des coûts du service. L'essentiel du coût reste supporté par les contribuables, dont une partie d'entre eux ont à peine les moyens de vivre et n'ont pas d'enfants dans les écoles. Bien sûr, personne ne s'attend à ce que les parents soient heureux de payer plus. Bien sûr personne ne s'attend à ce qu'ils soutiennent une telle mesure. Mais mesurent-ils le discrédit qu'ils font porter à leur propre cause aux yeux de tous les contribuables de la commune en faisant de ce sujet une révolte ? On peut s'étonner de la disproportion des moyens de protestation mis en œuvre par cette association de parents d'élèves. Des moyens de protestation qui n'ont pas été mis en œuvre depuis 15 ans alors que la commune n'a toujours pas construit une salle de classe supplémentaire, alors que la commune a toujours refusé de revoir sa carte scolaire pour assurer une meilleure mixité sociale, alors que la commune transporte toujours les enfants de maternelle pour aller à la cantine, alors que la commune a perdu en route quelques enfants lors de la mise en place des rythmes scolaires. Est-on dans le dialogue entre adultes responsables ou dans l'activisme partisan ? Bien sûr, l'association de parents d'élève ne fait aucune proposition pour alléger le poids financier qui pèse sur les contribuables de St Julien ni pour réduire les coûts publics colossaux des inscriptions de confort (36000 euros par an pour les contribuables de St Julien). Elle se contente de protester c'est plus facile que de proposer.

Hier matin, j'ai découvert avec surprise qu'une société savante de St Julien comparait la destruction malheureusement nécessaire du pont Manéra aux destructions gratuites de patrimoine mondial de l'humanité par les terroristes de DAECH. Il fallait oser ! 9 alternatives ont été étudiées. Toutes sont irréalisables pour des raisons écologiques, pratiques ou techniques. La municipalité a du se résoudre à la décision de la destruction du pont Manéra faute d'alternative. Nous avons consulté des spécialistes qui ont relevé que a) rares sont ceux qui connaissent ce pont et ont eu l'opportunité de le voir depuis 40 ans, b) son architecture est banale. Nous proposons de le documenter, de le scanner, de le nettoyer, de le photographier, de l'archiver et de reconstruire son arche pour un surcoût total de 300 000 euros pour les St Juliennois. La Salévienne ne fait pas de contre proposition. Ou tout au plus celle de maintenir le pont pour en faire un axe de mobilité douce... un axe qui serait perché à 7 mètres de hauteur au dessus de la route, qui nécessiterait des pentes inaccessibles et qui se heurterai en cul de sac sur une voie ferrée ! Bien sûr, une société savante d'histoire est au dessus de telles considérations pratiques. Une société savante se préoccupe peu du temps de parcours d'une ambulance pour rejoindre l'hôpital de St Julien à partir de l'entrée de ville. Une société savante se préoccupe peu des problèmes d'accessibilité de la ville que rencontre ses habitants et ses usagers matins, midis et soirs. Elle se contente de protester contre la destruction d'un pont que nous aurions, comme elle, souhaité pouvoir conserver. Bien sûr, personne ne s'attend à ce que des passionnés de patrimoine soutiennent un projet qui oblige à détruire un vieux pont, mais au minimum, et par respect de l'histoire, pourraient-ils éviter de comparer un projet utile qui contraint à une destruction regrettable à des destructions gratuites de patrimoine mondial de l'humanité !

Pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, chacun devra y mettre un peu du sien dans la recherche de solutions collectives. Cela suppose qu'on sorte des dialogues de sourd et que chacun prenne en compte aussi les contraintes des autres au delà de son seul nombril. Si chacun se comporte de manière irresponsable et infantile, alors les décideurs continueront d'être libres de décider tous seuls. D'assumer seuls la tâche de la responsabilité, mais seuls, ils seront forcément moins efficaces et moins pertinents.

Nous souhaitons au contraire associer chacun, responsabiliser chacun. Nous souhaitons informer chacun. Pour être libres, il faut être responsables.

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dimanche, 12 avril 2015

St Julien à l'heure des économies nécessaires

Le Conseil Municipal a voté le budget de la commune pour 2015. Un budget qui a été construit avec sérieux, mais qui n'est pas satisfaisant car il ne laisse aucune place à l'imprévu et a nécessité de réduire les investissements pourtant nécessaires dans une commune en forte croissance.

Depuis plusieurs années, la commune a mis en place de nombreux services supplémentaires pour les habitants : les activités périscolaires liés à la mise en place des nouveaux rythmes scolaires (+100'000 euros en 2015), l'espace Part'âges (+170'000 euros) ou encore de nombreuses places en crèches supplémentaires (+120'000 euros).

Dans le même temps, les dotations de l'état ont baissé de -350'000 euros en 2015 et baisseront à nouveau du même montant en 2016 et en 2017. Une situation comparable à ce qui se passe dans toutes les autres communes de France. A cela s'ajoute une situation particulière pour les communes frontalières : la contribution de St Julien à la péréquation entre les communes a augmenté de 120 000 euros en 2015 et continuera d'augmenter en 2016 et 2017. Enfin, et cela est spécifique à St Julien, les recettes communales liées au casino continuent de baisser conduisant à une perte de recette de l'ordre de 100'000 à 150'000 euros par an depuis plusieurs années.

Dans le même temps, la précédente équipe municipale a déjà utilisé toute la capacité d'endettement de la commune. La dette communale est ainsi passée de 2 millions d'euros en 2001 à 16,6 millions d'euros au 1er janvier 2015 pour financer notamment l'Arande, la Paguette et la MIEFF. L'emprunt ne pourra donc contribuer aux financements de nos investissements que de manière marginale à la mesure de nos remboursements annuels soit environ 1 million d'euros par an.

Tout cela ne poserait aucun problème si St Julien avait déjà réalisé tous les investissements nécessaires. Mais la croissance démographique vertigineuse de la commune nous oblige à réaliser des investissements importants. En particulier rattraper le retard dans la construction de salles de classe : aucune salle n'a été construite en 15 ans alors que 8 classes étaient ouvertes !?! Nous devrons par ailleurs investir dans des aménagements pour améliorer notre mobilité : entrée ouest, entrée sud, pôle d'échange multimodale, tram de St Julien.

Pour faire face aux baisses des recettes de la commune, reconstituer les équilibres budgétaires et dégager les financements nécessaires à nos investissements, St Julien doit réduire ses dépenses de fonctionnement de 20% pour n'avoir à réduire ses investissements "que" de 50% ! Concrètement, nous devons dès 2016 faire 3 millions d'euros d'économies sur un budget communal de fonctionnement de 17 millions.

Il s'agit là d'un travail considérable. D'un changement d'époque. Nous devrons inévitablement supprimer certains des services que nous rendons actuellement aux habitants afin de revenir au niveau des dépenses de la commune en 2011. Nous devrons repenser la manière dont nous rendons certains des services municipaux pour plus d'efficacité. Nous devrons retarder certains projets. En redimensionner d'autres.

Contrairement à la précédente équipe, nous refusons d'avoir recours à des augmentations d'impôts pour les habitants car les taux d'impositions en France sont déjà parmi les plus élevés. Par ailleurs, ces augmentations s'appliqueraient aussi aux habitants qui ont des revenus en euros, qui font tourner nos entreprises et nos services publics et qui ont tant de mal à vivre dans notre commune.

Dès l'an dernier nous avons engagé des actions importantes pour inciter les faux résidents secondaires à régulariser leur situation. Cela a permis d'augmenter les fonds frontaliers de +700'000 euros. Nous continuons cet effort avec l'instauration d'une surtaxe de +20% pour les résidents secondaires et l'instauration d'une tarification au coût réel des services publics pour les résidents secondaires. Nous continuerons d'informer les résidents secondaires de leurs obligations et les encourageons fortement, dans leur propre intérêt à se mettre en règle avec les lois de leur pays d'accueil.

Le Conseil Municipal a aussi décidé de demander une contribution plus importante aux usagers des services publics. Nous avons observé que la gratuité des activités périscolaires conduit certaines familles à s'inscrire sans venir. Cela peut représenter une dépense publique inutile qui monte jusqu'à 20% du coût du service (soit 35'000 euros de vos impôts dépensés inutilement). Afin de responsabiliser les usagers, nous instaurons une tarification des activités périscolaires représentant 30% du coût du service le solde étant payé par le contribuable. L'ensemble des tarifs des services publics municipaux a été revu avec pour objectif d'avoir une répartition des coûts plus équilibrée entre les usagers et les contribuables. Les revenus les plus faibles et les classes moyennes ont des tarifs stables ou en baisses. Les tarifs sont en revanche revus à la hausse pour les revenus au delà de 4000 euros par mois. Même pour les revenus au delà de 8000 euros par mois, les services restent subventionnés par les contribuables à hauteur de 20%.

Cet effort colossal devra être partagé par tous : habitants, associations, partenaires. Toutes les idées seront les bienvenues pour que les économies soient faites sur ce qui est superflu afin de mieux préserver l'essentiel.

 

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