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mardi, 14 février 2017

Libres et responsables de nettoyer les écuries d'augias de la République

Depuis quelques semaines, nous autres élus locaux sommes en colère. Nous consacrons énormément de temps au service de l'intérêt général. A titre personnel, je passe environ entre 45 à 65 heures par semaines au service des collectivités. Depuis que je me suis engagé dans l'action publique, mes revenus ont été divisés environ par trois. Je ne m'en plains pas, c'est un choix, que j'assume car je préfère travailler au service des gens qu'à des intérêts privés. Cependant, nous sommes interpellés par les affaires, comme l'affaire Fillon. Nous savons bien que sous couvert de "tous pourris", nous sommes inclus dans le même panier. La semaine dernière de passage sur un marché, un commerçant m'a interpelé "vous avez du courage à vous montrer aujourd'hui", pourtant qu'ai-je à voir avec l'affaire Fillon ?

Beaucoup de mes collègues affirment que nous n'avons rien à voir avec ces dérives. Je pense au contraire que nous les avons trop longtemps cautionnées par nos silences. Pas seulement nous élus locaux, mais aussi nous citoyens, journalistes et procureurs.

Je considère que nous sommes tous collectivement responsables de l'affaire Fillon et de nombreuses autres dérives. Faute d'avoir utilisé de notre liberté de nous informer, nous portons aussi une part de la responsabilité de ces dérives.

Qui parmi nous lis avec attention les rapports des cours des comptes et interpelle ses élus ? Qui parmi nous épluchent les comptes administratifs ? Qui adhère à une association de contribuables et demandes des comptes sur l'utilisation des fonds publics ? Qui exprime l'exigence de la transparence et veille à son application ? Qui parmi nous saisi la Commission d'Accès aux Documents Administratifs lorsque des documents qui devraient être publics ne le sont pas ? Qui demande à voir les rapports d'analyse des offres des marchés publics accessibles à tout citoyen ? Qui s'assure que les subventions sont attribuées en fonction d'intérêts généraux ? Qui milite pour la suppression des enveloppes parlementaires, héritage de pratiques féodales ?

Nous autres citoyens, élus locaux, journalistes, avons tous fait preuve de complaisance face à ces dérives.

Il est d'ailleurs hallucinant de constater que les errements de François Fillon qui datent d'il y a longtemps, n'avait fait l'objet d'aucune enquête, d'aucun citoyen, d'aucun parti politique, d'aucun média... et je dirai même d'aucune agence de services secrets français ou étranger qui aurait voulu vérifier les leviers de pression sur un premier ministre en exercice. Cela en dit long sur notre incapacité collective à contrôler l'utilisation des fonds publics.

Sommes nous réellement curieux et intéressés à faire table rase de ces dérives lorsque la presse s'en fait l'écho ? Ou comme les militants LR ces jours-ci, préférons-nous ne pas nous salir les mains dans le cambouis des écuries d'Augias de la République ?

A titre personnel, au sujet des marchés publics du Conseil Général ou de l'utilisation d'emplois publics pour la campagne, j'ai pu constater l'embarras de mes collègues Conseiller Généraux, d'élus locaux, du parquet et même de la presse locale qui préférais ignorer les faits plutôt que de s'en saisir. "Cachez ces dérives que je ne saurai voir". Je considère que nous sommes tous co-responsables de ces dérives lorsque, collectivement, élus, citoyens, procureurs, nous les tolérons par notre silence collectif gêné.

Pour ma part, je considère qu'un citoyen qui n'a jamais lu un rapport de la cour des comptes est aussi partiellement responsable de l'affaire Fillon. Un élu local qui n'a jamais demandé de comptes à ses sénateurs sur ses permanences, ses revenus et ses assistants parlementaires est aussi partiellement responsable de l'affaire Fillon. Un journaliste et un procureur qui n'ont jamais donné suite aux informations transmises sont aussi partiellement responsables de ces dérives.

Bien sûr, cette responsabilité collective partagée, n'exonère en rien ceux qui se sont rendus coupables de ces dérives.

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