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vendredi, 20 octobre 2017

La transparence et l'omerta en Haute-Savoie

La transparence figure parmi les valeurs importantes de notre équipe municipale. Elle guide notre action à de nombreux titres : le nombre important de réunions publiques de présentation des projets en amont de leur réalisation, l'association des comités de quartier et leur invitation au conseil municipal, la publication des ordres du jour et des notes de synthèse des conseils municipaux avant leur tenue, la publication sur notre site internet de toutes les données susceptibles d'intéresser le public et dont la publication ne nuit pas à l'intérêt général.

La transparence permet à chacun de comprendre, d'être associé aux décisions, de contrôler et de proposer. La transparence est une exigence dans la conduite de l'action publique car elle soumet les décisions au contrôle de tous. La transparence est surtout une garantie d'amélioration permanente. Elle permet d'identifier des erreurs et de les corriger. Elle permet aux citoyens de mieux s'impliquer. La transparence est un gage d'efficacité publique. Au pire, la transparence est inutile, mais elle n'est jamais néfaste.

A l'opposé, l'omerta conduit à ce que des dérives perdures. L'omerta empêche l'identification des problèmes et leur résolution. L'omerta interdit la prise de conscience collective. Elle infantilise les citoyens et l'opinion publique en les écartant des décisions publiques qui les concernent. En matière de marchés publics, d'utilisation des fonds publics autant que de harcèlement sexuel, l'omerta permets aux archaïsmes de perdurer et interdit le progrès. C'est la raison pour laquelle l'omerta est l'une des règles fondatrice des sociétés criminelles pour ne pas être soumis au jugement collectif.

Manifestement, il y a un choc culturel entre mon parcours professionnel dans des entreprises internationales à la culture anglo-saxone et les pratiques que je constate dans les vallées et les montagnes de Haute-Savoie. Aux Etats-Unis, on considère que la liberté d'expression est si importante au progrès de la société qu'il est préférable d'autoriser d'en dire trop que d'interdire de parler de certains sujets. C'est même l'objet du premier amendement de la constitution américaine.

En France à l'opposé, dans le cas de diffamation, contrairement à tous les autres délits, il y a une présomption de culpabilité. Il revient à l'accusé de prouver son innocence. La citation à comparaitre au tribunal correctionnel est automatique... contrairement aux accusations de meurtre ou de viol ou l'auteur est présumé innocent et sa comparution est soumise à l'appréciation d'un juge ou d'un procureur ! Bref, culturellement, celui qui parle est préjugé coupable. Au Conseil Général, je me souviens de collègues qui me demandaient de ne pas leur adresser les preuves des marchés publics faussés : ils préféraient ne pas savoir.

Mettre sur la place publique les faits dont j'ai été témoin n'a été ni facile, ni agréable : l'utilisation des moyens publics dans les campagnes électorales, les critères qui conduisent aux investissements et subventions publiques, la gravité et l'irresponsabilité de la pénurie de logements à Genève. Cela m'a même couté cher, puisque ma défense au tribunal correctionnel m'a couté plus de 10 000 euros de frais personnels pour un non lieu lié à une erreur de procédure alors que tout ce que j'ai dit est public, vérifiable et confirmé. Pourtant, cela est un préalable indispensable au changement des pratiques.

Mettre le citoyen face à ses responsabilités n'est pas agréable pour le citoyen non plus. Mais c'est indispensable pour que les problèmes soient résolus à son service.

Pourtant, il est des évidences qui militent pour la transparence plutôt que pour l'omerta : aucun problème ne se règle par le silence. Les diagnostics doivent être publics et partagés pour donner lieu ensuite à des changements. Aucun pouvoir ne change les pratiques qui le confortent sans qu'il n'y soit politiquement contraint par l'opinion publique. Alors, oui, je fais le choix de la transparence plutôt que celui de l'omerta.

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