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vendredi, 27 mai 2011

Les Cherpines : trop ou pas assez de garanties pour les communes ?

L'opposition des Verts sur les Cherpines se fondait sur l'argument principal suivant : quant à déclasser des terres agricoles autant construire plus de logements et moins de zones d'activité et d'espaces sportifs.

Dans la procédure genevoise, les communes ont un pouvoir de blocage exorbitant qui conduit le canton à des concessions pas moins exorbitantes. C'est avec ce pouvoir de blocage que Thônex s'oppose aux communaux d'Ambilly avec succès depuis maintenant 40 ans. C'est aussi ce pouvoir de blocage qui a conduit le canton à concéder autant d'espaces d'activité et de sport aux communes dans le projet des Cherpines.

J'ai été surpris de voir les Verts se féliciter de la majorité de NON aux Cherpines dans les communes concernées le soir du vote : on peut penser que les habitants des communes concernées n'ont pas voté NON pour exiger une plus grande densité comme les Verts mais plutôt qu'ils ne souhaitent pas d'urbanisation dans leur commune ! Manifestement le NON dans les communes concernées appelle pour l'avenir à des concessions encore plus importante au détriment de l'argumentation des Verts.

Dans le contexte législatif genevois les demandes des communes sur les Cherpines ne sont pas invraisemblables : Confignon a fait ces dernières années des efforts considérables en matière de construction de logements qui menacent ses équilibres financiers actuels. Pour financer les écoles et les espaces associatifs rendus nécessaires par ces logements, Confignon a besoin des recettes générées par une zone d'activité. Plan-les-Ouates aussi est l'une des rares communes vertueuse en matière de construction de logements. Cet effort est tel que Plan-les-Ouates est devenu une ville : à ce titre elle a besoin des équipements structurants d'une ville pour rester un lieu de vie et ne pas devenir une cité dortoir.

Tant que le droit cantonal concédera autant de pouvoirs aux communes en matière d'aménagement il sera nécessaire pour le canton de concéder des garanties aux communes au détriment de la souveraineté populaire cantonale qui exige fortement et rapidement beaucoup plus de logements moins consommateurs d'espaces naturels.

L'expérience des Cherpines permet d'arriver aux conclusions suivantes :

1) Les concessions faites aux communes peuvent permettre parfois un soutien des autorités communales ce qui est déjà pas mal, mais un soutien qui est politiquement précaire et rare car il ne s'accompagne jamais de soutien populaire dans les communes concernées.

2) Les concessions faites aux communes sont une conséquence directe a) de leur intérêt à financier à construire le moins de logements possible et b) de leurs pouvoirs exorbitants.

En regardant la carte du vote sur les Cherpines, les Verts genevois se sont réjoui à tort de l'opposition des communes concernée à la construction de logements. Les Verts devraient plutôt prendre des initiatives législatives pour qu'à l'avenir les projets de logements puissent aboutir avec moins de concessions aux communes dont les électeurs s'opposeront presque toujours aux logements sur leur territoire quelques soient les concessions qui leur sont faites.

lundi, 19 avril 2010

Déclassement des Cherpines : un signe de bonne volonté genevoise

Vendredi la commission aménagement du Grand Conseil Genevois a déclassé des terrains aux "Cherpines". Une zone située sur les communes de Plan-les-Ouates et de Confignon entre l'autoroute et la ville. Certains estiment que 3000 logements pourraient y être construits à terme. Ce déclassement devra encore être adopté en plénière par le Grand Conseil puis sera peut être soumis à un vote populaire.

Un déclassement bienvenu, même si les délais habituels des procédures genevoises ne permettent pas d'espérer des logements disponibles avant une à deux décennies. Pas de quoi soulager la crise immédiate, mais au moins un petit signe de bonne volonté vis à vis du Genevois français. Genève prend elle les dispositions nécessaires pour résoudre sa crise du logement ou est-ce que Genève continue d'exporter sa pression foncière au détriment des habitants et des entreprises du Genevois français ?

La majorité a accepté d'assumer les responsabilités genevoises. On note cependant encore trois oppositions à ce déclassements :

1) Les maraichers et des agriculteurs de la Plaine de l'Aire qui souligne qu'il s'agit de terres parmi les plus fertiles. Ces agriculteurs veillent bien à ne pas mentionner à quel point l'air y est vicié par la pollution. Les bouchons qui s'y développent rendent l'air des Cherpines totalement pollué. Les cardons y poussent au milieu de particule de gazoil chaque jour un peu plus nombreuses à mesure que le trafic qui ne passe plus sur la route de Chancy ou celle de Saint Julien en Genevois se déporte sur la route du Pont du centenaire et la route de base. 3000 logements construits aux Cherpines, accessible par les transports en commun, ce sera environ 3000 voitures en moins. Soit environ 12 kilomètres de bouchons économisés. Ils constitueront ce soir un comité référendaire avec l'argument genevois par excellence : "des logements oui, mais pas chez moi", ils n'auront qu'à faire un copier-coller des argumentaires irresponsables des élus Libéraux des communes genevoises qui ont mis de l'huile sur le feu (Pierre Weiss, Christiane Favre, Mark Muller et Daniel Zaugg dans la Plaine de l'Aire précisément ou encore les élus de Veyrier). Ces opposants ont trouvé un slogan simpliste : Beton contre jardin... auquel toute personne sensée répondra par un autre slogan tout aussi simpliste : "Logements contre cardon au gazoil".

2) L'UDC s'est opposé à ce déclassement. Ils estiment que l'on peut construit ailleurs. De ce point de vue ils ont raison. Mais cela n'est pas un argument pour s'opposer à ce déclassement puisqu'on devra non seulement construire aux Cherpines ET ailleurs. Il y a déjà entre 50 000 et 100 000 logements de retard pour atténuer la crise du logement à Genève et ce ne sont pas les Cherpines seules qui permettront de résoudre le problème. J'ai du mal à comprendre comment un parti qui se veut nationaliste peut contribuer à exiler toute la jeunesse genevoise en France et l'inciter ainsi à devenir française dans 10 ans. L'UDC préfère peut être que la jeunesse genevoise s'exile et devienne française. Parfois on se demande si la xénophobie de l'UDC ne se double pas aussi d'une juvénophobie.

3) Anne Mahrer, pour les Verts genevois, a recommandé de surseoir à la décision de déclassement tant qu'une solution de remplacement n'aura pas été trouvée pour les maraîchers concernés par la décision.

     a) D'une part, les maraichers concernés auront le temps de voir pousser des cardons au gazoil encore longtemps si l'on constate que les projets en construction actuellement ont mis plus d'une décennie à passer la course d'obstacle des tracasseries administratives genevoises.

    b) D'autre part, il est curieux de mettre sur un même plan les solutions de rechange nécessaires pour quelques maraîchers et des logements pour 3000 familles qui actuellement n'en ont pas ! Je propose à Mme Mahrer de surseoir à toutes ses oppositions contre les déclassements et les logements tant que des solutions de LOGEMENT n'auront pas été trouvées pour les 50 000 à 100 000 familles genevoises mal logées ou exilées.

   c) J'ai du mal à comprendre comment des défenseurs de l'environnement peuvent accepter de contraindre tant de familles à aller vivre loin des réseaux de transport en commun. 3000 logements de construits aux Cherpines près des réseaux de transport ce sont 3000 voitures en moins sur les routes. 

   d) Enfin, si les Verts genevois étaient cohérents, ils demanderaient aussi à surseoir aux dérogations fiscales qui font venir tant de traders et de professionnels des hedge funds. Il me semble que c'est leur Conseiller d'Etat, le Vert David Hiller qui s'en fait le chantre. Ces traders et ces professionnels des hedge funds ont besoin de logements.

   e) Mme Mahrer vante la collaboration transfrontalière. Elle était encore il y a deux ou trois semaines à une réunion de travail sur le Plan d'Aménagement Concerté d'Agglomération (PACA) Bernex-Saint Julien. Le projet d'agglo prévoit plusieurs dizaine de milliers de logements rendus nécessaires par l'arrivée massive de nouveaux habitants chaque année. Le déclassement des Cherpines est un tout petit pas dans la direction du projet d'agglo. On peut s'interroger de la sincérité de certains Verts lorsqu'on constate qu'ils prétendent accepter la construction de dizaine de millieurs de logements sur 20-30 ans, mais s'opposent à un déclassement pour 3000 logements dans 10 ans ! La collaboration transfrontalière c'est très bien... quand on passe aux actes. Après les promesses de Robert Kramer, il serait temps que les Verts Genevois prouvent la sincérité de leur engagement contre le mitage de notre agglomération.

lundi, 22 février 2010

Confignon, Satigny, Bellevue, Grand Saconnex et Plan les Ouates : les 5 communes genevoises qui construisent assez de logements

Sur les 100 plus grandes communes du Genevois franco suisse, seulement 5 communes genevoises ont construit plus de 2% de logements en moyenne par année : Confignon (+4,67%), Satigny (+3,9%), Bellevue (+3,40%), Plan les Ouates (+2,71%) et le Grand Saconnex (+2,24%). Pour être exhaustif et citer toutes les communes responsables qui logent leurs jeunes et ne contribuent pas à les expulser du canton il faut ajouter des communes de plus petite taille : Aire-la-Ville (+6,59%), Soral (+3,33%), Russin (+3,01%), Chancy (+2,89%) et enfin Laconnex (+2,07%).

Sachant que Genève par sa politique fiscale attire près de 10 000 habitants supplémentaires dans le Genevois franco suisse, l'absence de constructions de logements dans toutes les autres communes conduit ces nouveaux habitants à se loger dans le canton au détriment des jeunes genevois contraints à l'exil. 27 habitants supplémentaires chaque jour. 18 qui sont obligés d'aller se loger au delà des limites du canton... et qui font 10 automobilistes de plus chaque jour.

Malheureusement les efforts de ces communes exemplaires est réduit à néant en raison de l'absence de construction de logements dans les autres communes. Je pense tout particulièrement à Troinex dont le Maire met chaque jour des obstacles à la circulation. M. le Maire de Troinex, tant que Genève ne construira pas de logements proche des transports en commun (près de Bachet de Pesay par exemple !) ce sont 10 automobilistes de plus qu'il y aura sur les routes du canton... dont 1 ou 2 de plus qui passera par Troinex. Avec seulement 0,5% de logements supplémentaires par années construit à Troinex sur 2004 à 2008 ce sont environ 64 familles que vous avez contraint à l'exil... et à l'automobile !

Je pense aussi tout particulièrement à la commune de Lancy qui veut instaurer une zone bleue pour empêcher les gens de venir en voiture travailler. Mais Lancy n'a construit que 0,87% de logements supplémentaires au lieu des 2% nécessaires pour accueillir la population que Genève attire à coup d'exonérations fiscales. Faute de logement à Lancy ce sont 694 familles genevoises qui ont été contrainte d'aller vivre loin des transports en commun... et maintenant Lancy voudrait leur interdire de venir travailler !

Je pense encore à la commune d'Onex (seulement +0,19% de logements)... dont un conseiller administratif est candidat à la Présidence du Parti Socialiste : René Longet. Plutôt curieux de voir qu'un socialiste contribue aussi significativement à la crise du logement. Les socialistes genevois peuvent ils élire à leur présidence un homme qui contribue à paupériser les Genevois les plus modestes en contribuant à la hausse de l'immobilier ? Faute de logements à Onex ce sont environ 713 familles qui ont du quitter le canton sur 2004-2008. Si Confignon peut construire 4,67% de logements annuels alors Onex peut construire. Si Annemasse peut construire +2,3% de logements annuels alors Onex peut le faire aussi.

Il est temps que Genève soit cohérente entre sa politique économique qui consiste à faire venir 10 000 personnes par an dans le Genevois franco suisse et sa politique du logement. Les incohérences actuelles aggravent chaque jour nos problèmes de circulation en obligeant 10 actifs chaque jour à aller se loger loin des réseaux de transport en commun.

Les chiffres publiés vendredi sur la nouvelle baisse des constructions à Genève en 2009 sont une véritable insulte pour toutes les personnes qui se sont engagées dans la construction du projet d'agglomération. L'agacement commence à céder la place à la colère parmi les élus français. Le coût du foncier devient invivable pour tous les habitants qui ont des revenus français et les entreprises. Il est temps d'agir rapidement. Nous sommes voisins et devons préserver ensemble la qualité de vie du Genevois franco suisse. L'agglomération franco valdo genevoise doit se faire : en construisant plus de logements à Genève, en créant plus d'emploi dans le Genevois français et en développant les transports en commun. Si Genève ne fait pas sa part du travail alors c'est toute la coopération transfrontalière qui s'écroulera.

Source : Observatoire statistique transfrontalier/OCSTAT : http://www.ge.ch/statregio-francosuisse/telechargements/t... (onglet 2)