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lundi, 11 avril 2011

Toujours pas de volonté politique de construire des logements à Genève

Y-a-t'il une volonté politique de construire suffisamment de logements à Genève ? A première vue, on pourrait le croire : des slogans de campagne répétés, des intentions affichées dans des projets de législature, des surenchères de promesses. Des dizaines de milliers de Genevois et quelques élus français y ont cru... Moi même j'y croyais encore il y a quelques mois.

Mais on peut légitimement en douter aussi :

On entend encore les faux prétexte à l'absence de construction de logements qui conduisent à douter de la sincérité des belles intentions. Non le canton n'est pas trop petit : seulement 13% des surfaces cantonales sont urbanisées et la moitié de ces 13% sont gaspillés par de l'habitat individuel qui ne loge presque personne.

On entend aussi des élus genevois prendre prétexte de la longueur des procédures pour justifier de l'absence de production de logements. Mais bon dieu, on connaît la durée des procédures genevoises depuis plusieurs décennies et il suffirait de multiplier en parallèle les projets pour que cette durée n'ait aucun impact sur le nombre de logements livrés. Si construire un logement prend 4 fois plus de temps à Genève, il suffit d'en commencer 4 fois plus produire assez de logements.

Ces faux prétextes conduisent à douter de la sincérité des intentions. Mais il y a surtout les vrais raisons du blocage auxquelles aucune réponse n'est apporté faute de volonté politique :

1) les communes genevoises n'ont actuellement aucun intérêt financier à construire. Les communes vertueuses dans la production de logements sont fiscalement sanctionnées alors que les communes "vicieuses" sont encouragées. Des modifications de la péréquation intercommunale ou encore la prise en charge par le canton du financement des équipements publics des communes qui construisent permettrait de changer la dynamique dans les communes. Elles deviendraient alors partie prenante de l'effort de construction de logements plutôt que de freiner des quatre fers et de jeter de l'huile sur le feu des oppositions. Mais aucune initiative n'a encore été prise sur le sujet. La motion qui sera présentée prochainement sur le sujet au Grand Conseil va dans le bon sens mais illustre le retard pris... Un projet de loi aurait été plus efficace qu'une motion.

2) Les "responsables" politiques genevois ne se conduisent toujours pas de manière responsable. On sera convaincu par la réalité des intentions genevoises de construire le jour où David Hiler, Michèle Kunzler et Robert Cramer interviendront dans le débat sur les Cherpines pour dire à leurs électeurs Verts qu'il est écologiste de construire des logements aux Cherpines pour éviter l'arrivée de 3000 voitures supplémentaires chaque jour dans le canton ! On sera convaincu le jour où Isabel Rochat ira dire à ses collègues de Thônex que la fête des égoïstes est terminée et qu'il est urgent de construire des logements aux communaux d'Ambilly : 30 ans de retard et deux fois moins de logements ça suffit ! On sera convaincu le jour où Mark Muller ira discuter avec les électeurs libéraux de Troinex, de Thônex et de Veyrier pour leur expliquer que les zones résidentielles se tranforment en aires d'autoroute à force de refuser la construction de logements qui pourraient permettre le développement des transports en commun. Bref, on sera convaincu de la réalité des intentions genevoises sur les logements le jour où les responsables politiques genevois responsabiliseront le souverain genevois.

3) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises lorsque Rémy Pagani réalisera que lorsqu'il promet 1000 logements en 4 ans à Genève il promet une profonde aggravation de la pénurie de logement en ville de Genève : 250 logements par an en ville de Genève c'est à peu près 4 à 5 fois moins que nécessaire pour stabiliser la pénurie ! On sera convaincu lorsque Rémy Pagani promettera 4000 logements en 4 ans en Ville de Genève !

4) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire des logements le jour où il y aura une cohérence entre la politique économique et la politique du logement. A ce jour les constructions de logements ne résorbent pas la pénurie mais rendent simplement possible de nouveaux excès fiscaux qui font venir de nouveaux expatriés et détériorent les conditions de vie des habitants du Genevois franco suisse.

5) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire lorsque Libéraux et Verts se seront entendus sur la proportion de logements qui devront se construire en zone de villa et celle qui devront se construire sur des terres naturelles et agricoles.. plutôt que d'entendre les uns et les autres dénoncer toute décision.

6) On sera convaincu de la réalité des intentions genevoises de construire le jour où les processus d'opposition auront été simplifié afin que les égoïsmes particuliers ne triomphent plus sur l'intérêt général exprimé par le souverain.

On est encore loin de la volonté politique forte nécessaire à la construction de logements à Genève.

vendredi, 03 décembre 2010

Deux Conseillers d'Etat trahissent le Grand Conseil Genevois devant le Genevois français !

Selon les informations dont je dispose, Mark Muller et Michèle Kunzler, Conseillers d'Etat du canton de Genève, ont proposé la semaine dernière au Genevois français de prendre acte de l'incapacité de Genève à construire des logements et donc de réduire l'objectif de construction de logements dans le second projet d'agglomération franco-valdo-genevois.

Ce qu'il y a de curieux dans cette affaire, c'est que les deux Conseillers d'Etat parlent de celà d'abord au Genevois français. Faut-il leur rappeler qu'ils ont pris l'engagement devant le Grand Conseil genevois de construire 2500 logements par an dans le cadre de leur programme de législature ? Que cet engagement date du mois de juin 2010 seulement ! Ont-ils seulement informé le Grand Conseil qu'ils renoncaient à cet engagement solenel pris dans le discours de St Pierre et rappelé dans le programme de législature ?

Une telle proposition est innacceptable puisqu'elle reviendrait pour le Genevois français à accepter la colonisation de fait par les Genevois qui fuient la pénurie. Les résidents Genevois qui fuient la pénurie de logements représentent déjà les deux tiers de la croissance démographique du Genevois français et même 164% dans la commune de Collonges-Sous-Salève.

Ce qu'il y a surtout d'innacceptable c'est que ces deux Conseillers d'Etat sont membres des deux partis qui s'opposent le plus aux constructions de logements :

  • Le Parti Libéral de Mark Muller s'oppose aux constructions de logement à Thônex, à Troinex ou à Veyrier. Dimanche dernier encore, ce parti appelait à s'opposer au projet d'une quarantaine de logements à Troinex.
  • Les Verts Genevois, dont Michèle Kunzler est membre s'oppose à la construction de 3000 logements aux Cherpines.

Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fait aucune proposition de loi pour simplifier les procédures d'autorisation. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fixé aucun cadre général d'objectif de réalisation de logements par commune. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant toujours rien fait pour apporter une réponse en terme de péréquation financière en faveur des communes qui construisent des logements, afin qu'elles ne soient pas les dindons de la farce. Le Conseil d'Etat n'a toujours pas livré la moindre explication sur les raisons pour lesquelles le quart des autorisations accordées depuis 3 ans n'a pas donné lieu à des mises en chantier et le quart des mises en chantiers n'ont pas été livrées.

Alors qu'ils s'opposent aux constructions de logements, les Libéraux et les Verts mettent en oeuvre la politique économique exogène qui fait venir 15 000 personnes par an et chassent les Genevois de leur canton.

Que les Genevois se rassurent. Si le Conseil d'Etat, les yeux rivés sur ses intérêts fiscaux à court terme s'évertue à sacrifier leur qualité de vie, leur mobilité et leur pouvoir d'achat par ses incohérences politiques, ils peuvent compter sur un certains nombre d'élus du Genevois français en général et du canton de Saint-Julien-en-Genevois en particulier pour rester intransigeants sur la nécessite pour Genève de construire les logements promis.

jeudi, 08 avril 2010

La ligne D Saint-Julien-Genève victime de son succès

Inauguration ligne D.jpgHier avait lieu l'inauguration de la nouvelle ligne D entre Saint Julien et Genève. Depuis le mois de décembre, les capacités de l'une des rares lignes de bus transfrontalières ont été augmentées de +40%. La fréquence aux heures de pointe est passée de15 à 12 minutes. Les nouveaux bus peuvent accueillir 174 passagers contre 150 pour les anciens. Une augmentation de capacité extrêmement utile alors que seulement environ 4% des déplacements quotidiens transfrontaliers sont effectués en transport en commun contre 25% pour les déplacements entre Vaud et Genève.

Une augmentation de capacité bienvenue : ce sont environ 3205 voitures en moins sur les routes, environ 3000 tonnes de CO2 en moins émises par année et environ 1000 euros d'économie par an pour les nouveaux usagers (voiture, parking, essence). Ces améliorations ont été apportées avec un surcoût assez faible pour la collectivité parce qu'il s'agit de transport en commun.

Par ailleurs, l'extension de la ligne D jusqu'à VitamParc les mercredis et samedis est co-financée par la Migros. Un soutien privé de Migros à un transport public à applaudir alors que d'autres entreprises se préoccupent plus d'évasion fiscale, de bonus à des managers irresponsables que de responsabilité sociale et publique. Dans cette affaire, Migros est exemplaire pour son comportement responsable.

Ce nouveau contrat pour la ligne D a été conclu pour les 7 prochaines années. Seulement 3 mois après son inauguration, la fréquentation de la ligne D a déjà augmenté entre +30% et +45% selon les sources. Quelque soit ce chiffre, il indique que la ligne D sera très vite saturée. Dans un an, deux tout au plus.. mais bien avant l'échéance des 7 ans prévue par le contrat. Au vu des délais de négociation, il faudrait presque déjà commencer à travailler au prochain contrat, à peine l'inauguration terminée !

C'est un joli succès pour cette ligne D, mais cela souligne les déséquilibres existants dans l'agglomération du Genevois franco suisse. Le sous équipement en transport en commun transfrontalier est flagrant. Le succès quasi immédiat de cette nouvelle ligne D montre que les nouvelles lignes de transport en commun transfrontaliers seront prises d'assaut partout où elles arriveront. Aujourd'hui les habitants sont prêt à utiliser les transports en commun, c'est l'absence d'offre transfrontalière qui en limite l'usage.

Mais ce succès souligne aussi une seconde incohérence. Si les transports en commun transfrontaliers servent au canton de Genève à exporter encore plus de population alors ils ne résoudront rien aux problèmes de transport et aux déséquilibres économiques du Genevois. Les capacités nouvelles seront immédiatement prises d'assauts par une partie des nouveaux habitants que le canton aura fait venir dans le Genevois et que les communes genevoises auront refusé de loger. Ces nouvelles capacités ne pourront absorber ces besoins de transports supplémentaires : il faudrait un CEVA supplémentaire tous les 7 ans pour absorber autant de nouveaux pendulaires.

Pour les habitants du Genevois français la poursuite de cet exode des Genevois aurait des conséquences dramatiques : destruction des emplois privés et publics en raison de la pression foncière intolérable, expulsion des ménages modestes et des jeunes ménages du Genevois français, aggravation de la paralysie généralisée dans les transports pour toute la région. Les maçons, les professeurs, les policiers, les fonctionnaires territoriaux, les caissières, les infirmières n'ont déjà plus les moyens de vivre dans le Genevois français, tout particulièrement les jeunes ménages.

La collaboration entre le canton de Genève et les autorités françaises est nécessaire pour préserver aujourd'hui et améliorer demain la qualité de vie des habitants. Les problèmes de logement et de mobilité passent à travers les frontières, les élus qui veulent les résoudre doivent aussi les dépasser. C'est le sens du projet d'agglomération auquel beaucoup participent. Mais il ne suffit pas d'y participer, il faut encore tenir les engagements qui y ont été pris. Le canton de Genève a pris en décembre 2007, l'engagement de construire 1600 logements par an. Un engagement ridiculement faible au regard des 5000 logements nécessaires pour stopper l'aggravation des problèmes de mobilité. Un engagement ridicule pourtant déjà violé en 2008, puis à nouveau en 2009 avec seulement 1230 logements construits. Cette violation des engagements du canton est un coup de canif porté à la coopération transfrontalière.

Il faudra pourtant retrouver la voie de la coopération sur les logements pour que se poursuive la coopération sur les transports en commun. Il faudra que les autorités cantonales tiennent leur engagement de construire 1600 logements, et maintenant 2500 logements par an pour que la coopération transfrontalière sur les transports en commun se poursuive.

jeudi, 25 mars 2010

Les ministres et les logements sociaux

Pendant la campagne électorale, je décrivais la situation de la crise du logement dans le Genevois franco-suisse à notre tête de liste Azouz Begag, ancien ministre. Une crise qu’il a touché de près puisqu’une personne de sa famille vient de s’installer dans notre agglomération pendant la campagne. Pour illustrer à quel point la crise est grave, je prenais l’exemple de Michèle Kunzler qui a eu tant de mal à trouver un logement après son élection au Conseil d’Etat. Je lui expliquais qu’elle avait dû quitter son logement social suite à son election. Comme Pierre Maudet avait du le faire avant elle après son election au Conseil Administratif de la ville de Genève.

Azouz part d’un grand éclat de rire ! « C’est incroyable ce pays ! » dit-il d’un ton admiratif pour Genève. L’ancien ministre poursuit : « En France, les ministres dès qu’ils sont nommés passent un coup de fil pour demander un logement public. Pendant qu’ils occupent ces logements à faible loyer, ils louent leur propre logement à d’autres. A Genève c’est le contraire, les ministres libèrent les logements sociaux auxquels ils avaient droit quand ils sont nommés.».

Un exemple qui montre la différence d’intégrité entre l’élite politique nationale française et la classe politique genevoise. Mais surtout la différence sur le train de vie excessif de l’Etat francais, de ses dirigeants et de tous ceux qui prennent exemple sur eux.

10:51 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 09 novembre 2009

Ingérence dans les affaires du Genevois franco suisse !

Depuis 30 ans, les élus du Genevois franco suisse, se cachent derrière ce curieux concept de non ingérence pour ne pas intervenir dans le débat politique du Genevois franco suisse. Le résultat se traduit par des incohérences entre ce qui est décide de part et d’autre de la frontière et conduit à détériorer notre qualité de vie à tous. Les habitants du Genevois franco suisse ignorent cette frontière plusieurs fois par jour... mais politiquement elle reste aussi infranchissable qu’un mur de Berlin.

Je pense au contraire que le débat public doit être transfrontalier. Que tant que les habitants du Genevois français travailleront majoritairement à Genève, les élus du canton de Genève seront fondés à intervenir dans notre débat politique. A l’opposé, tant que le canton de Genève nous contraint à loger ses enfants, nous devons intervenir dans le débat politique Genevois.

Les Genevois votent en ce moment pour renouveler l’exécutif cantonal ce dimanche 15 novembre.

Je souhaite une majorité Radical + PDC + Verts avec François Longchamp + Pierre- François Unger + Michèle Kunzler + David Hiller. Une coalition électorale qui n’est sur aucun bulletin de vote mais qui de fait est décisive dans la constitution de majorité au Conseil d’Etat. Une coalition électorale qui prend en compte la réalité que le Genevois franco suisse est désormais une agglomération binationale.

Il est nécessaire de faire échec au tribun inconsistant Eric Stauffer, plus rapide à inventer des chiffres qu’à proposer des solutions. Son échec doit être aussi cinglant que ses incohérences. Il a le mérite de poser parfois des questions pertinentes sur l’évolution de notre agglomération du Genevois franco suisse. Sa présence au Parlement cantonale sera utile tant que les partis de gouvernement n’apporteront pas de réponses crédibles à ces questions : incohérences entre la politique économique (+ de 4000 nouveaux cadres par an) et la politique du logement (seulement 2000 nouveaux logements par an), incohérences entre la volonté affichée de construire des logements et les arrières pensées conservatrices, politique au service des multinationales plutôt qu’au service des habitants, trafic de transit croissant des Genevois exilés dans les communes périphériques. Mais ses raccourcis, ses incohérences, ses mensonges, ses provocations, son parcours personnel maillé d’échecs prouvent qu’il n’est pas à la hauteur des questions qu’il pose. Il peut être temporairement utile au Parlement cantonal, il serait dangereux pour tous à l’exécutif.

Pour faire échec à Stauffer, j’espère que de nombreux Genevois voteront pour 7 candidats choisis entre l’Entente et l’Alliance. Il reste donc à en choisir 3 parmi les 4 restants : Mark Muller et Isabel Rochat côté Libéral, Véronique Pürro et Charles Beer côté socialiste. Les sortants n’ont pas un bilan extraordinaire, mais pas catastrophique non plus. L’avantage de l’expérience devrait leur permettre de faire mieux lors du prochain mandat. Il faut donc choisir encore une candidate entre Isabel Rochat et Veronique Pürro. Je choisirai Véronique Pürro qui a été plus convaincante en fin de campagne notamment sur les questions sociales qu’elle maitrise mieux que les sujets précédents sur lesquels elle était intervenue.

Au delà des poncifs Libéraux je n’ai pas entendu d’idée personnelle claire sur l’avenir du canton de la part d’Isabel Rochat. Mais surtout, elle a freiné la construction de logements aux communaux d’Ambilly au détriment des jeunes Genevois. Cela a conduit à l’exil de 4000 Genevois par an loin des réseaux de transport en commun. Cela a augmenté les prix de l’immobilier, les engorgements de transport et réduit la qualité de vie de tout le monde. Les personnalités politiques qui ralentissent des constructions de logements comme Isabel Rochat, doivent être sanctionnées dans les urnes. Les incohérences des Libéraux sur le CEVA, sur le projet d’agglo ou au sujet des dérives de l’UDC est aussi une nouvelle source de méfiance envers un parti Libéral incohérent.

Parce que l’élection de ce dimanche au Conseil d’Etat aura des conséquences aussi sur le Genevois français, je souhaite donc l’élection au Conseil d’Etat d’une majorité qui favorise la qualité de vie dans tous le Genevois franco suisse :
François Longchamp,
Pierre-François Unger,
Michèle Kunzler,
David Hiller,
Charles Beer,
Véronique Pürro,
Mark Muller.