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mercredi, 02 mars 2011

Les communes genevoise qui ont détruit la qualité de vie de notre région faute de logements

Selon le calendrier habituel, l'OCSTAT aurait du publier les statistiques sur le désastre du logement à Genève vers la mi-février. Curieusement, il y a deux à trois semaines de délai, un délai providentiel pour cacher le bilan honteux des maires voyoux qui ont chassé leurs jeunes de leurs communes. Un délai politiquement opportun alors que le souverain Genevois s'apprètent à voter.

Peu importe, je me contenterai des chiffres de l'an dernier pour informer les Genevois du bilan de leurs exécutifs et législatifs municipaux. Il me semble utile que les Genevois sachent combien de jeunes ont été chassés de leurs communes faute de logements... et combien d'automobilistes supplémentaires ont été créés en envoyant les habitants se loger si loin des réseaux de transport. Vous trouverez les chiffres détaillés commune par commune dans le tableau ci-dessous. Afin d'éviter tout de suite la critique sur le temps nécessaire à la construction, je n'ai pris en compte que les "autorisations" accordées par les communes.

Il se trouve que durant ce mandat, aucun Maire ne s'est élevé contre la politique économique exogène du canton qui favorise l'arrivée de 15 000 habitants par an -quelques timides voix se font entendre récemment-. Leur silence les rend solidaires de cette politique et donc responsable de la construction des 1,5% de logements par an nécessaire au logement de la moitié des 15 000 habitants attirés.

Ce tableau indique que c'est en Ville de Genève que la pénurie est la plus grave. Certains affirmeront que Genève est déjà l'une des villes les plus dense d'Europe.. ils oublient que c'est aussi l'une des plus petites et que toutes les villes d'Europe sont plus denses que Genève dans cette surface au coeur de leur agglomération.

(1) : nombre d'autorisation sur 2007, 2008 et 2009 comparé aux 1,5% de logements nécessaires pour loger la moitié des habitants supplémentaires de notre région conformément au projet d'agglomération et au projet de législature du Conseil d'Etat.

(2) : Nombre d'habitants chassés de Genève correspondant à deux habitants par logement manquant

(3) : Nombre de kilomètres de bouchons supplémentaires en comptant 1,5 voitures par logement et 4m d'occupation des voies publiques en heure de pointe par voiture.

     Déficit d'autorisations   Habitants chassés   Km de bouchons en plus  
         
   Canton  4685 9370 56,2
1  Genève   3269 6538 39,2
2  Meyrin  270 540 3,2
3  Lancy  249 499 3,0
4  Onex  241 483 2,9
5  Carouge  238 477 2,9
6  Thônex  192 384 2,3
7  Bernex  139 277 1,7
8  Versoix  125 251 1,5
9  Chêne-Bourg  102 204 1,2
10  Veyrier  39 77 0,5
11  Puplinge  36 73 0,4
12  Avully  33 66 0,4
13  Genthod  29 58 0,3
14  Collex-Bossy  27 54 0,3
15  Pregny-Chambésy  26 52 0,3
16  Vandoeuvres  25 50 0,3
17  Anières  24 48 0,3
18  Cologny  21 43 0,3
19  Aire-la-Ville  16 31 0,2
20  Chancy  16 31 0,2
21  Perly-Certoux  16 31 0,2
22  Bellevue  14 28 0,2
23  Avusy  12 25 0,1
24  Grand-Saconnex  10 21 0,1
25  Laconnex  10 20 0,1
26  Bardonnex  10 20 0,1
27  Presinge  9 19 0,1
28  Hermance  9 19 0,1
29  Céligny  9 18 0,1
30  Troinex  9 18 0,1
31  Collonge-Bellerive  9 17 0,1
32  Confignon  -1 -1 0,0
33  Cartigny  -1 -3 0,0
34  Jussy  -10 -19 -0,1
35  Plan-les-Ouates  -11 -21 -0,1
36  Vernier  -12 -24 -0,1
37  Russin  -19 -39 -0,2
38  Soral  -21 -42 -0,3
39  Choulex  -27 -55 -0,3
40  Gy  -28 -57 -0,3
41  Meinier  -34 -68 -0,4
42  Corsier  -47 -94 -0,6
43  Dardagny  -51 -103 -0,6
44  Satigny  -128 -255 -1,5
45  Chêne-Bougeries  -161 -321 -1,9

vendredi, 04 juin 2010

Encore moins de nouveaux logements à Genève sur le premier trimestre 2010

L'OCSTAT a mis à jour les chiffres de construction de logements sur le canton de Genève au cours du premier trimestre 2010 : seulement 158 nouveaux logements dans tout le canton en 3 mois. C'est encore une nouvelle baisse de la production de logements sur le canton. Même en données glissantes sur 12 mois c'est une baisse de -6%, alors que le Conseil d'Etat a promis en décembre dernier de doubler la production.

de moins en moins de logements a Geneve.JPG

L'OCSTAT ne fait pas de communiqué de presse sur les données trimestrielles, mais dans la situation de pénurie actuelle on aurait pu s'attendre à ce que le Conseiller d'Etat « responsable » du sujet... en réponde précisément. Il aurait pu prendre les devants, expliquer cette nouvelle baisse honteuse qui fait suite à des chiffres déjà dérisoires. Tenter d'offrir des perspectives. Expliquer pourquoi les autorisations à construire ne se concrétisent pas. Il aurait pu surtout arriver à la conclusion que les règles, les procédures et les lois actuelles empêchent de construire assez de logements pour les Genevois. Genevois, quand allez-vous changer ces règles et lois qui empêchent de construire les logements dont vous avez besoin à proximité des réseaux de transport pour ne pas aggraver les problèmes de mobilité du Genevois franco-suisse ?

Pendant ce même premier trimestre, les sociétés de déménagement ont travaillé à plein régime pour installer des charters entiers de financiers Londoniens que le Conseil d'Etat fait venir à coup d'exonérations fiscales dérogatoires. Ces derniers s'installent dans les très rares logements encore disponibles. Les Genevois eux sont contraints à l'exil dans Genevois français. La pression foncière augmente au détriment des salariés en euros qui n'ont plus les moyens de vivre dans leur propre commune et des entreprises du Genevois français qui doivent faire face à un turn-over croissant qui détruit leur activité. Nous sommes tous paralysés un peu plus dans des embouteillages qui empirent chaque jour.

Il est temps que les politiques économiques favorisent la création d'emplois locaux plutôt que l'importation d'employés à loger dans des logements qui n'existent pas. Le modèle économique de Genève qui a fonctionné jusqu'à présent atteint ses limites avec la crise du logement et de la mobilité. Il faut en changer de toute urgence. Il est temps que le Conseil d'Etat prenne des mesures à la hauteur de la pénurie de logement. Il est temps que le canton de Genève se comporte en leader responsable de notre agglomération plutôt que d'exporter de manière égoïste et stupide une pression foncière qu'elle crée de toute pièce par ses incohérences politiques.

Ces incohérences politiques sont catastrophiques : elles nous enterrent dans des embouteillages qui deviendront irrécupérables, elles détruisent notre qualité de vie, elles seront extrêmement coûteuses en infrastructures, elles vont créer des déséquilibres économiques et sociaux dans le Genevois franco suisse.

Pendant ce temps là, quelques lobbys de locataires et de propriétaires de villas, quelques partis politiques continuent de prendre en otage les Genevois mal logés. Ils s'opposent aux déclassements des Cherpines (Verts, UDC et PS), ils s'opposent aux constructions dans les communes de villas (Libéraux), ils ne font rien et ne disent rien (MCG), ils déposent des recours (extrême gauche). Seuls le PDC et les Radicaux dans les communes, Bernex, Plan-les-Ouates et Meyrin notamment ou au niveau cantonal (loi sur la surélévation), assument discrètement et efficacement leurs responsabilités avec le pragmatisme habituel des centristes.

Coté français il se trouvera bien encore un ou deux Maires, trop intéressés par la perspective de toucher des subventions bernoises pour avoir l'honnêteté de demander des comptes sur ces violations flagrantes et factuelles du projet d'agglo. Pourtant Berne ne validera pas un projet d'agglo fantoche car vidé de son sens par l'incapacité persistante de Genève à rééquilibrer les constructions de logements. Les autres élus locaux français continueront de se demander s'il est pertinent de continuer à financer des transports en commun qui permettront à Genève de s'exonérer toujours plus de ses responsabilités sur la construction de logements. Devons-nous vraiment utiliser l'argent public pour financer des transports en commun transfrontaliers qui permettront à toujours plus d'habitants de Genève de s'installer dans le Genevois français au détriment des salariés en euros, des professeurs, des policiers, des caissières, des médecins dont nous avons besoin, au détriment aussi des entreprises du Genevois français ? Non, pas tant que Genève refuse de construire ! Le Genevois français n'a pas les moyens d'empêcher Genève de se suicider dans la paralysie des transports.