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jeudi, 23 décembre 2010

Le Genevois franco suisse camé aux fonds frontaliers et à l’imposition à la source

Le chiffre est tombé ce sont 168 millions d’euros que toucheront les communes du Genevois français en rétrocession de l’impôt à la source payé par les pendulaires franco suisses. L’autre chiffre est lui toujours confidentiel… mais il s’agit d’environ 600 millions de CHF que le canton garde dans ses caisses. Un chiffre en augmentation de près de 30% !!! Principalement en raison de l’effet de change mais aussi en raison d’une augmentation de 5% du nombre de pendulaires – principalement des Genevois qui fuient la pénurie de logements. Cette augmentation de 5% du nombre de pendulaires est à mettre en relation avec l’augmentation de seulement 2% du nombre de voyages effectués sur le réseau TPG en 2009.

Quelques Maires se frottent les mains comme des drogués qui ont reçu leur nouvelle dose. Ces fonds frontaliers sont une malédiction. Ils incitent certains maires à construire toujours plus de logements pour toujours plus de frontaliers pour toucher toujours plus de fonds frontaliers. Un pendulaire frontalier rapporte deux fois plus de recettes fiscales aux communes qu’un salarié en euro (impôts locaux + fonds frontaliers).  Cela permet de construire des trottoirs le long des champs (à 10 euros par passant), de se payer le lampadaire dernier cri ou d’offrir une nouvelle salle polyvalente aux habitants dont on détruit le cadre de vie. Des maires de plus en plus nombreux comprennent que le temps du saupoudrage des fonds frontaliers doit se terminer.

La drogue agit aussi sur les autorités cantonales. David Hiller, Conseiller d’Etat en charge des finances genevoises, aurait depuis longtemps mis le holà sur l’absurde politique économique exogène qui fait venir 15000 personnes par an dans la région alors que Genève ne construit que 1230 logements par an… si ces déséquilibres ne lui permettaient pas d’équilibrer le budget cantonal. David Hiller sait bien qu’un frontalier rapporte beaucoup au canton (environ 6000 CHF par an)… et ne coute pas grand-chose ! Les finances du canton ne sont équilibrées que grâce à l’accentuation des déséquilibres du Genevois franco suisse. Plus Genève expulsera de Genevois dans le Genevois français… plus le budget cantonal sera excédentaire. La prise de conscience sur la perversité de ce système fiscal n'a en revanche pas commencé à Genève.

Nos drogués nous conduisent droit dans le mur : dégradation constante et rapide de nos conditions de vie, expulsion de la moitié d’une classe d’âge genevoise chaque année, ségrégations sociales, instabilité politique à Genève !

Il est temps d’utiliser les ressources transfrontalières à la résorption des déséquilibres plutôt qu’à leur amplification. Cela supposera un sevrage qu’il est grand temps de commencer.

Commentaires

Antoine,


Au regard de cet article, on voit bien que penser modifier les comportements de gens en les poussant à investir plus dans les transports transfrontaliers va inévitablement réduire les bénéfices induits qui sont énormes...d'où une certaine difficulté pour convaincre.
Il me semble cependant sans penser aux futurs investissements nécessaires pour améliorer le transport transfrontalier, que les coûts aujourd'hui d'utilisation des transports en commun sont prohibitifs.
J'habite Douvaine et travaille à la Pallanterie, un aller Douvaine Pallanterie (10 kms) coûte 6 euros.
Du coup je préfère mon vélo, et beaucoup d'autres préfèrent la voiture.
Il faudrait également se pencher sur ces coûts qui doivent être attractif.
L'AR coûte quand meme la modique somme de 12 euros par jour soit 240 euros par mois.
A ce prix la, la voiture est moins chère, même en leasing.....

Écrit par : Feigneux | jeudi, 23 décembre 2010

Bonjour,

C'est un problème que j'ai soulevé dans le passé déjà. Le coût d'un ticket de bus est deux fois plus cher de Saint Julien que de Perly. Mais la différence de prix est en revanche beaucoup moindre sur les abonnements.

Dans l'exemple que vous citez le prix prohibitif vient en parti du fait que les tarifs sont calculé sur des distances moyennes de 6 à 10km pour des trajets de bus transfrontaliers... votre trajet est inhabituel et de seulement 1 ou 2 kilomètres ce qui rend le ticket de bus prohibitif.

Cordialement,

Antoine Vielliard

Écrit par : Antoine Vielliard (Saint Julien en Genevois) | vendredi, 24 décembre 2010

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