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mardi, 20 décembre 2011

Une motion absurde du Grand Conseil visant à fermer toutes les routes frontalières sans douane

(Vous trouverez ci-dessous ma réaction au projet de motion co-signé par des députés UDC, PLR et PDC pour la fermeture des routes frontalières sans douane pour lutter contre "la criminalité" (sic). Une motion qui ne devrait pas faire très plaisir aux 8% d'électeurs Genevois installés officiellement dans le Genevois français et aux 7% qui y sont installés de manière officieuse. Le texte est paru dans la Tribune de Genève du mardi 6 décembre).

Oyez, Oyez braves gens. A vos hallebardes, tous aux octrois et sus aux impies. Nous avons bouté la jeunesse genevoise hors du canton, bâtissons maintenant des remparts, baissons les herses et contrôlons les carrosses. Les députés signataires nous font la bonne blague d’un désuet poisson d’avril en plein automne !

Depuis le moyen-âge, toutes les autres agglomérations du monde ont compris qu’il est beaucoup plus efficace que les agents de sécurité soient concentrés sur les lieux touchés par l’insécurité que dispersés tout autour de la ville. Il suffirait de quelques policiers supplémentaires pour interpeller les 400 dealers qui narguent les Genevois à chaque coin de rue. Il est en revanche totalement absurde de prétendre contrôler 400 000 véhicules par jour, dont 99,99% d’innocents actifs, même en doublant les quelque dizaines de gardes frontières actuels. Pour réduire le nombre de cambriolages à Genève, il faut que le canton cesse de devenir une enclave de millionnaires étrangers. Il suffit pour cela que les politiques publiques genevoises cessent de privilégier les riches contribuables étrangers au détriment des citoyens ordinaires.

Mais voilà, Genève n’arrive pas à recruter les 300 policiers supplémentaires dont elle a besoin ! Les candidats qui se présentent ne sont pas assez qualifiés et ceux qui sont qualifiés refusent de venir dans cette ville dont les deux tiers des policiers sont obligés de résider dans le Genevois français. Il faut plutôt que les députés signataires cessent de s’opposer aux constructions de logements à Genève pour que les policiers aient à nouveau les moyens de s’y loger.

Les signataires prétendent que ces routes frontalières sont peu fréquentées ! Ces députés du cœur d’agglo connaissent-ils les files interminables qui se forment matin et soir à la moindre douane du canton – dont un quart des usagers sont des citoyens genevois chassés de la ville faute de logements ? Savent-ils qu’à force de faire venir autant d’expats que Singapour et de construire aussi peu de logements que St Etienne, Genève crée 10 000 pendulaires supplémentaires par an ? Savent-ils que les agglomérations efficaces, même Bâle la frontalière, répartissent ce trafic entrant sur le plus grand nombre de points de passages plutôt que de réaliser d’illusoires entonnoirs ?

Les signataires se moquent des Genevois lorsqu’ils prétendent qu’une telle proposition diminuerait la criminalité ! Manifestement, le Grand Conseil aura une connaissance plus pertinente de ce qu’est Genève lorsque les 8% d’électeurs genevois résidant en France seront représentés par 8 députés. Le Grand Conseil comprendra un peu mieux ce qu’est la réalité de la frontière genevois avant d’écrire des motions aussi absurdes.

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