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jeudi, 05 avril 2012

1 ha de terres agricoles préservées à Genève = 3 ha de terres agricoles détruites

La semaine dernière j'étais invité par les agriculteurs de la zone franche du genevois français pour intervenir à l'assemblée générale des laiteries réunies à Palexpo en tant que représentant des autorités françaises. Vous trouverez un extrait de la fin de mon intervention ici (enregistré à mon insu par un participant qui a bien voulu me le transmettre).

Les Laiteries Réunies sont un des symboles même de notre agglomération : voilà des décennies et des siècles que la zone franche s'organise au delà de la frontière. Aux Laiteries Réunies ont vit la région genevoise depuis longtemps : je n'ai aucun doute, on doit s'y engueuler de temps en temps aussi, rien de plus normal, mais on vit cette région à l'échelle de ses frontières naturelles plutôt qu'administratives.
podcast

Le sujet de mon intervention était simple et précis : préserver de manière excessive les terres agricoles genevoise revient à détruire 3 fois plus de terres agricoles dans notre région. Cela peut sembler étonnant, mais plus on s'éloigne du coeur de l'agglomération, plus la densité des constructions se réduit (comme partout ailleurs dans le monde sauf à Los Angeles peut être). Dans le cas de notre région, et malgré les efforts importants de densification qui sont en cours, la densité est environ 3 fois inférieure loin du coeur de l'agglomération.

La conséquence est directe : à chaque fois qu'on préserve 1ha de terre agricole à proximité des lieux d'emplois dans le canton de Genève, on détruit 3ha dans le Genevois français et le canton de Vaud. Il y faut en effet 3 fois plus d'espaces pour loger autant d'habitants. Un enjeu qui menace les terres agricoles du Genevois français sur lesquelles paissent les vaches qui produisent l'essentiel du lait consommé à Genève. Certains pourraient objecter qu'il revient aux agriculteurs français de protéger aussi leurs terres agricoles.. c'est à dire de chasser nous aussi nos enfants et de repousser à notre tour nos problèmes à nos voisins d'Alby sur Chéran et de Rumilly.. et consommer 9 fois plus de terres agricoles. Créer des problèmes de mobilité insurmontables qui rendraient inévitables des doublements d'autoroutes dont on ne veut pourtant plus.

Je crois que c'est la première fois que j'intervenais devant un peu plus de 300 personnes, majoritairement des sociétaires genevois des Laiteries Réunies.. C'était aussi la première fois que je devais passer à une telle assistance un message désagréable à entrendre : aidez nous à préserver les espaces agricoles en faisant vous aussi votre part de l'effort collectif pour loger les Genevois.

J'ai arrondi les angles, j'ai tenté d'expliquer le raisonnement :

  1. Genève fait de la discrimination fiscale positive à l'égard des multinationales étrangères
  2. Celles-ci font venir ensemble de manière directe et indirecte près de 15 000 habitants supplémentaires dans la région
  3. Genève ne construit que 1000 logements par an
  4. Les Genevois sont contraints d'aller se loger toujours plus loin
  5. A leur tour, et malgré eux, ils chassent les habitants du Genevois français toujours plus loin et en particulier les collaborateurs des entreprises françaises
  6. Tout le monde se retrouve dans des bouchons toujours plus graves et les terres agricoles sont consommées en plus grande quantité chaque année.

Conclusion : A force de vouloir préserver les terres agricoles.. On en détruit 3 fois plus.

Certes j'ai bien cité le fait qu'1 ha de terres agricoles préservées à Genève revenait à détruire 3 ha dans le Genevois français. Les agriculteurs du Genevois français ont très bien compris le sens de mon intervention mais à en croire les discussions avec quelques participants genevois, j'ai été si policé que certains ont conclu sur un contre-sens. Ils ont cru que mon intervention en faveur des espaces agricoles vallait soutien aux oppositions communales au plan directeur cantonal alors qu'au contraire le plan directeur cantonal est largement insuffisant pour loger les Genevois eux-mêmes. Je crois que la prochaine fois je serai plus direct, avec autant d'amabilité et de respect, je n'irai plus par quatre chemins : CHERS AMIS GENEVOIS, COMPRENEZ QU'A FORCE DE NE PAS VOIR LES CONSEQUENCES REGIONALES DE VOTRE REFUS DE CONSTUIRE DES LOGEMENTS POUR VOS PROPRES ENFANTS, VOUS DETRUISEZ LES ESPACES AGRICOLES DE LA REGION DANS LAQUELLE VOUS VIVEZ !

mercredi, 04 avril 2012

Bayrou ou le chaos !

La presse étrangère et les Français sont abasourdis par la faiblesse des débats de cette élection présidentielle. La dette publique et les déficits ont explosés tous les records mais presque tous les candidats continuent à faire des programmes sur des hypothèses de croissance irréalistes qui ne seront pas plus tenues que celles de ces 30 dernières années. Tous multiplient les promesses clientélistes en faveur d'une moitié de la France pour les candidats de droite, et en faveur de l'autre moitié pour les candidats de gauche : comme si la France était un gateau à se partager plutôt qu'un pays à reconstuire. Comme si l'enjeu de l'élection présidentielle était la victoire d'un "camp" contre l'autre plutôt que la victoire du pays tout court.  C'est nous qui pourtant devront payer la facture salées de leurs insupportables promesses.

La France est déficitaire : déficit des comptes publiques, déficit de la balance commercial.. mais surtout déficit des idées, déficit du duopôle UMP-PS, déficit démocratique et républicain qui tente vainement d'empêcher l'émergence d'une majorité nouvelle.

Cette élection présidentielle est pourtant décisive. C'est la dernière pour laquelle nous avons encore le choix de nous rétablir par nous même : en choisissant nous même les mesures que nous voulons prendre pour remettre le pays debout avant que nos prêteurs refusent de payer nos déficits et nous imposent des mesures absurdes comme ils l'ont fait en Grêce. C'est la dernière fois que nous pouvons encore nous répartir les efforts et la tâche en nous rassemblant pour redresser le pays plutôt que de nous diviser camp contre camp.

François Bayrou est le seul à proposer un programme fondé sur des hypothèses réalistes de croissance (1,5% par an) certifiées par les organisations internationales plutôt que les hyptohèses de croissance absurdes de l'UMP (2%) et du PS (2,5%). A proposer un plan de redressement des finances publiques équilibré et raisonnable parce qu'il en est encore temps : 50 milliards d'économies en gelant les dépenses en euros courant pendant deux ans et 50 milliards de recettes en coupant et raclant les niches fiscales, les dotations aux collectivités et les réduisants les déficits sociaux.

François Bayrou est le seul candidat à refuser les lubbies de la divisions de l'extrême droite et des illusions de l'extrême gauche.

François Bayrou est le seul candidat qui fait de l'exportation et des emplois l'enjeu majeur de cette élection. C'est en exportant à nouveau que nous créerons des emplois. C'est en créant des emplois que nous rétablirons notre niveau de vie, nous rembourserons nos dettes, nous financerons notre justice, notre système de protection social et la transition énergétique. Tout passe par là et que par là.

Seul François Bayrou est capable de briser le duopôle UMP-PS des incompétents. Ce duopôle qui sclérose le débat public français et le pays dans son ensemble. Seul François Bayrou peut être directement au service des Français plutôt qu'au service d'un appareil partisan, de clamps, de groupes d'intérêts.

Avec la liberté vient la responsabilité : nous avons 3 semaines pour assumer notre liberté de choix, nous devrons assumer notre responsabilité pendant 5 ans. J'espère que nous ferons ensemble le seul choix qui s'impose : François Bayrou.

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mardi, 03 avril 2012

Retrait en capital du 2ème pilier : 60% chez les frontaliers contre 35% chez les résidents

Alors que le Groupement des frontaliers défend l'idée de baisser les taux d'impositions pour le retrait en capital du 2ème pilier de retraite des frontaliers, j'ai défendu il y a quelques semaines l'idée qu'au contraire il faut privilégier le retrait sous forme de rente dans l'intérêt des frontaliers eux-mêmes.

J'ai depuis reçu des chiffres inquiétants sur le sujet : environ 60% des frontaliers retirent leur 2ème pilier sous forme de capital à l'âge de la retraite contre seulement 35% pour les résidents suisses (1). Sur ces 60%, on peut estimer qu'environ la moitié vivront plus longtemps que la moyenne et que la moitié de ces derniers ont un risque élevé d'avoir consommé leur capital lorsqu'ils auront dépassé l'espérance de vie moyenne. Au total, ce sont donc 15% des frontaliers qui risquent d'être, durant leurs dernières années de vie, à la charge des budgets sociaux du département et de tous les Haut-Savoyards en raison des retraits en capital du 2ème pilier. Au total, ce sont 11 500 frontaliers qui vivront au delà de 81 ans et qui auront consommé leur capital retraite dite du 2ème pilier. En estimant la charge moyenne durant les dernières années de vie à environ 30 000 euros par personne, cela revient à un coût de 346 millions d'euros à la charge du département, soit environ 1000 euros par famille Haut-Savoyarde.

Les retraits en capital de l'avoir de vieillesse de 2ème pilier coûteront tôt ou tard près de 1000 euros aux ménages Haut-Savoyards. Pour les frontaliers concernés cela se traduira par des conditions de vie minimales et la honte de vivre ses dernières années à la charge de la collectivité malgré un niveau de vie important durant toute sa vie active.

A ces problèmes du financement de la dépendance vieillesse s'ajoute l'impact de ces retraits sur la création d'une bulle immobilière dans le Genevois français. Une bulle financée notamment par des apports en capital avec les avoirs de vieillesse.

Cette situation est liée aux retraits en capital volontaires mais aussi aux retraits en capital forcés. Pour les frontaliers qui sont sans emploi à la fin de leur carrière professionnelle, ils doivent transférer leurs avoirs de deuxième pilier dans une institution de libre passage qui le plus souvent oblige à un retrait en capital à l'âge de la retraite. On peut espérer que cette obligation de retrait en capital soit abolie par une modification de la loi par le Conseil National. La législation française doit elle aussi évoluer pour que ce capital puisse être transférée en France et obligatoirement percu sous forme de rente. Une telle solution préservera l'assurance de longévité des frontaliers, les préserve contre le risque de change, préserve les intérêts des contribuables Haut-Savoyards.

(1) le chiffre de 60% est une estimation faite par des professionels des fonds de pension genevois, le chiffre de 35% est tiré du rapport au Conseil Fédéral sur l'avenir du 2ème pilier

 

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