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vendredi, 30 octobre 2009

Logements : le pugilat entre les Verts et les Liberaux Genevois

Pendant que tous les habitants du Genevois franco suisse souffrent chaque jour de la pénurie de logements, les Verts et les Libéraux ont continue leur pugilat lors du débat entre les candidats au Conseil d'Etat. Les Libéraux reprochant aux Verts de ne pas déclasser ou de ne pas valider les Plans Localises de Quartier préalable aux constructions... alors que les Verts reprochent aux Libéraux de protéger les zones de villa.

Pendant que ce pugilat continue, chaque jour 20 familles environ doivent quitter le canton pour aller vivre dans le Genevois français loin des réseaux de transport et utiliser désormais une voiture immatriculée 74 pour se rendre au travail.

L'attaque de Mark Muller (Liberal) qui reproche à Robert Cramer de n'avoir pas sorti les Plans Localisés de Quartier ne manque pas de pertinence. Mais pour autant il faut rendre à césar ce qui est à cesar. C'est un Vert, en l'occurrence le même Cramer, qui prépare les plans de l'agglo qui anticipent et prévoient l'urbanisation de l'axe vers Bernex et de celui vers Saint Julien... et ce sont les Libéraux du coin qui s'y opposent. Les Libéraux feraient bien de balayer devant leur porte.

Mark Muller estime que le déclassement des zones de villa n'augmenterait pas grandement le nombre de construction de logements. Peut être mais le déficit de constructions est tel qu'aucune piste ne doit etre négligée. Et si cela entraine si peu de construction alors les nuisances seront réduites pour les électeurs Libéraux propriétaires de villas. Les villas consomment 6 fois plus d'espaces naturels, coûtent 5 a 6 fois plus de fonds publiques pour l'assainissement, éloignent les habitants des réseaux de transport en commun ce qui les contraint d'utiliser leurs voitures sur des voies déjà engorgées. Il y a du sens à favoriser petit à petit, sur 20 ans, la conversion des zones villas en petit habitat collectif de 2 étages. Cela passe par un déclassement des zones de villa. Les Libéraux dans leur campagne ont affirmé être contre toute forme d'opposition mais sur la question du logement -comme pour le CEVA - les opposants aujourd'hui sont des Libéraux.

A son corps défendant, Mark Muller explique que les constructions sont longues et que nous verrons seulement dans quelques années l'effet des politiques conduites. Je crains que son optimisme soit exagéré puisque ce même Mark Muller se satisfait de seulement 2000 autorisations à construire alors qu'il en faut impérativement 4000 par an conformément aux promesses politiques et aux engagements d'agglo. Les constructions progresseront sans doute.. mais leur nombre insuffisant aggravera la pénurie. Il faut donc une intervention majeure et urgente pour que la situation de la jeunesse Genevoise s'améliore.

Si les chantiers durent trois fois plus longtemps à Genève alors il faut engager 3 fois plus chantiers. Si les lois Genevoises ne permettent pas la construction alors il faut s’inspirer du droit Vaudois.

Le pugilat entre les Verts qui protégeaient la campagne et les Libéraux qui protegaient les villas, a couté assez cher aux habitants du Genevois franco suisse qui en font les frais.

Les Verts ont compris que l'opposition aux déclassements et les contraintes contre l'urbanisation conduisent à un exode des Genevois dans le Genevois français. Cet exode conduit ces Genevois vers un habitat individuel émetteur de 4 à 5 fois plus de CO2. Un habitat diffus qui contraint ses habitants à abandonner les transports en commun et à utiliser leur voiture. Les Verts ont compris que s'opposer à la construction de logement à Genève revient à détruire l'environnement.

A l'opposé les Libéraux n'ont encore pas compris l'enjeu de la question du logement : même pour des Libéraux qui mettent l’économie au centre de la société. Ils n'ont pas encore compris que la pénurie de logement est l'un des principaux handicaps à l'économie de Genève. Ils n'ont pas encore compris que l'habitat diffus va se traduire par une inflation des dépenses publiques de collecte des déchets et d’assainissement... mais surtout infrastructures de transport en commun coûteuses et des embouteillages permanents qui coutent déjà 500 milliards de Francs Suisse par an à l’économie genevoise. Les Libéraux défendent encore l'idée qu'on peut laisser le Genevois français construire les logements des Genevois sans se rendre compte encore de l'impasse dans laquelle cette politique a conduit l'agglomération.

Le projet d'agglo conduit par Robert Cramer montre que les Verts ont évolué dans leur réflexion. Les documents de campagne orduriers distribués par les Libéraux durant la campagne pour le Grand Conseil montre qu'en revanche les Libéraux sont les derniers opposants réels à la construction de logements en nombre suffisant.

Les Verts n'ont pas encore transformé en Plan Locaux de Quartier les intentions du projet d'agglo mais au moins ils ont changé de discours politique... à l’opposé les Libéraux eux, continuent de protéger des zones de villas qui occupent plus de la moitié du territoire urbanisé de Genève et ne logent que 14% des habitants. Le déclassement de seulement un cinquième des zones de villas pourrait pourtant permettre de construire 17% de logements supplémentaires soit 6 années de besoin de la jeunesse Genevoise.

 

Une élection présidentielle déjà programmée

On est à quelques mois des élections présidentielles. Tout réussi au chef de l'exécutif qui anime une équipe soudée qui accumule les succès. Les Français dans leur majorité se montrent satisfait des réussites du pouvoir. Il y a bien quelques ratés ici ou là, mais dans l'ensemble le Gouvernement met en place le programme annoncé. A l'exception de quelques rares dissidents les Parlementaires de la majorité soutiennent le Gouvernement avec enthousiasme.

Aucun analyste ne doute : les prochaines présidentielles sont jouées d'avance. Il n'y a pas d'alternative réelle et crédible à la candidature du chef de l'exécutif. Arlette Chabot au journal de 20H interroge même Jacques Chirac sur la réalité de sa candidature.

La situation décrite plus haut est celle d'Edouard Balladur en 1994 et celle de Lionel Jospin en 2000. L'un comme l'autre pouvaient compter sur une certaine popularité, sur une capacité à fédérer leur majorité, sur des résultats réels. L'un comme l'autre ont été éliminé quelques mois plus tard au premier tour de l'élection présidentielle.

Nicolas Sarkozy de son côté souffre d'une profonde et durable impopularité. Il génère un profond mécontentement fondée sur des valeurs. Les troupes obéissent encore, mais en trainant les pieds de plus en plus lourdement. Pourtant tous les analystes et beaucoup de Français avec eux, ne parviennent pas à imaginer un cas de figure tout à fait probable de l'élimination dès le premier tour du Chef de l'Etat lors des prochaines élections présidentielles.

Nous avons du mal à imaginer un futur qui soit différent du passé alors même que l'histoire nous enseigne que tout n'est que bouleversements constants.

08:49 Publié dans Politique nationale | Commentaires (2) | |  Facebook | |  Imprimer | |

jeudi, 29 octobre 2009

Déjà 2% de déchets en moins à Saint Julien

Dans une note publiée ici il y a deux mois je vous informais que la Communauté de Communes proposait des composteurs individuels. Plus de 300 composteurs ont déjà été distribués depuis plusieurs mois. Vous trouverez plus d'explication et un formulaire de commande à l'adresse suivante :

http://minilien.com/?0J8Bx3TLcp

Le volume des déchets est en baisse de 2% sur l'ensemble du canton de Saint Julien. Des facteurs économiques expliquent probablement une partie de cette baisse. Mais les composteurs y contribuent également puisque chaque ménage équipé d'un composteur individuel produit environ 30% de déchets en moins !

Toute baisse du volume des déchets se traduit par une baisse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. En un mot, si vous voulez faire des économies sur vos impôts locaux de l'an prochain, vous pouvez recommandez à vos amis et voisins de s'équiper d'un composteur individuel.

mercredi, 28 octobre 2009

La droite dérive vers l'extrème droite en France comme à Genève

Dans la multiplicité des différences entre la politique Genevoise et la politique française, il est intéressant de constater quelques évolutions parallèles. C’est le cas de la lente et constante dérive de la droite vers l’extrême droite.

En 1998 à l’occasion des élections régionales en France, l’UDF se divise en deux entre les Libéraux qui veulent s’allier au FN pour défendre les intérêts économiques et les démocrates chrétiens qui refusent de telles alliances fort de leurs valeurs humanistes. Les Libéraux deviennent alors Démocratie Libérale et rejoindront l’UMP en 2002. Les Démocrates Chrétiens restent à l’UDF et décideront de former le Mouvement démocrate en 2007. 1ère étape en France.

En Suisse, le 10 décembre 2003, les parlementaires Libéraux Genevois apportent leur soutien à l’élection de Christoph Blocher. Candidat imposé par l’UDC en violation des traditions helvétiques qui recommandent qu’un parti présente plusieurs candidats. Ils renouvellent ce soutien le 12 décembre 2007 malgré le bilan de gouvernance désastreux. 1ère étape à Genève.

 

En 2002, Jacques Chirac tente de récupérer une partie de l’électorat FN en axant sa campagne sur le thème de l’insécurité. Jacques Chirac choisi le terrain politique le plus favorable à l’extrême droite. Cette stratégie a favorise la progression électorale du Front National qui pour la première fois atteint le deuxième tour de la Présidentielle. Jacques Chirac présente alors des candidats aux législatives face à tous les démocrates chrétiens afin de les faire disparaitre de la carte électorale. 2ième étape en France.

En 2009, la droite Genevoise place le thème de l’insécurité au centre de la campagne cantonale. Le MCG double son score électoral. L’extrême droite genevoise rassemble 24% des voix ! 2ième étape à Genève.

 

En 2007, Nicolas Sarkozy ne se contente pas seulement de reprendre les thèmes de l’extrême droite, il en reprend aussi les idées (identité nationale), les provocations (les racailles) et la gouvernance autoritaire et personnelle. Le résultat est flagrant : l’électorat FN vote avec enthousiasme pour ce candidat de cette droite qui vire à l’extrême.  Nicolas Sarkozy annexe alors les derniers mohicans  démocrates chrétiens du Parlement regroupés dans un Nouveau Centre réduit à l’état de mouvement croupion. 3ième étape.

Lorsqu’on entend certains responsables Libéraux Genevois évoquer à nouveau l’idée d’une alliance avec l’UDC à peine quelques jours après leur nouveau dérapage publicitaire et quelques semaines avant la votation contre les minarets, on comprend que certains Libéraux d’influence ont déjà fait leur choix. Quelques uns commencent à évoquer formellement des idées avancées jusqu’ici par l’extrême droite, j’y reviendrai dans les prochains jours. Ils attendent seulement le moment propice pour une nouvelle coalition avec l’UDC. La 3ième étape se prépare.

Ce moment propice arrivera tôt ou tard. Radicaux et Démocrates Chrétiens Genevois n’échapperont pas éternellement à la trappe du quorum des 7%. Leur difficulté à former une relève au-delà de quelques exceptions et leur difficulté à être identifié à des réalisations spécifiques au sein de l’entente rendent leur positionnement toujours plus difficile. La trappe approche.

En France, le centre a fini par perdre son identité centriste dans le confort d’une alliance électorale avec la droite. Nous le payons aujourd’hui et encore sans doute pour quelques années. A Genève, il est encore temps pour les Radicaux genevois et le PDC d’anticiper de futures coalitions avant de se retrouver nez à nez face à un partenaire de droite qui dérive vers l’extrême droite.

Les contradictions idéologiques entre le socialisme et l’écologie faciliteront ces coalitions nouvelles.

 

 

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mardi, 27 octobre 2009

Logements : la schizophrénie des politiques Genevois

Sur les affiches de campagne et dans les slogans électoraux, c’est unanime, tout le monde prône la construction de plus de logements. C’est la surenchère de promesses aux électeurs exaspérés par l’incapacité de Genève à construire suffisamment de logements.

Mais derrière les slogans le discours est vite pollué par quelques actes manqués qui montre à quel point ces engagements sont trompeurs.

Ainsi Mark Muller (Libéral) soulignait qu’il fallait prendre le temps de construire de manière qualitative, plutôt que de se désolidariser d’un tract irresponsable contre la construction de logements à Bernex et dans l’axe Plan les Ouates-Saint Julien. C’est gentil, mais Genève met déjà 3 fois plus de temps que le canton de Vaud pour livrer des logements. Mark Muller n’a sans doute pas conscience que pour la jeunesse genevoise il commence à y avoir le feu au lac.

Sandrine Salerno (Socialiste) propose cette idée extravagante que la ville de Genève pourrait financer des constructions de logements en France. Elle néglige sans doute le fait que les Genevois aimeraient pouvoir habiter dans leur commune décemment. Et qu’en contraignant 4000 Genevois par an à s’exiler dans le Genevois français loin des réseaux de transport, Genève aggrave les problèmes d’engorgement de la voie publique et détruit la qualité de vie de tout le monde.

Robert Cramer (Vert) dessine des plans d’une agglo de 2020-2030 avec une meilleure répartition des logements et des emplois… mais refuse de faire le premier pas qui donnerait de la crédibilité à cette vision en déclassant suffisamment de terrains pour construire des logements.

Dans le cadre de la campagne pour le Conseil d’Etat, Isabel Rochat (Libéral) met en avant toute la ténacité qu’elle a mis à tenir tête au canton et à ralentir le projet des communaux d’Ambilly. Comment peut-on avoir la moindre fierté à défendre les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa au détriment de la détresse des jeunes mal logés à des prix exorbitants ? Est-ce parce que les uns votent et les autres pas ? Les jeunes Genevois devrait se mobiliser aux élections pour le Grand Conseil pour dire à Mme Rochat ce qu’ils pensent de ses arguments.

J’ai entendu également un Conseiller d’Etat PDC, dont je terrais le nom pas pure amitié partisane pour le PDC, venter les mérites de notre organisation avec des emplois à Genève et des logements en France et de la campagne Genevoise préservée. Comment peut-on ne pas se rendre compte qu’on ne préserve pas la campagne Genevoise en l’inondant d’un trafic de voiture à mesure que les Genevois s’installent loin des réseaux de transport ? Les légumes Genevois vont bientôt avoir un sacré arrière goût de diesel.

On m’a rapporté également les propos d’un député radical qui a des responsabilités au Parlement cantonal –je tairais son nom également puisque ce ne sont que des propos rapportés- qui soulignait qu’il n’y avait plus de terrain dans le canton de Genève pour construire. Qu’il aille sur le Salève, ou qu’il utilise Google Earth et qu’il jette un coup d’œil sur comment est organisé notre agglomération. Il constatera que Genève est la seule agglomération au monde à mettre sa campagne entre son centre ville et sa périphérie. C’est très joli, mais une telle organisation du territoire rend très difficile le financement de suffisamment de transports en commun pour tous. Il nous condamne aux embouteillages.

Derrières les slogans simplistes et volontaristes pour le logement, les contradictions de certains politiques reviennent au galop comme des actes manqués. Il faudra pourtant beaucoup plus de détermination que cela pour construire les 4000 logements par an dont Genève a besoin.

Comment la classe politique Genevoise peut-elle être si sourde à la détresse de la jeunesse Genevoise ? Comment peut-elle à se point ignorer que leurs petits enfants sont entassés à plusieurs par chambre ? Comment peuvent –ils accepter que les jeunes ménages soient contraints d’utiliser leur salon comme une chambre ? Comment peuvent-ils tolérer que le budget du logement prive la jeunesse du canton d’un pouvoir d’achat décent ? Comment peuvent-ils constater que chaque année une classe d’âge quitte le canton… et continuer à ne rien faire pour garder leurs enfants près de chez eux ?

Accessoirement comment la classe politique Genevoise peut elle trahir les engagements contractuels pris envers les partenaires français dans le cadre du projet d’agglo ? Comment le chef lieu de notre région peut-il à se point ignorer les conséquences d’une telle politique sur la vie des habitants du genevois français et l’économie du Genevois français ?

Si les députés du Grand Conseil ne savent pas comment rédiger des lois qui permettent au canton de construire suffisament de logements pour ses jeunes alors j'ai une proposition à leur faire : qu'ils copient telles quelles celles du canton de Vaud.

Il est temps que la jeunesse du canton se mobilise. Que les moins de 40 ans – dont 7 sur 10 se sont abstenus aux élections cantonales – se mobilisent pour faire valoir leurs préoccupations. Ce n’est qu’en participant régulièrement et chaque fois un peu plus que leur détresse sera aussi bien prise en compte que les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa.

lundi, 26 octobre 2009

Mieux comprendre le CEVA en 3D

Rencontre élus et chefs d’entreprises du Genevois

Ce week end avec d’autres membres de la commission économie de la communauté de communes du Genevois, nous organisions une rencontre entre élus et chefs d’entreprises. L’objectif de cette rencontre était pour les élus de mieux comprendre les besoins de chefs d’entreprises afin de définir des politiques qui les aident à créer plus d’emplois.

 

A des années lumières des caricatures véhiculées par les héritiers de la lutte des classes, c’est à dire la droite et la gauche, la première préoccupation des chefs d’entreprise du Genevois était la question du logement de leurs salariés.

 

De manière unanime, les coûts du logement de leur salariés dans le Genevois est ce qui pénalise le plus leurs affaires. Leurs salariés sont mal logés à des prix indécents. Cela pénalise leur pouvoir d’achat, leur qualité de vie et par conséquent leur capacité à contribuer pleinement et sur le long terme au développement de l’entreprise.

 

La question de l’accès à des logements de qualité à des prix abordables est une priorité à la fois sociale et économique.

 

Ce phénomène n’est pas nouveau. En revanche ce qui est beaucoup plus nouveau c’est que les chefs d’entreprises ne décrivent plus un exode de leurs salariés vers la Suisse. Lorsque je discutais avec des chefs d’entreprises jusqu'à présent, il me décrivait un cycle vicieux dans lequel ils recrutaient des jeunes qualifiés d’autres régions de France, les logeaient et les voyait partir 6 mois plus tard lorsque ceux-ci avait réalisé que le coût de la vie dans le Genevois français les contraignaient à aller travailler en Suisse.

 

Les chefs d’entreprises nous ont dit que ce phénomène était terminé. Lorsque leurs salariés comparent la situation totale, ils préfèrent rester en France : 35 heures comparé a 41h ou 42h, 8 semaines de vacances plutôt que 4 seulement, le coût de transport et de parking qui peut atteindre 1500 euros par an, le temps perdu dans les transports… et les conditions sociales qui font de l’emploi à durée indéterminé en Suisse un emploi précaire. Les conditions sociales ne sont pas attractives pour les employeurs mais le sont pour les salariés qualifiés. A cela s’ajoute un rééquilibrage partiel des salaires. D’après nos interlocuteurs, les salaires dans le privé sont entre 15% et 30% plus élevés dans le Genevois français comparé à un emploi similaire dans une autre région française.

 

Les Chefs d’entreprises ont particulièrement souligné le handicap des charges sociales… beaucoup plus que le coût de la fiscalité. Les charges sociales représentent plus de 70% du salaire en France contre moins de 30% en Suisse. Avec une telle différence, il est difficile de créer durablement des emplois en France. Des chefs d’entreprises demandent la création d’une zone franche sur les charges sociales afin de rééquilibrer la création d’emploi entre le Genevois français et le Genevois suisse – à l’image de ce qui se fait dans d’autres zones franche en France.

 

Mais le handicap du logement reste. Seuls des couples dont les deux personnes travaillent – et si possible l’un comme frontalier- peuvent payer les loyers exorbitants du Genevois français. L’insuffisance des capacités d’accueil pour la petite enfance contraint des salariés qualifiés à quitter la région faute de pouvoir payer un loyer avec un seul salaire.

 

Les Chefs d’Entreprises soulignent que l’attrait de la région pour leurs salariés vient de la qualité de vie : les lacs, les montagnes et les loisirs qu’ils offrent. D’après eux, le temps personnel est une dimension clefs de la vie de leurs employés. Ils décrivent notamment le cas de salariés dont le salaire est faible mais qui préfèrent prendre tous leurs jours de RTT plutôt que de toucher des heures supplémentaires. Loin des slogans « travailler plus pour gagner plus » leurs salariés qualifiés mettent leur emploi comme un moyen de vivre et non pas une fin.

L’incapacité de Geneve de construire suffisamment de logements ne nuit pas seulement à la jeunesse Genevoise contrainte à l’exile et aux déplacements pendulaires en voiture, elle pénalise aussi le pouvoir d’achat des salariés en euros et le développement des entreprises du Genevois français.

 

Il faudra de nouveaux efforts de coordination des politiques Genevoises de chaque coté de la frontière pour empêcher que l’atout de notre qualité de vie ne soit détruit par des embouteillages croissants.

vendredi, 23 octobre 2009

Des conseillers territoriaux au service des habitants plutôt que des partis

La réforme des collectivités qui prévoit de rapprocher département et région serait une excellente réforme si le mode désignation garantissait que ces nouveaux conseillers territoriaux seront au service des habitants.

Ce n’est pas le cas dans le projet actuel du Gouvernement. Le projet présenté prévoit un mode de scrutin à un seul tour. Un tel mode de scrutin priverait les électeurs de leur souveraineté sur la présélection des candidats du second tour et confierait cette responsabilité uniquement à l’UMP et au PS.

Les électeurs de droite ou de gauche serait obligés de voter pour le candidat choisi par des partis de plus en plus petits, de plus en plus sectaires, de moins en moins représentatifs. Un tel mode de scrutin priverait de représentation institutionnelle locale les 54% de Français qui aux dernières européennes ne se sont reconnus ni dans le PS ni dans l’UMP.

Les Conseillers territoriaux seraient alors au service des intérêts partisans qui garantissent leur réélection plutôt qu’au service de l’intérêt général des habitants qui n’auraient plus qu’une influence limitée sur leur élection. On ferait un pas de plus vers une oligarchie partisane et loin de la démocratie.

Le projet de rapprochement entre région et département est bon. Les centristes l’ont proposé il y a 7 ans déjà. Mais le changement de mode de scrutin qui est proposé éloignerait les départements et régions des préoccupations des habitants.

Le Gouvernement doit renoncer à ce mode de scrutin qui imposerait aux Français un bipartisme qu’ils ne veulent pas. Si le Gouvernement persiste dans ce projet, il faudra construire une alternance en 2012 afin que les élections régionales de mars 2010 et les cantonales de mars 2011 ne soient pas les dernières élections locales libres de l’histoire de France.

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jeudi, 22 octobre 2009

Le CEVA : video sur un projet pour reduire les embouteillages

mercredi, 21 octobre 2009

Inventer des villes qui font envie

Tout nous pousse vers une densification progressive des villes :

1) Pour assurer une certaine liberté de déplacement collective, nous avons besoin de plus de transports en commun. Ces bus et ces trams ne sont viables que si les logements sont concentrés sur des bandes de 300m autour des axes de transport. Un habitat diffus au contraire, contraint les habitants à utiliser leur voiture sur des voies publiques déjà engorgées.

2) Les contraintes environnementales exigent une réduction importante des gaz à effet de serre. L'habitat est l'un des premiers émetteurs. Les habitants qui vivent dans un habitant collectif émettent 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre par leur chauffage et leur transport. Vivre au milieu de la nature c'est la détruire.

3) Les déficits publics vont rendre de plus en plus difficile le financement d'équipement public vers un habitat diffus. Gestion des déchets, canalisations, services publics... tout est beaucoup plus cher pour la collectivité lorsque l'habitat est diffus. Pour construire des maisons de retraite, des crèches et des transports publics, tout en remboursant les dettes massives accumulées, les collectivités auront de moins en moins d'argent pour financer des équipements collectifs à destination des maisons individuelles.

4) La préservation des espaces naturels et agricoles exige aussi que la croissance de la population soit moins gourmande en espace.

Cela ne signifie pas la fin des villages ou l'interdiction des maisons individuelles à terme, comme certains le caricature. Mais bien une réorientation de la croissance de la population vers les villes.

Les avantages collectifs d'une densification des villes sont nombreux. Les avantages individuels sont beaucoup moins évidents : une très grande proportion d'habitants rêvent de vivre dans une maison individuelle. Nous devons donc inventer des villes dans lesquelles les habitants ont envie de vivre plus que dans des villas individuelles. Il n'y aura en effet pas de densification sans volonté des habitants.

Si vivre en ville se fait sous la contrainte financière alors le risque est grand d'aggraver encore les différences sociales entre villes et villages. C'est déjà le cas à Saint Julien où le taux de chômage est deux fois plus élevé que dans les communes rurales environnantes. On l'avait vu aussi lors du deuxième tour de la Présidentielle de 2007 : les villes votaient toutes en faveur de la candidate socialiste alors que les campagnes et les zones résidentielles votaient en grande majorité pour le candidat de droite.

Quelle est cette ville où les uns et les autres ont envie de vivre ? D'abord c'est une ville qui ne soit pas construite seulement en pierre . On avait pour habitude de construire des villes de pierre et de mettre ici ou là un parc de verdure. Un lieu de destination où on peut aller passer du temps. A Saint Julien, certains avait même inventé ce concept curieux de "la ville dans son écrin de verdure".. c'est à dire que la nature est en dehors de la ville. Les habitants eux veulent pouvoir voir des éléments de nature dans leur quotidien. Pas seulement le samedi après midi lorsqu'ils ont un peu de temps mais durant leurs trajets quotidiens. Façades de verdure, terrasses et toits naturalisés, avenues arborées, trottoirs herborés comme Rennes vient de le décider. Les habitants veulent que la nature revienne dans la ville.

Le développement des services dans les villes aidera aussi à rendre les villes plus attractives. Les transports en commun accélère la densification qui les rend viable. L'existence d'une ligne de transport devient un critère de choix de lieu de résidence.

Le développement des commerces, des activités culturelles et sportives renforcent l'attractivité des villes.

La plus faible socialisation des villes est un autre handicap : comment créer un esprit de village dans des villes où 10% des habitants partent et arrivent chaque année ? Nous avons besoin de mieux accueillir les habitants et de mieux les intégrer. De créer des lieux de socialisation ouverts qui permettent à tous ceux qui vivent seuls ou isolés de se créer leur "vie de village" dans une ville où ils ne connaissent pas grand monde.

Nous devons construire des villes attractives pour préserver la liberté de déplacement de chacun, améliorer la gestion publique et limiter notre impact sur la nature.