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vendredi, 10 décembre 2010

De l’indépendance de l’Escalade à l’interdépendance du Genevois franco-suisse

(Texte paru jeudi 9 décembre 2010 dans la Tribune de Genève)

Des milliers de Savoyards cassent des marmites avec leurs collègues et voisins. Bien sûr il s’agit surtout de chocolat et de pétards, résidus conviviaux des combats d’antan.

Ils fêtent l’Escalade comme leurs aïeux venus en nombre le 13 décembre 1602 fêter la victoire de leurs cousins, clients et fournisseurs sur les mercenaires du duc de Turin. Henri IV aussi s’était réjoui de la victoire de la capitale protestante sur le duc de Savoie allié de son ennemi le roi d’Espagne.

D’ailleurs, dix des dix-huit héros de l’Escalade étaient des « secundos » huguenots de France et d’Italie. La mère Royaume elle-même était du « 69 ». Les dirigeants du MCG, nouveaux venus dans notre région, aiment ignorer que notre agglomération est binationale plus que transfrontalière. De part et d’autre, les Genevois de longue date ont des ancêtres des deux côtés des combats de 1602. Les doubles nationaux sont déjà très nombreux. Ils seront majoritaires dans trois générations.

Plus que la victoire des uns sur les autres, l’Escalade est avant tout la victoire de l’indépendance sur la loi imposée par la force des armes.

Cette indépendance nous a permis de construire notre prospérité dans les interstices des incohérences législatives de nos pays. Nous avons créé quantité d’emplois, construit pléthore de logements, fait chaque semaine des économies sur nos « commissions » en bénéficiant à chaque fois de la législation la plus favorable de nos deux pays.

Mais nous arrivons à la limite de ce système de l’indépendance héritée de l’Escalade. Nos politiques mal coordonnées conduisent à des aberrations : la croissance économique mal maitrisée génère un étalement urbain dans le Genevois français qui dégrade durablement notre mobilité. Dans une sorte d’Escalade inversée, Genève impose au Genevois français de loger sa jeunesse qui y représente désormais les deux tiers de la croissance démographique. Genève a l’incohérence d’avoir une politique économique expansive qui rivalise avec Singapour et une politique du logement restrictive qui rivalise avec le Gros de Vaud. A charge pour le Genevois français d’en subir les nuisances. La campagne genevoise et les communes résidentielles se sont transformées en aires d’autoroute à force de refuser les logements.

L’indépendance de l’Escalade a fait place à l’interdépendance entre Genève et le Genevois. Les conditions de vie des infirmières, policiers et maçons du Genevois français, dépend du nombre de logements construits à Genève. Réciproquement, la mobilité à Genève dépend non seulement du nombre de logements à proximité des bus et des entreprises, mais de plus en plus aussi du nombre de bus transfrontaliers.

Gérer cette interdépendance est compliqué. Cela nécessite une compréhension mutuelle qui soit dans l’esprit du traité de paix de St-Julien du 21 juillet 1603 plutôt que de l’Escalade.

mardi, 07 décembre 2010

Les ressources humaines de notre agglomération genevoise

L'agglomération genevoise pour trouver son équilibre a besoin que les habitants qui y vivent puissent y rester et ceux qui y sont nécessaires puissent y venir. Aucune de ces deux conditions ne sont remplies aujourd'hui en raison de la pénurie de logements.

Avec 15 000 nouveaux habitants supplémentaires par années, les besoins de santé, de gardes d'enfants, de formation, de construction de logements et de sécurité par exemple augmentent rapidement. Pour remplir ces besoins il faudrait que dans les nouveaux arrivants il y ait des infirmières, des assistantes maternelles, des policiers, des pompiers, des maçons... mais il y a principalement des traders, des diplomates, des banquiers privés et des expatriés.

En raison de la pénurie de logements, ces derniers exercent malgré eux, une pression à la hausse sur les loyers. Les niveaux des loyers sont tels que les infirmières supplémentaires dont le Genevois aurait besoin ne peuvent pas venir s'installer. Celles qui sont déjà là, parviennent tant bien que mal à rester : bénéficiant de la protection des locataires, de loyers anciens et modérés ou encore de sous location.

La crise du logement se traduit en crise des ressources humaines pour tout un tas de professions intermédiaires : assistantes maternelles, policiers, professeurs, maçons, infirmières...

C'est curieux, en revoyant la liste de ces professions, je songe que les principaux problèmes de notre agglomération développés dans les journaux ou les campagnes électorales sont : l'école, la sécurité, l'accès aux soins, l'accueil de la petite enfance et la crise du logement.

Il faudra plus d'infirmières pour développer l'accès aux soins pour une population croissante.. et il faudra pour cela qu'elles aient les moyens de se loger. Il faudra plus de policiers pour améliorer la sécurité... et il faudra pour cela qu'ils aient les moyens de se loger. Il faudra plus de maçons pour construire plus de logements... et il faudra pour cela qu'ils aient les moyens de se loger. Il faudra plus d'assistantes maternelles pour garder les enfants... et il faudra pour cela qu'elles aient les moyens de payer leur loyer.

Pour survivre, notre agglomération doit éviter l'écueil de devenir une réserve de traders, d'exilés fiscaux, d'héritiers et de rentiers. Notre agglomération ne vivra pas seulement avec la contribution économique des banquiers privés, des diplomates internationaux, des expatriés et des frontaliers. Notre agglomération a aussi besoin d'infirmières, de policiers, de caissières, de maçons, d'assistantes maternelles et de professeurs qui ont besoin d'avoir les moyens de se loger.

lundi, 06 décembre 2010

Tarifs TPG : les raisons des futures hausses continues, durables et exponentielles

Les principaux coûts des transports en commun sont les frais de personnel, le matériel et l'énergie. Ces coûts sont proportionnels à deux facteurs principaux : le nombre de personnes à transporter et tout particulièrement la distance moyenne des trajets.

Dans le Genevois franco-suisse la population augmente de 2% à 2,5% par an en raison des politiques économiques exogènes du canton. Par ricochet, puique les routes sont déjà saturée, et que chacun souhaite qu'une part croissante des transports soient faites en transport en commun, la croissance des usagers devra être de l'ordre de 3% à 4%. Les TPG en sont encore loin puisque l'an dernier la croissance du nombre de voyages n'a été que de +1,1%. (source rapport annuel des TPG)

Mais surtout, les oppositions aux logements à proximité des entreprises et des réseaux de bus à Troinex, à Veyrier, à Thônex, route de Chênes ou aux Cherpines, obligent chaque année des milliers de Genevois à aller vivre toujours plus loin de leur lieu de travail. Les nouveaux usagers des TPG en 2009 parcouraient en moyenne 5,3 kilomètres pendant que les anciens n'en parcouraient en moyenne que 2,3 ! Cela augmente considérablement les distances domicile-travail. Même si cette accroissement ne concerne qu'une infime minorité des usagers, son impact sur l'ensemble a augmenté la distance moyenne des trajets effectués l'an dernier de 1,5% !

Le double effet combiné de la forte croissance de la population et de son éloignement des lieux de travail devrait augmenter les coûts totaux des TPG de près de 6% par an... tant que les incohérences entre une politique économique exogène expansive et une politique du logement restrictive perdureront.