Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2011-04 | Page d'accueil | 2011-06 »

vendredi, 27 mai 2011

Les Cherpines : trop ou pas assez de garanties pour les communes ?

L'opposition des Verts sur les Cherpines se fondait sur l'argument principal suivant : quant à déclasser des terres agricoles autant construire plus de logements et moins de zones d'activité et d'espaces sportifs.

Dans la procédure genevoise, les communes ont un pouvoir de blocage exorbitant qui conduit le canton à des concessions pas moins exorbitantes. C'est avec ce pouvoir de blocage que Thônex s'oppose aux communaux d'Ambilly avec succès depuis maintenant 40 ans. C'est aussi ce pouvoir de blocage qui a conduit le canton à concéder autant d'espaces d'activité et de sport aux communes dans le projet des Cherpines.

J'ai été surpris de voir les Verts se féliciter de la majorité de NON aux Cherpines dans les communes concernées le soir du vote : on peut penser que les habitants des communes concernées n'ont pas voté NON pour exiger une plus grande densité comme les Verts mais plutôt qu'ils ne souhaitent pas d'urbanisation dans leur commune ! Manifestement le NON dans les communes concernées appelle pour l'avenir à des concessions encore plus importante au détriment de l'argumentation des Verts.

Dans le contexte législatif genevois les demandes des communes sur les Cherpines ne sont pas invraisemblables : Confignon a fait ces dernières années des efforts considérables en matière de construction de logements qui menacent ses équilibres financiers actuels. Pour financer les écoles et les espaces associatifs rendus nécessaires par ces logements, Confignon a besoin des recettes générées par une zone d'activité. Plan-les-Ouates aussi est l'une des rares communes vertueuse en matière de construction de logements. Cet effort est tel que Plan-les-Ouates est devenu une ville : à ce titre elle a besoin des équipements structurants d'une ville pour rester un lieu de vie et ne pas devenir une cité dortoir.

Tant que le droit cantonal concédera autant de pouvoirs aux communes en matière d'aménagement il sera nécessaire pour le canton de concéder des garanties aux communes au détriment de la souveraineté populaire cantonale qui exige fortement et rapidement beaucoup plus de logements moins consommateurs d'espaces naturels.

L'expérience des Cherpines permet d'arriver aux conclusions suivantes :

1) Les concessions faites aux communes peuvent permettre parfois un soutien des autorités communales ce qui est déjà pas mal, mais un soutien qui est politiquement précaire et rare car il ne s'accompagne jamais de soutien populaire dans les communes concernées.

2) Les concessions faites aux communes sont une conséquence directe a) de leur intérêt à financier à construire le moins de logements possible et b) de leurs pouvoirs exorbitants.

En regardant la carte du vote sur les Cherpines, les Verts genevois se sont réjoui à tort de l'opposition des communes concernée à la construction de logements. Les Verts devraient plutôt prendre des initiatives législatives pour qu'à l'avenir les projets de logements puissent aboutir avec moins de concessions aux communes dont les électeurs s'opposeront presque toujours aux logements sur leur territoire quelques soient les concessions qui leur sont faites.

mardi, 24 mai 2011

Des élections à Singapour qui auront des conséquences pour l'agglomération genevoise

SingapourIl y a deux semaines ont eu lieu des élections législatives à Singapour.

Sur la scène mondiale, Singapour et Genève sont d'étroites concurrentes : toutes deux se positionnent comme des villes internationales destinées à accueillir des sièges continentaux de multinationales. Toutes deux sont positionnées sur les activités de marché, les activités bancaires en générales et la banque privée en particulier. Toutes deux connaissent des croissances économiques folles comparées à leurs environnements respectifs. A Singapour comme à Genève, cette croissance se fait au profit de l'Etat contrôlé par une élite influente, et au détriment de la majorité des habitants.

Les symptômes de la croissance sont les mêmes à Singapour qu'à Genève. Les Singapouriens sont pris en ciseaux entre un coût de la vie qui augmente très fortement en raison de l'arrivée massive de cadres internationaux d'une part et des rémunérations qui elles stagnent en raison de l'afflux d'ouvriers et d'employés chinois. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir ces cadres internationaux déménager de Genève à Singapour et réciproquement.

L'immobilier en particulier flambe. L'urbanisation y est galopante. Des quartiers entiers sortent de terre... et parfois même de la mer. Depuis 20 ans les gratte-ciels ont triplé de hauteur. Il y a bientôt 20 ans j'y ai travaillé dans une banque. A l'époque, nous occupions des bureaux dans un immeuble de 17 étages du front de mer. La mer y a été transformée en un nouveau quartier dont les immeubles atteignent désormais 60 étages.

Au milieu de cette croissance folle, la classe moyenne peine à joindre le deux bouts. Elle subit une croissance dont elle ne tire pas les fruits. Pendant que Singapour connait une très forte croissance, le pouvoir d'achat d'une majorité de Singapourien est lui en déclin.

Singapour n'est pas une démocratie ouverte et libre : presse sous contrôle du gouvernement, intimidation judiciaire de l'opposition ou sanctions financières exubérantes qui met les opposants en faillite et les prive de leur éligibilité. La dernière invention du gouvernement a été d'instaurer le suffrage majoritaire de liste qui permet de fondre une circonscription risquée au milieu de quatre autres et d'attribuer les 5 sièges au suffrage majoritaire. Ce système s'appelle "circonscription groupée". Jusqu'à présent ces artifices avaient permis de marginaliser l'opposition au parlement. Internet à pris de court ces législations qui restreignent la libre expression.

A première vue les dernières élections législatives ne vont pas changer grand chose à Singapour puisqu'à nouveau l'opposition ne dispose que de quelques sièges. Mais cette lecture serait trompeuse car de 75% des voix il y a 10 ans, le parti majoritaire (PAP) était tombé à 66% il y a 5 ans et à 60% cette année. La marge s'érode rapidement. Par ailleurs, l'opposition a pour la première fois remporté une "circonscription groupée" de 5 sièges. Les mécanismes majoritaires qui ont permis de marginaliser l'opposition jusqu'à présent pourrait tourner une prochaine législative en raz de marée.

Les mots d'ordre de l'opposition ont été multiples -il y a d'ailleurs plusieurs partis d'opposition-. L'abrogation des lois spéciales d'emprisonnement sans procès, l'indépendance de la presse et de la justice et la liberté d'expression figuraient en bonne place... mais certaines revendications de l'opposition ressemblait beaucoup à certaines préoccupations exprimées à Genève par le MCG : sans l'outrance, sans les approximations et avec un peu plus de QI qu'une otarie.

Le compte a rebours a commencé pour le PAP. L'alternance est désormais programmée à Singapour : peut être dans 5 ans seulement.. plus probablement dans 10 ans après le décès de Lee Kuan Yew, le "fondateur" du pays.

Cette évolution aura des conséquences dans le Genevois : le dumping fiscal si profitable aux Etats qui les pratique et si néfaste à leurs populations devient politiquement suicidaire à Singapour... comme à Genève. Les Singapouriens sont de plus en plus nombreux à vouloir une croissance qui soit à leur service et ne veulent plus être mis au service d'une croissance aussi forte soit elle. Si Singapour réduit son agressivité fiscale pour préserver sa stabilité politique alors Genève pourra et devra réduire la sienne également.

Cette croissance économique exubérante au profit d'une minorité a longtemps été possible dans le système oligarchique de Singapour. Mais même à Singapour il induit des pressions sociales qui menacent l'ensemble du système politique. Ce modèle tiendra d'autant moins à Genève où les moyens d'expressions populaires sont bien plus nombreux au travers de la démocratie directe.

 

PS : au fait, Singapour connait les mêmes problèmes que Genève en particulier et la Suisse en général... Contrairement à la Suisse il n'y a pas de billatérales à Singapour, mais il y a comme en Suisse des politiques fiscales dérogatoires pour les entreprises étrangères.

dimanche, 15 mai 2011

57% de OUI aux Cherpines : un espoir pour tous les Genevois

A ma connaissance, pour la première fois dans l'histoire de notre agglomération les électeurs genevois ont approuvé massivement le déclassement de terrains agricoles pour construire 3000 logements. Les Genevois de l'étranger -dont une bonne partie réside dans le Genevois français- l'ont approuvé à près de 60% !

Il s'agit de seulement 3000 logements sur les 50 000 nécessaires pour les 20 prochaines années.. et par rapport aux dizaines de milliers de logements de retard accumulés. Pas grand chose en soi. Pourtant l'ampleur du score peut permettre à tous les défenseurs du projet d'agglomération de nourir quelques espoirs sur la résorbtion de la pénurie de logements au coeur de notre agglomération : les responsables politiques de tous les partis savent désormais l'ampleur de la volonté populaire sur la construction de logement. Les sanctions politiques seront lourdes pour ceux qui continueront à s'opposer aux logements : les libéraux dans les communes résidentielles, les socialistes en ville, les verts partout. Plus personnes ne pourra prétendre que les oppositions se font au nom de la démocratie directe.. car il est désormais manifeste que ces oppositions se font contre la volonté souveraine des électeurs.

Le recours contre le projet des Cherpines aura retardé le projet d'une année. 12 mois durant lesquelles 3000 familles seront privées de logements au nom d'égoîsmes individuels et de stratégies partisanes de la part de l'UDC et des Verts.

Bien sûr il reste beaucoup à faire aux autorités genevoises : améliorer le projet, accélérer les autres, apporter enfin une réponse à la question de la péréquation intercommunale pour favoriser les communes vertueuses et sanctionner les "vicieuses". Il reste surtout aux responsables politiques appartenant à la génération des Genevois bien logés d'assumer leur responsabilité, de prendre à bras le corps cette préoccupation majeure du logement et ses conséquences sur le pouvoir d'achat et la mobilité. Il reste à une génération de responsables politiques de s'engager fortement pour le logement.

Ce OUI massif doit nous engager à poursuivre le projet d'agglomération pour notre intérêt commun.

PS : J'ai une profonde admiration pour Serge Dal Busco, Conseiller Administratif PDC de Bernex, qui parmi les innombrables arguments en faveur du vote des Cherpines a mentionné aussi l'intérêt régional : un courage et une vision politique digne d'un homme d'Etat et qui tranche avec le silence de trop d'élus centristes qui ménage la chêvre et le choux plutôt que de prendre à bras le corps ce problème genevois à la source de tous les autres. La stature d'homme d'Etat de Serge Dal Busco tranche avec le silence gêné de Robert Cramer pourtant à l'initiative du projet d'agglomeration.

Dans la série homme d'état, Laurent Seydoux, Vert Libéral, est aussi remarquable : il faut être courageux pour un élu municipal de défendre un tel projet de logements dans une commune qui a déjà largement été à la hauteur de ses responsabilités. Un courage renouvelé après les élections administratives par une campagne forte. La majorité politique du moment dans la commune de Plan les Ouates lui donne tort.. l'avenir lui donnera raison. Un courage qui tranche avec la majorité des élus municipaux du canton qui flatte les égoïsmes locaux au détriment de l'intérêt général du canton et de la région. Un courage qui tranche avec le silence de Robert Cramer !

vendredi, 13 mai 2011

Compte rendu du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 12 mai 2011

"... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ..."

PS : seulement 12 délibérations à l'ordre du jour du Conseil Municipal d'hier soir dont deux retirées. Un ordre du jour à nouveau très léger en quantité après pourtant 5 semaines depuis le dernier conseil. Mais surtout très léger sur le fond puisqu'il s'agissait uniquement d'affaires courantes adoptées à l'unanimité. Il a fallu passer en revue la biographique des personnalités qui se voient attribuées des noms de rue pour que le Conseil dure plus d'une heure. L'activité municipale ne se résume pas aux délibérations, mais côté délibérations, l'activité municipale se résume à une page blanche. Une page blanche qui fait tomber notre commune dans un trou noir alors que des dossiers majeurs n'avancent pas : circulation dans le nouveau quartier de Chabloux, nouvelle école, entrée ouest de la ville, accessibilité à la gare du reste du canton, plan de circulation de Cervonnex..etc..etc...

PS2 : Suite à notre départ du Conseil Municipal faute de quorum de la majorité au Conseil de Février, deux conseillers avaient démissionné. La majorité municipale s'était resaisie au Conseil municipal de mars avec 23 présents sur 25. Cette soudaine motivation de la majorité municipale a fait long feu puisqu'on ne comptait hier soir à nouveau que 18 conseillers municipaux de la majorité présent sur 25 élus.

mercredi, 11 mai 2011

Ordre du jour du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 12 mai 2011

Vous trouverez ci-dessous en pièce jointe l'ordre du jour du Conseil Municipal du jeudi 12 mai 2011. Le Conseil se réunira en séance publique en mairie à 20H30. Comme d'habitude nous sommes à votre disposition pour toutes questions relatives à l'ordre du jour. A vrai dire au vu du peu de points à l'ordre du jour et de leur caractère très ordinaire, nous sommes surtout à votre disposition pour tous les sujets qui vous préoccupent et qui ne sont pas à l'ordre du jour.

CM du 12 mai 2011-CONVOCATION et PROJETS DES DELIBERATIONS.pdf

lundi, 09 mai 2011

Le projet d'agglo, le CEVA et les trams suspendus aux résultats des Cherpines

Ce week-end, nos voisins et cousins genevois voteront sur le projet de déclassement des Cherpines. Un projet qui permettra la construction de 3000 logements à Plan-les-Ouates à proximité des réseaux de transport. Dans le contexte de gravissime pénurie de logements qui contraint chaque année les 4/5ième d'une classe d'âge de Genevois à quitter le canton, on imagine que ce projet a fait l'unanimité de la classe politique genevoise. Quand on constate qu'il s'agit de terres maraîchères coincées entre une zone urbaine et une autoroute, ce projet devient une évidence.

Le projet des Cherpines est un enjeu écologique majeur :

1) OUI aux Cherpines contre les embouteillages, la polution et le CO2 : 3000 logements aux Cherpines permettraient à 3000 familles Genevoises de ne plus avoir à quitter le canton et s'installer loin des réseaux de transports en commun. 3000 logements aux Cherpines ce sont environ 4500 voitures de moins sur les routes de l'agglomération genevoise. Mises bout à bout, on parle d'une file de voiture d'environ 18km qui traverserait le canton de Genève d'est en ouest. Dire OUI aux Cherpines est un enjeu écologique majeur pour limiter la polution, cesser d'aggraver les embouteillages et d'augmenter les émissions de CO2.

2) OUI aux Cherpines pour préserver des terres agricoles : si les Cherpines ne se font pas, cela n'aura aucun effet sur l'arrivée massive d'habitants attirés par les conditions fiscales dérogatoires réservées aux entreprises et particuliers étrangers. Ceux-ci auront toujours les moyens de s'installer à Genève et chasseront des Genevois contraints de s'installer dans le Genevois français. Les communes du Genevois français seront contraintes de construire trois fois plus de logements pour pouvoir loger les jeunes de leurs communes. La densité de logements à 15km du coeur de l'agglo est forcément plus faible qu'au centre. Le résultat est clair, en préservant un hectare de terre maraîchère aux Cherpines on en sacrifie trois fois plus dans le Genevois français. Pour préserver les terres agricoles il faut voter OUI aux Cherpines.

Pourtant les Verts Genevois appellent à voter contre.. et ils sont habituellement plus crédibles que moi sur les questions d'environnements. Franchement j'ai eu longtemps du mal à comprendre la position des Verts Genevois. Bien sûr il y a aussi des "décroissants" idéologues chez les Verts Genevois, mais ils sont habituellement minoritaires. C'est en discutant avec qq députés Verts Genevois que j'ai pu comprendre les motivations cachées de leur position : "on s'est fait avoir par Mark Muller". Les Verts auraient aimé pouvoir contrôler eux même le projet de construction. Ils auraient aimé jouer le rôle de l'exécutif. Cette querelle d'égo est hors sujet : il ne s'agit pas d'apprécier ou non Mark Muller, mais bien de construire des logements pour les Genevois.

Pour justifier leur position absurde les Verts ont eu recours à des arguments falacieux facilement démontables :

1) Le projet des Cherpines est aussi dense que la ville de Genève contrôlée par un exécutif auquel appartient les Verts. Les Verts prétendent que le projet n'est pas suffisament dense. Il est pourtant aussi dense que la Ville de Genève. Il faut rappeler que le Conseil Administratif de la Ville de Genève s'oppose à la moitié des projets de surrélévations en ville de Genève - un conseil administratif auquel participent les Verts Genevois. Ou encore, les Verts viennent de conquérir un siège au conseil administratif de Chêne-Bougeries en flattant les oppositions aux projets de densification à Chêne-Bougeries (oui !!! à Chêne-Bougeries !!!). Bref, les Verts prétendent souhaiter une densification qu'ils combattent dans des communes plus denses... et des communes moins denses. La meilleure preuve que le projet des Cherpines est d'une densité parfaite c'est qu'au sein des opposants, la moitié ne voudraient aucun logements et l'autre plus de logements : il n'y a donc pas de majorité alternative pour une autre densité de logements.

2) Quand les procédures genevoises durent 4 fois plus longtemps qu'ailleurs.. il faut déclasser 4 fois plus de terrains qu'ailleurs en même temps et conduire 4 fois plus de projets. Selon les Verts Genevois il y aurait assez de terrains constructibles à Genève. Et pourtant.. il n'y a toujours pas de constructions. Il est vrai qu'on peut s'interroger sur la capacité de travail, le leadership, la vision politique ou le sens du management du Conseiller d'Etat en charge de la construction. Mais il faut bien admettre que les procédures de construction aussi bien que les conservatismes rallongent les délais de construction et obligent à entreprendre beaucoup plus de projets en parallèle pour construire assez de logements.

Je ne mentionne même pas l'argument de l'autosuffisance alimentaire.. un argument intéressant lorsqu'il est à l'échelle d'une région.. mais totalement absurde à l'échelle d'une ville. Si les Verts étaient sincèrement de si grands partisans du principe de l'autosuffisance alors ils lutteraient contre la politique d'attraction fiscale au profit d'activités exportatrices.

Vu du Genevois français, le débat sur les Cherpines est tout simplement surréaliste. Il faut que les députés du Grand Conseil soient sacrément bien logés dans des appartements de la ville de Genève, qu'ils soient propriétaires ou qu'ils disposent de bails anciens à des prix dérisoires pour être autant déconnecté de la crise du logements. Il faut qu'ils habitent à proximité du centre ville et se déplacent à vélo pour ne pas prendre la mesure des conséquences visiblement croissantes de la pénurie de logements sur la mobilité.

Mais surtout, l'opposition du second parti genevois à un tel projet qui s'ajoute aux oppositions du premier parti genevois à des projets de logements à Veyrier, Troinex et Thônex conduit les élus du Genevois français à s'interroger sur la réalité de la volonté genevoise à adopter une démarche d'agglomération ! Le silence du Vert Robert Cramer dans ce premier vote sur l'agglomération est inquiétant : le projet d'agglo n'est-il qu'une mascarade ? Robert Cramer a encore trois jours pour prouver sa détermination sur la démarche d'agglomération : il est temps qu'il mouille la chemise à le défendre, car on parle là de seulement 3000 logements sur les 50 000 à construire d'ici 2030 !

Il est évident qu'un refus sur les Cherpines conduirait les partenaires français à revoir toutes leurs positions sur tous les sujets de l'agglomération : s'il faut tenir nos engagements financiers sur le CEVA et les trams, faut il en revanche démarrer les travaux pour des transports en commun devenus caduques si Genève produits plus d'usagers supplémentaires que ces infrastructures ne pourront en transporter ? Faut-il contribuer à des infrastructures de transports qui permettront à des élus genevois aussi irresponsables que les Verts de continuer de s'affranchir de la responsabilité de construire des logements pour leurs enfants ? Faut-il contribuer maintenant à une infrastructure qui tant qu'il n'y aura pas assez de logements à Genève contribuera à chasser les habitants qui font vivre nos communes ? Ces infrastructures de transports sont nécessaires.. mais prématurées tant que la question de la pénurie de logement n'est pas durablement réglée !

Aucun tribunal ni aucune armée ne pourra jamais faire appliquer le projet d'agglomération contre la volonté des uns et des autres. Nous ne pourrons travailler que sur la base de la confiance mutuelle. Une confiance à construire... mais la position des Verts Genevois ne contribue pas à cette confiance.

Un non aux Cherpines conduirait le Genevois français à suspendre la démarche d'agglomération afin de laisser le temps à Genève de régler son problème de logements.

Je suis convaincu que les Genevois, contrairement aux Verts et à l'UDC, ont compris qu'il est aussi de leur intérêt de construire des logements pour leurs enfants à proximité des réseaux de transports en commun. J'espère que nous pourront dès lundi prochain continuer à travailler ensemble à une agglomération qui maitrise son avenir.