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mardi, 30 juillet 2013

Les médias et les préjugés

On pourrait penser que les médias ont pour mission d'informer. Une information par définition doit avoir un caractère de nouveauté. A peu près le contraire d'un préjugé. Il fut un temps où plus un journal annonçait des informations exclusives, plus son lectorat se développait. A lire les articles les plus lus dans la presse de ces dernières semaine on se demande si dorénavant les lecteurs de la presse ne cherchent pas au contraire à se conforter dans leurs préjugés plutôt qu'à la recherche d'informations nouvelles. J'aimerais vous faire part de deux expériences de ces deux dernières semaines.

Il y a deux semaines environs je suis contacté par une journaliste qui enquête sur le phénomène des Suisses résidant en France et qui reviennent en Suisse. Selon les premiers éléments d'informations il s'agirait de personnes inquiètes des dispositions prévues sur l'assurance maladie ou sur les conventions de double imposition. Je lui réponds que j'ai effectivement lu un article sur le sujet dans un autre journal. De mon côté, il se trouve qu'un résident de St Julien de nationalité Suisse vient de m'informer de son départ de St Julien mais j'en ignore encore la raison. Je m'engage à contacter la personne et à la rappeler. Je le fais immédiatement. La personne en question m'informe que s'il revient en Suisse c'est parce que son employeur l'exige ! La clause est indiquée dans son contrat de travail et avec même une échéance. Une clause totalement illégale en vertu des accords bilatéraux de libre circulation. Un Suisse à le droit d'habiter en France et personne n'a le droit de lui limiter ce droit.

Il se trouve que quelques semaines plus tôt j'ai rencontré une Suissesse installée en France. Elle m'explique les difficultés qu'a son fils à trouver du travail avec une adresse en France. Elle aussi, pour échapper aux discriminations contre les Suisses résidant en France a décidé de rapatrier son fils sur une adresse fictive à Genève.

Je fais part de ces cas à la journaliste qui m'appelle. Au sujet de l'assurance maladie et de la convention de double imposition, je lui fais remarquer qu'en cas de retour en Suisse l'assurance maladie est plus chère en Suisse que la CMU et que les droits de successions en France exonèrent d'impôts 80% des familles au travers des multiples abattements et déductions.

Quelques jours plus tard, je lis l'article dans la presse... et ne trouve principalement que les clichés habituels sur une France aux impôts confiscatoires qui tente d'échapper à la faillite en s'en prenant à la Suisse. Un article bien éloigné des faits que j'ai pu constater.

Je recontacte la journaliste pour lui faire remarquer que l'article ne correspond pas vraiment aux faits que j'ai pu constater. Au minimum, elle aurait pu mentionner ces cas de discrimination contre les Suisses résident en France. Qu'à cela ne tienne, un nouvel article est prévu justement cette semaine sur la discrimination. Je lui rappelle les deux cas de discrimination qu'ont vécus ces deux Genevois installés en France. Elle enquête auprès de responsables de ressources humaines et de cabinet de recrutement qui font part de discriminations. Elle constate des annonces qui confirment ces discriminations. Une étude de l'université de Genève le confirme également. Je lui cite un autre cas d'une personne à qui ses interlocuteurs du Département de l'Instruction Publique ont clairement répondu que sa candidature donnait entière satisfaction mais que dans le contexte politique actuel ils ne pouvaient pas recruter un frontalier. Les enfants auront donc un enseignant moins qualifié... mais Genevois. Au total, les trois cas de discriminations sont donc : 2 Suisses discriminés pour leur résidence en France et 1 Français discriminé pour sa nationalité. Quelques jours plus tard, je lis l'article dans la presse : on y parle des clichés habituels sur la légendaire paresse française. Il y a forcément des paresseux en France comme dans tous les pays du monde... mais de là à généraliser c'est absurde.

Je ne jette pas la pierre ni à la journaliste ni à sa rédactrice en chef : vu la situation financière de la presse dans le monde, ils doivent vendre pour survivre. Je m'interroge plutôt sur notre comportement de lecteur : pourquoi achetons-nous la presse qui nous conforte dans nos préjugés plutôt que celle qui nous surprend ? Serait-ce parce que au fur et à mesure que la population vieilli elle est de moins en moins agile pour appréhender un monde qui change ? Aurions-nous besoin de la stabilité de nos préjugés pour faire face à tous ces changements ? Ce serait inquiétant, le signe du déclin lorsque les certitudes du passé sont plus enthousiasmantes que le monde qui nous reste à construire.

En France aussi on adore ces clichés : l'article est repris par près de la moitié de la presse française. Pour la presse de droite c'est un bon moyen de dénoncer sous une forme nouvelle les 35h, le syndicalisme ou encore la perte de valeur du travail en France. Une bonne psychothérapie de groupe pour un pays qui sait qu'il devra de toute façon travailler plus longtemps. La Suisse en sort endommagée aussi : un pays dans lequel les DRH utilisent des clichés nationalistes pour recruter les politiques ne respectent pas les traités internationaux ! Voilà qui est bien éloigné de l'ambition de métropole internationale de Genève !

Dans les deux cas, l'article ne correspond pas à ce que j'ai pu constater sur le terrain.

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lundi, 29 juillet 2013

Il y a enfin un remède à la paresse des Français !

Un article paru ce week-end dans le Matin Dimanche et repris dans la Tribune de Genève, nous donne enfin un remède à nous autres Français pour nous guérir de notre paresse légendaire... il nous suffit de résider 5 ans en Suisse et de faire une demande de Permis C. En effet, les quelques recruteurs interrogés expliquent qu'ils ont eu des expériences avec des Français qui se sont révélés paresseux et que depuis ils limitent leurs recrutements aux Suisses et aux Permis C qui, par définition résident en Suisse depuis plus de 5 ans.

C'est une excellente nouvelle pour toutes les infirmières paresseuses qui soignent les Genevois de nuit, pour tous les chauffeurs de bus paresseux qui se lèvent à 5 heures du matin pour transporter les habitants de toutes les nationalités de notre agglomération ou encore pour les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration pas moins paresseux qui travaillent après la tombée de la nuit à servir les habitants dans les hôtels et restaurants. Trois professions dans lesquels ont compte une très grande proportion de frontaliers qui donc, d'après ces "professionnels" des ressources humaines sont nécessairement paresseux... puisque Français. Il leur suffit désormais de vivre 5 ans en Suisse pour se guérir de leur légendaire paresse. Il faudra qu'ils fassent quelques économies pour s'offrir un tel diplôme.

On ne sait pas encore si le traitement est efficace pour l'arrogance... j'en doute... j'ai vécu 17 ans en Suisse, j'ai même obtenu le "diplôme du permis C" et manifestement, à en juger par les réactions de quelques commentateurs sur ce site, peut être des DRH, mes points de vue sont par définition arrogants, puisque Français.

Mais à l'opposé, puisque 5 années de résidence permettent de guérir de la légendaire paresse française, nous devons être extrêmement inquiet de ce qui va advenir des 2500 Genevois qui chaque année sont contraints d'aller s'installer en France faute de logements. Vont ils à l'opposé devenir paresseux après 5 ans ? Ainsi donc, l'efficacité économique de notre agglomération commande de construire plus de logements à Genève pour éviter que la paresse française ne contamine la population genevoise.

C'est peut être parce que les Genevois vivent de plus en plus en France, et que donc ils deviennent de plus en plus paresseux, que petit à petit, on observe de moins en moins de candidatures Genevoises dans les postes les plus durs du domaine de la construction par exemple.

Puisqu'il ne faut pas généraliser, je me réjouis qu'il y ait aussi dans l'agglomération genevoise des responsables des ressources humaines compétents : ils évaluent les candidats en fonction de ce qu'ils sont et de ce qu'ils ont prouvé plutôt que sur la base de la nationalité et de leur naissance. Je me réjouis qu'il y ait aussi dans notre agglomération genevoise des responsables de ressources humaines qui lorsqu'ils font l'expérience d'un Français paresseux, ne concluent pas que les Français sont paresseux. Des professionnels capablent de juger des candidats en s'affranchissant des préjugés et des lieux communs qui font tellement de bien au chiffre d'affaire des médias. Je me réjouis qu'il y ait aussi dans notre agglomération genevoise des professionnels des ressources humaines qui savent que la prospérité de l'organisation pour laquelle ils travaillent et donc de l'économie de notre agglomération est de recruter sur la base des compétences. Je me réjouis qu'il y ait aussi dans notre agglomération des professionnels des ressources humains qui respectent tout simplement les lois. A coté de ces recruteurs professionnels, il y a sans doute aussi quelques paresseux qui se contentent de clichés ! Des paresseux, il y en a dans tous les pays du monde !

Mais surtout, je me réjouis qu'il y ait tant de responsables politiques suisses qui s'engagent pour que la Suisse respecte à la lettre les engagements pris dans les accords de libre circulation et dont bénéficient tant l'économie suisse et les centaines de milliers de Suisses installés dans les pays de l'Union.

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vendredi, 26 juillet 2013

Imposition des successions et la relation franco-suisse !

Les débats d’idées permettent souvent de faire émerger des solutions nouvelles. S’ils ne se fondent pas sur des faits, ils deviennent de simples polémiques. C’est malheureusement le cas des interventions sur la convention de double imposition sur les successions entre la France et la Suisse. Les faits sont pourtant incontournables : 

1)    Il s’agirait d’un « diktat » de la France : pourtant la France n’a pas fait usage de son droit souverain de dénoncer unilatéralement la précédente convention. Elle négocie depuis deux ans le nouveau texte. Ou encore, malgré une première signature de la Suisse, elle a accepté d’en amender les termes en tenant compte des remarques des cantons. Le seul « diktat » c’est celui des tenants du statu quo.

2)    Ils dénoncent le fait que la France puisse imposer des contribuables résidant en Suisse : ils oublient que la convention est actuellement utilisée par les cantons suisses pour exonérer du droit français des contribuables résidant en France. Par cette convention, la France reconnait la primauté du droit suisse pour les héritiers résidant en Suisse, mais appliquera son droit tant que les cantons renonceront à imposer les successions.

3)    Bien entendu, ils passent sous silence le fait que la France a accepté un délai de 8 ans avant de considérer une personne comme résidente : une concession unique au monde. On ne sait plus très bien dans quel sens il faudrait en réalité lire l’intervention de M. Neyrinck « aucun pays ne nous a jamais traité de la sorte. »

4)    Ils se trompent lorsqu’ils affirment que les personnes concernées paieraient 45% d’impôts sur les successions en ligne directe. La loi française prévoit des abattements jusqu’à  400 000 euros pour un couple avec deux enfants. Les abattements peuvent s’élever à un million d’euros lorsque la succession est préparée. Les opposants feignent de confondre un taux moyen d’imposition d’environ 5% avec un taux marginal de 45% qui ne s’applique qu’au-delà de 1,8 millions d’euros transmis par parent à chaque enfant !

5)    Ils crient au scandale sous prétexte que cette convention concernerait 155 000 Français résidant en Suisse et 186 000 Helvètes résidant en France. Pourtant, 80% d’entre eux disposent d’un patrimoine de moins de 400 000 euros et ne seront donc pas imposables. Une bonne partie n’aura pas les 8 années de résidence demandée par la Suisse pour se voir appliqué la convention. La convention ne concernera environ que 300 à 700 successions par an.

6)    Ils dénoncent le fait que la nouvelle convention applique le droit du pays où se situent les biens d’une société immobilière. Pourtant, il ne s’agit que de revenir au principe initial de 1953 selon lequel l’immobilier est imposé dans le pays dans lequel ils sont situés.

7)    Ils prétendent que cette convention serait pire que l’absence de convention. Ils oublient que la France s’engage à déduire de l’impôt français le montant déjà réglé aux cantons. Sans convention, il y aurait double imposition. Sans convention, les Suisses installés en France depuis 6 à 8 ans seraient aussi soumis à la fiscalité française sur les successions.

8)    N’ayant pas peur de l’excès, les opposants dénoncent l’acte de décès du fédéralisme, de la souveraineté et de l’état de droit. Leur opposition prouve pourtant le contraire. Mais faut-il répondre à un argument si excessif qu’il en devient insignifiant ?

Héritier potentiel de parents doubles nationaux résidant en Suisse, je serai moi-même, un jour, le plus tard possible, soumis à cette convention de double imposition. Comme tout un chacun, je préférerai me voir appliquer la loi suisse, plus avantageuse, comme elle sera appliquée à mes frères. Pourtant, il me semble juste et raisonnable que me soit appliqué la même loi qu’à mes voisins.

Comment ces ardents défenseurs de la souveraineté nationale peuvent-ils demander à la France de renoncer à appliquer ses lois fiscales à ses résidents fussent-ils Suisses ? Comment ces individus qui dénoncent avec pertinence la mauvaise gestion par la France des deniers publics peuvent-ils dans le même temps lui reprocher d’être moins négligente que par le passé ? Comment ces militants de l’application stricte des lois pénales peuvent-ils considérer que les lois fiscales s’appliquent à la carte ? Comment ces avocats de la neutralité Suisse peuvent-ils s’écarter des faits et dénoncer tout un pays ?

Les excès de langage dans cette affaire laissent planer un doute sur les intentions réelles des intervenants. Pour certains, il s’agit surtout de tenter de déstabiliser une Conseillère fédérale – pourtant la convention a été approuvée à deux reprises par une majorité du Conseil Fédéral. Pour d’autres, il s’agit d’entretenir le mythe d’une imposition française confiscatoire, oubliant le fait que l’imposition des personnes physiques est très comparable de part et d’autre de la frontière (hormis bien sûr, la fiscalité prédatrice offerte aux meilleurs contribuables des pays voisins). Pour d’autres encore il s’agit d’entretenir le mythe d’une Suisse persécutée par le monde entier – sans jamais s’interroger sur l’agressivité des pratiques suisses pour les pays voisins. Pour les autres, la démocratie directe donnerait à la Suisse un supplément de légitimité que n’auraient pas les démocraties indirectes : un opposant va jusqu’à parler de « légitimes préoccupations des cantons » qu’il oppose aux « caprices de la France » (sic).

Cette polémique est inquiétante… non pas pour l’imposition sur les successions qui encore une fois ne concernera que quelques dizaines de familles par an. Peu importe que cette convention soit ratifiée : un refus n’empêchera pas la France d’appliquer son droit souverain sur son territoire ! La souveraineté de la France n'est pas moins respectable que celle de la Suisse.

Cette polémique est surtout inquiétante pour l’avenir des relations de la Suisse avec le reste du monde. Dans un monde interdépendant, comment la démocratie directe Suisse va-t-elle réussir à intégrer dans ses processus de décisions les « légitimes préoccupations » de ses partenaires, voisins, clients et amis ? Pourtant nos régions frontalières ont un besoin vitale de relations constructives. Le moindre projet nécessitera des votes concordants des parlements de part et d’autre de la frontière… mettre de l’huile sur le feu, attiser les désaccords, refuser de comprendre l’autre revient à nuire très gravement aux intérêts du bassin lémanique.

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mercredi, 24 juillet 2013

12 heures de travail non-stop sur la RD1201 à St Julien en Genevois

chantier départementale 1201 005.JPGLa route départementale 1201 qui traverse St Julien en Genevois a été refaite au coeur de St Julien. Une opération qui a nécessité de couper la circulation au coeur de la commune.

De 7 heures du matin à 7 heures du soir, une équipe de 7 personnes a travaillé d'arrache pied pour terminer le chantier le plus rapidement possible pour limiter les nuisances pour la circulation et les riverains. Ils étaient aidés par les services de la voirie du Conseil Général avec l'équipe du Centre Technique Départemental de Cruseilles. La police municipale de la commune de St Julien a également beaucoup aidé pour orienter la circulation : pendulaire, ambulances, pompiers et transports en commun.

Il a d'abord fallu racler la couche de surface là où elle était abimée puis remettre une couche d'enrobé. Au total ce sont 160 tonnes qui ont été étallés sur la voirie en 12 heures. Les matériaux provenaient de la centrale d'enrobage de Contamine-sur-Arve.

Seules les parties les plus endommagées ont été reprise en attendant les travaux de réseaux nécessaires pour l'aménagement du futur tram. Une seconde tranche de travaux sera effectuée en septembre entre la Gare de St Julien et l'Arande et au rond point de l'autoroute.

Cette opération a été possible grâce au vote de crédits complémentaires pour l'entretien de la voirie lors du budget supplémentaire au printemps. 140 000 euros ont été prévu pour l'entretien de la voirie à St Julien.

Un coup de chapeau à l'équipe qui a réalisé ce travail sous un soleil de plomb !chantier départementale 1201 003.JPGchantier départementale 1201 013.JPGchantier départementale 1201 010.JPG

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lundi, 22 juillet 2013

Fathi Derder et l'amitié franco-suisse

Le 29 avril une délégation de sénateurs du groupe d'amitié franco-suisse était en visite à Berne à la rencontre d'une délégation de conseillers nationaux. A peine quelques jours plus tard, Fathi Derder (conseiller national PLR du canton de Vaud) publie son point de vue sur cette rencontre (à lire ici). Un point de vue assez amusant qui en dit long sur les malentendus franco-suisse. Loin de la caricature qui y est faite d'une France arrogante incapable de se remettre en cause, le point de vue de Fathi Derder a beaucoup circulé en France sur les réseaux sociaux et par mail : on aime toujours ces points de vue extérieurs. Bien sûr le texte à circulé en partie à l'initiative de militants UMP pour décrier un gouvernement PS.. ignorant que la délégation était composée de sénateurs de tous les groupes politiques.

Le texte a sans doute fait pas mal de pub pour Fathi Derder, je ne suis pas sûr qu'il soit de nature à améliorer l'efficacité du travail des groupes d'amitié franco-suisse dans les mois et années qui viennent.

La polémique a sans doute incité quelques participants à diffuser le compte rendu intégral des discussions. Il n'y a bien sûr pas de références au déjeuner, mais la séance est retranscrite en intégralité.

Lorsque Fahti Derder écrit :

"Quelques minutes plus tard, en séance, un sénateur nous "explique" que nous ne comprenons pas la France. Et sa fiscalité. Il faut savoir que, pour un élu français en tournée en province, si on n'est pas d'accord, c'est qu'on ne l'a pas compris. Alors il réexplique, plus lentement. Il articule. C'est inintéressant, mais joli à entendre."

Voilà l'intervention du sénateur français qui suit le repas :

"...Récemment un institut de sondage a mené une enquête auprès des citoyens français, leur demandant s'il était légal d'avoir un compte bancaire en Suisse. La majorité pense que non ! Ainsi, il est important d'insister sur le fait qu'il est tout à fait légal d'avoir un compte bancaire en Suisse du moment qu'il est déclaré. Par ailleurs, il me semble que nous ne consacrons pas assez de temps à expliquer la réalité des relations franco-suisse dans les médias. Je vous encourage à participer à des émissions de télévision ou à des articles de presse sur ce sujet dans le pays partenaire. En effet, l'essentiel des polémiques provient du manque d'informations ou d'informations faussées..."

Franchement, le texte de Fathi Derder a sans doute fait beaucoup rire ou pleurer, mais, moi qui ne partage que très rarement les points de vue de Pierre Hérisson (UMP) sur ce coup là, je trouve qu'il a plutôt raison. Il exprime un point de vue de méconnaissance réciproque plutôt pertinent.

Un peu plus loin Fathi Derder poursuit :

"Puis, devant notre lenteur -toute helvétique- une sénatrice admet alors que, dans le fond, nous "ne pouvons pas" comprendre la question fiscale française. Car la Suisse est, je cite, "en retard en matière de dépenses publiques". La preuve par les crèches. Je n'invente rien."

Voilà l'intervention intégrale de Patricia Schillinger (PS) :

"J'ai une question qui concerne le prélèvement sur le revenu à la source qui s'effectue à Genève et pas à Bâle Ville. Ma commune est confrontée à un afflux massif de frontaliers, ce qui fait exploser le nombre de demandes, en infrastructures sociales notamment. (...) Vous payez certes aussi des impôts en Suisse, mais si la France en prélève davantage c'est notamment parce qu'elle investit énormément dans les infrastructures publiques : crèches, accueil périscolaire, cantines scolaires... La Suisse a accumulé du retard dans se domaine. Par conséquent, une comparaison directe du système fiscal des deux pays doit prendre en compte cet aspect. En outre, de nombreux Suisses gardent une boite aux lettres à Bâle et vivent en résidence secondaire en France, ce qui pose également des problèmes. C'est d'autant plus injuste que la plupart sont des couples avec enfants qui veulent éviter de payer 40 000 francs suisses de scolarité."

La sénatrice ne dit pas que la Suisse est en retard en matière de dépense publique, mais en retard sur les capacités d'accueil en crèche. Contrairement à ce qu'affirme Fathi Derder, la sénatrice ne donne pas de leçon, mais demande simplement à ce que les comparaisons fiscales prennent en compte aussi les différences de niveau de service.

A l'opposé, j'ai été effaré par la remarque de Fathi Derder suite à l'intervention de l'ambassadeur de France en Suisse. M. Duclos intervient dans la réunion : "Mon rôle est celui d'intermédiaire. J'essaie de comprendre le point de vue suisse, mais je demande aux parlementaires suisses présents aujourd'hui d'en faire de même." Puis M. Duclos énumère toutes les concessions faites par la France en particulier dans la négociation sur la convention de double impositions. Ce à quoi Fathi Derder répond : "Votre requête est diplomatiquement honorable, mais notre première mission n'est pas de nous mettre à la place des citoyens français, mais de nos électeurs et de nos contribuables".

Bien sûr que la mission première d'un parlementaire est de défendre les intérêts de ses électeurs et contribuables. Mais l'intérêt des électeurs et contribuables suisses est aussi que la Suisse ait des relations internationales constructives.. pas seulement avec la France mais aussi avec l'Allemagne, l'Italie ou les Etats-Unis. Cela impose parfois de comprendre aussi les préoccupations de ses partenaires. Cela impose de comprendre ce que les 60 millions de Français peuvent éprouver lorsqu'ils voient un pays proposer des conditions fiscales dérogatoires aux meilleurs contribuables français. Des conditions fiscales que la Suisse n'offre pas aux Suisses. Cela suppose d'avoir l'intelligence émotionnelle de comprendre ce que les milliards d'honnêtes contribuables de la planète peuvent éprouver lorsqu'ils constatent que la Suisse, par ses lois et avec ses banques, se fait complice des fraudeurs de tous les pays. Cela suppose de comprendre ce que peuvent éprouver des millions de citoyens lorsqu'ils constatent que la Suisse offre à certains résidents français d'échapper aux droits de successions.

Tous les pays du monde ont besoin de relations extérieures constructives. Cela suppose de faire l'effort de se comprendre.

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dimanche, 21 juillet 2013

S'inscrire sur les listes électorales pour décider de l'avenir de St Julien en Genevois

Dans la zone frontalière les taux de participation sont habituellement plus faible qu'ailleurs. Certains élus estiment que les frontaliers votent moins que les autres. Pourtant on s'apercoit que les personnes nées à St Julien ont des taux de participation très similaires au reste de la population. La vrai différence vient de l'actualisation des listes électorales.

Le va et vient des habitants est permanent dans les communes frontalières. En l'espace de 6 ans, la liste électorale compte 25% de nouveaux électeurs environ. Et pourtant nous sommes loin du compte. Après avoir rencontré tant d'habitants qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, nous avons voulu en avoir le coeur net en comparant la liste électorale avec la liste des noms figurant sur les boites aux lettres de deux résidences.

Sur un échantillon d'un peu plus de 100 habitants on dénombre :

  • 44 personnes inscrites correctement sur les listes électorales
  • 21 qui sont inscrites mais n'y résident plus
  • 77 qui y résident mais ne sont pas inscrits sur les listes électorales
  • 3 qui sont inscrites sur les listes électorales de la commune mais à une autre adresse - ils ne recoivent donc ni leur carte ni les professions de foi des candidats.

Avec des listes électorales qui ne sont pas à jour, il n'est pas étonnant d'avoir des taux de participation aussi faibles !

Sur cet échantillon, un tiers des personnes inscrites devraient être radiées. A l'opposé la liste devrait être pratiquement doublée avec les nouveaux inscrits. Les services de la Mairie font leur possible, mais manifestement il n'y a pas une très forte volonté des élus de permettre aux habitants de voter en les informant des modalités pratiques.

Voilà quelques informations à diffuser à vos proches dont l'inscription sur les listes électorales n'est pas à jour pour les deux tiers d'entre eux :

  • Pour voter aux municipales de mars prochain, c'est maintenant qu'il faut s'inscrire sur les listes électorales ou mettre à jour son adresse.
  • L'inscription peut se faire en Mairie, par courrier ou même par mail ou en ligne. Il suffit d'adresser un justificatif de domicile (quittance de loyer, facture d'électricité, de gaz ou de téléphone fixe) et une photocopie d'une pièce d'identité ainsi que le formulaire que vous trouverez en lien ici.
  • Les ressortissants de l'Union Européenne ont le droit de voter aux municipales s'ils s'inscrivent.. à ce jour, seulement 49 d'entre eux ont fait cette démarche à St Julien.

En votant vous décidez de l'avenir de l'urbanisme de la commune, des taux d'imposition, de la représentativité et de l'accessibilité des membres du Conseil Municipal, de la circulation, des transports en commun, des crèches, des activités culturelles et sportives. Pour décider de l'avenir de St Julien, à vous de vous inscrire et de faire inscrire vos proches !

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jeudi, 18 juillet 2013

Deux fois plus de chômeurs à St Julien en Genevois depuis les dernières municipales

Chômeurs à St Julien en Genevois.jpgParmi les nombreux thèmes sur lesquels la ville a beaucoup changé depuis les dernières élections municipales, le nombre de chômeurs est particulièrement frappant. Il y avait 214 demandeurs d'emplois en 2007, juste avant les élections municipales... il y en avait exactement le double en 2012 soit 528 demandeurs d'emplois (cf graphe ci-contre). Bien sûr cette situation est largement liée au contexte mondial et à la crise financière. Elle n'est pas sans rapport avec la "préférence cantonale" mise en place à Genève en parfaite violation des accords bilatéraux dont la Suisse bénéficie largement par ailleurs.

 

Politique économique à St Julien en Genevois.jpg

Mais pour autant la municipalité n'a eu pratiquement aucune politique économique. En particulier du point de vue des zones d'activités économiques. La future extension de la zone d'activité sous le viaduc devrait être la seule extension des deux mandats de la municipalité. Une extension compensée par la construction de logements derrière la gare. Au total, il n'y aura donc eu aucun espace supplémentaire pour les entreprises et l'emploi à St Julien depuis 13 ans ! Dans le même temps, la population de la commune a augmenté de 30% ! Le graphe ci-contre qui montre l'évolution des zones d'activité économique à St Julien depuis 2000 ressemble étrangement à un ancéphalogramme plat.

Dans le même temps, la municipalité a augmenté les impôts locaux des entreprises de +8%. Sans notre vigilance et votre mobilisation, elle les aurait à nouveau augmenté de +2% supplémentaires cette année. A ce jour, elle ne s'oppose pas à la création d'un versement transport qui pénaliserait plus particulièrement les entreprises qui emploient le plus. Nous pensons au contraire qu'il faut cesser de pénaliser les entreprises locales et que le développement des transports en commun mis en place par la Communauté de Communes doit être financé par un transfert d'une partie des fonds frontaliers des communes à la communauté.

 

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mardi, 16 juillet 2013

Accueillir les enfants des nouveaux St Juliennois dans les écoles !

Voilà plusieurs années que l'équipe municipale de St Julien-en-Genevois explique à qui les écoute encore qu'il n'y a pas besoin de nouvelle école, que les nouveaux habitants n'ont pratiquement pas d'enfants... et qu'on aura bien le temps de voir plus tard.

Bien sûr année après année, les faits leur donnait tort : une classe de plus en septembre 2011 et encore une classe de plus en septembre 2012. Les données du rectorat indiquent le contraire de ce qu'affirme la municipalité : entre 2001 et 2010, il y a eu 79 enfants supplémentaires dans les écoles maternelles et élémentaires du privé et du public à St Julien en Genevois ! Il n'est de pire aveugle qu'une municipalité qui refuse de voir !

On peut penser que l'augmentation va s'amplifier car on observe habituellement un décalage d'environ 3/4 ans entre l'installation d'un jeune couple et l'arrivée des enfants. La croissance démographique de la commune ayant été particulièrement vigoureuse ces dernières années, on va commencer à voir arriver en nombre de petits St Juliennois dans les écoles.

Même la municipalité a du reconnaitre les faits... sans toutefois aller jusqu'à reconnaitre ses erreurs. Dans la délibération demandant l'autorisation de déposer un permis de construire, elle admet qu'il y aura 48 enfants de plus  à la rentrée prochaine.

Il faudra transformer des bibliothèques et des salles informatiques en salle de classe. Les activités périscolaires vont avoir du mal à trouver les espaces nécessaires. La municipalité espère encore se tirer d'affaire pour sa dernière rentrée scolaire en septembre 2013. La suite sera plus difficile encore puisque déjà 400 logements seront livrés dans le quartier de Chabloux d'ici la fin de l'année et que là encore, les enfants vont arriver. Le projet de nouvelle école est au point mort : manifestement, l'avenir de la commune au delà de 2014 a peu préoccuper la majorité municipale.

Il faudra 3 ou 4 ans pour rattraper le retard. Les rentrées 2014, 2015 et 2016 seront difficiles pour les enfants de St Julien qui paieront cher l'incapacité de la municipalité à anticiper. La nouvelle école coûtera environ 6 à 7 millions d'euros. Une partie sera payée par les promoteurs du quartier de Chabloux, mais ce projet accaparera à lui tout seul une bonne partie des finances communales du prochain mandat.. alors même que des investissements importants sont prévus pour le tram et les entrées de St Julien, et que bien sûr chaque liste candidate proposera aux habitants des priorités nouvelles.

Nous travaillerons avec les professeurs et les parents pour concevoir une école adaptée aux nouveaux rythmes scolaires. Une école évolutive pour s'adapter à une ville qui change. Nous devrons refondre la carte scolaire pour une meilleure mixité sociale - ce que la municipalité s'est toujours refusé à faire malgré nos multiples interventions. Nous devrons proposer une école publique de qualité à laquelle les parents de tous les quartiers auront envie de confier leur enfant. Nous devrons enfin prévoir des cantines dans les écoles pour que des enfants en bas âge ne soient plus trimbalés jusqu'à Cervonnex pour prendre leur repas.

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lundi, 08 juillet 2013

Dernière semaine de l'enquête sur l'urbanisme à St-Julien-en-Genevois

Déjà 364 personnes ont répondu à notre enquête sur l'urbanisme dans la commune. Les premières réponses sont riches d'enseignements sur l'importance des espaces verts, des espaces agricoles et des espaces publics. De toute évidence, les premiers répondants se plaignent largement d'un PLU qui ne prend pas suffisament en compte leurs préoccupations (30%) ou sur lequel ils n'ont pas eu suffisament d'informations (64%).

Si vous n'avez pas encore répondu à notre enquête, vous pouvez répondre jusqu'à la fin de la semaine à l'adresse suivante :

http://www.mon-enquete-enligne.fr/index.php?sid=25276&...

Si vous avez déjà répondu, vous pouvez nous aider à diffuser cette enquête auprès de vos voisins, amis et proches afin que le nombre de réponses renforce plus encore les conclusions.

Nous publierons les résultats de cette enquête à la rentrée du mois de septembre.

 

Le questionnaire est aussi téléchargeable à l'adresse suivante :

http://www.vive-saint-julien-en-genevois.fr/media/01/00/4...

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samedi, 06 juillet 2013

Ordre du jour du Conseil Municipal de St Julien en Genevois du 11 juillet 2013

Vous trouverez ci-dessous les délibérations à l'ordre du jour du prochain Conseil Municipal. Le Conseil se réunira en séance publique en salle du Conseil à 18H30 ce jeudi 11 juillet. Nous sommes à votre disposition pour toute question, remarques ou avis sur les sujets à l'ordre du jour.

CM juillet convocation + début dossier.pdf

CM juillet fin dossier.pdf

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