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lundi, 31 janvier 2011

Les importations d'emplois dans les multinationales freinent la création d'emplois locaux

Ce matin l’OCSTAT publie une étude intéressante sur le poids des multinationales dans l’économie genevoise. Une étude vraisemblablement commandée par les promoteurs de la politique économique exogène en mal d’arguments alors que les seuls « succès » de cette politique économique depuis 20 ans ont été
d’augmenter le nombre de chômeurs genevois,
• d’aggraver les nuisances de la circulation et la destruction de la qualité de vie et
• de créer de graves tensions sociales entre chômeurs genevois et frontaliers, entre genevois et frontaliers et entre expatriés genevois et salaries en euros.

Je ne mentionne pas le fait que cette politique s’avérera ruineuse lorsque le canton se décidera à faire les investissements publiques rendus nécessaire par l’arrivée trop rapide de 300 000 habitants supplémentaires dans la région.

L’OCSTAT aurait pu choisir un titre factuel et neutre.. mais a préféré un titre en faveur de la politique des autorités cantonales qui les financent plutôt que des Genevois.

Lorsqu’on regarde le contenu de cette étude, on s’aperçoit que :
1) Les entreprises genevoises locales ont eu du mal à se développer : elles n’ont créé que 16% d’emplois de 1975 à 2008. Un chiffre qui montre que les entreprises locales du Genevois français arrivent encore à créer plus d’emplois que les entreprises locales genevoises. En effet, en proportion il s’est cree deux fois plus d’emplois locaux dans le Genevois francais en trois fois moins de temps - +30% de 1999 à 2007-.
2) C’est durant la période de 1991 à 2001 que les multinationales se sont le plus développées… et que l’emploi total s’est le moins développé ! Il y a des causes et des effets interdépendants, mais cela devrait conduire à s’interroger sur la capacité réelle de la politique exogène de créer des emplois pour les Genevois.

Il y a une raison bien simple pour laquelle les entreprises multinationales créent peu d’emplois locaux pour les Genevois. Il s’agit de sièges européens. Dans ces sièges europeens, une écrasante majorité des collaborateurs sont nécessairement issus des pays européens avec lesquels ils doivent travailler. Il y a environ 10% à 15% des emplois qui peuvent être locaux mais ils nécessitent des qualifications très importantes et au minimum l’usage courant de plusieurs langues étrangères. Ces emplois sont souvent occupés par des personnes qualifiées de toute la Suisse et de l’Union Européenne. Ce sont très rarement des employés locaux.

Même les fournisseurs sont souvent des entreprises basées dans les différents pays européens qui ont parfois un bureau de représentation à Genève occupé par un ou deux expatriés. La plupart du temps ce sont des contrats globaux avec des entreprises globales.

Dans l’entreprise dans laquelle je travaille, implantée depuis plus de 10 ans à Genève, lorsque je dis que je suis né à Genève on me répond habituellement « c’est la première fois que je rencontre un Genevois ».. une affirmation paradoxale qui ferait bondir certains élus du MCG.

Les chiffres des promoteurs de la politique économique ne sont que des « balivernes insupportables » pour reprendre les propos de Pierre-Francois Unger à mon encontre – des propos qui témoignent d’une fébrilité. D’une part les emplois ne se localisent pas.. ce sont les expatriés qui finissent parfois par s’installer et d’autre part toutes les statistiques macroéconomiques montre qu’un emploi importé ne créé pas trois emplois locaux.

Un peu de connaissance du terrain montre au contraire que cette politique économique a des effets pervers sur l’emploi dans les entreprises genevoises :
• surenchère salariale,
• surenchère sur les couts du foncier d’entreprise,
• inflation des couts des loyers qui se traduit par une inflation du cout de la main d’œuvre néfaste à l’emploi local,
• inflation inéluctable des impôts pour les entreprises genevoises pour payer les infrastructures rendues nécessaires par l’arrivée massive de multinationales qui ne paient pratiquement pas d’impots,
• réduction importante et massive des conditions de circulation, dégradation de la qualité de vie des collaborateurs des entreprises genevoises.

Mais le principal argument contre la politique économique exogène est celui de l’emploi. Une politique économique a pour but de réduire le nombre de chômeur. La politique exogène genevoise a montré sa totale incapacité à réduire le nombre de chômeurs. La courbe des emplois importés à Genève est strictement proportionnelle à la courbe du nombre de chômeurs. Depuis 20 ans, plus Genève importe d’emplois plus elle a de chômeurs. Un élu qui voudrait réellement mettre « l’humain au centre » devrait stopper immédiatement une telle politique aussi contre productive.

Notre agglomération genevoise peut croitre et créer des emplois pour tous. Il faut pour cela investir dans la formation, la créativité, la recherche, l’innovation et leurs financements. Il faut pour cela une politique économique endogène qui favorise l’activité des entreprises locales plutôt que d’importer des emplois créés ailleurs avec leurs employés.

 

PS : J'ai appris ces derniers jours que les agences de relocation pour expatriés constatent qu'environ 5% des expatriés refusent de venir à Genève lorsqu'ils constatent les conditions de logements et de circulation. Les agences de relocation ne choisissent plus un logement pour les expatriés mais pour la première fois depuis bien longtemps ce sont les régies qui exigent des profils spécifiques d'expatries ! 5% de refus c'est encore peu.. mais nous approchons du point d'inflexion à partir duquel même les expatriés ne pourront plus se loger à Genève. Un contexte qui pourrait soudainement faire partir les nombreuses multinationales implantées et qui révélera la vanité de la politique économique conduite depuis 20 ans.

samedi, 29 janvier 2011

Préserver la qualité de vie en Haute-Savoie de la pression foncière genevoise

Une tribune libre à lire dans l'édition de cette semaine du Faucigny.

vendredi, 28 janvier 2011

86 "belles" images prises à Perly, dans la campagne genevoise

Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo qui rassemble de "belles" images de la campagne genevoise pour mieux comprendre ce qu'elle est devenue pour ses habitants.

 



jeudi, 27 janvier 2011

Les Conseillers d’Etat Genevois sont-ils les bons interlocuteurs du projet d’agglomération ?

Depuis le début des discussions sur le projet d’agglomération les discussions ont lieu avec des Conseillers d’Etat.. voir même au départ à l’initiative du Conseil d’Etat et avec un financement principalement cantonal.

 

Suite à ces échanges sur notre avenir commun les positions ont évolué. Ainsi, les communes françaises ont-elles pris conscience de la nécessite de densifier l’urbanisation pour limiter le mitage et favoriser le développement futur des bus. Les Maires du Genevois français ont pu participer à ces échanges et ont pu ensuite appliquer les conclusions des discussions : les lois françaises leur donne peu de moyens mais beaucoup de pouvoirs.

 

Les institutions genevoises ne le permettent pas. Les Conseillers d’Etat contribuent à l’émergence de solutions communes… mais n’ont pas les pouvoirs de les appliquer. Les lois sont votées par des députés qui ont peu participé aux discussions de l’agglomération. Elles doivent ensuite souvent être approuvées par les électeurs Genevois qui n’ont pratiquement jamais entendu parler du projet d’agglomération et qui n’en comprennent forcément pas les enjeux pour leur quotidien. Elles doivent ensuite être appliquées par des élus communaux dont l’intérêt fiscal et électoral consiste à construire le moins possible.

 

Nous en sommes à ce stade aujourd’hui. Toutes les parties prenantes du projet d’agglomération comprennent les enjeux pour préserver notre qualité de vie commune, mais côté Genevois les décideurs n’étaient pas autour de la table. C’est ainsi que Thomas Barth, Maire de Veyrier, ou Xavier Comtesse, « penseur » Liberal genevois qui heureusement sera bientôt à la retraite, défendent des idées absurdes pour tout ceux qui ont une conscience régionale de nos problèmes communs (cf videos en lien). Il aurait pu y avoir des vidéo aussi absurdes de Verts défendant la souveraineté alimentaire dans les limites cantonales (et pourquoi pas par commune ou par quartier pendant que vous y êtes !)

 

Les élus locaux français ont cru que les Conseillers d’Etat auraient l’influence et l’autorité nécessaire pour convaincre. La réalité est tout autre : loin d’influencer les décideurs Genevois vers une vision d’avenir d’une région équilibrée, les Conseillers d’Etat ne font que gérer des équilibres politiques existants. Une réalité politique très éloignée des objectifs du projet d’agglomération.

 

Ainsi, Mark Muller ne discute avec les élus libéraux de Veyrier de l’urbanisation de leur commune que par Tribunal Fédéral interposé. Il rejette toute responsabilité dans le vote des Libéraux de Troinex contre la construction de 40 logements. Isabel Rochat n’utilise en rien de son influence pour sensibiliser ses anciens collègues de Thônex de la gravité de la pénurie de logements et de l’urgence de construire. Coté Verts, David Hiller et Michèle Kunzler ne mouillent même pas le bout de la chaussette pour sensibiliser leurs collègues écologistes de l’aspect décisif du projet des Cherpines pour prouver un tant soit peu la crédibilité des engagements Genevois sur le logement. Charles Beer n’utilise en rien de son influence sur les milieux de gauche pour sensibiliser sur l’absolue nécessité de construire pour stopper la spéculation et sur les carcans législatifs imposée à ceux qui pourraient aider a construire des logements. Chacun pourraient perdre des voix à défendre l’intérêt général sur la construction de logements.

 

J’ai appris récemment que Mark Muller a décidé de ne pas s’engager dans la campagne sur les 3000 logements aux Cherpines. Il décline déjà toutes les invitations des medias sur le sujet. A priori un véritable scandale pour un Conseiller d’Etat en charge de la construction… mais finalement, il n’a pas tort : ce serait effectivement plus efficace et plus crédible que Michèle Kunzler et David Hiller se mouillent pour expliquer à leurs amis écologistes que 3000 logements en plus aux Cherpines ce serait 3000 voitures de moins sur les routes… et que si les Cherpines ne se font pas, le Genevois français refusera les transports en commun transfrontaliers, y compris le CEVA !

 

Faute de s’engager réellement contre les blocages, les Conseillers d’Etat perdent toute crédibilité dans la résolution de la crise du logement. Ces Conseillers d’Etat gèrent leur capital politique plutôt que de l’utiliser au service de l’intérêt général.

 

Nous devons dialoguer directement avec les Genevois souverain, avec les députés et avec les Maires des communes genevoises. Il est temps que le projet d’agglomération sort des réunions d’experts et des cercles avisé pour être pris à bras le corps par la population et les décideurs.

 

Nous devons sensibiliser directement les Genevois des conséquences catastrophiques de cet aménagement absurde sur leur mobilité, sur la mixité sociale, sur leur sécurité et aussi sur la cohésion sociale entre générations. Repousser toute l’urbanisation au delà des frontières cantonales est en train de transformer la campagne genevoise en aire d’autoroute. C’est en partie le sens de ce blog.

vendredi, 21 janvier 2011

Compte rendu du Conseil Municipal de Saint Julien en Genevois du jeudi 20 décembre 2011

L'ordre du jour du Conseil Municipal de Saint Julien en Genevois était court hier soir. Le Conseil Commence par une présentation d'un rapport sur l'eau et sur le choix que devra faire la Communauté de Communes de la communautariser ou pas.

1) rapport sur la production d'eau dans le canton

La présentation est très intéressante. Elle fait un diagnostic, des fuites, de la production, des coûts, des systèmes mis en oeuvre dans les communes, de la protection des sources commune par commune. Aujourd'hui chaque commune produit son eau et la communauté de communes produit pour un réseau de dépannage.

En général, les communes ont des sources ce qui permet de produire une eau peu chère et de qualité mais qui nécessite des mesures de protection toujours plus importantes en raison d'une législation toujours plus contraignante - pour garantir la qualité de l'eau-. Petit à petit certaines communes ont abandonné leurs sources. Saint-Julien n'en est pas à ce stade mais y tend rapidement pour n'avoir pas investit dans la protection de ses sources. De son côté la communauté prélève dans la nappe phréatique : les ressources y sont beaucoup plus importantes, nécessitent moins de mesures de protection, mais beaucoup plus d'investissements et génère un coût de l'eau plus élevé. Le réseau de la communauté de communes produit désormais 51% de l'eau du canton : ça fait beaucoup pour un réseau dit de secours. La communauté doit maintenant investir de manière importante pour produire suffisament d'eau.

L'un des débats principaux sur l'eau est de savoir comment répartir équitablement la charge de cet investissement :

  • si l'eau est produite par la communauté plutôt que par les communes, tous les habitants du canton participeront à l'investissement ce qui semble pour les uns plus juste puisque le réseau communautaire est un réseau de secours au service de tous,
  • si l'eau n'est pas communautarisée les communes qui utilisent le réseau communautaire pour leur consommation courante supporteront l'essentiel des investissements ce qui est plus juste pour les autres qui ont fait des investissements pour la préservation de leurs sources.

Au dela de cet enjeu à somme nulle, il y a un intérêt commun à produire l'eau au niveau communautaire. On pourrait produire autant d'eau avec moins de points de captage ce qui permettrait de concentrer les investissements. On péréniserait nos approvisionnements alors que les sources communales vont subir les contraintes toujours plus importantes de la législation.

La présentation est intéressante mais ne suscite pas de débats à Saint-Julien. Tant sur le principe, que sur l'intérêt municipal, le Conseil Municipal semble largement favorable à une eau communautaire à terme. Pour que cette communautarisation soit acceptable, il faudra trouver un moyen de prendre en compte les investissements réalisés par les communes qui ont su préserver leurs sources.

Les présentations c'est très bien -surtout lorsqu'elles sont intéressantes comme celle-là - mais je suis toujours surpris de voir à quel point les exécutifs ne veulent pas ou ne savent pas organiser des débats. Lundi soir à l'ARC nous avons eu des présentations intéressantes notamment sur les avantages comparés pour les entreprises d'une installation en France ou en Suisse.. Mais aucun débat sur la question pourtant essentielle du prochain projet d'agglomération et de la proposition genevoise d'augmenter les fonds frontaliers.

2) Ordre du jour :

L'ordre du jour a peu de points et presque tous suscitent l'unanimité.

  • Projet de municipalisation de l'allée des cèdres qui pourrait un jour relier le jardin du centre ville à la gare. Une procédure d'enquête publique et de concertation avec les copropriétaires est lancée à l'unanimité du Conseil.
  • Aménagement d'un trottoir route de Feigères,
  • Don de 1000 euros au Téléthon
  • Permis de construire pour la rénovation et l'aggrandissement du vestiaire de rugby clud de Saint Julien en Genevois au stade de la paguette : un bon projet, urgent et nécessaire voté à l'unanimité.
  • Divers délibérations financière
  • Renouvellement de la convention avec l'association Trait d'Union
  • Régularisation des charges et des travaux d'un locataire d'un logement de la Mairie (curieuse gestion municipale : les charges et l'électricité n'étaient pas facturées aux locataires depuis 6 ans !!! et qui a lui même du faire des travaux qui incombaient à la Mairie pour un montant de plus de 12510,40 euros !!!) 

Toutes ces délibérations sont votées à l'unanimité.

La dernière délibération vise à approuver le racket organisé par la Trésorerie : le versement d'une indemnité à la Trésorière. Une curiosité bien française, certains haut fonctionnaires touchent en plus de leur traitement considérable et d'une prime de 40%... une commission ! Oui vous avez bien lu, une commission sur les dépenses publiques. Un héritage ubuesque de la monarchie et des temps ou les fonds publics étaient transportés en calèche ! Le monde a changé : pas ces pratiques scandaleuses. Les communes qui ne se plient pas à ce racket doivent subir de nombreuses tracasseries administratives et un zèle particulièrement nocif de la trésorerie. Il faut supprimer ce racket mais le faire de manière collective au niveau de la communauté de communes. J'ai défendu ce point de vue au Conseil Communaitaire. Beaucoup se sont abstenus, mais puisque la communauté a cédé, je défends l'absention au Conseil. Le vote s'annonce d'abord serré avec seulement 4 voix pour... qui montent à 10 voix pour face au risque de rejet. 2 voix contre et 19 abstentions. Le Conseil approuve le paiement d'une indemnité à la Trésorerière.

La séance se termine à 23H.

mercredi, 19 janvier 2011

Genève et le Genevois français apprennent à cohabiter ensemble

Genève et le Genevois français sont un peu dans la situation de deux voisins qui se disaient aimablement bonjour sur le pallier de la porte en se croisant le matin… et qui ont décidé par la force des choses de faire de la collocation. Ils doivent apprendre à vivre ensemble. Ils doivent apprendre leurs rythmes de vie respectifs, leurs petites habitudes quotidiennes, se repartir les tâches ménagères et le financement du budget. Ils doivent apprendre à savoir se dire les choses en face et sans détour.

 

La méconnaissance réciproque et l’absence de dialogue franc nuit considérablement a l’émergence d’une conscience régionale. Depuis des décennies, il est d’usage dans le Genevois franco-suisse de ne se contenter que de politesses aimables et souvent hypocrites à l’image du CRFG, du Conseil du Léman ou des Assises transfrontalières. On y aborde rarement les difficultés que créé la frontière pour les habitants qui habitent de part et d’autre. De peur de se heurter, de peur de devoir à son tour rendre des comptes sur notre avenir commun.

 

Il y a plusieurs conditions à l’émergence d’une conscience régionale :

1)      Une connaissance mutuelle à la fois des institutions, des modes de décisions mais aussi des personnes : Nous n’y sommes pas encore. Les individus se connaissent peu... dommage qu’ils aient encore besoin d’aller ensemble au MIPIM à Nice pour faire connaissance. Les responsables Genevois connaissent mal le fonctionnement du millefeuille administratif français, des pouvoirs et des moyens des communes, communautés de communes, départements, région et état… on ne saurait leur en vouloir et pourtant il faudra qu’ils apprennent. A l’opposé, les procédures administratives et électorales genevoises sont largement inconnues de nombreux élus français. On est surpris de voir qu’une même décision d’urbanisation peut faire l’objet de multiples recours à chaque étape du processus. Il faudra aussi apprendre.

 

2)      Une connaissance des enjeux politiques : Si les Genevois comprenaient mieux que les déséquilibres de notre agglomération seront l’un des enjeux politiques majeur dans le Genevois ces prochaines années.. ils comprendraient aussi que leurs interlocuteurs ne pourront tout simplement pas céder sur la question du logement. A l’opposé, lorsque les élus français comprendront les enjeux politiques genevois (mobilité, logement, sécurité, éducation..), il leur sera plus facile d’influencer les déséquilibres existants en intervenant directement dans le débat public genevois auprès des électeurs souverains.

 

3)      Une franchise et une honnêteté : Nous devons aborder des sujets qui fâchent. Nous devons être capables d’avoir des conversations d’adultes de part et d’autre de la frontière… et ne pas nous contenter seulement de manger des petits fours ensemble pendant que la population souffre de la crise du logement, des embouteillages qui s’aggravent ou de l’augmentation du cout de la vie. Ce sera la grande nouveauté de ces prochaines années car les sujets d’engueulades réciproques ne manquent pas après 30 années de politesse hypocrite : emplois, logement, transports, fiscalité !

mardi, 18 janvier 2011

L’onde de choc des incohérences genevoises passe la frontière

(texte paru dans l'édition de samedi 15 janvier 2011 de la Tribune de Genève)

 

Mark Muller au département des constructions et Pierre-Francois Unger à celui de l’économie mènent des politiques contradictoires : l’un conduit une politique du logement restrictive avec seulement 1230 logements en 2009 pendant que l’autre fait venir toujours plus de traders et d’expatriés (près de 15’000 habitants supplémentaires l’an dernier dans notre région).

 

Chers lecteurs, vous êtes les premières victimes de ces incohérences au sommet de l’Etat genevois.

 

Coté Genevois, les traders et expatriés qui arrivent, prennent d’assaut les rares logements disponibles et chassent vos enfants du canton pour en faire des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. Vos policiers, vos infirmières, vos médecins et vos professeurs ne peuvent plus se loger. Genève a pourtant besoin d’eux pour régler ses problèmes de sécurité, de crèches, d’école et d’EMS.

 

Dans le Genevois français, les salariés en euros voient leur pouvoir d’achat amputé chaque année par l’installation massive de jeunes genevois. Services publics et entreprises sont menacés par les départs successifs de leurs collaborateurs qui ne peuvent plus se loger.

 

Ces incohérences deviennent intolérables pour tous les Genevois. Il revient aux cinq autres Conseillers d’Etat de prendre leurs responsabilités en rendant cohérentes les politiques économique et du logement : doubler la construction de logements et modérer l’attractivité exogène durant les décennies nécessaires pour que ces logements sortent de terre ! Simple question de bon sens mais qui devient urgente !

 

lundi, 17 janvier 2011

Le Genevois français n'est plus à vendre

Vous trouverez ci-dessous une photo prise hier qui symbolise très bien les déséquilibres de notre agglomération : une annonce immobilière dans le Genevois français rédigée exclusivement pour des habitants de Genève. Jusqu'à présent les agents immobiliers précisaient les deux formats de numéros de téléphone - ils ne le font plus. (cliquer sur la photo pour l'aggrandir)

P1000010.JPG

La Tribune de Genève annoncait ce matin que plus de la moitié des villas dans le canton de Genève sont achetées par des étrangers et que ces derniers dépenses deux fois plus que les citoyens suisses dans l'achat de leur résidence. Cela a un effet ricochet dans le Genevois français :

1) plus de la moitié d'une classe d'âge d'habitants de Genève s'installe dans le Genevois français chaque année et ils y représentent les deux tiers de la croissance démographique, de la croissance urbaine et de la croissance du traffic de voiture. Ils sont chassés malgré eux de leur canton faute de logements alors que l'espace urbain est gaspillé par des logements sous occupés et des zones de villas gigantesques.

2) dans les communes de la première couronne frontalière les citoyens suisses représentent déjà plus de la moitié des frontaliers.

J'imagine un instant les propos véhéments d'élus genevois si les pancartes immobilières à Genève étaient rédigées en Russe, en Chinois et en Anglais... mais pas en Français ! Cela viendra peut être aussi.

Ce mélange des populations se passera très bien lorsque les autorités cantonales auront une politique économique et une politique du logement cohérentes : lorsqu'il se construira assez de logements à Genève pour les personnes que Genève fait venir à coup d'éxonératios fiscales. D'ici là, ces déséquilibres dégradent le pouvoir d'achat de tous les habitants, la pérénité des entreprises locales et des services publics des deux côtés de la frontières. Ce mélange des populations se passera en revanche très mal tant que Genève ne considérera le Genevois français que comme une terre vers laquelle expulser sa jeunesse et ses classes moyennes. Un territoire auquel on déléguerait l'urbanisation que les communes genevoises refuse d'assumer mais rendue nécessaire par une politique d'exonération fiscale qu'elles ont choisie.

La question qui se pose pour notre agglomération est simple : voulons-nous que notre agglomération se transforme à terme en getho d'exilés fiscaux, de forfaits fiscaux, de traders et d'expatriés avec tous les problèmes de sécurité et les problèmes sociaux que cela pose ? ou voulons-nous construire une société avec sa nécessaire diversité sociale, une société forte de sa cohésion au délà des frontières ?

Un candidat socialiste genevois reprend au FN l'idée de la préférence nationale !

La semaine dernière, un candidat aux municipales du Parti Socialiste Genevois s'est mis à défendre l'idée de la préférence nationale. Il proposait d'inciter très fortement les multinationales à embaucher des employés genevois.

On comprend facilement le raisonnement de départ : l'arrivée massive d'entreprises attirées par les exonérations fiscales du canton conduit à un aflux de 15 000 personnes par an dans notre région ce qui se traduit par une dégradation du pouvoir d'achat, une pénurie de logements, une aggravation des conditions de circulation et un exode de la classe moyenne de Genève. Pour un esprit simpliste effectivement la proposition de Sami Kanaan pourrait faire du sens.

Mais cette proposition ne convainc personne : soit elle est coercitive et elle contrevient aux accords billatéraux dont Genève bénéficie amplement par ailleurs, soit elle ne l'est pas, et ce n'est que de la poudre aux yeux pour des électeurs crédules afin de se profiler à l'aube d'une échéance électorale.

Si le Parti Socialiste veut dénoncer les accords bilatéraux comme l'UDC ou le MCG, il faudra alors accepter que l'Union Européenne puisse fermer ses frontières, décider de rétablir un contrôle des changes ou des transactions, instaurer toute sorte d'obstacles aux échanges entre la Suisse et l'Union avec laquelle elle fait 60% de son commerce.

Par ailleurs, personne ne croit que les entreprises venues à Genève en raison des conditions fiscales dérogatoires resteraient si elles étaient ainsi contraintes dans leurs recrutements. Pourtant la préférence nationale contraire aux traités et aux lois, est parfois défendue par des radicaux, des socialistes et d'autres. On la retrouve, à peine modérée, à pleine page d'offres d'emplois chaque semaine sous le doux vocabulaire de "réservé aux Suisses et aux permis C"... pour ne pas écrire "Interdit aux Permis G qui sont priés de quitter leur logement pour résorber la pénurie genevoise". Des messages discrets mais fermes sont envoyés par le canton aux entreprises pour les inciter fortement à recruter des Suisses. Peine perdue, il ne s'agit pas plus de Genevois, mais de Valaisans, Vaudois ou Fribourgeois qui par leur arrivée contribuent bien malgré eux à aggraver aussi les nuisances d'un développement mal maitrisé.

Pourtant le problème soulevé par Sami Kanaan est bien réel et peut être réglé avec des propositions qui elles aussi, doivent être réelles, crédibles et possibles à mettre en oeuvre.

Il suffit que Genève fasse le choix d'orienter sa politique économique sur le développement endogène. Que Genève crée des emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs de notre région plutôt que d'avoir le snobisme d'attirer uniquement des emplois à forte valeur ajoutée qui accroissent les flux migratoires, dégrade le pouvoir d'achat des Genevois, augmente la pénurie de logements et aggravent les conditions de circulation... bref n'ont aucune valeur ajoutée publique. Il suffit que Genève ait pour ambition de créer des emplois plutôt que d'importer des emplois qui ont été créés ailleurs. Il faut que notre région forme beaucoup mieux, beaucoup plus et de manière plus adéquat à ses besoins.

dimanche, 16 janvier 2011

Ordre du jour du Conseil Municipal de Saint Julien en Genevois du jeudi 20 janvier 2011

Vous trouverez ci-dessous en lien l'ordre du jour du Conseil Municipal du jeudi 20 janvier 2011. Le Conseil se tiendra en séance publique en mairie à 20H30.

Une procédure attendue de classement de l'allée des cèdres en voirie communale qui permettra à terme de réaliser un chemin public de la place de la poste jusqu'à la Gare.

Les autres délibérations concernent un don au téléthon, une rénovation bien nécessaire des vestiaires du rugby, divers aménagements et renouvellement de convention.

Un autre sujet à l'ordre du jour concerne l'attribution d'une indemnité de Conseil à la Trésorière. Un archaïsme hérité de la monarchie française qui consiste à attribuer une commission à la Trésorière sur les opérations dont elle a la responsabilité. Une commission qui s'ajoute au traitement qui lui est versé par l'Etat. Ces commissions qui s'apparentent à une forme de racket public avait une raison d'être il y a plusieurs siècles lorsque les fonds publics étaient transporter de manière physique et que les risques de vols ou de détournement étaient grand : la responsabilité importante s'accompagnait d'une rémunération importante. Aujourd'hui, les risques ne sont plus que des risques mathématiques assez limités, il existe par ailleurs des assurances. Ces commissions contribuent à faire de ces postes des prébendes supplémentaires bien coûteuses pour les finances publics au bord de la faillite : la Trésorière n'est pas la seule concernée, les receveurs des douanes s'en mettent aussi plein les poches et bien d'autres encore. Ces prébendes héritées de la monarchie, ajoutées au train de vie de l'Etat donne un mauvaise exemple à toutes les administrations.

Pourquoi les communes acceptent elles ce racket ? Simplement parce que les communes qui ne se plient pas à se racket se font ensuite harceler par les Trésoriers d'une manière indigne d'un service public. Il faudrait que toutes les communes ensemble refusent de payer. C'est ce que j'ai proposé à la communauté de communes. De mémoire nous n'avons été que deux à voter pour cette position, il y a eu près d'une vingtaine d'abstention. Encore insuffisant pour former une majorité. Faute de position commune à la communauté de communes, je m'abstiendrai au niveau communal.

00-CM du 20 janvier 2011-CONVOCATION et PROJETS DES DELIBERATIONS.pdf