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mercredi, 31 octobre 2007
Le désarroi des parents qui recherchent une assistante maternelle à Saint-Julien-en-Genevois
A la rencontre de Saint Juliénois hier, j’ai pu mesurer concrètement le désarroi des parents en manque de solutions pour garder leurs enfants en bas âge.
Lors de la réunion thématique sur la petite enfance à Saint-Julien-en-Genevois, nous avions déjà eu des témoignages de parents désespérés. Ils devaient appeler successivement 50 assistantes maternelles qui les unes après les autres leur répondaient inlassablement qu’elles ne pouvaient plus accueillir d’enfants supplémentaires. Puis désespérés, contraints de confier leur enfant à la première assistante qui leur répondait enfin favorablement. Les parents aimeraient au minimum pouvoir confier leur bébé à une personne de confiance et pas à la seule assistante maternelle qui puisse encore accueillir un enfant. Quant ils en trouvent une ! Quand ils en ont les moyens !
Les assistantes maternelles expliquaient également recevoir en moyenne 5 appels par jour de parents désespérés.
Hier, soir j’ai rencontré deux autres Mamans tout aussi désespérées. Une femme seule, infirmière, qui attend un enfant pour les prochains mois. Avec ses horaires décalés, comment pouvoir élever et faire garder un enfant tout en continuant à gagner sa vie ?
Une autre infirmière a dû arrêter de travailler pour pouvoir garder ses enfants. Une assistante maternelle lui couterait plus que son propre salaire et il n’y a pas suffisamment de places en crèche. Pourtant elle avait déposé sa demande au tout début de sa grossesse. Ce congé parental forcé place sa famille dans une situation financière difficile, et prive notre région d’une infirmière dont nous aurions pourtant tant besoin !
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jeudi, 25 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (9) : juger
En jugeant, je me suis aperçu de la manière que j'avais de juger.
Au début du procès le juré fait le serment de veiller à l'égal intérêt de la victime, de l'accusé et de la société. La peine doit être liée aux actes mais aussi à la personnalité de l'accusé.
Pour ma part, il y avait deux éléments essentiels dans ma manière de juger : le premier est une évidence, les faits. La gravité des faits détermine l'ordre de grandeur de la peine. Mais pour moi il y a un élément au moins aussi important : à quel point l'accusé a t'il pris conscience de la gravité des faits, à quel point il est près à faire face à cet aspect de sa personnalité pour le corriger.
Il ne s'agit pas de constater si l'accusé présente des excuses : il le fait presque toujours et il a un tel intérêt à le faire devant ses jurés qu'on ne peut pas prendre cela pour argent comptant. Le système de défense de l'accusé montre à quel point il cherche à s'exonérer des faits ou s'il assume pleinement sa responsabilité. Son attitude durant le procès, ses réactions aux audiences.. sont autant d'indices intangibles mais bien réels qui permettent d'évaluer à quel point l'accusé fait face à ses responsabilités. S'il ne fait pas face à ses responsabilités, il me semble qu'il est du devoir du juré de l'y contraindre d'autant plus par le quantum de la peine. A l'opposé, ma nature me rend plus clément pour les accusés qui assument leurs responsabilités et prennent conscience de la gravité de leurs actes.
Ces indices là ne sont absolument pas retranscris dans les comptes rendus des journaux. Ils ont été pour moi essentiels dans la détermination de la peine.
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mercredi, 24 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (8) : le criminel
Dans les 4 affaires que j'ai été amené à juger, il y a un point commun. Le criminel et la victime se connaissent. Ils sont familiers l'un de l'autre.
Les habitudes héritées des temps des cavernes nous conduisent à avoir des réflexes intuitifs qui nous incitent à nous méfier de gens que l'on ne connait pas. Réflexe sage : il est plus prudent de connaitre avant de faire confiance. Ces réflexes sont tellement ancrés dans notre manière d'être que cela en devient une seconde nature presque inconsciente.
Cette manière de procéder avait beaucoup de sens dans des temps anciens des cavernes, du moyen âge ou tout simplement il y a quelques décennies. Ce comportement a encore un peu de raison d'être. Mais pour autant, la méfiance généralisée de ceux qu'on ne connait pas se justifie de moins en moins dans un monde civilisé et policé. Dans plus de la moitié des cas et dans toutes les affaires que j'ai contribué à juger, les criminels faisaient parti de l'entourage immédiat de la victime.
On se sent sans doute plus en sécurité chez soi que dans des quartiers pudiquement dits difficiles, pourtant la froide statistique nous enseigne que c'est plutôt à la maison que les crimes se commettent. Voilà une réalité simple pourtant bien éloignée des discours xénophobes des populistes récemment élus tant en France qu'en Suisse.
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mardi, 23 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (7) : l'écoute
Une autre des choses qui m'a frappé lors de ces affaires aux assises c'est le peu d'écoute de l'entourage et de la société. Difficile d'expliquer ce point sans être plus spécifique sur les affaires, et comme je ne souhaite pas parler des affaires jugées durant cette session d'assises, je prendrai l'exemple de l'affaire des époux Courjault. Les époux Courjault c'est ce fameux couple d'expatriés en Corée du Sud accusé d'avoir congelé leurs bébés.
Le fait que l'entourage de Mme Courjault n'ai rien remarqué de sa grossesse est en soi un phénomène médical et physique étonnant. Mais au delà de l'absence de signes physiques de la grossesse, c'est un phénomène humain incroyable. Lorsque l'entourage est réellement à l'écoute, lorsque nous sommes attentifs et respectueux les uns des autres il devient non seulement inutile mais aussi difficile de se cacher des faits aussi importants qu'une grossesse pendant un neuf longs mois. Comment dans notre société pouvons nous faire aussi peu attention les uns et aux autres pour que des grossesses puissent être dissimulées au sein même des familles ?
Dans un excellente édito du Monde quelques jours après l'extradition des époux Courjault un journaliste relevait que l'ensemble de la société française n'avait pas voulu voir cette grossesse. Lorsque l'enquête a commencé, les médias et l'opinion publique ont mis ces accusations sur le compte des erreurs grossières de la police sud coréenne. Malgré les preuves et les élements à charge, la société française refusait d'admettre l'évidence de la grossesse de Mme Courjault et des infanticides. Nous refusions d'écouter.
On peut aussi se référer aux nombreux décès de personnes âgées durant la canicule pour trouver d'autres exemples de ce manque d'écoute au sein même des familles.
Ce manque d'écoute est généralisé dans la société : dans les familles, en politique, dans les entreprises également. Dans notre société de communication, il est paradoxal de constater cette déficience de l'écoute.. jusque dans l'intimité des foyers. Notre société ne pourra avancer à nouveau que si nous réapprenons à nous écouter et à faire attention les uns aux autres.
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lundi, 22 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (6) : le deuil
Lors d'une des réquisitions du ministère public, l'avocat général a rappelé que la peine devait être déterminée en fonction des intérêts des victimes, des accusés mais aussi de la société. Se retournant vers la famille de la victime il a affirmé que le quantum de la peine infligée n'aiderait pas au travail de deuil de la famille en regrettant de n'avoir pas le temps d'expliquer plus en avant cette idée dans son réquisitoire. ll argumentait que la peine devait être une peine juste par rapport aux faits et à la personnalité des accusés mais ne devait pas être considérée comme un outil pour le deuil.
Je me souviens des expériences des familles des victimes de meurtres aux Etats Unis qui pourchassent le meurtier en justice jusqu'à l'obtention de sa condamnation à mort... et qui le lendemain de l'exécution se retrouvent désespérées en face de ce même travail de deuil. Elles avaient cru que l'exécution les aiderait à passer à autre chose et elles s'aperçoivent qu'en réalité il n'en est rien. Même après l'exécution il leur faut accepter la perte.
Dans plusieurs cas, le procès, les débats, les paroles des accusés permettent aux uns et aux autres de s'expliquer et de mieux comprendre le contexte social et humain. Tout cela est encore à des années lumières du pardon. Mais on voit des familles s'adresser la parole calmement pendant les pauses et malgré les faits. L'audience a de toute évidence une utilité psychologique. Elle aide les accusés à prendre conscience de la gravité de leurs actes et de leurs conséquences et aux familles de vivre malgré les faits. Mais il reste un travail personnel long et difficile d'acceptation des drames.
Souvent les familles remettent à après le procès le travail de deuil. Difficile d'accepter avant de comprendre, mais en même temps pourquoi remettre à plusieurs années ce travail personnel qui pourrait commencer plus vite ? Comment peut on apprendre du deuil des disparitions involontaires pour aider les familles des victimes à apprendre à vivre malgré tout ?
19:55 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | | Facebook | | Imprimer |
vendredi, 19 octobre 2007
Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (5) : le pouvoir de dire non
Certains des faits jugés, résultent de l'effet de groupe. L'individu pour préserver son appartenance à un groupe se révèle incapable de dire "non" et d'arréter la machine "sociale" qui court vers le drame.
Ce phénomène a été beaucoup décripté par des auteurs Allemands de l'après guerre au sujet de la montée du nazisme. Heinrich Böll avait décrit ce phénomène comme un peuple qui monte dans un tram. Le tram avance, puis roule de plus en plus vite.. et à un moment il finit par aller trop vite pour que quiquonque puisse redescendre du tram. Ce phénomène de groupe explique certains des crimes que nous avons dû juger.
Je songe aux très nombreuses décisions publiques de masses qui sont prises en ce moment sous la houlette d'une presse uniforme qui a perdu la diversité des opinions sous l'effet de la concentration du capital des médias entre quelques propriétaires.
Je me méfie comme de la peste des pensées de masse, trop évidentes et unanimement partagées pour être vraies. Cette expérience de cour d'assises me conduit à continuer dans cette voie là.
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jeudi, 18 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (4) : le karma
Le karma ? plutôt étonnant de parler de karma sur un blog politique à St Julien en Genevois au sujet d'une session de la cour d'assises de Haute Savoie. Mais après ce que j'ai lus des propos d'un élu de Gaillard sur les médecines douces dans la presse locale, le karma en deviendrait presque un sujet institutionnel !
Durant mes voyages en Asie j'ai beaucoup lu sur la philosophie et la pratique bouddhiste. J'ai trouvé beaucoup de principes intéressants.. mais il y avait quelques concepts auxquels j'étais complétement réfractaire. En particulier celui de karma. Le karma selon wikipedia est le "cycle des causes et conséquences lié à l'existence des êtres sensibles". En résumé c'est un principe selon lequel les êtres sensibles paient un jour ou l'autre les conséquences de leurs actes. J'ai toujours été assez refractaire à ce principe car j'ai souvent observé pas mal d'injustice.
En cour d'assises, on constate à quel point les méfaits trouvent souvent leurs sources dans des malheurs antérieurs qui parfois datent de plus d'un demi siècle : un frère ainé mort né, une mère assassinée, avoir été le témoin de massacres. Ces malheurs antérieurs ne sont pas anodins et influencent certainement le reste d'une vie. Ils sont parfois de manière directe ou indirecte la cause de l'affaire jugée aux assises.
Mais pourtant ces vies cabossées ne sont pas déterminées pour autant. Les victimes aussi ont parfois aussi subi des malheurs graves. Les êtres humains sont presques toujours à des degrés divers des cabossés de la vie. Les longs fleuves tranquilles sont plutôt des exceptions que des normes. Pourtant tout le monde ne se retrouve pas en cour d'assises.
En Asie, le "karma" n'est pas seulement lié aux actions passées mais aussi aux intentions et à l'état d'esprit. On peut changer son karma en maitrisant ses intentions et ses actes présents selon les bouddhistes. Mon expérience de juré de cour d'assises m'a permis de remarquer qu'effectivement plus que les épreuves personnelles vécues par les uns et les autres c'est la manière que l'on a d'y réagir, de les accepter.. et de les dépasser qui détermine la suite. Quelques soient les expériences passées, la maitrise des intentions distingue particulièrement ceux qui pourront se retrouver dans le box des accusés de ceux qui ne s'y retrouveront pas.
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mercredi, 17 octobre 2007
Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (3) : le déni
Dans les témoignages tant des accusés que des proches, j'ai été frappé par l'incapacité à verbaliser les faits : "je n'arrive toujours pas à croire qu'elle ait fait ça!" dit l'un. Un accusé détaille avec force et vigueur les mois et semaines qui précèdent avant d'aborder les faits par un pudique "Ca s'est fait le week end suivant." ou encore "dans la voiture ça a discuté de ça"
Le participe passé, le "on" générique et le "ça" sont abondamment utilisés. Parfois pour minimiser les responsabilités des protagonistes, mais aussi très souvent pour ne pas nommer l'inacceptable.
De retour à Saint-Julien-en-Genevois, je remarque l'emploi de ces mêmes pronoms dans les conversations. J'observe aussi que ces pronoms sont utilisés pour désigner ce que la personne qui parle n'accepte pas ou ne souhaite pas. Pourtant, comment avancer dans la vie et progresser si on se révèle incapable d'accepter le réel. J'ai aussi pu mesurer pendant les assises le poids parfois destructeur des tabous et des secrets.
Depuis ces quelques jours aux assises, lorsque je relève ces pronoms dans la conversation je demande à mon interlocuteur : tu parles de quoi lorsque tu dis "ça".
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mardi, 16 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (2) : la maîtrise des émotions
Ce qui choque dans certaines des affaires jugées c'est à quel point des problèmes tellement dérisoires et anodins se transforment petit à petit en drames catastophiques : quelques dizaines d'euros empruntés, une femme qui quitte son mari, une serveuse qui demande à un client éméché de sortir... et ces petites frustrations banales de la vie quotidienne se transforment en drames humains et échouent en cour d'assises.
Nous avons entendu de nombreux experts. Beaucoup mesuraient le quotient intellectuel des accusés. Pourtant de nombreuses études montrent à quel point le quotient émotionnel est beaucoup plus important que le quotient intellectuel dans la vie quotidienne. Le quotient émotionnel mesure la capacité d'un individu à identifier ses émotions et à les maitriser.
Les enfants ont souvent un faible quotient émotionnel : ils jouent, s'amusent de plus en plus.. et incapables de maîtriser l'afflux d'émotions, s'énervent et ne se contrôlent plus. Le quotient émotionnel s'acquiert notamment par la vie en groupe mais aussi par de nombreux exercices. Ils sont aussi le reflet de l'amour reçu qui donne la confiance en soi nécessaire à la maîtrise des émotions.
Le quotient émotionnel se travaille dans le cadre familiale mais aussi dans la pratique d'un sport ou dans toute activité sociale. En écoutant les experts aux assises, je songe à quel point une municipalité par sa politique dans les domaines culturels et sportifs peut contribuer à aider au développement de l'intelligence émotionnelle dans une ville comme Saint-Julien-en-Genevois.
Cette expérience aux assises me rappelait la lecture du livre de Daniel Goleman sur l'intelligence émotionnel et à quel point notre société contribue à éduquer des individus de plus en plus intelligents intellectuellement mais ne les aide pas à développer leur intelligence émotionnelle pourtant plus utile.
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lundi, 15 octobre 2007
Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (1)
Saint-Julien-en-Genevois
La loi et le sort m'ont désigné juré à la cour d'assises de Haute Savoie pour la session d'automne. Tirage au sort au niveau de la commune de Saint-Julien-en-Genevois puis du département. J'ai déjà participé au jugement de trois affaires. La loi ne m'interdit que de parler du délibéré, mais par respect pour les familles concernées, je ne parlerai même pas des affaires jugées mais simplement de l'expérience humaine et de ce qu'elle m'a révélé de notre société et de la nature humaine.
D'un point de vue personnel c'est une expérience éprouvante : physiquement, car les affaires sont si graves et les conséquences telles qu'on ne peut se permettre quelques minutes d'inattention au cours des longues journées de débat, humainement, on plonge dans la profondeur des pires aspects de l'humanité, dans ce qu'ils ont de plus terribles mais aussi de plus fragiles, nerveusement, depuis quelques jours je songe souvent aux victimes et aux condamnés. On tente autant que possible et avec pas mal de succès de juger froidement, de garder un égal équilibre entre les intérêts des victimes, ceux des accusés et ceux de la société. Mais on ne peut pas passer des dizaines d'heures à écouter les uns et les autres et les analyses psychologiques sans au final s'attacher aux êtres humains qui sont les protagonistes de ces drames.
C'est aussi éprouvant professionnellement : après trois mois de congé sans solde pour les élections législatives au printemps et avant les élections municipales de mars, j'ai encore dû demander à mon employeur déjà 7 jours d'absence. Heureusement qu'ils tiennent à mes compétences.
Cette expérience m'a aussi permis de voir de très près les rouages de la justice. Je suis admiratif du professionalisme de la très grande majorité des intervenants. La justice est difficile à rendre... surtout lorsque l'Etat est en faillite et ne lui accorde pas les moyens dont elle a besoin. Je suis admiratif du professionalisme des avocats, procureurs et juges que j'ai pu rencontrer. Avant que nous ne parvenions à rééquilibrer les comptes de l'Etat nous aurons encore besoin de pouvoir compter sur leur professionnalisme pour que la justice soit rendue dans ce pays.
Mais c'est surtout sur la nature humaine et la société que j'ai beaucoup appris depuis quelques jours. Voila un sujet qui va alimenter les notes de ce blog dans les prochains jours.
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