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jeudi, 03 juin 2010

2X trop de chambres à Genève... mais pas assez de logements !!

La pénurie de logement s’aggrave à Genève. Elle contraint toute une génération de jeunes genevois à l’exil et à l’usage de l’automobile sur des routes pourtant déjà encombrées. Elle détruit le pouvoir d’achat des salariés français et toute l’activité économique du Genevois français.

 

 

Le paradoxe genevois c’est qu’il y a deux fois trop de chambres. Il y a quelques années j’avais lu des statistiques qui indiquaient que le tiers des logements à Genève sont sous occupés.

 

 

Les statistiques de l’OCSTAT le montrent : il y a actuellement 459’349 habitants dans le canton. En comptant les couples qui dorment dans la même chambre, il suffirait donc d’environ 330’000 chambres pour que chaque habitant ait une chambre. Il y a 668 598 chambres dans le canton soit deux fois plus que nécessaire !!!!! Pas assez de logements… mais deux fois trop de chambres ! La moitié des chambres à Genève sont libres la nuit !

 

 

Comment cela est possible ? Les biens logés depuis longtemps ont des augmentations de loyer faibles. Au fil des ans ils bénéficient de rentes de situation pendant que le reste des loyers augmentent de +15% à chaque changement d’occupant. Mais seuls les jeunes ménages et les nouveaux arrivants subissent ces hausses lorsqu’ils doivent changer de logement.

 

 

Pendant que les 20-40 ans subissent la crise, les personnes logées depuis longtemps occupent des appartements devenus trop grands alors que leurs enfants ont quitté le foyer familial. Leurs faibles loyers ne les incitent pas à libérer ces logements devenus trop grands. L’intérêt général voudrait que chacun occupe un logement de taille pertinente. L’intérêt particulier lui, commande de rester le plus longtemps possible dans le même logement même s’il est trop grand. La loi doit être conçue pour que les intérêts particuliers aillent dans le sens de l’intérêt général. Ce n’est pas le cas actuellement à Genève. Le marché est totalement paralysé.

 

 

Résultat le tiers des logements sont sous occupés. Une génération est trop bien logée à des prix réduits pendant qu’une autre génération s'entasse dans des appartements trop petits et trop chers. Les plus jeunes sont contraints à l’exil dans une absence totale de solidarité entre les générations.

 

 

Il y a pourtant des solutions. La véritable solidarité entre les générations consisterait à ce que la pénurie soit partagée équitablement par tous et pas seulement subies par les jeunes ménages. Que les couts exorbitants des loyers soient aussi partagés par ceux qui s’opposent à tout projet de construction de logements et à tout déclassement. Cela passe par une libéralisation des loyers, ou par des clauses qui pénalisent et limitent la sous occupation des logements. Cela peut être une loi qui permette à un propriétaire de mettre un terme à un bail de sous-occupation.

 

 

Cette question ne concerne pas seulement les habitants du canton. La crise du logement a des conséquences catastrophiques sur le pouvoir d’achat des salariés en euros, sur notre mobilité à tous, sur la pollution, sur la mixité sociale, sur la création d’emplois demain.

 

La crise du logement genevoise menace notre qualité de vie à tous.

dimanche, 11 avril 2010

Voitures, emplois, logements : l’équation à trois inconnues de Genève

L'équation du Genevois franco suisse est simple : elle est à trois variables, les emplois, les logements et les voitures.

5000 emplois importés par an = 5000 logements par an ou 5000 voitures par an !

En offrant à des entreprises multinationales une exonération presque totale de l'impôt sur les sociétés, les autorités cantonales attirent environ 10 000 personnes par an dans le Genevois franco suisse, soit environ 5 000 emplois importés. Ces emplois importés doivent être occupés par des personnes qualifiées. Comme les emplois importés sont de niveau national ou international, ils sont occupés par des personnes qui n'habitent pas encore Genève. Des personnes qui doivent se loger. Variable numéro 1.

Une majorité des communes Genevoises, une génération de papy boomers bien logés et des propriétaires s'opposent aux constructions de logements proche de chez eux. Résultat, seulement 1230 logements construits à Geneve en 2009. Variable numéro 2.

Les « impatriés » dont les revenus sont élevés, parviennent à se loger dans les 0,2% de logements vacants. Ils contraignent les Genevois à quitter le canton et à aller résider dans le Genevois français. Installés loin des réseaux de transport en commun ceux-ci sont obligés d'utiliser leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Au total ce sont environ 3000 voitures supplémentaires par an sur les routes du Genevois franco suisse. Les bouchons augmentent de manière exponentielle et touchent maintenant des routes de campagne secondaire. Il faudra bientôt utiliser les chemins de terre pour rentrer chez soi.

Comment Genève peut résoudre cette équation à 3 inconnues :

  • 1) Orienter la politique économique vers une croissance interne créatrice d'emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs plutôt que d'importer des emplois existants avec les personnes qui les occupent. En bref, créer des emplois pour les personnes qui sont déjà logées et au chômage plutôt que pour des personnes qui ont déjà un emploi mais pas encore de logement à Genève.
  • 2) Construire autant de logements que le canton fait venir d'impatriés. Cela suppose de reduire les tracasseries administratives de fonctionnaires zélés et bien logés, de dissuader les utilisations manifestement abusives du droit d'opposition, d'impliquer les communes par une meilleure péréquation financière, déclasser suffisamment de terrain par rapport aux besoins en logements.
  • 3) Réaliser les projets d'infrastructures d'envergure pour permettre une utilisation importante des transports en commun transfrontaliers. Au rythme actuel d'arrivée de population, il faudrait une ligne de CEVA supplémentaire tous les 7 ans pour simplement maintenir les bouchons à leur déplorable niveau actuel.

Aucun de ces trois leviers n'est suffisant en soi, ils doivent être activés partiellement ensemble pour qu'il y ait autant de logements nouveaux que d'emplois nouveaux et autant de capacité de transports en commun que de besoin. Ces trois leviers sont nécessaires pour que les politiques publiques genevoises soient plus respectueuses de la qualité de vie des habitants du Genevois franco suisse.

mercredi, 13 janvier 2010

2500 logements : juste assez pour les traders ?

Pour information, vous trouverez-ci dessous le texte de la tribune libre publiée par la Tribune de Genève hier.

Ce titre résume l’objectif du discours de Saint Pierre de ne construire que 2500 logements par an et de continuer à faire venir des expatriés à Genève.

Les taxes dérogatoires accordées aux multinationales font venir plusieurs milliers de cadres par an. Depuis 2005, ce sont 27 habitants de plus à loger chaque jour. Faute de logements à Genève, 18 de ces nouveaux habitants ont dû se loger dans le Genevois français et le district de Nyon, loin des bus. Ils augmentent le trafic d’une dizaine de voitures chaque jour.

Le bon sens voudrait que ces nouveaux habitants s’installent en ville, route de Chêne ou à la Jonction pour utiliser les bus et trams existants. Dans le Genevois, la croissance de la population a été au contraire « périphérisée ». Le canton impose au Genevois français et à Nyon d’assumer une croissance de leurs habitants deux fois été demi supérieure à celle que Genève assume. Le résultat est là : nous sommes tous paralysés dans des embouteillages qui détruisent ce qu’il reste de notre qualité de vie.

Le modèle économique de Genève est scandaleusement simple : Le canton vend la qualité de vie du Genevois et ne fait pas les investissements qui permettraient de la préserver. Le canton touche les impôts de ces nouveaux habitants et laisse à Nyon et au Genevois français la charge de la construction des logements, des écoles et des crèches. Le CEVA est un rare contre-exemple payé en totalité par la Confédération et quelques semaines d’impôts frontaliers. Il sera saturé le jour de son inauguration si, faute de logements, le canton continue d’expulser 18 jeunes ménages chaque jour.

Le problème du logement ne concerne plus seulement les mal-logés, jeunes, étudiants et ménages modestes – dont certains partis se désintéresseront tant qu’ils voteront aussi peu. La crise du logement concerne maintenant tous ceux qui ne peuvent plus circuler ; les commerçants dont les clients sont paupérisés ; les communes genevoises traversées par un trafic incessant ; les entreprises qui doivent répercuter partiellement ces coûts du logement sur les salaires ; le canton qui se vide de sa jeunesse et de son avenir ; même des multinationales sont consternées par la légèreté des réponses genevoises sur l’insuffisance de logements et les problèmes de circulation.

Alors combien de logements faut-il ? Avec sa politique économique, Genève génère une croissance de +1,2% à +1,6% de la population. Pour réduire les conséquences néfastes sur la mobilité, Genève doit construire +1,5% à +2% de logements par an : soit 3000 à 4000 logements. Et rattraper le retard en construisant chaque année quelques uns des 20 000 logements qui manquent depuis 30 ans. Faut-il aussi ajouter les 500 logements par an qui se perdent à Genève lorsqu’on passe des objectifs politiques à la construction réelle ?

La résolution de la crise du logement suppose donc de construire 5000 à 6000 logements par an à Genève – le double de ce que souhaite le Conseil d’Etat. Cela suppose que Genève, plutôt que d’expulser ses jeunes, construise suffisamment de logements pour les expatriés qu’elle fait venir à coup d’exonérations fiscales. Cela suppose que les communes deviennent parties prenantes de ce défi plutôt que d’avoir une fierté déplacée à s’opposer aux constructions. Cela suppose que les opposants assument les conséquences financières de leurs oppositions abusives plutôt que de les faire subir aux mal-logés. Cela suppose une nouvelle et forte détermination de tous les Genevois.

mardi, 12 janvier 2010

Genevois franco suisse : le besoin de relations sincères et franches

Il y a plusieurs conceptions sur ce que doivent être les relations entre le Genevois français et le Genevois Suisse.

Depuis plusieurs décennies la conception majoritaire était fondée sur l'ignorance. Chacun gère son territoire comme si la frontière était la limite du monde. On se rencontre de temps en temps dans des pinces fesses.. mais on ne coordonne pas nos politiques. Cela a aboutit à des aberration comme la campagne de Bardonnex qui jouxte le site d'Archamps. Ou encore un juxtaposition sans transition entre la ville et la campagne à la frontière d'Ambilly ou à celle de Saint Julien. Des aberrations sur l'implantation des logements et celui des emplois qui aboutissent aujourd'hui à des problèmes de circulation durablement insurmontables.  Le résultat c'est que Genève est la seule ville au monde dont la périphérie et le centre ville sont séparées par une campagne. C'est très joli.. mais invivable en terme de transports.

L'ignorance ne peut plus durer. Tant que le Genevois français et le Genevois suisse existeront ils seront voisins. Avec le temps, ils deviendront nécessairement de plus en plus imbriqués l'un dans l'autre.

Il y a une autre conception qui s'installe. Celle de l'hypocrisie : "On se connait. On sait qu'on doit vivre ensemble.. mais surtout ne mettons pas sur la table les sujets qui fâchent. Ne parlons surtout pas de l'incapacité durable de Genève à tenir ses engagements publics sur la construction de logements de peur que Genève reproche au Genevois français son incapacité durable à créer des emplois. Faisons semblant de collaborer simplement pour donner l'impression d'une agglomération à Paris et Berne et décrocher les subventions nécessaires.. pour le reste, de jolis sourires suffiront."

Cette hypocrisie doit elle aussi cesser. Nous devons pouvoir nous parler franchement pour établir une collaboration durable. Nous devons mettre Genève fasse à ses incohérences, à ses promesses non tenues sur le logement et surtout aux risques qu'engendre son incapacité durable à construire des logements pour notre qualité de vie à tous. Genève ne doit pas hésiter non plus à souligner notre incapacité à développer l'activité économique dans le Genevois français. Au delà de ce dialogue franc nous devons aussi nous aider à résoudre nos problèmes communs.

C'est pour rompre cette hypocrisie que j'ai adressé à la Tribune de Genève un texte intitulé "2500 logements : juste assez pour les traders ?". Un texte qui critique la volonté de Genève de faire venir les traders des Hedges funds à Genève avant de construire suffisament de logements. La Tribune de Genève publie ce texte aujourd'hui dans les pages opinions.

mercredi, 02 décembre 2009

Un tournant dans la crise du logement à Geneve et dans le Genevois

Nous sommes à un tournant dans la crise du logement à Genève. Non pas que les belles intentions de Mark Muller soient suffisantes. 1500 constructions en 2008, 2000 autorisations ou même son objectif de 2500 logements restent des chiffres dérisoires qui ne réduiront en rien les tensions inflationnistes sur l’immobilier. Nous sommes à un tournant car la crise du logement ne va bientôt plus concerner seulement les jeunes abstentionnistes dont les Liberaux se moquent mais aussi les multinationales, les commerçants et les retraités pour lesquels les Liberaux travaillent.

 

D’abord pourquoi 2500 logements resteraient insuffisants ? Simplement parce que cela suffirait à peine à couvrir les besoins supplémentaires issus de la fragmentation des ménages. Chaque année la proportion de célibataires, veufs et divorces augmente dans la population. Cela augmente le besoin en logements pour une population qui resterait stable, au rythme de 1% par an.. soit pour Genève environ 2000 logements par an rien que pour les nouveaux ménages d’une seule personne. Il en faut environ 2000 de plus pour les jeunes Genevois et encore 2000 supplémentaires pour les cadres des entreprises que Genève attire à coup d’exonérations fiscales dérogatoires. Les rêves les plus fous de Mark Muller de 2500 logements par an correspondent donc à un déficit qui aggraverait la pénurie de 3500 logements par an ! Loin d’apporter une solution au problème.

 

Mais nous sommes tout de même à un tournant. Jusqu’a présent, les jeunes étaient les premiers si ce n’est les seuls concernés par la crise du logement. La classe politique affichait une préoccupation sur le logement qui ne se traduisait par aucune construction supplémentaire… parce que la préoccupation des jeunes elle non plus ne se traduisait pas dans les urnes. Tant que les jeunes s’abstiennent les politiques se sont abstenu de répondre à leur préoccupation sur le logement.

 

Mais la question du logement devient une question générale :

 

La crise du logement devient un handicap incontournable pour les multinationales que Genève cherche encore à attirer. La semaine dernière David Hiller et Pierre Francois Unger sont allés rencontrer les membres du Groupement des Entreprises Multinationales. Au delà des menaces sur les systèmes dérogatoires de taxations ils ont été interrogés sur l’absence de logements à Genève. Les réponses ont été pitoyables.. de quoi inquiéter les multinationales. La crise du logement devient un handicap à l’attractivité de Genève. A defaut de le faire pour la jeunesse Genevoise, les Libéraux vont peut être finir par accepter de construire des logements pour les multinationales dans les communes qu’ils dirigent : Veyrier, Thônex ou les communes de la plaine de l’Aire.

 

L’inflation de l’immobilier a des conséquences aussi sur les coûts salariaux des entreprises Genevoises. Elle mine leur compétitivité.

 

La crise du logement pénalise le pouvoir d’achat des Genevois qui se porte mal (contrairement au pouvoir d’achat à Genève qui lui se porte bien depuis que Genève attire les salariés les plus fortunés d’Europe). Cette crise du pouvoir d’achat des Genevois à un impact économique sur le commerce. De quoi motiver les lobbies des commerçants à se pencher plus activement sur la question du logement qui prive leurs clients du pouvoir d’achat nécessaire.

 

La crise du logement à un impact environnemental : elle condamne à l’exil dans le Genevois français environ 4000 Genevois par an. Désormais éloignés des réseaux de transports en commun ceux ci sont contraints d’utiliser leur voiture. Les plus ardents écologistes doivent désormais se préoccuper de la crise du logement. Même les agriculteurs vont se preoccuper de la crise du logement lorsqu’ils vont constater que leurs oppositions aux déclassements ont condamné la campagne Genevoise aux embouteillages et que leurs légumes commencent à avoir un arrière goût de diesel.

 

La crise du logement a aussi un impact social. Des quartiers entiers se vident de leur population qui doit partir vivre plus loin. Des quartiers qui se peuplent d’expatries qui sont les seuls à pouvoir se loger. Genève se prive d’une classe d’âge par an de forces vives qui doit aller en France. Les petits enfants s’éloignent de leurs grands parents. Dans 20 ans la quasi totalité de la jeunesse Genevoise sera devenue française.

 

Enfin toutes ces conséquences de la crise du logement ont fait le lit du populisme du MCG. Il faudra que les partis du Grand Conseil soient trois fois plus ambitieux que Mark Muller s’ils veulent pouvoir récupérer quelques uns des 17 sièges du MCG lors des prochaines élections au Grand Conseil Genevois.

 

Le consensus sur le logement ne peut plus être que de façade. Si Genève ne construit par rapidement les 6000 logements par an nécessaires à sa propre population, les partis de Gouvernement n’auront pas seulement les jeunes abstentionnistes sur le dos et le MCG en face.. mais aussi les multinationales, les commerçants, les grands parents, les partenaires français du projet d’agglo et tous ceux qui se préoccupent de préserver la qualité de vie du Genevois franco suisse.

 

Agir pour le logement aurait pu être plus rapide si les jeunes allaient voter plus souvent et plus systématiquement.. ou si les politiques se préoccupaient de l’intérêt général de la population au lieu de se préoccuper seulement des électeurs… mais aujourd’hui la crise est telle qu’elle frappe toute la population. Mark Muller n’aura plus le choix ! Il va bientôt s’en rendre compte.

jeudi, 08 octobre 2009

Plus de logements à Genève : il manque 300 voix

La législature du Grand Conseil se conclut sur un échec sur le logement : Les Genevois paient cher l'insuffisance de logement pour leurs enfants. Pas étonnant de la part de députés qui ont été élu en 2005 par des électeurs dont 77% avaient plus de 40 ans : des électeurs âgés et bien logés pour lesquels la pseudo insécurité à Genève serait un problème plus important que la crise du logement. Pendant ce temps là, les Genevois de 18 à 39 ans s’abstenaient à 72% - ce sont eux qui subissent la crise du logement. Ils doivent voter jusqu'à dimanche pour que leurs élus construisent les logements dont ils ont besoin.

4 ans plus tard le résultat est là. Les jeunes Genevois continuent de dormir sur le canapé dans le salon. Ils paient des loyers exorbitants qui ne leur laissent plus les moyens de vivre correctement. Ils vivent avec leurs deux enfants dans des appartements d’une chambre seulement. Ils doivent émigrer dans le Genevois français ou dans le canton de Vaud, utiliser leur voiture et perdre chaque jour des heures dans des embouteillages qui empirent régulièrement.

Les conséquences sur le Genevois français sont dramatiques. Les prix de l’immobilier en hausse rognent chaque année un peu plus le pouvoir d’achat des Français payés en euros. Ils sont contraints de travailler à Geneve ou de quitter le Genevois. Les entreprises du Genevois français recrutent sans cesse des employés qui les quittent, plutôt que de développer leurs affaires.

Le logement a été oublié par les députés du Grand Conseil… autant que les Genevois mal logés ont oublié de voter en 2005. Il suffisait pourtant de seulement 300 à 400 voix nominatives pour que les jeunes candidats de chaque parti passent devant leurs aînés respectifs et renouvellent profondément le Grand Conseil. 300 à 400 voix nominatives seulement alors qu'ils étaient 51 000 Genevois de 18 à 39 à s'abstenir en 2005. 300 à 400 voix seulement pour mettre au Grand Conseil, dans chaque parti, une génération concernée par la crise du logement.

Les élections de 2005 sont passées... mais celle de 2009 ont lieu dimanche. Il reste encore quelques jours pour que les jeunes Genevois qui subissent les conséquences de la crise du logement et des transports, votent pour de jeunes candidats qui bousculeront le statu quo et voteront pour des lois qui permettent de construire les logements dont les jeunes Genevois ont besoin. 51 000 Genevois de 18 à 39 ans ont encore quelques jours pour prendre en main leur avenir et s'assurer que désormais la construction de logements soit réellement une priorite politique du canton de Geneve.

mercredi, 07 octobre 2009

Logements à Genève : le dérapage électoral des Libéraux

Dans un document de campagne distribué à Bernex, Lully et Perly-Certoux, les Libéraux s’attaquent au projet d’agglo. Le mensonge ne fait pas peur aux Libéraux non plus. Ils tentent d’effrayer un électorat mal informé en prétendant que 9000 logements seraient construits « d’un coup » à Bernex Nord et 15 000 « d’un coup » sur la Plaine de l’Aire (sic). Voilà un discours outrancier lorsqu’on sait que depuis 30 ans Genève n’a jamais été capable de construire plus de 2000 logements par an… alors qu’il en faudrait 4000 pour loger les nouveaux Genevois. De tels propos sont scandaleux alors qu’au rythme actuel il faudrait plus de 50 ans pour construire autant de logements. Affirmation provocatrice lorsqu’on sait qu’il se construit plus de logements dans la seule commune d’Annemasse chaque année qu’il ne s’en construit dans tout le canton de Genève.

 

Le mérite de cette annonce mensongère c’est de clarifier la position du Parti Liberal. Les Genevois savent désormais que les Libéraux se moquent des problèmes de logements de la jeunesse Genevoise. Pour les Libéraux peut importe que les petits enfants des Genevois doivent dormir dans la même chambre que leurs frères et sœurs et que les jeunes parents doivent dormir sur le canapé du salon. Pour les Libéraux Genevois peu importe que chaque année, une classe d’âge du canton doivent quitter la terre de leurs ancêtres faute de logement pour aller vivre dans le Genevois français et dans le canton de Vaud.

 

Les Genevois savent désormais que les Libéraux ne défendent que les intérêts des propriétaires de villas égoïstes qui se moquent que leurs enfants ne puissent pas se loger.. au détriment de l’intérêt général du Genevois Franco Suisse qui exige suffisamment de logements pour les enfants des Genevois.

 

Les Genevois savent désormais que les Libéraux préfèrent faire venir dans le canton les professionnels des Hedge Funds de Londres à coup d’exonérations fiscales… même si cela signifie expulser un peu plus de jeunes Genevois du canton.

 

Accessoirement les élus français partenaires du projet d’agglo savent désormais qu’il faudra compter sur une nouvelle génération d’élus Libéraux pour que ceux-ci remplissent leurs engagements sur la construction de logements à Genève.

 

Je recommande vivement aux 51 000 Genevois de 18 à 39 qui n’ont pas encore voté de le faire jusqu'à dimanche midi en votant pour des candidats qui apporteront des réponses à la crise du logement et de rayer les signataires irresponsables de ce tract : Mark Muller, Isabel Rochat, Daniel Zaugg, Philippe Doerks, Christiane Favre et Pierre Weiss.

 

 les derapages des liberaux.pdf

 

Les jeunes Genevois sont en train de se faire avoir

Les dérapages de la campagne pour le Grand Conseil pourraient faire oublier à quelques électeurs Genevois leurs problèmes de logement. Ils paient une fortune des appartements étriqués. Leurs enfants vivent dans la même chambre. Les parents dorment sur le canapé. Plus de 4000 Genevois doivent quitter chaque année le canton de Genève pour Vaud ou le Genevois français pour se loger décemment.

Des partis voudraient mettre l'insécurité au coeur de la campagne... pour faire un peu oublier leur bilan déplorable sur la crise du logement et leur absence de proposition. Je ne connais pas de Genevois qui déménagent de Genève en raison de l'insécurité.. en revanche ils sont une dizaine chaque jour à quitter le canton de Genève faute de logement.

Les 70 000 électeurs du canton de 18 à 39 ans qui sont concernés par cette crise du logement sont en train de se faire avoir par ce détournement d'attention... il semble que certains partis comptent sur le fait que 51 000 d'entre eux s'abstiennent aux élections cantonales de dimanche comme ils l'avaient fait en 2005.

Pourtant cette question du logement est au coeur de tous les problèmes de Genève : en habitant plus loin ces 4000 Genevois s'éloignent des lignes de bus, utilisent leur voiture et encombrent un peu plus les voies publiques. La hausse des prix pénalise le pouvoir d'achat des jeunes Genevois et des salariés en euros du Genevois français. Elle affaiblit les entreprises du Genevois français et augmente accroit par riccochet le nombre de frontaliers.

Pour l'intérêt général du Genevois franco suisse, seuls  les partis qui ont un bilan et des propositions, et les candidats qui ont du courage et de la détermination pour résoudre la crise du logement doivent être élus au Grand Conseil dimanche.

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vendredi, 28 août 2009

1% de nouveaux logements par an pour les nouveaux divorcés, veufs et célibataires

Genève construit seulement 0,6% de logements nouveaux par an alors que la population du Genevois franco suisse augmente de 1,5%. Pour répondre seulement à la croissance de la démographie le déficit de production de logements est donc de 0,9% par an. Soit environ 4000 Genevois qui sont obligés de quitter le canton pour se loger décemment à des prix abordables. Les blocages et les oppositions aux constructions condamnent 4000 Genevois par an à l'exil.

 

Pourtant ce calcul simple est sous estimé. Pendant très longtemps on a pensé qu’il suffisait de construire des logements dans les mêmes proportions que la croissance estimée de la population. On pensait, assez logiquement, que s'il y avait 1,5% d'habitants en plus il suffisait de construire 1,5% de nouveaux logements. On s'est rendu compte de l'erreur.. et des conséquences dramatiques de cette erreur sur l'accès au logement.

 

Ce calcul totalement néglige la fragmentation des ménages. Il y a de moins en moins de personnes par logement. La proportion de célibataires, de divorcés et de veufs augmente dans la population. Il faut un logement pour hébergé un célibataire ou un veuf ou une veuve. Des familles divorcées doivent avoir deux logements pour accueillir leurs enfants. Un habitant de Saint Julien m’expliquait que ses petits enfants ont trois chambres : l’une chez leur mère, l’une chez leur père et une chez leurs grands parents. Ce cas est de moins en moins une exception et nécessite plus de logements pour une population qui serait stable.

 

Les statistiques montrent que le nombre moyen de personne par logement baisse depuis 40 ans de façon continue et régulière. En 1968 dans le canton se Saint Julien il y avait environ 3,3 personnes par logement. En 2006, le tiers des ménages étaient composés d’une seule personne. Cela a fait baisser le nombre moyen à 2,3 personnes par logement. En 40 ans, il y a en moyenne une personne de moins dans chaque logement. Il faut donc beaucoup plus de logement pour loger un même nombre d’habitants.

 

Même si la population du Genevois franco suisse était stable, il faudrait quand même construire 1% de logements nouveaux par an pour répondre à la fragmentation des ménages… ou réduire cette fragmentation par des programmes d’incitation à la colocation des célibataires et des veufs comme cela existe dans certaines communes. Pour la commune de Saint Julien cela signifie 50 logements supplémentaires par an à population constante simplement pour faire face à la fragmentation des ménages de la commune.

 

Au total, avec ses 0,6% de logements nouveaux construit chaque année, le canton ne répond pas du tout aux besoins de la croissance démographique créé par l’attrait de multinationales et sa croissance naturelle. Le canton ne répond même pas aux besoins d’une population dont les ménages se fragmentent. Il faudrait construire 2,5% de logements nouveaux par an à Genève pour répondre aux besoins de sa population : 1% de fractionnement des ménages + 1,5% de croissance démographique = 2,5%. Il n'y a que 0,6% de nouveaux logements soit un déficit de 1,9%. 1,9% de la population du canton c’est 8600 Genevois contraint de quitter le canton faute de logements décents à des prix abordables. Vers le canton de Vaud et le Genevois français.

 

Ce ne sont pas les nouveaux arrivés qui eux ont les moyens, mais les Genevois les plus jeunes, les plus modestes et les plus faibles. Ils doivent s’installer dans le Genevois français, utiliser leur voiture pour aller travailler et encombrer un peu plus les routes.

 

L’exode massif des jeunes Genevois est l’un des principaux problèmes du canton. Comment construire suffisamment de logements a Genève pour loger les habitants ? Comment développer un système de transport en commun efficace qui permette à chacun de se déplacer alors qu’il ne pourra pas y avoir vraiment de routes nouvelles ? Comment repenser la politique économique de Geneve pour créer localement des emplois pour ceux qui n’en ont pas plutôt que d’importer des emplois de cadres de multinationales avec les cadres qui occupent ces emplois ?

jeudi, 27 août 2009

L'exode massif de la jeunesse Genevoise

La campagne électorale pour le Grand Conseil déterminera les axes prioritaires de l'action publique pour 4 ans.

L'exode massif de la jeunesse Genevoise se poursuit. L'élite Genevoise continue de ne pas s’en préoccuper. J'estimais de manière assez conservatrice à 3000 Genevois qui quittent le canton chaque année pour s'installer dans le Genevois français. Le chiffre réel est sans doute plus proche des 4000. Le calcul est simple : 0,6% de nouveaux logements par an dans le canton pour 1,5% de population supplémentaire dans le Genevois franco suisse = 0,9% de personnes qui ne peuvent pas se loger dans le canton soit plus de 4000 personnes par an. Ce chiffre correspond à l'effectif total d'une classe d'âge du canton de Genève ! Il est encore sous estimé (je reviendrai dessus dans une prochaine note).

Parmi ces 4000 exilés, il y a peu d'employés des multinationales que Genève attirent chaque année avec des conditions fiscales dérogatoires. Les employés de ces multinationales qui emménagent à Genève avec leur employeur ont pour la plupart les moyens de vivre sur le canton. Non il s'agit bien de Genevois contraint à l'exil faute de logements abordables. Le plus souvent des jeunes Genevois.

Les notaires du Genevois français constatent que 8% des acheteurs de logements sont de nationalité suisse. Si on ajoute les doubles nationaux et les étrangers qui résident dans le canton de Genève on constate qu'un logement sur 7 dans tout le Genevois Français est acheté par un habitant du canton. Ce chiffre monte à 1 sur 4 dans le canton de Saint Julien.

Cet exode massif a des conséquences dramatiques pour la qualité de vie de tous les Genevois. Il augmente les distances domicile travail. Il mite nos paysages de zones résidentielles. Ils éloignent les habitants du réseau de transport en commun et les contraint à l'usage de la voiture. Ils condamnent aussi à l'exil les jeunes ménages du Genevois français qui n'ont plus les moyens de se loger dans leur commune - les banques ne leur accordent plus de prêt pour des logements dont les prix dépassent leur moyens. Ils privent les entreprises du Genevois françaises de leur main d’œuvre et les condamne à l’exile aussi. Il paralyse un peu plus tout le Genevois franco suisse dans des bouchons.

Mais surtout cet exode massif de la jeunesse Genevoise détruit l'atout principal du Genevois Franco Suisse : notre qualité de vie commune.

Cette campagne électorale au Grand Conseil Genevois doit répondre à plusieurs questions : le développement économique fondé sur l'importation d'emploi de cadres plutôt que la création d'emploi pour les chômeurs dans les entreprises locales est-il tenable pour Genève ? Comment passer de l'intention de construire des logements de la précédente législature à la construction suffisante de logements pour que les jeunes Genevois aient un toit ? Comment réaliser rapidement le réseau de transport en commun qui permet aux Genevois franco suisses de pouvoir se déplacer à nouveau librement ? Comment travailler avec le genevois français pour que celui-ci puisse aussi créer des emplois côté français ?

Beaucoup de partis Genevois sont compromis dans ce scandale : les socialistes ont défendu les intérêts des nantis du logement, les papy boomers qui sont logés à des prix abordables au détriment des jeunes qui ne sont pas logés. Les Verts ont retardé ou se sont opposés à des déclassements qui ont obligé des Genevois à aller vivre loin, à utiliser leur voiture pour gagner leur vie et à émettre plus de CO2. Les Libéraux se sont opposé aux constructions d'appartement dans les zones de villa ou vivent leurs électeurs. La candidature d'Isabelle Rochat au Conseil d'Etat, Maire de Thônex qui n'a pas vraiment accéléré la construction de logements sur les communaux d'Ambilly manque de pertinence pour les jeunes Genevois. MCG, UDC et extreme gauche ont continue de raller sur tout plutôt que de proposer. Les radicaux et le PDC ont fait des propositions constructives mais qui manquent d’ambition face à l’ampleur du problème. Le premier parti qui sera crédible sur ces questions obtiendra de manière disproportionnée et durable la confiance de l'électorat jeune qui se mobilisera enfin pour un parti qui répondra enfin à ses préoccupations.

Plutôt que de répondre à ces questions, certains partis ont mis en avant le thème de l'insécurité. Je ne connais pas un seul Genevois qui ait quitté Genève en raison de l'insécurité.. en revanche il y a environ 12 Genevois qui émigrent chaque jour faute de logement décent à des prix abordables.

Si ces partis ont choisi ce thème ridicule de l'insécurité plutôt que celui capital du logement, des transports et du type de développement économique c'est simplement que ce sont des vieux partis avec de vieux candidats et de vieux électeurs. Ils essaient d'intéresser de vieux journalistes de vieux journaux avec de vieux lectorats. L'âge venant, on se sent moins en sécurité. C'est naturel. A partir de 60 ans, on ajoute un verrou à sa porte à chaque décennie.

A charge pour les jeunes électeurs genevois de recadrer cet élite politique vieillissante et de leur rappeler dans les urnes que le problème principal de Genève n'est pas l'insécurité mais le logement et le transport. Leur abstentionnisme des précédentes élections a contribué à faire passer leurs préoccupations au second plan.

Connaissant la personnalité des têtes de liste de l'UDC je me demande bien pourquoi ils tiennent tant à pouvoir se promener dans les parcs la nuit. Mais surtout faire passer leur besoin de promenade nocturne devant le besoin des Suisses de disposer d’un toit à Geneve détruit le peu de crédibilité qui leur restait sur leur slogan : "Genève canton Suisse".