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mardi, 18 janvier 2011

L’onde de choc des incohérences genevoises passe la frontière

(texte paru dans l'édition de samedi 15 janvier 2011 de la Tribune de Genève)

 

Mark Muller au département des constructions et Pierre-Francois Unger à celui de l’économie mènent des politiques contradictoires : l’un conduit une politique du logement restrictive avec seulement 1230 logements en 2009 pendant que l’autre fait venir toujours plus de traders et d’expatriés (près de 15’000 habitants supplémentaires l’an dernier dans notre région).

 

Chers lecteurs, vous êtes les premières victimes de ces incohérences au sommet de l’Etat genevois.

 

Coté Genevois, les traders et expatriés qui arrivent, prennent d’assaut les rares logements disponibles et chassent vos enfants du canton pour en faire des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. Vos policiers, vos infirmières, vos médecins et vos professeurs ne peuvent plus se loger. Genève a pourtant besoin d’eux pour régler ses problèmes de sécurité, de crèches, d’école et d’EMS.

 

Dans le Genevois français, les salariés en euros voient leur pouvoir d’achat amputé chaque année par l’installation massive de jeunes genevois. Services publics et entreprises sont menacés par les départs successifs de leurs collaborateurs qui ne peuvent plus se loger.

 

Ces incohérences deviennent intolérables pour tous les Genevois. Il revient aux cinq autres Conseillers d’Etat de prendre leurs responsabilités en rendant cohérentes les politiques économique et du logement : doubler la construction de logements et modérer l’attractivité exogène durant les décennies nécessaires pour que ces logements sortent de terre ! Simple question de bon sens mais qui devient urgente !

 

vendredi, 03 décembre 2010

Deux Conseillers d'Etat trahissent le Grand Conseil Genevois devant le Genevois français !

Selon les informations dont je dispose, Mark Muller et Michèle Kunzler, Conseillers d'Etat du canton de Genève, ont proposé la semaine dernière au Genevois français de prendre acte de l'incapacité de Genève à construire des logements et donc de réduire l'objectif de construction de logements dans le second projet d'agglomération franco-valdo-genevois.

Ce qu'il y a de curieux dans cette affaire, c'est que les deux Conseillers d'Etat parlent de celà d'abord au Genevois français. Faut-il leur rappeler qu'ils ont pris l'engagement devant le Grand Conseil genevois de construire 2500 logements par an dans le cadre de leur programme de législature ? Que cet engagement date du mois de juin 2010 seulement ! Ont-ils seulement informé le Grand Conseil qu'ils renoncaient à cet engagement solenel pris dans le discours de St Pierre et rappelé dans le programme de législature ?

Une telle proposition est innacceptable puisqu'elle reviendrait pour le Genevois français à accepter la colonisation de fait par les Genevois qui fuient la pénurie. Les résidents Genevois qui fuient la pénurie de logements représentent déjà les deux tiers de la croissance démographique du Genevois français et même 164% dans la commune de Collonges-Sous-Salève.

Ce qu'il y a surtout d'innacceptable c'est que ces deux Conseillers d'Etat sont membres des deux partis qui s'opposent le plus aux constructions de logements :

  • Le Parti Libéral de Mark Muller s'oppose aux constructions de logement à Thônex, à Troinex ou à Veyrier. Dimanche dernier encore, ce parti appelait à s'opposer au projet d'une quarantaine de logements à Troinex.
  • Les Verts Genevois, dont Michèle Kunzler est membre s'oppose à la construction de 3000 logements aux Cherpines.

Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fait aucune proposition de loi pour simplifier les procédures d'autorisation. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fixé aucun cadre général d'objectif de réalisation de logements par commune. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant toujours rien fait pour apporter une réponse en terme de péréquation financière en faveur des communes qui construisent des logements, afin qu'elles ne soient pas les dindons de la farce. Le Conseil d'Etat n'a toujours pas livré la moindre explication sur les raisons pour lesquelles le quart des autorisations accordées depuis 3 ans n'a pas donné lieu à des mises en chantier et le quart des mises en chantiers n'ont pas été livrées.

Alors qu'ils s'opposent aux constructions de logements, les Libéraux et les Verts mettent en oeuvre la politique économique exogène qui fait venir 15 000 personnes par an et chassent les Genevois de leur canton.

Que les Genevois se rassurent. Si le Conseil d'Etat, les yeux rivés sur ses intérêts fiscaux à court terme s'évertue à sacrifier leur qualité de vie, leur mobilité et leur pouvoir d'achat par ses incohérences politiques, ils peuvent compter sur un certains nombre d'élus du Genevois français en général et du canton de Saint-Julien-en-Genevois en particulier pour rester intransigeants sur la nécessite pour Genève de construire les logements promis.

jeudi, 02 décembre 2010

Robert Cramer ne remplacera pas les 1270 logements qui manquent !

Les relations entre Genève et le Genevois français sont en train de sérieusement se dégrader. Genève va violer pour la troisième année consécutive ses engagements sur la construction de logements. Les élus du Genevois français doivent désormais taper du poing sur la table, menacer de ne pas signer le second volet du projet d'agglomération et priver ainsi Genève des subventions bernoises.

Loin de prendre la mesure de la gravité de la situation Genève a proposé de constater son échec et de réduire ses objectifs - en contradiction d'ailleurs avec l'engagement de législature du Conseil d'Etat et le discours de St Pierre !!!

Cette pénurie de logements au coeur de l'agglomération aggrave à vue d'oeil les conditions de circulation en créant des milliers de pendulaires supplémentaires chaque semestre, dégrade le pouvoir d'achat des habitants de la région et crée de forte tensions sociales entre chômeurs genevois et frontalier et entre résidents Genevois dans le genevois français et salariés en euro. Cette politique qui a longtemps fonctionné nous conduit maintenant tous dans le mur.

A titre personnel je suis partisan d'une suspension temporaire de la participation au projet d'agglo et d'une suspension temporaire de tout financement de transports en commun transfrontaliers afin de donner à Genève le temps nécessaire pour régler le problème de la pénurie de logements. Il faudra sans doute encore quelques trimestres de résultats pitoyables genevois pour que cette position devienne majoritaire dans le Genevois français. La coopération transfrontalière est absolument nécessaire... et elle doit se traduire dans les faits et pas seulement en palabres sans lendemain.

Dernière trouvaille de Mark Muller, appeler en renfort son prédécesseur Robert Cramer pour améliorer la relation avec le Genevois français. L'ancien Conseiller d'Etat, initiateur du projet d'agglo avait su développer des relations de travail efficaces avec ses interlocuteurs français. Pour autant, le travail de Robert Cramer était simple : dans le cadre du projet d'agglomération c'est lui qui a fait les promesses de construction de logements. Dans ce contexte, il était facile de bien s'entendre. Robert Cramer pêchait déjà par la réalisation de ses promesses, mais il est parti avant que la réalité ne devienne évidente. Mark Muller doit maintenant tenir ces engagements.

Il est affligeant de constater que le Conseil d'Etat croit que le problème de la coopération transfrontalière est une question de personne. On ne demande à personne de s'entendre ni d'être copains mais simplement de travailler ensemble efficacement.

Le problème n'est pas d'avoir à faire à Mark Muller ou à Robert Cramer... le problème ce sont les logements qui ne se construisent pas, les lois qui empêchent de construire qui ne sont pas modifiées, les préoccupations financières des communes réticentes à construire qui ne sont pas entendues, les obstacles aux mises en chantier qui ne sont pas analysées... et aussi le fait que les Libéraux et les Verts, auxquels appartiennent respectivement Mark Muller et Robert Cramer, continuent à s'opposer aux projets de logements à Troinex et aux Cherpines en total contradiction avec le projet régional. Dans le même temps, la politique économique expansive exogène s'accélère avec toujours plus de traders qui arrivent chaque semaines.

Recruter Robert Cramer pour s'occuper de la relation avec le Genevois français ne changera absolument rien. Mais cette idée est inquiétante, elle souligne à quel point les Conseillers d'Etat en charge de l'agglomération n'ont pas encore compris que cette question de la pénurie de logements à Genève est un casus belli, une condition sinequanon de la poursuite du projet d'agglomération.

Mark Muller aurait mieux fait de s'assurer que son parti appelle à voter en faveur des logements de Troinex plutôt que de faire appel à Robert Cramer.

lundi, 08 novembre 2010

Provocation : Mark Muller fier de la maitrise de l’étalement urbain de Genève !!!!

Facebook Mark Muller.JPGCe matin Mark Muller écrit sur son statut Facebook « En route pour Berne pour défendre Genève, qui risque d'être pénalisée pour avoir bien géré l'étalement urbain ». Est-ce de l’aveuglement ou de la provocation ? Ces derniers mois Mark Muller faisait preuve d'une humilité de circonstance et d'un courage politique bienvenue (Cherpines, zones de villa)... et soudain la provocation alors que Genève multiplie les dérapages sur ses engagements.

Remarquable canton que Genève qui à coup d’exonérations de l’impôt sur les sociétés fait venir près de 15’000 habitants par an dans la région. Soit l’équivalent de deux fois la population de la ville de Genève en plus dans l’agglomération d’ici à 2030 !!!

Pendant ce temps là, Genève ne construit que 1230 logements par an qui ne logeront en moyenne que 2’500 habitants sur les 15’000. Les 12’500 autres, ne trouvant pas de logements, surenchérissent sur les rares logements vacants et augmentent la spéculation. Ils chassent de Genève 12’500 Genevois qui devront aller se loger dans le Genevois français.

Ces Genevois qui fuient la pénurie de logements expliquent les deux tiers de la croissance de la population dans le Genevois français et de la croissance du trafic de voiture dans la campagne genevoise.

Voilà de quoi Mark Muller est fier : la maîtrise de l’étalement urbain dans les frontières cantonales… qui cause un étalement urbain catastrophique de notre agglomération. La seule agglomération en saturne au monde qui place sa campagne entre son centre et sa périphérie. Une agglomération qui sera irrémédiablement incapable de financer des transports en commun exorbitant qui devrait traverser une campagne peu peuplée.

Car coté français nous devons loger non seulement la jeunesse genevoise mais aussi les jeunes de nos communes car nous considérons comme totalement irresponsable de ne pas loger nos jeunes. La majorité des maires et conseillers administratifs genevois n’ont manifestement pas la même éthique vis-à-vis des jeunes de leurs communes.

Genève a la politique économique de New York et la politique du logement du Gros de Vaud. Le résultat est simple, à force de vouloir préserver la campagne genevoise, on en fait une aire d’autoroute : à Perly il y a déjà 76 pompes à essence et 20 000 véhicules par jour. Le double dans 10 ans lorsque la poursuite des politiques cantonales absurdes auront produit leurs effets.

Genève peut choisir de devenir New York... ou d’être le Gros de Vaud. Le Genevois français et le district de Nyon s’adapteront. Mais Genève ne peut plus continuer de ne plus assumer ses choix et d’en faire supporter les conséquences à ses voisins.

Le Genevois français se densifie conformément au projet d’agglo, crée un nombre d’emploi record proportionnelle à la très forte augmentation de la population (1), augmente les capacités des transports en commun transfrontaliers de +50% dans certains cas. Bref respecte les engagements pour préserver notre qualite de vie. Genève les viole.

Le MCG beugle contre les frontaliers sans prendre conscience que les deux tiers des nouveaux pendulaires depuis 5 ans sont des Genevois (2) et que le tiers restant sont des habitants du Genevois français contraints de devenir frontaliers pour continuer à avoir les moyens de se loger dans leur commune. Pendant ce temps là les partis de la coalition gouvernementale genevoise continuent leurs incohérences à vouloir faire venir toujours plus de monde et à en loger de moins en moins.

Il y a pourtant un message d’espoir dans la provocation de Mark Muller : Berne commence à se rendre compte que les subventions qu’elle accorde à Genève pour les transports en commun sont dépensées à perte tant que Genève continuera ses politiques absurdes qui créent chaque année plus d’usagers que ces nouveaux bus, trams et trains ne pourront en transporter.

Les incohérences genevoises sont en train de créer une coalition faite du Genevois français, des autorités fédérales, du district de Nyon qui vont bientôt obliger Genève à se montrer enfin responsable et à agir enfin comme leader d’une agglomération qui planifie son avenir pour préserver sa qualité de vie.

 

Sources :

(1) Insee statistiques locales 2007

(2) Synthese 2010 de l'observatoire statistique transfrontalier

mardi, 08 juin 2010

Programme de législature : 2500 logements par an

L’incapacité structurelle de Genève à construire des logements conduit à une exportation de la pression foncière sur le Genevois français qui détruit le pouvoir d’achat des salariés en euros et l’activité économique du Genevois français. Cela aggrave aussi les problèmes de circulation en contraignant toujours plus d’habitants à vivre loin des réseaux de bus.

 

Lundi, le Conseil d’Etat a annoncé son programme de législature qui fixe le cap pour le reste du mandat.

 

Sur les logements, le projet va dans la bonne direction. C’est tout particulièrement sur la gouvernance que les projets sont les plus encourageants. Il y a actuellement à Genève  un consensus politique pour construire plus… mais les modes de décisions bloquent les projets.

 

Le Conseil d’Etat propose de réviser la répartition des compétences entre communes et canton : c’est une bonne chose. En théorie le canton a tous les pouvoirs, dans la pratique trop de communes s’opposent à tout logement : en particulier Thônex et son ancienne Maire devenue Conseillère d’Etat Libérale ! A terme, il faudra que le canton puisse décider de combien de logements, où et quand… à charge pour les communes d’en assurer l’intégration urbaine et la qualité.

 

L’une des raisons qui incite les communes à s’opposer à toute construction de logements c’est qu’elles n’y trouvent pas leur compte. Dans le système fiscal genevois, les nouveaux habitants rapportent peu et coûtent cher aux communes. Le Conseil d’Etat propose de revoir le mode de financement des équipements liés au développement urbain. C’est une bonne chose. Il devrait aussi revoir la péréquation pour que les communes genevoises aient désormais intérêt à assumer leur responsabilité de construire assez de logements pour leurs propres habitants. Cela incitera peut être les Conseillers Administratifs de nombreuses communes à commencer par la Ville de Genève  et Carouge de cesser d’émettre autant d’avis défavorables à tout projet de construction. Les communes contribuent à la crise du logement en refusant de construire doivent en assumer les conséquences financières.

 

Le Conseil d’Etat propose d’alléger les procédures administratives. De l’aveu des architectes et entrepreneurs c’est un blocage majeur et une nécessité absolue. Des plans entiers sont refusés simplement parce que des zones à rénover sont indiquées en traits hachurés sur un plan plutôt qu’en couleur rouge. Les fonctionnaires bien logés dont le zèle et la lenteur pénalise autant les Genevois devraient être limogés.

 

On regrette que le Conseil d’Etat n’avance aucune proposition pour limiter les abus de droit. Les recours sont presque toujours déboutés par les tribunaux, mais ils parviennent à ralentir, bloquer et surtout surenchérir les projets. Ils pénalisent financièrement les entrepreneurs et les nouveaux locataires. Ils font fuir les promoteurs dont Genève a besoin. Le coût exponentiel des recours ne doit plus être supporté uniquement par les mal-logés mais aussi par les bien logés qui font un usage abusif du droit légitime de recours. Les fenêtres de recours doivent être plus étroites et moins nombreuses comme l’avais proposé Pierre-Francois Unger (conseiller d’Etat PDC) lors du débat électoral des élections cantonales. Malheureusement ces propositions ne sont pas dans le projet du Conseil d’Etat.

 

Le Conseil d’Etat propose de concrétiser les projets existants. Il serait temps. On observera avec intérêt le soutien d’Isabel Rochat, Conseillère d’Etat Libérale, contribuer à accélérer les communaux d’Ambilly contre lesquels elle s’est tant battue en étant Maire de Thônex. Il est surtout temps de prendre acte du fait que si les projets prennent deux fois plus de temps à Genève qu’ailleurs, il faut donc mener de front deux fois plus de projets afin que la production annuelle de logement corresponde aux besoins.

 

Enfin le Conseil d’Etat propose de déclasser des terrains avec un potentiel de 10 000 logements. D’élaborer des plans localisés de quartier correspondant à 5 000 logements. Et de contraindre les propriétaires à construire quitte à exproprier ceux qui ont utilisent les abus de droit conseillés par l’association de propriétaires de villa égoïstes « Pic Vert » (comme les servitudes croisées). Là encore il serait temps. Le potentiel de 15 000 logements peut paraître important. Il faut le relativiser sachant qu’à Genève des logements se perdent tout au long du processus de construction. Il faut par ailleurs reconstituer des réserves de constructibilité foncière qui se sont réduites depuis longtemps.

 

On regrette que ce Conseil d’Etat de droite n’aborde nulle part la question de la mobilité dans les logements. Les familles s’accroissent et se réduise au fur et à mesure des naissances, des mariages, des divorces, des veuvages ou du départ des enfants. Les règles immobilières genevoises figent les familles dans des appartements qui sont trop grands. Le résultat c’est que la moitié des chambres à Genève sont inoccupées (et chauffées pour rien en hiver). Pendant que les jeunes familles sont contraintes à l’exil, des personnes sont bloquées dans des appartements trop grands pour eux mais qu’ils ne peuvent financièrement pas libérer. La solidarité exigerait pourtant que la crise du logement soit partagée par toutes les générations notamment par une libéralisation des loyers des 30% de logements sous occupés. Le Conseil d’Etat ne le propose pas… et passe sous silence ce problème majeur à la source de la crise du logement à Genève. Le Conseil d’Etat devrait pourtant avoir à cœur d’améliorer la situation de tous les locataires genevois et pas de défendre les rentes de situation des anciens locataires comme le fait l’ASLOCA.

 

Enfin, le Conseil d’Etat n’aborde pas la question de la cohérence nécessaire entre la politique économique et la politique du logement. Comment continuer à faire venir autant de traders londoniens tant que les chiffres du logement ne sont pas améliorés ? Construire c’est bien.. mais il faut construire plus que les besoins en logement qui augmentent à mesure que le Conseil d’Etat propose des dérogations fiscales aux traders londoniens. Il faut aussi construire à proximité des réseaux de transport en commun afin de ne pas aggraver la crise de la mobilité. Tant que la politique économique consistera à faire venir autant de salariés plutôt que de créer des emplois à Genève, ce sont 5000 logements par an et pas 2500 qui seront nécessaires pour résorber la pénurie de 30 ans et cesser d’aggraver les problèmes de mobilité.

 

Au total les intentions sont louables. Il faut maintenant qu’elles se concrétisent… ce qui a manqué par le passé. Un nouvel échec serait un echec des élus qui les ont proposées mais plus généralement un échec de la politique à améliorer la vie des gens.

 

A court terme les chiffres sont toujours aussi inquiétants. Sur le premier semestre 2010, la situation s’aggrave encore. Encore moins de logements qu’en 2009 pendant que les financiers londoniens débarquent par charters entiers. Après avoir affirmé aux dernières élections cantonales que les constructions arrivaient après 4 ans de mandat, Mark Muller, Conseiller d’Etat en charge du logement, pourrait difficilement prétendre qu’il faut maintenant 8 ans pour construire.

 

Son plan d’action est encourageant, mais il faut des résultats concrets et vite.

vendredi, 04 juin 2010

Encore moins de nouveaux logements à Genève sur le premier trimestre 2010

L'OCSTAT a mis à jour les chiffres de construction de logements sur le canton de Genève au cours du premier trimestre 2010 : seulement 158 nouveaux logements dans tout le canton en 3 mois. C'est encore une nouvelle baisse de la production de logements sur le canton. Même en données glissantes sur 12 mois c'est une baisse de -6%, alors que le Conseil d'Etat a promis en décembre dernier de doubler la production.

de moins en moins de logements a Geneve.JPG

L'OCSTAT ne fait pas de communiqué de presse sur les données trimestrielles, mais dans la situation de pénurie actuelle on aurait pu s'attendre à ce que le Conseiller d'Etat « responsable » du sujet... en réponde précisément. Il aurait pu prendre les devants, expliquer cette nouvelle baisse honteuse qui fait suite à des chiffres déjà dérisoires. Tenter d'offrir des perspectives. Expliquer pourquoi les autorisations à construire ne se concrétisent pas. Il aurait pu surtout arriver à la conclusion que les règles, les procédures et les lois actuelles empêchent de construire assez de logements pour les Genevois. Genevois, quand allez-vous changer ces règles et lois qui empêchent de construire les logements dont vous avez besoin à proximité des réseaux de transport pour ne pas aggraver les problèmes de mobilité du Genevois franco-suisse ?

Pendant ce même premier trimestre, les sociétés de déménagement ont travaillé à plein régime pour installer des charters entiers de financiers Londoniens que le Conseil d'Etat fait venir à coup d'exonérations fiscales dérogatoires. Ces derniers s'installent dans les très rares logements encore disponibles. Les Genevois eux sont contraints à l'exil dans Genevois français. La pression foncière augmente au détriment des salariés en euros qui n'ont plus les moyens de vivre dans leur propre commune et des entreprises du Genevois français qui doivent faire face à un turn-over croissant qui détruit leur activité. Nous sommes tous paralysés un peu plus dans des embouteillages qui empirent chaque jour.

Il est temps que les politiques économiques favorisent la création d'emplois locaux plutôt que l'importation d'employés à loger dans des logements qui n'existent pas. Le modèle économique de Genève qui a fonctionné jusqu'à présent atteint ses limites avec la crise du logement et de la mobilité. Il faut en changer de toute urgence. Il est temps que le Conseil d'Etat prenne des mesures à la hauteur de la pénurie de logement. Il est temps que le canton de Genève se comporte en leader responsable de notre agglomération plutôt que d'exporter de manière égoïste et stupide une pression foncière qu'elle crée de toute pièce par ses incohérences politiques.

Ces incohérences politiques sont catastrophiques : elles nous enterrent dans des embouteillages qui deviendront irrécupérables, elles détruisent notre qualité de vie, elles seront extrêmement coûteuses en infrastructures, elles vont créer des déséquilibres économiques et sociaux dans le Genevois franco suisse.

Pendant ce temps là, quelques lobbys de locataires et de propriétaires de villas, quelques partis politiques continuent de prendre en otage les Genevois mal logés. Ils s'opposent aux déclassements des Cherpines (Verts, UDC et PS), ils s'opposent aux constructions dans les communes de villas (Libéraux), ils ne font rien et ne disent rien (MCG), ils déposent des recours (extrême gauche). Seuls le PDC et les Radicaux dans les communes, Bernex, Plan-les-Ouates et Meyrin notamment ou au niveau cantonal (loi sur la surélévation), assument discrètement et efficacement leurs responsabilités avec le pragmatisme habituel des centristes.

Coté français il se trouvera bien encore un ou deux Maires, trop intéressés par la perspective de toucher des subventions bernoises pour avoir l'honnêteté de demander des comptes sur ces violations flagrantes et factuelles du projet d'agglo. Pourtant Berne ne validera pas un projet d'agglo fantoche car vidé de son sens par l'incapacité persistante de Genève à rééquilibrer les constructions de logements. Les autres élus locaux français continueront de se demander s'il est pertinent de continuer à financer des transports en commun qui permettront à Genève de s'exonérer toujours plus de ses responsabilités sur la construction de logements. Devons-nous vraiment utiliser l'argent public pour financer des transports en commun transfrontaliers qui permettront à toujours plus d'habitants de Genève de s'installer dans le Genevois français au détriment des salariés en euros, des professeurs, des policiers, des caissières, des médecins dont nous avons besoin, au détriment aussi des entreprises du Genevois français ? Non, pas tant que Genève refuse de construire ! Le Genevois français n'a pas les moyens d'empêcher Genève de se suicider dans la paralysie des transports.

mercredi, 21 avril 2010

Mark Muller n'aime pas ce blog !!!

Lundi soir, lors du Conseil Communautaire du Genevois, Bernard Gaud, son Président, m'a informé "officiellement" que Mark Muller, Conseiller d'Etat du canton de Genève qui, depuis 2005, à la responsabilité de la construction de logements à Genève n'apprécie pas mon blog ! Mark Muller aime la flatterie. Il y a des exécutifs comme ça. Peu importe.

Pendant longtemps les relations politiques transfrontalières étaient fondées sur la politesse. On ne se disait surtout rien d'essentiel. Et on jouait aux diplomates internationaux pour parler de problèmes de voisinage. Un ou deux élus locaux se prenaient pour des ministres des affaires étrangères. On parlait de non-ingérence transfrontalière comme si nos problèmes communs étaient dissociables ! Ainsi allaient, et vont encore les réunions du CRFG (Comité Régional Franco Genevois). On n'y dit surtout rien. On s'autocongratule "parmi" (ajouteraient nos amis et voisins genevois). Un ou deux élus français utilisent encore des trésors de mauvaise foi pour ignorer que les engagements sur les logements du premier projet d'agglo de 2007 n'ont été tenus ni en 2008, ni en 2009. Fermer les yeux leur permet de ne pas avoir à demander de comptes. C'est plus facile, mais ça ne fait rien avancer aux problèmes des habitants qui subissent quotidiennement les incohérences politiques entre le Genevois français et le canton de Genève : transports paralysés, crise du logement, chômage qui touche les jeunes et les seniors, espaces naturels mités.  La qualité de vie des habitants du Genevois franco suisse continue de se dégrader jour après jour, pendant que les participants du CRFG avalent leurs petits fours.

Le Genevois franco suisse a besoin d'un respect mutuel fondé sur la franchise, la sincérité et la confiance plutôt que sur des politesses hypocrites et des engagements trahis.

La pénurie de logements dans le Genevois franco suisse a des conséquences dramatiques pour les habitants du Genevois français qui ont des revenus en euros. Policiers, retraités, jeunes ménages, employés, médecins, caissières, maçons, professeurs, infirmières sont expulsés de leur propre commune par l'exportation de la pression foncière de Genève. Cela saccage toute l'activité économique et publique du Genevois français. Cette pénurie de logements à proximité des réseaux de transport aggrave l'encombrement des routes. Chaque logement qui n'est pas construit à Genève c'est un automobiliste de plus. 50 000 voitures de plus dans 20 ans, soit 200 km de voitures les unes derrières les autres à ajouter sur des routes déjà encombrées. Ce blog n'a pas pour objet de plaire à Mark Muller mais bien d'être le « portevoix » de tous ceux qui m'ont accordé leur confiance, et même des autres.

M. Muller a tort de ne pas apprécier ce blog. Ses résultats seront loués ici comme dans tout le Genevois franco suisse... dès que M. Muller aura été à la hauteur de ses promesses : 2500 logements par an, on s'en contentera dans un premier temps, même si cela est dérisoire face à l'ampleur de la pénurie. On proposera que des places et des rues portent son nom. Des résidences, des quartiers ou des citées "Mark Muller". La Légion d'Honneur même, soyons fous ! Peut être pas de statues, mais toute la gloire éternelle pour M. Muller... pourvu qu'il y ait des logements pour les habitants du Genevois franco suisse.

Pour que ces flatteries soient crédibles demain, il faut avoir aujourd'hui l'honnêteté de souligner l'incompétence du Conseiller d'Etat. Une incompétence qui peut se mesurer précisément en nombre de logements de retard accumulés par rapport aux engagements pris : 887 logements de retard sur les seules années 2008 et 2009... et le défi est grand pour 2010 puisque la barre a été élevée à 2500 logements en décembre dernier. Une incompétence qui n'est pas irrémédiable mais qui est pour l'instant bien réelle. Bien sûr M. Muller n'est pas le seul responsable -vendredi dernier c'est M. Muller qui a proposé le déclassement des Cherpines, et ce sont les Verts, l'UDC et quelques socialistes qui ont voté contre- mais c'est le plus haut responsable.

La question n'est pas de flatter M. Muller, mais bien de construire suffisamment de logements à proximité des bus afin que les habitants du Genevois franco suisse et les nouveaux arrivants puissent se loger dans des conditions décentes et se déplacer sans voiture. N'en déplaise à Mark Muller, le temps des flatteries arrivera après celui des résultats.

jeudi, 08 avril 2010

Ordre du jour de l'Association Régionale de Coopération du Genevois jeudi 8 avril

Ce soir aura lieu la seconde réunion de l'Association Régionale de Coopération en tant que Syndicat Mixte à 20h au bâtiment Athéna à Archamps. La réunion est ouverte au public. L'ARC est l'un des plus grands syndicats intercommunaux de la région Rhône-Alpes puisqu'elle regroupe les 350 000 habitants des communes du Genevois français. Une structure intercommunale qui remplacera le SYMBAL qui s'occupait de coordonner le soutien régional aux communes du Genevois français. Une structure juridique territoriale qui sera l'interlocuteur unique du canton de Geneve dans les discussions sur le projet d'agglomération.

La première réunion a duré deux heures et a consisté à élire les vices présidents... sachant qu'il n'y avait qu'un seul candidat par poste à pourvoir. Pas très intéressant, mais nécessaire.

La seconde réunion de ce soir, aura pour objet le budget et les emplois principalement. Puis quelques points plus politique sur le projet d'agglo : création d'un GLCT transfrontalier qui permettra de recevoir les financements français et suisses sur le projet d'agglo, demande de soutien de l'ADEME pour un plan climat énergie territorial, demande de subvention auprès de la région Rhône Alpes.

L'ARC fédère bien naturellement des élus de toutes sensibilités politiques - comme pratiquement TOUS les syndicats intercommunaux. L'exécutif tient tout particulièrement à la culture du consensus si nécessaire au bon fonctionnement des syndicats intercommunaux. Mais il y a deux formes de consensus, le consensus mou, sans débat, sans choix, sans option... il conduit a l'inaction. Et il y a le consensus fort, celui issus de débats sincères, francs, ouverts et non sectaires. Un consensus qui nécessite d'accepter d'abord le chaos du débat constructif duquel émergera des solutions nouvelles et consensuelles.

Dans la vie politique française, on sait si peu construire du consensus qu'on préfère trop souvent éviter le débat, trop chaotique au gout des exécutifs. L'inaction découle de cette absence de débat. Les solutions nouvelles émergent toujours des débats les plus vifs.

J'espère que nous travaillerons au sein de l'ARC à l'élaboration d'un consensus fort issus de débat musclés qui permettront d'améliorer la qualité de vie des habitants du Genevois -quelque soit leur nationalité-. J’espère modestement y contribuer… notamment en proposant aux délégués que l’ARC tire les conséquences des violations répétées du canton de Genève des engagements pris en décembre 2007 de construire 1600 logements par an – engagement porté à 2500 logements dans le discours de Saint Pierre de décembre 2009.

Ce matin sur Radio Cité, le député Liberal Daniel Zaugg m'incitait à travailler au projet d'agglo. J'étais à la réunion de la semaine dernière sur le PACA Bernex Saint Julien qui pourtant le concerne, et je ne l'y ai pas vu. Par contre j'ai lu les tracts électoraux cosignés par MM. Zaugg, Weiss et Muller dénonçant ce PACA ! La coopération transfrontalière est absolument nécessaire, mais encore faut-il que le canton respecte la parole donnée tant aux partenaires qu'aux Genevois eux-mêmes. Daniel Zaugg félicitait Mark Muller d'avoir signé la première charte d'agglomération.. Il oubliait de préciser que les engagements pris par Mark Muller en décembre 2007 envers l'ARC sur la construction de logements ont été violés tant en 2008 qu'en 2009.  La fiabilité des partenaires est impérative pour une bonne coopération.

Vous trouverez l'ordre du jour ci-dessous :

Ordre du jour ARC 8 avril (1).pdf

Ordre du jour ARC 8 avril 2010 (2).pdf

Ordre du jour ARC 8 avril 2010 (3).pdf

mercredi, 03 mars 2010

Logements : les réponses évasives de Mark Muller produiront les mêmes effets

Ce matin sur Radio Cité, Mark Muller a tenté d'apporter des éléments de réponse à son incapacité à construire des logements à Genève conformément à ses engagements personnels de campagne, les engagements de Genève vis-à-vis du Genevois français et les engagements du Conseil d'Etat aux Genevois dans le discours de Saint Pierre. A écouter ici (émission du 3 mars).

Aucune explication d'un contexte particulier en 2009 qui aurait pu permettre d'expliquer le chiffre lamentable de seulement 1230 logements construits. Aucune proposition pour changer les choses en 2010. Mark Muller propose de continuer comme avant. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, cela risque bien de se traduire par à nouveau 1230 logements construits en 2010 ! M. Muller le sait bien puisqu'il ne s'est pas fixé d'objectif public de constructions pour 2010. A ce rythme, d'expulsion de sa population dans le Genevois français il faudrait construire un nouveau CEVA tous les 7 ans pour simplement stabiliser l'engorgement des routes du Genevois franco suisse. Le vote du 2ième CEVA par le Grand Conseil aurait ainsi déjà un an de retard.

M. Muller prétend que le canton travaille avec les autorités françaises sur un deuxième projet d'agglo. Cessons cette mascarade : il ne peut y avoir un second projet d'agglo que le jour où M. Muller tiendra les engagements pris lors du premier projet conclu en 2007. Genève a déjà accumulé un retard de près d'un millier de logements. Les mots que j'emploie sont beaucoup moins violents que les conséquences sur la vie des gens des politiques incohérentes qui sont menées actuellement. Par ailleurs, il est bien plus néfaste pour le projet d'agglo que M. Muller ne tiennent pas les engagements pris plutôt que de le constater publiquement.

M. Muller rappelle justement que la construction n'est pas de l'autorité des communes. Pourtant lors des élections pour le Grand Conseil et le Conseil d'Etat les uns et les autres rappelaient à quel point l'implication des communes est nécessaire à la réussite des projets de construction. Pourquoi certaines communes parviennent à faciliter la construction de suffisament de logements et d'autres bloquent tout logement ?

Ce matin aucune proposition nouvelle de la part de M. Muller. Aucune proposition de modification des lois d'urbanisme et de construction. Constatant l'échec des lois cantonales genevoises pour construire suffisament de logements, M. Muller aurait par exemple pu proposer d'appliquer pendant une période transitoire le droit vaudois, ou au moins de s'inspirer de certaines règles vaudoises.

Aucune remise en question des choix économiques : est-il pertinent de vouloir continuer à faire venir les hedge funds de Londres tant qu'il n'y aura pas assez de logements pour les habitants ?

Aucune proposition pour inciter les communes à s'impliquer dans la construction de logements. Elles continueront à s'opposer plutôt qu'à jouer leur rôle d'intermédiaire avec les opposants.

Aucune proposition pour que les tribunaux puissent imposer aux opposants abusifs d'assumer financièrement les surcoûts de construction qu'engendrent leurs oppositions abusives. Ces surcoûts continueront d'être payés par les mal logés.

Aucune proposition de réquisitionnement.

Bref aucune proposition pour construire des logements pour les Genevois et cesser d'exporter cette pression foncière intolérable. Le slogan des Libéraux durant la campagne cantonale était pourtant "+ de logements". Cette absence de réponse est inquiétante pour la qualité de vie et le pouvoir d'achat de tous les habitants du Genevois franco suisse... et semble inquiéter jusque dans les rangs Libéraux genevois.

 

PS : Contrairement à ses espoirs, M. Muller m'aura encore sur le dos après les élections régionales du 22 mars et tant qu'il ne tiendra pas ses engagements tant vis à vis des Genevois que du Genevois français.

mardi, 27 octobre 2009

Logements : la schizophrénie des politiques Genevois

Sur les affiches de campagne et dans les slogans électoraux, c’est unanime, tout le monde prône la construction de plus de logements. C’est la surenchère de promesses aux électeurs exaspérés par l’incapacité de Genève à construire suffisamment de logements.

Mais derrière les slogans le discours est vite pollué par quelques actes manqués qui montre à quel point ces engagements sont trompeurs.

Ainsi Mark Muller (Libéral) soulignait qu’il fallait prendre le temps de construire de manière qualitative, plutôt que de se désolidariser d’un tract irresponsable contre la construction de logements à Bernex et dans l’axe Plan les Ouates-Saint Julien. C’est gentil, mais Genève met déjà 3 fois plus de temps que le canton de Vaud pour livrer des logements. Mark Muller n’a sans doute pas conscience que pour la jeunesse genevoise il commence à y avoir le feu au lac.

Sandrine Salerno (Socialiste) propose cette idée extravagante que la ville de Genève pourrait financer des constructions de logements en France. Elle néglige sans doute le fait que les Genevois aimeraient pouvoir habiter dans leur commune décemment. Et qu’en contraignant 4000 Genevois par an à s’exiler dans le Genevois français loin des réseaux de transport, Genève aggrave les problèmes d’engorgement de la voie publique et détruit la qualité de vie de tout le monde.

Robert Cramer (Vert) dessine des plans d’une agglo de 2020-2030 avec une meilleure répartition des logements et des emplois… mais refuse de faire le premier pas qui donnerait de la crédibilité à cette vision en déclassant suffisamment de terrains pour construire des logements.

Dans le cadre de la campagne pour le Conseil d’Etat, Isabel Rochat (Libéral) met en avant toute la ténacité qu’elle a mis à tenir tête au canton et à ralentir le projet des communaux d’Ambilly. Comment peut-on avoir la moindre fierté à défendre les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa au détriment de la détresse des jeunes mal logés à des prix exorbitants ? Est-ce parce que les uns votent et les autres pas ? Les jeunes Genevois devrait se mobiliser aux élections pour le Grand Conseil pour dire à Mme Rochat ce qu’ils pensent de ses arguments.

J’ai entendu également un Conseiller d’Etat PDC, dont je terrais le nom pas pure amitié partisane pour le PDC, venter les mérites de notre organisation avec des emplois à Genève et des logements en France et de la campagne Genevoise préservée. Comment peut-on ne pas se rendre compte qu’on ne préserve pas la campagne Genevoise en l’inondant d’un trafic de voiture à mesure que les Genevois s’installent loin des réseaux de transport ? Les légumes Genevois vont bientôt avoir un sacré arrière goût de diesel.

On m’a rapporté également les propos d’un député radical qui a des responsabilités au Parlement cantonal –je tairais son nom également puisque ce ne sont que des propos rapportés- qui soulignait qu’il n’y avait plus de terrain dans le canton de Genève pour construire. Qu’il aille sur le Salève, ou qu’il utilise Google Earth et qu’il jette un coup d’œil sur comment est organisé notre agglomération. Il constatera que Genève est la seule agglomération au monde à mettre sa campagne entre son centre ville et sa périphérie. C’est très joli, mais une telle organisation du territoire rend très difficile le financement de suffisamment de transports en commun pour tous. Il nous condamne aux embouteillages.

Derrières les slogans simplistes et volontaristes pour le logement, les contradictions de certains politiques reviennent au galop comme des actes manqués. Il faudra pourtant beaucoup plus de détermination que cela pour construire les 4000 logements par an dont Genève a besoin.

Comment la classe politique Genevoise peut-elle être si sourde à la détresse de la jeunesse Genevoise ? Comment peut-elle à se point ignorer que leurs petits enfants sont entassés à plusieurs par chambre ? Comment peuvent –ils accepter que les jeunes ménages soient contraints d’utiliser leur salon comme une chambre ? Comment peuvent-ils tolérer que le budget du logement prive la jeunesse du canton d’un pouvoir d’achat décent ? Comment peuvent-ils constater que chaque année une classe d’âge quitte le canton… et continuer à ne rien faire pour garder leurs enfants près de chez eux ?

Accessoirement comment la classe politique Genevoise peut elle trahir les engagements contractuels pris envers les partenaires français dans le cadre du projet d’agglo ? Comment le chef lieu de notre région peut-il à se point ignorer les conséquences d’une telle politique sur la vie des habitants du genevois français et l’économie du Genevois français ?

Si les députés du Grand Conseil ne savent pas comment rédiger des lois qui permettent au canton de construire suffisament de logements pour ses jeunes alors j'ai une proposition à leur faire : qu'ils copient telles quelles celles du canton de Vaud.

Il est temps que la jeunesse du canton se mobilise. Que les moins de 40 ans – dont 7 sur 10 se sont abstenus aux élections cantonales – se mobilisent pour faire valoir leurs préoccupations. Ce n’est qu’en participant régulièrement et chaque fois un peu plus que leur détresse sera aussi bien prise en compte que les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa.