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samedi, 20 octobre 2012

Le Conseil d'Etat renonce à la moitié des grands projets de logements pour les Genevois

Chaque semaine plus de la moitié des électeurs supplémentaires du canton de Genève....sont des Genevois de l'étranger !?! et encore, ne sont comptabilisés ici que ceux qui sont officiellement déclarés. Les Genevois résidant en France représente déjà environ 15% du corps électoral cantonal (à moitié déclaré officiellement, à moitié officieusement). Leur nombre s'accroit chaque mois faute de logements à Genève. La gravissime pénurie de logements est en train de bouleverser les équilibres politiques dans le corps électoral genevois.

Elle se traduit aussi par une dégradation continue des conditions de circulation en éloignant les actifs des réseaux de transports. Elle a pour conséquence de créer des ségrégations sociales, de dégrader la qualité de l'air et de détériorer le pouvoir d'achat des habitants à des niveaux les plus faibles de Suisse.

Dans ce contexte, le Conseil d'Etat a annoncé hier qu'il renoncait à la moitié des grands projets de logements. De 18 grands projets l'an dernier on passe à seulement 10 cette année.

L'argumentation officielle consiste à affirmer qu'il vaut mieux se concentrer sur quelques projets pour qu'ils avancent rapidement plutôt que de s'éparpiller. Argumentation plaisante mais erronée puisque sur les 10 projets en question, la plupart ne verront pas le jour à temps pour les Genevois : pas plus la Praille-Acacias-Vernet que les Grands Esserts (revus à la baisse, planifiés pour 2026 et contre lequel la commune de Veyrier n'a pas renoncé à recourir). Il n'y aura pas plus de réalisation rapide à Chêne-Bougeries qu'à Chêne-Bourg dont les communes s'opposent aux projets et les retardent à chaque étape de la procédure. Aux communaux d'Ambilly, non content d'avoir retardé les livraisons de logements pour les habitants de Thônex, la commune a réussi à en réduire le nombre de moitié.

La législation sur le logement genevoise, contraire à la nouvelle constitution qui exige une procédure simple qui permette des constructions rapides, a pour effet de multiplier par 3 la durée nécessaire à la construction d'un logement. Cela ne serait pas un problème si 3 fois plus de projets étaient menés de front. Le rythme des livraisons serait ainsi adaptés aux besoins des Genevois. Loin de répondre à cette exigence, le Conseil d'Etat réduit de moitié le nombre de Grands Projets de logement. Il réduit de moitié les équipes d'urbanistes chargé de les mettre en oeuvre. Il réduit de moitié les moyens publics nécessaires. Y-a-t'il une seule autre priorité que le logement dans notre région : oui, peut-être, tout au plus les problèmes qu'engendre précisément cette pénurie de logement sur la mobilité, la cohésion sociale, la sécurité et sur le pouvoir d'achat.

Plusieurs décideurs politiques genevois affirmaient au printemps dernier : "La question qui se pose à nous est de savoir si nos enfants pourront vivre ici, oui ou non ?". La réponse qui est apportée ce jour est clairement "non", Genève refuse de loger ses propres enfants.

Cette réduction des moyens mis en oeuvre va à l'encontre des engagements pris par Genève dans le cadre du projet d'agglomération. Lorsque le Conseil Général de Haute-Savoie a décidé de signer le projet d'agglomération en juin dernier il a clairement affirmé, je cite la délibération : 

Le Président souligne l’importance pour le territoire que le canton de Genève tienne ses engagements en matière de production de logements (2500/an, plus une réserve,  affichés dans le projet de plan directeur cantonal). Si tel n’était pas le cas, le Conseil Général serait amené à revoir les conditions de son engagement au Projet d’agglomération."

Les engagements sur le logement sont à la base du partenariat transfrontalier. Sans avancées importantes sur le front du logement confirmés et mesurés dans le cadre du plan directeur cantonal. L'ensemble des partenariats bilatéraux avec Genève devront être remis en question tant sur la mobilité transfrontalière que sur le projet d'agglomération. Le cas échéant, ce changement de donne devra être signalé aux autorités fédérales pour les aider à mieux évaluer la réalité et les avancées dans la mise en oeuvre du projet d'agglomération.

 

Pièce jointes :

lundi, 16 avril 2012

Le blog de Gabriel Doublet, Maire de St Cergues

gabriel doublet,maire de st cerguesParmi les multiples avantages d'un blog d'élu, il y a celui de savoir ce qu'un élu a dans les tripes. A la lecture des notes, on peut comprendre petit à petit les valeurs qui l'anime, ses motivations, ses combats. On mesure si l'élu en question s'éparpille à toucher à tout ou au contraire s'il sait concentrer son action sur ce qui est important pour les habitants.

Le nouveau blog de Gabriel Doublet, Maire de St Cergues, est à mon avis remarquable. Gabriel Doublet a été élu Maire à la suite d'une élection partielle provoquée par la démission de la majorité des conseillers municipaux. Que la quasi totalité d'un Conseil Municipal prenne pleinement ses responsabilités et refuse de n'être qu'une chambre d'enregistrement était remarquable. Trop souvent dans nos collectivités, dans les communes autant que dans les commuanutés, les exécutifs ont peur du débat. Peur que la solution qui pourrait émerger pourrait être différente de leur idée de départ. Peur que ce débat puisse susciter des divisions. C'est faire fausse route : ce n'est au contraire que d'un débat à bâton rompu que peu émerger des solutions nouvelles et fédératrices. Trop souvent les conseils municipaux et communautaires se laissent transformer en chambre d'enregistrement - comme le parlement d'ailleurs. L'initiative du Conseil Municipal de St Cergues me semblait intéressante pour tous les Conseils Municipaux du Genevois français.

Mais ce n'est qu'avec ce blog, que chacun peut voir les valeurs de Gabriel Doublet. Des points de vue pondérés, mesurés, équilibrés et pragmatiques même sur des sujets aussi difficiles que celui des gens du voyage. Nos points de vue sont proches en particulier sur la question du rééquilibrage de la production de logements et sur le scandale de la faiblesse des constructions dans le canton de Genève. Mais, contrairement à moi, Gabriel ne fait jamais l'erreur d'oublier de rappeler que les Genevois chassés de leur propre canton sont toujours les bienvenus. Il rappelle sans cesse et avec pertinence que nos positions communes ne sont certainement pas contre nos cousins victimes du manque de courage des décideurs genevois, mais bien contre les irresponsables socialistes, libéraux et verts qui organisent par lâcheté ou par intérêt cette pénurie de logements. Ses prises de position ne prettent donc jamais le flanc à la caricature trop facile d'un conflit franco suisse.

Gabriel Doublet fait partie des rares élus locaux qui affirment leur point de vue sur les questions nationales : dans le respect de celles des autres, mais sans concessions et sans excuses. Il ne sert à rien de ménager la chèvre et le chou dans des positions mi-figue-mi raisin histoire de ne déranger personne à exister... il faut dire ce qu'on pense et travailler et débattre avec ceux qui pensent autrement. Il se trouve que nous partageons sur les questions nationales aussi le même point de vue : celui de l'urgence du rétablissement de l'équilibre des comptes publics par les exportations, la formation et la moralisation de la vie publique. Nous avons tous deux présenté la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle. Alors que les communes dépendent des dotations d'état pour équilibrer leurs budgets, Gabriel montre l'exemple à tous en prenant ses responsabilités et en affirmant ce qui doit être dit avant qu'il ne soit trop tard. Avec tous les centristes de France, nous pourrons regarder les Français dans les yeux dans quelques mois lorsque les évidences que nous affirmons aujourd'hui seront reconnues par tous ceux qui multiplient les promesses illusoires comme les brigands signent des chèques en bois.

Je vous recommande vivement de lire le blog de Gabriel Doublet. Un élu qui fait manifestement partie de la relève pour construire l'avenir du Genevois français.

dimanche, 15 avril 2012

L'agglomération genevoises sur France 3

Hier, Bernard Gaud, Président de l'ARC, Michel Charrat, Président du Groupement des Frontaliers et moi-même avons participé à l'émission La Voix est Libre sur France 3 consacré à l'agglomération genevoise. Cette émission a permis d'expliquer les difficultés spécifiques de cette agglomération pour améliorer la qualité de vie des habitants, les enjeux, les craintes et les espoirs.

Vous pouvez visionner cette émission en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous :

La Voix est Libre sur l'agglomération genevoise (partie 1)

La Voix est Libre sur l'agglomération genevoise (partie 2)

mercredi, 28 mars 2012

1 an de mandat : l'heure de vous rendre compte

Portevoix bilan de mandat.jpgVoilà un an jour pour jour que vous m'avez élu Conseiller Général de Haute-Savoie dans le canton de St Julien-en-Genevois. Le moment est venu de vous rendre compte de mon travail à votre service.

Si vous êtes satisfaits et que vous souhaitez manifester votre soutien à mes initiatives, ou au contraire si vous êtes insatisfaits et que vous souhaitez m'engueuler, je vous invite à trois réunions publiques de compte rendu de mandat et un verre de l'amitié :

  1. le lundi 2 avril à 19H00 à l'Espace Jules Ferry à St Julien en Genevois
  2. le mercredi 4 avril à 19H00 à la salle Marius Jolivet à Collonges-Sous-Salève
  3. le jeudi 12 avril à 19H00 à la salle municipale en face de l'espace Albert Fol à Valleiry.

Devant vous, je ferai le point sur les avancées sur les 31 propositions : sur 28 il y a déjà des progrès, sur 3 d'entre elles en revanche, tout reste à faire durant les prochaines années du mandat. Je vous exposerai les avacnées et les difficultés rencontrées. Vous trouverez ici un compte rendu écrit complet :

PORTEVOIX Compte rendu de 1 an de mandat.pdf

Bien sûr, tout cela n'est possible que par un travail d'équipe avec tous les autres conseillers généraux, les élus municipaux et régionaux, avec les fonctionnaires et les associations : travail d'équipe fait de désaccords et de concertation.

Sur l'année écoulée, l'avancée majeure c'est la prise en compte par le département des enjeux liés à la proximité de Genève. Le département est plus présent, prend des positions fortes et affirme ses responsabilités : beaucoup de choses restent à faire. La collaboration avec l'ARC s'est considérablement améliorée notamment avec le vote à l'unanimité du Conseil Général d'une motion commune avec l'ARC, l'Ain et Rhône-Alpes listant les points essentiels de la négociation en cours avec Genève et soulignant l'enjeu décisif de la question du logement. Le département de la Haute-Savoie a désormais conscience qu'il y a deux fois plus d'actifs frontaliers qu'il y a d'actifs dans le décolletage et que donc les questions frontalières doivent aussi être traitées. Plus personne n'ignore que le fait genevois prend de l'ampleur et que les effets s'étendent à mesure que les actifs frontaliers de Haute-Savoie s'installent désormais majoritairement au delà du Genevois.

Cela s'est traduit notamment par la constitution d'un fond d'infrastructure qui va permettre d'avancer sur des projets essentiels pour notre département et notre agglomération : couloirs de bus dans le bas Chablais, RD2 entre Reignier et Etrembières, P+R dans le bassin annécien, couloir de bus à l'accès d'Annecy, couloirs de bus à Annemasse, CEVA, tram à Annemasse et St Julien, et plus particulièrement sur notre canton : rond point du pont de combe à Archamps qui va permettre une desserte en transport en commun de la technopôle, carrefour des Mouilles pour la mobilité douce et les arrêts de bus, entrées sud et ouest de St Julien en Genevois qui va améliorer l'accès à la gare, échangeur de Viry qui va désengorger l'accès à la gare de St Julien. Des projets dont on a longtemps parlé faute d'avoir les moyens de les financer et auxquels le département va désormais pouvoir contribuer.

Ce n'est qu'un début. Je vous remercie à nouveau de la confiance que vous avez bien voulu m'accorder. Si ce premier bilan intermédiaire vous satisfait, vous pouvez m'aider téléchargeant et en faisant suivre le bilan complet que vous trouverez ici à quelques personnes de votre entourage.

A votre service,

Antoine Vielliard

mardi, 13 mars 2012

C'est la faute aux Genevois !

L'excellente note du jour de Guy Mettan, député au Grand Conseil Genevois, ne peut rester sans réponse.

Oui bien sûr la région se porterait mieux si Genève construisait assez de logements pour les Genevois. Je ne suis certainement pas le dernier à affirmer comme le fait Guy Mettan que c'est la faute des décisions prises (ou plutôt pas prises) par les décideurs genevois qui conduit aux déséquilibres actuels. Si la question du logement à Genève est au coeur de toutes les autres (mobilité, sécurité, pouvoir d'achat), nous devons nous aussi reconnaitre et corriger nos propres erreurs.

Mais est-ce la faute des Genevois si nous sommes incapables de penser l'aménagement du Genevois français de manière cohérente au delà des limites des paroisses du XVIIième siècle qui sont devenues nos communes d'aujourd'hui ? Est-ce la faute de Genève si notre territoire se mite ? Est-ce la faute des Genevois si nous construisons les logements de manière si éparpillées un peu partout dans chaque commune que nous sommes ensuite incapables de développer les transports en commun pour ces nouveaux habitants ? Est-ce la faute de Genève si nos communes ont largement de quoi financer les projets qui leur tiennent à coeur mais qui ne sont sans doute pas aussi urgents que le développement des transports en commun et qu'à l'opposé nos communautés de communes n'ont pas les moyens de mener à bien les projets qui comptent ? Est-ce la faute de Genève si nous n'avons pas su utiliser les fonds cantonalisés sur les projets les plus importants pour les habitants ? Est-ce la faute de Genève si nos mairies sont refaites à neuf, mais nos bus inexistants ? Est-ce la faute de Genève si nos communes, intercommunalités, départements et régions négocient jusqu'à la dernière minute pour payer le moins possible des projets comme le CEVA que chacun juge essentiel ? Est-ce la faute de Genève si nos élus se bercent encore d'illusion sur la volonté des multinationales de s'implanter dans le Genevois français plutôt que d'accompagner le développement fulgurant des entreprises locales et de cibler des entreprises pour lesquels notre territoires à tous les atouts ? Est-ce la faute de Genève si la Haute-Savoie est le département de France l moins équipé en transports en commun et où le nombre de voiture par habitant est le plus élevé ? Est-ce la faute de Genève si les promoteurs immobiliers font des marges outrageuses de 40% parce que les collectivités n'imposent pas de contraintes assez fortes ? Est-ce la faute de Genève si nous n'avons pas fait assez de réserves foncières quand il en était encore temps ? Est-ce la faute de Genève si Bernard Accoyer intervient systématiquement pour sappé tout le travail des élus français concernant l'agglomération ? Est-ce la faute de Genève si nous sommes incapables d'harmoniser les positions françaises ? Est-ce la faute de Genève si nous sommes incapables de coordonner nos positions avec les Vaudois ? Est-ce la faute de Genève si la France faute d'exporter a l'un des taux de chômage les plus fort d'Europe et que l'on vient de tout le pays pour travailler tout simplement ? Est-ce la faute de Genève si nos documents d'urbanismes ne cadre pas les typologies d'appartements et que nous ne produisons pas assez de logements accessibles pour les salariés en euros ? Est-ce la faute de Genève si nous nous sommes révélés incapables de développer suffisament tôt et suffisament fort le co-voiturage ? Est-ce la faute de Genève dans les rencontres transfrontalières comme dans les médias genevois peu d'élus mettent franchement les problèmes sur la table ? Est-ce la faute de Genève si trop d'élus Français méconnaissent les institutions et les élus genevois, et trop peu d'élus français expliquent le fonctionnement des institutions françaises à leurs homologues ?

Comme Guy Mettan, je pourrai continuer, mais par charité je limite provisoirement ma liste à ces quelques questions. Chères lectrices, Chers Lecteurs, je sais qu’il existe de nombreuses personnes parmi vous pour répondre honnêtement à ces questions et reconnaître que les Genevois français, aussi géniaux soient-ils, ne sont peut-être pas vierges de tous défauts dans la gestion de la région. Mais en attendant, je ne me fais pas d’illusion et je sais que ces propos, dès qu’ils seront sur internet, seront accueillis par des tombereaux d’injures. Certains m’accuseront même de trahir la patrie. C’est sans importance car si nous voulons résoudre nos problèmes il faudra bien, un jour, accepter de les poser sur la table tels qu’il sont et non tels qu’on aimerait qu’ils soient.

vendredi, 23 décembre 2011

La moitié des 36000 Genevois résidant dans le Genevois français ne sont pas déclarés

Lors des dernières élections fédérales le PDC et les Verts ont présenté des listes "frontalières". Des listes qui s'adressaient plus particulièrement aux Genevois résidant en France. Elles y sont très bien arrivées puisqu'elles ont fait des scores particulièrement élevés auprès des 8% de Genevois de l'étranger. Des scores qui ont permis aux Verts et au PDC d'augmenter de moitié leur résultat auprès des Genevois de France. Les candidats de ces listes ont pu recueillir des votes nominatifs dans le canton de Genève en fonction des affinités personnelles. En revanche, et à quelques exceptions prêts, le vote compact pour ces listes transfrontalières plutôt que pour la liste PDC ou Vert officielle n'a d'intérêt que pour les Genevois résidant en France. Or la moitié de leurs votes compacts ont été obtenus dans les communes du canton de Genève. Ces chiffres permettent d'affirmer que la moitié des Genevois installés en France ne déclarent pas officiellement leur lieu de résidence.

Cela permet par ricochet d'avoir une estimation assez précise du nombre de Genevois installés en France :

  • Sur les 19314 électeurs genevois de l'étranger il y a environ 11000 électeurs installés officiellement dans le Genevois français
  • soit environ 18 000 habitants de Genève installés officiellement dans le Genevois français (le ratio électeur / habitant étant de 60% à Genève) et autant installés officieusement.
  • soit environ 36 000 habitants de Genève installés officiellement et officieusement dans le Genevois français... faute de logements !

En regardant le détail des votes des listes transfrontalières par commune, on peut même avoir une estimation du nombre d'électeurs de la commune résidant en réalité dans le Genevois français : ils représentent 6% des électeurs de Vernier, 4,5% des électeurs de Veyrier, 5,1% des électeurs de la ville de Genève !!!

Pendant que 5% des électeurs de leur commune sont obligés de vivre en France comme sans papiers faute de logements, les communes genevoises s'opposent aux logements prévus par le Plan Directeur Cantonal et les Verts Genevois veulent créer plusieurs dizaines de milliers de pendulaires supplémentaires en s'opposant eux aussi aux logements au coeur de l'agglomération et à proximité des réseaux de transports.

jeudi, 22 décembre 2011

L'agglomération genevoise est FANTASTIQUE !

Notre agglomération genevoise est fantastique ! Si, si, je vous assure ! A première vue un visiteur pourrait croire qu’il y a plus excentrique que Genève : il aurait tort.

Nous sommes de grands farceurs. On propose au monde entier de venir s’installer dans notre région alors qu’il n’y a pas de logements. C’est drôle ! Ils viennent dans notre bel aéroport international. Ils croient qu’ils vont profiter d’impôts réduits…mais on les a bien eu : on en fait venir 15 000 par an et on construit que 1200 logements à Genève ! La bonne blague. Ils doivent rentrer chez eux. Et nous on a bien rigolé. Un peu comme quand on retire une chaise à quelqu’un qui s’assoit.

On est drôle : on joue à faire semblant d’ADORER les transports en commun. Alors on investit des millions dans des nouvelles lignes de tram. On interdit aux voitures de se garer ou d’accéder au centre ville. On essaie même de temps en temps de fermer des routes frontalières. Il y a plein de gens qui y croient… mais en fait on fait exprès de créer 10 000 pendulaires supplémentaires par an en obligeant les habitants à aller se loger loin des réseaux de transport. On adore respirer les 300’000 tonnes de Co2 émises par les 130’000 pendulaires qu’on refuse de loger au cœur d’agglo. On espère même bientôt décrocher l’AOC du cardon au gazoil.

On a un tel sens de l’accueil dans notre région que les rares construction de logements qu’on autorise ce sont des appartements et des villas de luxe avec de grands parcs et jardins autour pour que les contribuables des autres pays viennent chez nous.. pendant que nous on est obligé de quitter le pays. Chez nous les contribuables sont beaucoup plus importants que les citoyens.

Dans la région genevoise on a inventé la gérontocratie…. Et on fait croire que c’est de la démocratie directe. Il y a plein de gens qui y croient. En fait on a bloqué les constructions de logements depuis tellement longtemps que les jeunes ne peuvent plus vivre dans le canton de Genève. Comme de toute façon ils ne croient plus en la démocratie, ils ne votent plus. Et le tour est joué. Les retraités sont majoritaires et s’assurent qu’ils n’y a pas de logements construits pour leurs enfants. Le mois dernier à Chêne-Bougeries plus de la moitié des votants avaient plus de 60 ans. Ici on comprends franchement pas pourquoi dans tous les autres pays du monde les parents s’attachent à ce que leurs enfants aient un toit pour se loger… ici c’est le contraire.

Quand il s’agit de construire des logements… on est carrément très sérieux. On demande à tout le monde ce qu’il en pense. Les uns veulent plus haut alors on refait des plans plus haut. Les autres moins denses alors on refait tout. Les troisièmes veulent qu’il y ait des parkings alors on met des parkings. Les autres veulent qu’il n’y ait surtout pas de parking alors on les enlève. On écoute TOUT le monde… Sauf ceux qui n’ont pas de logements.. de toute façon ceux là ce sont des jeunes et ils habitent déjà plus là.. et ils n’ont pas assez d’argent pour qu’on les prenne au sérieux. On adore concevoir des projets de logements et les refaire sans cesse un peu comme Pénélope. On est moins bon pour décider et construire. En fait, TOUT le monde est d’accord, on a impérativement besoin de plus de logements très rapidement : mais pas ici, pas comme ça, pas maintenant et pas autant.

Nos partis politiques sont super drôles : les Libéraux veulent de la croissance économique.. mais pas la croissance urbaine qui va avec, les Socialistes prétendent défendre les locataires.. mais s’opposent aux constructions de logements, les Verts prétendent défendre la nature mais en s’opposant aux construction de logements étendent l’agglomération genevoise à des centaines de kilomètre de nature alentours ! On est complètement excentriques, on s’embarrasse pas d’avoir des idées cohérentes. Il suffit juste de faire des oppositions pour exister politiquement et médiatiquement.

Notre agglomération serait très drôle si elle n’était qu’un sketch d’un humoriste sur la scène d’un théâtre. Malheureusement elle est bien réelle. Elle est désespérante d’égoïsme dans son incapacité à loger ses jeunes ménages, ses infirmières, ses enseignants, ses policiers, ses maçons.

mardi, 20 décembre 2011

Une motion absurde du Grand Conseil visant à fermer toutes les routes frontalières sans douane

(Vous trouverez ci-dessous ma réaction au projet de motion co-signé par des députés UDC, PLR et PDC pour la fermeture des routes frontalières sans douane pour lutter contre "la criminalité" (sic). Une motion qui ne devrait pas faire très plaisir aux 8% d'électeurs Genevois installés officiellement dans le Genevois français et aux 7% qui y sont installés de manière officieuse. Le texte est paru dans la Tribune de Genève du mardi 6 décembre).

Oyez, Oyez braves gens. A vos hallebardes, tous aux octrois et sus aux impies. Nous avons bouté la jeunesse genevoise hors du canton, bâtissons maintenant des remparts, baissons les herses et contrôlons les carrosses. Les députés signataires nous font la bonne blague d’un désuet poisson d’avril en plein automne !

Depuis le moyen-âge, toutes les autres agglomérations du monde ont compris qu’il est beaucoup plus efficace que les agents de sécurité soient concentrés sur les lieux touchés par l’insécurité que dispersés tout autour de la ville. Il suffirait de quelques policiers supplémentaires pour interpeller les 400 dealers qui narguent les Genevois à chaque coin de rue. Il est en revanche totalement absurde de prétendre contrôler 400 000 véhicules par jour, dont 99,99% d’innocents actifs, même en doublant les quelque dizaines de gardes frontières actuels. Pour réduire le nombre de cambriolages à Genève, il faut que le canton cesse de devenir une enclave de millionnaires étrangers. Il suffit pour cela que les politiques publiques genevoises cessent de privilégier les riches contribuables étrangers au détriment des citoyens ordinaires.

Mais voilà, Genève n’arrive pas à recruter les 300 policiers supplémentaires dont elle a besoin ! Les candidats qui se présentent ne sont pas assez qualifiés et ceux qui sont qualifiés refusent de venir dans cette ville dont les deux tiers des policiers sont obligés de résider dans le Genevois français. Il faut plutôt que les députés signataires cessent de s’opposer aux constructions de logements à Genève pour que les policiers aient à nouveau les moyens de s’y loger.

Les signataires prétendent que ces routes frontalières sont peu fréquentées ! Ces députés du cœur d’agglo connaissent-ils les files interminables qui se forment matin et soir à la moindre douane du canton – dont un quart des usagers sont des citoyens genevois chassés de la ville faute de logements ? Savent-ils qu’à force de faire venir autant d’expats que Singapour et de construire aussi peu de logements que St Etienne, Genève crée 10 000 pendulaires supplémentaires par an ? Savent-ils que les agglomérations efficaces, même Bâle la frontalière, répartissent ce trafic entrant sur le plus grand nombre de points de passages plutôt que de réaliser d’illusoires entonnoirs ?

Les signataires se moquent des Genevois lorsqu’ils prétendent qu’une telle proposition diminuerait la criminalité ! Manifestement, le Grand Conseil aura une connaissance plus pertinente de ce qu’est Genève lorsque les 8% d’électeurs genevois résidant en France seront représentés par 8 députés. Le Grand Conseil comprendra un peu mieux ce qu’est la réalité de la frontière genevois avant d’écrire des motions aussi absurdes.

lundi, 19 décembre 2011

Les fonds frontaliers mieux orientés au service des habitants

Ce matin lors de la réunion de la commission permanente du Conseil Général de Haute-Savoie une petite révolution s'est produite : une nouvelle répartition des fonds frontaliers.

Depuis maintenant un peu plus de 10 ans la répartition se faisait à 60% pour les communes, 20% pour le département et à 20% en crédits cantonalisés. Depuis 4 ans et sous l'impulsion de Jean Denais, alors Vice Président aux finances du département, une part de ces fonds frontaliers étaient affectés aux grands projets avant répartition : rénovation du pont de la caille, CEVA, assainissement via le syndicat mixte département des eaux et de l'assainissement, réseau très haut débit, etc..etc..

Ce matin nous avons décidé de réduire la part communale de 60% à 55% et de réduire la part cantonalisée de près de la moitié. Au total cela permet de doubler les crédits sur les grands projets qui passent ainsi de 17 millions d'euros à 34 millions d'euros. Un montant considérable qui va enfin permettre d'avancer sur des projets importants sur les transports en commun dans l'agglo d'Annemasse et à St Julien, sur la RD2 à Reignier, sur des couloirs de bus en provenance du Bas Chablais, sur les entrées de villes de St Julien pour donner accès au futur tram, sur les liaisons de bus entre Annecy et Genève..etc..etc.. Cela améliorera la mobilité de tous les Haut-Savoyards.

La décision de ce matin peut sembler anodine. Elle produira ses premiers effets concrets d'ici 18 mois et bouleversera la vie quotidienne des Haut-Savoyards d'ici 5 ans. Notre département se donne les moyens d'équiper notre département des infrastructures nécessaires.

Autre révolution de palais, les Conseillers Généraux sont incités à orienter la part cantonale sur 4 thèmes : logement, mobilité, emploi et écoles. Il feront une recommandation mais c'est la commission aménagement du Conseil Général qui déterminera les affectations. Cela évitera certaines dotations qui servent des intérêts strictement locaux et parfois électoraux au détriment de l'intérêt général des habitants. Ce sont là encore 9 millions qui sont orientés vers les priorités des habitants.

Au total, ce sont plus de 26 millions d'euros par an qui seront mieux utilisés. Quel chemin parcouru ! Paradoxe, cette révolution a été votée à l'unanimité des Conseillers Généraux. Cette décision avait au préalable été aprouvée jeudi dernier par la commission mixte des maires et conseillers généraux par 13 voix POUR (tous les Conseillers Généraux sauf Claude Birraux qui ne pouvait être présent, et 6 Maires sur 8 dont les Maires de St Julien et Viry), 1 ABSTENTION (Mme le Maire de Gaillard), un vote CONTRE (M. le Maire de Machilly) et une absence (Claude Birraux ne pouvait pas être présent).

Ce matin, il n'y avait plus de Conseillers Généraux de St Julien, d'Annecy, d'Annemasse, de Cluses ou de Thônes.. mais seulement des Conseillers Généraux de Haute-Savoie.

 

PS : sur le sujet vous pouvez relire la présentation faites aux Maires du canton à la mi septembre, en lien ici.

mardi, 06 décembre 2011

Pourquoi le Genevois français demande toujours de l'argent à Genève ?

Dans les réunions d'agglomération, Michèle Kunzler se plaint parfois que les élus français passent leur temps à demander de l'argent. Elle a raison. La raison en est simple : le Genevois français n'aura jamais les moyens de financer les infrastructures que Genève aimerait que l'on construise à son service.

Il y a plusieurs raisons à celà :

1) nous sommes un pays centralisé : 71% des moyens publics sont concentrés au niveau de l'Etat. Les centristes le déplorent et défendent la décentralisation. Mais ce n'est actuellement pas la réalité de la France. Cela a de nombreux inconvénients dont la faiblesse des équipements locaux et l'importance des moyens nationaux. C'est aussi ce qui fait que la France est la France.. et que c'est son aviation qui en venant en aide aux rebels lybiens a permis à Genève de ne plus jamais avoir à subir Hannibal Khadaffi et les prises d'otages en Lybie. Mais en attendant, cela limite les moyens du Genevois français pour l'agglo. L'agglo d'Annemasse a du mal à financer une piscine pendant que la plupart des communes genevoise en ont une. Dans le contexte actuel, il est indéniable que l'Etat français a d'autres priorités que de financer des investissements en faveur d'une agglomération qui pratique un dumping fiscal qui le prive de dizaine de milliards d'impôts sur les sociétés.

2) même dans l'hypothèse absurde où l'Etat français voulait contribuer au développement de l'agglomération genevoise, la somme des moyens publics par habitant de toutes les institutions françaises est inférieure aux moyens publics du seul canton de Genève ! Ensemble, les institutions françaises ont un budget de 11880 euros par habitants... contre 16922 CHF par habitant pour le canton de Genève.

Trompés par des titres racoleurs et des articles réducteurs, une grande partie de la population de l'agglo genevoise croit que les communes françaises sont "sponsorisées" par Genève au travers de la "cagnotte" des fonds frontaliers. Les montants sont considérables en rapport au budget des communes.. mais dérisoires lorsqu'ils sont rapportés aux coûts publics listés dans le projet d'agglomération, ou lorsqu'ils sont comparés aux montants collossaux que Genève garde dans ses comptes sur l'imposition de contribuables pourtant non résidents. Faut il rappeler que 100% de l'impôt sur le revenu des Vaudois travaillant à Genève finance le canton de Vaud.. contre seulement environ 20% à 25% pour le Genevois français.

Côté français, aucun élu n'ira jamais à la rencontre des entreprises du Genevois ni des salariés en euros déjà exsangue par l'explosion du coûts de la vie pour aller leur dire qu'ils doivent payer des infrastructures transfrontalières. Quand bien même ils le feraient que les montants n'y suffiraient pas.

On peut prendre le problème par tous les bouts, une réalité mathématique s'impose : l'imposition à la source des frontaliers (permis G et suisses) dont le montant total s'élève à environ 800 millions de CHF par an est la seule et unique ressource qui peut être mobilisée pour financer les déficits de transports et les investissements d'infrastructure. Si on ne les mobilise pas, il n'y aura pas d'infrastructure d'agglo ni de transport en commun transfrontalier et Genève devra stopper son développement dans les limites étriquées des frontières qu'elle s'est choisie il y a deux siècles.

En contrepartie, les Genevois seraient fondés à demander une utilisation plus pertinente des fonds de 1973. Le clientèlisme, les projets d'envergure municipale qui ne servent que l'intérêt électoral de maires qui de toute façon n'ont pas de concurrents ne sont pas à la hauteur des enjeux de notre agglomération. C'est l'idée que je mets en oeuvre pour ce qui me concerne et que je défends dans les institutions auxquelles j'appartiens. Je ne me fais pas que des amis, peu importe, je ne suis pas là pour ça.

Mais de nombreuses questions de financement restent sans réponse : nous atteignons déjà la limite de ce que nous pouvons financer sur les bus transfrontalier. La question du financement des déficits de transport des trams transfrontaliers... et du CEVA n'a pas encore été mis à l'ordre du jour. Il serait pourtant pertinent de la régler avant de débutter les travaux !

Les 8% de citoyens genevois installés dans le Genevois français exigeront bientôt que leurs impôts soient aussi affecté à des insfrastructures à leur service sur sol français.

 

Exemple : La quote-part de dépenses publiques pour un habitant de Saint-Julien est de 11 880 euros au total repartis à 11% au niveau de la commune, 71% au niveau de l’Etat, 9% au niveau du département.. etc…etc..

 Pour un habitant de Thônex, sa quote-part est de 28 667 CHF dont 59% au niveau du canton de Genève.

 /habitant EUR CHF  
St Julien en Genevois       1,250        1,550 11%
---- dont fonds frontaliers         188           233 2%
CCG         281           348 2%
Haute-Savoie       1,064        1,319 9%
Rhône-Alpes         404         501 3%
France       8,411       10,430 71%
Europe         283           351 2%
Total     11,880       14,731 100%
       
  EUR CHF  
Thônex      2,089        2,611 9%
Genève    13,538       16,922 59%
--- dont impots frontaliers       1,117        1,396 5%
Suisse      6,190        7,738 27%
Total     22,934       28,667 100%

 * Montant total du budget divise par le nombre d'habitants, chiffre approximatif destiné à avoir une notion des ordres de grandeur