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samedi, 17 octobre 2009

Réaction sur les élections cantonales

Ci dessous une vidéo prise par Jean-François Mabut de la Tribune de Genève au sujet des élections cantonales au Grand Conseil.

vendredi, 16 octobre 2009

Les arguments des sceptiques du projet d'agglo

Jusqu'à il y a quelques années, les élus français et suisses s’ignoraient superbement. Ils se côtoyaient dans les instances transfrontalières telles que le Conseil du Léman ou le Comite Régional Franco Genevois. Deux organismes qui de l’aveu de quelques participants sont plutôt des lieux pour faire connaissance que des lieux de débats et de décision sur l’avenir de notre région.

 

Le résultat est là : Genève attire des employés sans construire de logement, le Genevois français a construit des logements sans créer d’emploi… et nous sommes tous paralysés dans des transports incapables de faire face à une demande exponentielle. Les jeunes genevois sont mal logés dans des logements trop chers. Les jeunes et les seniors sont toujours sans emploi. Les salariés en euros sont pénalisés par une inflation immobilière qui détruit leur pouvoir d’achat. Les entreprises du Genevois français peinent à se développer faute de pouvoir assurer un pouvoir d’achat suffisant à leurs salariés.

 

Nous pouvons continuer comme ça, en s’ignorant, ou même en se méprisant. Nous en connaissons le résultat : plus de logements en France, plus d’emplois à Genève … et toujours plus d’embouteillages pour tous. A ce rythme, il ne nous faudra plus beaucoup de temps pour détruire ce qu’il reste de la qualité de vie du Genevois.

 

Une autre solution est possible. Elle consiste à coordonner les politiques de Genève et du Genevois français. Construire suffisamment de logements dans le canton. Créer suffisament d’emplois coté français. Construire les infrastructures de transport en commun digne d’une agglomération telle que la nôtre – comme l’on fait Bâle ou Lyon.

 

Une majorité d’élus a compris que nous devons changer nos méthodes et travailler ensemble pour bâtir une agglomération qui ne laisse personne de coté : ni les seniors sans emplois, ni les jeunes sans emploi ni logement, ni les salariés en euros sans pouvoir d’achat. Mais il y a des sceptiques de part et d’autre de la frontière. Coté Français ce sont les représentants de l’Etat en particulier. Ils doutent de la sincérité du canton de Genève à tenir les engagements du premier projet d’agglo : construire plus de logements.

 

Chaque nouvelle publication de statistiques de construction leur donne raison, mois après mois. Les documents distribués par les Libéraux dans la campagne Genevoise s’opposant aux constructions et caricaturant outrageusement le projet d’agglo leur donne aussi raison. Il fait douter beaucoup d’élus français sur la sincérité de l’engagement du canton.

 

Ces prochaines années, l’intensité de la coopération politique transfrontalière pour améliorer la qualité de vie du Genevois franco suisse sera proportionnelle au score en faveur du CEVA. Un vote positif sur le CEVA le 29 novembre donnera un signal clair sur la volonté des Genevois de préserver ensemble notre qualité de vie au travers du projet d’agglo et décoincera quelques élus. Un vote négatif inciterait les élus Genevois à poursuivre l’immobilisme actuel, et les élus français à se contenter de gérer a posteriori les conséquences dramatiques des politiques Genevoises.

 

Les prochains mois aussi seront décisifs sur la question du logement. Coté français quelques élus commencent à suggérer que la signature du second projet d’agglo sera conditionnée à la tenue par le canton de Genève des engagements pris lors du premier projet sur la construction de logements. Cette signature est nécessaire pour permettre à Genève de toucher les subventions fédérales sur ces grands projets. Sans l’accord du Genevois français les fonds fédéraux iront à Bâle, Zurich et Berne.

 

Le magot des fonds frontaliers conservés par le canton est un magot tentant pour l’Etat français en situation de faillite. Un refus sur le CEVA signifierait que le canton abandonne sa responsabilité de centre d’agglo et donnerait un prétexte tout trouvé pour l’Etat de dénoncer la convention fiscale et de passer au régime commun. Cela se traduirait pour le canton de Genève par une perte de rentrées fiscales d’environ 610 millions de francs suisse par an (un peu moins de 10% des recettes du canton) et de 168 millions de francs suisse pour l’ensemble des communes du Genevois français (un peu plus de 10% pour la commune de Saint Julien).

 

Il n’est plus temps d’attendre ou d’hésiter. Dans 4 ans, l’extrême gauche fera sans doute son retour au Parlement cantonal et réduira un peu plus l’influence des partis de proposition. Les partis de Gouvernement n’ont plus que 4 ans pour améliorer la qualité de vie de tous les Genevois en prenant le taureau des problèmes du Genevois franco suisse par les cornes : construire suffisamment de logements à Geneve, mettre en place un moratoire sur l’importation de cadres de multinationales tant que la question du logement ne sera pas réglée, aider les entreprises locales à créer des emplois pour les chômeurs Genevois jeunes et seniors, construire les infrastructures de transport en commun qu’on aurait déjà du construire, créer plus d’emplois dans le Genevois français.

jeudi, 15 octobre 2009

Ligne D Saint Julien – Genève ou le symbole des incohérences du Genevois franco Suisse

Le Groupement Local de Coopération Transfrontalière a récemment décidé d’augmenter les capacités de la ligne D de 40%. Des bus plus grands et plus fréquents qui permettront à environ 3000 personnes supplémentaires chaque jour de l’utiliser à partir du mois de décembre.

3000 personnes par jour c’est aussi environ 3000 voitures de moins sur l’axe Saint Julien Geneve. Environ 4 kilomètres de voitures en moins chaque jour. C’est aussi 4 000 tonnes de CO2 d’émission en moins par an. La coopération transfrontalière, la mise en concurrence, un cofinancement de Vitam Parc et un peu d’efficacité ont permis de mettre en place cette augmentation de capacité sans augmentation de cout. Les couts de la ligne D sont partages entre le canton et les communes et départements français. Le marché a été conclu pour une période de 7 ans.

Un investissement qui réduira les nuisances pour les habitants de Perly-Certoux, Bardonnex et Plan les Ouate qui ont tant voté pour le MCG. Favorisera une meilleure mobilité pour tous.

Malheureusement, il suffira de 18 mois pour réduire à néant cette augmentation de capacité. La politique de Geneve qui importe 1000 cadres de multinationale par an et ne construit que 2000 logements nouveaux par an pour loger ses jeunes, ses divorcés et les familles des cadres condamnent à l’exil environ 4000 Genevois par an.

Soit 6000 Genevois en 18 mois qui devront aller vivre dans le Genevois francais.. dont 3000 se retrouveront sur les routes faute de transport en commun.

3000 places supplémentaires dans les bus pour 7 ans…. mais 3000 automobilistes de plus dans 18 mois. Nous allons tous dans le mur des embouteillages qui détruisent notre qualité de vie.

Au delà de ces seuls embouteillages, l’incapacité de Genève à construire des logements détruit le pouvoir d’achat des fonctionnaires et salariés du privé payés en euros. Ils doivent soit devenir frontalier ou quitter le Genevois français. Cela pénalise l’activité économique du Genevois français qui devient chaque jour plus dépendant du canton de Geneve.

Coté français, on commence à se dire qu’il faudra que Genève commence à tenir ses engagements sur la construction de logements avant de poursuivre nos investissements sur les transports en commun.

lundi, 12 octobre 2009

Le Mouvement des Citoyens Haut Savoyard ferait aussi 15%

Côté Français, certains seront prompts à faire l’amalgame entre le discours xénophobe du MCG et les Genevois dans leur ensemble. Les réactions des parlementaires de Haute Savoie et de Jean Jack Queyranne à la publicité outrancière de l’UDC étaient de ce niveau.

 

Pourtant, les élus français qui font du terrain, entende des propos miroirs cote français : « il y en a marre de la colonisation » « on n’est plus chez soi ». Ces propos d’humeurs n’apportent pas de solution mais cette frustration est compréhensible de la part de salariés en euros dont les emprunts immobiliers sont refusés par leur banque sous prétexte qu’ils ne sont pas frontaliers. Ou de la part de fonctionnaires ou de salariés du privé payés en euros qui n’ont plus les moyens de vivre une fois qu’ils ont payé la facture de l’inflation immobilière exportée par Genève.

 

Côté Genevois, le vote MCG révèle plus une frustration devant l’accélération du phénomène frontalier plus qu’une haine des frontaliers. La géographie du vote le prouve : le MCG remporte ses meilleurs scores dans les communes bloquées par le trafic plus que dans les communes touchées par le chômage. Il s’agit plus de « placophobie » contre le trafic que de « xénophobie » contre la concurrence sur l’emploi des frontaliers comme le croit le MCG.

 

Le changement de discours politique réciproque ces 30 dernières années à l'agglomération commune depuis 3 ans a été trop rapide et sans doute trop restreinte aux milieux informés pour être totalement comprise par la population du Genevois franco suisse. Le débat sur l'avenir du Genevois franco suisse doit désormais être un débat public entre les habitants directement.

 

Le MCG n’apporte aucune solution. Les réactions anti-suisse coté français pas plus. Même la tectonique des plaques ne peut rien contre le fait que le Genevois français est durablement implanté à coté du Genevois suisse. Au contraire, mettre de l’huile sur le feu reviendrait à revenir à ce qu’ont fait les élus depuis 30 ans : cohabiter sans collaborer. Laisser notre agglomération se paralyser petit à petit par des embouteillages que nous n’avons pas anticipés.

 

Les solutions existent :

1)      Genève doit construire les 4000 logements par an nécessaires pour loger sa population. Les blocages des uns et des autres doivent cesser par la loi s’il le faut. Les propos de campagne irresponsables des Libéraux qui s’opposent aux constructions dans leurs communes aussi. Les Genevois doivent construire des logements pour leurs enfants.

2)      Côté français nous devons créer nos emplois. Réduire notre dépendance économique vis-à-vis du canton.

3)      Ensemble nous devons construire les infrastructures de transport en commun pour préserver notre qualité de vie commune.

4)      Le canton doit mettre un terme à cette politique économique qui importe des salariés qu’on ne peut ni loger ni transporter, plutôt que de créer des emplois pour les chômeurs du canton : des jeunes et des seniors essentiellement. Nous n’avons pas de quoi loger les professionnels des Hedge Funds de Londres.. laissons-les payer leurs impôts comme tout le monde en Angleterre.

Le vote MCG se propage le long des embouteillages

La prise en compte des résultats nominatifs change la donne dans quelques communes où le MCG n'est plus en tête ce matin. En revanche, le diagnostic reste : le point commun entre les communes où le MCG est fort c'est qu'elles sont toutes traversées par le traffic frontalier. Les communes les plus durement frappées par le chômage ne mettent pas le MCG en tête.

A Genève, ce ne sont pas les quartiers les plus populaires, ceux qui sont le plus touchés par le chômage, qui ont mis le MCG en tête mais bien les quartiers traversés chaque jour par un flux de voiture incessant et croissant : Accacias et Prieuré Sécheron.

Les électeurs ont voté MCG non pas contre les frontaliers mais contre le phénomène frontalier qui détruit leur qualité de vie faute d'équipement de transports en commun adaptés. Ces électeurs n'ont pas eu conscience que le MCG est seul parti qui s'oppose à la réalisation d'un équipement de transport en commun majeur pour le canton.

Pour éviter un nouvel accès de populisme les partis de Gouvernement devront construire suffisament de logement à Genève pour mettre un terme à l'exode des Genevois au déla des réseaux de transport en commun. Ils devront aussi revoir une politique économique qui attire plus d'un millier de cadre de multinationales chaque année alors qu'il n'y a déjà pas suffisament de logements pour les Genevois et que les transports en commun sont dépassés par la situation.

 

Carte des communes où le MCG est arrivé en tête :

Carte du vote MCG final.JPG
Carte du taux de chômage à Genève :

Carte du taux de chomage à Genève.png

dimanche, 11 octobre 2009

Xénophobie MCG : une claque salutaire ?

Un nombre important et croissant de Genevois ont voté en faveur des thèses étriquées, sectaires et xénophobes du Mouvement des Citoyens Genevois lors des élections au Grand Conseil.

Avec 17 sièges, ce parti anti frontaliers devient le 2ième parti au Grand Conseil à égalité avec les Verts et devant les socialistes. Ce résultat est inquiétant pour les Genevois eux mêmes. Le MCG a pour habitude de bloquer les débats et de s'opposer à toutes les propositions. Avec un parlement fragmenté et des extrêmes aussi forts, il sera difficile de constituer des majorités sur des propositions constructives pour améliorer la situation des Genevois sur le logement, les transports et l'emploi. Il est probable que dans 4 ans, les problèmes de Genève n'ait pas beaucoup changé.. ils auront simplement ampiré de 4 ans. L'ensemble du Genevois franco suisse en souffrira.

Cette évolution est dangereuse : le discours xénophobes antifrontaliers pourraient donner des ailes aux discours xénophobes anti suisses. Des slogans réducteurs "Stop à la colonisation Genevoise" pourraient facilement répondre aux slogans réducteurs "Assez de frontaliers". De tels slogans n'apportant aucune réponse pratique aux problèmes qu'ils soulignent.

Les partis qui ont fait campagne sur le thème de l'insécurité ont servi la soupe au MCG et sont sanctionnés par les électeurs - à commencer par les Libéraux. Qu'ils en retiennent la leçon et qu'ils s'occupent dorénavant des problèmes de logement et de transports.

L'abstention massive qui s'élève à près de 60% et le score des partis extrêmes soulignent l'incapacité des partis de gouvernement à apporter des réponses aux problèmes des citoyens Genevois.

L'agglomération du Genevois franco suisse se construit sans doute un peu trop vite et trop secrètement pour beaucoup d'habitants. Cela fait 50 ans que de part et d'autre de la frontière les élus s'ignorent et se refilent leurs problèmes les plus chauds : emploi pour les uns, logements pour les autres. En quelques années, on est passé d'un discours d'ignorance et de frontière à un discours binational d'agglomération commune qui perturbe beaucoup d'électeurs. Les routes du canton sont paralysées par des voitures 74 et 01 de plus en plus conduites par des Genevois qui ont du émigrer faute de logement. La politique économique du canton de Genève continue d'attirer des multinationales, leurs employés et leurs familles... alors qu'il n'y a déjà ni logements pour les Genevois, ni moyens de transports pour leur mobilité.

Le débat sur l'agglomération doit être un débat public avec les populations et pas un débat dans des réunions d'élus initiés.

Pour mobiliser les 60% de Genevois qui s'abstiennent, les politiques genevoises devront remettre l'intérêt des habitants avant les intérêts fiscaux et budgétaires du canton. L'intérêt des habitants suppose de construire des logements pour tous, de créer des emplois localement pour les chômeurs et de lancer les infrastructures de transports dont tout le monde à besoin... plutôt que de continuer à faire venir un millier de cadres et leurs familles chaque années à coup d'exonérations fiscales.

Si la claque du score du MCG incite les partis de gouvernement à agir enfin efficacement alors cette triste journée électorale aura un impact positif pour le Genevois franco suisse.

 

jeudi, 08 octobre 2009

Plus de logements à Genève : il manque 300 voix

La législature du Grand Conseil se conclut sur un échec sur le logement : Les Genevois paient cher l'insuffisance de logement pour leurs enfants. Pas étonnant de la part de députés qui ont été élu en 2005 par des électeurs dont 77% avaient plus de 40 ans : des électeurs âgés et bien logés pour lesquels la pseudo insécurité à Genève serait un problème plus important que la crise du logement. Pendant ce temps là, les Genevois de 18 à 39 ans s’abstenaient à 72% - ce sont eux qui subissent la crise du logement. Ils doivent voter jusqu'à dimanche pour que leurs élus construisent les logements dont ils ont besoin.

4 ans plus tard le résultat est là. Les jeunes Genevois continuent de dormir sur le canapé dans le salon. Ils paient des loyers exorbitants qui ne leur laissent plus les moyens de vivre correctement. Ils vivent avec leurs deux enfants dans des appartements d’une chambre seulement. Ils doivent émigrer dans le Genevois français ou dans le canton de Vaud, utiliser leur voiture et perdre chaque jour des heures dans des embouteillages qui empirent régulièrement.

Les conséquences sur le Genevois français sont dramatiques. Les prix de l’immobilier en hausse rognent chaque année un peu plus le pouvoir d’achat des Français payés en euros. Ils sont contraints de travailler à Geneve ou de quitter le Genevois. Les entreprises du Genevois français recrutent sans cesse des employés qui les quittent, plutôt que de développer leurs affaires.

Le logement a été oublié par les députés du Grand Conseil… autant que les Genevois mal logés ont oublié de voter en 2005. Il suffisait pourtant de seulement 300 à 400 voix nominatives pour que les jeunes candidats de chaque parti passent devant leurs aînés respectifs et renouvellent profondément le Grand Conseil. 300 à 400 voix nominatives seulement alors qu'ils étaient 51 000 Genevois de 18 à 39 à s'abstenir en 2005. 300 à 400 voix seulement pour mettre au Grand Conseil, dans chaque parti, une génération concernée par la crise du logement.

Les élections de 2005 sont passées... mais celle de 2009 ont lieu dimanche. Il reste encore quelques jours pour que les jeunes Genevois qui subissent les conséquences de la crise du logement et des transports, votent pour de jeunes candidats qui bousculeront le statu quo et voteront pour des lois qui permettent de construire les logements dont les jeunes Genevois ont besoin. 51 000 Genevois de 18 à 39 ans ont encore quelques jours pour prendre en main leur avenir et s'assurer que désormais la construction de logements soit réellement une priorite politique du canton de Geneve.

Page 'Opinion' dans la Tribune de Genève

La Tribune de Genève a publié ce jour en page 13 un de mes textes intitulé "Genevois, vos enfants ont besoin d'un logement". Je vous invite à le lire.

Genevois vos enfants ont besoin d'un logement.pdf

L'ancienne génération d'élus de France et de Suisse a pour coutume de ne pas intervenir dans le débat politique de l'autre côté de la frontière. Une telle attitude conduit à enfermer le débat d'agglomération dans les réunions privées d'élus. Elle est vouée à l'échec. Tôt ou tard les électeurs français parfois et les électeurs Genevois souvent devront confirmer les décisions sur les transports, le logement et l'emploi. Cela commencera le 29 novembre avec le vote sur le CEVA. Le débat sur l'avenir de l'agglomération doit être un débat entre électeurs par l'intermédiaire de leurs porte paroles. Cela est d'autant plus nécessaire que l'on constate dans cette campagne que certains candidats au Grand Conseil n'ont pas le courage d'expliquer au Genevois qu'il n'est pas possible de continuer d'avoir des enfants sans construire de logements, il n'est pas possible de continuer de divorcer et de vivre seul sans construire plus de logements, il n'est pas possible de faire venir plus d'un millier de cadres internationaux par an à coup d'exonérations fiscales sans construire de logements. Puisque certains de nos interlocuteurs ne tiennent pas leurs engagements nous devons nous adresser directement à leur patron : l'électeur Genevois et tout particulièrement les très nombreux Genevois qui subissent aussi la crise du logement.

L'ancienne génération estime que chacun doit s'occuper de ses affaires de part et d'autre de la frontière - comme on l'a fait depuis 30 ans avec les conséquences qu'on observe aujourd'hui-... ils oublient que les affaires du Genevois français et du Genevois suisse... sont les affaires du Genevois tout court. Ce sont les mêmes. La crise du logement à Genève à des conséquences dramatiques sur la qualité de vie dans le Genevois français. Une majorité des professeurs des collèges de Saint Julien demandent leur mutation chaque année car ils n'ont plus les moyens de vivre dans le Genevois... un tiers l'obtienne ! L'hôpital a du mal à recruter. Les entreprises du Genevois ne peuvent travailler à leur développement, trop occupées à recruter sans cesse des salariés qui n'arrivent pas à se loger correctement. Les caissières, les électriciens, les maçons dont notre communauté a besoin sont contraints soit de travailler en Suisse ou d'aller vivre à 100 km d'ici. Les politiques Genevoises nous concernent. Nous devons y contribuer en participant au débat plutôt que de se contenter d'en gérer les conséquences sur nos vies quotidiennes. Puisque nous vivons aussi dans le Genevois depuis longtemps et pour longtemps, nous avons à ce sujet au moins autant de légitimité qu'un très respectable Glaronais de passage.

Ces anciennes moeurs ont commencé à changer lors des dernières élections municipales : Patrice Mugny, Robert Cramer, François Longchamp et Manuel Tornare ont soutenu des candidats aux municipales à Annemasse, Gaillard et Saint Julien. C'était bien. Certains élus français qui ont été soutenu par des élus Genevois estiment que ces interventions doivent se faire à sens unique. Ils ont tort : elles doivent avoir lieu dans les deux sens. Les élus du Genevois suisse devraient d'ailleurs plus interpeller les élus du Genevois français sur notre incapacité à créer des emplois pour les jeunes et pour les seniors en particulier. Ils devraient nous interpeller sur notre dépendance économique croissante vis à vis du canton.

Il revient aux électeurs français et suisses de s'approprier désormais le débat sur l'avenir de notre agglomération.

mercredi, 07 octobre 2009

Logements à Genève : le dérapage électoral des Libéraux

Dans un document de campagne distribué à Bernex, Lully et Perly-Certoux, les Libéraux s’attaquent au projet d’agglo. Le mensonge ne fait pas peur aux Libéraux non plus. Ils tentent d’effrayer un électorat mal informé en prétendant que 9000 logements seraient construits « d’un coup » à Bernex Nord et 15 000 « d’un coup » sur la Plaine de l’Aire (sic). Voilà un discours outrancier lorsqu’on sait que depuis 30 ans Genève n’a jamais été capable de construire plus de 2000 logements par an… alors qu’il en faudrait 4000 pour loger les nouveaux Genevois. De tels propos sont scandaleux alors qu’au rythme actuel il faudrait plus de 50 ans pour construire autant de logements. Affirmation provocatrice lorsqu’on sait qu’il se construit plus de logements dans la seule commune d’Annemasse chaque année qu’il ne s’en construit dans tout le canton de Genève.

 

Le mérite de cette annonce mensongère c’est de clarifier la position du Parti Liberal. Les Genevois savent désormais que les Libéraux se moquent des problèmes de logements de la jeunesse Genevoise. Pour les Libéraux peut importe que les petits enfants des Genevois doivent dormir dans la même chambre que leurs frères et sœurs et que les jeunes parents doivent dormir sur le canapé du salon. Pour les Libéraux Genevois peu importe que chaque année, une classe d’âge du canton doivent quitter la terre de leurs ancêtres faute de logement pour aller vivre dans le Genevois français et dans le canton de Vaud.

 

Les Genevois savent désormais que les Libéraux ne défendent que les intérêts des propriétaires de villas égoïstes qui se moquent que leurs enfants ne puissent pas se loger.. au détriment de l’intérêt général du Genevois Franco Suisse qui exige suffisamment de logements pour les enfants des Genevois.

 

Les Genevois savent désormais que les Libéraux préfèrent faire venir dans le canton les professionnels des Hedge Funds de Londres à coup d’exonérations fiscales… même si cela signifie expulser un peu plus de jeunes Genevois du canton.

 

Accessoirement les élus français partenaires du projet d’agglo savent désormais qu’il faudra compter sur une nouvelle génération d’élus Libéraux pour que ceux-ci remplissent leurs engagements sur la construction de logements à Genève.

 

Je recommande vivement aux 51 000 Genevois de 18 à 39 qui n’ont pas encore voté de le faire jusqu'à dimanche midi en votant pour des candidats qui apporteront des réponses à la crise du logement et de rayer les signataires irresponsables de ce tract : Mark Muller, Isabel Rochat, Daniel Zaugg, Philippe Doerks, Christiane Favre et Pierre Weiss.

 

 les derapages des liberaux.pdf

 

lundi, 05 octobre 2009

Nous sommes tous des racailles

Alors que les deux partis d’extrême droite Genevoise tente d’être plus xénophobe l’un que l’autre, ils insultent les Annemassiens en les traitants de racaille. Pour ces individus l’insulte et la haine ne sont que des techniques électorales parmi d’autres.

Nous sommes tous des racailles. Des racailles fières de soigner les Genevois malades à l’Hôpital cantonal. Des racailles fières de contribuer à un Genevois franco suisse ou suffisamment de logements sont construits pour tous. Des racailles fières de financer par nos impôts les transports en commun du Genevois franco suisse pour sortir de la paralysie des embouteillages. Des racailles fières de faire du bon pain.. même le dimanche et même dans une boulangerie d’un député MCG.

Nous sommes tous des racailles qui travaillent à nettoyer au karcher l’esprit de Genève, de fraternité et de tolérance et le dépolluer des idées xénophobes de l’UDC et du MCG.

Nous sommes des racailles suisses, des racailles françaises, des racailles de plus en plus double ou triple nationales.

Nous sommes des racailles qui estimons que travailler à l’intérêt général, préserver ce qu’il reste de la qualité de vie du Genevois est plus important que de se faire de la pub électorale avec de la haine plein les journaux.

Nous sommes tous des racailles qui préféreraient venir en ville pour travailler et vivre en transport en commun plutôt qu’en voiture s’il y avait des moyens de transports.

Nous sommes des racailles qui protégeront la liberté de conscience et la neutralité de l’état des initiatives de l’extrême droite.

Nous sommes tous des racailles qui votent pour des élus constructifs qui assument leurs responsabilités en proposant des solutions plutôt que d’utiliser des boucs émissaires pour détourner l’attention de leur incompétence.

Qu’a fait l’extrême droite pour résoudre la crise du logement ? Dénoncé des racailles, c’est un peu court ! Qu’a fait l’extrême droite pour résoudre les problèmes de transports ? Dénoncé des moutons noirs, c’est léger ! Qu’a fait l’extrême droite pour lutter contre le chômage ? Lutté contre le libre échange, c’est irresponsable !

 

Ils ont une seule chose à leur actif, ils ont voté pour le CEVA au Grand Conseil... le projet qu'ils denoncent aujourd'hui publiquement.

Il reste encore quelques jours pour enfoncer l’UDC et le MCG en dessous du quorum de 7% des voix. 6 ou 7 Genevois sur 10 n'ont pas encore voté. Un bon coup de karcher sur le Grand Conseil permettrait d’avancer enfin sur la résolution des problèmes de logements et de transports du Genevois franco suisse.

mercredi, 09 septembre 2009

La politique économique Genevoise : fiscale plus que sociale

La politique économique Genevoise consiste à faire venir des multinationales grâce a des conditions fiscales dérogatoires que le canton n’offre pas à ses propres entreprises. Cette politique a pour conséquence d’augmenter les ressources fiscales suisses par la TVA, l’impôts sur le revenu et un peu d’impôts sur les sociétés quand même.

 

Cette politique a aussi pour conséquence de faire venir à Genève les personnes qui occupent actuellement ces emplois. Ces personnes emménagent dans des logements toujours plus rares à Genève. Ils font monter les prix de l’immobilier ce qui pénalise le pouvoir d’achat de tous les habitants du Genevois franco suisse. Ils utilisent l’infrastructure publique : routes, transports en commun, hôpitaux, crèches et écoles. Leur présence nécessite de renforcer ces équipements et entraine des dépenses publiques additionnelles.

 

Il est très difficile de savoir si ces recettes fiscales additionnelles compensent les dépenses publiques nécessaires pour l’accueil de cette population nouvelle. J’ai quelques doutes sur la pertinence financière de cette politique. Je n'ai en revanche aucun doute sur le fait que cette politique économique est nuisible pour le Genevois franco suisse.

 

Pour nous autres humanistes démocrates, l’objectif d’une politique économique n’est pas de faire venir des rentrées fiscales supplémentaires mais bien de créer des emplois pour ceux qui n’en ont pas.

 

Une telle politique économique aurait pour objectif de créer des emplois pour les seniors et les jeunes sans emplois du Genevois franco suisse. Pas forcement des emplois de cadre sup, mais des emplois tout court. Une telle politique mettrait en place des formations qui permettent aux personnes sans emploi d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper les emplois qui ne trouvent pas preneur. Une telle politique viserait à faire du Genevois franco suisse un terreau fertile pour les petites et moyennes entreprises locales plutôt que d’offrir des conditions dérogatoires à des multinationales qui partiront.

 

Une telle politique qui consisterait à créer des emplois plutôt que de les importer aurait plusieurs avantages :

1)      elle réduirait les couts sociaux pour le canton en réduisant le nombre de chômeurs et les coûts publics induits en termes de délinquance,

2)      elle réduirait le flux migratoire qui accentue la pression sur l’immobilier du Genevois franco suisse et sur les infrastructures publiques.

 

Une telle politique aurait le mérite d’être durable. Elle ne menacerait pas les relations bilatérales avec les principaux partenaires commerciaux de la Suisse. Elle se fonderait sur des entreprises du Genevois franco suisse durablement implantées localement plutôt que sur des multinationales volages.

mardi, 08 septembre 2009

+0,6% de logements à Genève = 4500 frontaliers de plus par an

Le Genevois Haut Savoyard est largement dépendant économiquement du canton de Genève.  La commune de Saint Julien par exemple compte 4412 emplois et 5223 actifs résidents. Cela revient à un taux de concentration d’emploi de 83% qui est assez similaire aux taux qu’on observe dans toute commune proche d’une agglomération.

 

Genève aura toujours besoin de frontaliers pour faire vivre ses entreprises et ses administrations aussi sûrement que Berne a besoin de Ostermundigen ou Lyon de Caluire et Cuire.

 

Pour autant le Genevois Haut Savoyard aimerait pouvoir créer plus d’emploi pour être un moins dépendant économiquement. C’est l’un des enjeux du projet d’agglomération auquel M. Stauffer ne contribue pas.

 

Il y a deux propositions que le MCG pourrait faire pour réduire le nombre de frontalier si le MCG faisait des propositions plutôt que de lancer des invectives. Le MCG pourrait proposer que le canton se fixe pour objectif de construire suffisamment de logement pour accueillir sa propre population. Le MCG pourrait proposer des incitations et des pénalités pour encourager les communes à participer à l’effort de construction de logements pour les habitants du canton. A ce jour le canton de Genève met sur le marché seulement 0,6% de logements nouveaux par an.. alors que la population du Genevois Franco suisse croit de 1,5% par an, et qu’il faudrait en plus 1% de logements nouveaux pour accueillir les célibataires, veufs et divorcés supplémentaires du canton. Au total c’est un déficit de construction de logement de 1,9% de logements par an qui « crée » entre 4 et 5 000 frontaliers supplémentaires chaque année. Des habitants de Genève, Suisses, obligés de quitter le canton, des voitures immatriculées VD, 74 ou 01.

 

Si le canton rattrapait les 20 années de retard accumulées dans la construction de logements cela permettrait aussi au Genevois Français de créer des emplois. A ce jour, les entreprises du Genevois Français passent leur temps à recruter des salariés  qualifiés dans le reste de la France. Ceux-ci déménagent attirés par des emplois correctement rémunérés. Ils s’aperçoivent rapidement que leur salaire ne leur permette pas de vivre décemment en raison des prix des loyers du Genevois. Ils cherchent alors un emploi mieux payé coté Suisse et quitte leur entreprise française. Les chefs d’entreprise du Genevois Français passent donc leur temps à recruter, loger puis recruter et loger… temps qu’ils ne peuvent pas consacrer à leurs clients.

 

Le jour où le canton de Genève construira suffisamment de logements pour les Genevois, ceux-ci pourront continuer de vivre à Genève. Les prix de l’immobilier se relâcheront. Cela permettra alors aux employés des entreprises françaises de vivre décemment avec leur rémunération française. Ce qui permettra à leurs chefs d’entreprises de développer leurs affaires plutôt que de recruter et loger sans cesse.

 

Pour cela il faudrait que le parti socialiste cesse de défendre les nantis du logement, ces papys boomers qui ont des loyers modérés depuis 30 ans. Il faudrait que les verts contribuent à déclasser suffisamment de terrain pour construire les 2,5% de logements nouveaux dont Genève a besoin pour sa propre croissance démographique. Il faudrait que les Libéraux accompagne leurs intentions d’actes et accélérant les projets en cours à la Praille ou à Thônex (communaux d'Ambilly). Il faudrait que l’extrême gauche, l’UDC et le MCG commencent à proposer des idées constructives pour les Genevois plutôt que de lancer des initiatives et des invectives plus ridicules les uns que les autres.

 

Pour conserver sa qualité de vie, le Genevois franco suisse a besoin que 5 fois plus de logements soit construit chaque année dans le canton de Genève pour accueillir sa propre population ! Oui 5 fois plus ! Nous avons aussi besoin de créer plus d’emplois coté français. Cela permettra de freiner l’augmentation des distances domicile travail. Il faudra par ailleurs mettre en place l’infrastructure de transports en commun nécessaire pour que tous puissent se déplacer librement.

lundi, 31 août 2009

Composteurs individuels pour 15 euros seulement

La Communauté de Communes du Genevois* mets à disposition des habitants du canton de Saint Julien des composteurs individuels au prix de 15 euros seulement. Vous trouverez tous les renseignements pour la commande à l'adresse suivante :

http://www.beaumont74.fr/iso_album/bulletin_compostage.pdf

Ces composteurs individuels ont de nombreux avantages :

1) Ils vous permettent de réduire vos déchets d'un tiers environ. Cette réduction du volume des déchets permettra de réduire le coûts de la collecte et du traitement. Ces réductions sont directement répercutées sur la taxe des ordures ménagères. Cette année pour notre communauté de commune le taux a très légèrement baissé de 8.50% à 8.45%. L'utilisation de ces composteurs par vous mêmes mais aussi vos amis et vos voisins permettrait de réduire la taxe des ordures ménagères pour tout le monde.

2) Cette réduction des déchets collectés permettrait également de ne pas avoir besoin de construire un nouveau four d'incinération des déchets dans la région.

A titre personnel, je composte mes déchets depuis un an et y voit plusieurs avantages individuels au delà de ces avantages collectifs :

1) Plus d'odeurs désagréables de poubelle. Les déchets que j'ai dans ma poubelle sont pour la plupart des déchets secs.

2) Moins de déchets... je sors moins souvent la poubelle.

3) J'ai du compost gratuit pour mes plantes ce qui remplace avantageusement du terreaux ou des engrais.

Dejà 300 composteurs ont été distribués par la communauté de communes. D'autres ménages se sont équipés individuellement. Au total environ 1 ménage sur 20 du canton a déjà son composteur individuel.  Cela réduira le total des déchets collectés de 1,5% environ sur l'ensemble du canton.

Si vous residez en maison ou rez de jardin, vous pouvez déjà vous équiper auprès de la communauté de communes au prix dérisoire de 15 euros. Si vous résidez en habitation vous pouvez suggérer à votre copropriété de vous équiper. La communauté de communes du Genevois proposera bientôt des lombricomposteurs qui répondront aussi aux besoins des habitants qui résident en appartement. Dans tous les cas, vous pouvez suggérer à votre entourage d'utiliser ces composteurs de la communauté de communes : cela réduira aussi votre taxe d'ordures ménagères.

 

* La communauté de communes du Genevois comprend les 17 communes du canton de Saint Julien en Genevois : Bossey, Collonges, Archamps, Neydens, Beaumont, Présilly, Vers, Feigères, Saint Julien en Genevois, Viry, Valleiry, Chenex, Vulbens, Dingy en Vuache, Jonzier Epagny, Savigny et Chevrier.

vendredi, 28 août 2009

1% de nouveaux logements par an pour les nouveaux divorcés, veufs et célibataires

Genève construit seulement 0,6% de logements nouveaux par an alors que la population du Genevois franco suisse augmente de 1,5%. Pour répondre seulement à la croissance de la démographie le déficit de production de logements est donc de 0,9% par an. Soit environ 4000 Genevois qui sont obligés de quitter le canton pour se loger décemment à des prix abordables. Les blocages et les oppositions aux constructions condamnent 4000 Genevois par an à l'exil.

 

Pourtant ce calcul simple est sous estimé. Pendant très longtemps on a pensé qu’il suffisait de construire des logements dans les mêmes proportions que la croissance estimée de la population. On pensait, assez logiquement, que s'il y avait 1,5% d'habitants en plus il suffisait de construire 1,5% de nouveaux logements. On s'est rendu compte de l'erreur.. et des conséquences dramatiques de cette erreur sur l'accès au logement.

 

Ce calcul totalement néglige la fragmentation des ménages. Il y a de moins en moins de personnes par logement. La proportion de célibataires, de divorcés et de veufs augmente dans la population. Il faut un logement pour hébergé un célibataire ou un veuf ou une veuve. Des familles divorcées doivent avoir deux logements pour accueillir leurs enfants. Un habitant de Saint Julien m’expliquait que ses petits enfants ont trois chambres : l’une chez leur mère, l’une chez leur père et une chez leurs grands parents. Ce cas est de moins en moins une exception et nécessite plus de logements pour une population qui serait stable.

 

Les statistiques montrent que le nombre moyen de personne par logement baisse depuis 40 ans de façon continue et régulière. En 1968 dans le canton se Saint Julien il y avait environ 3,3 personnes par logement. En 2006, le tiers des ménages étaient composés d’une seule personne. Cela a fait baisser le nombre moyen à 2,3 personnes par logement. En 40 ans, il y a en moyenne une personne de moins dans chaque logement. Il faut donc beaucoup plus de logement pour loger un même nombre d’habitants.

 

Même si la population du Genevois franco suisse était stable, il faudrait quand même construire 1% de logements nouveaux par an pour répondre à la fragmentation des ménages… ou réduire cette fragmentation par des programmes d’incitation à la colocation des célibataires et des veufs comme cela existe dans certaines communes. Pour la commune de Saint Julien cela signifie 50 logements supplémentaires par an à population constante simplement pour faire face à la fragmentation des ménages de la commune.

 

Au total, avec ses 0,6% de logements nouveaux construit chaque année, le canton ne répond pas du tout aux besoins de la croissance démographique créé par l’attrait de multinationales et sa croissance naturelle. Le canton ne répond même pas aux besoins d’une population dont les ménages se fragmentent. Il faudrait construire 2,5% de logements nouveaux par an à Genève pour répondre aux besoins de sa population : 1% de fractionnement des ménages + 1,5% de croissance démographique = 2,5%. Il n'y a que 0,6% de nouveaux logements soit un déficit de 1,9%. 1,9% de la population du canton c’est 8600 Genevois contraint de quitter le canton faute de logements décents à des prix abordables. Vers le canton de Vaud et le Genevois français.

 

Ce ne sont pas les nouveaux arrivés qui eux ont les moyens, mais les Genevois les plus jeunes, les plus modestes et les plus faibles. Ils doivent s’installer dans le Genevois français, utiliser leur voiture pour aller travailler et encombrer un peu plus les routes.

 

L’exode massif des jeunes Genevois est l’un des principaux problèmes du canton. Comment construire suffisamment de logements a Genève pour loger les habitants ? Comment développer un système de transport en commun efficace qui permette à chacun de se déplacer alors qu’il ne pourra pas y avoir vraiment de routes nouvelles ? Comment repenser la politique économique de Geneve pour créer localement des emplois pour ceux qui n’en ont pas plutôt que d’importer des emplois de cadres de multinationales avec les cadres qui occupent ces emplois ?

jeudi, 27 août 2009

L'exode massif de la jeunesse Genevoise

La campagne électorale pour le Grand Conseil déterminera les axes prioritaires de l'action publique pour 4 ans.

L'exode massif de la jeunesse Genevoise se poursuit. L'élite Genevoise continue de ne pas s’en préoccuper. J'estimais de manière assez conservatrice à 3000 Genevois qui quittent le canton chaque année pour s'installer dans le Genevois français. Le chiffre réel est sans doute plus proche des 4000. Le calcul est simple : 0,6% de nouveaux logements par an dans le canton pour 1,5% de population supplémentaire dans le Genevois franco suisse = 0,9% de personnes qui ne peuvent pas se loger dans le canton soit plus de 4000 personnes par an. Ce chiffre correspond à l'effectif total d'une classe d'âge du canton de Genève ! Il est encore sous estimé (je reviendrai dessus dans une prochaine note).

Parmi ces 4000 exilés, il y a peu d'employés des multinationales que Genève attirent chaque année avec des conditions fiscales dérogatoires. Les employés de ces multinationales qui emménagent à Genève avec leur employeur ont pour la plupart les moyens de vivre sur le canton. Non il s'agit bien de Genevois contraint à l'exil faute de logements abordables. Le plus souvent des jeunes Genevois.

Les notaires du Genevois français constatent que 8% des acheteurs de logements sont de nationalité suisse. Si on ajoute les doubles nationaux et les étrangers qui résident dans le canton de Genève on constate qu'un logement sur 7 dans tout le Genevois Français est acheté par un habitant du canton. Ce chiffre monte à 1 sur 4 dans le canton de Saint Julien.

Cet exode massif a des conséquences dramatiques pour la qualité de vie de tous les Genevois. Il augmente les distances domicile travail. Il mite nos paysages de zones résidentielles. Ils éloignent les habitants du réseau de transport en commun et les contraint à l'usage de la voiture. Ils condamnent aussi à l'exil les jeunes ménages du Genevois français qui n'ont plus les moyens de se loger dans leur commune - les banques ne leur accordent plus de prêt pour des logements dont les prix dépassent leur moyens. Ils privent les entreprises du Genevois françaises de leur main d’œuvre et les condamne à l’exile aussi. Il paralyse un peu plus tout le Genevois franco suisse dans des bouchons.

Mais surtout cet exode massif de la jeunesse Genevoise détruit l'atout principal du Genevois Franco Suisse : notre qualité de vie commune.

Cette campagne électorale au Grand Conseil Genevois doit répondre à plusieurs questions : le développement économique fondé sur l'importation d'emploi de cadres plutôt que la création d'emploi pour les chômeurs dans les entreprises locales est-il tenable pour Genève ? Comment passer de l'intention de construire des logements de la précédente législature à la construction suffisante de logements pour que les jeunes Genevois aient un toit ? Comment réaliser rapidement le réseau de transport en commun qui permet aux Genevois franco suisses de pouvoir se déplacer à nouveau librement ? Comment travailler avec le genevois français pour que celui-ci puisse aussi créer des emplois côté français ?

Beaucoup de partis Genevois sont compromis dans ce scandale : les socialistes ont défendu les intérêts des nantis du logement, les papy boomers qui sont logés à des prix abordables au détriment des jeunes qui ne sont pas logés. Les Verts ont retardé ou se sont opposés à des déclassements qui ont obligé des Genevois à aller vivre loin, à utiliser leur voiture pour gagner leur vie et à émettre plus de CO2. Les Libéraux se sont opposé aux constructions d'appartement dans les zones de villa ou vivent leurs électeurs. La candidature d'Isabelle Rochat au Conseil d'Etat, Maire de Thônex qui n'a pas vraiment accéléré la construction de logements sur les communaux d'Ambilly manque de pertinence pour les jeunes Genevois. MCG, UDC et extreme gauche ont continue de raller sur tout plutôt que de proposer. Les radicaux et le PDC ont fait des propositions constructives mais qui manquent d’ambition face à l’ampleur du problème. Le premier parti qui sera crédible sur ces questions obtiendra de manière disproportionnée et durable la confiance de l'électorat jeune qui se mobilisera enfin pour un parti qui répondra enfin à ses préoccupations.

Plutôt que de répondre à ces questions, certains partis ont mis en avant le thème de l'insécurité. Je ne connais pas un seul Genevois qui ait quitté Genève en raison de l'insécurité.. en revanche il y a environ 12 Genevois qui émigrent chaque jour faute de logement décent à des prix abordables.

Si ces partis ont choisi ce thème ridicule de l'insécurité plutôt que celui capital du logement, des transports et du type de développement économique c'est simplement que ce sont des vieux partis avec de vieux candidats et de vieux électeurs. Ils essaient d'intéresser de vieux journalistes de vieux journaux avec de vieux lectorats. L'âge venant, on se sent moins en sécurité. C'est naturel. A partir de 60 ans, on ajoute un verrou à sa porte à chaque décennie.

A charge pour les jeunes électeurs genevois de recadrer cet élite politique vieillissante et de leur rappeler dans les urnes que le problème principal de Genève n'est pas l'insécurité mais le logement et le transport. Leur abstentionnisme des précédentes élections a contribué à faire passer leurs préoccupations au second plan.

Connaissant la personnalité des têtes de liste de l'UDC je me demande bien pourquoi ils tiennent tant à pouvoir se promener dans les parcs la nuit. Mais surtout faire passer leur besoin de promenade nocturne devant le besoin des Suisses de disposer d’un toit à Geneve détruit le peu de crédibilité qui leur restait sur leur slogan : "Genève canton Suisse".

mardi, 18 août 2009

2 fois plus de frontaliers passent par Annemasse que par Saint Julien

Les requérants contre le projet de métro régional transfrontalier CEVA prétendent qu'une minorité de frontaliers seraient intéressé par l'offre du CEVA. Aveuglés par leurs intérêts personnels d'habitants de Champel, ils inventent des chiffres.

Ils prennent prétexte du traffic sur la douane de Bardonnex. Ils sont sans doute un peu trop éloignés de la réalité du Genevois franco suisse. Ils ne savent pas qu'une grande partie du traffic de Bardonnex est précisément en provenance d'Annemasse. Un détour qui pollue l'ensemble de notre agglomération faute de modes de transports en commun transfrontaliers.

Pourtant les chiffres sont têtus. Ils sont publics et disponibles à l'adresse suivante :

http://www.ge.ch/statistique/tel/domaines/03/03_05/T_03_0...

Ces chiffres indiquent qu'il y a 14 635 frontaliers recensés dans l'agglomération d'Annemasse. L'ensemble des communes de l'agglomération d'Annemasse sont reliés à la gare du CEVA par un réseau de bus déjà performant et qui le sera encore plus lorsqu'il s'agira de déservir un métro régional. Il y en a encore  9348 qui résident dans le Chablais, relié à la gare d'Annemasse par une ligne de chemin de fer qui dessert tout le bas Chablais. Soit déjà 23983 personnes susceptibles d'utiliser le CEVA. IL y a encore 10 000 frontaliers qui résident dans la vallée verte, la vallée de l'Arve, les cantons de La Roche sur Foron, Reignier et Thorens qui sont susceptible d'utiliser le CEVA à terme lorsque les phases suivantes seront réalisées.

Les requérants prétendent qu'il y a une alternative dans un très hypothétique barreau sud qui déservirait le bas salève. Ce projet n'existe pas. Il n'est pas évalué. Il devra s'arrêter à la frontière puisqu'aucun élu français crédible ne le soutient. Ce n'est pas un projet c'est une simple diversion électorale pour ne pas aborder le sujet de l'urgence du besoin d'un transport régional. Mais faisons semblant un instant d'y croire. Il y a 7173 frontaliers sur le canton de Saint Julien et 5290 sur le bassin Annécien. 1700 en provenance du canton de Cruseilles et encore un millier en provenance des Frangy et Seyssel.

Au total ce sont près de 35000 frontaliers qui doivent transiter par Annemasse contre seulement 15 336 qui doivent transiter par Saint Julien.

Ces chiffres sont à revoir à la hausse car ils sous estiment les toujours plus nombreux citoyens helvétiques résidant dans le Genevois français faute de logements à Genève. L'an dernier seulement 1188 logements ont été mis sur le marché alors que la population du canton augmentait de 4598 personnes. D'autres statistiques cantonales montrent que plus de 3000 genevois vont habiter dans le Genevois français chaque année faute de logement abordable : l'équivalent d'une nouvelle commune de Gaillard en plus tous les 4 ans. Autant de personnes en plus à transporter.

Le "barreau sud", cette chimère des opposants au CEVA, pourrait sembler attractif pour les habitants de Saint Julien. A Saint Julien comme dans tout le Genevois franco suisse nous avons besoin de pouvoir à nouveau circuler, nous avons besoin de respirer. Pour cela nous avons besoin de transports en commun régionaux transfrontaliers efficaces. Cela commence par Annemasse avec le CEVA. Cela se poursuivra ensuite par des liaisons vers Saint Julien qui font partie du projet d'agglomération.

lundi, 17 août 2009

Les embouteillages coûtent 563 millions de francs suisses par an à Genève

L'urgence de réaliser des transports en commun rapide et efficace à Genève est une question de qualité de vie. Nous devons cesser de nous enfermer dans une agglomération dans laquelle nous pouvons circuler chaque jour un peu moins. Nous devons préserver la qualité de vie qui est l'atout incomparable de Genève.

Chaque année 3000 Genevois doivent quitter le canton pour se loger. Chaque année un peu plus de frontalier doivent aller à Genève pour travailler. Ensemble nous augmentons chaque année les distances domiciles travail qui paralysent toute l'agglomération.

L'absence de transports en commun régionaux pérore notre qualité de vie. Détruit l'environnement.

Mais cette absence de transport en commun a aussi un coût économique. Les opposants au CEVA agite un chiffre à faire peur les plus serein des Genevois : Ils doublent le coût réel du CEVA, et font semblant de croire que l'intégralité sera à la charge des Genevois. Un gros 2 milliards ridicule mais qui fait peur.

Il serait pourtant intéressant de chiffrer le coût de la non réalisation du CEVA.

Depuis 5 ans, le temps moyen domicile travail à considérablement augmenté. Estimons cette augmentation à seulement 5 minutes par trajet. Soit 10 minutes par jour. Cela représente 2,1% de la journée de travail d'un actif. C'est donc 2,1% de croissance économique en moins en temps de loisir ou en temps de travail.

2,1% de temps en plus dans les transports c'est un coût direct pour l'économie Genevoise de 563 millions de francs suisses par an. Améliorer la circulation grâce à des transports en commun serait un gain annuel de 563 millions de francs suisses. En considérant qu'une infrastructure de transport en commun peu s'amortir sur 25 ans, Genève peut sans hésitation consacrer un budget de 14 milliards de Francs suisses (563 millions x 25 ans) pour parvenir à ces 10 minutes d'économie et s'y retrouver financièrement. Réduisons ce chiffre de moitié à 7 milliards pour être conservateur et ne retenir qu'une part publique de ce PNB retrouvé.

Ce calcul se fonde uniquement sur le temps perdu par les employés actuels des entreprises actuelles. Il ne prend pas en compte les nouvelles activités économiques qui pourraient être créées et qui elles aussi générerait du PNB et des revenus fiscaux. Ce calcul est purement et stupidement économique, il ne prend pas en compte les effets sur la qualité de vie des habitants de Genève qui retrouverait 10 minutes de vie par jour. Ce calcul ne prend pas non plus en compte le fait que les transports en commun favoriser la construction de logement le long des axes de transport ce qui préserverait les terres agricoles de la campagne genevoise d'un urbanisme galopant.

Oui le CEVA est cher. Mais il est payé d'avance par les plus d'un milliard d'impôts cantonaux versés par les frontaliers chaque année. Mais surtout le CEVA est beaucoup moins cher que de ne pas le faire.

dimanche, 16 août 2009

CEVA : une votation fondatrice pour Genève

Lundi nous saurons si il y aura ou pas un vote à Genève sur le CEVA.

Un vote sur le CEVA aurait le mérite de clarifier si les citoyens du canton veulent travailler dans le cadre du Genevois franco suisse pour commencer à résoudre les problèmes d'emplois, de logements et de transports de Genève. Ce vote en même temps que les élections cantonales obligera chaque candidat au Grand Conseil à se mouiller. Les électeurs pourront alors à loisir rayer ou rajouter des noms de candidats selon l'ardeur avec laquelle les uns et les autres se seront engagés dans la défense de ce projet essentiel pour l'avenir de Genève.

Les motivations des requérants sont pour le moins douteuses. Le fait qu'une quasi majorité d'entre eux résident à Champel en dit long sur les raisons réelles de leur recours au delà des arguments trompeurs et choc qu'ils affichent. Mais ce recours sera sans doute historique pour l'avenir de Genève.

D'un côté ce serait la fin du CEVA mais surtout de la collaboration franco genevoise. Les élus français ont d'autres choses à faire que de travailler pendant 10 ans sur un nouveau projet régional qui pourrait être remis en cause à tout moment par quelques riches soutient d'un quartier bourgeois pour convenance personnelle. Nous reviendrons alos à la politique franco genevoise de ces 30 dernières années. Chacun gère les choses de son côté. Les Genevois renvoient aux Français leur incapacité à constuire suffisament de logements (seulement 0,6% de logements nouveaux chaque année pour 2% d'habitants supplémentaires.. soit 3000 Genevois obligés de quitter le canton chaque année pour se loger décemment). Les Français continueront de renvoyer aux Genevois leurs problèmes d'emploi (la proportion de frontaliers à Saint Julien est passée de 30% en 2001 à 55% des actifs en 2008). Et tous ensemble nous continueront d'enterrer notre Genevois franco suisse dans des embouteillages sans fin qui détruisent notre qualité de vie, notre liberté de déplacement et notre économie. Les requérants parleront dans le vide d'un barreau sud. Le RER Genevois rejoindra la traversée de la rade dans la longue liste des projets que Genève est incapable de réaliser en raison des abus de la démocratie directe.

De l'autre côté, les élus Genevois prendront conscience de l'urgence impérieuse de développer un système de transport en commun à peu près comparable à ce qui existe déjà à Bâle, Zürich ou Lyon. Nous prendrons ensemble conscience que nous avons déjà 30 ans de retard et qu'il n'est plus temps de se diviser. Nous comprendrons que les 2 miliards du CEVA sont dérisoires en comparaison des milliards d'impôts laissés au canton par les frontaliers... et des milliards qu'il faudra encore investir ensemble sur les 20 prochaines années pour remettre Genève à niveau en terme de transports en commun régionaux. Les politiques du Genevois franco suisse comprendront qu'enfin les électeurs du Genevois franco suisse ont pris conscience que nous vivons dans la même agglomération : soit nous la gérons ensemble et nous préservons notre qualité de vie, soit nous la condamnons séparément à l'engorgement, aux embouteillages et au déclin. Ils cesseront alors d'hésiter. Ils pourront alors passer aux étapes suivantes.

Cette votation sera décisive pour le CEVA. La campagne sera décisive sur la composition du futur Grand Conseil. Elle sera aussi décisive pour l'avenir du Genevois franco suisse. Elle inspirera la constituante genevoise. Le résultat de cette votation inspirera des générations d'hommes et de femmes politiques du Genevois franco suisse.

mardi, 23 juin 2009

L'anti projet d'agglo franco valdo genevois

La présentation de l'équipe DeLaMa sur l'implantation du tram sur la route de base de la plaine de l'Aire était une démonstration par l'absurde.

Cette même démonstration peut être faite pour prouver l'intérêt du projet d'agglo dans son ensemble.

Que serait notre agglomération en 2030 si nous ne mettons pas en place un projet d'agglomération coordonné :

1) Le canton de Genève continue ses politiques économiques qui attirent des entreprises, leurs employés et leurs familles et font augmenter la population de l'agglomération de 2% par an.

2) Les déclassements et les constructions sont toujours soumis aux mêmes obstacles. Le Canton construit seulement 0,6% de logements supplémentaires par an. Plus de 3000 Genevois quitte chaque année le canton pour s'installer dans le Genevois français. Soit l'équivalent d'un nouveau Saint Julien tous les 3 ans.

3) Le Genevois Français continue de se développer au rythme insoutenable de 3% de nouveaux habitants par an. Les espaces ruraux français ont totalement disparus. L'urbanisation est mal pensée. Des villes artificielles se créent.

4) Côté Français la politique économique est faible. Elle porte peu de résultats. Le Canton de Genève continue une politique économique exclusive en faveur du canton. Très peu d'emplois sont créés côtés français. Les entreprises et les administrations qui employaient ont du quitter la zone frontalière pour des lieux d'implantations moins chers. Les frontaliers qui représentaient 30% des actifs de Saint Julien en 2001, puis 55% en 2007, en représentent désormais 95%.

5) Les habitants qui en 2008 habitaient en moyenne à 3km de leur lieu de travaill habitent désormais à 15km. Les besoins en transport qui ont augmenté en raison de l'afflux de population ont aussi augmenté en raison de l'augmentation des distances domiciles travail. Les transports en commun n'ont pas pu absorder cette hausse. L'habitat est diffus ce qui rend impossible de nouvelles lignes de transports. Peu de routes nouvelles ont été construites. Tous les matins et tous les soirs l'agglomération est paralysée. Les champs de la campagne Genevoise sont encadrés de lignes continuent d'automobiles au ralentit. La moindre route secondaire est occupée. Les embouteillages pénalisent la qualité de vie des habitants et l'attractivité du territoire.

Voilà l'évolution de notre agglomération si nous continuons à ne pas l'organiser ensemble. C'est une simple projection sur l'avenir des politiques du passé.

Le projet d'agglo permet d'anticiper cela. De prévoir où il est souhaitable de constuire et où il ne faudra pas le faire. Comment concentrer les habitations pour que des transports en commun soient possibles.

On peut discuter sur les 200 000 habitants supplémentaires. Genève doit repenser sa politique de développement économique. Mais un jour ou l'autre il y aura 200 000 habitants supplémentaire dans l'agglomération Genevoise. Autant s'y préparer dès maintenant.

Compte rendu du Projet d'Agglo PACA Saint Julien Plaine de l'Aire (3)

La troisième équipe qui présentait sont projet pour le PACA Saint Julien plaine de l'Aire était l'équipe Lieux Dits.

Cette équipe a particulièrement travaillé le pôle de Bardonnex. L'idée est de prévoir sur Saint Julien-Bardonnex un grand pôle multimodal entre le train, le tram et l'autoroute. Ce projet permet un report des déplacements individuels sur le transport collectif. Il fait le choix d'un développement de Saint Julien comme l'un des pôles de l'agglomération.

Il prévoit un grand pôle de développement de Saint Julien autour de la gare de Saint Julien (bâtiment des services techniques, anciennes carrières, zone d'entreprises..). Un peu plus de 500 logements autour d'un pôle multimodal. Voilà qui tranche avec le projet de Chabloux où on construit actuellement plus de 1100 logements autour du Lycée de Saint Julien sans avoir aucune solution de transport pour ces futurs habitants qui devront encombrer le centre ville.

Autre bonne idée, prévoir des constructions de taille intermédiaire sur Perly en limite des cyclades. C'est une aberration profonde que d'avoir des constructions de 6 étages à côté d'une plaine agricole. Les limites de l'urbanisation doivent être des limites intelligentes et pas des limites héritées du marquage de la frontière.

En revanche l'urbanisation de Cervonnex et de la Côte est moins pertinente. Ce serait déconnecté de la ville et sans offre de transport.

Une autre excellente idée de cette équipe c'est la ligne de RER Bachet-Saint-Julien-Archamps qui relierait le site d'Archamps et Saint Julien au réseau du CEVA. Une option beaucoup plus rapide que l'option via Annemasse. Le tram ne relie Saint Julien à Cornavin qu'en 40 minutes. Le gain est faible par rapport à la ligne D actuelle. Il n'est pas sûr que ces temps de trajets soient adaptés aux besoins des habitants de 2030.

 

Compte rendu du Projet d'Agglo PACA Saint Julien Plaine de l'Aire (2)

La seconde équipe qui présentait ses travaux pour le PACA Saint Julien Plaine de l'Aire était l'équipe Mayor Beusch.

Lors de la première présentation, cette équipe avait assez astucieusement pris le problème à l'envers. Pour définir la ville de demain, commençons par en tracer les limites. Commençons par définir les zones agricoles qui seront préservées de l'urbanisation future.

Le résultat est assez impressionnant... on a jamais vu autant de vert dans un projet d'urbanisme censé accueillir 30 000 habitants supplémentaires. Cela fait un peu penser aux brochures des promoteurs immobiliers sur lesquels on voit des pots de fleurs à tous les balcons.

L'idée de départ est pertinente. L'intégration des habitations nouvelles avec l'existant est aussi bien réfléchie pour une meilleure intégration sociale autant qu'architecturale. Le projet pèche un peu sur les liens entre cette campagne préservée et cette ville. Les champs sont d'abord des lieux de travail avant d'être des lieux de promenade. Les bordures qui délimitent cette campagne doivent être différents si ce sont des bordures avec des espaces naturels ou urbains.

Compte rendu du Projet d'Agglo PACA Saint Julien Plaine de l'Aire (1)

Samedi avait lieu la seconde présentation du projet d'agglo pour le PACA Saint Julien Plaine de l'Aire (PACA = Périmètre d'Aménagement Coordonnés d'Agglomération).

Lors de la première présentation les trois équipes avait présenté un tracé de tram qui passait par la route de Saint Julien. Une option différente de celle du projet d'agglo initial qui faisait passé le tram sur la route de base de la plaine de l'Aire. L'option de la route de base était préférée par les élus de Plan les Ouates et de Perly. L'interrogation subsistait : pourquoi pas sur la route de base ?

C'était donc la mission de la première équipe (équipe DeLaMa) d'étudier les conséquences d'une implantation du tram sur la route de base. Le résultat est catastrophique. Il transforme toute la plaine agricole de l'Aire en ville nouvelle juxtaposée à côté de Perly, Certoux et Plan les Ouates. On ne pouvait pas mieux écarter l'option de la route de base.

Mais le résultat est un peu trop laid pour être vrai. Il est caricatural. La lecture que j'en fais c'est que Robert Cramer voulait définitivement écarter cette option de la route de base. Il avait besoin d'une démonstration pour les élus de Plan les Ouates et de Perly.

Cette démonstration là est peu convaincante car elle est caricaturale. Le tram pourrait ne passer sur la route de base que sur la section de Plan les Ouates avec pour seul objectif de se relier à Pont Rouge plutôt qu'à Bachet de Pesay. Il ne serait alors plus la peine de créer une ville nouvelle dans toute la zone agricole. A force d'avoir voulu caricaturer le trait on se demande si on a pas manqué la démonstration qu'on voulait faire.

Cette équipe a par ailleurs eu des idées intéressantes sur la mixité entre la verdure et la pierre dans la ville de demain. Il propose de longues bandes de verdure qui rythment la ville et qui sont autant de lieux de passage pour les déplacements en mobilité douce. Les équipements publics sont implanté dans des parcs. Des idées qu'il faudra reprendre.

jeudi, 18 juin 2009

Projet d'Agglo : Saint Julien Plaine de l'Aire

Samedi aura lieu la présentation finale du projet du Périmètre d’Aménagement Coordonnée d’Agglomération de Saint Julien Plaine de l’Aire.

 

La question de la croissance de la population de 200 000 habitants en 2030 est présentée comme une donnée initiale et extérieure sur laquelle nous n’aurions aucune maitrise. Pourtant la croissance de la population – et les aménagements nécessaires pour l’accueillir- dépendent directement de la politique économique du canton. Le Canton va-t-il continuer à créer des emplois tous azimuts, attirer des multinationales avec leurs employés par des conditions fiscales défiant toute concurrence au risque d’aggraver les problèmes de logements, de transports et de préservation des espaces ruraux ? Ou le Canton va-t-il imaginer une autre politique économique qui crée les emplois qui correspondent aux compétences des chômeurs actuels et à mettre en place les formations qui permettent à ces chômeurs d’acquérir les compétences nécessaires ? La politique économique va-t-elle servir les intérêts fiscaux du canton ou les aspirations de qualité de vie de ses habitants ? La politique économique du canton s’appuiera-t-elle sur des multinationales infidèles et fiscalement volages ? Ou sur des entreprises locales implantées sur la durée ? Ce sera un des enjeux des élections cantonales de l’automne. Cela ne changera que le rythme de croissance de l’agglomération. Mais tôt ou tard, en 2030 ou en 2040, les 200 000 habitants supplémentaires finiront par être la. Plus l’afflux de population sera maitrisé plus nous pourrons organiser l’agglomération de manière qualitative.

 

Le projet d’agglo a été structuré en étoile. Chaque branche relie le centre ville à un pole d’habitation (Annemasse, Bernex, Pays de Gex, Saint Julien…). Cela a le mérite de structurer le travail. Il y a un risque sur lequel il faut veiller : que tous les déplacements nécessitent de passer par le centre et le paralyse. Au delà de l’étoile, il faut commencer à travailler au lien qui reliera chacune des branches. Pour Saint Julien, il y a un lien évident entre Viry et la branche de Bernex qui lui est proche.

 

Ce type de réunion est utile pour permettre aux élus français et suisses de travailler ensemble. Je suis affligé de constater que les uns et les autres ne se connaissent pas. Des magistrats Genevois ne connaissent pas tous les Maires des villes frontalières. Des maires des villes frontalieres ne connaissent pas tous les Conseillers d’Etat ou les Conseillers Administratifs de Genève. Peu comprennent correctement le fonctionnement institutionnel de l’autre côté de la frontière. Les uns et les autres doivent aller au MIPIM de Cannes pour parler simplement de notre avenir commun. L’une des valeurs ajoutées de ce type de réunion c’est de permettre aux uns et aux autres d’apprendre à se connaître en travaillant ensemble pendant plusieurs heures. L’agglo se construit autant dans ces échanges et ces liens créé que dans les réactions au projet. Malheureusement, lors de la dernière session, les magistrats genevois avaient tendance à se regrouper entre eux et les élus français à faire de même. J’espère qu’il y aura un meilleur mélange samedi.

mercredi, 22 avril 2009

Compte rendu du Conseil Communautaire du 20 avril

Lundi soir avait lieu le Conseil Communautaire du Genevois. L'ordre du jour de l'assemblée ne comptait que des délibérations relativement courantes. En revanche, avant le Conseil avait lieu un compte rendu du projet d'agglomération sur le PACA de Saint Julien.

Il était intéressant de noter que le sujet du compte rendu d'agglo intéressait manifestement plus d'élus que l'ordre du jour (les élus de certaines commissions étaient invités). De toute évidence, les mentalités ont évolué ces dernières années. Plusieurs élus Genevois du Grand Conseil font la même observation côté suisse. Soit nous gérons ensemble un espace commun soit nous nous enfermons petit à petit dans une paralysie des transports qui dégrade la qualité de vie de tous.

Dans ce contexte l'intervention du Sous Préfet était incongrue. Il abordait les problèmes du Genevois franco-suisse d'un point de vue strictement national : "eux-nous". Cette intervention est compréhensible pour un représentant de l'Etat. Mais une telle attitude est suicidaire pour notre territoire : les trente dernières années l'ont prouvé.

Il est vrai que le changement des mentalités doit se traduire par des actes. A ce jour les intentions de construire suffisament de logements côté genevois ont conduit à un doublement du nombre de nouveaux logements mais cela reste inférieur de moitié à la croissance de la population Genevoise. Les déclassements nécessaires n'ont pas encore eu lieu. Ils seront pourtant nécessaires pour montrer des signes de bonnes volontés qui aillent au delà des déclarations de bonne intention.

L'appel à la vigilance du Sous Préfet est compréhensible. Nous ne devons pas être naïfs et avancer en parallèle : créer des emplois côté français, construire des logements côté suisse, densifier pour permettre d'implanter des transports en commun nécessaires et les financer ensemble.

Mais nous devons aussi prendre conscience que si nous ne gérons pas ensemble ce territoire c'est notre qualité de vie à tous continuera de se dégrader à vue d'oeil, semaines après semaines. Passer du "eux-nous" qui a conduit aux aberrations actuelles au "nous" qui nous permettra de bâtir une agglomération agréable à vivre.

mercredi, 08 avril 2009

Elections cantonales de l’automne : pour un nouveau projet ecologique genevois (2/2)

Les élections cantonales de cet automne vont renouveler l’exécutif et le législatif cantonal. Ils sont aussi l’occasion pour Genève de revoir son projet politique. Les partis politiques travaillent actuellement à leur projet cantonal.

 

Le résultat de ces élections aura des conséquences importantes pour le Genevois français puisque notre agglomération devient de plus en plus imbriquée. Les doubles nationaux représenteront environ 15% des électeurs. Après le point de vue d’hier sur la politique économique, voilà un point de vue sur la politique écologique.

 

Le mandat qui s’achève s’était ouvert sur un large consensus sur la nécessité de construire des logements. 4 ans plus tard le bilan est maigre. Le nombre de logements construit augmente.. mais reste très largement inferieur à la croissance de la population Genevoise. La pénurie de logement s’est aggravée. Encore cette année, il se construit plus de logements sur la seule commune d’Annemasse que dans tout le canton de Genève. De nombreux projets de loi ont vu le jour mais les déclassements de terrain sont insuffisants au regard des besoins. Et les lobbys des locataires logés et des propriétaires de villa s’opposent à la construction de logements pour les jeunes. Les abus aux droits d’opposition entrainent des délais insupportables dans le contexte de pénurie actuel.

 

Ce déficit de logements augmente les coûts de logements pour les habitants, le coût de la vie, et pénalise le pouvoir d’achat des Genevois.

 

Ce deficit de logements contraint chaque année prés de 3000 genevois à aller se loger dans des communes frontalières qui ne sont pas desservies par les transports en commun. Cela augmente le besoin en transports – et oblige à y répondre par la voiture individuelle. Cette politique du logement encombre un peu plus la ville et détruit un peu plus la qualité de vie.

 

Le nouveau projet écologique doit favoriser la densification des habitations sur des axes de transport en commun. Il doit favoriser une densification concentrique qui commence par la ville de Genève. Ce projet écologique doit favoriser le petit collectif plutôt que le mitage par les villas. Le nouveau projet écologique doit utiliser les trois quarts des impôts des frontaliers conservés par le canton de Genève pour cofinancer des transports en commun transfrontaliers.

 

mardi, 07 avril 2009

Elections cantonales de l’automne : pour un nouveau projet économique genevois (1/2)

Les élections cantonales de cet automne vont renouveler l’exécutif et le législatif cantonal. Ils sont aussi l’occasion pour Genève de revoir son projet politique. Les partis politiques travaillent actuellement à leur projet cantonal.

 

Le résultat de ces élections aura des conséquences importantes pour le Genevois français puisque notre agglomération devient de plus en plus imbriquée. Les doubles nationaux représenteront environ 15% des électeurs. Voila quelques points de vue d’un conseiller municipal de Saint Julien sur le futur projet cantonal en commençant par l’économie.

 

L’activité économique de Genève dépend principalement de la banque privée, de l’horlogerie, des organisations internationales, du trading et des sièges de multinationales. L’horlogerie s’est développée sur la base de compétences historiques issues des traditions montagnardes. Les organisations internationales s’implantent à Genève en raison de l’histoire, de la neutralité de la Suisse et de la localisation de Genève. La banque privée et les multinationales se sont développées à Genève en raison d’attraits fiscaux – au détriment de pays voisins et partenaires. Pour toute, la qualité de vie du bassin lémanique a été un facteur clef de leur développement.

 

Le developpement exponentiel et la faible planification transfrontalière ont détruit une grande partie de la qualité de vie ces dernières années : embouteillages récurrents et croissants, coût de la vie trop élève, insuffisance des infrastructures d’accueil de la petite enfance et des écoles. Genève est en train de perdre l’un de ses atouts maitre.

 

A l’heure de l’interdépendance et de la mondialisation, les pays partenaires qui sont lésés par les conditions fiscales « spéciales » offertes par Genève ne resteront pas sans réagir. Il serait illusoire de penser que de telles conditions fiscales peuvent être accordées de manière durable dans un monde de plus en plus interdépendant. Il serait dangereux et risqué de bâtir l’avenir économique du canton sur le seul attrait fiscal.

 

Par ailleurs, si le canton affirme que ces conditions fiscales sont financièrement attractives (le manque a gagné sur l’impôt sur les sociétés serait compensé par les impôts sur le revenu ou le supplément d’activité économique), j’ai quelques doutes sur la pertinence de ces calculs lorsqu’on intègre le coût en équipement collectif nécessaires pour accueillir l’afflux de population. Au delà de cette question, l’afflux de société nouvelle si elle bénéficie financièrement aux comptes du canton, pénalise ses habitants. Pression immobilière, embouteillages, coûts des nouvelles infrastructures réduisent la qualité de vie des Genevois.

 

Mais surtout cette politique manque son objectif qui est de résorber le chômage. Les sociétés qui s’implantent viennent avec leurs employés. Elles en font venir d’autres, d’Europe et des autres cantons. Mais ne recrutent pas les chômeurs Genevois qui sont essentiellement des jeunes et des seniors – souvent peu qualifiés. Ils restent exclus du marché de l’emploi.

 

Genève doit repenser sa politique économique. Cette nouvelle politique économique doit permettre la création d’emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs genevois. Cette nouvelle politique économique doit pouvoir être pérenne sur le long terme – les incitations fiscales d’exception ne le sont pas. Cette nouvelle politique économique doit s’appuyer à favoriser le développement des entreprises locales plutôt que de favoriser l’implantation de sociétés qui viennent avec leurs salariés et aggravent les tensions sur l’immobilier et la mobilité. Cette nouvelle politique économique doit beaucoup plus s’appuyer sur la complémentarité entre le Genevois Français et le Genevois Suisse. Cette nouvelle politique économique doit avoir un volet formation qui permette de mettre en adéquation les qualifications des personnes sans emplois aux emplois non pourvus.

 

Demain un point de vue sur la politique écologique.

jeudi, 26 février 2009

Les banques Genevoises et la fin du secret bancaire

Selon des banquiers, la fin du secret bancaire pourrait réduire de moitié l'activité bancaire en Suisse. Alors que les banquiers cherchent des soutiens à la préservation du statu quo, cette réponse tient plus de la communication que de l'information.

Pourtant cette réponse sonne comme un aveu. Aveu selon lequel la moitié de l'activité bancaire suisse se fonde sur le vol de recettes fiscales des pays partenaires de la confédération. Ce type de déclaration ne peut qu'inciter les pays lésés à redoubler d'efforts pour mettre un terme à ce vol fiscal. Il est totalement immoral que seuls ceux qui en ont les moyens puissent échapper au paiement de l'impôt. La crise actuelle accentue l'immoralité de l'évasion fiscale pour les plus fortunés. Dans la cité de Calvin, dans la Genève internationale, de nombreux Genevois sont choqués d'apprendre que leurs banques si honorables vivent essentiellement de complicité d'évasion fiscale.

Mais derrière cette communication tronquée, il y a un second aveu. Voilà 15 ans que le compte à rebourd du secret bancaire a commencé. La pression grandit inexorablement, et plutôt lentement. La désorganisation des institutions Européennes et la règle de l'unanimité à ralentit la pression de l'Union sur le secret bancaire. L'Europe a fait preuve de patience en continuant d'avoir des relations bilatérales et des activités commerciale avec un pays dont la moitié des actifs bancaires proviennent de l'évasion fiscale. Depuis une dizaine d'années la question n'est plus tant de savoir si le secret bancaire va être supprimé mais plutôt quand les pays partenaires de la Suisse refuseront de se faire voler. Depuis 10 à 15 ans, tous les banquiers suisses se préparent à cette fin inexorable. Ceux qui ne l'ont pas fait sont incompétents.

Les banquiers genevois caricaturent le trait pour mobiliser des soutiens politiques. NON les banques suisses ne vivent pas que du vol fiscal des pays partenaires... et OUI elles se préparent depuis longtemps à la fin du secret bancaire.

Yvan Pictet, banquier genevois, affirme dans le Temps de mardi, que "pour que les clients fassent 500 km, pour placer leur argent, il faut leur offrir quelque chose de plus qu'ils n'ont pas chez eux". D'une part, la distance est un obstacle qui a moins de poids avec les moyens de transport et de communication moderne. D'autre part, oui il faut avoir de la valeur ajoutée, comme dans toute activité économique. Il faut que les banquiers suisses soient mieux formés, plus compétents, offrent des services à forte valeur ajoutée, aient de meilleurs systèmes d'information. Genève devrait accueillir depuis longtemps une grande institution d'envergure internationale de formation aux métiers de la gestion de fortune. La plupart des banquiers suisses proposent une véritable valeur ajoutée de conseil, d'information et de placement et pas seulement de la complicité de vol fiscal. Pour les banquiers qui n'ont pas de valeur ajoutée, il serait bien que la levée du secret bancaire mette un terme à leur activité qui nuit à la réputation des banques genevoises.

vendredi, 13 février 2009

le dumping fiscal et la libre concurrence fiscale

Par un vote populaire le canton de Zürich a décidé de supprimer les forfaits fiscaux. Ces forfaits sont des accords fiscaux qui accordent une réduction considérable aux étrangers fortunés qui s'installent dans le canton de Zürich. Ce genre de système existe aussi à Genève, dans le canton de Vaud et dans le Valais.

Il y a une certaine logique à ce que les administrations publiques soient en concurrence. Que celles qui sont plus efficaces soient ainsi en quelques sortes récompensées de leur efficacité. Mais lorsque cette concurrence ne se fait plus sur des lois applicables à tous mais sur des privilèges accordés à certains on passe alors de la concurrence fiscale au dumping fiscal. Ce dumping est dangereux car il exhonère de toute responsabilité sociale les individus les plus riches qui bénéficient le plus de la norme sociale. Il conduit inévitablement à un délitement de la société et un accroissement des inégalités. Le paradoxe c'est que ce sont ces mêmes personnes fortunées qui seront le plus pénalisées de la disparition de l'ordre publique.

Ces règles sont d'autant plus ridicules qu'elles incitent les riches monégasques à vivre en Suisse et les riches Suisses à vivre à Monaco. La Suisse et Monaco y perdent (et tous les Etats Européens avec), mais les grandes fortunes d'Europe y gagnent.

La loi doit être générale et applicable à tous. Lorsqu'elle est individuelle, on ne parle plus de loi mais de privilège (la loi privée au sens étumologique). En République les privilèges doivent être abolis.

mardi, 03 février 2009

la collaboration interpartisane en Suisse et en France

barrillier_ga.jpgelisabeth Chatelain.jpgCe week end à la Praille 300 élus et représentants de la société civile débattaient des différentes pistes du projet d'agglomération. La méthode était un peu rapide comme l'a souligné Jean François Mabut dans son blog. L'une des grandes valeurs ajoutée de la journée a été de travailler ensemble entre élus Genevois et Français.

Pour sa mise en oeuvre le projet d'agglo aura besoin d'un processus de décision commun. Cela passera par des instutions communes et des budgets communs. Cela devra commencer par une vision commune de l'avenir de notre bassin de vie commun. On a continuer de construire cela samedi.

Personnellement j'ai été frappé par une chose : la cordialité des rapports entre élus genevois de partis différents. Je pense tout particulièrement à Gabriel Barillier, député radical au Grand Conseil et à Elisabeth Chatelain, députée socialiste au Grand Conseil. Mais il y avait à ma table également Alain Walder, Maire PDC de Bardonnex. J'ai rencontré plusieurs fois Elisabeth Chatelain et Gabriel Barillier. Toujours ensemble et toujours à défendre le projet du CEVA. Quelques soient leurs divergences partisanes, ils travaillent en parfaite entente pour défendre ce projet important pour pouvoir circuler un peu mieux à Genève.

Quelle différence par rapport à la France où les partis n'ont aucune relation formelle ! Quelle différence par rapport à la France où les photos officielles sur lesquelles les élus affichent de grands sourires -notamment sur le CEVA aussi- cachent mal la haine tenace qu'ils vouent les uns pour les autres ! Les réactions parfois violentes, toujours exagérées, du Maire de Saint Julien à chacun des points de vue que notre groupe exprime en dit long sur le sujet.

Je m'interroge sur ce qui peut conduire des élus Genevois à travailler ensemble pour Genève au delà des lignes partisanes et ce qui conduit les élus Français à travailler les uns contre les autres plutôt qu'ensemble pour leur pays. Je sais qu'il y a parfois un peu d'hypocrisie derrière cette entente cordiale interpartisane genevoise, mais une entente cordiale parfois hypocrite est toujours plus constructive qu'une haine tenace et ouverte.

Je vois trois explications : 1) en Suisse les partis gouvernent ensemble dans des majorités composites, ils ont une longue expérience de la collaboration interpartisane - en France cela existe peu et de moins en moins-, 2) le mode de scrutin proportionnel fait que les partis peuvent coexister, la victoire des uns ne signifie pas nécessairement la disparition des autres. En France, il n'y a qu'une seule prime majoritaire, 3) en Suisse les partis prennent des positions sur chaque votation, ces positions sont parfois différentes et parfois similaires. Selon les questions ils n'ont pas toujours les mêmes partis en face. En France, le point de vue défendu par les partis dépend de qui est dans la majorité et qui est dans l'opposition. Le RPR avait laissé sa minorité défendre le non au traité de Maastricht proposé par Mitterrand en 1992, et le PS a laisse sa minorité faire campagne contre le traité proposé par Chirac en 2005.

La France a besoin de tous les Français pour se reconstruire.

mercredi, 21 janvier 2009

Recommandation de vote - votations du 8 février

A l'attention des 15% de doubles nationaux franco-suisses qui résident de part et d'autre de la frontière, vous trouverez ci-dessous mon point de vue personnel sur les sujets des votations du 8 février.

Objet fédéral :

renouvellement des accords billatéraux : OUI

Objets cantonnaux :

Introduction du vote électronique : NON

Interdiction du cumul des mandats fédéraux et conseiller d'Etat : OUI

Contributions publiques : OUI

Facilitation des surélévations d'immeubles à Genève : OUI