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dimanche, 11 avril 2010

Voitures, emplois, logements : l’équation à trois inconnues de Genève

L'équation du Genevois franco suisse est simple : elle est à trois variables, les emplois, les logements et les voitures.

5000 emplois importés par an = 5000 logements par an ou 5000 voitures par an !

En offrant à des entreprises multinationales une exonération presque totale de l'impôt sur les sociétés, les autorités cantonales attirent environ 10 000 personnes par an dans le Genevois franco suisse, soit environ 5 000 emplois importés. Ces emplois importés doivent être occupés par des personnes qualifiées. Comme les emplois importés sont de niveau national ou international, ils sont occupés par des personnes qui n'habitent pas encore Genève. Des personnes qui doivent se loger. Variable numéro 1.

Une majorité des communes Genevoises, une génération de papy boomers bien logés et des propriétaires s'opposent aux constructions de logements proche de chez eux. Résultat, seulement 1230 logements construits à Geneve en 2009. Variable numéro 2.

Les « impatriés » dont les revenus sont élevés, parviennent à se loger dans les 0,2% de logements vacants. Ils contraignent les Genevois à quitter le canton et à aller résider dans le Genevois français. Installés loin des réseaux de transport en commun ceux-ci sont obligés d'utiliser leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Au total ce sont environ 3000 voitures supplémentaires par an sur les routes du Genevois franco suisse. Les bouchons augmentent de manière exponentielle et touchent maintenant des routes de campagne secondaire. Il faudra bientôt utiliser les chemins de terre pour rentrer chez soi.

Comment Genève peut résoudre cette équation à 3 inconnues :

  • 1) Orienter la politique économique vers une croissance interne créatrice d'emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs plutôt que d'importer des emplois existants avec les personnes qui les occupent. En bref, créer des emplois pour les personnes qui sont déjà logées et au chômage plutôt que pour des personnes qui ont déjà un emploi mais pas encore de logement à Genève.
  • 2) Construire autant de logements que le canton fait venir d'impatriés. Cela suppose de reduire les tracasseries administratives de fonctionnaires zélés et bien logés, de dissuader les utilisations manifestement abusives du droit d'opposition, d'impliquer les communes par une meilleure péréquation financière, déclasser suffisamment de terrain par rapport aux besoins en logements.
  • 3) Réaliser les projets d'infrastructures d'envergure pour permettre une utilisation importante des transports en commun transfrontaliers. Au rythme actuel d'arrivée de population, il faudrait une ligne de CEVA supplémentaire tous les 7 ans pour simplement maintenir les bouchons à leur déplorable niveau actuel.

Aucun de ces trois leviers n'est suffisant en soi, ils doivent être activés partiellement ensemble pour qu'il y ait autant de logements nouveaux que d'emplois nouveaux et autant de capacité de transports en commun que de besoin. Ces trois leviers sont nécessaires pour que les politiques publiques genevoises soient plus respectueuses de la qualité de vie des habitants du Genevois franco suisse.

jeudi, 08 avril 2010

Ordre du jour de l'Association Régionale de Coopération du Genevois jeudi 8 avril

Ce soir aura lieu la seconde réunion de l'Association Régionale de Coopération en tant que Syndicat Mixte à 20h au bâtiment Athéna à Archamps. La réunion est ouverte au public. L'ARC est l'un des plus grands syndicats intercommunaux de la région Rhône-Alpes puisqu'elle regroupe les 350 000 habitants des communes du Genevois français. Une structure intercommunale qui remplacera le SYMBAL qui s'occupait de coordonner le soutien régional aux communes du Genevois français. Une structure juridique territoriale qui sera l'interlocuteur unique du canton de Geneve dans les discussions sur le projet d'agglomération.

La première réunion a duré deux heures et a consisté à élire les vices présidents... sachant qu'il n'y avait qu'un seul candidat par poste à pourvoir. Pas très intéressant, mais nécessaire.

La seconde réunion de ce soir, aura pour objet le budget et les emplois principalement. Puis quelques points plus politique sur le projet d'agglo : création d'un GLCT transfrontalier qui permettra de recevoir les financements français et suisses sur le projet d'agglo, demande de soutien de l'ADEME pour un plan climat énergie territorial, demande de subvention auprès de la région Rhône Alpes.

L'ARC fédère bien naturellement des élus de toutes sensibilités politiques - comme pratiquement TOUS les syndicats intercommunaux. L'exécutif tient tout particulièrement à la culture du consensus si nécessaire au bon fonctionnement des syndicats intercommunaux. Mais il y a deux formes de consensus, le consensus mou, sans débat, sans choix, sans option... il conduit a l'inaction. Et il y a le consensus fort, celui issus de débats sincères, francs, ouverts et non sectaires. Un consensus qui nécessite d'accepter d'abord le chaos du débat constructif duquel émergera des solutions nouvelles et consensuelles.

Dans la vie politique française, on sait si peu construire du consensus qu'on préfère trop souvent éviter le débat, trop chaotique au gout des exécutifs. L'inaction découle de cette absence de débat. Les solutions nouvelles émergent toujours des débats les plus vifs.

J'espère que nous travaillerons au sein de l'ARC à l'élaboration d'un consensus fort issus de débat musclés qui permettront d'améliorer la qualité de vie des habitants du Genevois -quelque soit leur nationalité-. J’espère modestement y contribuer… notamment en proposant aux délégués que l’ARC tire les conséquences des violations répétées du canton de Genève des engagements pris en décembre 2007 de construire 1600 logements par an – engagement porté à 2500 logements dans le discours de Saint Pierre de décembre 2009.

Ce matin sur Radio Cité, le député Liberal Daniel Zaugg m'incitait à travailler au projet d'agglo. J'étais à la réunion de la semaine dernière sur le PACA Bernex Saint Julien qui pourtant le concerne, et je ne l'y ai pas vu. Par contre j'ai lu les tracts électoraux cosignés par MM. Zaugg, Weiss et Muller dénonçant ce PACA ! La coopération transfrontalière est absolument nécessaire, mais encore faut-il que le canton respecte la parole donnée tant aux partenaires qu'aux Genevois eux-mêmes. Daniel Zaugg félicitait Mark Muller d'avoir signé la première charte d'agglomération.. Il oubliait de préciser que les engagements pris par Mark Muller en décembre 2007 envers l'ARC sur la construction de logements ont été violés tant en 2008 qu'en 2009.  La fiabilité des partenaires est impérative pour une bonne coopération.

Vous trouverez l'ordre du jour ci-dessous :

Ordre du jour ARC 8 avril (1).pdf

Ordre du jour ARC 8 avril 2010 (2).pdf

Ordre du jour ARC 8 avril 2010 (3).pdf

mercredi, 24 mars 2010

Logements : fiscalité et péréquation accentuent les déséquilibres entre les communes françaises et genevoises

Sur la période 2004-2008 les communes du canton de Genève ont construit en moyenne 1414 logements par an, soit 0,66% de logements supplémentaires. Pendant ce temps là, les communes du Genevois français ont construit en moyenne 4319 logements par an soit 2,81% de logements nouveaux. Ce grand déséquilibre à conduit à l'augmentation considérable du nombre d'automobilistes et à l'engorgement total des routes du Genevois franco suisse.

Lundi soir, lors d'un séminaire sur le logement à la communauté de communes, Yvan Rochat, Conseiller administratif de Vernier, soulignait l'incidence fiscale pour une commune de la construction de logements sociaux. La construction de Logements d'utilité publique (LUP) génère environ 1000 Francs suisses d'impôts communaux annuels contre 2800 francs pour la construction de propriété par étage. Les communes genevoises ont donc un intérêt fiscal direct à ne favoriser que la construction d'un habitat pour contribuables privilégiés. Non seulement les communes qui construisent touchent moins d'impôts par habitants mais encore elles doivent assumer les coûts des infrastructures publiques supplémentaires nécessaires. La construction d'appartements est très désavantageuses pour les communes genevoises.

En France les communes sont au contraire fiscalement incitées à construire des logements. Leurs recettes ne dépendent presque pas du niveau de revenu des habitants. La dotation de l'Etat est fonction du nombre d'habitants. Il y a une certaine logique humaniste à considérer que les coûts municipaux sont fonction du nombre d'habitants et pas de leurs revenus. Les impôts locaux dépendent en partie du confort de l'habitat mais pas de manière aussi progressive que les chiffres donnés par Yvan Rochat. Particularité supplémentaire dans les communes du Genevois français, les fonds frontaliers ne dépendent pas des revenus mais sont fixes par frontalier. Pour une commune française, un frontalier "rapporte" deux fois plus de recettes municipales qu'un contribuable qui travaille en France !

Ces systèmes de péréquation et de fiscalité conduisent donc les communes genevoises ET les communes françaises à accentuer les déséquilibres de notre agglomération. Les communes genevoises sont fiscalement incitées à ne pas construire à proximité des réseaux de transport en commun pendant que les communes françaises sont fiscalement incitées à construire loin des réseaux de transport. Paradoxalement le rééquibrage emploi/logement si nécessaire à notre agglomération n'est pas très intéressant fiscalement pour les communes françaises : elles peuvent gagner un peu de taxe professionnelle ou ce qui la remplacera, mais elles perdront la double imposition des frontaliers (impôts locaux + fonds frontaliers).

Ces systèmes de péréquation sont pervers. Ils conduisent à contraindre les nouveaux habitants à s'installer loin de leur travail et à devenir des automobilistes supplémentaires sur des routes déjà totalement engorgées. Ils conduisent à la disparition de l'activité économique dans le Genevois français. Ils conduisent à des pressions foncières insupportables pour les habitants du Genevois français qui ont des revenus français. Côté Genevois une prochaine refonte de la péréquation communale est à l'ordre du jour. Le système de péréquation en cours dans le canton de Vaud, que je ne connais pas doit pouvoir donner quelques inspirations puisque le district de Nyon sur la période 2004-2008 a construit 711 logements par an soit 2,33% (soit proportionnellement 3,5 fois plus que les communes genevoises). Côté français les choses seront plus compliquées puisque beaucoup plus centralisées. Il peut en revanche y avoir une réflexion au niveau départemental sur la répartition des futurs fonds frontaliers supplémentaires afin de permettre aux communes vertueuses qui cesseraient de contribuer au mitage du territoire de pouvoir tout de même avoir les recettes nécessaires à leur services municipaux.

mercredi, 17 mars 2010

Le Genevois autre grand perdant des élections régionales

Les listes pour le second tour sont désormais connues. Au vu des résultats du premier tour c’est la liste conduite par Sylvie Gillet de Thorey qui pourra compter sur la prime majoritaire d’un quart des sièges. Les résultats de dimanche ne feront varié que d’un ou deux sièges la composition de la délégation de Haute-Savoie au Conseil Régional. Selon le résultat de dimanche en Haute-Savoie c’est l’élection de Sylvie Touleron (Front de Gauche), Bernard Bachasson (Europe Ecologie), Marie Favre (FN) ou François-Eric Carbonnel (UMP) ou Virginie Muller (UMP) qui sera en jeu.

 

Une chose est sure : le Genevois ne sera pratiquement pas représenté au Conseil Régional. C’est inquiétant alors que tout le monde s’accorde à reconnaître que le Genevois est la seconde plus grande agglomération de Rhône-Alpes. Notre territoire ne pourra compter que sur le seul Maire d’Annemasse pour expliquer aux 156 autres Conseillers régionaux les enjeux bien spécifiques de pénurie de logement, de rééquilibrage des emplois, d’accès à la sante, de rééquilibre des efforts de formation et d’engorgement des transports de notre territoire frontalier. Les autres élus ont montré leur méconnaissance des enjeux du Genevois.

Composition probable de la délégation de Haute-Savoie au Conseil Régional :


Sylvie Gillet de Thorey (PS)
Alain Coulombel (EE)
Claude Comet (EE)
Christian Dupessey (PS)
Claire Donzel (PS)
Gérard Perrissin-Fabert (PRG)
Jeannie Tremblay (EE)
Noël Communod (EE-MRS)
Nicole Billet (EE)
Jean-Paul Moille (PS)
Sylvie Touleron (FG)???
Bernard Bachasson (EE) ???
Dominique Martin (FN)
Marie Favre (FN) ????
Jean-Claude Carle (UMP)
Sophie Dion (UMP)
Eric Fournier
Annabelle André-Laurent (UMP)
François-Eric Carbonnel (UMP) ???
Virginie Muller (UMP) ????

mercredi, 03 mars 2010

Logements : les réponses évasives de Mark Muller produiront les mêmes effets

Ce matin sur Radio Cité, Mark Muller a tenté d'apporter des éléments de réponse à son incapacité à construire des logements à Genève conformément à ses engagements personnels de campagne, les engagements de Genève vis-à-vis du Genevois français et les engagements du Conseil d'Etat aux Genevois dans le discours de Saint Pierre. A écouter ici (émission du 3 mars).

Aucune explication d'un contexte particulier en 2009 qui aurait pu permettre d'expliquer le chiffre lamentable de seulement 1230 logements construits. Aucune proposition pour changer les choses en 2010. Mark Muller propose de continuer comme avant. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, cela risque bien de se traduire par à nouveau 1230 logements construits en 2010 ! M. Muller le sait bien puisqu'il ne s'est pas fixé d'objectif public de constructions pour 2010. A ce rythme, d'expulsion de sa population dans le Genevois français il faudrait construire un nouveau CEVA tous les 7 ans pour simplement stabiliser l'engorgement des routes du Genevois franco suisse. Le vote du 2ième CEVA par le Grand Conseil aurait ainsi déjà un an de retard.

M. Muller prétend que le canton travaille avec les autorités françaises sur un deuxième projet d'agglo. Cessons cette mascarade : il ne peut y avoir un second projet d'agglo que le jour où M. Muller tiendra les engagements pris lors du premier projet conclu en 2007. Genève a déjà accumulé un retard de près d'un millier de logements. Les mots que j'emploie sont beaucoup moins violents que les conséquences sur la vie des gens des politiques incohérentes qui sont menées actuellement. Par ailleurs, il est bien plus néfaste pour le projet d'agglo que M. Muller ne tiennent pas les engagements pris plutôt que de le constater publiquement.

M. Muller rappelle justement que la construction n'est pas de l'autorité des communes. Pourtant lors des élections pour le Grand Conseil et le Conseil d'Etat les uns et les autres rappelaient à quel point l'implication des communes est nécessaire à la réussite des projets de construction. Pourquoi certaines communes parviennent à faciliter la construction de suffisament de logements et d'autres bloquent tout logement ?

Ce matin aucune proposition nouvelle de la part de M. Muller. Aucune proposition de modification des lois d'urbanisme et de construction. Constatant l'échec des lois cantonales genevoises pour construire suffisament de logements, M. Muller aurait par exemple pu proposer d'appliquer pendant une période transitoire le droit vaudois, ou au moins de s'inspirer de certaines règles vaudoises.

Aucune remise en question des choix économiques : est-il pertinent de vouloir continuer à faire venir les hedge funds de Londres tant qu'il n'y aura pas assez de logements pour les habitants ?

Aucune proposition pour inciter les communes à s'impliquer dans la construction de logements. Elles continueront à s'opposer plutôt qu'à jouer leur rôle d'intermédiaire avec les opposants.

Aucune proposition pour que les tribunaux puissent imposer aux opposants abusifs d'assumer financièrement les surcoûts de construction qu'engendrent leurs oppositions abusives. Ces surcoûts continueront d'être payés par les mal logés.

Aucune proposition de réquisitionnement.

Bref aucune proposition pour construire des logements pour les Genevois et cesser d'exporter cette pression foncière intolérable. Le slogan des Libéraux durant la campagne cantonale était pourtant "+ de logements". Cette absence de réponse est inquiétante pour la qualité de vie et le pouvoir d'achat de tous les habitants du Genevois franco suisse... et semble inquiéter jusque dans les rangs Libéraux genevois.

 

PS : Contrairement à ses espoirs, M. Muller m'aura encore sur le dos après les élections régionales du 22 mars et tant qu'il ne tiendra pas ses engagements tant vis à vis des Genevois que du Genevois français.

lundi, 01 mars 2010

Quand les socialistes du genevois français remercient Genève de ne pas construire les logements promis !!!

Ce matin, Pascal Décaillet a invité les Maires socialistes de Saint Julien en Genevois et d'Ambilly pour débattre des positions que j'ai prises au sujet des dernières statistiques de construction de logement à Genève : seulement 1230 logements construits en 2009 contre 1600 promis dans la charte d'agglo de décembre 2007, 2500 promis en décembre 2009... et 5000 nécessaires pour stopper l'aggravation des problèmes de circulation. Vous pouvez écouter le débat de ce matin en ligne : émission du 1er mars.

Pour les "camarades" du parti socialiste, ça prend beaucoup de temps de construire des logements - merci pour l'évidence - et "ils y travaillent avec leurs collègues genevois et ça avance" - merci pour l'absurdité puisque les chiffres démontrent le contraire. Quand on commence à raconter des évidences et des absurdités on peut aussi bien dire "le soleil et dans le ciel et la terre est carrée", mais celà relève alors plus de la poésie surréaliste que de la politique. Je n'ai même pas pu répondre à ces propos. Pour y répondre il aurait fallu que leurs propos soient rationels.

Cela révèle en revanche deux biais. Le premier sur les relations institutionnels entre le Genevois français et les autorités du canton. Jusqu'à présent elles ont été fondée sur des naïves et hypocrites politesses : on signe une charte d'engagement d'agglo. Les personnes informées savent que le canton estiment ce projet d'agglo irréalisable et il n'a d'ailleurs pas la moindre intention de tenir ses engagements contractuels. Dommage parce que côté Français tout le monde a pris les promesses à la lettre et continuera de le faire. Et on a bien l'intention de contraindre le Conseil d'Etat à tenir ces engagements quitte à prendre à témoin les habitants de Genève eux-mêmes puisque les mêmes promesses leur ont été faites. Jean-Michel Thénard (PS) et Guillaume Mathelier (PS) ont la naïveté d'affirmer que les choses avancent alors que tout prouve que deux ans après la signature du projet d'agglo les constructions reculent ! Ils redoublent de politesses obligées. Pour améliorer la vie des habitants du Genevois franco suisse, la franchise et la sincérité feront beaucoup plus que des politesses naïves et hypocrites.

Le second biais c'est sur la vie politique française. Les camarades du parti socialiste ont grandi au biberon de la lutte des classes. A l'époque il fallait systématiquement dire le contraire de ce que disait un concurrent politique. Quelqu'un devrait dire à ces alliés de la faucille et du marteau au Conseil Régional que le mur de Berlin est tombé en 1989. Qu'il est temps de dialoguer de manière ouverte et constructive plutôt que de nier des faits dans le débat politique comme ils l'ont fait ce matin. Le problème c'est que dans la France du bipartisme, le débat politique n'est fait que d'invectives entre les héritiers de la lutte des classes. Les déficits et les dettes explosent tant dans les comptes de l'Etat que ceux de la Région... et ils continuent de s'invectiver plutôt que d'assumer leurs responsabilités respectives.

Heureusement, nous sommes là pour porter les préoccupations des habitants sur le logement et l'explosion des dettes publiques. Pendant que Jean-Michel Thénard et Guillaume Mathelier remercient Genève de ne pas construire de logements, entre le quart et le tiers des nouveaux logements du Genevois français sont achetés par de jeunes suisses que le canton a expulsé faute de construire des logements. La pression foncière prive les infirmières, les fonctionnaires, les employés des entreprises, les retraités de pouvoir d'achat et de qualité de vie. Hier sur le marché de Collonges sous Salève j'ai rencontré un jeune qui travaille 6 jours sur 7 et qui s'est vu refusé un logement : son salaire ne lui permet pas de se loger. Les prises de positions électorales de Jean-Michel Thénard et de Guillaume Mathelier ce matin sont pitoyables au regard de la détresse de ce jeune.

 

vendredi, 26 février 2010

Pour Jean-Michel Thénard (PS) : "Tout va bien Mme la Marquise"

Décidément le ban et l'arrière ban socialiste se mobilise pour féliciter le canton de Genève de ne pas construire assez de logements. Hier soir Jean-Michel Thénard, Maire socialiste de Saint Julien et candidat à sa réélection au Conseil Régional est intervenu sur le plateau de Léman Bleu pour dire que les efforts de construction de logements à Genève avançaient. Guillaume Mathelier intervenait ce matin aussi sur Radio Cité pour se féliciter de l'absence de construction de logements à Genève.. il peut difficilement dire autre chose puisque c'est lui qui bloque l'un des principaux projets : les communaux d'Ambilly.

En résumé, "tout va bien Mme la Marquise" selon Jean-Michel Thénard (PS) et Guillaume Mathelier (PS). Pas de chance, juste après lui, intervient une députée MCG du Grand Conseil, qui informe que la commission logement du Grand Conseil ne s'est pas réunie depuis fin novembre. Pour certains députés du Grand Conseil comme pour Jean Michel Thénard et Guillaume Mathelier, il n'y a pas de problème de logement à Geneve. Circulez il n'y a rien à voir.

Cette semaine, ce sont quatre habitants de la commune qui m'ont contacté : "Ca fait 3 ans que j'essaie d'obtenir un RDV avec le Maire" me dit l'un. Le Maire refuse de nous recevoir me disent des habitants de Cervonnex ou d'autre de la rue des Chênes. Si le Maire refuse de recevoir les habitants, il n'est pas étonnant que le Maire ignore leur détresse sur la question des coûts des logements.

Je débattrai avec Jean-Michel Thenard, Maire de Saint Julien et candidat PS aux élections régionales lundi matin à 7h10 sur Radio Cité sur 92.2.

jeudi, 25 février 2010

Installation des Genevois dans le genevois français faute de logements à Genève : réactions médias

Pour information vous trouverez ci-dessous des liens vers trois articles parus dans Le Temps et la Tribune de Genève au sujet de mes notes sur la publication par Genève des nouvelles statistiques de construction de logement pour 2009.

Point de vue de Pascal Décaillet à lire ici.

Point de vue de Jean-François Mabut à lire ici.

Article de Christian Lecomte à lire ici.

mercredi, 24 février 2010

Logements à Genève : le moulin à palabre risque de se mettre en route

Les nouveaux chiffres publiés par l'OCSTAT sur la nouvelle réduction des constructions de logement à Genève scandalisent tous ceux qui se sont engagés dans la construction du projet d'agglo et dans le financement d'infrastructures de transport en commun transfrontaliers.

Le moulin à palabre genevois redémarre : les socialistes accusent les libéraux de refuser de construire dans les zones de villas ; les Socialistes devraient plutôt aider à attirer des investisseurs dont on a besoin pour financer la construction des logements. Les Libéraux désignent du doigt les zones agricoles ; Les Libéraux devraient plutôt construire dans les 44% d'espaces urbanisés occupés par les quelques 10% de propriétaires de villas dans les communes dont ils ont la charge. Personne ne se pose la question de suspendre les incitations fiscales pour les hedge-funds tant que Genève n'aura pas construit assez de logements pour ses enfants. Les uns estiment qu'il faut construire là où il y a déjà des logements pour favoriser l'usage et le développement des transports en commun. Les autres estiment au contraire qu'il faut construire là où il y a peu de logements pour répartir la charge. Chaque élu communal nous sort 36 raisons pour lesquels ce n'est pas dans sa commune qu'il faut construire, mais dans la commune voisine.

Le comble du ridicule revient à Anne Mahler, Présidente des Verts genevois, qui me disait ce matin "Mais Puplinge à beaucoup construit de 1975 à 1978" (sic). Le temps passe vite Mme Mahler... c'était déjà il y à 35 ans. Depuis la population de Genève a augmenté de près du tiers. Puplinge n'a pas construit de logements mais les habitants de Puplinge ont eu des enfants depuis 35 ans. Anne Mahler reconnaissait qu'un parent qui mettrait ses enfants à la rue pour louer leurs chambres à des banquiers serait un voyou.. sans prendre conscience que c'est ce qui a été fait par les autorités de Puplinge. Mme Mahler ira soutenir ce soir les candidats d'Europe Ecologie à Annemasse. Un soutien encombrant pour des écologistes qui prônent la densification nécessaire au développement des transports en commun. Evidemment que d'autres communes doivent plus construire que Puplinge, mais Puplinge aussi doit construire pour ses enfants. Le symbole de 0 logement sur 2004-2008 est fort de provocation.

Tout le monde est d'accord sur le diagnostic de la crise du logement.. et chacun blâme l'autre plutôt que d'assumer sa responsabilité. Dans cette fuite des responsabilités, les uns affirment que ce n'est pas la responsabilité des communes... pourtant les candidats au Conseil d'Etat soulignait l'importance de la collaboration des communes en octobre dernier.

La réalité c'est que dans toutes les communes les habitants ont des enfants et que donc toutes les communes doivent construire. Celles qui sont proches des axes de transport en commun plus que les autres. Celles qui veulent des transports en commun et des services publics plus que les autres.

On entend exactement les mêmes discussions depuis 30 ans, la crise du logement elle, s'aggrave chaque année un peu plus. Pendant que le moulin à palabres redémarre, ce sont encore 18 familles qui aujourd'hui devront quitter le canton pour le Genevois français parce que les très rares logements disponibles auront été loués par les cadres des entreprises que Genève fait venir. Ce sont 10 automobilistes de plus qu'on trouvera sur les routes demain matin. Ce soir des milliers de parents dormiront à nouveau dans leur salon. Des milliers d'enfants dormiront à 2 ou 3 par chambre. Aujourd'hui encore quelques infirmières, des maçons, des caissières, des professeurs, des policiers, des douaniers, des ouvriers, des employés devront quitter le Genevois franco-suisse parce qu'ils n'ont plus les moyens de vivre.

Pendant que des députés cantonaux se renvoient la balle, quelques élus communaux ont agit en contribuant à la construction de logements pour les habitants : les conseillers administratifs de Confignon (Alain Dreier, Françoise Joliat, Dinh Manh Uong), ceux de Satigny (Martine Roset, Philippe Poget, Claude Guinans), ceux de Bellevue (Marcel Beauverd, Daniel Fabbi, Catherine Dupasquier), ceux du Grand Saconnex (Arthur Plée, Elizabeth Böhler Goodship, Jean Marc Comte) et ceux de Plan les Ouates (Geneviève Arnold, Thierry Durand, Laurent Seydoux), et leurs prédécesseurs et leurs conseillers municipaux qui les ont soutenus. Ils doivent être soutenus et encouragés. Peut-on espérer que d'autres assument leurs responsabilités, reconnaissent leurs erreurs passées et fassent des propositions pour l'avenir qui dépendent d'eux plutôt que de renvoyer la responsabilité aux concurrents politiques ?

Interventions médias

Vous trouverez ci-dessous deux nouvelles interventions dans les médias.

Je suis l'invité de la rédaction de RCF ce jour. J'y explique nos propositions pour rendre la région Rhône-Alpes accessible à tous les habitants. Vous pouvez écouter mon intervention ici.

J'ai également été invité ce matin de Radio Cité pour intervenir sur les nouveaux chiffres de construction de logements à Genève. Vendredi l'institut statistique cantonale a révélé que Genève n'avait construit que 1200 logements en 2009. C'est une violation des engagements pris par Genève dans le projet d'agglomération de décembre 2007. Vous pouvez écouter mon intervention ici (émission du 24 février 2010).

 

 

mardi, 23 février 2010

Plus que quelques mois pour tenir les engagements de Genève sur les logements

Sur les 10 dernières années ce sont 10 000 personnes qui se sont installées chaque année dans le Genevois franco suisse. C'est leur employeur attiré par les exonérations fiscales exorbitantes (exonération totale d'impôts sur les sociétés sur le profit réalisé à l'extérieur de la Suisse) qui a obligé ces personnes à venir s'installer dans le Genevois franco Suisse. Un tiers a pu s'installer à Genève et les deux tiers ont du s'installer dans le genevois français et le district de Nyon faute de logements à Genève.

Pour loger une partie de ces personnes à proximité des transports en commun et pour rattraper le retard, il faudrait que Genève construise 5000 logements par an. Lors de la signature du projet d'agglo en décembre 2007, Genève avait pris l'engagement d'en construire seulement 1600. Un chiffre dérisoire mais accepté par les partenaires français - augmenté depuis à 2500 logements par an. Les chiffres pour 2009 viennent de sortir : seulement 1230 logements dans le canton. Il y a de moins en moins de logements et le Conseil d'Etat souhaite encore faire venir les Hedges Funds de Londres !!!

Les élus français qui ont contribué au projet d'agglo se sentent trahis, violés. Nous avons fait notre part du travail : plus de 100 millions d'euros investits dans le CEVA. La capacité de la ligne D augmentée de +50% en décembre 2009. Pendant ce temps là, Genève a continué à faire venir du monde et à ne pas construire de logements.

L'exaspération cède le pas à la colère. Les élus qui avaient travaillé de manière constructive à l'élaboration du projet d'agglo sont trahis. Côté Français les infirmières, les assistantes maternelles et les maçons ont déjà dû quitter le genevois français. Si la pression foncière augmente il n'y aura bientôt plus de professeurs, de gendarmes, de caissières, de policiers ni de fonctionnaires territoriaux : les coûts des logements ne leur permettent pas de vivre décemment. Il n'y aura pas plus de petits enfants que de grand parents.

Nous avons été patients - ça fait 30 ans que ça dure ! Nous avons fait confiance à Genève. Mais notre patience à des limites. A quoi bon contribuer à réduire les problèmes de mobilité si Genève continue de les aggraver par les incohérences de ses politiques économiques et du logement ? A quoi bon construire le CEVA pour 50 000 usagers quotidiens si Genève expulse 50 000 de ses habitants dans le Genevois français tous les 7 ans ? A quoi bon augmenter la capacité de la ligne D et créer de nouvelles lignes si celà ne sert qu'à permettre à Genève de fuire sa responsabilité sur la construction de logements ?

Genève n'a plus beaucoup de temps pour convaincre ses partenaires de sa bonne foi. Si les prochaines statistiques sur les constructions de logements à Genève sont aussi desastreuses, il n'y aura plus de majorité en France pour financer les projets de transports en commun transfrontaliers. Ceux-ci devront être suspendus à la tenue par Genève de ses engagements contractuels du projet d'agglo. On pourra préparer les études, bloquer les financements.. mais il n'y aura pas un seul coup de pioche ou de marteau piqueur, pas une seule commande de bus, tant que Genève ne construira pas suffisament de logements. Le Maire d'Annemasse et le Maire de Saint Julien, interessés par les subventions de Berne pour leurs gares respectives, n'auront pas de majorité d'élus derrière aux pour apporter la signature française nécessaire au nouveau projet d'agglo. Sans signature française sur le projet d'agglo, Genève devra laisser filer les subventions fédérales pour Zürich et Bâle.

Le genevois français n'a pas les moyens financiers d'empêcher Genève de se suicider dans la paralysie des embouteillages par ses incohérences politiques.

Sur le sujet :

Dans Le Temps : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/847273ae-1ffa-11df-b561-f...

Sur Radio Cité : http://www.radiocite.ch/menu-143-39-07h08h-:-p-decaillet....

lundi, 22 février 2010

Confignon, Satigny, Bellevue, Grand Saconnex et Plan les Ouates : les 5 communes genevoises qui construisent assez de logements

Sur les 100 plus grandes communes du Genevois franco suisse, seulement 5 communes genevoises ont construit plus de 2% de logements en moyenne par année : Confignon (+4,67%), Satigny (+3,9%), Bellevue (+3,40%), Plan les Ouates (+2,71%) et le Grand Saconnex (+2,24%). Pour être exhaustif et citer toutes les communes responsables qui logent leurs jeunes et ne contribuent pas à les expulser du canton il faut ajouter des communes de plus petite taille : Aire-la-Ville (+6,59%), Soral (+3,33%), Russin (+3,01%), Chancy (+2,89%) et enfin Laconnex (+2,07%).

Sachant que Genève par sa politique fiscale attire près de 10 000 habitants supplémentaires dans le Genevois franco suisse, l'absence de constructions de logements dans toutes les autres communes conduit ces nouveaux habitants à se loger dans le canton au détriment des jeunes genevois contraints à l'exil. 27 habitants supplémentaires chaque jour. 18 qui sont obligés d'aller se loger au delà des limites du canton... et qui font 10 automobilistes de plus chaque jour.

Malheureusement les efforts de ces communes exemplaires est réduit à néant en raison de l'absence de construction de logements dans les autres communes. Je pense tout particulièrement à Troinex dont le Maire met chaque jour des obstacles à la circulation. M. le Maire de Troinex, tant que Genève ne construira pas de logements proche des transports en commun (près de Bachet de Pesay par exemple !) ce sont 10 automobilistes de plus qu'il y aura sur les routes du canton... dont 1 ou 2 de plus qui passera par Troinex. Avec seulement 0,5% de logements supplémentaires par années construit à Troinex sur 2004 à 2008 ce sont environ 64 familles que vous avez contraint à l'exil... et à l'automobile !

Je pense aussi tout particulièrement à la commune de Lancy qui veut instaurer une zone bleue pour empêcher les gens de venir en voiture travailler. Mais Lancy n'a construit que 0,87% de logements supplémentaires au lieu des 2% nécessaires pour accueillir la population que Genève attire à coup d'exonérations fiscales. Faute de logement à Lancy ce sont 694 familles genevoises qui ont été contrainte d'aller vivre loin des transports en commun... et maintenant Lancy voudrait leur interdire de venir travailler !

Je pense encore à la commune d'Onex (seulement +0,19% de logements)... dont un conseiller administratif est candidat à la Présidence du Parti Socialiste : René Longet. Plutôt curieux de voir qu'un socialiste contribue aussi significativement à la crise du logement. Les socialistes genevois peuvent ils élire à leur présidence un homme qui contribue à paupériser les Genevois les plus modestes en contribuant à la hausse de l'immobilier ? Faute de logements à Onex ce sont environ 713 familles qui ont du quitter le canton sur 2004-2008. Si Confignon peut construire 4,67% de logements annuels alors Onex peut construire. Si Annemasse peut construire +2,3% de logements annuels alors Onex peut le faire aussi.

Il est temps que Genève soit cohérente entre sa politique économique qui consiste à faire venir 10 000 personnes par an dans le Genevois franco suisse et sa politique du logement. Les incohérences actuelles aggravent chaque jour nos problèmes de circulation en obligeant 10 actifs chaque jour à aller se loger loin des réseaux de transport en commun.

Les chiffres publiés vendredi sur la nouvelle baisse des constructions à Genève en 2009 sont une véritable insulte pour toutes les personnes qui se sont engagées dans la construction du projet d'agglomération. L'agacement commence à céder la place à la colère parmi les élus français. Le coût du foncier devient invivable pour tous les habitants qui ont des revenus français et les entreprises. Il est temps d'agir rapidement. Nous sommes voisins et devons préserver ensemble la qualité de vie du Genevois franco suisse. L'agglomération franco valdo genevoise doit se faire : en construisant plus de logements à Genève, en créant plus d'emploi dans le Genevois français et en développant les transports en commun. Si Genève ne fait pas sa part du travail alors c'est toute la coopération transfrontalière qui s'écroulera.

Source : Observatoire statistique transfrontalier/OCSTAT : http://www.ge.ch/statregio-francosuisse/telechargements/t... (onglet 2)

dimanche, 21 février 2010

Logements : les communes qui construisent et celles qui ne le font pas !

La crise du logement dans le Genevois franco suisse touche maintenant TOUS les habitants. Ceux qui ne peuvent pas se loger. Ceux qui sont coincés dans les embouteillages parce que ceux qui ne peuvent plus se loger à proximité des transports en commun sont contraints d'utiliser leur voiture. Les habitants qui peuvent se loger.. mais aux prix de sacrifices sur leur pouvoir d'achat. Ceux qui se logent mais doivent dormir dans le salon ou mettre tous les enfants dans la même chambre. Les entreprises qui doivent répercuter les coûts des logements sur les salaires. Même les multinationales qui ne peuvent plus loger leurs expatriés et même les expatriés qui vivent 6 mois dans des logements temporaires avant de pouvoir faire venir leur famille. Les commerçants dont les clients sont paupérisés. Les agriculteurs dont les cultures sont polluées par le traffic incessant de ceux qui n'ont pas pu se loger.

Trop d'inaction. Trop de promesses non tenues. Trop de mensonges : comme les mensonges de Mark Muller qui en campagne électorale promettait une accélération des livraisons de logements. Hier Le temps annonçait le chiffre pour 2009 : seulement 1230 logements construits à Genève. Il en aurait fallu 5000 pour cesser d'aggraver les problèmes de circulation. Le conseil d'Etat en avait promis seulement 1600, il a augmenté ses objecifs à 2500. Mark Muller en campagne avait promis une imminente accélération arguant des délais de construction. C'est le contraire qui se réalise : une baisse des constructions et une baisse de -28% des mises en chantier. On savait Mark Muller incompétent, on le découvre ce matin malhonnête devant ses électeurs.

Voilà les noms des communes qui construisent pour limiter les problèmes... et les noms des communes qui ne construisent pas et qui agravent la crise du logement. Un carton rouge tout particulier pour les communes d'Avully et de Puplinge à Genève dont l'égoïsme porté à son comble les a conduit à ne construire AUCUN logement en 5 ans ! Il n'y a pas d'autre mot que le terme de VOYOUS pour désigner les exécutifs de ces communes qui se contre foutent de la détresse de leurs jeunes qui ne peuvent plus se loger pour ne satisfaire que les égoïsmes des bien logés.

Le tableau cidessous liste les 100 plus grandes communes du Genevois franco suisse. En verts les communes qui construisent. En rouge celle qui ne construisent pas. Le % indique la proportion de logements nouveaux sur la période 2004-2008. Il faudrait que ces communes, surtout celles desservies par des transports en commun, construisent entre 1,5% et 2% pour absorber la croissance démographique généré par la politique fiscale du canton de Genève.

Commune

 

En %

1

Prevessin-Moëns

CC Pays de Gex

11,68%

2

Etrembières

Agglo Annemasse

8,77%

3

Ornex

CC Pays de Gex

6,64%

4

Vetraz-Monthoux

Agglo Annemasse

6,55%

5

Archamps

CC du Genevois

6,50%

6

Cessy

CC Pays de Gex

6,18%

7

Allinges

CC Collines du Léman

4,86%

8

Rolle

District de Nyon

4,83%

9

Beaumont

CC du Genevois

4,80%

10

Confignon

Genève

4,67%

11

Mont-sur-Rolle

District de Nyon

4,49%

12

Gex

CC Pays de Gex

4,45%

13

Veigy-Foncenex

CC Bas Chablais

4,29%

14

Bonne

Agglo Annemasse

4,28%

15

Cranves-Sales

Agglo Annemasse

4,28%

16

Satigny

Genève

3,93%

17

CC Collines du Léman

 

3,64%

18

CC Pays de Gex

 

3,62%

19

Bonneville

CC Faucigny Glières

3,53%

20

Begnins

District de Nyon

3,43%

21

Bellevue

Genève

3,40%

22

Peron

CC Pays de Gex

3,34%

23

Châtillon-en-Michaille

CC Bassin Bellegardien

3,22%

24

Douvaine

CC Bas Chablais

3,09%

25

Thoiry

CC Pays de Gex

3,07%

26

Valleiry

CC du Genevois

3,04%

27

Crozet

CC Pays de Gex

2,97%

28

Reignier

CC Arve et Salève

2,92%

29

Thonon-les-Bains

 

2,89%

30

CC Arve-Salève

 

2,83%

31

Coppet

District de Nyon

2,79%

32

Plan-les-Ouates

Genève

2,71%

33

CC Faucigny-Glières

 

2,70%

34

CC Annemasse - Les Voirons

 

2,60%

35

CC du Genevois

 

2,58%

36

Divonne-les-Bains

CC Pays de Gex

2,48%

37

Ville-la-Grand

Agglo Annemasse

2,45%

38

CC Bas-Chablais

 

2,44%

39

Messery

CC Bas Chablais

2,39%

40

Bellegarde-sur-Valserine

CC Bassin Bellegardien

2,36%

41

District de Nyon

 

2,33%

42

Annemasse

Agglo Annemasse

2,30%

43

Grand-Saconnex

Genève

2,24%

44

Bons-en-Chablais

CC Bas Chablais

2,20%

45

Saint-Genis-Pouilly

CC Pays de Gex

2,18%

46

Chens-sur-Léman

CC Bas Chablais

2,17%

47

CC Bassin bellegardien

CC Bassin Bellegardien

2,16%

48

CC Semine

 

2,14%

49

Anthy-sur-Léman

CC Bas Chablais

2,05%

50

Collonges-sous-Salève

CC du Genevois

2,05%

51

Ambilly

Agglo Annemasse

2,02%

52

Founex

District de Nyon

1,95%

53

Collonge-Bellerive

Genève

1,95%

54

Gland

District de Nyon

1,90%

55

Viry

CC du Genevois

1,86%

56

Arzier

District de Nyon

1,81%

57

Saint-Cergue

District de Nyon

1,64%

58

Saint-Cergues

Agglo Annemasse

1,58%

59

Saint-Julien-en-Genevois

CC du Genevois

1,51%

60

Versoix

Genève

1,49%

61

Pers-Jussy

CC Arve et Salève

1,49%

62

Crans-près-Céligny

District de Nyon

1,45%

63

Ferney-Voltaire

CC Pays de Gex

1,45%

64

Versonnex

CC Pays de Gex

1,44%

65

Monnetier-Mornex

CC Arve et Salève

1,42%

66

Sciez

CC Bas Chablais

1,40%

67

Genthod

Genève

1,34%

68

Prangins

District de Nyon

1,29%

69

Margencel

CC Bas Chablais

1,28%

70

Anières

Genève

1,25%

71

Nyon

District de Nyon

1,19%

72

Veyrier

Genève

1,12%

73

SIVOM Vallée verte

 

1,09%

74

Habère-Poche

SIVOM Vallée Verte

1,07%

75

Vernier

Genève

1,03%

76

Bernex

Genève

1,01%

77

Ayze

CC Faucigny Glières

1,01%

78

Meyrin

Genève

0,94%

79

Lucinges

Agglo Annemasse

0,93%

80

Gaillard

Agglo Annemasse

0,91%

81

Lancy

Genève

0,87%

82

Petit-Bornand-Glières

CC Faucigny Glières

0,84%

83

Pregny-Chambésy

Genève

0,78%

84

Carouge

Genève

0,72%

85

Bardonnex

Genève

0,72%

86

Vandoeuvres

Genève

0,70%

87

Canton de Genève

 

0,66%

88

Bogève

SIVOM Vallée Verte

0,61%

89

Perly-Certoux

Genève

0,60%

90

Commugny

District de Nyon

0,59%

91

Cologny

Genève

0,53%

92

Meinier

Genève

0,50%

93

Troinex

Genève

0,50%

94

Chêne-Bougeries

Genève

0,46%

95

Chêne-Bourg

Genève

0,46%

96

Thônex

Genève

0,45%

97

Genève

Genève

0,23%

98

Onex

Genève

0,19%

99

Puplinge

Genève

0,00%

100

Avully

Genève

0,00%

vendredi, 19 février 2010

PAS de logements = + d’embouteillages à Genève

effort de construction de logement entre 2000 et 2007.JPGLe tableau ci-joint produit par l'observatoire statistique transfrontalier montre jusqu'à la caricature la destruction de notre qualité de vie par des embouteillages croissants.

Sur la période 2000 à 2007, le canton de Geneve a construit moins de 1,1% de logements nouveaux par an (en couleur claire sur le graphique). Pendant ce temps là les communes du Genevois français ont construit +2,4% de logement par an (en couleur foncée sur le graphique).

Qu'on n'aille pas nous raconter qu'il n'est pas possible de construire des logements à Genève : quiconque regarde notre agglomération du Salève constatera que nous sommes la seule agglomération au monde assez incohérente et désorganisée pour placer sa campagne entre son centre ville et sa périphérie. C'est très joli, mais cela rend prohibitif le financement de transports en commun efficaces à travers les kilomètres de la campagne genevoise.

La politique économique et fiscale Genevoise attire chaque jour 27 nouveaux habitants dans le Genevois franco-suisse. La politique du logement consiste à ne pas construire assez de logements pour ces habitants. L'incohérence de ces deux politiques qui dépendent de deux magistrats différents conduit à la « création » de 10 automobilistes supplémentaires chaque jour ! Oui 10 automobilistes chaque jour.

L'incapacité chronique de Geneve à construire des logements conduit à l'expulsion de fait de la jeunesse genevoise, à la paupérisation de tous les habitants du Genevois franco suisse dont le pouvoir d'achat est constamment amputé des coûts des logements. Elle pénalise les entreprises. Détruit notre qualité de vie. Nous conduit à la paralysie des embouteillages.

Il est temps que les partis politiques Genevois qui prétendent faire de la construction de logements une priorité se désolidarisent des Maires de leurs rangs qui s'y opposent. Il est impératif que tous ceux qui sont pénalisés par l'absence de logements, leurs coûts et les embouteillages que cela créé se mobilisent pour faire contre poids à quelques propriétaires égoïstes afin que seuls des Maire pro-logements soient élus lors des prochaines municipales genevoises.

Il serait dommage que les élus français soient obligés de retarder leurs investissements dans les transports en commun tant que Genève aggravera la situation par les incohérences de ses politiques économiques et de logements.

mercredi, 20 janvier 2010

Mettre un terme à la martingale des banques

La martingale est une technique permettant d'augmenter les chances de gain dans les jeux de hasard. La plus classique est la règle selon laquelle il suffit de miser le double à chaque fois qu'on perd.. jusqu'à se qu'on gagne. Tôt ou tard, on finit par gagner.. puisqu'on a miser le double, on gagne d'une part le gain de la partie mais on compense aussi les pertes précédentes. Celà permet d'avoir la certitude de gagner à un jeu de hasard. La martingale n'est possible que si on peut jouer sans cesse toujours plus. Cela n'est habituellement pas possible car il y a toujours une limite fixée à ce que l'on peut jouer : limite posée par le règlement du jeu, ou plus simplement par les moyens du joueurs.

C'est exactement pour cette raison que les banques posent des limites aux transactions de leurs traders. Ce sont ces limites qui ont été contournées à la Société Générale par Jérôme Kerviel. Cela a coûté 4,82 milliards d'euro à sa banque.

De la même manière, il y avait des limites similaires pour les banques dans leur faillite. Barings avait été mis en faillite suite aux pertes réalisées par Nick Leeson.

A force de concentration, les banques sont devenues "trop grosses pour faire faillite". Leur chute pourrait placer des états entiers en faillite comme en Islande. Pourtant, si ces banques ne peuvent plus faire faillite alors la concurrence les contraindra petit à petit à jouer à la martingale. Faute d'avoir la menace d'être mises en faillite elles prendront toujours plus de risques. Les risques ne seront alors plus assumés par les actionnaires mais par les états.

Nous devons mettre fin à cette martingale des banques. Pour celà il faut imposer une taille maximale. Les banques européennes sont trop grandes et menacent la souveraineté même des Etats et des peuples auxquels elles imposent leurs dettes. Il est nécessaire de limiter les risques financiers encourus par les banques en les contraignants à payer les risques par avance grâce à des obligations de fonds propres. Les activités risquées de trading doivent être aussi couteuse en capital qu'elles sont profitables.

Il est dangereux pour le Genevois franco suisse de dépendre trop de l'activité économique des activités de trading par essence volatiles et dangeureuses.

mercredi, 13 janvier 2010

2500 logements : juste assez pour les traders ?

Pour information, vous trouverez-ci dessous le texte de la tribune libre publiée par la Tribune de Genève hier.

Ce titre résume l’objectif du discours de Saint Pierre de ne construire que 2500 logements par an et de continuer à faire venir des expatriés à Genève.

Les taxes dérogatoires accordées aux multinationales font venir plusieurs milliers de cadres par an. Depuis 2005, ce sont 27 habitants de plus à loger chaque jour. Faute de logements à Genève, 18 de ces nouveaux habitants ont dû se loger dans le Genevois français et le district de Nyon, loin des bus. Ils augmentent le trafic d’une dizaine de voitures chaque jour.

Le bon sens voudrait que ces nouveaux habitants s’installent en ville, route de Chêne ou à la Jonction pour utiliser les bus et trams existants. Dans le Genevois, la croissance de la population a été au contraire « périphérisée ». Le canton impose au Genevois français et à Nyon d’assumer une croissance de leurs habitants deux fois été demi supérieure à celle que Genève assume. Le résultat est là : nous sommes tous paralysés dans des embouteillages qui détruisent ce qu’il reste de notre qualité de vie.

Le modèle économique de Genève est scandaleusement simple : Le canton vend la qualité de vie du Genevois et ne fait pas les investissements qui permettraient de la préserver. Le canton touche les impôts de ces nouveaux habitants et laisse à Nyon et au Genevois français la charge de la construction des logements, des écoles et des crèches. Le CEVA est un rare contre-exemple payé en totalité par la Confédération et quelques semaines d’impôts frontaliers. Il sera saturé le jour de son inauguration si, faute de logements, le canton continue d’expulser 18 jeunes ménages chaque jour.

Le problème du logement ne concerne plus seulement les mal-logés, jeunes, étudiants et ménages modestes – dont certains partis se désintéresseront tant qu’ils voteront aussi peu. La crise du logement concerne maintenant tous ceux qui ne peuvent plus circuler ; les commerçants dont les clients sont paupérisés ; les communes genevoises traversées par un trafic incessant ; les entreprises qui doivent répercuter partiellement ces coûts du logement sur les salaires ; le canton qui se vide de sa jeunesse et de son avenir ; même des multinationales sont consternées par la légèreté des réponses genevoises sur l’insuffisance de logements et les problèmes de circulation.

Alors combien de logements faut-il ? Avec sa politique économique, Genève génère une croissance de +1,2% à +1,6% de la population. Pour réduire les conséquences néfastes sur la mobilité, Genève doit construire +1,5% à +2% de logements par an : soit 3000 à 4000 logements. Et rattraper le retard en construisant chaque année quelques uns des 20 000 logements qui manquent depuis 30 ans. Faut-il aussi ajouter les 500 logements par an qui se perdent à Genève lorsqu’on passe des objectifs politiques à la construction réelle ?

La résolution de la crise du logement suppose donc de construire 5000 à 6000 logements par an à Genève – le double de ce que souhaite le Conseil d’Etat. Cela suppose que Genève, plutôt que d’expulser ses jeunes, construise suffisamment de logements pour les expatriés qu’elle fait venir à coup d’exonérations fiscales. Cela suppose que les communes deviennent parties prenantes de ce défi plutôt que d’avoir une fierté déplacée à s’opposer aux constructions. Cela suppose que les opposants assument les conséquences financières de leurs oppositions abusives plutôt que de les faire subir aux mal-logés. Cela suppose une nouvelle et forte détermination de tous les Genevois.

mardi, 12 janvier 2010

Genevois franco suisse : le besoin de relations sincères et franches

Il y a plusieurs conceptions sur ce que doivent être les relations entre le Genevois français et le Genevois Suisse.

Depuis plusieurs décennies la conception majoritaire était fondée sur l'ignorance. Chacun gère son territoire comme si la frontière était la limite du monde. On se rencontre de temps en temps dans des pinces fesses.. mais on ne coordonne pas nos politiques. Cela a aboutit à des aberration comme la campagne de Bardonnex qui jouxte le site d'Archamps. Ou encore un juxtaposition sans transition entre la ville et la campagne à la frontière d'Ambilly ou à celle de Saint Julien. Des aberrations sur l'implantation des logements et celui des emplois qui aboutissent aujourd'hui à des problèmes de circulation durablement insurmontables.  Le résultat c'est que Genève est la seule ville au monde dont la périphérie et le centre ville sont séparées par une campagne. C'est très joli.. mais invivable en terme de transports.

L'ignorance ne peut plus durer. Tant que le Genevois français et le Genevois suisse existeront ils seront voisins. Avec le temps, ils deviendront nécessairement de plus en plus imbriqués l'un dans l'autre.

Il y a une autre conception qui s'installe. Celle de l'hypocrisie : "On se connait. On sait qu'on doit vivre ensemble.. mais surtout ne mettons pas sur la table les sujets qui fâchent. Ne parlons surtout pas de l'incapacité durable de Genève à tenir ses engagements publics sur la construction de logements de peur que Genève reproche au Genevois français son incapacité durable à créer des emplois. Faisons semblant de collaborer simplement pour donner l'impression d'une agglomération à Paris et Berne et décrocher les subventions nécessaires.. pour le reste, de jolis sourires suffiront."

Cette hypocrisie doit elle aussi cesser. Nous devons pouvoir nous parler franchement pour établir une collaboration durable. Nous devons mettre Genève fasse à ses incohérences, à ses promesses non tenues sur le logement et surtout aux risques qu'engendre son incapacité durable à construire des logements pour notre qualité de vie à tous. Genève ne doit pas hésiter non plus à souligner notre incapacité à développer l'activité économique dans le Genevois français. Au delà de ce dialogue franc nous devons aussi nous aider à résoudre nos problèmes communs.

C'est pour rompre cette hypocrisie que j'ai adressé à la Tribune de Genève un texte intitulé "2500 logements : juste assez pour les traders ?". Un texte qui critique la volonté de Genève de faire venir les traders des Hedges funds à Genève avant de construire suffisament de logements. La Tribune de Genève publie ce texte aujourd'hui dans les pages opinions.

lundi, 11 janvier 2010

2500 logements : juste assez pour les traders

La Tribune de Genève publiera demain mardi en page « opinion » un texte que je leur ai proposé intitulé "2500 logements : juste assez pour les traders" qui critique l'objectif du canton de ne construire que 2500 logements et de continuer à faire venir des hedge funds à Genève. Je vous en recommande la lecture.

mercredi, 02 décembre 2009

Un tournant dans la crise du logement à Geneve et dans le Genevois

Nous sommes à un tournant dans la crise du logement à Genève. Non pas que les belles intentions de Mark Muller soient suffisantes. 1500 constructions en 2008, 2000 autorisations ou même son objectif de 2500 logements restent des chiffres dérisoires qui ne réduiront en rien les tensions inflationnistes sur l’immobilier. Nous sommes à un tournant car la crise du logement ne va bientôt plus concerner seulement les jeunes abstentionnistes dont les Liberaux se moquent mais aussi les multinationales, les commerçants et les retraités pour lesquels les Liberaux travaillent.

 

D’abord pourquoi 2500 logements resteraient insuffisants ? Simplement parce que cela suffirait à peine à couvrir les besoins supplémentaires issus de la fragmentation des ménages. Chaque année la proportion de célibataires, veufs et divorces augmente dans la population. Cela augmente le besoin en logements pour une population qui resterait stable, au rythme de 1% par an.. soit pour Genève environ 2000 logements par an rien que pour les nouveaux ménages d’une seule personne. Il en faut environ 2000 de plus pour les jeunes Genevois et encore 2000 supplémentaires pour les cadres des entreprises que Genève attire à coup d’exonérations fiscales dérogatoires. Les rêves les plus fous de Mark Muller de 2500 logements par an correspondent donc à un déficit qui aggraverait la pénurie de 3500 logements par an ! Loin d’apporter une solution au problème.

 

Mais nous sommes tout de même à un tournant. Jusqu’a présent, les jeunes étaient les premiers si ce n’est les seuls concernés par la crise du logement. La classe politique affichait une préoccupation sur le logement qui ne se traduisait par aucune construction supplémentaire… parce que la préoccupation des jeunes elle non plus ne se traduisait pas dans les urnes. Tant que les jeunes s’abstiennent les politiques se sont abstenu de répondre à leur préoccupation sur le logement.

 

Mais la question du logement devient une question générale :

 

La crise du logement devient un handicap incontournable pour les multinationales que Genève cherche encore à attirer. La semaine dernière David Hiller et Pierre Francois Unger sont allés rencontrer les membres du Groupement des Entreprises Multinationales. Au delà des menaces sur les systèmes dérogatoires de taxations ils ont été interrogés sur l’absence de logements à Genève. Les réponses ont été pitoyables.. de quoi inquiéter les multinationales. La crise du logement devient un handicap à l’attractivité de Genève. A defaut de le faire pour la jeunesse Genevoise, les Libéraux vont peut être finir par accepter de construire des logements pour les multinationales dans les communes qu’ils dirigent : Veyrier, Thônex ou les communes de la plaine de l’Aire.

 

L’inflation de l’immobilier a des conséquences aussi sur les coûts salariaux des entreprises Genevoises. Elle mine leur compétitivité.

 

La crise du logement pénalise le pouvoir d’achat des Genevois qui se porte mal (contrairement au pouvoir d’achat à Genève qui lui se porte bien depuis que Genève attire les salariés les plus fortunés d’Europe). Cette crise du pouvoir d’achat des Genevois à un impact économique sur le commerce. De quoi motiver les lobbies des commerçants à se pencher plus activement sur la question du logement qui prive leurs clients du pouvoir d’achat nécessaire.

 

La crise du logement à un impact environnemental : elle condamne à l’exil dans le Genevois français environ 4000 Genevois par an. Désormais éloignés des réseaux de transports en commun ceux ci sont contraints d’utiliser leur voiture. Les plus ardents écologistes doivent désormais se préoccuper de la crise du logement. Même les agriculteurs vont se preoccuper de la crise du logement lorsqu’ils vont constater que leurs oppositions aux déclassements ont condamné la campagne Genevoise aux embouteillages et que leurs légumes commencent à avoir un arrière goût de diesel.

 

La crise du logement a aussi un impact social. Des quartiers entiers se vident de leur population qui doit partir vivre plus loin. Des quartiers qui se peuplent d’expatries qui sont les seuls à pouvoir se loger. Genève se prive d’une classe d’âge par an de forces vives qui doit aller en France. Les petits enfants s’éloignent de leurs grands parents. Dans 20 ans la quasi totalité de la jeunesse Genevoise sera devenue française.

 

Enfin toutes ces conséquences de la crise du logement ont fait le lit du populisme du MCG. Il faudra que les partis du Grand Conseil soient trois fois plus ambitieux que Mark Muller s’ils veulent pouvoir récupérer quelques uns des 17 sièges du MCG lors des prochaines élections au Grand Conseil Genevois.

 

Le consensus sur le logement ne peut plus être que de façade. Si Genève ne construit par rapidement les 6000 logements par an nécessaires à sa propre population, les partis de Gouvernement n’auront pas seulement les jeunes abstentionnistes sur le dos et le MCG en face.. mais aussi les multinationales, les commerçants, les grands parents, les partenaires français du projet d’agglo et tous ceux qui se préoccupent de préserver la qualité de vie du Genevois franco suisse.

 

Agir pour le logement aurait pu être plus rapide si les jeunes allaient voter plus souvent et plus systématiquement.. ou si les politiques se préoccupaient de l’intérêt général de la population au lieu de se préoccuper seulement des électeurs… mais aujourd’hui la crise est telle qu’elle frappe toute la population. Mark Muller n’aura plus le choix ! Il va bientôt s’en rendre compte.

mercredi, 18 novembre 2009

Hommage à la générosité philanthropique des anti-CEVA de Champel

Ce n’est vraiment pas bien de caricaturer les habitants de Champel opposés au CEVA, comme j’ai pu le faire il y a quelques mois : ils ne défendent pas leur intérêt patrimoniaux et leur confort personnel pendant les travaux comme on pourrait le croire, mais sont très attachés à notre mobilité à tous.

 

Le comité référendaire anti-CEVA ne lésine pas sur les moyens. Campagne d’affichage, agence de relations publiques, « tout ménage » dans les boites aux lettres, journaux ad hoc dans certains quartiers, des publicités à répétition dans la presse locale. Une campagne payée en particulier par quelques habitants fortunés de Champel.

 

Pourquoi donnent-ils tant d’argent à la campagne contre le CEVA ? Ce n’est pas pour défendre leur tranquillité pendant les travaux, comme pourraient le penser quelques cyniques, mais bien pour notre bien être à tous. Les habitants de Champel anti CEVA sont des philanthropes qui veulent un monde meilleur. Les anti CEVA de Champel ont à cœur de défendre la mobilité de tout le monde pendant les prochaines décennies.

 

C’est une particularité bien genevoise : les plus fervents supporters d’une plus grande mobilité à Genève vont tous habiter dans le même quartier. Ils s’infligent cette vie difficile de vivre dans l’un des quartiers les moins desservi par les lignes de bus… pour que tous les autres habitants puissent vivre à proximité des réseaux de transport. Ce sont des experts de la mobilité : ils l’observent du haut de Champel.

 

« Avec tout ce qu’on a payé, j’espère que le CEVA ne va pas se faire » disait il y a quelques jours une habitante de Champel. Il est vrai qu’elle y a investit les intérêts de l’année de son patrimoine… et qu’à Champel certains pensent que les voix du peuple s’achètent à coup de publicité.

 

Je voudrai remercier tous les habitants de Champel qui militent contre le CEVA pour consacrer autant de leur revenu et de leur patrimoine à notre mobilité à tous… et de le faire de manière si désintéressée. C’est vrai qu’accessoirement le CEVA pourrait leur causer une gêne passagère pendant la durée des travaux, mais ce n’est pas la raison de leur générosité. Leur seul souci c’est notre bien être, pas le leur.

 

C’est avec des humanistes philanthropes de ce genre qu’on pourra construire un monde meilleur demain !

lundi, 09 novembre 2009

Ingérence dans les affaires du Genevois franco suisse !

Depuis 30 ans, les élus du Genevois franco suisse, se cachent derrière ce curieux concept de non ingérence pour ne pas intervenir dans le débat politique du Genevois franco suisse. Le résultat se traduit par des incohérences entre ce qui est décide de part et d’autre de la frontière et conduit à détériorer notre qualité de vie à tous. Les habitants du Genevois franco suisse ignorent cette frontière plusieurs fois par jour... mais politiquement elle reste aussi infranchissable qu’un mur de Berlin.

Je pense au contraire que le débat public doit être transfrontalier. Que tant que les habitants du Genevois français travailleront majoritairement à Genève, les élus du canton de Genève seront fondés à intervenir dans notre débat politique. A l’opposé, tant que le canton de Genève nous contraint à loger ses enfants, nous devons intervenir dans le débat politique Genevois.

Les Genevois votent en ce moment pour renouveler l’exécutif cantonal ce dimanche 15 novembre.

Je souhaite une majorité Radical + PDC + Verts avec François Longchamp + Pierre- François Unger + Michèle Kunzler + David Hiller. Une coalition électorale qui n’est sur aucun bulletin de vote mais qui de fait est décisive dans la constitution de majorité au Conseil d’Etat. Une coalition électorale qui prend en compte la réalité que le Genevois franco suisse est désormais une agglomération binationale.

Il est nécessaire de faire échec au tribun inconsistant Eric Stauffer, plus rapide à inventer des chiffres qu’à proposer des solutions. Son échec doit être aussi cinglant que ses incohérences. Il a le mérite de poser parfois des questions pertinentes sur l’évolution de notre agglomération du Genevois franco suisse. Sa présence au Parlement cantonale sera utile tant que les partis de gouvernement n’apporteront pas de réponses crédibles à ces questions : incohérences entre la politique économique (+ de 4000 nouveaux cadres par an) et la politique du logement (seulement 2000 nouveaux logements par an), incohérences entre la volonté affichée de construire des logements et les arrières pensées conservatrices, politique au service des multinationales plutôt qu’au service des habitants, trafic de transit croissant des Genevois exilés dans les communes périphériques. Mais ses raccourcis, ses incohérences, ses mensonges, ses provocations, son parcours personnel maillé d’échecs prouvent qu’il n’est pas à la hauteur des questions qu’il pose. Il peut être temporairement utile au Parlement cantonal, il serait dangereux pour tous à l’exécutif.

Pour faire échec à Stauffer, j’espère que de nombreux Genevois voteront pour 7 candidats choisis entre l’Entente et l’Alliance. Il reste donc à en choisir 3 parmi les 4 restants : Mark Muller et Isabel Rochat côté Libéral, Véronique Pürro et Charles Beer côté socialiste. Les sortants n’ont pas un bilan extraordinaire, mais pas catastrophique non plus. L’avantage de l’expérience devrait leur permettre de faire mieux lors du prochain mandat. Il faut donc choisir encore une candidate entre Isabel Rochat et Veronique Pürro. Je choisirai Véronique Pürro qui a été plus convaincante en fin de campagne notamment sur les questions sociales qu’elle maitrise mieux que les sujets précédents sur lesquels elle était intervenue.

Au delà des poncifs Libéraux je n’ai pas entendu d’idée personnelle claire sur l’avenir du canton de la part d’Isabel Rochat. Mais surtout, elle a freiné la construction de logements aux communaux d’Ambilly au détriment des jeunes Genevois. Cela a conduit à l’exil de 4000 Genevois par an loin des réseaux de transport en commun. Cela a augmenté les prix de l’immobilier, les engorgements de transport et réduit la qualité de vie de tout le monde. Les personnalités politiques qui ralentissent des constructions de logements comme Isabel Rochat, doivent être sanctionnées dans les urnes. Les incohérences des Libéraux sur le CEVA, sur le projet d’agglo ou au sujet des dérives de l’UDC est aussi une nouvelle source de méfiance envers un parti Libéral incohérent.

Parce que l’élection de ce dimanche au Conseil d’Etat aura des conséquences aussi sur le Genevois français, je souhaite donc l’élection au Conseil d’Etat d’une majorité qui favorise la qualité de vie dans tous le Genevois franco suisse :
François Longchamp,
Pierre-François Unger,
Michèle Kunzler,
David Hiller,
Charles Beer,
Véronique Pürro,
Mark Muller.

vendredi, 30 octobre 2009

Logements : le pugilat entre les Verts et les Liberaux Genevois

Pendant que tous les habitants du Genevois franco suisse souffrent chaque jour de la pénurie de logements, les Verts et les Libéraux ont continue leur pugilat lors du débat entre les candidats au Conseil d'Etat. Les Libéraux reprochant aux Verts de ne pas déclasser ou de ne pas valider les Plans Localises de Quartier préalable aux constructions... alors que les Verts reprochent aux Libéraux de protéger les zones de villa.

Pendant que ce pugilat continue, chaque jour 20 familles environ doivent quitter le canton pour aller vivre dans le Genevois français loin des réseaux de transport et utiliser désormais une voiture immatriculée 74 pour se rendre au travail.

L'attaque de Mark Muller (Liberal) qui reproche à Robert Cramer de n'avoir pas sorti les Plans Localisés de Quartier ne manque pas de pertinence. Mais pour autant il faut rendre à césar ce qui est à cesar. C'est un Vert, en l'occurrence le même Cramer, qui prépare les plans de l'agglo qui anticipent et prévoient l'urbanisation de l'axe vers Bernex et de celui vers Saint Julien... et ce sont les Libéraux du coin qui s'y opposent. Les Libéraux feraient bien de balayer devant leur porte.

Mark Muller estime que le déclassement des zones de villa n'augmenterait pas grandement le nombre de construction de logements. Peut être mais le déficit de constructions est tel qu'aucune piste ne doit etre négligée. Et si cela entraine si peu de construction alors les nuisances seront réduites pour les électeurs Libéraux propriétaires de villas. Les villas consomment 6 fois plus d'espaces naturels, coûtent 5 a 6 fois plus de fonds publiques pour l'assainissement, éloignent les habitants des réseaux de transport en commun ce qui les contraint d'utiliser leurs voitures sur des voies déjà engorgées. Il y a du sens à favoriser petit à petit, sur 20 ans, la conversion des zones villas en petit habitat collectif de 2 étages. Cela passe par un déclassement des zones de villa. Les Libéraux dans leur campagne ont affirmé être contre toute forme d'opposition mais sur la question du logement -comme pour le CEVA - les opposants aujourd'hui sont des Libéraux.

A son corps défendant, Mark Muller explique que les constructions sont longues et que nous verrons seulement dans quelques années l'effet des politiques conduites. Je crains que son optimisme soit exagéré puisque ce même Mark Muller se satisfait de seulement 2000 autorisations à construire alors qu'il en faut impérativement 4000 par an conformément aux promesses politiques et aux engagements d'agglo. Les constructions progresseront sans doute.. mais leur nombre insuffisant aggravera la pénurie. Il faut donc une intervention majeure et urgente pour que la situation de la jeunesse Genevoise s'améliore.

Si les chantiers durent trois fois plus longtemps à Genève alors il faut engager 3 fois plus chantiers. Si les lois Genevoises ne permettent pas la construction alors il faut s’inspirer du droit Vaudois.

Le pugilat entre les Verts qui protégeaient la campagne et les Libéraux qui protegaient les villas, a couté assez cher aux habitants du Genevois franco suisse qui en font les frais.

Les Verts ont compris que l'opposition aux déclassements et les contraintes contre l'urbanisation conduisent à un exode des Genevois dans le Genevois français. Cet exode conduit ces Genevois vers un habitat individuel émetteur de 4 à 5 fois plus de CO2. Un habitat diffus qui contraint ses habitants à abandonner les transports en commun et à utiliser leur voiture. Les Verts ont compris que s'opposer à la construction de logement à Genève revient à détruire l'environnement.

A l'opposé les Libéraux n'ont encore pas compris l'enjeu de la question du logement : même pour des Libéraux qui mettent l’économie au centre de la société. Ils n'ont pas encore compris que la pénurie de logement est l'un des principaux handicaps à l'économie de Genève. Ils n'ont pas encore compris que l'habitat diffus va se traduire par une inflation des dépenses publiques de collecte des déchets et d’assainissement... mais surtout infrastructures de transport en commun coûteuses et des embouteillages permanents qui coutent déjà 500 milliards de Francs Suisse par an à l’économie genevoise. Les Libéraux défendent encore l'idée qu'on peut laisser le Genevois français construire les logements des Genevois sans se rendre compte encore de l'impasse dans laquelle cette politique a conduit l'agglomération.

Le projet d'agglo conduit par Robert Cramer montre que les Verts ont évolué dans leur réflexion. Les documents de campagne orduriers distribués par les Libéraux durant la campagne pour le Grand Conseil montre qu'en revanche les Libéraux sont les derniers opposants réels à la construction de logements en nombre suffisant.

Les Verts n'ont pas encore transformé en Plan Locaux de Quartier les intentions du projet d'agglo mais au moins ils ont changé de discours politique... à l’opposé les Libéraux eux, continuent de protéger des zones de villas qui occupent plus de la moitié du territoire urbanisé de Genève et ne logent que 14% des habitants. Le déclassement de seulement un cinquième des zones de villas pourrait pourtant permettre de construire 17% de logements supplémentaires soit 6 années de besoin de la jeunesse Genevoise.

 

jeudi, 29 octobre 2009

Déjà 2% de déchets en moins à Saint Julien

Dans une note publiée ici il y a deux mois je vous informais que la Communauté de Communes proposait des composteurs individuels. Plus de 300 composteurs ont déjà été distribués depuis plusieurs mois. Vous trouverez plus d'explication et un formulaire de commande à l'adresse suivante :

http://minilien.com/?0J8Bx3TLcp

Le volume des déchets est en baisse de 2% sur l'ensemble du canton de Saint Julien. Des facteurs économiques expliquent probablement une partie de cette baisse. Mais les composteurs y contribuent également puisque chaque ménage équipé d'un composteur individuel produit environ 30% de déchets en moins !

Toute baisse du volume des déchets se traduit par une baisse de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. En un mot, si vous voulez faire des économies sur vos impôts locaux de l'an prochain, vous pouvez recommandez à vos amis et voisins de s'équiper d'un composteur individuel.

mardi, 27 octobre 2009

Logements : la schizophrénie des politiques Genevois

Sur les affiches de campagne et dans les slogans électoraux, c’est unanime, tout le monde prône la construction de plus de logements. C’est la surenchère de promesses aux électeurs exaspérés par l’incapacité de Genève à construire suffisamment de logements.

Mais derrière les slogans le discours est vite pollué par quelques actes manqués qui montre à quel point ces engagements sont trompeurs.

Ainsi Mark Muller (Libéral) soulignait qu’il fallait prendre le temps de construire de manière qualitative, plutôt que de se désolidariser d’un tract irresponsable contre la construction de logements à Bernex et dans l’axe Plan les Ouates-Saint Julien. C’est gentil, mais Genève met déjà 3 fois plus de temps que le canton de Vaud pour livrer des logements. Mark Muller n’a sans doute pas conscience que pour la jeunesse genevoise il commence à y avoir le feu au lac.

Sandrine Salerno (Socialiste) propose cette idée extravagante que la ville de Genève pourrait financer des constructions de logements en France. Elle néglige sans doute le fait que les Genevois aimeraient pouvoir habiter dans leur commune décemment. Et qu’en contraignant 4000 Genevois par an à s’exiler dans le Genevois français loin des réseaux de transport, Genève aggrave les problèmes d’engorgement de la voie publique et détruit la qualité de vie de tout le monde.

Robert Cramer (Vert) dessine des plans d’une agglo de 2020-2030 avec une meilleure répartition des logements et des emplois… mais refuse de faire le premier pas qui donnerait de la crédibilité à cette vision en déclassant suffisamment de terrains pour construire des logements.

Dans le cadre de la campagne pour le Conseil d’Etat, Isabel Rochat (Libéral) met en avant toute la ténacité qu’elle a mis à tenir tête au canton et à ralentir le projet des communaux d’Ambilly. Comment peut-on avoir la moindre fierté à défendre les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa au détriment de la détresse des jeunes mal logés à des prix exorbitants ? Est-ce parce que les uns votent et les autres pas ? Les jeunes Genevois devrait se mobiliser aux élections pour le Grand Conseil pour dire à Mme Rochat ce qu’ils pensent de ses arguments.

J’ai entendu également un Conseiller d’Etat PDC, dont je terrais le nom pas pure amitié partisane pour le PDC, venter les mérites de notre organisation avec des emplois à Genève et des logements en France et de la campagne Genevoise préservée. Comment peut-on ne pas se rendre compte qu’on ne préserve pas la campagne Genevoise en l’inondant d’un trafic de voiture à mesure que les Genevois s’installent loin des réseaux de transport ? Les légumes Genevois vont bientôt avoir un sacré arrière goût de diesel.

On m’a rapporté également les propos d’un député radical qui a des responsabilités au Parlement cantonal –je tairais son nom également puisque ce ne sont que des propos rapportés- qui soulignait qu’il n’y avait plus de terrain dans le canton de Genève pour construire. Qu’il aille sur le Salève, ou qu’il utilise Google Earth et qu’il jette un coup d’œil sur comment est organisé notre agglomération. Il constatera que Genève est la seule agglomération au monde à mettre sa campagne entre son centre ville et sa périphérie. C’est très joli, mais une telle organisation du territoire rend très difficile le financement de suffisamment de transports en commun pour tous. Il nous condamne aux embouteillages.

Derrières les slogans simplistes et volontaristes pour le logement, les contradictions de certains politiques reviennent au galop comme des actes manqués. Il faudra pourtant beaucoup plus de détermination que cela pour construire les 4000 logements par an dont Genève a besoin.

Comment la classe politique Genevoise peut-elle être si sourde à la détresse de la jeunesse Genevoise ? Comment peut-elle à se point ignorer que leurs petits enfants sont entassés à plusieurs par chambre ? Comment peuvent –ils accepter que les jeunes ménages soient contraints d’utiliser leur salon comme une chambre ? Comment peuvent-ils tolérer que le budget du logement prive la jeunesse du canton d’un pouvoir d’achat décent ? Comment peuvent-ils constater que chaque année une classe d’âge quitte le canton… et continuer à ne rien faire pour garder leurs enfants près de chez eux ?

Accessoirement comment la classe politique Genevoise peut elle trahir les engagements contractuels pris envers les partenaires français dans le cadre du projet d’agglo ? Comment le chef lieu de notre région peut-il à se point ignorer les conséquences d’une telle politique sur la vie des habitants du genevois français et l’économie du Genevois français ?

Si les députés du Grand Conseil ne savent pas comment rédiger des lois qui permettent au canton de construire suffisament de logements pour ses jeunes alors j'ai une proposition à leur faire : qu'ils copient telles quelles celles du canton de Vaud.

Il est temps que la jeunesse du canton se mobilise. Que les moins de 40 ans – dont 7 sur 10 se sont abstenus aux élections cantonales – se mobilisent pour faire valoir leurs préoccupations. Ce n’est qu’en participant régulièrement et chaque fois un peu plus que leur détresse sera aussi bien prise en compte que les intérêts patrimoniaux des propriétaires de villa.

lundi, 26 octobre 2009

Mieux comprendre le CEVA en 3D

Rencontre élus et chefs d’entreprises du Genevois

Ce week end avec d’autres membres de la commission économie de la communauté de communes du Genevois, nous organisions une rencontre entre élus et chefs d’entreprises. L’objectif de cette rencontre était pour les élus de mieux comprendre les besoins de chefs d’entreprises afin de définir des politiques qui les aident à créer plus d’emplois.

 

A des années lumières des caricatures véhiculées par les héritiers de la lutte des classes, c’est à dire la droite et la gauche, la première préoccupation des chefs d’entreprise du Genevois était la question du logement de leurs salariés.

 

De manière unanime, les coûts du logement de leur salariés dans le Genevois est ce qui pénalise le plus leurs affaires. Leurs salariés sont mal logés à des prix indécents. Cela pénalise leur pouvoir d’achat, leur qualité de vie et par conséquent leur capacité à contribuer pleinement et sur le long terme au développement de l’entreprise.

 

La question de l’accès à des logements de qualité à des prix abordables est une priorité à la fois sociale et économique.

 

Ce phénomène n’est pas nouveau. En revanche ce qui est beaucoup plus nouveau c’est que les chefs d’entreprises ne décrivent plus un exode de leurs salariés vers la Suisse. Lorsque je discutais avec des chefs d’entreprises jusqu'à présent, il me décrivait un cycle vicieux dans lequel ils recrutaient des jeunes qualifiés d’autres régions de France, les logeaient et les voyait partir 6 mois plus tard lorsque ceux-ci avait réalisé que le coût de la vie dans le Genevois français les contraignaient à aller travailler en Suisse.

 

Les chefs d’entreprises nous ont dit que ce phénomène était terminé. Lorsque leurs salariés comparent la situation totale, ils préfèrent rester en France : 35 heures comparé a 41h ou 42h, 8 semaines de vacances plutôt que 4 seulement, le coût de transport et de parking qui peut atteindre 1500 euros par an, le temps perdu dans les transports… et les conditions sociales qui font de l’emploi à durée indéterminé en Suisse un emploi précaire. Les conditions sociales ne sont pas attractives pour les employeurs mais le sont pour les salariés qualifiés. A cela s’ajoute un rééquilibrage partiel des salaires. D’après nos interlocuteurs, les salaires dans le privé sont entre 15% et 30% plus élevés dans le Genevois français comparé à un emploi similaire dans une autre région française.

 

Les Chefs d’entreprises ont particulièrement souligné le handicap des charges sociales… beaucoup plus que le coût de la fiscalité. Les charges sociales représentent plus de 70% du salaire en France contre moins de 30% en Suisse. Avec une telle différence, il est difficile de créer durablement des emplois en France. Des chefs d’entreprises demandent la création d’une zone franche sur les charges sociales afin de rééquilibrer la création d’emploi entre le Genevois français et le Genevois suisse – à l’image de ce qui se fait dans d’autres zones franche en France.

 

Mais le handicap du logement reste. Seuls des couples dont les deux personnes travaillent – et si possible l’un comme frontalier- peuvent payer les loyers exorbitants du Genevois français. L’insuffisance des capacités d’accueil pour la petite enfance contraint des salariés qualifiés à quitter la région faute de pouvoir payer un loyer avec un seul salaire.

 

Les Chefs d’Entreprises soulignent que l’attrait de la région pour leurs salariés vient de la qualité de vie : les lacs, les montagnes et les loisirs qu’ils offrent. D’après eux, le temps personnel est une dimension clefs de la vie de leurs employés. Ils décrivent notamment le cas de salariés dont le salaire est faible mais qui préfèrent prendre tous leurs jours de RTT plutôt que de toucher des heures supplémentaires. Loin des slogans « travailler plus pour gagner plus » leurs salariés qualifiés mettent leur emploi comme un moyen de vivre et non pas une fin.

L’incapacité de Geneve de construire suffisamment de logements ne nuit pas seulement à la jeunesse Genevoise contrainte à l’exile et aux déplacements pendulaires en voiture, elle pénalise aussi le pouvoir d’achat des salariés en euros et le développement des entreprises du Genevois français.

 

Il faudra de nouveaux efforts de coordination des politiques Genevoises de chaque coté de la frontière pour empêcher que l’atout de notre qualité de vie ne soit détruit par des embouteillages croissants.

jeudi, 22 octobre 2009

Le CEVA : video sur un projet pour reduire les embouteillages

mercredi, 21 octobre 2009

Inventer des villes qui font envie

Tout nous pousse vers une densification progressive des villes :

1) Pour assurer une certaine liberté de déplacement collective, nous avons besoin de plus de transports en commun. Ces bus et ces trams ne sont viables que si les logements sont concentrés sur des bandes de 300m autour des axes de transport. Un habitat diffus au contraire, contraint les habitants à utiliser leur voiture sur des voies publiques déjà engorgées.

2) Les contraintes environnementales exigent une réduction importante des gaz à effet de serre. L'habitat est l'un des premiers émetteurs. Les habitants qui vivent dans un habitant collectif émettent 2 à 3 fois moins de gaz à effet de serre par leur chauffage et leur transport. Vivre au milieu de la nature c'est la détruire.

3) Les déficits publics vont rendre de plus en plus difficile le financement d'équipement public vers un habitat diffus. Gestion des déchets, canalisations, services publics... tout est beaucoup plus cher pour la collectivité lorsque l'habitat est diffus. Pour construire des maisons de retraite, des crèches et des transports publics, tout en remboursant les dettes massives accumulées, les collectivités auront de moins en moins d'argent pour financer des équipements collectifs à destination des maisons individuelles.

4) La préservation des espaces naturels et agricoles exige aussi que la croissance de la population soit moins gourmande en espace.

Cela ne signifie pas la fin des villages ou l'interdiction des maisons individuelles à terme, comme certains le caricature. Mais bien une réorientation de la croissance de la population vers les villes.

Les avantages collectifs d'une densification des villes sont nombreux. Les avantages individuels sont beaucoup moins évidents : une très grande proportion d'habitants rêvent de vivre dans une maison individuelle. Nous devons donc inventer des villes dans lesquelles les habitants ont envie de vivre plus que dans des villas individuelles. Il n'y aura en effet pas de densification sans volonté des habitants.

Si vivre en ville se fait sous la contrainte financière alors le risque est grand d'aggraver encore les différences sociales entre villes et villages. C'est déjà le cas à Saint Julien où le taux de chômage est deux fois plus élevé que dans les communes rurales environnantes. On l'avait vu aussi lors du deuxième tour de la Présidentielle de 2007 : les villes votaient toutes en faveur de la candidate socialiste alors que les campagnes et les zones résidentielles votaient en grande majorité pour le candidat de droite.

Quelle est cette ville où les uns et les autres ont envie de vivre ? D'abord c'est une ville qui ne soit pas construite seulement en pierre . On avait pour habitude de construire des villes de pierre et de mettre ici ou là un parc de verdure. Un lieu de destination où on peut aller passer du temps. A Saint Julien, certains avait même inventé ce concept curieux de "la ville dans son écrin de verdure".. c'est à dire que la nature est en dehors de la ville. Les habitants eux veulent pouvoir voir des éléments de nature dans leur quotidien. Pas seulement le samedi après midi lorsqu'ils ont un peu de temps mais durant leurs trajets quotidiens. Façades de verdure, terrasses et toits naturalisés, avenues arborées, trottoirs herborés comme Rennes vient de le décider. Les habitants veulent que la nature revienne dans la ville.

Le développement des services dans les villes aidera aussi à rendre les villes plus attractives. Les transports en commun accélère la densification qui les rend viable. L'existence d'une ligne de transport devient un critère de choix de lieu de résidence.

Le développement des commerces, des activités culturelles et sportives renforcent l'attractivité des villes.

La plus faible socialisation des villes est un autre handicap : comment créer un esprit de village dans des villes où 10% des habitants partent et arrivent chaque année ? Nous avons besoin de mieux accueillir les habitants et de mieux les intégrer. De créer des lieux de socialisation ouverts qui permettent à tous ceux qui vivent seuls ou isolés de se créer leur "vie de village" dans une ville où ils ne connaissent pas grand monde.

Nous devons construire des villes attractives pour préserver la liberté de déplacement de chacun, améliorer la gestion publique et limiter notre impact sur la nature.

mardi, 20 octobre 2009

Le CEVA : payé par les frontaliers pour tous les Genevois

Les frontaliers du Genevois français paient leurs impôts à la source au canton de Genève contrairement aux frontaliers du canton de Vaud. 610 millions de francs suisse touchés par le canton en 2008. Ces impôts payés par les frontaliers correspondent à près de 10% des recettes du canton de Genève. Le montant annuel de ces recettes fiscales est supérieur à la totalité de la part cantonale du CEVA !!!! La part cantonale du CEVA est donc bien payée par les impôts des frontaliers en totalité et en 57 semaines seulement.

 

Les impôts payés par les frontaliers depuis le premier vote en 2002 auraient permis de financer déjà 6 fois la part cantonales du CEVA !

 

Certains aimeraient faire croire que le CEVA n’est intéressant que pour les frontaliers. Comme si la perspective d’aller au travail dans un métro très vite bondé était réjouissante pour qui que ce soit. Les bénéficiaires seront principalement tous les habitants du Genevois franco suisse qui retrouveront un peu de mobilité : les utilisateurs du CEVA mais aussi tous ceux qui n’ont pas de réseaux de transport en commun près de chez eux et sont contraints d’utiliser leur voiture sur des voies publics encombrées. Les bénéficiaires seront aussi tous ceux dont la qualité de vie subit les conséquences néfastes d’embouteillages. Même les habitants de Champel, dont beaucoup se déplacent en 4x4 bénéficieront considérablement de l’effet du CEVA sur la fluidité de la circulation à Genève.

 

La réalisation du CEVA permettra à plusieurs dizaine de milliers de frontaliers français et suisses d’Annemasse, de la Vallée de l’Arve et du Chablais de se déplacer en transports en commun plutôt que de chercher les dernières routes de campagne encore préservées des embouteillages entre Jussy et Soral. Une réalisation qui bénéficiera à tous les habitants du Genevois franco suisse.

lundi, 19 octobre 2009

20'000 Suisses installés en France : tout n'est pas positif

Dans une inteview à la presse ce week end, David Hiller, président Vert du Conseil d'Etat, se réjouissait du brassage de population entre le Genevois Suisse et le Genevois français. Il estimait que d'ici 10 ans la proportion de Suisses installés en France doublerait allant même jusqu'à dire que c'était le sens du projet d'agglomération.

Il y a sans doute dans ces propos une simplification dû à la synthèse de faire tenir une interview en quelques lignes. Certains aspects du brassage des populations du Genevois franco suisse sont positifs. Ce brassage a effectivement lieu depuis plusieurs siècles maintenant -même Soli Pardo le comprendra un jour lorsqu'il aura vécu suffisament longtemps dans le Genevois franco suisse. Une majorité de vieux Genevois français et suisse ont un ancêtre ou un neveu de l'autre nationalité. 15% d'entre eux sont binationaux, même des candidats MCG, un chiffre qui ne peut qu'augmenter exponentiellement à chaque génération. On oublie aussi souvent qu'il y a 40 000 français résidant à Genève - des binationaux en majorité. Dans notre agglomération binationale, où nous nous influençons les uns et les autres, la nationalité a de moins en moins de pertinence.

Mais il y a aussi des aspects négatifs terribles qu'il ne faut pas négliger.

Les Genevois qui s'installent dans le Genevois français ne le choisissent pas. Ils y sont contraint face à la pénurie de logements à Genève. Une pénurie organisée par un immobilisme auxquels trop peu de responsables politiques s'attaquent. Cet exode des jeunes genevois est la conséquence de leur situation désespérée dans le canton. Ils vivent dans des appartements à la fois trop petits et trop chers. Le jour où la génération des papy boomers se décidera à construire des logements pour leurs enfants, ceux ci s'installeront près de leurs parents. Aujourd'hui ils s'exilent sous la contrainte de la pénurie de logements à Genève.

Il y a des aspects dramatiques pour les habitants du Genevois français. Tous ceux qui ont des revenus en euros n'ont plus les moyens de vivre. Les prix exhorbitants de l'immobilier détruisent leur pouvoir d'achat. Seuls ceux dont le mari ou la femme travaillent en Suisse peuvent encore se permettre de rester dans la région. Pour les autres, la vie devient insupportable. Ils se voient refuser des crédits immobiliers parce qu'ils ne travaillent pas en Suisse et doivent quitter leur commune de naissance. Des infirmières célibataires qui travaillent doivent compter sur la soupe populaire pour nourrir leur enfant. Les fonctionnaires demandent leur mutation dès que possible. Ils finissent toujours par l'obtenir. Les administrations locales, l'hôpital, la gendarmerie, les collèges et toutes les entreprises privées peinent à recruter et à fidéliser faute de pouvoir offrir un pouvoir d'achat décent. Une activité économique et publique du Genevois français ne peut pas se développer de manière autonome avec une telle contrainte foncière.

Il y a encore des aspects dramatiques pour l'ensemble des habitants du Genevois franco suisse. En exilant sa population au delà des réseaux de transports en commun, le canton de Genève condamne tout le Genevois à l'engorgement des voies publiques, à la polution, et à la paralysie. Le coût de ces engorgements est astronomique pour la santé publique, pour la qualité de vie de tous et en terme économiques ils se chiffrent en centaine de millions de francs suisses par an.

Genève est la seule agglomération au monde à mettre sa campagne entre son centre ville et sa banlieue. C'est peut être joli... mais ça devient invivable pour tous les habitants du Genevois franco suisse.

Contrairement à ce qu'affirme M. Hiller, le sens du projet d'agglo c'est de créer des emplois en France où il y a des logements, de construire des logements à Genève où il y a des emplois et de rattraper le retard en construisant des transports en commun. Les élus français aimeraient que les engagement de construction de logements à Genève du premier projet soient tenus.. avant de signer le second projet d'agglo. Les très faibles statistiques de livraison de logements conduisent de plus en plus d'élus français à penser que Genève fait semblant de participer au projet d'agglo. Il faut maintenant des résultats concrets : c'est à dire des livraisons de logements pour la jeunesse Genevoise.

Dans les campagnes électorales, les slogans de presque tous les partis sont favorable à la construction de plus de logements à Genève... mais les discours deviennent ensuite beaucoup plus ambigüs, comme David Hiller dans cette interview, comme Mark Muller qui affirme qu'il faut se donner le temps de construire des logements alors que Genève a déjà 30 ans de retard, ou encore Sandrine Salerno, Conseillère administrative en ville de Genèe qui affirmait un jour que Genève devait financer des logements en France.

Il est effectivement positif que le brassage de population se poursuive mais il serait indispensable que ce soit de manière libre et pas sous la contrainte, tant pour les jeunes Genevois actuellement contraint à l'exil par la génération au pouvoir que pour les Français payés en euros contraint de céder leur logement faute de pouvoir le payer.