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vendredi, 25 mars 2011

Dès lundi rééquilibrons notre agglomération

Hier soir j'ai suspendu momentanément la campagne pour aller à la réunion de l'Association Régionale de Coopération : c'est le syndicat qui représentent les 117 communes du Genevois français dans le cadre du projet d'agglomération.

L'exécutif nous a présenté l'état des négociations avec Genève sur le prochain projet d'agglomération qui doit être signé en 2012 - une semaine après la presse !!! Le comité de pilotage de la semaine dernière a accepté le principe que les 2500 logements par an promis par Genève en 2007 ne soit qu'une moyenne dans 30 ans : en un mot un marché de dupes, pour des dupes qui ne seront plus là !

C'est un double renoncement : le premier projet d'agglomération prévoyait que 50% des logements soient construits à Genève, hors le canton accélère sa politique d'attraction fiscale ce qui porte à 3750 le nombre de logements annuels que Genève devrait construire, mais l'ARC reste sur le chiffre de 2500 logements. Par ailleurs, l'étalement sur 30 ans est ridicule ! Si vous me faites confiance dimanche, fort de votre soutien, je pourrais intervenir dès la semaine prochaine pour que le département de la Haute-Savoie pèse de tout son poids dans la négociation et revienne sur ce renoncement aux principes qui ont fondé la démarche du projet d'agglomération. Il n'est plus acceptable que Genève continue de nous imposer de subir les nuisances urbaines de ses dérogations fiscales aux entreprises étrangères. Ce n'est même pas sain pour les Genevois eux-mêmes, chassés de leur canton et fait prisonniers d'embouteillages qui empire à vue d'oeil. Nous ne devons pas attendre 3 années supplémentaires.

Robert Borrel est intervenu pour rappeler le chemin parcouru : Genève avait besoin de notre collaboration pour le projet d'agglomération. Nous avons accepté mais en posant la question du rééqulibrage des logements, poursuit-il. En tenant ces propos, Robert Borrel ne se rend même pas compte qu'il souligne que le Genevois français s'est fait roulé sur la condition première de sa participation au projet : le rééquilibrage des logements. J'ai une profonde admiration pour le parcours de Robert Borrel, pour la capacité qu'il a eu de rassembler des gens différents et de toute appartenance partisane, si le Genevois n'est jamais tombé dans une guerre des "Bernard" (Bosson vs Accoyer) comme l'agglomération annécienne c'est bien grâce à Robert Borrel... mais manifestement, l'homme est aujourd'hui dépassé par ce qui est en train de se passer dans notre région.

La veille j'ai été interrogé par un journaliste de la radio suisse romande au sujet de l'importance des questions de notre agglomération dans la campagne des cantonales. Mon interview ainsi que celles de Mark Muller et Christian Monteil seront diffusées lors de l'émission Intercités sur la Radio Suisse Romande lundi matin.

Ce qui me frappe dans ce renoncement c'est la totale léthargie du district de Nyon lui aussi complètement floué par ces déséquilibres : à la frontière vaudoise aussi on voit des logements de 6 étages juxtaposé à des terres agricoles genevoises. C'est aussi la léthargie des autorités fédérales qui finances des infrastructures de transports qui ne pallient plus un aménagement régional absurde. Ces investissements publics fédéraux se font en pure perte.

Mais c'est surtout la léthargie des partis politiques genevois, des responsables genevois et des médias genevois qui m'afflige : le Conseil d'Etat s'est engagé solenellement il y a moins d'un an à construire 2500 logements par an durant la législature et y renonce moins de 12 mois plus tard dans une totale indifférence. Cet engagement a été pris devant le Grand Conseil et devant le souverain genevois. Mark Muller y renonce aujourd'hui en portant de 4 ans à 30 ans l'échéance de cet engagement (autant dire les callendes grecques)... et aucun député, aucun président de parti ne réagit. Aucun média genevois ne fait la une de ce profond scandale au détriment des Genevois.

J'ai besoin de votre confiance, de votre soutien et de votre mobilisation. Fort de votre soutien à tous, je pourrai dès lundi peser pour que le Département de la Haute-Savoie, au moins lui, pose clairement les conditions d'une poursuite de la démarche d'agglomération : le rééquilibrage des logements. Le temps des mots et des promesses est terminé, le temps des grues, des permis et des mises en chantier à Genève doit maintenant arriver et de toute urgence.

mercredi, 02 mars 2011

Logement, Circulation : mes recommandations de vote aux Genevois attachés à notre qualité de vie commune

Le 13 mars prochain auront lieu les élections communales à Genève. Juste 7 jours avant les élections départementales en Haute-Savoie. Les unes comme les autres seront déterminantes pour la qualité de vie des habitants du Genevois franco-suisse : logement, circulation et préservation des espaces naturels et agricoles. Plusieurs personnes m'ont demandé d'établir une recommandation de vote.

Les communes genevoises sont (à de rares exceptions près) les principales responsables de la pénurie de logements. Elles ont cru défendre la qualité de vie en s'opposant aux logements. Elles ont surtout défendu leurs recettes fiscales. Dans les faits, ces communes ont chassé la moitié de leur jeunesse. Chaque année ce sont plus de 2000 Genevois -selon les chiffres officiels très partiels - qui ont été contraints le plus souvent contre leur gré, de quitter leur commune pour s'installer dans le Genevois français. Autant d'automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. A force de vouloir préserver la qualité de vie, ces communes se sont transformées en aires d'autoroutes désertées par leurs jeunes.

Il est temps que les communes construisent des logements. Il est temps que les conseils municipaux et les exécutifs des communes soient composés de représentants de la génération durement touchée par la crise du logement et pas seulement par des propriétaires et des locataires surlogés à des prix dérisoires depuis des décennies.

J'ai établi une recommandation de vote. C'est le résultat de mes analyses, commune par commune, parti par parti (à retrouver en lien ici). Suite à ces analyses, j'ai privilégié en premier les Verts Libéraux : d'une part ils ne sont pas compromis dans le désastre actuel et d'autre part, leur Président, Laurent Seydoux, est dans le Conseil Administratif de l'une des rares communes Genevoise qui construit assez de logements. J'ai ensuite privilégié les Radicaux (sauf quand ils font liste commune avec les Libéraux) parce que leur bilan en terme de construction est bon contrairement à celui des Libéraux, puis le PDC (sauf dans les communes où il est solidaire d'un bilan pitoyable). Parfois les Libéraux dans les rares communes où ils construisent, mais de manière générale, ils sont à éliminer : ils s'opposent au niveau communal aux logements qu'ils réclament au niveau cantonal.

Bien que centriste et très attaché à l'environnement, j'ai été conduit à éliminer les Verts, en raison de leur opposition irresponsable au projet de construire 3000 logements aux Cherpines et parce que les faits sont malheureusement là : dans les communes où ils sont élus, il ne se construit que 1,2% de logements par an contre 1,5% nécessaires et encore en comptant le bilan des élus Verts minoritaires qui s'opposent aux logements mais heureusement sans effet.

Bien que centriste et donc très attaché à des valeurs sociales et humaines, j'ai aussi été conduit à éliminer les candidats Socialistes en raison des positions irresponsables de Sandrine Salerno qui propose de financer des logements à Annemasse - preuve qu'elle n'a absolument rien compris aux enjeux de notre agglomération et parce que malheureusement encore les faits sont là : ce sont les communes qui ont des socialistes dans leur exécutif qui construisent le moins (seulement 0,8% de logements par an). Le Parti Socialiste Genevois devient surtout le parti des Aslocistes dont les revenus dépendent de la poursuite de la pénurie de logements. Pourtant la densification de notre agglomération est un enjeu environnemental et social majeur !

Concernant les candidats, je n'ai pas pu voir individuellement la liste de chacun des candidats. Ma recommandation est de sélectionner les candidats qui sont le plus concernés par la crise du logement : plus ils sont jeunes, plus ils sont suscetpibles d'être personnellement concernés. Mais à voir les visages des candidats, les personnes concernées par la crise du logement ont moins que d'autres la possibilité de se présenter aux élections communales.

Dans trois communes, je recommande l'absention : deux communes parce que le bilan est pitoyable et qu'il n'y a qu'une liste. Et Thônex, parce que le bilan est pitoyable et que toutes les listes se sont distinguées par leur irresponsabilité à s'opposer aux communaux d'Ambilly. Dans quelques communes, je suis incapable d'établir une recommandation de vote car je ne peux attribuer le bilan à l'une ou l'autre liste.

Voilà mes recommandation de vote commune par commune pour tous ceux qui comprennent qu'il faut construire beaucoup plus de logements prêt des réseaux de bus pour retrouver du pouvoir d'achat et pour pouvoir à nouveau circuler un peu dans notre agglomération.

Bilan : Sous la colonne bilan figure le nombre d'autorisations de construire qui ont été accordé par la commune au cours des années 2007, 2008 et 2009 par rapport aux besoins créé par la politique économique exogène de Genève - aucun Maire ne s'étant opposé en 2007 à cette politique, ils en sont donc tous solidaires et auraient donc du autorisés les logements rendus nécessaires.

Commune Bilan* Recommandation de vote
Aire-la-Ville -94% Liste N°2 L'alternative
Anières -63% Liste N°1 Centre - PDC Radicaux
Avully -100% Liste N°1 - Avully Demain, Liste N°3 Avully pour tous
Avusy -55% ?
Bardonnex -24% Liste N°4 PDC
Bellevue -30% Liste N°3 Radicaux
Bernex -78% Liste N°2 PDC
Carouge -54% Liste N°4 Radicaux et Liste N°8 PDC
Cartigny +9% Liste N°1 Vivre à Cartigny
Céligny -70% Abstention
Chancy -80% ?
Chêne-Bougeries +77% Liste N°2 Verts Libéraux, Liste N°3 PDC
Chêne-Bourg -61% Liste N°5 PDC
Choulex +147% ?
Collex-Bossy -100% Liste N°3 PDC
Collonge-Bellerive -7% Liste N°2 Radicaux, Liste N°4 PDC
Cologny -23% Liste N°3 Verts Libéraux
Confignon +1% Liste N°3 PDC
Corsier +145% Liste N°1 - PLR Radicaux Libéraux
Dardagny +218% ?
Genève -69% Liste N°7 Verts Libéraux, Liste N°5 PDC, + Pierre Maudet
Genthod -66% Liste N°3 - PDC
Grand-Saconnex -5% Liste N°1 - PDC, Liste N°2 PLR - Libéraux Radicaux
Gy +428% Liste N°1 - Agyr
Hermance -54% ?
Jussy +50% ?
Laconnex -91% Abstention
Lancy -44% Liste N°6 - PDC
Meinier +96% ?
Meyrin -68% Liste N°2 - PDC
Onex -67% Liste N°6 - Verts Libéraux
Perly-Certoux -28% Liste N°1 - Alternative
Plan-les-Ouates +7% Liste N°2 - Verts Libéraux, Liste N°1 PDC
Pregny-Chambésy -44% Liste N°1 - PLR Radicaux Libéraux
Presinge -100% ?
Puplinge -92% ?
Russin +256% ?
Satigny +227% Liste N°2 - PDC
Soral +187% Liste N°1 - Entente Soralienne
Thônex -72% Abstention
Troinex -23% Liste N°2 - PDC
Vandoeuvres -58% Liste N°3 - Verts Libéraux
Vernier** +2% Liste N°2 - PLR les Libéraux, Liste N°1 Socialiste, Liste N°3 Les Verts
Versoix -56% Liste N°2 - Radical, Liste N°1, PDC
Veyrier -23% Liste N°6 - Verts Libéraux

** à Vernier il y a d'autres problèmes encore plus graves que la question du logement.

 

PS : je présente par avance mes sincères excuses à tous les chatouilleux qui estiment encore que les problèmes binationaux du Genevois franco suisse pourraient être résolus par moitié plutôt qu'ensemble ! A leur attention je raconte parfois l'histoire de ce type qui un soir débarque chez sa voisine et lui demande de loger son gamin pour une nuit car il aimerait louer la chambre à un trader de passage. La voisine, France de son prénom, accepte pour une nuit, pour une semaine, pour un mois, pour dix ans, puis pour 20 ans.. Mais après avoir logé son gamin pendant 20 ans, elle vient sonner à sa porte pour lui poser quelques questions sur sa manière de gérer sa vie : est-ce qu'il ne pourrait pas loger son fils plutôt que de louer sa chambre à un trader ?

Les communes genevoise qui ont détruit la qualité de vie de notre région faute de logements

Selon le calendrier habituel, l'OCSTAT aurait du publier les statistiques sur le désastre du logement à Genève vers la mi-février. Curieusement, il y a deux à trois semaines de délai, un délai providentiel pour cacher le bilan honteux des maires voyoux qui ont chassé leurs jeunes de leurs communes. Un délai politiquement opportun alors que le souverain Genevois s'apprètent à voter.

Peu importe, je me contenterai des chiffres de l'an dernier pour informer les Genevois du bilan de leurs exécutifs et législatifs municipaux. Il me semble utile que les Genevois sachent combien de jeunes ont été chassés de leurs communes faute de logements... et combien d'automobilistes supplémentaires ont été créés en envoyant les habitants se loger si loin des réseaux de transport. Vous trouverez les chiffres détaillés commune par commune dans le tableau ci-dessous. Afin d'éviter tout de suite la critique sur le temps nécessaire à la construction, je n'ai pris en compte que les "autorisations" accordées par les communes.

Il se trouve que durant ce mandat, aucun Maire ne s'est élevé contre la politique économique exogène du canton qui favorise l'arrivée de 15 000 habitants par an -quelques timides voix se font entendre récemment-. Leur silence les rend solidaires de cette politique et donc responsable de la construction des 1,5% de logements par an nécessaire au logement de la moitié des 15 000 habitants attirés.

Ce tableau indique que c'est en Ville de Genève que la pénurie est la plus grave. Certains affirmeront que Genève est déjà l'une des villes les plus dense d'Europe.. ils oublient que c'est aussi l'une des plus petites et que toutes les villes d'Europe sont plus denses que Genève dans cette surface au coeur de leur agglomération.

(1) : nombre d'autorisation sur 2007, 2008 et 2009 comparé aux 1,5% de logements nécessaires pour loger la moitié des habitants supplémentaires de notre région conformément au projet d'agglomération et au projet de législature du Conseil d'Etat.

(2) : Nombre d'habitants chassés de Genève correspondant à deux habitants par logement manquant

(3) : Nombre de kilomètres de bouchons supplémentaires en comptant 1,5 voitures par logement et 4m d'occupation des voies publiques en heure de pointe par voiture.

     Déficit d'autorisations   Habitants chassés   Km de bouchons en plus  
         
   Canton  4685 9370 56,2
1  Genève   3269 6538 39,2
2  Meyrin  270 540 3,2
3  Lancy  249 499 3,0
4  Onex  241 483 2,9
5  Carouge  238 477 2,9
6  Thônex  192 384 2,3
7  Bernex  139 277 1,7
8  Versoix  125 251 1,5
9  Chêne-Bourg  102 204 1,2
10  Veyrier  39 77 0,5
11  Puplinge  36 73 0,4
12  Avully  33 66 0,4
13  Genthod  29 58 0,3
14  Collex-Bossy  27 54 0,3
15  Pregny-Chambésy  26 52 0,3
16  Vandoeuvres  25 50 0,3
17  Anières  24 48 0,3
18  Cologny  21 43 0,3
19  Aire-la-Ville  16 31 0,2
20  Chancy  16 31 0,2
21  Perly-Certoux  16 31 0,2
22  Bellevue  14 28 0,2
23  Avusy  12 25 0,1
24  Grand-Saconnex  10 21 0,1
25  Laconnex  10 20 0,1
26  Bardonnex  10 20 0,1
27  Presinge  9 19 0,1
28  Hermance  9 19 0,1
29  Céligny  9 18 0,1
30  Troinex  9 18 0,1
31  Collonge-Bellerive  9 17 0,1
32  Confignon  -1 -1 0,0
33  Cartigny  -1 -3 0,0
34  Jussy  -10 -19 -0,1
35  Plan-les-Ouates  -11 -21 -0,1
36  Vernier  -12 -24 -0,1
37  Russin  -19 -39 -0,2
38  Soral  -21 -42 -0,3
39  Choulex  -27 -55 -0,3
40  Gy  -28 -57 -0,3
41  Meinier  -34 -68 -0,4
42  Corsier  -47 -94 -0,6
43  Dardagny  -51 -103 -0,6
44  Satigny  -128 -255 -1,5
45  Chêne-Bougeries  -161 -321 -1,9

lundi, 28 février 2011

Pour une politique économique plus durable, plus humaine et plus juste

Alors que la pénurie de logement a déjà atteint un tel niveau de gravité que la moitié d'une classe d'âge de Genevois est expulsée du canton et chasse à son tour la jeunesse du genevois français, notre politique économique régionale continue quand même d'attirer plus de 15 000 habitants supplémentaires chaque année par des exonérations fiscales.

Alors que la paralysie généralisée des transports se rapproche chaque jour un peu plus, notre agglomération chasse ses habitants de son coeur et les contraint à aller se loger loin des réseaux de bus.

Une telle politique économique, qui consiste à exonérer 95% du chiffre d'affaire des multinationales de toute imposition aurait un sens si seulement elle permettait de réduire le chômage ou de financer les budgets publics. Mais non, le nombre de chômeurs croit proportionnellement aux nombres d'emplois importés car les emplois importés ne correspondent pas aux qualifications des chômeurs de notre région. Quand aux budgets publics ils seront bientôt noyés par la charge des milliards de francs de coût des infrastructures rendues nécessaires par cette croissance démographique hors de contrôle.

Une autre politique économique est possible. Une politique économique qui soit plus durable, plus équitable et plus humaine. Une politique économique plus humaine qui s'appuie sur le savoir faire local des entreprises locales pour créer des emplois locaux pour les chômeurs locaux : tout simplement pour cesser d'aggraver les problèmes de transport et de logement. Une politique économique plus juste qui impose de manière équitable toutes les entreprises présentes afin qu'elles contribuent chacune à la hauteur de leurs moyens au financement des infrastructures. Une politique plus durable car elle éviterait de chasser les entreprises présentes par une dégradation constante de la qualité de vie dans notre région.

Vous pouvez retrouver une interview sur ce sujet dans l'édition du jour de la Tribune de Genève en page économie.

lundi, 21 février 2011

"Le logement, ce mal sévère qui freine l'élan de l'Arc Lémanique"

Le journal Le Temps m'a interrogé sur le modèle de développement économique genevois fondé sur l'accueil de multinationales et de sociétés de trading et ses conséquences néfastes sur la vie des habitants. Un dossier à lire dans l'édition de ce lundi du journal Le Temps.

Je prône un nouveau modèle de développement : un modèle qui imposera une même fiscalité aux entreprises locales qu'aux entreprises multinationales. Un modèle qui créera des emplois pour les chômeurs, jeunes et séniors plutôt que de se satisfaire d'importer des emplois haut de gamme avec leurs employés ! Un modèle fondé sur la formation, la recherche et l'innovation plutôt que sur le seul dumping fiscal. Un modèle qui permet à chacun de gagner sa vie.. sans dégrader les conditions de circulation, de logement et de cadre de vie.

samedi, 19 février 2011

Numéro spécial du magazine Le Point sur Genève

Le magazine Le Point sort cette semaine un dossier local sur Genève. Une analyse intéressante de l'évolution de notre agglomération. Je me permets de relever des citations du Maire de St Genis Pouilly :

"Les Genevois sont nous cousins germains : qu'ils ne se prennent pas pour des suzerains et nous ne traient pas comme des vassaux. Nous n'avons pas vocation à devenir le 9-3 de la cité de Calvin. Nous aussi nous tenons à notre qualité de vie."

...accessoirement une autre citation me semble particulièrement intéressante pour illustrer les difficultés de communication de part et d'autre de la frontière sur nos problèmes communs :

"Une blaque suisse prétend que lorsque deux hommes politiques français s'affrontent à la télévision,ils s'invectivent devant la caméra et partent ensuite dîner ensemble. En Suisse, ce serait plutôt le contraire. ils ne cessent de se congratuler durant le débat et s'esquivent ensuite chacun de son côté tant ils se haïssent."

jeudi, 17 février 2011

Genève chasse ses habitants en France (article dans l'Hebdo)

Pour information en lien ci-dessous un article intéressant paru dans l'Hebdo sur le phénomène que je signale depuis un an maintenant et qui conduit à l'aggravation régulière et continue des problèmes de circulation dans notre région.

Pour être plus précis et selon les statistiques officielles des personnes qui se déclarent, chaque année c'est la moitié d'une classe d'âge du canton de Genève qui est contrainte d'aller se loger dans le Genevois français, loin des réseaux de transports. Autant de milliers d'automobilistes supplémentaires. Ceux qui prétendent défendre la qualité de vie en s'opposant aux logements sont en train de la massacrer !

Quand je constate que certains Maires Genevois ont encore le culot d'être fiers d'avoir construit peu de logements dans leur commune (Veyrier, Thônex, Troinex...) je me dis qu'il est temps que les mal logés, les exilés Genevois et leurs familles mettent à ces Maires la claque qu'ils méritent aux élections municipales de mars.

http://www.hebdo.ch/geneve_chasse_ses_habitants_en_france...

 

Quel est l’objet de la politique économique genevoise ?

Le débat est lancé sur la politique économique genevoise et son sens. Le constat est dressé : la politique économique genevoise a pour effet :

1)      Une augmentation du nombre de chômeurs strictement proportionnelle à l’augmentation du nombre d’emplois depuis 20 ans,

2)      Une dégradation extrême du cadre de vie : paralysie généralisée des transports, urbanisation effrénée de la couronne du Genevois français qui consomme les espaces naturels et agricoles,

3)      Une dégradation forte du pouvoir d’achat au travers d’une inflation infernale des coûts des logements,

4)      Des tensions sur le marché de l’emploi pour les professions intermédiaires et peu qualifiées,

5)      Une aggravation forte des tensions sociales entre chômeurs genevois et frontaliers, entre expatriés et Genevois et entre « colons Genevois dans le Genevois français» et salariés en euros,

6)      Des besoins en infrastructures qui dépasse les moyens tant des collectivités françaises que du canton de Genève et qui conduira à terme à une explosion des déficits cantonaux !

7)      Je passe sous silence ici la profonde et durable dégradation des relations entre le canton de Genève d’une part et d’autre part le district de Nyon, le Genevois français et les autorités fédérales… car je sais que ce sujet là intéresse peu, il est pourtant déterminant pour l’avenir du Genevois franco suisse.

Est-ce vraiment cela l’objet d’une politique économique ? Clairement non. Il est temps d’en changer !

L’objet premier d’une politique économique doit être d’assurer des revenus réguliers à tous les habitants. La réussite d’une politique économique doit être une réduction du taux de chômage : au-delà de toutes les nuisances induites, on ne peut que constater l’échec de la politique genevoise à réduire le chômage.

Une bonne politique économique est une politique qui permet de créer de la croissance au service des habitants (et pas uniquement au bénéfice des constructeurs de bureaux). Une croissance qui crée des emplois…  et pas qui se contente d’en importer au détriment nos amis de Rome, de nos partenaires de Paris, de nos fournisseurs de Londres ou de nos clients de Francfort ! Une politique économique qui génère pour l’Etat plus de recettes que de coûts contrairement aux politiques actuelles qui augmentent la facture des infrastructures de plusieurs milliards chaque année.

Une politique économique qui s’appuie sur le savoir faire local. Qui le développe par des formations et des instituts de recherche. Une politique qui s’attache à mettre à disposition des entreprises les infrastructures de transports et d’éducation qui leur permet de développer leurs affaires. Bref, une politique économique qui crée de la valeur ajoutée plutôt que de se contenter de l’importer !

mercredi, 16 février 2011

3,5%, 4% ou 4,5% : les mauvais comptes des fonds frontaliers

En novembre le Genevois français a refusé d’entrer en matière sur la signature d’un second projet d’agglomération en juillet 2012 tant que Genève ne remplira pas ses engagements sur la construction de 2500 logements par an prise dans le premier projet d’agglomération : seuls des fous signeraient un contrat deux fois de suite avec quelqu'un qui ne respecte pas sa signature !


Les autorités cantonales sont revenues à la charge en proposant une augmentation des fonds frontaliers qui passeraient ainsi de 3,5% à 4% de la masse salariale en espérant un assouplissement de la position française. En somme, les autorités cantonales achètent le silence des autorités française sur la violation des engagements pris tant dans le projet d’agglomération que dans le programme de législature – sans d’ailleurs consulter le parlement cantonal ou le souverain genevois sur le sujet.


Certains élus français veulent négocier 4,5% de la masse salariale. Ils ont trouvé un argument simpliste qui parait bien sur le papier : L’Etat français reverse 4,5% de la masse salariale au canton de Vaud pour les frontaliers qui y travaille, selon ces élus, il seraitdonc légitime que Genève en reverse autant.


4,5% d’un côté, 4,5% de l’autre.. ça semble équitable pour celui qui ne regarde pas le fond des sujets.


Dans les faits l’imposition représente environ 12% de la masse salariale de part et d’autre. Cela signifie que l’Etat français garde 7,5% de la masse salariale pour les infrastructures sur le lieu de résidence et donne 4,5% pour les infrastructures sur le lieu de travail… mais que pour les frontaliers Genevois, il y a 8,5% pour le lieu de travail et seulement 3,5% pour le lieu de résidence ! Si on voulait un traitement identique à celui prévu pour les frontaliers du canton de Vaud il faudrait donc que le canton de Genève reverse 7,5% pour le financement des charges publiques sur le lieu de résidence et non pas de 4,5% comme le propose certains élus français ou de 4% comme le propose le Conseil d’Etat.


Ces comptes d’apothicaires ne sont pas à la hauteur des enjeux de notre agglomération qui a besoin de bâtir son avenir. Soyons plus clairs, plus simples, plus transparents et surtout plus équitables : les infrastructures franco-françaises doivent être payées par les budgets publics français uniquement, les infrastructures suisso-suisses par des budgets suisses uniquement. Les infrastructures et les charges publiques transfrontalières ne doivent plus être ni à la charge des salariés en euros, ni à celle des contribuables genevois mais tout simplement être financées par les ressources publiques transfrontalières. La répartition des ressources et des charges transfrontalières doit être strictement égale : à ce jour les quatre cinquième des ressources sont attribuées au canton de Genève et un cinquième aux collectivités françaises. C’est exactement cette même répartition qui doit être appliquée aux charges et investissements publics transfrontaliers.


Les charges transfrontalières seront vite bien supérieures aux ressources : ainsi, le canton de Genève et les communes du Genevois français n’auront plus aucun intérêt financier à dégrader la qualité de vie des habitants en attirant les emplois d'un côté et en construisant les logements de l'autre.

mardi, 15 février 2011

La FER s’oppose aux intérêts des entreprises romandes

Dans un éditorial d’anthologie publié sur la newsletter de la Fédération des Entreprises Romandes (FER) et sur son blog, le député libéral Pierre Weiss tente de défendre la politique d’exonération fiscale aux multinationales qui s’implantent à Genève… au détriment des entreprises romandes. Un sacré numéro d’équilibriste et d’illusionniste.

J’ai du relire ce texte trois fois pour bien m’assurer que Pierre Weiss, ultra libéral devant l’éternel, député du parti du même nom et par ailleurs en l’occurrence éditorialiste de la Fédération des Entreprises romandes :

1) S’oppose de fait, à une baisse de 30% des impôts sur les sociétés genevoises !

2) Est incapable d’imaginer que les entreprises genevoises… soit capables d’assurer une croissance économique genevoise !

Car la fin de l’avantage fiscal concédé aux multinationales reviendrait comme l’a affirmé David Hiller à une baisse d’impôt d’un tiers pour les entreprises romande afin d’aligner toutes les entreprises sur un taux d’imposition équitable et juste –selon les propres termes du Conseiller d’Etat-.

Cette politique d’accueil des multinationales est dramatique pour les entreprises romandes. Elle se traduit par une augmentation considérable du coût du foncier, par une concurrence déloyale sur le recrutement de la part de multinationale qui elles ne paient pas d’impôts, une surenchère salariale pour faire face aux coûts des logements et par une saturation des infrastructures de transport, de santé et d’éducation ! Cette politique se traduira demain par une augmentation de la fiscalité pour payer les infrastructures rendues nécessaires. Les entreprises romandes paient un tel prix à cette politique exogène qu’elles ne se sont pratiquement pas développées depuis 1975 (seulement +16% d’emplois dans les entreprises romandes en 35 ans, soit 6 fois moins de croissance de l’emploi que dans le Genevois français).

Même les multinationales genevoises commencent à se faire des cheveux blancs devant l’inconscience des autorités genevoises qui continuent d’accueillir de nouvelles multinationales alors que celles qui sont implantées ne parviennent pas à loger leurs collaborateurs. Elles sont rackettées par les écoles privées qui exige des subventions de 850 000 CHF pour obtenir pour leurs salariés le privilège de gagner quelques places sur les longues listes d’attentes. Elles mettent en place des services spéciaux d’assistance pour trouver des « mamans de jour ». Elles constatent les refus de plus en plus courant des expatriés de s’installer dans cette ville paralysée aux heures de pointe et ou des logements très ordinaires sont loués à des prix extraordinaires.

Pierre Weiss est incapable d’imaginer une autre croissance que celle des multinationales. Pierre Weiss est incapable de penser que les entreprises romandes soient elles aussi capable de créer des emplois, d’innover, d’exporter ! Triste défenseur des entreprises romandes.

On a du mal à comprendre pourquoi la Fédération des Entreprises Romandes défend aussi mal les intérêts des entreprises romandes ! Je vois deux explications à cela :

1) La confusion des genres entre la Fédération des Entreprises Romandes et le Groupement des Entreprises multinationales qui cohabitent dans les mêmes bâtiments et qui ont désormais du mal à voir que leurs intérêts ne sont pas toujours les mêmes… et la confusion des genres entre la Secrétaire Générale du Groupement des entreprises multinationales et le Conseiller d’Etat en charge du développement économique qui eux aussi cohabitent dans le même logement.

2) Il est aussi possible que le lobby des constructeurs ait pris le pouvoir à la Fédération des Entreprises romandes. Il est clair que les entreprises qui construisent des bureaux, se font actuellement des Cojonessss en or … à la FER on défend manifestement beaucoup mieux les intérêts des milieux immobiliers que ceux des entreprises romandes.

Je me permets toutefois de conseiller à M. Pierre Weiss, aussi bien qu’à M. Pierre-François Unger d’aller à la rencontre des entreprises romandes et de leur demander s’ils pourraient se développer et créer des emplois pour les Genevois si leur fiscalité baissait de 30%… ou encore d’aller rencontrer les dirigeants de multinationales implantées pour leur demander s’ils estiment que Genève est capable d’accueillir d’autres multinationales.

mercredi, 09 février 2011

L’exigüité de Genève : mythe fondateur de la pénurie de logements

Voilà plusieurs semaines que quelques voix publiques genevoises font appel au mythe de l’exigüité des frontières Genevoises pour tenter en vain de justifier l’absence de constructions de logements qui oblige la jeunesse genevoise à s’exiler dans le Genevois français.

L’exigüité des frontières cantonales est un mythe fondateur à la source de la pénurie de logement. Ce mythe fondateur a été repris à son compte par le nouvel architecte cantonal, Francesco Della Casa, qui en acceptant cette hypothèse fausse compromet déjà ses chances de succès.

Selon ce mythe, il serait normal que Genève ne construise pas car elle « n’aurait pas la place » dans ses frontières étroites. Rappelons aux tenants de ce mythe que seulement 13% du territoire cantonal est urbanisé soit exactement la surface qu’occupe le petit bout de lac situe dans le canton de Genève !

Mais surtout près de la moitié de ces rares surfaces urbanisées est utilisée pour de l’habitat individuel qui ne loge qu’un habitant sur 10. Si l’espace urbanisable était aussi rare qu’on le prétend pourquoi le gaspiller de manière si éhontée ?

Enfin, la moitié des chambres à Genève sont vide chaque nuit. La pénurie et la spéculation empêchent la mobilité dans les logements qui pourraient permettre à chacun d’occuper un logement qui correspond à ses besoins. Résultat le tiers des logements sont sous occupés.

Genève est effectivement un petit canton… mais qui a pléthore d’espaces urbanisables et qui gâche abondamment le peu d’espace urbanisé. Ce mythe fondateur n’est certainement pas une justification recevable de la politique restrictive du logement qui oblige chaque année la moitié d’une classe d’âge genevoise à émigrer dans le Genevois français pour devenir des automobilistes supplémentaires.

Genève est effectivement un petit canton mais qui dispose de tous les espaces nécessaires pour construire des logements pour ses habitants.

mardi, 01 février 2011

Préserver la qualité de vie en Haute-Savoie de la pression foncière genevoise

(Tribune libre publiée dans l'édition de cette semaine de l'hebdomadaire Haut-Savoyard "Le Faucigny")

La prospérité de l’agglomération genevoise menace de détruire ses atouts : la qualité et le cadre de vie.


La pénurie de logements menace entreprises et habitants


En 2007 nous avons commencé à penser l’aménagement régional du Genevois franco-suisse avec une charte d’agglomération. Les partenaires français l’ont appliquée pour l’urbanisation et les transports en commun alors que Genève l’a violée en construisant à peine la moitié des 2500 logements annuels promis.


Les nuisances sont maintenant là : Trop peu de logements sont construits (1200 logements construits par an à Genève pour 15 000 habitants supplémentaires) : cela se traduit par une pression foncière et une augmentation du coût de la vie qui exclut les jeunes et les classes moyennes de Genève ... et par effet domino du Genevois français. Les nouveaux habitants sont contraints d’aller se loger toujours plus loin de leurs lieux de travail et deviennent autant d’automobilistes supplémentaires sur des routes déjà encombrées.


Le Maire d’Annemasse affirmait récemment avec beaucoup de retard et d’autant plus de pertinence : « Sur le logement, je suis prêt à dire à Genève ça suffit ! ».


Genève veut être à la fois Singapour et le Gros de Vaud et nous sous-traite son urbanisation


Genève veut être à la fois une capitale internationale et une campagne. Nos amis genevois refusent d’assumer les conséquences urbaines de leurs exonérations fiscales aux multinationales et nous sous-traitent l’urbanisation de l’agglomération. Cette politique d’expulsion de la classe moyenne genevoise se fait sans considération pour le sort des jeunes Haut-Savoyards, des retraités, des salariés des entreprises et de nos espaces naturels et agricoles.


Chaque année la moitié d’une classe d’âge de Genevois s’installe dans le Genevois français. Ils y représentent les deux tiers de la croissance démographique. Dans la première couronne, plus de la moitié des pendulaires frontaliers sont désormais des citoyens helvétiques chassés de Genève par la pression foncière.


Le canton de Genève et les communes du Genevois français profitent des déséquilibres de l’agglomération


Le canton de Genève profite de cette colonisation passive puisque 10% des recettes cantonales proviennent de l’impôt à la source conservé par le canton sur les pendulaires frontaliers : soit plus de 600 millions de francs suisse. Les fonds frontaliers représentent aussi entre 10% et 20% des recettes des communes de la première couronne : cette manne frontalière explique la passivité de certains élus face à ces déséquilibres qui menacent pourtant nos habitants et l’avenir de nos entreprises et de nos services publics.


Le bureau de l’ARC a enfin osé refuser ces déséquilibres en conditionnant la signature du prochain projet d’agglomération à des résultats sur le logement. Genève a besoin de notre signature en juillet 2012 pour obtenir des subventions de Berne à ses infrastructures. Pour faire passer la pilule, le canton propose une augmentation des fonds frontaliers : 24 millions d’euros de fonds frontaliers supplémentaires annuels prélevés sur les 600 millions de CHF d’impôts à la source que le canton garde pour lui.


Proposons un avenir aux jeunes, aux salariés, aux retraités et aux fonctionnaires
Le Genevois français est désormais à la croisée des chemins : Nous devons maintenant proposer un autre avenir à nos habitants qu’une colonisation passive de nos communes faute de logements à Genève !


Nous devons proposer un autre avenir aux salariés en euros, aux retraités, aux jeunes ménages et aux fonctionnaires qui aujourd’hui doivent vivre toujours plus loin, toujours plus mal !


Nous devons permettre aux collaborateurs des entreprises françaises, des hôpitaux, des maisons de retraite, des mairies, des services publics ... d’avoir les moyens de vivre et de travailler durablement dans le Genevois français en refusant la pression foncière genevoise !


Nous devons retrouver notre mobilité en commençant par régler le problème à la source avec plus de logements près des emplois, puis ensuite seulement, des transports en commun transfrontaliers pour corriger les erreurs d’aménagement des 30 dernières années !


Nous devons, nous aussi, préserver nos espaces naturels et agricoles et obtenir de Genève qu’elle assume les conséquences urbaines de ses choix fiscaux ! Les charges publiques transfrontalières doivent désormais être financées par les ressources transfrontalières, c’est-à-dire par les impôts prélevés à la source sur les travailleurs frontaliers et ne plus être mis à la charge des salariés en euros aux travers des budgets publics français.


Ce ne serait pas rendre service aux habitants et à notre avenir d’accepter que se poursuivent les incohérences actuelles. Nos collectivités devront tôt ou tard supporter les charges publiques et les coûts sociaux de cet aménagement absurde ! Ce ne serait même pas rendre service à nos cousins Genevois qui sont chassés de leurs propres communes par l’arrivée massive d’expatriés de multinationales, de traders et d’exilés fiscaux.


Les 24 millions d’euros ne changent rien au constat si pertinent du Maire d’Annemasse : sur le logement, il faut dire à Genève, ça suffit ! Le projet d’agglomération doit être mis en œuvre sur les logements aussi.


Le département de la Haute-Savoie doit s’engager dans les négociations avec Genève
Alors que l’agglomération genevoise est considérée désormais comme la seconde agglomération de Rhône-Alpes, paradoxalement, le département de la Haute-Savoie s’implique peu dans les négociations avec Genève. Avec Michel Charlet, conseiller général de Chamonix, à la tête des relations transfrontalières, la Haute-Savoie aborde la relation avec nos voisins Suisses par le Col de la Forclaz ! Pourtant le Genevois français n’est qu’en première ligne : les problèmes du Genevois touchent déjà le Chablais, la Vallée de l’Arve, le secteur du décolletage et le bassin annécien. De proche en proche la pénurie de logements s’étend au-delà de Chambéry.


La Haute-Savoie doit désormais assumer ses responsabilités aux côtés des élus de l’ARC pour que l’aménagement de notre région permette à chacun de vivre en Haute-Savoie. La frontière ne doit pas devenir un mur derrière lequel n’habiterons plus que des traders, des expatriés et des exilés fiscaux !
Nous pouvons préserver notre cadre de vie et le pouvoir d’achat des salariés en euros. A nous de décider de notre avenir en parlant désormais d’égal à égal avec Genève de notre avenir commun.

lundi, 31 janvier 2011

Les importations d'emplois dans les multinationales freinent la création d'emplois locaux

Ce matin l’OCSTAT publie une étude intéressante sur le poids des multinationales dans l’économie genevoise. Une étude vraisemblablement commandée par les promoteurs de la politique économique exogène en mal d’arguments alors que les seuls « succès » de cette politique économique depuis 20 ans ont été
d’augmenter le nombre de chômeurs genevois,
• d’aggraver les nuisances de la circulation et la destruction de la qualité de vie et
• de créer de graves tensions sociales entre chômeurs genevois et frontaliers, entre genevois et frontaliers et entre expatriés genevois et salaries en euros.

Je ne mentionne pas le fait que cette politique s’avérera ruineuse lorsque le canton se décidera à faire les investissements publiques rendus nécessaire par l’arrivée trop rapide de 300 000 habitants supplémentaires dans la région.

L’OCSTAT aurait pu choisir un titre factuel et neutre.. mais a préféré un titre en faveur de la politique des autorités cantonales qui les financent plutôt que des Genevois.

Lorsqu’on regarde le contenu de cette étude, on s’aperçoit que :
1) Les entreprises genevoises locales ont eu du mal à se développer : elles n’ont créé que 16% d’emplois de 1975 à 2008. Un chiffre qui montre que les entreprises locales du Genevois français arrivent encore à créer plus d’emplois que les entreprises locales genevoises. En effet, en proportion il s’est cree deux fois plus d’emplois locaux dans le Genevois francais en trois fois moins de temps - +30% de 1999 à 2007-.
2) C’est durant la période de 1991 à 2001 que les multinationales se sont le plus développées… et que l’emploi total s’est le moins développé ! Il y a des causes et des effets interdépendants, mais cela devrait conduire à s’interroger sur la capacité réelle de la politique exogène de créer des emplois pour les Genevois.

Il y a une raison bien simple pour laquelle les entreprises multinationales créent peu d’emplois locaux pour les Genevois. Il s’agit de sièges européens. Dans ces sièges europeens, une écrasante majorité des collaborateurs sont nécessairement issus des pays européens avec lesquels ils doivent travailler. Il y a environ 10% à 15% des emplois qui peuvent être locaux mais ils nécessitent des qualifications très importantes et au minimum l’usage courant de plusieurs langues étrangères. Ces emplois sont souvent occupés par des personnes qualifiées de toute la Suisse et de l’Union Européenne. Ce sont très rarement des employés locaux.

Même les fournisseurs sont souvent des entreprises basées dans les différents pays européens qui ont parfois un bureau de représentation à Genève occupé par un ou deux expatriés. La plupart du temps ce sont des contrats globaux avec des entreprises globales.

Dans l’entreprise dans laquelle je travaille, implantée depuis plus de 10 ans à Genève, lorsque je dis que je suis né à Genève on me répond habituellement « c’est la première fois que je rencontre un Genevois ».. une affirmation paradoxale qui ferait bondir certains élus du MCG.

Les chiffres des promoteurs de la politique économique ne sont que des « balivernes insupportables » pour reprendre les propos de Pierre-Francois Unger à mon encontre – des propos qui témoignent d’une fébrilité. D’une part les emplois ne se localisent pas.. ce sont les expatriés qui finissent parfois par s’installer et d’autre part toutes les statistiques macroéconomiques montre qu’un emploi importé ne créé pas trois emplois locaux.

Un peu de connaissance du terrain montre au contraire que cette politique économique a des effets pervers sur l’emploi dans les entreprises genevoises :
• surenchère salariale,
• surenchère sur les couts du foncier d’entreprise,
• inflation des couts des loyers qui se traduit par une inflation du cout de la main d’œuvre néfaste à l’emploi local,
• inflation inéluctable des impôts pour les entreprises genevoises pour payer les infrastructures rendues nécessaires par l’arrivée massive de multinationales qui ne paient pratiquement pas d’impots,
• réduction importante et massive des conditions de circulation, dégradation de la qualité de vie des collaborateurs des entreprises genevoises.

Mais le principal argument contre la politique économique exogène est celui de l’emploi. Une politique économique a pour but de réduire le nombre de chômeur. La politique exogène genevoise a montré sa totale incapacité à réduire le nombre de chômeurs. La courbe des emplois importés à Genève est strictement proportionnelle à la courbe du nombre de chômeurs. Depuis 20 ans, plus Genève importe d’emplois plus elle a de chômeurs. Un élu qui voudrait réellement mettre « l’humain au centre » devrait stopper immédiatement une telle politique aussi contre productive.

Notre agglomération genevoise peut croitre et créer des emplois pour tous. Il faut pour cela investir dans la formation, la créativité, la recherche, l’innovation et leurs financements. Il faut pour cela une politique économique endogène qui favorise l’activité des entreprises locales plutôt que d’importer des emplois créés ailleurs avec leurs employés.

 

PS : J'ai appris ces derniers jours que les agences de relocation pour expatriés constatent qu'environ 5% des expatriés refusent de venir à Genève lorsqu'ils constatent les conditions de logements et de circulation. Les agences de relocation ne choisissent plus un logement pour les expatriés mais pour la première fois depuis bien longtemps ce sont les régies qui exigent des profils spécifiques d'expatries ! 5% de refus c'est encore peu.. mais nous approchons du point d'inflexion à partir duquel même les expatriés ne pourront plus se loger à Genève. Un contexte qui pourrait soudainement faire partir les nombreuses multinationales implantées et qui révélera la vanité de la politique économique conduite depuis 20 ans.

samedi, 29 janvier 2011

Préserver la qualité de vie en Haute-Savoie de la pression foncière genevoise

Une tribune libre à lire dans l'édition de cette semaine du Faucigny.

vendredi, 28 janvier 2011

86 "belles" images prises à Perly, dans la campagne genevoise

Vous trouverez ci-dessous une petite vidéo qui rassemble de "belles" images de la campagne genevoise pour mieux comprendre ce qu'elle est devenue pour ses habitants.

 



jeudi, 27 janvier 2011

Les Conseillers d’Etat Genevois sont-ils les bons interlocuteurs du projet d’agglomération ?

Depuis le début des discussions sur le projet d’agglomération les discussions ont lieu avec des Conseillers d’Etat.. voir même au départ à l’initiative du Conseil d’Etat et avec un financement principalement cantonal.

 

Suite à ces échanges sur notre avenir commun les positions ont évolué. Ainsi, les communes françaises ont-elles pris conscience de la nécessite de densifier l’urbanisation pour limiter le mitage et favoriser le développement futur des bus. Les Maires du Genevois français ont pu participer à ces échanges et ont pu ensuite appliquer les conclusions des discussions : les lois françaises leur donne peu de moyens mais beaucoup de pouvoirs.

 

Les institutions genevoises ne le permettent pas. Les Conseillers d’Etat contribuent à l’émergence de solutions communes… mais n’ont pas les pouvoirs de les appliquer. Les lois sont votées par des députés qui ont peu participé aux discussions de l’agglomération. Elles doivent ensuite souvent être approuvées par les électeurs Genevois qui n’ont pratiquement jamais entendu parler du projet d’agglomération et qui n’en comprennent forcément pas les enjeux pour leur quotidien. Elles doivent ensuite être appliquées par des élus communaux dont l’intérêt fiscal et électoral consiste à construire le moins possible.

 

Nous en sommes à ce stade aujourd’hui. Toutes les parties prenantes du projet d’agglomération comprennent les enjeux pour préserver notre qualité de vie commune, mais côté Genevois les décideurs n’étaient pas autour de la table. C’est ainsi que Thomas Barth, Maire de Veyrier, ou Xavier Comtesse, « penseur » Liberal genevois qui heureusement sera bientôt à la retraite, défendent des idées absurdes pour tout ceux qui ont une conscience régionale de nos problèmes communs (cf videos en lien). Il aurait pu y avoir des vidéo aussi absurdes de Verts défendant la souveraineté alimentaire dans les limites cantonales (et pourquoi pas par commune ou par quartier pendant que vous y êtes !)

 

Les élus locaux français ont cru que les Conseillers d’Etat auraient l’influence et l’autorité nécessaire pour convaincre. La réalité est tout autre : loin d’influencer les décideurs Genevois vers une vision d’avenir d’une région équilibrée, les Conseillers d’Etat ne font que gérer des équilibres politiques existants. Une réalité politique très éloignée des objectifs du projet d’agglomération.

 

Ainsi, Mark Muller ne discute avec les élus libéraux de Veyrier de l’urbanisation de leur commune que par Tribunal Fédéral interposé. Il rejette toute responsabilité dans le vote des Libéraux de Troinex contre la construction de 40 logements. Isabel Rochat n’utilise en rien de son influence pour sensibiliser ses anciens collègues de Thônex de la gravité de la pénurie de logements et de l’urgence de construire. Coté Verts, David Hiller et Michèle Kunzler ne mouillent même pas le bout de la chaussette pour sensibiliser leurs collègues écologistes de l’aspect décisif du projet des Cherpines pour prouver un tant soit peu la crédibilité des engagements Genevois sur le logement. Charles Beer n’utilise en rien de son influence sur les milieux de gauche pour sensibiliser sur l’absolue nécessité de construire pour stopper la spéculation et sur les carcans législatifs imposée à ceux qui pourraient aider a construire des logements. Chacun pourraient perdre des voix à défendre l’intérêt général sur la construction de logements.

 

J’ai appris récemment que Mark Muller a décidé de ne pas s’engager dans la campagne sur les 3000 logements aux Cherpines. Il décline déjà toutes les invitations des medias sur le sujet. A priori un véritable scandale pour un Conseiller d’Etat en charge de la construction… mais finalement, il n’a pas tort : ce serait effectivement plus efficace et plus crédible que Michèle Kunzler et David Hiller se mouillent pour expliquer à leurs amis écologistes que 3000 logements en plus aux Cherpines ce serait 3000 voitures de moins sur les routes… et que si les Cherpines ne se font pas, le Genevois français refusera les transports en commun transfrontaliers, y compris le CEVA !

 

Faute de s’engager réellement contre les blocages, les Conseillers d’Etat perdent toute crédibilité dans la résolution de la crise du logement. Ces Conseillers d’Etat gèrent leur capital politique plutôt que de l’utiliser au service de l’intérêt général.

 

Nous devons dialoguer directement avec les Genevois souverain, avec les députés et avec les Maires des communes genevoises. Il est temps que le projet d’agglomération sort des réunions d’experts et des cercles avisé pour être pris à bras le corps par la population et les décideurs.

 

Nous devons sensibiliser directement les Genevois des conséquences catastrophiques de cet aménagement absurde sur leur mobilité, sur la mixité sociale, sur leur sécurité et aussi sur la cohésion sociale entre générations. Repousser toute l’urbanisation au delà des frontières cantonales est en train de transformer la campagne genevoise en aire d’autoroute. C’est en partie le sens de ce blog.

mercredi, 19 janvier 2011

Genève et le Genevois français apprennent à cohabiter ensemble

Genève et le Genevois français sont un peu dans la situation de deux voisins qui se disaient aimablement bonjour sur le pallier de la porte en se croisant le matin… et qui ont décidé par la force des choses de faire de la collocation. Ils doivent apprendre à vivre ensemble. Ils doivent apprendre leurs rythmes de vie respectifs, leurs petites habitudes quotidiennes, se repartir les tâches ménagères et le financement du budget. Ils doivent apprendre à savoir se dire les choses en face et sans détour.

 

La méconnaissance réciproque et l’absence de dialogue franc nuit considérablement a l’émergence d’une conscience régionale. Depuis des décennies, il est d’usage dans le Genevois franco-suisse de ne se contenter que de politesses aimables et souvent hypocrites à l’image du CRFG, du Conseil du Léman ou des Assises transfrontalières. On y aborde rarement les difficultés que créé la frontière pour les habitants qui habitent de part et d’autre. De peur de se heurter, de peur de devoir à son tour rendre des comptes sur notre avenir commun.

 

Il y a plusieurs conditions à l’émergence d’une conscience régionale :

1)      Une connaissance mutuelle à la fois des institutions, des modes de décisions mais aussi des personnes : Nous n’y sommes pas encore. Les individus se connaissent peu... dommage qu’ils aient encore besoin d’aller ensemble au MIPIM à Nice pour faire connaissance. Les responsables Genevois connaissent mal le fonctionnement du millefeuille administratif français, des pouvoirs et des moyens des communes, communautés de communes, départements, région et état… on ne saurait leur en vouloir et pourtant il faudra qu’ils apprennent. A l’opposé, les procédures administratives et électorales genevoises sont largement inconnues de nombreux élus français. On est surpris de voir qu’une même décision d’urbanisation peut faire l’objet de multiples recours à chaque étape du processus. Il faudra aussi apprendre.

 

2)      Une connaissance des enjeux politiques : Si les Genevois comprenaient mieux que les déséquilibres de notre agglomération seront l’un des enjeux politiques majeur dans le Genevois ces prochaines années.. ils comprendraient aussi que leurs interlocuteurs ne pourront tout simplement pas céder sur la question du logement. A l’opposé, lorsque les élus français comprendront les enjeux politiques genevois (mobilité, logement, sécurité, éducation..), il leur sera plus facile d’influencer les déséquilibres existants en intervenant directement dans le débat public genevois auprès des électeurs souverains.

 

3)      Une franchise et une honnêteté : Nous devons aborder des sujets qui fâchent. Nous devons être capables d’avoir des conversations d’adultes de part et d’autre de la frontière… et ne pas nous contenter seulement de manger des petits fours ensemble pendant que la population souffre de la crise du logement, des embouteillages qui s’aggravent ou de l’augmentation du cout de la vie. Ce sera la grande nouveauté de ces prochaines années car les sujets d’engueulades réciproques ne manquent pas après 30 années de politesse hypocrite : emplois, logement, transports, fiscalité !

mardi, 18 janvier 2011

L’onde de choc des incohérences genevoises passe la frontière

(texte paru dans l'édition de samedi 15 janvier 2011 de la Tribune de Genève)

 

Mark Muller au département des constructions et Pierre-Francois Unger à celui de l’économie mènent des politiques contradictoires : l’un conduit une politique du logement restrictive avec seulement 1230 logements en 2009 pendant que l’autre fait venir toujours plus de traders et d’expatriés (près de 15’000 habitants supplémentaires l’an dernier dans notre région).

 

Chers lecteurs, vous êtes les premières victimes de ces incohérences au sommet de l’Etat genevois.

 

Coté Genevois, les traders et expatriés qui arrivent, prennent d’assaut les rares logements disponibles et chassent vos enfants du canton pour en faire des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. Vos policiers, vos infirmières, vos médecins et vos professeurs ne peuvent plus se loger. Genève a pourtant besoin d’eux pour régler ses problèmes de sécurité, de crèches, d’école et d’EMS.

 

Dans le Genevois français, les salariés en euros voient leur pouvoir d’achat amputé chaque année par l’installation massive de jeunes genevois. Services publics et entreprises sont menacés par les départs successifs de leurs collaborateurs qui ne peuvent plus se loger.

 

Ces incohérences deviennent intolérables pour tous les Genevois. Il revient aux cinq autres Conseillers d’Etat de prendre leurs responsabilités en rendant cohérentes les politiques économique et du logement : doubler la construction de logements et modérer l’attractivité exogène durant les décennies nécessaires pour que ces logements sortent de terre ! Simple question de bon sens mais qui devient urgente !

 

lundi, 17 janvier 2011

Le Genevois français n'est plus à vendre

Vous trouverez ci-dessous une photo prise hier qui symbolise très bien les déséquilibres de notre agglomération : une annonce immobilière dans le Genevois français rédigée exclusivement pour des habitants de Genève. Jusqu'à présent les agents immobiliers précisaient les deux formats de numéros de téléphone - ils ne le font plus. (cliquer sur la photo pour l'aggrandir)

P1000010.JPG

La Tribune de Genève annoncait ce matin que plus de la moitié des villas dans le canton de Genève sont achetées par des étrangers et que ces derniers dépenses deux fois plus que les citoyens suisses dans l'achat de leur résidence. Cela a un effet ricochet dans le Genevois français :

1) plus de la moitié d'une classe d'âge d'habitants de Genève s'installe dans le Genevois français chaque année et ils y représentent les deux tiers de la croissance démographique, de la croissance urbaine et de la croissance du traffic de voiture. Ils sont chassés malgré eux de leur canton faute de logements alors que l'espace urbain est gaspillé par des logements sous occupés et des zones de villas gigantesques.

2) dans les communes de la première couronne frontalière les citoyens suisses représentent déjà plus de la moitié des frontaliers.

J'imagine un instant les propos véhéments d'élus genevois si les pancartes immobilières à Genève étaient rédigées en Russe, en Chinois et en Anglais... mais pas en Français ! Cela viendra peut être aussi.

Ce mélange des populations se passera très bien lorsque les autorités cantonales auront une politique économique et une politique du logement cohérentes : lorsqu'il se construira assez de logements à Genève pour les personnes que Genève fait venir à coup d'éxonératios fiscales. D'ici là, ces déséquilibres dégradent le pouvoir d'achat de tous les habitants, la pérénité des entreprises locales et des services publics des deux côtés de la frontières. Ce mélange des populations se passera en revanche très mal tant que Genève ne considérera le Genevois français que comme une terre vers laquelle expulser sa jeunesse et ses classes moyennes. Un territoire auquel on déléguerait l'urbanisation que les communes genevoises refuse d'assumer mais rendue nécessaire par une politique d'exonération fiscale qu'elles ont choisie.

La question qui se pose pour notre agglomération est simple : voulons-nous que notre agglomération se transforme à terme en getho d'exilés fiscaux, de forfaits fiscaux, de traders et d'expatriés avec tous les problèmes de sécurité et les problèmes sociaux que cela pose ? ou voulons-nous construire une société avec sa nécessaire diversité sociale, une société forte de sa cohésion au délà des frontières ?

Un candidat socialiste genevois reprend au FN l'idée de la préférence nationale !

La semaine dernière, un candidat aux municipales du Parti Socialiste Genevois s'est mis à défendre l'idée de la préférence nationale. Il proposait d'inciter très fortement les multinationales à embaucher des employés genevois.

On comprend facilement le raisonnement de départ : l'arrivée massive d'entreprises attirées par les exonérations fiscales du canton conduit à un aflux de 15 000 personnes par an dans notre région ce qui se traduit par une dégradation du pouvoir d'achat, une pénurie de logements, une aggravation des conditions de circulation et un exode de la classe moyenne de Genève. Pour un esprit simpliste effectivement la proposition de Sami Kanaan pourrait faire du sens.

Mais cette proposition ne convainc personne : soit elle est coercitive et elle contrevient aux accords billatéraux dont Genève bénéficie amplement par ailleurs, soit elle ne l'est pas, et ce n'est que de la poudre aux yeux pour des électeurs crédules afin de se profiler à l'aube d'une échéance électorale.

Si le Parti Socialiste veut dénoncer les accords bilatéraux comme l'UDC ou le MCG, il faudra alors accepter que l'Union Européenne puisse fermer ses frontières, décider de rétablir un contrôle des changes ou des transactions, instaurer toute sorte d'obstacles aux échanges entre la Suisse et l'Union avec laquelle elle fait 60% de son commerce.

Par ailleurs, personne ne croit que les entreprises venues à Genève en raison des conditions fiscales dérogatoires resteraient si elles étaient ainsi contraintes dans leurs recrutements. Pourtant la préférence nationale contraire aux traités et aux lois, est parfois défendue par des radicaux, des socialistes et d'autres. On la retrouve, à peine modérée, à pleine page d'offres d'emplois chaque semaine sous le doux vocabulaire de "réservé aux Suisses et aux permis C"... pour ne pas écrire "Interdit aux Permis G qui sont priés de quitter leur logement pour résorber la pénurie genevoise". Des messages discrets mais fermes sont envoyés par le canton aux entreprises pour les inciter fortement à recruter des Suisses. Peine perdue, il ne s'agit pas plus de Genevois, mais de Valaisans, Vaudois ou Fribourgeois qui par leur arrivée contribuent bien malgré eux à aggraver aussi les nuisances d'un développement mal maitrisé.

Pourtant le problème soulevé par Sami Kanaan est bien réel et peut être réglé avec des propositions qui elles aussi, doivent être réelles, crédibles et possibles à mettre en oeuvre.

Il suffit que Genève fasse le choix d'orienter sa politique économique sur le développement endogène. Que Genève crée des emplois qui correspondent aux qualifications des chômeurs de notre région plutôt que d'avoir le snobisme d'attirer uniquement des emplois à forte valeur ajoutée qui accroissent les flux migratoires, dégrade le pouvoir d'achat des Genevois, augmente la pénurie de logements et aggravent les conditions de circulation... bref n'ont aucune valeur ajoutée publique. Il suffit que Genève ait pour ambition de créer des emplois plutôt que d'importer des emplois qui ont été créés ailleurs. Il faut que notre région forme beaucoup mieux, beaucoup plus et de manière plus adéquat à ses besoins.

vendredi, 14 janvier 2011

Genève offre 24 millions pour acheter le Genevois français

Je vous souhaite ainsi qu’à vos proches, une excellente année 2011 de santé, de bonheur et de succès.

Les déséquilibres persistants dans l’aménagement de notre agglomération ont conduit les élus français à refuser le renouvellement du projet d’agglo dans les conditions actuelles. Il devient inacceptable de construire autant de logements si loin des lieux d'emplois.

La signature du Genevois français est pourtant nécessaire à Genève pour obtenir les subventions fédérales aux infrastructures d’agglomération. Genève propose donc d’augmenter le reversement des fonds frontaliers en ajoutant 0,5% de la masse salariale aux 3,5% qui sont reversés actuellement (pour rappel le canton touche environ 12% de la masse salariale des travailleurs frontaliers au travers de l’impôt à la source). Ces 0,5% - soit 24 millions d'euros annuels - seraient versés dans un fond pour financer les infrastructures. Fond auquel les institutions françaises devraient aussi contribuer.

Cette proposition est dangereuse pour les habitants français et suisses du Genevois. Elle permettrait d’acheter le silence des autorités françaises sur les déséquilibres qui chassent les Genevois de leurs communes et nous condamnent tous à une paralysie généralisée des transports.

Si une telle proposition était acceptée cela aurait pour conséquence :

1)      d’autoriser Genève à poursuivre ses incohérences entre sa politique économique exogène qui fait venir 15 000 personnes par an et sa politique du logement à 1230 logements par an. Le résultat serait une hausse continue et exponentielle de l’immobilier à Genève qui continuerait d’en chasser ses classes moyennes et sa jeunesse.

2)      De faire payer aux salariés en euros les 500 millions d’euros de coûts des infrastructures de transports transfrontaliers qu’ils n’utiliseront pas… et qui augmentera l’afflux des Genevois dans le Genevois français au détriment de leur pouvoir d’achat : une telle injustice ne serait pas propice a la bonne cohésion sociale transfrontalière !

3)      De poursuivre un aménagement de l’agglomération en forme de saturne qui augmente les distances domicile travail et rend exorbitant le financement d’un réseau de transports en commun performant. Il faudrait construire un nouveau CEVA tous les 7 ans pour stabiliser l’engorgement des routes.. ce qui est au dessus des moyens de notre agglomération. Cela se traduirait par une inflation exponentielle et continue des tarifs des TPG pour transporter autant de milliers d’usagers supplémentaires chaque année sur autant de kilomètres !

4)      De poursuivre l’annexion de fait du Genevois français par les résidents genevois chassés malgré eux de leur canton… ce qui à terme conduit à une désertification du Genevois français de toute activité économique et publique : infirmières, gendarmes, professeurs, salariés, employés n’ayant plus les moyens de vivre dans le Genevois français. Les citoyens suisses qui fuient la pénurie de logements représentent déjà plus du tiers des actifs dans le canton de Saint Julien. Une telle proportion, une telle contrainte imposée aux habitants sur leur lieu d’habitation n’est pas non plus propice à la cohésion sociale transfrontalière.

Cette proposition permettrait peut être d’acheter le silence et la complicité des élus locaux du Genevois français pour quelques mois… mais elle aggraverait les problèmes des habitants français et suisses de notre région, dégraderait leur mobilité, leur pouvoir d’achat et la cohésion sociale de notre région franco suisse. A terme, un tel accord ne serait pas tenable face aux électeurs souverains du Genevois français.

Il y a une solution : l’intérêt financier et fiscal du canton de Genève et des communes du Genevois français doit être désormais cohérent avec l’intérêt des habitants de notre région. Cela suppose que desormais le canton et les communes françaises aient un intérêt fiscal et financier à corriger les déséquilibres plutôt que de les aggraver.

Pour cela, il faut que la clef de répartition des charges transfrontalières soit identique à la clef de répartition des ressources transfrontalieres. Les charges seront très rapidement supérieures aux ressources et chacun aura très vite intérêt à mettre un terme aux déséquilibres qui détruisent la qualite de vie des habitants français et suisse de notre agglomération.

PS : Sur le sujet, un entretien totalement hallucinant de Xavier Comtesse sur la TSR. Un entretien très révélateur de la conception du rôle du Genevois français dans l'agglomération. Un entretien qui en dit long sur l'incapacité de M. Comtesse et de beaucoup d'autre d'anticiper les problèmes sociaux et de mobilité qu'engendrent un aménagement aussi absurde.

http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/2874651-enjeux...

jeudi, 23 décembre 2010

Le Genevois franco suisse camé aux fonds frontaliers et à l’imposition à la source

Le chiffre est tombé ce sont 168 millions d’euros que toucheront les communes du Genevois français en rétrocession de l’impôt à la source payé par les pendulaires franco suisses. L’autre chiffre est lui toujours confidentiel… mais il s’agit d’environ 600 millions de CHF que le canton garde dans ses caisses. Un chiffre en augmentation de près de 30% !!! Principalement en raison de l’effet de change mais aussi en raison d’une augmentation de 5% du nombre de pendulaires – principalement des Genevois qui fuient la pénurie de logements. Cette augmentation de 5% du nombre de pendulaires est à mettre en relation avec l’augmentation de seulement 2% du nombre de voyages effectués sur le réseau TPG en 2009.

Quelques Maires se frottent les mains comme des drogués qui ont reçu leur nouvelle dose. Ces fonds frontaliers sont une malédiction. Ils incitent certains maires à construire toujours plus de logements pour toujours plus de frontaliers pour toucher toujours plus de fonds frontaliers. Un pendulaire frontalier rapporte deux fois plus de recettes fiscales aux communes qu’un salarié en euro (impôts locaux + fonds frontaliers).  Cela permet de construire des trottoirs le long des champs (à 10 euros par passant), de se payer le lampadaire dernier cri ou d’offrir une nouvelle salle polyvalente aux habitants dont on détruit le cadre de vie. Des maires de plus en plus nombreux comprennent que le temps du saupoudrage des fonds frontaliers doit se terminer.

La drogue agit aussi sur les autorités cantonales. David Hiller, Conseiller d’Etat en charge des finances genevoises, aurait depuis longtemps mis le holà sur l’absurde politique économique exogène qui fait venir 15000 personnes par an dans la région alors que Genève ne construit que 1230 logements par an… si ces déséquilibres ne lui permettaient pas d’équilibrer le budget cantonal. David Hiller sait bien qu’un frontalier rapporte beaucoup au canton (environ 6000 CHF par an)… et ne coute pas grand-chose ! Les finances du canton ne sont équilibrées que grâce à l’accentuation des déséquilibres du Genevois franco suisse. Plus Genève expulsera de Genevois dans le Genevois français… plus le budget cantonal sera excédentaire. La prise de conscience sur la perversité de ce système fiscal n'a en revanche pas commencé à Genève.

Nos drogués nous conduisent droit dans le mur : dégradation constante et rapide de nos conditions de vie, expulsion de la moitié d’une classe d’âge genevoise chaque année, ségrégations sociales, instabilité politique à Genève !

Il est temps d’utiliser les ressources transfrontalières à la résorption des déséquilibres plutôt qu’à leur amplification. Cela supposera un sevrage qu’il est grand temps de commencer.

vendredi, 17 décembre 2010

La croissance exogène genevoise, le mythe du vélo ou le jeu de l'avion

J'ai prouvé sur ce blog par plusieurs notes les effets pervers de la politique économique genevoise de croissance exogène qui attire chaque année des milliers de traders et d'expatriés :

  1. elle chasse du canton des milliers de familles genevoises,
  2. elle est sans effets sur le nombre de chômeurs à Genève,
  3. elle contribuer à détériorer le pouvoir d'achat des Genevois,
  4. elle aggrave à vue d'oeil nos problèmes de mobilité,
  5. elle prive notre agglomération des compétences des policiers, maçons, infirmières, assistantes maternelles dont nous avons besoin,
  6. elle détruit la cohésion sociale entre Genevois,
  7. elle s'avérera ruineuse pour le canton de Genève le jour où celui-ci se décidera à payer la facture des infrastructures rendues nécessaires par cette croissance démographique effrénée.

Il reste un dernier argument que ces promoteurs mettent en avant pour défendre cette politique inique : on ne peut pas ralentir cette politique exogène ou sinon nous risquerions une crise sans précédent. A cette fin, ils utilisent l'image du vélo lancé à pleine vitesse et qui chuterait s'il ralentissait sa course.

L'argument ne manque pas de pertinence, la concurrence est rude et ne plus être en tête de l'attractivité c'est risquer d'être très vite en fond de classement. Il faut pour prendre le relais un autre modèle de croissance.

Mais c'est exactement le type d'argument qui incite à contribuer à la croissance d'une bulle spéculative. Le jeu de l'avion aussi, comme la politique économique genevoise, doit se poursuivre pour ne pas sombrer. Madoff lui même devait poursuivre sa fuite en avant pour offrir des rendements absurdes à ses clients. La croissance économique exogène genevoise est dans cette même dynamique de fuite en avant.

Une fuite en avant qui sera brutalement stoppée de toute façon : par la paralysie généralisée des transports, par l'absence des professions intermédiaires nécessaires à une agglomération ou par la penurie de logement. Il y a deux manière de l'arrêter : de manière ordonnée et planifiée en préparant un modèle économique alternatif et durable... ou par la loi du marché. Dans le second cas, il sera trop tard, nous aurons perdu notre mobilité, notre qualité de vie, notre mixité sociale... et nous ferons les frais pendant plusieurs décennies de notre cupidité.

mercredi, 15 décembre 2010

Singapour ou le Gros de Vaud : débat sur la Radio Suisse Romande

J'ai participé ce soir à un débat avec Pierre-François Unger, Conseiller d'Etat en charge du développement économique de Genève, avec Christian Bavarel, député vert et opposant au projet de 3000 logements aux Cherpines et Nicolas Rufener, Secrétaire Général de la Fédération des entreprises du bâtiment, membre du parti Libéral genevois qui s'oppose aux projets de logements à Troinex, Thônex, la Chapelle des Sciez et Veyrier.

Un débat intéressant qui montre à quel point il est urgent pour Genève de trancher entre une croissance économique exogène expansive et son incapacité à construire des logements. Le centre de notre agglomération ne peut pas continuer à expulser sa jeunesse et sa pression foncière dans le Genevois français au détriment de notre mobilité à tous et des conditions de vie des salariés en euros.

Ce débat a montré que

  1. Pierre-François Unger le Conseiller d'Etat en charge du développement économique connait encore mal les effets pervers d'un développement économique exogène qui n'est plus maitrisé,
  2. Nicolas Rufener, a un sacré culot de prétendre être en faveur de la construction de logements alors que c'est son parti qui s'oppose aux logements à Thônex, à la Chapelle des Sciez, à Veyrier ou encore il y a 10 jours à Troinex, -les Libéraux osent tout, mais les Genevois sont de moins en moins dupes de ce double discours irresponsable !- 
  3. Christian Baverel, député vert est le premier producteur d'automobilistes supplémentaires : en mettant en oeuvre la politique économique exogène via leur conseiller d'Etat en charge des finances et en s'opposant aux constructions de logements, ils contraignent plus de 5000 Genevois à devenir des automobilistes supplémentaires sur des routes encombrées. Derrière leurs discours en faveur des transports en commun, les Verts Genevois par leur dogmatisme créent 20km de bouchons supplémentaires chaque année.

Le débat peut être téléchargé à l'adresse suivante :

http://medias.rsr.ch/la-1ere/programmes/forum/2010/forum_...

ou à retrouver sur le site de l'émission FORUM, dernier sujet de l'émission du 15 décembre

http://www.rsr.ch/#/la-1ere/programmes/forum/

mardi, 14 décembre 2010

Geneve tolère-t-elle les appels au meurtre contre la "racaille de France" ?

Décidément le poujadisme est florissant. Après l’appel à la désobéissance civile lancé par l’UDC Genevoise qui appelle les Genevois à ne plus payer d’impôts, voilà un autre député genevois qui avertit la racaille de France que ce sont dans des cercueils que nous seront renvoyés chez nous (sic) !

Ces tribuns sont lancés dans des surenchères de provocations qui ne masquent plus leur absence de propositions, leur absence de bilan ou même la moindre compréhension des problèmes de notre agglomération. Pendant qu’Eric Stauffer lance ses appels au meurtre, la population elle continue à vivre ensemble, à se mélanger, à travailler ensemble, à habiter ensemble et même à faire des enfants et des petits enfants ensemble. Les appels au meurtre ne viendront pas à bout des liens de sang qui nous unissent et nous unirons toujours plus.

Et pourtant, on attend que les autorités genevoises assument leurs responsabilités sans se cacher derrière des prétextes de procédure. Si les appels à la haine ont été tolérés avec une patience qui confine au laxisme, les appels au meurtre relèvent eux du code pénal. Nous serions très nombreux à prendre des initiatives judiciaires contre de tels propos s’ils étaient tenus dans le Genevois français contre les Genevois qui malgré eux fuient la pénurie de logements et constituent désormais les deux tiers de la croissance démographique du Genevois français.

A l’heure de la région, certaines pendules doivent être remises à l’heure : comme ces offres d’emploi qui sans vergogne s’affichent dans les journaux « frontaliers non désirés » avec des mots politiquement corrects « Suisses et Permis C uniquement ». Ou encore ces lettres envoyées par la ville de Genève qui interdit aux établissements de tourisme du Genevois français de faire de la  publicité en ville de Genève – comme je l’ai appris hier soir. Ou encore ces panneaux indicateurs sur l’autoroute qui indiquent Perly plutôt que Saint-Julien-en-Genevois destination habituelle des usagers de cette bretelle d’autoroute.

Ce poujadisme se nourrit des déséquilibres de notre agglomération. M. Stauffer a de beaux jours devant lui car il y aura de moins en moins de policiers et de gendarmes dans le Genevois français à mesure que ceux-ci auront de plus en plus de mal à se loger. Le MCG lui aussi a de beaux jours devant lui tant que les Verts en s’opposant aux constructions de logements et en faisant venir des traders chasseront les Genevois dans le Genevois français et seront les premiers producteurs d'automobilistes supplémentaires. Le MCG a de beaux jours devant lui tant que les Libéraux genevois défendront un développement expansif au niveau cantonal et un développement urbain restrictif au niveau communal.

Nous pouvons au contraire construire une région binationale qui préserve sa qualité de vie. Nous pouvons au contraire vivre ensemble dans le respect mutuel. Cela suppose que nous construisions des logements à proximité des emplois, que nous favorisions la création d’emplois à proximité des logements et qu’ensemble nous développions les transports en commun. Cela suppose que nous construisions des logements pas seulement pour des traders et des expatriés mais aussi pour des infirmières, des policiers, des professeurs, des assistantes maternelles et même des chômeurs. Cela suppose un peu de responsabilité pour défendre l’intérêt général de tous les Genevois. C’est certainement trop en demander à M. Stauffer, mais on est en droit d'attendre cela des Verts et des Libéraux Genevois, qui sont encore de part la volonté des Genevois les deux premiers partis du canton.

lundi, 13 décembre 2010

Genève veut être à la fois Singapour et le Gros de Vaud

Vous trouverez en lien ici un entretien avec Yelmarc Roulet, journaliste au Temps, publié dans l'édition de samedi :

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/003f2d84-04a6-11e0...

 

mardi, 07 décembre 2010

Les ressources humaines de notre agglomération genevoise

L'agglomération genevoise pour trouver son équilibre a besoin que les habitants qui y vivent puissent y rester et ceux qui y sont nécessaires puissent y venir. Aucune de ces deux conditions ne sont remplies aujourd'hui en raison de la pénurie de logements.

Avec 15 000 nouveaux habitants supplémentaires par années, les besoins de santé, de gardes d'enfants, de formation, de construction de logements et de sécurité par exemple augmentent rapidement. Pour remplir ces besoins il faudrait que dans les nouveaux arrivants il y ait des infirmières, des assistantes maternelles, des policiers, des pompiers, des maçons... mais il y a principalement des traders, des diplomates, des banquiers privés et des expatriés.

En raison de la pénurie de logements, ces derniers exercent malgré eux, une pression à la hausse sur les loyers. Les niveaux des loyers sont tels que les infirmières supplémentaires dont le Genevois aurait besoin ne peuvent pas venir s'installer. Celles qui sont déjà là, parviennent tant bien que mal à rester : bénéficiant de la protection des locataires, de loyers anciens et modérés ou encore de sous location.

La crise du logement se traduit en crise des ressources humaines pour tout un tas de professions intermédiaires : assistantes maternelles, policiers, professeurs, maçons, infirmières...

C'est curieux, en revoyant la liste de ces professions, je songe que les principaux problèmes de notre agglomération développés dans les journaux ou les campagnes électorales sont : l'école, la sécurité, l'accès aux soins, l'accueil de la petite enfance et la crise du logement.

Il faudra plus d'infirmières pour développer l'accès aux soins pour une population croissante.. et il faudra pour cela qu'elles aient les moyens de se loger. Il faudra plus de policiers pour améliorer la sécurité... et il faudra pour cela qu'ils aient les moyens de se loger. Il faudra plus de maçons pour construire plus de logements... et il faudra pour cela qu'ils aient les moyens de se loger. Il faudra plus d'assistantes maternelles pour garder les enfants... et il faudra pour cela qu'elles aient les moyens de payer leur loyer.

Pour survivre, notre agglomération doit éviter l'écueil de devenir une réserve de traders, d'exilés fiscaux, d'héritiers et de rentiers. Notre agglomération ne vivra pas seulement avec la contribution économique des banquiers privés, des diplomates internationaux, des expatriés et des frontaliers. Notre agglomération a aussi besoin d'infirmières, de policiers, de caissières, de maçons, d'assistantes maternelles et de professeurs qui ont besoin d'avoir les moyens de se loger.

lundi, 06 décembre 2010

Tarifs TPG : les raisons des futures hausses continues, durables et exponentielles

Les principaux coûts des transports en commun sont les frais de personnel, le matériel et l'énergie. Ces coûts sont proportionnels à deux facteurs principaux : le nombre de personnes à transporter et tout particulièrement la distance moyenne des trajets.

Dans le Genevois franco-suisse la population augmente de 2% à 2,5% par an en raison des politiques économiques exogènes du canton. Par ricochet, puique les routes sont déjà saturée, et que chacun souhaite qu'une part croissante des transports soient faites en transport en commun, la croissance des usagers devra être de l'ordre de 3% à 4%. Les TPG en sont encore loin puisque l'an dernier la croissance du nombre de voyages n'a été que de +1,1%. (source rapport annuel des TPG)

Mais surtout, les oppositions aux logements à proximité des entreprises et des réseaux de bus à Troinex, à Veyrier, à Thônex, route de Chênes ou aux Cherpines, obligent chaque année des milliers de Genevois à aller vivre toujours plus loin de leur lieu de travail. Les nouveaux usagers des TPG en 2009 parcouraient en moyenne 5,3 kilomètres pendant que les anciens n'en parcouraient en moyenne que 2,3 ! Cela augmente considérablement les distances domicile-travail. Même si cette accroissement ne concerne qu'une infime minorité des usagers, son impact sur l'ensemble a augmenté la distance moyenne des trajets effectués l'an dernier de 1,5% !

Le double effet combiné de la forte croissance de la population et de son éloignement des lieux de travail devrait augmenter les coûts totaux des TPG de près de 6% par an... tant que les incohérences entre une politique économique exogène expansive et une politique du logement restrictive perdureront.

vendredi, 03 décembre 2010

Deux Conseillers d'Etat trahissent le Grand Conseil Genevois devant le Genevois français !

Selon les informations dont je dispose, Mark Muller et Michèle Kunzler, Conseillers d'Etat du canton de Genève, ont proposé la semaine dernière au Genevois français de prendre acte de l'incapacité de Genève à construire des logements et donc de réduire l'objectif de construction de logements dans le second projet d'agglomération franco-valdo-genevois.

Ce qu'il y a de curieux dans cette affaire, c'est que les deux Conseillers d'Etat parlent de celà d'abord au Genevois français. Faut-il leur rappeler qu'ils ont pris l'engagement devant le Grand Conseil genevois de construire 2500 logements par an dans le cadre de leur programme de législature ? Que cet engagement date du mois de juin 2010 seulement ! Ont-ils seulement informé le Grand Conseil qu'ils renoncaient à cet engagement solenel pris dans le discours de St Pierre et rappelé dans le programme de législature ?

Une telle proposition est innacceptable puisqu'elle reviendrait pour le Genevois français à accepter la colonisation de fait par les Genevois qui fuient la pénurie. Les résidents Genevois qui fuient la pénurie de logements représentent déjà les deux tiers de la croissance démographique du Genevois français et même 164% dans la commune de Collonges-Sous-Salève.

Ce qu'il y a surtout d'innacceptable c'est que ces deux Conseillers d'Etat sont membres des deux partis qui s'opposent le plus aux constructions de logements :

  • Le Parti Libéral de Mark Muller s'oppose aux constructions de logement à Thônex, à Troinex ou à Veyrier. Dimanche dernier encore, ce parti appelait à s'opposer au projet d'une quarantaine de logements à Troinex.
  • Les Verts Genevois, dont Michèle Kunzler est membre s'oppose à la construction de 3000 logements aux Cherpines.

Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fait aucune proposition de loi pour simplifier les procédures d'autorisation. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant fixé aucun cadre général d'objectif de réalisation de logements par commune. Le Conseil d'Etat n'a pour l'instant toujours rien fait pour apporter une réponse en terme de péréquation financière en faveur des communes qui construisent des logements, afin qu'elles ne soient pas les dindons de la farce. Le Conseil d'Etat n'a toujours pas livré la moindre explication sur les raisons pour lesquelles le quart des autorisations accordées depuis 3 ans n'a pas donné lieu à des mises en chantier et le quart des mises en chantiers n'ont pas été livrées.

Alors qu'ils s'opposent aux constructions de logements, les Libéraux et les Verts mettent en oeuvre la politique économique exogène qui fait venir 15 000 personnes par an et chassent les Genevois de leur canton.

Que les Genevois se rassurent. Si le Conseil d'Etat, les yeux rivés sur ses intérêts fiscaux à court terme s'évertue à sacrifier leur qualité de vie, leur mobilité et leur pouvoir d'achat par ses incohérences politiques, ils peuvent compter sur un certains nombre d'élus du Genevois français en général et du canton de Saint-Julien-en-Genevois en particulier pour rester intransigeants sur la nécessite pour Genève de construire les logements promis.

jeudi, 02 décembre 2010

Robert Cramer ne remplacera pas les 1270 logements qui manquent !

Les relations entre Genève et le Genevois français sont en train de sérieusement se dégrader. Genève va violer pour la troisième année consécutive ses engagements sur la construction de logements. Les élus du Genevois français doivent désormais taper du poing sur la table, menacer de ne pas signer le second volet du projet d'agglomération et priver ainsi Genève des subventions bernoises.

Loin de prendre la mesure de la gravité de la situation Genève a proposé de constater son échec et de réduire ses objectifs - en contradiction d'ailleurs avec l'engagement de législature du Conseil d'Etat et le discours de St Pierre !!!

Cette pénurie de logements au coeur de l'agglomération aggrave à vue d'oeil les conditions de circulation en créant des milliers de pendulaires supplémentaires chaque semestre, dégrade le pouvoir d'achat des habitants de la région et crée de forte tensions sociales entre chômeurs genevois et frontalier et entre résidents Genevois dans le genevois français et salariés en euro. Cette politique qui a longtemps fonctionné nous conduit maintenant tous dans le mur.

A titre personnel je suis partisan d'une suspension temporaire de la participation au projet d'agglo et d'une suspension temporaire de tout financement de transports en commun transfrontaliers afin de donner à Genève le temps nécessaire pour régler le problème de la pénurie de logements. Il faudra sans doute encore quelques trimestres de résultats pitoyables genevois pour que cette position devienne majoritaire dans le Genevois français. La coopération transfrontalière est absolument nécessaire... et elle doit se traduire dans les faits et pas seulement en palabres sans lendemain.

Dernière trouvaille de Mark Muller, appeler en renfort son prédécesseur Robert Cramer pour améliorer la relation avec le Genevois français. L'ancien Conseiller d'Etat, initiateur du projet d'agglo avait su développer des relations de travail efficaces avec ses interlocuteurs français. Pour autant, le travail de Robert Cramer était simple : dans le cadre du projet d'agglomération c'est lui qui a fait les promesses de construction de logements. Dans ce contexte, il était facile de bien s'entendre. Robert Cramer pêchait déjà par la réalisation de ses promesses, mais il est parti avant que la réalité ne devienne évidente. Mark Muller doit maintenant tenir ces engagements.

Il est affligeant de constater que le Conseil d'Etat croit que le problème de la coopération transfrontalière est une question de personne. On ne demande à personne de s'entendre ni d'être copains mais simplement de travailler ensemble efficacement.

Le problème n'est pas d'avoir à faire à Mark Muller ou à Robert Cramer... le problème ce sont les logements qui ne se construisent pas, les lois qui empêchent de construire qui ne sont pas modifiées, les préoccupations financières des communes réticentes à construire qui ne sont pas entendues, les obstacles aux mises en chantier qui ne sont pas analysées... et aussi le fait que les Libéraux et les Verts, auxquels appartiennent respectivement Mark Muller et Robert Cramer, continuent à s'opposer aux projets de logements à Troinex et aux Cherpines en total contradiction avec le projet régional. Dans le même temps, la politique économique expansive exogène s'accélère avec toujours plus de traders qui arrivent chaque semaines.

Recruter Robert Cramer pour s'occuper de la relation avec le Genevois français ne changera absolument rien. Mais cette idée est inquiétante, elle souligne à quel point les Conseillers d'Etat en charge de l'agglomération n'ont pas encore compris que cette question de la pénurie de logements à Genève est un casus belli, une condition sinequanon de la poursuite du projet d'agglomération.

Mark Muller aurait mieux fait de s'assurer que son parti appelle à voter en faveur des logements de Troinex plutôt que de faire appel à Robert Cramer.