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vendredi, 16 novembre 2007

Le débat public sur ce blog

 Saint Julien en Genevois

Les commentaires sur ce blog ont toujours été libres et non modérés. C'était nouveau lors de l'ouverture de ce blog. C'est encore nouveau aujourd'hui : aucun candidat, aucune personne engagée en politique n'a ouvert de blog ou d'espace de libre expression ouvert à tous. Chez nos voisins Genevois, beaucoup d'élus et presque tous les candidats ont un blog ouvert.

Quelque fois les points de vue exprimés dans les commentaires m'ont permis d'avancer dans ma propre réflexion. Tout particulièrement lorsque ces points de vue sont différents du mien. Les commentaires de Sergio ou JLS ou Andre Pellet durant la campagne présidentielle permettaient un débat constructif, même s'ils provenaient de militants.

Il me semble que c'est nécessaire pour un débat public intelligent et constructif plutôt que de se lancer seulement des anathèmes par média interposés.

Mais plus les semaines passent plus l'espace de débat est monopolisé seulement par des militants partisans et sectaires ou des candidats aux municipales qui ne se distinguent pas par leur ouverture d'esprit et leurs commentaires constructifs. Le comble du ridicule et de la megalomanie est atteint lorsqu'un conseiller municipal d'Annemasse profite de l'anonymat de ce blog pour se lancer des fleurs à lui même comme s'il s'agissait d'une tierce personne. Mais j'observe aussi de multiples commentaires écrits le même jour à partir d'un même ordinateur avec une même adresse email et pourtant parfois signés par différents pseudos.

Certains auraient décidé de fermer ce lieu de débat. Fabienne Bugnon ancienne conseillère nationale et députée au Grand Conseil a fermé le sien cette semaine. Pascal Decaillet a écrit un édito sur le sujet que vous pouvez lire en cliquant ici. Il me semble que le débat est nécessaire s'il est fait en confiance avec des gens responsables qui assument leurs opinions.

Les commentaires demeurent libres et ouverts pour les citoyens anonymes qui prennent des positions, tout particulièrement ceux de Saint Julien en Genevois, ou pour les partisans les plus sectaires tant qu'ils assument leurs positions en ayant la responsabilité de ne pas se cacher derrière l'anonymat. Pour le reste je cesserai d'offrir un espace de libre expression au sectarisme anonyme.

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mardi, 13 novembre 2007

La grande hypocrisie des élections municipales 2008

Avec la grande vague de l'ouverture tous azymuts et le discrédit des mouvements politiques, nous allons assister en mars 2008 à une grande hypocrisie : des listes d'ouverture de gauche, des listes d'ouverture de droite et des listes d'ouverture démocrates. C'est déjà un progrès par rapport à la campagne présidentielle durant laquelle on a condamné toute idée d'ouverture comme anti-démocratique pour l'appliquer le lendemain de l'élection. De ce point de vue là, les municipales seront plus honnêtes.

Mais alors maintenant que l'ouverture est décidée, qu'est-ce qui va différencier les listes qui seront toutes ouvertes ? Pourquoi ces listes d'ouverture ne travaillent-elles pas ensemble ?

Puisque toutes les listes seront ouvertes, le choix se fera encore moins sur l'étiquette politique mais plus sur la personnalité de la tête de liste, l'équipe, et le projet.

Certains à Saint Julien craignent ou espèrent des fusions de liste. Ils se trompent : une équipe municipale ne peut pas se faire avec des raccords et des morceaux de sparadraps. Une équipe doit se composer dès le départ comme une seule équipe. Les résultats dans les communes similaires à Saint Julien lors des élections de 2001, montrent que les fusions ne marchent pas : pas plus électoralement que pour gérer une ville. Les électeurs sont confus. Les équipes disloquées.

Les deux autres candidats tête de liste Jean Michel Thénard et Daniel Bouchet sont des hommes respectables et plein de bonnes intentions. Pourquoi ne pas travailler avec eux ?

Si je conduis une liste sans faire équipe avec Jean Michel Thénard c'est que je l'ai vu à l'oeuvre : que peut on apporter à un maire qui gère la ville seul sans faire la moindre confiance à sa propre équipe ? comment faire équipe avec un maire qui n'écoute pas ses habitants ? comment participer à un projet qui fait si peu dans les domaines qui sont les priorités des St Juliennois et dépense autant dans des domaines qui sont secondaires pour les habitants ? Si j'ai décidé de me présenter et de ne pas faire équipe avec Jean Michel Thénard c'est que je crois que quelques soient ses qualités humaines, un maire autoritaire n'est pas une bonne solution pour notre ville.

Si je conduis une liste sans faire équipe avec Daniel Bouchet c'est que toutes les personnes que j'ai rencontrées qui ont eu l'occasion de travailler avec lui m'ont décrit chacun à sa manière un chef des services techinques qui n'était pas à la hauteur de ses responsabilités. Autant les membres de la précédente municipalité de droite que ceux de l'actuelle municipalité. Lorsque je les écoute ils décrivent un homme qui trouve des prétextes pour ne pas faire ce qui lui est demandé et qui au final ralentit les projets. Il suffit de voir la réduction dans les délais de réalisation des travaux et de délivrance des permis depuis qu'à la mairie, Daniel Bouchet a été remplacé pour mesurer la différence de compétence. Si j'ai décidé de me présenter et de ne pas faire équipe avec Daniel Bouchet c'est que je pense que quelques soient ses qualités humaine, un candidat doit avoir fait ses preuves dans ses expériences précédentes.

Avec mes propres qualités et défauts, je souhaite me mettre au service des habitants.

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lundi, 12 novembre 2007

De la pyramide des âges à la petite enfance à Saint Julien en Genevois

 Saint-Julien-en-Genevois

 f1d85b56c5dc875ccfd5ba874b57a2e8.jpgLorsqu'on assiste aux Conseils Municipaux de Saint Julien ou au Conseil Communautaire du Genevois on est frappé par la différence de sociologie entre les personnes qui décident de l'avenir de nos collectivités et la population.

On y rencontre beaucoup de retraités, et presque uniquement des personnes de plus de 50 ou 40 ans. Les quelques moins de 40 ans qu'on y trouve sont tellement peu nombreux qu'ils sont souvent marginalisés au sein des commissions ou des équipes.

Cela tranche avec la sociologie de Saint Julien en Genevois. Le Genevois est l'une des région les plus jeunes de France. On y compte beaucoup de jeunes venus avec leurs familles pour travailler. Le résultat se retrouve dans la pyramide des âges. Selon l'Insee l'âge médian à Saint Julien en Genevois est de 37 ans : la moitié des habitants de notre commune ont moins de 37 ans, l'autre moitié a plus de 37 ans.

Au Conseil Municipal, l'âge médian est au dessus de 60 ans. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que le conseil municipal soit passé à côté des principales attentes des Saint Juliennois : si rien n'a été fait par l'équipe actuelle dans le domaine de la petite enfance, c'est tout simplement que l'équipe actuelle ne cotoit pas les problèmes des jeunes familles.

Si le bilan de l'équipe actuelle dans le domaine du sport est si faible c'est aussi parce que le sport n'est pas une préoccupation importante des membres de l'équipe municipale. C'est pourtant une préoccupation importante des Saint Juliennois.

Composer une équipe représentative de la diversité de la ville est selon moi une condition importante du succès d'une équipe. Parmi les 37 personnes qui participent aux commissions de travail de Saint Julien Avenir pour les municipales ont trouve des gens de 24 à 77 ans.

Pour construire leur avenir, notre pays et nos communes devront apprendre à faire confiance à des équipes qui ne soient pas exclusivement composées de papy boomers.

lundi, 05 novembre 2007

le rôle du Maire (2/2) : un chef d'équipe

Saint-Julien-en-Genevois 

Ma conception du rôle du maire est très très différente de la conception autoritariste qui prévaut trop souvent en France.

Je pense que le Maire doit être avant tout un chef d'équipe au service d'une vision de la ville.

Il ne revient pas au Maire de définir la politique culturelle de la ville, mais à l'adjoint en charge de la culture. Il ne revient pas plus au Maire de définir la politique sportive. Si je prends ces deux exemples précis c'est que je pense précisément que le succès de l'équipe de Saint-Julien-en-Genevois dans le domaine de la culture et l'échec dans le domaine du sport tient précisément au fait que la politique de la culture a été définie par l'adjointe en question. Ce n'est pas le cas de la politique sportive, qui n'a d'ailleurs pas été définie du tout. Un adjoint est d'autant plus efficace qu'il agit pour ce en quoi il croit. Le rôle du Maire est d'aider et de soutenir les adjoints avec l'aide de l'ensemble de l'équipe municipale.

En revanche, il appartient au Maire de déterminer la politique d'ensemble de la commune : quels vont être les secteurs prioritaires ? sur quels objectifs communs les différents adjoints doivent contribuer ?

Il appartient également au Maire d'être toujours à l'écoute des habitants. De constamment renouveller cette capacité d'écoute. Combien d'élus croient avoir compris leurs administrés... pour s'apercevoir un peu trop tard que ceux-ci ont changé ? A Saint Julien en Genevois il y a près de 1300 électeurs supplémentaires depuis les dernières municipales, exactement autant que le nombre de voix obtenues par le Maire élu en 2001. Lorsqu'un électeur sur deux change en 6 ans, on ne peut pas avoir compris une bonne fois pour toute les préoccupations des habitants. Il faut savoir se remettre en question chaque jour.

Il appartient au Maire de motiver son équipe : chacun des Conseillers municipaux a une fonction importante à remplir. Il est le relais entre une partie de la population et le Conseil Municipal. Le Maire doit s'assurer que chacun est écouté.

Enfin, le Maire doit préparer sa succession dès le premier jour. C'est même là, sa plus grande contribution possible. Une équipe efficace et en ordre de marche est le plus beau leg qu'un Maire puisse faire à sa commune. Trop de Maire se croient irremplaçables et condamnent leur municipalité à des querelles de succession dont les habitants seront les premières victimes.

Il faut avoir une longue expérience du travail en équipe pour faire un bon Maire.

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vendredi, 02 novembre 2007

Le rôle du Maire (1/2) : le Maire n’est pas un roitelet

Saint-Julien-en-Genevois 

Au cours de mon long engagement politique et de mes différentes campagnes, j’ai assisté à des conseils municipaux dans près d’une trentaine de communes.

C’est toujours intéressant pour comprendre des problèmes d’une commune, mais aussi très instructif sur la dynamique de l’équipe municipale et de son maire. Pour simplifier les choses, il y a deux extrêmes : le Maire démocrate et participatif et le Maire autoritaire.

Le Maire démocrate favorise le débat au sein de l’équipe municipal. Tout le monde n’est pas toujours d’accord. On discute, on améliore et on décide. Des modestes et trop rares observations que j’ai pu faire, les Maires de Jonzier Epagny et de Savigny sont des Maires démocrates.

A l’extrême opposé, il y a le Maire autoritaire. Lors des Conseils municipaux du Maire autoritaire le Maire monopolise la parole. Il daigne parfois la donner à des adjoints mais seulement pour lire mot à mot des textes validés à l’avance par le Maire. Et comme si cela ne suffisait pas, le Maire introduit et conclut chacune des interventions de ses adjoints. Dans ce registre, Robert Borrel, Maire d’Annemasse, est le Maire le plus autoritaire qu’il m’ait été donné d’observer.

Le mode de scrutin par liste ou par panachage explique une partie de cette différence. Le débat a parfois lieu en privé hors du Conseil municipal. Mais souvent il n’y a pas du tout de débat. Le Maire décide de tout unilatéralement. Il y a un moyen très simple de différencier les Maires autoritaires des Maires démocrates : l’absentéisme en fin de mandat est encore plus important dans les équipes des Maires autoritaires. A quoi bon passer 6 ans à voter des délibérations comme des moutons. L’absentéisme de l’équipe de Saint-Julien-en-Genevois en cette fin de mandat, révèle à quel point les Conseillers Municipaux savent que leur point de vue n’est pas pris en compte.

Tous les modèles d’efficacité de groupe ont toujours démontré que la décision prise en équipe suite à un débat est toujours plus juste et plus efficace que la décision prise par une seule personne.

Récemment Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, a sévèrement critiqué le gouvernement pour l’amendement ADN. Le premier ministre lui a confirmé sa confiance. A l’opposé, lorsque Roger Vioud, adjoint à Annemasse, dit ce qu’il pense et se permet d’émettre un début d’autocritique, ses délégations lui sont retirées. Même le Gouvernement de Nicolas Sarkozy peut donner des leçons de démocratie à l’équipe de Robert Borrel.

Notre pays compte trop de Maires qui se prennent pour des roitelets. Des Maires qui restent trop longtemps en place et perdent pieds avec la réalité. Plus le temps passent plus ils font du débat public une affaire personnelle plutôt qu’un échange pour améliorer la vie quotidienne des gens qu’ils doivent servir.

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jeudi, 25 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (9) : juger

Saint-Julien-en-Genevois

En jugeant, je me suis aperçu de la manière que j'avais de juger.

Au début du procès le juré fait le serment de veiller à l'égal intérêt de la victime, de l'accusé et de la société. La peine doit être liée aux actes mais aussi à la personnalité de l'accusé.

Pour ma part, il y avait deux éléments essentiels dans ma manière de juger : le premier est une évidence, les faits. La gravité des faits détermine l'ordre de grandeur de la peine. Mais pour moi il y a un élément au moins aussi important : à quel point l'accusé a t'il pris conscience de la gravité des faits, à quel point il est près à faire face à cet aspect de sa personnalité pour le corriger.

Il ne s'agit pas de constater si l'accusé présente des excuses : il le fait presque toujours et il a un tel intérêt à le faire devant ses jurés qu'on ne peut pas prendre cela pour argent comptant. Le système de défense de l'accusé montre à quel point il cherche à s'exonérer des faits ou s'il assume pleinement sa responsabilité. Son attitude durant le procès, ses réactions aux audiences.. sont autant d'indices intangibles mais bien réels qui permettent d'évaluer à quel point l'accusé fait face à ses responsabilités. S'il ne fait pas face à ses responsabilités, il me semble qu'il est du devoir du juré de l'y contraindre d'autant plus par le quantum de la peine. A l'opposé, ma nature me rend plus clément pour les accusés qui assument leurs responsabilités et prennent conscience de la gravité de leurs actes.

Ces indices là ne sont absolument pas retranscris dans les comptes rendus des journaux. Ils ont été pour moi essentiels dans la détermination de la peine.

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mercredi, 24 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (8) : le criminel

Saint-Julien-en-Genevois 

Dans les 4 affaires que j'ai été amené à juger, il y a un point commun. Le criminel et la victime se connaissent. Ils sont familiers l'un de l'autre.

Les habitudes héritées des temps des cavernes nous conduisent à avoir des réflexes intuitifs qui nous incitent à nous méfier de gens que l'on ne connait pas. Réflexe sage : il est plus prudent de connaitre avant de faire confiance. Ces réflexes sont tellement ancrés dans notre manière d'être que cela en devient une seconde nature presque inconsciente.

Cette manière de procéder avait beaucoup de sens dans des temps anciens des cavernes, du moyen âge ou tout simplement il y a quelques décennies. Ce comportement a encore un peu de raison d'être. Mais pour autant, la méfiance généralisée de ceux qu'on ne connait pas se justifie de moins en moins dans un monde civilisé et policé. Dans plus de la moitié des cas et dans toutes les affaires que j'ai contribué à juger, les criminels faisaient parti de l'entourage immédiat de la victime.

On se sent sans doute plus en sécurité chez soi que dans des quartiers pudiquement dits difficiles, pourtant la froide statistique nous enseigne que c'est plutôt à la maison que les crimes se commettent. Voilà une réalité simple pourtant bien éloignée des discours xénophobes des populistes récemment élus tant en France qu'en Suisse.

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mardi, 23 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (7) : l'écoute

Saint-Julien-en-Genevois

Une autre des choses qui m'a frappé lors de ces affaires aux assises c'est le peu d'écoute de l'entourage et de la société. Difficile d'expliquer ce point sans être plus spécifique sur les affaires, et comme je ne souhaite pas parler des affaires jugées durant cette session d'assises, je prendrai l'exemple de l'affaire des époux Courjault. Les époux Courjault c'est ce fameux couple d'expatriés en Corée du Sud accusé d'avoir congelé leurs bébés.

Le fait que l'entourage de Mme Courjault n'ai rien remarqué de sa grossesse est en soi un phénomène médical et physique étonnant. Mais au delà de l'absence de signes physiques de la grossesse, c'est un phénomène humain incroyable. Lorsque l'entourage est réellement à l'écoute, lorsque nous sommes attentifs et respectueux les uns des autres il devient non seulement inutile mais aussi difficile de se cacher des faits aussi importants qu'une grossesse pendant un neuf longs mois. Comment dans notre société pouvons nous faire aussi peu attention les uns et aux autres pour que des grossesses puissent être dissimulées au sein même des familles ?

Dans un excellente édito du Monde quelques jours après l'extradition des époux Courjault un journaliste relevait que l'ensemble de la société française n'avait pas voulu voir cette grossesse. Lorsque l'enquête a commencé, les médias et l'opinion publique ont mis ces accusations sur le compte des erreurs grossières de la police sud coréenne. Malgré les preuves et les élements à charge, la société française refusait d'admettre l'évidence de la grossesse de Mme Courjault et des infanticides. Nous refusions d'écouter.

On peut aussi se référer aux nombreux décès de personnes âgées durant la canicule pour trouver d'autres exemples de ce manque d'écoute au sein même des familles.

Ce manque d'écoute est généralisé dans la société : dans les familles, en politique, dans les entreprises également. Dans notre société de communication, il est paradoxal de constater cette déficience de l'écoute.. jusque dans l'intimité des foyers. Notre société ne pourra avancer à nouveau que si nous réapprenons à nous écouter et à faire attention les uns aux autres.

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lundi, 22 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (6) : le deuil

 Saint-Julien-en-Genevois 

Lors d'une des réquisitions du ministère public, l'avocat général a rappelé que la peine devait être déterminée en fonction des intérêts des victimes, des accusés mais aussi de la société. Se retournant vers la famille de la victime il a affirmé que le quantum de la peine infligée n'aiderait pas au travail de deuil de la famille en regrettant de n'avoir pas le temps d'expliquer plus en avant cette idée dans son réquisitoire. ll argumentait que la peine devait être une peine juste par rapport aux faits et à la personnalité des accusés mais ne devait pas être considérée comme un outil pour le deuil.

Je me souviens des expériences des familles des victimes de meurtres aux Etats Unis qui pourchassent le meurtier en justice jusqu'à l'obtention de sa condamnation à mort... et qui le lendemain de l'exécution se retrouvent désespérées en face de ce même travail de deuil. Elles avaient cru que l'exécution les aiderait à passer à autre chose et elles s'aperçoivent qu'en réalité il n'en est rien. Même après l'exécution il leur faut accepter la perte.

Dans plusieurs cas, le procès, les débats, les paroles des accusés permettent aux uns et aux autres de s'expliquer et de mieux comprendre le contexte social et humain. Tout cela est encore à des années lumières du pardon. Mais on voit des familles s'adresser la parole calmement pendant les pauses et malgré les faits. L'audience a de toute évidence une utilité psychologique. Elle aide les accusés à prendre conscience de la gravité de leurs actes et de leurs conséquences et aux familles de vivre malgré les faits. Mais il reste un travail personnel long et difficile d'acceptation des drames.

Souvent les familles remettent à après le procès le travail de deuil. Difficile d'accepter avant de comprendre, mais en même temps pourquoi remettre à plusieurs années ce travail personnel qui pourrait commencer plus vite ? Comment peut on apprendre du deuil des disparitions involontaires pour aider les familles des victimes à apprendre à vivre malgré tout ?

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vendredi, 19 octobre 2007

Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (5) : le pouvoir de dire non

 Saint-Julien-en-Genevois

Certains des faits jugés, résultent de l'effet de groupe. L'individu pour préserver son appartenance à un groupe se révèle incapable de dire "non" et d'arréter la machine "sociale" qui court vers le drame.

Ce phénomène a été beaucoup décripté par des auteurs Allemands de l'après guerre au sujet de la montée du nazisme. Heinrich Böll avait décrit ce phénomène comme un peuple qui monte dans un tram. Le tram avance, puis roule de plus en plus vite.. et à un moment il finit par aller trop vite pour que quiquonque puisse redescendre du tram. Ce phénomène de groupe explique certains des crimes que nous avons dû juger.

Je songe aux très nombreuses décisions publiques de masses qui sont prises en ce moment sous la houlette d'une presse uniforme qui a perdu la diversité des opinions sous l'effet de la concentration du capital des médias entre quelques propriétaires.

Je me méfie comme de la peste des pensées de masse, trop évidentes et unanimement partagées pour être vraies. Cette expérience de cour d'assises me conduit à continuer dans cette voie là.

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jeudi, 18 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (4) : le karma

 Saint-Julien-en-Genevois

Le karma ? plutôt étonnant de parler de karma sur un blog politique à St Julien en Genevois au sujet d'une session de la cour d'assises de Haute Savoie. Mais après ce que j'ai lus des propos d'un élu de Gaillard sur les médecines douces dans la presse locale, le karma en deviendrait presque un sujet institutionnel !

Durant mes voyages en Asie j'ai beaucoup lu sur la philosophie et la pratique bouddhiste. J'ai trouvé beaucoup de principes intéressants.. mais il y avait quelques concepts auxquels j'étais complétement réfractaire. En particulier celui de karma. Le karma selon wikipedia est le "cycle des causes et conséquences lié à l'existence des êtres sensibles". En résumé c'est un principe selon lequel les êtres sensibles paient un jour ou l'autre les conséquences de leurs actes. J'ai toujours été assez refractaire à ce principe car j'ai souvent observé pas mal d'injustice.

En cour d'assises, on constate à quel point les méfaits trouvent souvent leurs sources dans des malheurs antérieurs qui parfois datent de plus d'un demi siècle : un frère ainé mort né, une mère assassinée, avoir été le témoin de massacres. Ces malheurs antérieurs ne sont pas anodins et influencent certainement le reste d'une vie. Ils sont parfois de manière directe ou indirecte la cause de l'affaire jugée aux assises.

Mais pourtant ces vies cabossées ne sont pas déterminées pour autant. Les victimes aussi ont parfois aussi subi des malheurs graves. Les êtres humains sont presques toujours à des degrés divers des cabossés de la vie. Les longs fleuves tranquilles sont plutôt des exceptions que des normes. Pourtant tout le monde ne se retrouve pas en cour d'assises.

En Asie, le "karma" n'est pas seulement lié aux actions passées mais aussi aux intentions et à l'état d'esprit. On peut changer son karma en maitrisant ses intentions et ses actes présents selon les bouddhistes. Mon expérience de juré de cour d'assises m'a permis de remarquer qu'effectivement plus que les épreuves personnelles vécues par les uns et les autres c'est la manière que l'on a d'y réagir, de les accepter.. et de les dépasser qui détermine la suite. Quelques soient les expériences passées, la maitrise des intentions distingue particulièrement ceux qui pourront se retrouver dans le box des accusés de ceux qui ne s'y retrouveront pas.

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mercredi, 17 octobre 2007

Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (3) : le déni

 Saint-Julien-en-Genevois

Dans les témoignages tant des accusés que des proches, j'ai été frappé par l'incapacité à verbaliser les faits : "je n'arrive toujours pas à croire qu'elle ait fait ça!" dit l'un. Un accusé détaille avec force et vigueur les mois et semaines qui précèdent avant d'aborder les faits par un pudique "Ca s'est fait le week end suivant." ou encore "dans la voiture ça a discuté de ça"

Le participe passé, le "on" générique et le "ça" sont abondamment utilisés. Parfois pour minimiser les responsabilités des protagonistes, mais aussi très souvent pour ne pas nommer l'inacceptable.

De retour à Saint-Julien-en-Genevois, je remarque l'emploi de ces mêmes pronoms dans les conversations. J'observe aussi que ces pronoms sont utilisés pour désigner ce que la personne qui parle n'accepte pas ou ne souhaite pas. Pourtant, comment avancer dans la vie et progresser si on se révèle incapable d'accepter le réel. J'ai aussi pu mesurer pendant les assises le poids parfois destructeur des tabous et des secrets.

Depuis ces quelques jours aux assises, lorsque je relève ces pronoms dans la conversation je demande à mon interlocuteur : tu parles de quoi lorsque tu dis "ça".

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mardi, 16 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (2) : la maîtrise des émotions

 Saint-Julien-en-Genevois 

Ce qui choque dans certaines des affaires jugées c'est à quel point des problèmes tellement dérisoires et anodins se transforment petit à petit en drames catastophiques : quelques dizaines d'euros empruntés, une femme qui quitte son mari, une serveuse qui demande à un client éméché de sortir... et ces petites frustrations banales de la vie quotidienne se transforment en drames humains et échouent en cour d'assises.

Nous avons entendu de nombreux experts. Beaucoup mesuraient le quotient intellectuel des accusés. Pourtant de nombreuses études montrent à quel point le quotient émotionnel est beaucoup plus important que le quotient intellectuel dans la vie quotidienne. Le quotient émotionnel mesure la capacité d'un individu à identifier ses émotions et à les maitriser.

Les enfants ont souvent un faible quotient émotionnel : ils jouent, s'amusent de plus en plus.. et incapables de maîtriser l'afflux d'émotions, s'énervent et ne se contrôlent plus. Le quotient émotionnel s'acquiert notamment par la vie en groupe mais aussi par de nombreux exercices. Ils sont aussi le reflet de l'amour reçu qui donne la confiance en soi nécessaire à la maîtrise des émotions.

Le quotient émotionnel se travaille dans le cadre familiale mais aussi dans la pratique d'un sport ou dans toute activité sociale. En écoutant les experts aux assises, je songe à quel point une municipalité par sa politique dans les domaines culturels et sportifs peut contribuer à aider au développement de l'intelligence émotionnelle dans une ville comme Saint-Julien-en-Genevois.

Cette expérience aux assises me rappelait la lecture du livre de Daniel Goleman sur l'intelligence émotionnel et à quel point notre société contribue à éduquer des individus de plus en plus intelligents intellectuellement mais ne les aide pas à développer leur intelligence émotionnelle pourtant plus utile.

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lundi, 15 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (1)

 Saint-Julien-en-Genevois

La loi et le sort m'ont désigné juré à la cour d'assises de Haute Savoie pour la session d'automne. Tirage au sort au niveau de la commune de Saint-Julien-en-Genevois puis du département. J'ai déjà participé au jugement de trois affaires. La loi ne m'interdit que de parler du délibéré, mais par respect pour les familles concernées, je ne parlerai même pas des affaires jugées mais simplement de l'expérience humaine et de ce qu'elle m'a révélé de notre société et de la nature humaine.

D'un point de vue personnel c'est une expérience éprouvante : physiquement, car les affaires sont si graves et les conséquences telles qu'on ne peut se permettre quelques minutes d'inattention au cours des longues journées de débat, humainement, on plonge dans la profondeur des pires aspects de l'humanité, dans ce qu'ils ont de plus terribles mais aussi de plus fragiles, nerveusement, depuis quelques jours je songe souvent aux victimes et aux condamnés. On tente autant que possible et avec pas mal de succès de juger froidement, de garder un égal équilibre entre les intérêts des victimes, ceux des accusés et ceux de la société. Mais on ne peut pas passer des dizaines d'heures à écouter les uns et les autres et les analyses psychologiques sans au final s'attacher aux êtres humains qui sont les protagonistes de ces drames.

C'est aussi éprouvant professionnellement : après trois mois de congé sans solde pour les élections législatives au printemps et avant les élections municipales de mars, j'ai encore dû demander à mon employeur déjà 7 jours d'absence. Heureusement qu'ils tiennent à mes compétences.

Cette expérience m'a aussi permis de voir de très près les rouages de la justice. Je suis admiratif du professionalisme de la très grande majorité des intervenants. La justice est difficile à rendre... surtout lorsque l'Etat est en faillite et ne lui accorde pas les moyens dont elle a besoin. Je suis admiratif du professionalisme des avocats, procureurs et juges que j'ai pu rencontrer. Avant que nous ne parvenions à rééquilibrer les comptes de l'Etat nous aurons encore besoin de pouvoir compter sur leur professionnalisme pour que la justice soit rendue dans ce pays.

Mais c'est surtout sur la nature humaine et la société que j'ai beaucoup appris depuis quelques jours. Voila un sujet qui va alimenter les notes de ce blog dans les prochains jours.

 

 

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dimanche, 23 septembre 2007

Déjà 150 familles de Saint-Julien-en-Genevois ont répondu à notre enquête

Vous êtes déjà près de 150 familles de St Julien à avoir répondu à notre grande enquête soit par le questionnaire en ligne soit par courrier. Nous continuons de recevoir vos réponses chaque jour et sans doute encore pour quelques semaines. Nous prenons le temps de lire chacune de vos réponses.

Toutes sont intéressantes. Il apparait déjà quelques grandes lignes dans les priorités que souhaitent les St Juliennois pour la prochaine mandature. Vos réponses confirment nos intuitions mais seront sans doute très surprenantes pour beaucoup "d'observateurs". Elles serviront de guide au travail que feront les groupes de réflexion sur le projet que nous mettrons en place début octobre avec tous ceux qui veulent réfléchir à l'avenir de notre ville. Comme promis nous rendrons publiques les résultats de l'enquête afin qu'elle guide tous les candidats aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008.

Je vous encourage vivement à répondre à cette grande enquête si vous ne l'avez pas encore fait, ou à encourager les St Juliennois de votre entourage à y répondre.

 

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jeudi, 24 mai 2007

Journal de campagne des législatives 4ième circonscription de Haute Savoie

Je mets à votre disposition ci-dessous notre journal de campagne pour les élections législatives sur la 4ième circonscription de Haute Savoie (Annemasse, La Roche sur Foron, Reignier, St Julien en Genevois). Vous pouvez le faire suivre à des électeurs de notre circonscription.

Journal de campagne.pdf 

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dimanche, 13 mai 2007

L'information, la désinformation et le Dauphiné Libéré

J'ai tenu mercredi dernier une conférence de presse à l'occasion de l'inauguration de ma permanence électorale et pour présenter ma suppléante Catherine Casimir. A cette occasion, j'ai expliqué mes conceptions de la démocratie, mes projets pour notre territoire.

Une journaliste m'a posé la question : "En cas de triangulaire, vous désisterez vous pour Claude Birraux ?" J'ai répondu qu'il y a trois grandes forces politiques dans le pays. Que le meilleur gagne dans chaque circonscription. Il reviendra à chaque mouvement politique de prendre ses responsabilités le soir du premier tour. Nous verrons alors si l'UMP est réellement fidèle à sa volonté de rassemblement et si le PS est sincère dans sa volonté de représentation de la diversité politique du pays et dans sa volonté d'accorder plus de pouvoirs au Parlement. Pour ma part il est hors de question de me désister en faveur de Claude Birraux (UMP), pas plus que d'Ali Harabi (PS). D'une part parce que je compte me battre pour être au second tour, et d'autre part parce que dans cette élection je défendrai mes convictions européennes, libérales et sociales jusqu'au bout. Jusqu'au bout je défendrai l'idée selon laquelle nous avons besoin d'un vrai Parlement fort en France pour représenter les citoyens face au pouvoir : si c'est pour avoir des Députés qui votent toujours OUI comme le font les députés UMP ou toujours NON comme le font les députés PS alors nous pouvons tout de suite supprimer le Parlement, nous contenter d'une simple élection présidentielle et cesser d'appeler ce pays une démocratie.

Le compte rendu de ce point presse dans le Dauphiné Libéré était extrêmement ambigu puisqu'il ne faisait mention que de la réponse à la question de la journaliste "je ne me désisterai pas pour Claude Birraux (UMP)", faisant apparaître un point de vue tout à fait unilatéral. En changeant l'ordre des phrases, la retranscription peut être interprétée à un contre sens.

Réaffirmons à nouveau clairement : si l'UDF Mouvement Démocrate s'est affranchie du carcan des alliances compromettantes avec la droite dure ce n'est certainement pas pour plonger dans le carcan d'alliances avec une gauche qui ne sait toujours pas si elle est antilibérale ou socialdémocrate. Il y a d'excellentes idées à droite et à gauche, mais c'est en hommes libres et autonomes que nous comptons soutenir les bonnes idées d'où qu'elles viennent. Je rejette le concept même de majorité ou d'opposition. Je préfère voter en conscience avec mes valeurs et mon bon sens plutôt qu'avec des consignes de votes sectaires et partisanes. La seule majorité que je compte servir comme député ce sont les intérêts de la majorité du peuple souverain : l'intérêt général.

L'article ne fait nullement mention de mes propositions. A coté figure un long article sur le bilan et les propositions locales de Claude Birraux (UMP). L'article fait preuve d'un sens critique limité puisqu'il précise que Claude Birraux (UMP) est député de la 4ième circonscription depuis 1988 : petite coquetterie qui si elle est techniquement exacte vise assez maladroitement à cacher le fait que notre Député exerce ce mandat parlementaire depuis 1978 et se présente pour un 8ième mandat. Longévité exceptionnelle qui aurait semblé archaïque même en ex Union Soviétique.

Le Dauphiné n'est pas à sa première approximation dans la retranscription de la propagande officielle. On avait déjà lu en octobre dernier un compte rendu d'un communiqué de presse du Député qui affirmait fièrement que le classement de l'Express le classait en 80ième position des députés les plus actifs alors qu'il figurait en réalité en 223ième position. Nouvelle coquetterie de notre Député qui pour cacher ce piètre classement avait simplement compté tous les députés ex-aequo comme un seul et unique rang. Un peu comme si en ayant 0 sur 20 un élève estimait qu'il était forcément le 20ième de sa classe. On attend d'un journaliste qu'il vérifie son information. Si les lecteurs achètent le Dauphiné "Libéré" c'est pour s'informer pas se désinformer. Je connais le manque de moyens des rédactions et les lignes "éditoriales" dictées par les rédacteurs en chef pour ménager ses sources et ses revenus. Mais celà n'excuse pas de telles approximations.

Il est vrai que le Dauphiné reçoit beaucoup de ses informations d'élus dont beaucoup sont proches de l'UMP. Mais par respect pour ses lecteurs, le journal devrait faire preuve d'un peu plus de sens critique lorsqu'un sortant tente de cacher les carences du renouvellement politique en France par un fait technique sans intérêt. Et lorsqu'il y a si peu d'espace pour traiter de la campagne, veiller à ce que les comptes rendus ne soient pas ambigües.

Nous avons besoin dans notre pays d'un peu plus de pluralité politique mais aussi d'un peu plus de pluralité médiatique... et de beaucoup plus de rigueur intellectuelle tant dans les médias qu'au Parlement.

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mardi, 08 mai 2007

Comment se finance une campagne législative ?

On me pose parfois sur le terrain la question du financement de la campagne des législatives. Voilà quelques précisions.

Le code électoral fixe un plafond maximum de dépenses électorales pour tous les candidats. Ce plafond est déterminé en fonction du nombre d'habitants. Le montant exact n'a pas encore été déterminé par la Préfecture mais il est de l'ordre de 60 000 euros. Cela finance les documents de campagne, ce blog, la permanence, les affiches, quelques déplacements, la distribution de documents lorsque cette distribution n'est pas faite par les militants... bref toutes les dépenses engagées "en vue de l'élection". Voilà pour les dépenses.

Pour les recettes, 30 000 euros sont remboursés par l'Etat environ 12 mois après l'élection, aux candidats qui feront plus de 5% des voix si leurs comptent sont approuvés. J'ai fait un emprunt de 30 000 euros pour couvrir cette première moitié de budget.

J'ai recu déjà environ 7000 euros de dons d'une cinquantaine de personnes. Quelques militants, des électeurs de la circonscription et beaucoup d'amis de toute sensibilité politique qui me connaissent et soutiennent mon engagement au service des autres indépendamment de mon appartenance partisane. Ces dons sont déductibles de l'impôt sur le revenu à hauteur de 66%. Ainsi un don de 100 euros ne coûte dans les faits que 33 euros car il ouvre droit à 66 euros de réduction d'impôts.

Je devrai sans doute encore contribuer à hauteur de 10 000 euros supplémentaires à ma campagne. Cet apport personnel du candidat n'est lui, pas soumis à la réduction d'impôts. Je dois aussi assumer la charge d'avoir suspendu pendant trois mois mes activités professionnelles pour me consacrer à cette campagne.

Et le parti dans tout ca ? L'UDF ne touche qu'environ 4 millions d'euros de subventions publiques (contre 4,5 pour le FN, 17 pour le PS et 25 pour l'UMP), cela ne lui laisse pas suffisament de ressources pour soutenir financièrement les candidats aux législatives. Nous ne recevons donc aucune aide financière du parti contrairement aux candidats UMP ou PS.

Cet engagement personnel pour défendre mes convictions sur la démocratie, notre région et l'avenir du pays est pour moi un engagement important. J'ai conscience qu'il peut même être choquant et inéquitable dans la mesure où tout le monde ne peut pas à se point s'engager financièrement pour défendre avec force ses convictions.

Si vous souhaitez m'aider, quelques soient vos convictions personnelles, et participer au budget de la campagne, vous pouvez adresser un don par chèque à l'ordre de "Association de financement Electoral d'Antoine Vielliard" 1 rue de la St Martin, 74160 St Julien en Genevois. Vous recevrez le fameux reçu fiscal ouvrant droit à une réduction d'impôts de 66% du montant de votre don ainsi que mes chaleureux remerciements.

21:50 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (7) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 09 avril 2007

Une campagne = un débat

Une campagne ne peut pas se limiter à des images pré-cadrées par des sociétés contrôlées. Une campagne électorale c'est un débat démocratique par une simple mise en scène. Nous devons exiger un débat entre les candidats avant le premier tour pour confronter les choix de société et permettre à la moitié des Français qui n'a pas encore pris de décision de pouvoir faire un choix. Je vous recommande vivement de faire un tour sur la pétition d'Agoravox proposant un débat sur internet.

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lundi, 09 octobre 2006

Plus de cigarettes dans les lieux publics : notre pouvoir d'influence

medium_flocon.gifLa cigarette sera interdite dans certains lieux publics en 2007 puis dans tous les lieux publics en 2008.

S'il est naturel de prendre en compte les besoins des buralistes, l'intérêt général exige qu'on prenne d'abord en compte la santé publique. Entre le chiffre d'affaire de l'industrie et du commerce du tabac et la santé des Français, il est évident qu'il faut privilégié la santé des Français. Quand à la liberté individuelle, la liberté des uns de fumer s'oppose à la liberté des autres de respirer un air qui ne soit pas enfumé. Les non-fumeurs étant plus nombreux.

Mais au délà du débat sur l'interdiction de la cigarette, ce qui m'intéresse c'est l'influence du citoyen sur la décision. Celà n'est pas mis en valeur dans les informations diffusées par la presse. Bien souvent, nous ne nous rendons pas compte de notre influence sur notre société. Mais cette décision n'a été possible qu'à partir du moment où une importante majorité de Français ont été favorable à l'interdiction du tabac dans les lieux publics. Par les discussions que nous avons eu les uns avec les autres nous avons changé d'opinion sur le sujet en tant que Nation et c'est cette opinion publique, c'est à dire chacun d'entre nous qui avons rendu possible une telle décision.

Lorsque nous choisissons de regarder une émission de télé débile ou intéressante, nous incitons les chaines à programmer des émissions débiles ou intéressantes. Lorsque nous achetons un Voici sur Sarko et Cécilia nous incitons ces élus à exposer leur vie privée plutôt que de réfléchir à l'avenir de la France. Lorsque nous faisons l'effort de lire une profession de foi nous incitons les candidats à réfléchir à leur programme. Lorsque nous achetons des produits qui respectent l'environnement nous incitons les distributeurs et les producteurs à proposer des produits qui respectent l'environnement. La moindre de nos actions à une influence importante sur la société dont nous mesurons mal l'ampleur.

Dans nos montagnes, on dit parfois : "Un flocon de neige seul n'est pas assez lourd pour casser la branche d'un arbre mais à un moment ou à un autre la branche rompera sous le poids des flocons." Celà doit nous encourager à continuer de changer la France.

08:30 Publié dans Citoyenneté | Commentaires (0) | |  Facebook | |  Imprimer | |