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mercredi, 31 octobre 2007

Le désarroi des parents qui recherchent une assistante maternelle à Saint-Julien-en-Genevois

Saint-Julien-en-Genevois 

A la rencontre de Saint Juliénois hier, j’ai pu mesurer concrètement le désarroi des parents en manque  de solutions pour garder leurs enfants en bas âge.

Lors de la réunion thématique sur la petite enfance à Saint-Julien-en-Genevois, nous avions déjà eu des témoignages de parents désespérés. Ils devaient appeler successivement 50 assistantes maternelles qui les unes après les autres leur répondaient inlassablement qu’elles ne pouvaient plus accueillir d’enfants supplémentaires. Puis désespérés, contraints de confier leur enfant à la première assistante qui leur répondait enfin favorablement. Les parents aimeraient au minimum pouvoir confier leur bébé à une personne de confiance et pas à la seule assistante maternelle qui puisse encore accueillir un enfant. Quant ils en trouvent une ! Quand ils en ont les moyens !

Les assistantes maternelles expliquaient également recevoir en moyenne 5 appels par jour de parents désespérés.

Hier, soir j’ai rencontré deux autres Mamans tout aussi désespérées. Une femme seule, infirmière, qui attend un enfant pour les prochains mois. Avec ses horaires décalés, comment pouvoir élever et faire garder un enfant tout en continuant à gagner sa vie ?

Une autre infirmière a dû arrêter de travailler pour pouvoir garder ses enfants. Une assistante maternelle lui couterait plus que son propre salaire et il n’y a pas suffisamment de places en crèche. Pourtant elle avait déposé sa demande au tout début de sa grossesse. Ce congé parental forcé place sa famille dans une situation financière difficile, et prive notre région d’une infirmière dont nous aurions pourtant tant besoin !

jeudi, 25 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (9) : juger

Saint-Julien-en-Genevois

En jugeant, je me suis aperçu de la manière que j'avais de juger.

Au début du procès le juré fait le serment de veiller à l'égal intérêt de la victime, de l'accusé et de la société. La peine doit être liée aux actes mais aussi à la personnalité de l'accusé.

Pour ma part, il y avait deux éléments essentiels dans ma manière de juger : le premier est une évidence, les faits. La gravité des faits détermine l'ordre de grandeur de la peine. Mais pour moi il y a un élément au moins aussi important : à quel point l'accusé a t'il pris conscience de la gravité des faits, à quel point il est près à faire face à cet aspect de sa personnalité pour le corriger.

Il ne s'agit pas de constater si l'accusé présente des excuses : il le fait presque toujours et il a un tel intérêt à le faire devant ses jurés qu'on ne peut pas prendre cela pour argent comptant. Le système de défense de l'accusé montre à quel point il cherche à s'exonérer des faits ou s'il assume pleinement sa responsabilité. Son attitude durant le procès, ses réactions aux audiences.. sont autant d'indices intangibles mais bien réels qui permettent d'évaluer à quel point l'accusé fait face à ses responsabilités. S'il ne fait pas face à ses responsabilités, il me semble qu'il est du devoir du juré de l'y contraindre d'autant plus par le quantum de la peine. A l'opposé, ma nature me rend plus clément pour les accusés qui assument leurs responsabilités et prennent conscience de la gravité de leurs actes.

Ces indices là ne sont absolument pas retranscris dans les comptes rendus des journaux. Ils ont été pour moi essentiels dans la détermination de la peine.

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mercredi, 24 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (8) : le criminel

Saint-Julien-en-Genevois 

Dans les 4 affaires que j'ai été amené à juger, il y a un point commun. Le criminel et la victime se connaissent. Ils sont familiers l'un de l'autre.

Les habitudes héritées des temps des cavernes nous conduisent à avoir des réflexes intuitifs qui nous incitent à nous méfier de gens que l'on ne connait pas. Réflexe sage : il est plus prudent de connaitre avant de faire confiance. Ces réflexes sont tellement ancrés dans notre manière d'être que cela en devient une seconde nature presque inconsciente.

Cette manière de procéder avait beaucoup de sens dans des temps anciens des cavernes, du moyen âge ou tout simplement il y a quelques décennies. Ce comportement a encore un peu de raison d'être. Mais pour autant, la méfiance généralisée de ceux qu'on ne connait pas se justifie de moins en moins dans un monde civilisé et policé. Dans plus de la moitié des cas et dans toutes les affaires que j'ai contribué à juger, les criminels faisaient parti de l'entourage immédiat de la victime.

On se sent sans doute plus en sécurité chez soi que dans des quartiers pudiquement dits difficiles, pourtant la froide statistique nous enseigne que c'est plutôt à la maison que les crimes se commettent. Voilà une réalité simple pourtant bien éloignée des discours xénophobes des populistes récemment élus tant en France qu'en Suisse.

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mardi, 23 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (7) : l'écoute

Saint-Julien-en-Genevois

Une autre des choses qui m'a frappé lors de ces affaires aux assises c'est le peu d'écoute de l'entourage et de la société. Difficile d'expliquer ce point sans être plus spécifique sur les affaires, et comme je ne souhaite pas parler des affaires jugées durant cette session d'assises, je prendrai l'exemple de l'affaire des époux Courjault. Les époux Courjault c'est ce fameux couple d'expatriés en Corée du Sud accusé d'avoir congelé leurs bébés.

Le fait que l'entourage de Mme Courjault n'ai rien remarqué de sa grossesse est en soi un phénomène médical et physique étonnant. Mais au delà de l'absence de signes physiques de la grossesse, c'est un phénomène humain incroyable. Lorsque l'entourage est réellement à l'écoute, lorsque nous sommes attentifs et respectueux les uns des autres il devient non seulement inutile mais aussi difficile de se cacher des faits aussi importants qu'une grossesse pendant un neuf longs mois. Comment dans notre société pouvons nous faire aussi peu attention les uns et aux autres pour que des grossesses puissent être dissimulées au sein même des familles ?

Dans un excellente édito du Monde quelques jours après l'extradition des époux Courjault un journaliste relevait que l'ensemble de la société française n'avait pas voulu voir cette grossesse. Lorsque l'enquête a commencé, les médias et l'opinion publique ont mis ces accusations sur le compte des erreurs grossières de la police sud coréenne. Malgré les preuves et les élements à charge, la société française refusait d'admettre l'évidence de la grossesse de Mme Courjault et des infanticides. Nous refusions d'écouter.

On peut aussi se référer aux nombreux décès de personnes âgées durant la canicule pour trouver d'autres exemples de ce manque d'écoute au sein même des familles.

Ce manque d'écoute est généralisé dans la société : dans les familles, en politique, dans les entreprises également. Dans notre société de communication, il est paradoxal de constater cette déficience de l'écoute.. jusque dans l'intimité des foyers. Notre société ne pourra avancer à nouveau que si nous réapprenons à nous écouter et à faire attention les uns aux autres.

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lundi, 22 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (6) : le deuil

 Saint-Julien-en-Genevois 

Lors d'une des réquisitions du ministère public, l'avocat général a rappelé que la peine devait être déterminée en fonction des intérêts des victimes, des accusés mais aussi de la société. Se retournant vers la famille de la victime il a affirmé que le quantum de la peine infligée n'aiderait pas au travail de deuil de la famille en regrettant de n'avoir pas le temps d'expliquer plus en avant cette idée dans son réquisitoire. ll argumentait que la peine devait être une peine juste par rapport aux faits et à la personnalité des accusés mais ne devait pas être considérée comme un outil pour le deuil.

Je me souviens des expériences des familles des victimes de meurtres aux Etats Unis qui pourchassent le meurtier en justice jusqu'à l'obtention de sa condamnation à mort... et qui le lendemain de l'exécution se retrouvent désespérées en face de ce même travail de deuil. Elles avaient cru que l'exécution les aiderait à passer à autre chose et elles s'aperçoivent qu'en réalité il n'en est rien. Même après l'exécution il leur faut accepter la perte.

Dans plusieurs cas, le procès, les débats, les paroles des accusés permettent aux uns et aux autres de s'expliquer et de mieux comprendre le contexte social et humain. Tout cela est encore à des années lumières du pardon. Mais on voit des familles s'adresser la parole calmement pendant les pauses et malgré les faits. L'audience a de toute évidence une utilité psychologique. Elle aide les accusés à prendre conscience de la gravité de leurs actes et de leurs conséquences et aux familles de vivre malgré les faits. Mais il reste un travail personnel long et difficile d'acceptation des drames.

Souvent les familles remettent à après le procès le travail de deuil. Difficile d'accepter avant de comprendre, mais en même temps pourquoi remettre à plusieurs années ce travail personnel qui pourrait commencer plus vite ? Comment peut on apprendre du deuil des disparitions involontaires pour aider les familles des victimes à apprendre à vivre malgré tout ?

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vendredi, 19 octobre 2007

Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (5) : le pouvoir de dire non

 Saint-Julien-en-Genevois

Certains des faits jugés, résultent de l'effet de groupe. L'individu pour préserver son appartenance à un groupe se révèle incapable de dire "non" et d'arréter la machine "sociale" qui court vers le drame.

Ce phénomène a été beaucoup décripté par des auteurs Allemands de l'après guerre au sujet de la montée du nazisme. Heinrich Böll avait décrit ce phénomène comme un peuple qui monte dans un tram. Le tram avance, puis roule de plus en plus vite.. et à un moment il finit par aller trop vite pour que quiquonque puisse redescendre du tram. Ce phénomène de groupe explique certains des crimes que nous avons dû juger.

Je songe aux très nombreuses décisions publiques de masses qui sont prises en ce moment sous la houlette d'une presse uniforme qui a perdu la diversité des opinions sous l'effet de la concentration du capital des médias entre quelques propriétaires.

Je me méfie comme de la peste des pensées de masse, trop évidentes et unanimement partagées pour être vraies. Cette expérience de cour d'assises me conduit à continuer dans cette voie là.

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jeudi, 18 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (4) : le karma

 Saint-Julien-en-Genevois

Le karma ? plutôt étonnant de parler de karma sur un blog politique à St Julien en Genevois au sujet d'une session de la cour d'assises de Haute Savoie. Mais après ce que j'ai lus des propos d'un élu de Gaillard sur les médecines douces dans la presse locale, le karma en deviendrait presque un sujet institutionnel !

Durant mes voyages en Asie j'ai beaucoup lu sur la philosophie et la pratique bouddhiste. J'ai trouvé beaucoup de principes intéressants.. mais il y avait quelques concepts auxquels j'étais complétement réfractaire. En particulier celui de karma. Le karma selon wikipedia est le "cycle des causes et conséquences lié à l'existence des êtres sensibles". En résumé c'est un principe selon lequel les êtres sensibles paient un jour ou l'autre les conséquences de leurs actes. J'ai toujours été assez refractaire à ce principe car j'ai souvent observé pas mal d'injustice.

En cour d'assises, on constate à quel point les méfaits trouvent souvent leurs sources dans des malheurs antérieurs qui parfois datent de plus d'un demi siècle : un frère ainé mort né, une mère assassinée, avoir été le témoin de massacres. Ces malheurs antérieurs ne sont pas anodins et influencent certainement le reste d'une vie. Ils sont parfois de manière directe ou indirecte la cause de l'affaire jugée aux assises.

Mais pourtant ces vies cabossées ne sont pas déterminées pour autant. Les victimes aussi ont parfois aussi subi des malheurs graves. Les êtres humains sont presques toujours à des degrés divers des cabossés de la vie. Les longs fleuves tranquilles sont plutôt des exceptions que des normes. Pourtant tout le monde ne se retrouve pas en cour d'assises.

En Asie, le "karma" n'est pas seulement lié aux actions passées mais aussi aux intentions et à l'état d'esprit. On peut changer son karma en maitrisant ses intentions et ses actes présents selon les bouddhistes. Mon expérience de juré de cour d'assises m'a permis de remarquer qu'effectivement plus que les épreuves personnelles vécues par les uns et les autres c'est la manière que l'on a d'y réagir, de les accepter.. et de les dépasser qui détermine la suite. Quelques soient les expériences passées, la maitrise des intentions distingue particulièrement ceux qui pourront se retrouver dans le box des accusés de ceux qui ne s'y retrouveront pas.

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mercredi, 17 octobre 2007

Juré à la cour d'assise de Haute Savoie (3) : le déni

 Saint-Julien-en-Genevois

Dans les témoignages tant des accusés que des proches, j'ai été frappé par l'incapacité à verbaliser les faits : "je n'arrive toujours pas à croire qu'elle ait fait ça!" dit l'un. Un accusé détaille avec force et vigueur les mois et semaines qui précèdent avant d'aborder les faits par un pudique "Ca s'est fait le week end suivant." ou encore "dans la voiture ça a discuté de ça"

Le participe passé, le "on" générique et le "ça" sont abondamment utilisés. Parfois pour minimiser les responsabilités des protagonistes, mais aussi très souvent pour ne pas nommer l'inacceptable.

De retour à Saint-Julien-en-Genevois, je remarque l'emploi de ces mêmes pronoms dans les conversations. J'observe aussi que ces pronoms sont utilisés pour désigner ce que la personne qui parle n'accepte pas ou ne souhaite pas. Pourtant, comment avancer dans la vie et progresser si on se révèle incapable d'accepter le réel. J'ai aussi pu mesurer pendant les assises le poids parfois destructeur des tabous et des secrets.

Depuis ces quelques jours aux assises, lorsque je relève ces pronoms dans la conversation je demande à mon interlocuteur : tu parles de quoi lorsque tu dis "ça".

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mardi, 16 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (2) : la maîtrise des émotions

 Saint-Julien-en-Genevois 

Ce qui choque dans certaines des affaires jugées c'est à quel point des problèmes tellement dérisoires et anodins se transforment petit à petit en drames catastophiques : quelques dizaines d'euros empruntés, une femme qui quitte son mari, une serveuse qui demande à un client éméché de sortir... et ces petites frustrations banales de la vie quotidienne se transforment en drames humains et échouent en cour d'assises.

Nous avons entendu de nombreux experts. Beaucoup mesuraient le quotient intellectuel des accusés. Pourtant de nombreuses études montrent à quel point le quotient émotionnel est beaucoup plus important que le quotient intellectuel dans la vie quotidienne. Le quotient émotionnel mesure la capacité d'un individu à identifier ses émotions et à les maitriser.

Les enfants ont souvent un faible quotient émotionnel : ils jouent, s'amusent de plus en plus.. et incapables de maîtriser l'afflux d'émotions, s'énervent et ne se contrôlent plus. Le quotient émotionnel s'acquiert notamment par la vie en groupe mais aussi par de nombreux exercices. Ils sont aussi le reflet de l'amour reçu qui donne la confiance en soi nécessaire à la maîtrise des émotions.

Le quotient émotionnel se travaille dans le cadre familiale mais aussi dans la pratique d'un sport ou dans toute activité sociale. En écoutant les experts aux assises, je songe à quel point une municipalité par sa politique dans les domaines culturels et sportifs peut contribuer à aider au développement de l'intelligence émotionnelle dans une ville comme Saint-Julien-en-Genevois.

Cette expérience aux assises me rappelait la lecture du livre de Daniel Goleman sur l'intelligence émotionnel et à quel point notre société contribue à éduquer des individus de plus en plus intelligents intellectuellement mais ne les aide pas à développer leur intelligence émotionnelle pourtant plus utile.

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lundi, 15 octobre 2007

Juré à la cour d'assises de Haute Savoie (1)

 Saint-Julien-en-Genevois

La loi et le sort m'ont désigné juré à la cour d'assises de Haute Savoie pour la session d'automne. Tirage au sort au niveau de la commune de Saint-Julien-en-Genevois puis du département. J'ai déjà participé au jugement de trois affaires. La loi ne m'interdit que de parler du délibéré, mais par respect pour les familles concernées, je ne parlerai même pas des affaires jugées mais simplement de l'expérience humaine et de ce qu'elle m'a révélé de notre société et de la nature humaine.

D'un point de vue personnel c'est une expérience éprouvante : physiquement, car les affaires sont si graves et les conséquences telles qu'on ne peut se permettre quelques minutes d'inattention au cours des longues journées de débat, humainement, on plonge dans la profondeur des pires aspects de l'humanité, dans ce qu'ils ont de plus terribles mais aussi de plus fragiles, nerveusement, depuis quelques jours je songe souvent aux victimes et aux condamnés. On tente autant que possible et avec pas mal de succès de juger froidement, de garder un égal équilibre entre les intérêts des victimes, ceux des accusés et ceux de la société. Mais on ne peut pas passer des dizaines d'heures à écouter les uns et les autres et les analyses psychologiques sans au final s'attacher aux êtres humains qui sont les protagonistes de ces drames.

C'est aussi éprouvant professionnellement : après trois mois de congé sans solde pour les élections législatives au printemps et avant les élections municipales de mars, j'ai encore dû demander à mon employeur déjà 7 jours d'absence. Heureusement qu'ils tiennent à mes compétences.

Cette expérience m'a aussi permis de voir de très près les rouages de la justice. Je suis admiratif du professionalisme de la très grande majorité des intervenants. La justice est difficile à rendre... surtout lorsque l'Etat est en faillite et ne lui accorde pas les moyens dont elle a besoin. Je suis admiratif du professionalisme des avocats, procureurs et juges que j'ai pu rencontrer. Avant que nous ne parvenions à rééquilibrer les comptes de l'Etat nous aurons encore besoin de pouvoir compter sur leur professionnalisme pour que la justice soit rendue dans ce pays.

Mais c'est surtout sur la nature humaine et la société que j'ai beaucoup appris depuis quelques jours. Voila un sujet qui va alimenter les notes de ce blog dans les prochains jours.

 

 

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samedi, 13 octobre 2007

Les électeurs suisses décident de notre avenir cette semaine

 Saint-Julien-en-Genevois

Les élections fédérales du 21 octobre vont décider de l'avenir de l'emploi, du logement, des transports et de l'environnement. On a souvent du mal à mesurer à quel point un vote peu changer nos vies quotidiennes. Ce ne sont pourtant que des décisions politiques qui expliquent la différence de qualité de vie entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, l'ex Allemagne de l'ouest et l'ex Allemagne de l'est, entre la France et la Suisse. Je pense aussi parfois aux morts du 11 septembre 2001 qui s'étaient abstenus lors des élections présidentielles américaines de 2000 parce que cela ne "les concernaient pas".


Ces élections nous concernent. Elles concernent les Suisses bien entendu, mais aussi nous habitants de Saint-Julien-en-Genevois : nos retraites, les transports, notre emploi, notre protection sociale, la crise du logement. Ces élections concernent notre quotidien au moins autant que les présidentielles françaises.


Je n'ai pas le droit de vote mais cela ne m'empêche pas d'avoir un avis, et de recommander aux électeurs un vote. Notamment aux 15% environ de double nationaux dans notre région.

Si je pouvais voter, je voterai pour les candidats suivants :

Conseil national :

1) Alexandra Rys (PDC)

2) Alexandra Rys (PDC)

3) Benard Gruson (PDC)

4) Bernard Gruson (PDC)

5) Guy Mettan (PDC)

6) Thomas Buchi (Radical)

7) Thomas Buchi (Radical)

8 ) Sara Giardina (Radical)

9) Sara Giardina (Radical)

10) Antonio Hodgers (Verts)

11) Antonio Hodgers (Verts)



Conseil des Etats :

1) Martine Brunschwig Graf (Libéral)

2) Robert Cramer (Verts)



D'un point de vue partisan les radicaux et les démocrates chrétiens sont de vrais partis démocrates, respectueux des intérêts des habitants plutôt qu'au service d'idéologies sectaires. Ils sont à la fois socialement responsables et économiquement réalistes. Je trouve que le PDC a raison de mettre l'accent de sa campagne sur la famille. La famille, quelque soit sa forme, est la cellule de base de toute société. Le PDC et les Radicaux ont su développer leurs propositions en matière d'environnement tout particulièrement avec les contributions de Thomas Buchi. Cependant, je pense qu'il est souhaitable que les verts continuent d'être un aiguillon politique et un moteurs pour les projets de transports en commun et Antonio Hodgers et Robert Cramer sont d'excellents candidats. Les Verts suisses ont le mérite d'être très éloignés de nos khmer verts français qui eux s'avèrent malheureusement incapables de joindre l'idéal au réel.


Je ne vote ni UDC car c'est un erreur de rejeter la responsabilité des problèmes de la Suisse sur les étrangers : lorsqu'on a des problèmes il faut les comprendre et les résoudre plutôt que de trouver des boucs émissaires.


Je ne vote pas socialistes non plus car les socialistes Genevois sont aussi gentillets et déconnectés des réalités du monde que les socialistes français comme ils l'ont prouvé par leurs positions irréalistes et surréalistes sur les retraites, la crise du logement, les squats et l'assurance maladie.


Je ne suis pas très enthousiasmé par les libéraux, mais malgré ma proximité de pensée avec les démocrates chrétiens, il me semble que Martine Brunschwig Graf (Libéral) est une meilleure candidate que Jean Pierre Jobin (PDC) : servir les gens nécessite une très grande humilité.


J'utilise la liberté de voter deux fois pour un candidat pour le favoriser. Je choisis de préférence les candidats en fonction de leur compétence et des idées nouvelles qu'ils peuvent apporter.


J'espère que le taux de participation sera à la hauteur des enjeux.

dimanche, 30 septembre 2007

Un an de Portevoix

Voilà jour pour jour un an que j'ai commencé ce blog. Lieu d'échange sur la vie publique nationale, du Genevois et de notre commune de Saint-Julien-en-Genevois. Le temps de faire un petit bilan et de vous remercier pour votre fidélité.

 

Côté bilan, cette note est la 113ième note publiée sur ce blog. Il y a eu des hauts et des bas bien naturels, mais malgré tout j'ai réussi à conserver la discipline de vous faire part de certains points de vue sur notre monde, notre pays, notre région et notre commune. Vous êtes un peu plus de 100 visiteurs à venir chaque jour sur ce blog, et un peu plus d'un millier de personnes différentes chaque mois. Côté réactions vous avez aussi été fidèles avec en moyenne 3 commentaires par note. Un grand merci à Jean-François, qui même s'il a encore quelques progrès à faire dans sa capacité à comprendre des points de vue différents, y travaille hostensiblement puisqu'il revient régulièrement consulter ce blog. De manière plus générale, je pense que ce genre d'outil doit permettre un débat qui n'existe malheureusement pas assez dans la vie politique française. Je ne réponds pas toujours car je pense qu'un blog est efficace pour l'échange... mais pas du tout adapté au dialogue. Je préfère dialoguer en face à face.

 

Côté contenu, tout n'est pas parfait. Je me laisse parfois emporter par la passion et la polémique politicienne... et m'éloigne de l'objectif premier qui est de servir les gens. L'engagement partisan doit rester un engagement au service de tous et ne pas devenir une forme de sectarisme comme c'est trop souvent le cas. Là encore c'est une question de discipline quotidienne. L'erreur est humaine, l'important c'est de faire de son mieux (je vous recommande à ce sujet la lecture des quatre accords toltèques).

 

J'essaie dans ces notes de donner des points de vue personnels comme la note récente sur les victimes du 11 septembre. Je n'y arrive pas toujours... notamment durant les présidentielles.

 

Je crois que les responsables de manière générale et les politiques en particulier, doivent apprendre à avoir l'honnêteté de ne pas avoir réponse à tout. On ne progresse que lorsqu'on a l'humilité de reconnaitre ce que l'on ne sait pas. J'ai la conviction que la politique y gagnerai en crédibilité. 

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lundi, 24 septembre 2007

La lucidité de François Fillon sur la dette publique est la bienvenue

François Fillon a déclaré l'Etat en faillite. Je suis encouragé par la lucidité de notre Premier Ministre. Cette lucidité est nécessaire pour apporter des solutions. J'espère que cette lucidité s'accompagnera d'un budget à l'équilibre ou tout au moins en très nette réduction. Je serai encouragé de voir une génération d'élus voter pour la première fois un budget à l'équilibre depuis plus de 30 ans !

 

Nous pourrions pendant encore bien longtemps nous en prendre à l'Euro, la BCE, l'Europe, la mondialisation, Jacques Chirac ou François Mitterrand.. tout celà ne changerai rien au problème. Il nous faudra prendre à bras le corps le problème de la dette de l'Etat qui nous conduit à limiter au stricte minimum les investissements publics, au désengagement de l'Etat mais surtout à l'incapacité de l'Etat de financer ses missions premières de justice, police, éducation et de protection civile. La catastrophe annoncée de la dette de l'Etat est une responsabilité collective tant des élus que des citoyens qui les élisent.

 

Il n'est pas responsable de dénoncer le désengagement de l'Etat d'un côté et de soutenir des projets politiques qui aggravent les déficits publics et conduisent nécessairement à un désengagement plus important encore. Il serait utile que le Parti Socialiste ait un jour la maturité de faire des propositions cohérentes : mettre fin aux déficits pour avoir les moyens de mettre fin au désengagement de l'Etat. 

 

Il y a deux semaines à l'occasion d'une réunion de préparation pour les municipales de St Julien en Genevois, un habitant de notre ville disait "une société qui s'occupe de ses jeunes et de ses vieux c'est une société qui va bien". J'ai été frappé par cette phrase simple qui résume ce que je ressens profondément. J'ai aussi mesuré le décallage entre cette société qui va bien et le chemin qui nous reste à parcourir en France. La dette de l'Etat, la crise du logement, le chômage de masse des jeunes et des séniors tout autant que l'abandon des personnes âgées révélé par la canicule de 2003 nous montrent que nous avons du pain sur la planche. 

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dimanche, 23 septembre 2007

Déjà 150 familles de Saint-Julien-en-Genevois ont répondu à notre enquête

Vous êtes déjà près de 150 familles de St Julien à avoir répondu à notre grande enquête soit par le questionnaire en ligne soit par courrier. Nous continuons de recevoir vos réponses chaque jour et sans doute encore pour quelques semaines. Nous prenons le temps de lire chacune de vos réponses.

Toutes sont intéressantes. Il apparait déjà quelques grandes lignes dans les priorités que souhaitent les St Juliennois pour la prochaine mandature. Vos réponses confirment nos intuitions mais seront sans doute très surprenantes pour beaucoup "d'observateurs". Elles serviront de guide au travail que feront les groupes de réflexion sur le projet que nous mettrons en place début octobre avec tous ceux qui veulent réfléchir à l'avenir de notre ville. Comme promis nous rendrons publiques les résultats de l'enquête afin qu'elle guide tous les candidats aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008.

Je vous encourage vivement à répondre à cette grande enquête si vous ne l'avez pas encore fait, ou à encourager les St Juliennois de votre entourage à y répondre.

 

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dimanche, 16 septembre 2007

Grande enquête et constitution des groupes de travail pour Saint-Julien-en-Genevois

jeudi, 13 septembre 2007

Elections municipales à St Julien en Genevois : donnez votre avis

C'est dans 6 mois jours pour jour qu'aura lieu le premier tour des élections municipales qui décidera de l'équipe et du projet de ville qui sera conduit lors des 6 prochaines années à St Julien.

Après une période de recul et de réflexion, j'ai décidé de poursuivre mon engagement au service de la collectivité et de présenter ma candidature aux prochaines élections municipales des 9 et 16 mars 2008.

Je souhaite réunir une équipe de St Juliennois :

  • ouverts,
  • compétents dans leurs domaines de prédilection,
  • capables de travailler ensemble au service des habitants,
  • ayant la volonté de s'engager et
  • d'accords sur un projet de ville.
La sensibilité partisane ne sera ni un critère de recrutement -car une équipe ce n'est pas l'addition de représentants partisans- ni un critère d'exclusion -car toutes les compétences et bonnes volontés sont les bienvenues-.

Mon ambition est de réunir entre 50 et 100 personnes d'ici la fin du mois de septembre. Au cours de l'automne nous travaillerons en commissions de réflexions sur les différents aspects de la politique de la ville : sport, culture, urbanisme, logement, circulation, petite enfance, scolaire, social... Je fais appel à vous lecteurs de St Julien pour participer à ce travail de réflexion et proposer aux personnes de votre entourage d'y participer également. Prenez contact avec moi pour plus de renseignements : antoine at saintjulien2008.fr

Nous élaborerons ensemble un projet de ville qui réponde aux attentes des St Juliennois. D'ors et déjà quelques grandes lignes apparaissent suite au travail réalisé ces dernières années. St Julien a besoin d'un municipalité plus proche de ses habitants, plus représentative de sa diversité, plus à l'écoute. St Julien a besoin de concentrer les moyens publics à l'amélioration du quotidien du plus grand nombre d'habitants plutôt que de chercher à faire parler d'elle vainement. St Julien a surtout besoin d'un supplément d'âme. Mais c'est ensemble que nous définirons le projet de ville pour 2008-2012.

Après avoir fait ce travail et sur la base des bonnes volontés qui se seront engagées durant l'automne, nous constituerons une liste au cours de l'hiver. 

Nous avons décidé de commencer ce travail en VOUS consultant au moyen d'un questionnaire. Ce n'est pas un questionnaire de satisfaction/insatisfaction sur le passé mais un questionnaire sur les priorités pour l'avenir. Ce questionnaire nous permettra de mieux comprendre vos attentes, de tenter d'y répondre par notre projet de ville. Je vous engage à y répondre en ligne, à le faire suivre aux personnes de votre entourage résidant à St Julien et à nous rejoindre pour ce travail de réflexion sur le projet de ville.  Nous rendrons publics les résultats afin que vos réponses influencent le projet de chaque candidat.

 Merci d'avance pour vos réponses.

Vous pouvez le remplir en ligne en cliquant sur cette ligne.

Ou en cliquant ci-dessous pour le télécharger :

Questionnaire St Julien Avenir.pdf

dimanche, 09 septembre 2007

Hommage aux 156 368 morts du 11 septembre 2001

540109b7f0cf34bce0042da36f89eec7.jpgIl y a 6 ans, nous avons vu les images incroyables des tours du World Trade Center de New York s'effondrer et emporter avec elle des centaines de vies. Ces images nous ont choqués. Je voudrai rendre hommage aux 2 999 victimes de ces attentats victimes d'une des multiples formes d'obscurantisme.

Rendons aussi hommage à chacune des 156 368 personnes qui selon les statistiques de l'OMS sont aussi mortes ce jour là. Tout particulièrement ceux qui sont morts de notre négligence collective.

En particulier les 4 287 qui, ce jour là, sont morts de la tuberculose, les 7 992 qui sont morts du sida, les 5 119 qui sont morts de diarrhées, les 3 069 qui sont morts de maladies infantiles, les 2 495 qui sont morts de malaria, les 17 qui sont morts de la lèpre, les 11 008 qui sont morts d'infections respiratoires car il aurait suffit de détourner une faible proportion de nos dépenses militaires pour sauver chacun d'eux. Mais nous nous sommes révélés incapables d'organiser le monde pour les aider.

Rendons aussi hommage aux 1 397 femmes mortes d'avoir donné le jour et aux 6 736 enfants morts en naissant, aux 1 326 personnes mortes de déficits nutritionnels. Nous aurions pu les sauver.

Rendons enfin hommage aux 2391 personnes qui se sont suicidées le 11 septembre 2001 faute sans doute d'avoir été assez écoutées. Aux 1529 victimes de violence, aux 469 victimes de guerre ce jour là. Ils auraient pu être sauvés eux aussi.

Ce jour là et chaque jour depuis.

Toutes ces victimes sont mortes plus ou moins en silence. Leurs histoires à elles ne nous ont pas choqués, elles n'ont gonflé aucune audience d'aucun média : juste des morts ordinaires. Ces histoires là sont vieilles comme le monde. Simplement des faits qu'on oublie. Nous aurions pourtant pu en sauver beaucoup.

Parce que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, chacun de ces morts mérite tout autant notre attention.

La guerre contre la mort ne se gagne pas plus que la guerre contre la criminalité et le terrorisme, mais nous avons gagné de sacré batailles contre les maladies et il nous en reste beaucoup à gagner.

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mardi, 04 septembre 2007

Le mouton noir est souvent dans la famille !

De ce côté-ci de la frontière on oublie parfois que le quart des électeurs hélvètes s'apprètent à voter pour un mouvement politique qui revendique sa xénophobie, l'UDC.

Les affiches électorales de l'UDC sont affligeantes. Elles trompent les électeurs sur la nature des problèmes et les bercent dans leurs propres préjugés hérités de la vie dans les cavernes. Elles sont sur le fond et la forme très similaires à des affiches de propagande nazie des années 30 sur les juifs.

On a malheureusement déjà l'habitude de ces dérives mais je n'avais pas réalisé qu'il se trouve suffisamment d'électeurs pour que l'UDC atteigne le quart des intentions de vote et soit le premier mouvement politique de la confédération.

Dans la plupart des pays européens, seuls les petits partis extrêmistes ont recours à ces techniques populistes. Les principaux partis seraient décrédibilisés s'ils avaient recours à de tels raccourcis simplistes dans leur campagne.

Pour autant, en revoyant l'affiche de l'UDC je me suis souvenu de cette fameuse statistique qui rappelle que l'écrasante majorité des viols sont commis par des personnes de l'entourage direct de la victime. Le criminel est souvent dans la famille.

Je songe à ce que Blocher a fait des traditions et institutions suisses : le consensus, le compromis. J'avais appris qu'historiquement les chefs de partis n'étaient pas élus au Conseil Fédéral pour préserver la capacité du Conseil à trouver des compromis. Paradoxalement, Blocher n'est-il pas le premier ennemi de la Suisse ? Blocher au Gouvernement ne condamne-t'il pas la Suisse à une lente mais inéxorable évolution à la Belge qui conduirait à un affaiblissement du consensus si nécessaire au fédéralisme ?

L'intéressé le confirme lui même : "je suis encore plus dangereux en dehors du Conseil Fédéral". Avouant ainsi qu'il est dangereux dans tous les cas.

Il me semble au contraire que la Suisse a besoin de mouvements politiques qui comprennent le monde et ses évolutions pour les maitriser, pas de mouvements qui refusent tout changement.

Lorsqu'un quart des électeurs s'apprètent à voter UDC, est-il encore moral de ne pas voter ?

dimanche, 26 août 2007

Glückwunsche Bundeskanzler Merkel !

Cette semaine l'Allemagne a annoncé qu'elle atteignait l'équilibre budgétaire. Voilà un exemple dont nous pourrions nous inspirer.

Les Allemands ont du faire appel à tous les moyens pour parvenir à cet équilibre budgétaire : à la fois augmenter les recettes (notamment par une augmentation de la TVA), mais aussi en réduisant les dépenses publiques. La croissance a été au rendez-vous en particulier parce que les politiques économiques étaient crébibles. Cette crédibilité à nourrit la confiance qui elle même à nourrit la croissance.

Cet effort là est bien entendu à mettre à l'actif d'Angela Merkel et de sa grande coalition. Une coalition faite de plein gré avec deux mouvements politiques concurrents mais qui ont placé l'intérêt du pays avant leurs intérêts partisans. Elle doit surtout être mise au crédit de chacun des Allemands : ceux qui ont voté pour des politiques responsables, des programmes sérieux et ceux qui ont accepté des décisions difficiles.

Les efforts ne sont pas terminés. Mais au moins les Allemands pourront désormais décider de financer des priorités publiques. Ils ne devront pas se contenter d'effets d'annonce nourrit de communiqués aussi factices et qu'improvisés. Ils pourront par exemple s'ils le décident augmenter les moyens de la justice plutôt que de promulguer 36 nouvelles lois sur la sécurité par an : toutes plus innefficaces les unes que les autres.

Aujourd'hui je me dis qu'il doit être bon d'être Allemand, on doit pouvoir regarder un enfant sans avoir honte de lui léguer des montagnes toujours plus grandes de dettes qui s'accumulent.

J'aimerai qu'un jour nous puissions à nouveau nous aussi être fiers de ce qu'on lègue. En attendant, félicitations Mme Merkel !

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samedi, 25 août 2007

Raymond Barre et les panégyriques

 3ca847dd67d6a6e55e5bc004d061ae65.jpgIl n'y a pas plus talentueux qu'un artiste qui vient de mourir.

Il en va parfois de même des hommes politiques qui lors de leur mort se découvrent une soudaine popularité. Je me méfie des phénomènes de groupes quels qu'ils soient. J'ai trop lu sur les effets pervers qu'ils ont eus dans l'histoire. Lorsque les uns et les autres répètent les discours ambiants plutôt que d'apporter leur pierre, alors le groupe devient dangereux car il accorde le pouvoir du nombre aux idées préconçues.

Certains politiques se targuent d'être en phase avec les émotions du moment - ils vont jusqu'à en faire une méthode de gouvernement. D'autres se font plus voir aux enterrements que dans les hémicycles ou à la rencontre des gens. De mon côté je me méfie comme de la peste des mouvements de foule et des sautes d'humeur. Quelle que soit l'émotion que j'éprouve à l'annonce de la mort de Raymond Barre je ne céderai pas à la tentation du panégyrique.

Raymond Barre m'a souvent impressionné et, oui, aussi paradoxal que ça puisse paraître enthousiasmé. Je mesure encore aujourd'hui à quel point la France serait aujourd'hui différente si les Français lui avaient fait confiance aux présidentielles de 1988. Je mesure surtout l'héritage historique du septennat de Giscard auquel Raymond Barre a beaucoup contribué : droit de vote à 18 ans, droit à l'avortement, divorce par consentement mutuel, modernisation de l'industrie française, indépendance énergétique avec le développement des centrales nucléaires et la création d'une société nationale pétrolière, mise en oeuvre de la pluralité des médias avec l'éclatement de l'ORTF, création de l'Ecu qui précède l'avènement de l'Euro, construction européenne, renforcement des liens franco-allemands, premiers gouvernements où les femmes ont des ministères de premier plan.

Je crois que ce n'est pas un hasard si Raymond Barre est l'un des très rares premier ministres de notre histoire récente à avoir remporté des élections législatives (en 1978).

Ce matin, j'ai été ému d'apprendre le décès de Raymond Barre. Voilà une mort bien différente de celles qu'on nous annonce chaque jour de ces artistes et responsables qui décèdent faute de n'avoir jamais su décrocher et passer le relais.

Mais cette mort ne doit pas pour autant nous conduire à nier la part d'ombre bien humaine du décédé. Les propos trop ambigus qu'il a tenus sur l'attentat de la rue des Rosiers ou sur Maurice Papon.

Je lui reproche aussi de n'avoir pas eu suffisamment d'influence. A quoi bon avoir les meilleures idées si l'on n'est pas aussi capable d'influencer la politique nationale : malheureusement, Raymond Barre a eu moins d'influence sur le cours de l'histoire de notre pays que des hommes aussi malhonnêtes que Mitterand, incompétents et malhonnêtes que Chirac et simplistes et sectaires que Le Pen.

 

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mercredi, 22 août 2007

Travailler ensemble malgré la frontière

Le Genevois français et le Genevois suisse partagent les mêmes problèmes de logement, de transport, de préservation des espaces et d'emploi. Les élus et magistrats de part et d'autre de la frontière ont géré chacun de leur côté ces problèmes. Ils se renvoient encore parfois la responsabilité plutôt que de trouver ensemble des solutions.

Lors d'une récente discussion avec un jeune et brillant fonctionnaire territorial, je me suis aperçu que mes propos pouvaient paraitre naïfs : "C'est bien gentil ce que vous dites, mais on essaie déjà de travailler ensemble. Travailler avec les Suisses ce n'est pas si simple !". J'ai entendu les mêmes réflexions de l'autre côté de la frontière.

Effectivement, ce n'est pas si simple. La coopération nécessite un certain nombre de préalables. En politique comme ailleurs.

1) apprendre à se connaitre : Nous en sommes encore loin. J'ai pu constater l'ignorance politique respective de part et d'autre de la frontière. Qu'il s'agisse d'un collaborateur d'un Conseiller d'Etat genevois qui me posaient des questions sur la répartition des compétences entre la région, le département et le préfet de région qui ont chacun des majorités politiques différentes, ou qu'il s'agisse du Maire de St Julien qui lors de la soirée électorale des élections administratives me demandait l'identité d'un Conseiller d'Etat avec lequel je venais de discuter. J'ai appris d'ailleurs depuis que ce même Conseiller d'Etat ignore autant l'identité que l'appartenance politique du Maire de la ville du traité de 1603. On ne pourra coopérer efficacement que lorsque les uns et les autres se connaitront personnellement et sauront quand s'adresser à qui pour résoudre quoi.

Puis apprendre à se faire confiance. Cette confiance ne peut se construire qu'avec le temps à l'épreuve des faits. Mais elle nécessite un préalable : ne pas défendre seulement sont pré carré mais avoir à coeur de défendre les problèmes communs du Genevois franco suisse.

2) Résoudre ensemble nos problèmes communs : Genève peut continuer à ne pas se préoccuper plus que cela des conséquences dramatiques de sa politique restrictive en matière de logements, mais elle risque de le payer par une paralysie de ses transports. Le Genevois français peut aussi continuer comme il le fait depuis 30 ans, de ne pas se préoccuper de transports ou de création d'emplois mais il risque de se retrouver envahit de logements... sans pouvoir pour autant loger ses jeunes ou ses salariés aux revenus français. Nous devrons résoudre ensemble nos problèmes communs. C'est de cette manière que nous établirons les conditions de la confiance. Il se trouve que nos problèmes de transports, logement, espaces et emplois deviennent si graves qu'ils sont de plus en plus également partagés de part et d'autre de la frontière. Cela aidera à plus de coopération.

Je ne me fais aucune illusion : le chemin est difficile. Des personnalités aux caractères divergents devront apprendre à faire avancer ensemble des projets communs. Cela arrive aussi dans les Communautés de Commune ou dans les Conseils Administratifs.

Pour résoudre ces problèmes il faut au préalable que la population, souveraine, prenne conscience de l'urgence d'une meilleure coopération. Les 15% environ de binationaux, les 40 à 60 000 Français qui résident à Genève et les milliers de Suisses qui résident en dans le Genevois français peuvent aider à cette prise de conscience électorale. Ils devront sanctionner par leur vote ceux qui s'opposent à plus de coopération, et favoriser ceux qui participent à la résolution des problèmes communs. La coopération dans le Genevois franco suisse doit devenir un argument électoral.

Mais avons nous vraiment le choix ? L'ignorance réciproque telle qu'elle est pratiquée par la génération d'élus sortants nous conduirait irrémédiablement à la paralysie généralisée, au mittage urbain, à une néfaste homogénéisation sociale et à conserver des taux de chômage qui excluent les jeunes et les seniors de la société. Et nous ne pouvons guère compter sur la tectonique des plaques pour organiser le divorce des deux Genevois.

A l'opposé nous pourrons construire ensemble un Genevois franco suisse à la fois international mais pourvu d'une qualité de vie exceptionnelle.

 

samedi, 04 août 2007

La France un pays encore trop corrompu

Selon Transparency International la France n'est seulement qu'au 22ième rang des pays les moins corrompus. Nous sommes parmi les moins biens classés de l'Union Européenne.

La corruption est à mon avis un drame public. Les montants détournés sont souvent considérables mais au delà de ces montants, elle mine la confiance des citoyens dans l'action publique. Or cette confiance est déterminante dans la construction d'un projet commun. Elle mine également l'efficacité de l'action de l'Etat. Les premiers à subir les conséquences de la corruption sont les contribuables.

Ce résultat n'est finalement pas étonnant lorsqu'on constate que le principe de la tolérance zéro ne s'appliquent pas aux anciens membres du RPR impliqués dans des affaires de corruption ou de détournement de fonds : Jacques Chirac, Alain Carignon, Jean-François Mancel, Didier Balkany, Charles Pasqua pour ne citer qu'eux sont soutenus et investis par l'UMP. L'UMP n'est certes pas un parti politique composé uniquement de corrompus mais un mouvement qui protège, investit et soutient des personnes largement impliquées dans des entreprises de corruption et de détournement de fonds.

Cette corruption ne se limite pas au seul secteur public. Il me semble même qu'elle est encore plus importante dans le secteur privé. Lorsque j'étais Directeur Marketing de la Banque Cortal, dont je gérais le considérable budget publicitaire, j'ai eu la surprise un jour de recevoir un appel du journal Le Monde qui m'invitait pour un voyage d'étude à Pékin et Shanghai, tous frais payés. Le Monde qui se fait le chantre de la dénonciation des affaires de corruption n'est pas le dernier à tenter de corrompre.

Il est bien connu qu'une partie importante des places des grands spectacles sportifs (coupe du monde, Roland Garros) sont données gratuitement par des entreprises à leurs clients. Soi disant pour nouer des relations commerciales, mais plus prosaiquement pour bénéficier en premier lieu aux cadres des clients et fournisseurs. Certaines entreprises ont des règles internes très strictes. Mais ce n'est pas le cas de toutes les entreprises et malgré tout, cela dépend toujours de l'éthique personnelle des cadres.

A l'opposé, durant la campagne des législatives, j'ai pu observé la parfaite intégrité de certains journalistes qui refusent même un café. Ils ont raison : si le prix d'un café est un montant anodin, il vaut mieux se faire une règle de ne rien accepter plutôt que d'entrer dans le débat de savoir à partir de quel montant accepter un cadeau devient compromettant.

La décentralisation nourrit les plus folles rumeurs de corruption. Pourtant lorsqu'on constate que la décentralisation des pouvoirs ne s'est pas accompagnée d'une décentralisation des contrôles équivalente, on peut craindre que la corruption locale n'ait gagné du terrain.

Heureusement nous sommes dans un pays où la corruption est plutôt l'exception que la règle. Mais une exception pas assez rare qui coûte au pays beaucoup plus que les montants en question.

Dans ce cadre, il me semble que les dirigeants devraient être exemplaires. Ils devraient veiller à ne pas se mettre dans des situations de dépendance vis à vis du pouvoir économique. On se souvient qu'en sont temps, le Général de Gaulle payait le coût des repas des convives qu'il invitait à l'Elysée. 

Le comportement de Nicolas Sarkozy n'est de ce point de vue là pas du tout exemplaire pour le pays. Lorsqu'un Président de la République dont l'indémnité financière est de 6000 euros par mois accepte qu'un ami lui offre des vacances pour un montant de près de 50 000 euros pour deux semaines, il se met en situation de dépendance. La nature humaine étant ce qu'elle est, il est rare qu'un tel cadeau soit désinstéressé. On en vient à se dire que le Président de la République est soit naïf sur la nature humaine, soit corrompu. 

On aimerait savoir qui est ce riche et généreux ami : le propriétaire d'un média qui a par ailleurs bénéficié d'une interview en exclusivité ? ou l'actionnaire d'une société d'armement qui a bénéficié d'un contrat avec la Libye et qui souhaite fêter l'occasion avec le Président de la République ?

La corruption se développe tout particulièrement dans les pays qui manque de contre pouvoirs. Une leçon à retenir en France où le Parlement est devenu une simple chambre d'enregistrement où se joue un jeu de rôle entre la majorité et l'opposition.

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vendredi, 03 août 2007

Pour des pénalités financières pour les députés absentéistes

Il me semble tout à fait souhaitable d'infliger des pénalités financières aux députés absentéistes.

L'absentéisme parlementaire est un vrai fléau français largement documenté tant par des députés UMP que par des députés PS. Je vous recommande la lecture des livres de Laurent Wauquiez (UMP) ou Arnaud Montebourg (PS) sur le sujet. Ce sujet a également été documenté par des journalistes dans un livre : "députés sous influence". L'absentéisme parlementaire est un fait indéniable et choquant. D'autant plus choquant que les élus se doivent d'être exemplaires.

Si le Parlement français n'a plus aucune influence dans l'élaboration des lois c'est bien que les Députés ont depuis longtemps démissionné de leur responsabilité.

Cet absentéisme parlementaire est d'autant plus choquant que les députés sont beaucoup plus présents lors des séances de question au gouvernement pour être vus à la télé... mais sont absents lorsqu'il s'agit de débattre des projets de loi.

Il est vrai que le travail parlementaire ne se limite pas aux séances publics. Mais les séances publics sont une composante essentielle du travail parlementaire. Et c'est la seule partie visible. Connaissant la propension des parlementaires à se concentrer sur la partie visible de leur travail, on peut douter que leur participation aux travaux en commission soit plus importante. Lors de la réunion de la commission des finances qui a discuté du bouclier fiscal, à peine trois semaines après leur élection, seuls 18 députés UMP sur 40 étaient présents selon les propres aveux de Jean-François Coppé (UMP).

Ce problème de l'absentéisme est aussi un vrai problème au niveau local. A St Julien en Genevois, le conseil municipal a beaucoup de mal à réunir le quorum nécessaire à ses délibérations. En cette fin de mandat on voit des assemblées municipales et intercommunales de plus en plus clairesemées. Pour les assemblées locales comme pour l'assemblée nationale, cet absentéisme a aussi pour raison l'absence d'écoute de l'exécutif : en 6 ans de mandat les délégués communautaires ont très rarement eu à débattre puis départager une vrai question politique, les réunions des Conseils Communautaires sont trop souvent de simples réunions d'information sur des aspects techniques ou de diagnostic. Il est probable que les conseillers municipaux de St Julien ou les députés seraient plus assidus s'ils constataient que leur point de vue et leur participation influence les décisions du maire ou du gouvernement. A charge pour eux d'élever la voix tant qu'ils ne sont pas entendus par l'exécutif.

Ces pénalités aideraient à réduire le cumul des mandats qui nuit à l'efficacité du travail parlementaire. Personne n'est dupe : les parlementaires qui dirigent des executifs locaux sont des parlementaires fantômes.

Ces pénalités existent pour les conseillers généraux, conseillers régionaux et députés européens. Cela fonctionne. On y voit des assemblées pleines.

Ces pénalités sont prévues par le réglement de l'Assemblée nationale, mais pas appliquées. Bernard Accoyer, nouveau Président de l'Assemblée nationale, aurat-il l'indépendance d'esprit et la force de caractère d'en appliquer le règlement ?

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mercredi, 01 août 2007

L'intelligence collective et la vie politique française

L'intelligence collective est un sujet beaucoup étudié. Il s'agit de l'intelligence d'un groupe qui peut selon son organisation être bien supérieure à la capacité individuelle de ses membres ou encore être dangereusement inférieure. En fonction de cette intelligence collective le groupe peut réaliser des choses exceptionnelles (les progrès de l'hygiène et de la santé, l'éducation, les conquètes spaciales, wikipedia, gagner une coupe du monde..) ou catastrophiques (dans des registres incomparables : le nazisme et la shoah, l'invasion de l'Irak, les déficits publics...).

Il y a quelques principes de base pour que l'intelligence collective d'un groupe progresse :

1) la capacité à chacun de dire ce qu'il pense à titre personnel par opposition aux points de vue moutonniers ou à la fameuse pensée unique;

2) la capacité de chacun des membres du groupe à écouter et faire l'effort de comprendre les points de vue divergents ce qui nécessite de faire confiance à l'autre sur la sincérité de son point de vue;

3) la capacité de chacun des membres du groupe à trouver des solutions qui correspondent simultanément aux différents point de vue exprimés. Cela passe par la diversité de la composition du groupe. Cela revient à construire des ponts entre les avis divergents : le mot même d'intelligence vient du latin INTER LEGO, créer des liens.

4) la capacité du groupe à prendre une décision puis à la mettre en oeuvre.

Un exemple concret d'intelligence collective dans un couple. M. et Mme Dupont souhaitent repeindre leur salon. M. Dupont aimerait le peindre en bleu, il aime bien le bleu dit-il, Mme Dupont en jaune, c'est sa couleur préférée. Sans intelligence collective, M. et Mme Dupont passeront des heures à essayer de se convaincre mutuellement. Soit l'un ou l'autre parviendra à imposer son point de vue et l'autre devra vivre dans un salon qui ne lui plait pas, ou ils s'entendront sur un vert de compromis qui ne satisferont ni l'un ni l'autre. Mais à l'opposé ils pourront essayer de comprendre pourquoi l'un souhaite le bleu et l'autre le jaune. Ils comprendraient peut être que si M. Dupont souhaite du bleu c'est qu'il veut une couleur naturelle et si Mme Dupont veut du jaune c'est qu'elle souhaite une couleur claire. Ils pourraient alors imaginer une couleur à la fois claire et naturelle comme le terra cotta qui satisferait pleinement leurs deux exigences différentes.

La vie politique française est l'exacte opposé de l'intelligence collective :

1) Pas de liberté de parole : les partis dominants sont soumis à un caporalisme tel que leurs membres n'ont aucune liberté de parole sur les déficits publics, sur le bouclier fiscal, sur les privatisations du secteur de l'énergie... etc etc... Imaginez donc qu'après 29 ans de carrière politique Claude Birraux, notre député, n'a même pas eu le choix de son propre suppléant. "sinon on donne l'investiture à quelqu'un d'autre" menaçait Bernard Accoyer la veille du dépôt des candidatures. Cette absence de liberté de parole conduit à l'absence d'esprit critique. L'absence d'esprit critique conduit aux comportements moutonniers qui donne la force de l'action du groupe à des décisions dangereuses (dans des registres encore une fois incomparables : nazisme, shoah, invasion de l'Irak et déficits publics).

2) Aucune confiance, aucune écoute : Il suffit de regarder une séance de l'Assemblée nationale pour observer le niveau zéro de l'écoute en politique. Honnêtement, on ne saurait le leur reprocher puisque les points de vue ne sont aucunement sincère mais simplement motivé par un simple jeu de rôle ou des enjeux électoraux. Quelle est la sincérité d'un Dominique Strauss Kahn qui est aujourd'hui candidat à la Présidence du FMI, temple de l'ultra libéralisme après avoir fait campagne pour le programme du Parti Socialiste qui se prétendait anti-libéral ? Quelle est la sincérité d'un Nicolas Sarkozy qui affirmait dans la campagne que la démarche de rassemblement de François Bayrou était anti démocratique et qui aujourd'hui pratique "l'ouverture" ? L'histoire des conquêtes du pouvoir montre le décallage entre les rèves vendus lors des campagnes par les conservateurs et les socialistes, et leur pratique du pouvoir lorsqu'ils sont confrontés aux réalités politiques.

3) La capacité des membres du groupe à imaginer des solutions nouvelles : Dans notre systèmes politiques français quasi monarchique où toutes les décisions se prennent au sommet, la créativité collective n'est pas utilisée. Cela est vrai tant au niveau national avec le Président de la République qu'au niveau local où beaucoup de Maires se prennent pour des roitelets. Nous qui disposons de l'un des Parlements les plus pléthorique des pays démocratiques nous sommes incapables de mettre à profit la créativité et l'imagination des plus de 800 parlementaires que nous nous payons le luxe d'avoir. Par ailleurs, notre Parlement et nos assemblées régionales, départementales et communales étant composée presque uniquement d'hommes blancs de 50 à 70 ans, nous sommes totalement incapables de profiter de la créativité qu'apporterait la diversité sociologique du pays.

4) Enfin la capacité du groupe à prendre des décisions et à les mettre en oeuvre. Du point de vue de la décision, nous sommes les champions : un coup de 49.3, un arrété municipal, des lois à foisons, quelques coups de fouets du Président du Groupe UMP à des troupes pas assez dociles, nous savons prendre des décisions... et le faire savoir. Mais celles-ci restent bien souvent lettre morte. De très nombreuses lois n'ont jamais de décrets d'application. D'autres ne sont simplement pas appliquées faute de soutien populaire : CPE, suppression du lundi de pentecôte. Car notre système élecoral permet à des partis minoritaires de disposer de majorités pléthoriques dans les assemblées sans faire l'effort de rassembler une majorité populaire dans le pays.

La vie politique française est donc le contre exemple de l'intelligence collective. Dans cet océan de stupidité, la nouvelle mode de l'ouverture est un air de fraicheur bienvenue. Mais il faut encore qu'il y ait la capacité des membres d'ouverture à s'exprimer librement (y compris dans leurs désaccords), la capacité d'écoute de chacun des avis divergents et la capacité à trouver des solutions.

L'ouverture sera donc la prochaine mode des élections municipales en France. J'espère que les candidats socialistes et conservateurs sauront s'affranchir de leurs idéologies pour nouer des ponts, pour créer des liens. Mais j'ai la conviction que les candidats démocrates seront d'office plus crédibles pour être à l'écoute des avis divergents et pour trouver les nouvelles solutions dont nos communes et notre pays a besoin.

 

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mardi, 31 juillet 2007

Mettre fin au jeu de rôle et commencer à résoudre les problèmes

Nous assistons à une nouvelle scène du fantastique jeu de rôle français : le Premier Ministre disait il y a quelques semaines qu'il demandrait aux partenaires sociaux de discuter du sujet d'un service minimum dans les transports publics. En pleine trève estivale, le Gouvernement dépose un projet de loi. La gauche s'étrangle. Les syndicats se révoltent. Les uns et les autres ne font toujours aucune proposition constructive pour résoudre le problème de la prise en otage des salariés français par les syndicats tout particulièrement dans le domaine des transports -les cheminots de la SNCF sont de loin les premiers grévistes français-. De leur côté les députés "de la majorité" font semblant de débattre d'un projet de loi qu'ils sont de toute façon obligés de voter tel quel sans quoi ils seront menacés par le garde chiourme de la majorité.

Dans ce jeu de rôle ridicule, prévenir de l'intention de faire grève 48H à l'avance serait attentatoire du droit de grève !

Tout cela n'est pas sérieux. Le problème est pourtant simple : garantir la continuité des services publics tout en rendant possible le droit de grève dans les transports comme dans tous les autres secteurs.

Dans un vrai pays qui fonctionne le Gouvernement aurait laissé le temps aux partenaires sociaux de trouver des solutions à ce problème. Il aurait consulté les députés pour trouver des solutions dans chacune de leur circonscription. Un débat aurait eu lieu. Des solutions auraient émergées. Certaines auraient été retenues. Tout le monde n'aurait pas été content, mais au moins chacun aurait su que le point de vue de tous aurait été pris en compte.

Le résultat aurait été plus efficace, plus ambitieux mais aussi plus respectueux que ces simples 48H d'annonce. Il aurait eu surtout plus de chances d'être effectivement mis en place au delà du vote d'une loi. Par défaut, il sera prudent pour les grévistes et non grévistes d'annoncer une intention de faire grève pour ne pas encourir de sanction. Pour les employeurs qui devront gérer le conflit il sera prudent de ne pas trop utiliser les facilités de la loi.

 A mon sens cette loi va dans le bon sens, l'influence sociale des syndicats doit être liée à leur représentativité pas à leur capacité de nuisance sociale. Nous centristes estimons qu'il est grand temps de sortir de ce jeu de rôle où chacun énonce des positions courrues d'avance sans s'écouter ni chercher à résoudre les problèmes des gens.

Ces petites 48h d'annonce, pourtant bien dérisoires, sont le premier acte difficile du nouveau pouvoir. Jusqu'à présent il n'y a eu que des baisses d'impôts et des dépenses supplémentaires. Le fameux Etat de grâce à surtout servi à raser gratis. Dommage pour la France, le prochain état de grâce n'aura lieu que dans 5 ans. Un Président qui ne sait pas prendre des décisions difficiles est un Président qui n'a finalement pas beaucoup de pouvoir.

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samedi, 23 juin 2007

Comparaison du travail de deux journalistes

Je mets en ligne aujourd'hui le "travail" de deux journalistes.

Le Faucigny dans cette campagne a fait un choix editorial clair : suivre plus particulierement les campagnes de Lionel Tardy et la mienne car ils estimaient que nous etions les deux candidats du departement a introduire le plus de nouveaute. Le choix est discutable, mais il a le merite d'etre clair, transparent et assume aupres des lecteurs. Carole Varvier, journaliste, est venue a plusieurs reprises suivre mes actions de campagne. Elle a du passer pres de 6 a 7 heures a se renseigner avant d'ecrire un papier. Le papier peut etre critique sur le fond mais il a le merite d'etre fonde sur un travail de fond et de terrain. Je n'apprecie pas toujours la ligne editorial de ce journal. Le Faucigny souligne souvent avec justesse certains de mes travers ou certaines de mes contradictions, mais je respecte leur travail d'investigation et leur sens critique si rare parmi les journalistes Francais en 2007.

Faucigny_-_2007-06-07.pdf

A l'oppose, je mets en ligne une video de Guy Abonnenc, responsable departemental du Dauphine Libere. Je n'ai jamais rencontre ce Monsieur. Il ne m'a jamais appele. Ne m'a jamais pose une seule question. Dans sa revue des circonscriptions, il estime pourtant dans la video ci dessous que la seule idee que je proposais dans cette campagne c'etait le renouvellement politique. Il passe completement sous silence l'idee centrale que j'ai defendue selon laquelle le depute est la pour etre le "Portevoix" des gens et pas le VRP du Gouvernement. A fortiori, il n'a pas lu un seul de mes documents ou surfe un seul instant sur ce site avant de faire cette video : il lui aurait alors suffit d'en lire seulement le titre pour comprendre le theme central de ma campagne. En venant sur ce site, vous etes vous memes mieux informes que lui. Informer ses lecteurs sans s'informer soi meme au prealable n'est pas professionel pour un journaliste. Si Guy Abonnenc avait ete menuisier, il se serait sans doute coupe la main a faire de tels approximations. Heureusement pour son integrite physique et malheureusement pour l'information des Haut Savoyards, Guy Abonnenc n'est pas menuisier mais responsable departemental du Dauphine Libere !

Quant au renouvellement des generations, je considere que c'est un probleme national dont la 4ieme circonscription n'est qu'une caricature : 9 deputes sur 10 se sont representes et parmi eux 9 sur 10 ont ete reelus. Nous avons desormais le plus vieux parlement d'Europe. Ce probleme de renouvellement des generations en France ne concerne d'ailleurs pas seulement le monde politique mais aussi les milieux mediatiques et economiques. Voila un sujet sur lequel le Dauphine pourrait investiguer.

 
Le Dauphiné Législatives : analyse Haute-Savoie
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Je connais les difficultes financieres de la presse locale. Leur absence de moyens. Mais cela n'excuse pas la mauvaise foi ni le travail bacle. A l'oppose le travail de fond du Faucigny et de quelques autres journalistes trop isoles dans leur redaction est d'autant plus meritoire.

Le travail professionel des uns et amateurs des autres n'est pas vraiment le sujet de cette note : le monde sera toujours fait d'etre qui se satisfont du travail bien fait meme lorsqu'il reste cache et d'individus serviles toujours prets a favoriser les interets du pouvoir en place. Ce qui est beaucoup plus important en revanche c'est l'exigence que nous avons comme lecteurs sur la presse locale. La presse a un role determinant a jouer dans le fonctionnement de la democratie. En tant que citoyens et lecteurs nous devons etre beaucoup plus exigeant sur la qualite de la presse en France.

PS : desole pour l'absence d'accents due au clavier que j'utilise

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lundi, 18 juin 2007

Un an de perdu ? ou cinq ans de perdu ?

Depuis maintenant un an, nous parlons intensément de l'actualité politique. Tellement intensément que cela a fini par être trop. Tellement intensément que les commerçants ont constaté que nous avions oublié de faire autant d'achats que d'habitude.

Et pourtant ? Avons nous vraiment parlé de politique ? Avons nous vraiment fait les choix pour le pays ? Comment assurer notre niveau de vie ? Comment rétablir les équiblibres budgétaires pour que les jeunes d'aujourd'hui n'aient pas à payer nos dettes ? Comment préserver durablement l'environnement ? Comment préserver notre protection social avec tous nos déséquilibres  ? Comment organiser notre démocratie pour que tous les Français en soient partie prenante et pour qu'il soit encore possible de prendre des décisions sur l'avenir de notre pays ? Comment lutter contre les excès de la mondialisation ? Comment organiser l'économie libérale qui est le seul modèle économique de croissance pour qu'il ne détruise pas nos vies ?

Après un an de débat, on aurait pu penser que nous soyons désormais au clair sur ces questions là. Nous aurions pu penser que les Français savaient dans quel direction conduire le pays. Et pourtant il a fallu de 7 petits jours et d'une polémique électorale sur la TVA sociale pour que les Français changent d'avis. En départ pour quelques jours de repos, je suis aujourd'hui à Paris et je vois sur les murs des affiches du parti socialiste : "Le 17 juin votez contre la TVA à 24,6%". Argument simplistissime. Peut on prendre une décision d'un vote qui engage la France pour 5 ans sur une simple mesure aussi extrême fusse t'elle ? Beaucoup l'on fait. A croire que si les législatives avaient eu lieu deux semaines plus tard nous aurions pu être en cohabitation !

Je crois que nous avons passé beaucoup trop de temps à suivre les sondages ou à parler de Cécilia et Nicolas ou encore de François et Ségolène, plutôt que de traiter les questions de fond qui se posent au pays. Les sondages se sont envolés avec le temps, Cécilia et François aussi... mais les problèmes des Français et de la France eux restent entiers.

Durant la campagne, j'ai entendu des Maires me dire 'je ne fais pas de politique dans ma commune', des gens me dire 'je ne parle pas de politique en famille', des employés me dire 'je ne fais pas de politique au travail', des médecins me dire 'je ne fais pas de politique à l'hôpital'. Je crois au contraire que nous devons parler beaucoup plus de politique : pas de la course de chevaux, pas des histoires de coeur mais bien des choix qui concernent l'avenir de notre pays. Cessons de nous laisser infantiliser : un pays ne se redresse pas grâce à un sauveur miraculeux mais bien par la démarche collective d'un peuple uni qui cherche à résoudre ses problèmes. Nul ne peut détenir à lui seul la vérité d'un pays. Nous avons besoin d'apprendre à discuter beaucoup plus de politique dans l'écoute et le respect des opinions divergentes.

Après avoir parlé pendant un an de renouveau politique, nous nous retrouvons aujourd'hui avec une Assemblée nationale qui 1) est à 78% identique à celle que nous avions avant hier et 2) nous nous retrouvons avec une Assemblée demi-nationale puisqu'elle ne représente que la moitié des courants de pensée français et que les députés n'ont jamais été élu avec si peu de voix. Le débat publique n'aura plus lieu dans ce qui devrait être le temple de la démocratie mais risque d'avoir lieu dans la rue. Les électeurs ont tellement voté sur les étiquettes que les députés devront être aux ordres de leur appareil partisan. Au moindre écart de parole, on leur rappellera que dans la première circonscription de l'Isère les électeurs ont préféré voter pour un repris de justice soutenu par l'UMP que pour un député UMP sortant qui avait fait son travail. Non seulement la moitié de la France n'est pas représentée à l'Assemblée mais en plus celle qui y est représenté sera privée de liberté de parole.

Nous assistons d'ailleurs déjà à la reprise du grand théatre : l'UMP défend la TVA sociale, le PS s'y oppose bien que beaucoup au PS y soient favorable... alors que chacun devrait contribuer à améliorer la proposition faite par le Gouvernement. Les uns et les autres défendent leurs intérêts partisans plutôt que de défendre les intérêts des Français. Les délocalisations et la perte de compétitivité de la France elle peut bien se poursuivre sous l'effet de lois mals ficelées parce que les socialistes n'y auront pas contribué et les UMP auront tout approuvé le doigt sur la couture du pantalon.

Enfin un dernier mot sur la "nouvelle" du jour : Ségolène Royal et François Hollande se séparent. Je suis frappé que cette pseudo "nouvelle" face la une de l'actualité. Pour moi ce n'est pas une information qui concerne les Français et leur avenir. Ca aurait à la rigueur pu en être une le lendemain du meeting électoral durant lequel ils se sont affichés ensemble il y a tout juste quelques semaines. Je suis assez affligé que cela face la une de l'actualité. Mais ce qui m'afflige encore plus c'est que les journalistes qui estiment que c'est une information ne l'ai pas sorti plus tôt. S'ils estiment que c'est une information alors il fallait la vérifier lorsque c'était une rumeur.. et pas attendre pour la diffuser que les intéressés l'annoncent. Et tous ceux qui estimaient que ce n'était pas une information la passe en boucle dans un comportement moutonier dérisoire. Les journalistes en France en 2007 ne sont plus des découvreurs d'information mais de simples relais de communication qui se laissent décidément bien manipulés.

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mercredi, 13 juin 2007

Pot de fin de campagne

Bonjour,

Nous proposons à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la campagne.. ou tous ceux qui l'ont suivi avec intérêt et enthousiasme de nous retrouver pour un pot amical de fin de campagne ce vendredi 15 juin à 19H à la permanence électorale d'Annemasse sur la place du marché couvert (5 avenue Jules Ferry).

Antoine Vielliard

14:27 | Commentaires (1) | |  Facebook | |  Imprimer | |

lundi, 11 juin 2007

Merci !

Bonsoir,

Je remercie les 6072 électeurs qui m'ont fait l'honneur de m'accorder leur confiance. Lors de cette campagne nous avons défendu l'idée de passer de la monarchie républicaine dans laquelle toutes les décisions sont imposées par le haut à la démocratie dans laquelle chacun est partie prenante de l'évolution du pays au travers de députés qui sont au service des électeurs plutôt que d'être aux ordres du pouvoir.

Les Français en ont décidé autrement. J'espère qu'ils ont eu raison, mais je crains le contraire.

Selon les propres mots d'un responsable de l'UMP, "même une chèvre avec l'étiquette UMP aurait été élue ce soir". Malheureusement, notre pays n'avancera pas avec des chèvres. Notre pays a besoin de députés qui écoutent les Français sur le terrain et soient leurs porte paroles à l'Assemblée nationale. Il est à craindre que nous n'ayons rien de tout cela lors de cette législature.

Si ce résultat me déçois pour notre pays, il n'entame en rien notre détermination. Nous ne pouvons pas laisser la France continuer d'aller à la dérive avec des lois qui ne correspondent pas aux réalités de terrains parce que les députés ne sont plus à l'écoute et qui ne sont jamais appliquées faute de soutien populaire large (comme la suppression du lundi de Pentecôte par exemple).

Il nous faut continuer d'oeuvrer pour la démocratie. Nous aurons besoin du renfort et de l'implication de chacun d'entre vous. Je vous encourage très vivement à vous engager activement dans un mouvement politique pour rénover la vie politique de notre pays de l'intérieur. J'encourage tout particulièrement les jeunes à se présenter aux prochaines élections municipales et cantonales pour renouveller notre paysage politique Français. Ce soir à nouveau les députés Français sont encore plus vieux que ceux qui ont été élus il y a 5 ans. Nous ne pouvons pas continuer d'avoir la classe politique Française la plus ancienne, la plus âgée et la plus périmée d'Europe. Notre classe politique doit être beaucoup plus représentative de la société. A nous d'imposer ce renouvellement par notre détermination et nos candidatures.

C'est aujourd'hui que tout commence.

Merci à chacun de votre soutien, de vos encouragements ces derniers mois. De votre persévérance et de votre détermination ces prochains mois.

 

dimanche, 10 juin 2007

Estimations - 10 juin 2007

Claude BIRRAUX (UMP) : 53,67% élu

Ali HARABI (PS) : 15,49%

Antoine VIELLIARD (UDF - MoDem) : 12,53%

L'équipe de campagne.

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